Bernard Champanet président du syndicat des pharmaciens du Tarn
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00:00Est-ce qu'il y a une pharmacie d'ailleurs tout près de chez vous ? Est-ce que vous avez du mal à trouver vos médicaments ?
00:05C'est notre quart d'heure toulousain, on parle de votre pharmacie ce matin au 05 34 43 31 31.
00:11Votre invité vous répond, Jeanne-Marie Marco.
00:13C'est le président du syndicat des pharmaciens du Tarn-Installéal, bi-place maladrerie.
00:17Bonjour Bernard Champagné.
00:19Bonjour madame.
00:20On vous invite parce que dans Gers et c'est très rare, une succursale de pharmacie va bientôt ouvrir
00:26dans la petite commune de Puy-Casquier où l'unique pharmacie a fermé en début d'année.
00:32Est-ce que d'abord vous pouvez nous expliquer quelle est la différence avec une vraie pharmacie ?
00:37C'est une vraie pharmacie, mais si vous voulez c'est une pharmacie fille.
00:41C'est-à-dire que le pharmacien a racheté un peu la licence pour l'ouvrir quelques journées par semaine.
00:49Nous avons le même cas dans le Tarn où l'accord a été donné à très basse
00:55et avec une pharmacie dans l'Aveyron, la Coupiac, qui sera ouverte 2 à 3 jours par semaine.
01:01Est-ce que le local est plus petit ? Est-ce qu'il y a moins de médicaments dans ces antennes pharmacie ?
01:06Ce sera le même service qu'une pharmacie traditionnelle.
01:09Absolument le même service, mais pas ouverte tous les jours.
01:14D'accord.
01:15Ouverte à certaines heures et qui seront bien précisées pour la population.
01:1711% des pharmacies ont disparu en 10 ans en France, essentiellement dans les zones rurales justement,
01:26comme cette commune du Gers.
01:27Est-ce que vous êtes aussi beaucoup touché dans le département du Tarn ?
01:31Dans le Tarn, nous sommes aussi touchés, mais plus qu'en milieu rural aussi, en ville aussi.
01:37Il y a eu trop de pharmacies à un moment donné.
01:39Mais dans le Tarn, nous avons souvent favorisé les regroupements d'officines.
01:43Lorsqu'il y avait deux officines dans un village, il n'y en a plus qu'une.
01:47Mais après une, c'est zéro.
01:48Donc il faut essayer de préserver ce tissu pharmaceutique.
01:51Est-ce qu'on peut carrément parler de désert pharmaceutique ?
01:54Je ne pense pas qu'encore on puisse parler de désert pharmaceutique.
01:57Mais c'est la crainte que nous avons tous.
02:00Parce qu'il faut préserver ces pharmacies que même le ministère de la Santé qualifie d'essentiel.
02:06Quelles sont les principales difficultés que rencontrent les pharmaciens, pharmaciennes ?
02:11Dans les zones fragiles comme celle-ci, c'est d'avoir du personnel qualifié.
02:17Parce que les personnes ne veulent pas trop se déplacer en milieu rural.
02:21On a le même servile, les mêmes médicaments.
02:23Ils ont accès aux mêmes médicaments.
02:24Dans toutes les pharmacies de France, nous avons accès aux mêmes médicaments.
02:27Donc ce n'est pas un problème d'approvisionnement en médicaments.
02:29C'est surtout un problème de personnel.
02:31C'est surtout aussi un problème de désertification médicale.
02:33Ce sont des problèmes aussi économiques, dans la mesure où les marges sur les médicaments sont beaucoup plus faibles.
02:38Donc c'est multifactoriel.
02:42Et vous aimeriez que les pharmacies rurales aient le droit d'augmenter leur marge sur les médicaments remboursables ?
02:50Il faudra trouver un système.
02:51Il faut que le prix du médicament, si vous voulez, moi je pars du principe,
02:54qu'il faut que le prix du médicament soit le même à Lille, à Marseille, à Toulouse, à Vianne ou dans le Gers.
03:00C'est l'égalité d'accès aux soins, passe par l'égalité de prix des médicaments.
03:04Donc après il faut trouver des moyens, comme l'État essaie de le faire avec quelques officines pour essayer de les aider.
03:10Ça je pense que ce sera une des solutions.
03:13Mais que le prix du médicament reste absolument le même dans toutes les enfances entières, ça sera quand même indispensable.
03:18Je ne veux pas vous vexer, mais quand même on a du mal.
03:21En tout cas la profession de pharmacie n'est pas celle pour laquelle on s'inquiète en priorité.
03:26J'ai lu que certains pharmaciens gagnent à peine le SMIC. Est-ce que c'est vrai ça ?
03:32C'est tout à fait vrai. Avec des amplitudes d'ouverture, si on le ramène au salaire horaire,
03:37les pharmacies sont ouvertes 55 à 60 heures par semaine.
03:41Si on le ramène au salaire horaire, c'est absolument vrai, les pharmaciens gagnent le SMIC.
03:46Des pharmaciens, pardon, gagnent le SMIC.
03:48Alors pour aider les pharmacies les plus en difficulté, 20 millions d'euros vont être distribués par l'assurance maladie.
03:53260 pharmacies seraient éligibles selon des arrêtés de l'Agence régionale de santé.
03:59Vous saviez combien sont concernés éligibles dans notre région ?
04:03Dans notre région, il y en a 33 officines, si vous voulez.
04:06Et quand on essaie de faire l'étude des pharmacies qui sont en ZIP ou en chaque zone d'intervention prioritaire
04:12ou zone d'action complémentaire qui sont un peu moins en difficulté que zone d'intervention prioritaire,
04:19nous, simplement dans le Tarn, j'en avais 11 pharmacies.
04:24Il y en aura 5 qui seront aidées.
04:27Ça vous paraît dérisoire ?
04:29Mais si vous voulez, lorsqu'on fait une action, il faut aider tout le monde dans les mêmes conditions.
04:33Et je trouve vraiment que le zonage tel qu'il a été fait,
04:36je comprends qu'on a des difficultés financières, que la France a des difficultés financières aussi.
04:41Mais je pense que le zonage tel qu'il a été fait,
04:43où on prend toutes les personnes qui sont dans les mêmes conditions,
04:45et on aide tout le monde.
04:47Les critères actuels pour toucher 20 000 euros par an renouvelable,
04:51c'est d'être la seule pharmacie du village
04:53et avoir un chiffre d'affaires inférieur à 1 million d'euros.
04:57Quels critères faudrait-il rajouter, selon vous ?
04:59Inférieur à 1 million d'euros, chiffre d'affaires déclaré à l'Agence régionale de santé.
05:03C'est-à-dire qu'on enlève les médicaments très chers,
05:06sur lesquels notre marge est à zéro.
05:07Il manque quels critères ?
05:09Et quels critères il manque ?
05:10Il manque pour moi la considération de l'âge de la population.
05:15Parce que plus les populations sont âgées,
05:18plus elles ont des difficultés à se déplacer.
05:20Et je crois, si vous voulez, qu'il faut répartir harmonieusement
05:23la population sur les territoires français.
05:25Donc si on veut préserver cette répartition harmonieuse de la population,
05:28il faut vraiment aider ces pharmacies.
05:30Parce que je crois que la pharmacie est un lien social indispensable
05:33dans la vie des villages.
05:34Et parmi les pistes pour aider les pharmacies,
05:36on parle de diversifier l'offre de services.
05:37Est-ce qu'il existe déjà, à votre connaissance,
05:39des pharmacies en France qui font autre chose que vendre des médicaments ?
05:42A ma connaissance, non.
05:46Si on ajoute la vaccination,
05:49si on ajoute les tests d'ingines,
05:51si on ajoute les tests cystites,
05:53vous voyez, il n'y a pas...
05:54A ma connaissance, si vous voulez, il n'y a pas...
05:56Nous avons un service très réglementé par l'ordre des pharmaciens.
06:00Nous n'avons pas le droit de faire ce que nous voulons,
06:02comme nous voulons, quand nous voulons.
06:03Mais vous êtes favorable ou pas ?
06:04Vous êtes favorable à une diversification des services ?
06:09Je crois déjà que dans la mesure où ces pharmacies-là
06:12ont des problèmes pour trouver du personnel,
06:14il faut quand même aussi bien faire notre métier
06:16avant d'essayer d'envisager de faire autre chose.
06:19Il faut qu'on donne à ces gens-là la possibilité
06:21de bien exercer leur métier,
06:23de faire toutes les missions que nous accordent en ce moment.
06:26Merci beaucoup Bernard Champané,
06:28président du syndicat des pharmaciens du Tarn installé à Albi.
06:31Bonne journée, à bientôt.