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L'Appel du 18 juin 1940 film de Guerre Film complet en francais

Historique et Descriptif du Film
Date de sortie initiale : 2010
Réalisateur : Félix Olivier

Histoire du Film
Le 17 juin 1940, en pleine débâcle des armées françaises, Charles De Gaulle, un obscur Général de brigade promu depuis le 6 juin Sous Secrétaire d'État à la Guerre, est reçu par Churchill et apprend que le Maréchal Pétain vient d'appeler à cesser le combat et de demander à Hitler les conditions d'un armistice. De Gaulle exprime au Premier ministre anglais son désir de parler à la BBC, Churchill l'y autorise. Le lendemain du 18 juin à 22 Heures. le général lance son appel à la résistance.
Transcription
00:15:03complètement nous, plus de mitrailleuses, plus de canons, plus rien. Il faut tenir de Gaulle,
00:15:11tenir absolument. Il y a un autre problème. Lord Halifax, could you tell them about it?
00:15:33Marjorie. L'amiral Darland qui commande notre flotte est un féodal. La flotte est son fief. Il ne la cèdera jamais aux Allemands.
00:15:43Je fais partie du gouvernement, monsieur le premier ministre. Darland est un militaire. Les militaires doivent se plier aux ordres du gouvernement.
00:15:54Bonne idée, ça. J'ai le même problème ici.
00:15:57Je vais dire à Roosevelt, qu'il y a en France un splendide jeune général. Prête us a battre jusqu'au bout.
00:16:12Oh, God of battles, steal my soldiers' hearts. Possess them not with fear.
00:16:18Take from them now the sense of reckoning if the opposed numbers pluck their hearts from them.
00:16:23Enlève à nos soldats le pouvoir de compter pour que leur cœur n'ait pas peur du nombre de l'adversaire. Shakespeare, sans doute.
00:16:32Henry V, oui. Bravo, Mr. de Marjorie.
00:16:44Of the two of us, he seems the more English and I the more French, will you say?
00:16:48Il dit que de vous deux, c'est vous qui avez l'air de l'anglais et lui plutôt du français.
00:17:09Que pensez-vous de Churchill? Croyez vraiment qu'on peut lui faire confiance?
00:17:12Je peux vous donner au moins trois raisons à cela.
00:17:18La première, c'est que nous n'avons pas vraiment le choix puisque c'est le seul soutien que nous ayons.
00:17:27Et les deux autres?
00:17:31La première raison, on enlève tout intérêt aux deux autres.
00:17:33La situation est dramatique.
00:17:53Il y a 6 à 8 millions de personnes sur les routes sans cesse bombardées par l'aviation allemande.
00:17:57Les hôpitaux sont débordés.
00:17:59Les pompiers pas assez nombreux pour arrêter les incendies.
00:18:01La police et la gendarmerie ne peuvent plus rien faire contre les exactions et les pillages.
00:18:06Pendant ce temps-là, les rats quittent le navire.
00:18:15Monsieur le président, pourquoi cette débandade?
00:18:18Les Allemands sont aux portes de la capitale, il faut partir.
00:18:21Et qu'avez-vous décidé?
00:18:23Évacuation du gouvernement en Touraine.
00:18:27Première étape avant Bordeaux, je suppose.
00:18:29Arrêtez avec ça, je n'ai pas encore pris de décision.
00:18:32Si vous regardez une carte, Tour est à mi-chemin de Bordeaux et de Quimper.
00:18:36Et pour la défense de la capitale, qu'avez-vous décidé?
00:18:39Je n'ai pas encore pris ma décision.
00:18:40C'est pas passé, voyons!
00:18:43Monsieur le président.
00:18:45Qu'est-ce qui se passe, Végan?
00:18:49Monsieur le président, tout s'effondre.
00:18:51Nos lignes craquent l'une après l'autre.
00:18:54Et le massacre de nos troupes devient insupportable.
00:18:59Je vous prie instamment de signer cette demande d'armistice que le maréchal Pétain et moi-même avons préparé.
00:19:05Un armistice est inacceptable, monsieur le président.
00:19:10Vous êtes revenu, vous.
00:19:11Alors, Churchill, il nous les envoie à ses régiments?
00:19:13Il ne peut nous envoyer pour l'instant qu'une division.
00:19:15Les autres seront opérationnels à partir du 25.
00:19:18Pourquoi pas?
00:19:19À Noël.
00:19:19Et qu'est-ce qu'on fait d'ici là?
00:19:20On tient.
00:19:21Avec quoi?
00:19:22Et ses avions, qu'est-ce qu'il en fait?
00:19:24Il les garde.
00:19:25C'est sa dernière défense.
00:19:26Parle-le.
00:19:26À sa place, nous en ferions autant.
00:19:30Bon, alors vous proposez quoi, maintenant?
00:19:33Le gouvernement ne propose pas, il donne des ordres.
00:19:38Décirez ce papier, monsieur le président, et ordonnez la défense de la capitale.
00:19:41Non, mais c'est de la connerie.
00:19:44Enfin, vous n'allez quand même pas l'écouter.
00:19:56Incroyable.
00:20:09Vous ne pouvez pas laisser passer ça, monsieur le président.
00:20:11Il faut le dégager.
00:20:14Impossible pour le moment.
00:20:15Les Français ont encore confiance en lui.
00:20:17C'est un drapeau, non?
00:20:19Un drapeau en berne, oui.
00:20:22Tous les ministères ont commencé à se replier.
00:20:24Nous partirons les derniers ce soir.
00:20:25Vous nous accompagnerez.
00:20:26Bien, monsieur le président.
00:20:4110 juin.
00:20:43L'Italie vient de nous déclarer la guerre par la voix de Mussolini.
00:20:48Sur le front des Alpes, nous n'avons que 150 000 soldats à opposer aux 500 000 soldats italiens.
00:20:53La France reste aujourd'hui la seule puissance continentale à résister à l'armée allemande.
00:20:59C'est bouché, là.
00:21:11Il faut passer par là.
00:21:20Sur les routes, des millions de réfugiés s'entassent dans un chaos sans précédent.
00:21:24Les civils se mêlent à présent à des détachements de soldats errants et à une foule de prisonniers désarmés renvoyés par l'adversaire sans leurs officiers.
00:21:35Il faut passer par l'armée allemande.
00:21:44Il faut passer par l'armée allemande.
00:21:57Monsieur le Président n'ouvrez pas.
00:22:07Hé ! On est avec vous, Monsieur le Président !
00:22:14Mais quand je vous en repars, Monsieur le Président !
00:22:19Non !
00:22:20Dommage que Vegard n'entende pas ça.
00:22:34Vous constaterez, Monsieur le Président, que je ne suis pas le seul à vouloir défendre Paris.
00:22:39C'est facile pour eux puisqu'ils n'y sont plus.
00:22:50Sous-titrage Société Radio-Canada
00:23:00« Hélène est bien arrivée ? »
00:23:10« Oui, vers Minuit. Elle doit être en train de dormir. »
00:23:14Hélène est bien arrivée ?
00:23:26Oui, vers minuit.
00:23:27Elle doit être en train de dormir.
00:23:28Nous attendons l'arrivée de Winston Churchill et de la délégation anglaise d'un moment à l'autre.
00:23:32Churchill ?
00:23:34Comment ça, Churchill ?
00:23:36Je croyais que vous étiez au courant.
00:23:37Le général Végan lui a demandé de venir en urgence.
00:23:39C'est insensé, ça. Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:23:41Se prend pour le chef du gouvernement, ma parole ?
00:23:43Non, monsieur le Président, il doit juste évoquer avec les Anglais la possibilité de signer un armistice séparé.
00:23:48Rien que ça. Et sans m'en parler.
00:23:50Vous ne pouvez pas me prévenir, Baudouin ? Vous me prenez pour une potiche ou quoi ?
00:23:52Je suis désolé, je croyais que vous étiez au courant.
00:23:55Vous l'avez dit, ils veulent vous forcer à prendre position pour l'armistice.
00:23:59Ça ne se passerait pas comme ça.
00:24:00Là, il va.
00:24:13Nous avons signé un accord le 28 mars.
00:24:22Aucun de nos deux pays peut traiter une armistice séparée avec l'ennemi.
00:24:29Alors, qu'est-ce que vous proposez dans ces conditions ?
00:24:31Mais il faut tenir. Tenir.
00:24:34Continuer à se battre partout. Partout.
00:24:38Ralentir la progression du gangster et c'est...
00:24:42Panzers.
00:24:43Yes, that's it. Ganned Panzers.
00:24:45Arrêtez ça. Démolir ça.
00:24:49Quand ça s'est fait, moi j'arrive avec des régiments tout neufs.
00:24:52Toutes nos lignes sont enfoncées.
00:24:55Nos soldats sont épuisés.
00:24:57Ils combattent toute la journée et se replient sur de nouvelles positions pendant la nuit.
00:25:00Ils s'endorment dès qu'ils s'arrêtent.
00:25:02Il faut les secouer pour qu'ils repartent au feu.
00:25:05C'est la dislocation totale.
00:25:11La Grande-Bretagne fabrique des armes aussi vite qu'elle peut.
00:25:16Dès qu'elle est prête, elle vient.
00:25:19I assure you.
00:25:21Dans combien de temps ?
00:25:22Une ou deux semaines.
00:25:25Alors ce sera trop tard.
00:25:26Nous serons tous morts.
00:25:30Monsieur le Maréchal,
00:25:32pendant la dernière guerre, nous avons été very close,
00:25:35tout près du catastrophe.
00:25:39Oui.
00:25:41Et en 1918, l'armée française a soutenu l'armée anglaise autant qu'elle a pu.
00:25:46Aujourd'hui, c'est la France qui demande de l'aide à l'Angleterre.
00:25:50Comment pouvez-vous la lui refuser ?
00:25:53Eh bien, si vous défendez Paris, j'ai assez de temps pour arriver avec mes divisions équipées.
00:26:08Transformer Paris en ruines ne changera rien à l'issue de la bataille.
00:26:12La destruction d'une ville est une affreuse chose, n'est-ce pas, Maréchal ?
00:26:18Mais l'offrir dans la bouche de l'ennemi est pire que deviendra votre Paris in the stinking craw of the Nazi.
00:26:28Et puis, si vous signez une armistice avec Herr Hitler, l'Angleterre sera votre ennemi.
00:26:39Elle sera obligée de vous bombarder, de faire le bloc-cousse avec ses bateaux,
00:26:45d'infamer votre population.
00:26:50Awful picture, isn't it ?
00:26:52Horrible.
00:27:00De Gaulle, votre opinion ?
00:27:05Je suis d'accord avec monsieur le Premier ministre.
00:27:08Il faut défendre Paris rue par rue, maison par maison.
00:27:13On ne peut pas négocier avec Hitler.
00:27:15Bravo, général.
00:27:16La décision que vous me demandez de prendre est terrible.
00:27:23J'ai besoin d'y réfléchir avec mes collaborateurs.
00:27:26Je comprends, monsieur le Président.
00:27:29Je vais faire la pause un peu avec le mien.
00:27:33In the garden.
00:27:33Qu'est-ce que vous pensez, Churchill ?
00:27:57On peut compter sur lui ?
00:27:58Bien sûr, monsieur le Président.
00:28:01Il aime la France et déteste Hitler.
00:28:03Les Anglais reviennent, monsieur le Président.
00:28:07Monsieur le Président, ne vous laissez pas dicter l'armistice par les militaires.
00:28:12C'est un militaire qui vous le dit.
00:28:14La seule décision qui compte pour moi aujourd'hui, c'est de défendre ou non Paris.
00:28:20Monsieur le Premier ministre, j'ai besoin d'assurance plus précise concernant l'engagement de votre pays.
00:28:25La résolution d'Angleterre ne change pas.
00:28:28Elle ne changera jamais.
00:28:30We shall never surrender.
00:28:32C'est la victoire ou la mort.
00:28:34Facile à dire, quand votre pays n'a pas encore reçu une seule bombe.
00:28:38Oh, ne soyez pas trop impatient, monsieur le Maréchal.
00:28:42Mais soyez sûr que l'Angleterre est prête à supporter les mêmes souffrances que la France.
00:28:47Mes amis, nous mettrons l'Allemagne à genoux ensemble.
00:28:55Capote, monsieur Hitler.
00:28:58Quelle est belle.
00:28:59Votre attention, messieurs, je vous prie.
00:29:22Le ministère de la ville de la ville de la ville de la ville de Rotterdam
00:29:28werden mit Boxen geredet.
00:29:30Un grand transporteur est en flamme.
00:29:46Le projet de l'Empire est arrivé.
00:29:49Un projet de l'Empire de Rotterdam.
00:29:53Un projet de l'Empire de l'Empire de Rotterdam est un peu plus.
00:30:00Voilà ce que Hitler vient de faire de Rotterdam, comme il l'a fait de Varsovie.
00:30:05La même froide détermination.
00:30:09Rien ne l'arrête.
00:30:11Et voilà ce qui attend Paris.
00:30:24S'il essaie de faire ça chez nous, c'est une bonne idée.
00:30:27Je tire sur ces avions.
00:30:31Je coule ces bateaux dans le channel.
00:30:33Et s'ils restent encore des allemands sous la plage,
00:30:37je les tape comme ça sur leur tête pour les faire rentrer dans le sable.
00:30:42J'apprécie d'avance vos futurs exploits, monsieur le Premier ministre.
00:30:46Mais d'ici là, l'Angleterre ne peut imposer à la France
00:30:48de subir sans réagir le massacre de ses armées et de sa population civile.
00:30:53L'accord du 28 mars me paraît donc caduque
00:30:57et la France se réserve le droit de négocier seul un armistice.
00:31:07Je rappelle à messieurs les militaires
00:31:09que la décision concernant l'opportunité de continuer la guerre
00:31:13est de la responsabilité exclusive du gouvernement.
00:31:16La question d'une demande d'armistice séparée n'est pas à l'ordre du jour.
00:31:21La discussion sur ce sujet est close.
00:31:2310 juin.
00:31:32Le gouvernement déclare Paris, ville ouverte.
00:31:3714 juin.
00:31:38Les troupes allemandes font leur entrée dans la capitale.
00:31:42Ils défilent sur les Champs-Élysées
00:31:44et prennent possession de nos monuments les plus symboliques.
00:31:46Les parisiens commencent à fuir la ville
00:31:53pour rejoindre le flot des réfugiés.
00:31:59Ce même jour, notre gouvernement,
00:32:02toujours en contradiction avec les projets défensifs
00:32:04que j'avais proposés,
00:32:06a quitté Tours pour Bordeaux.
00:32:08les propositions nous avons éliminé ces sénanglés
00:32:31pour séparer les reprises.
00:32:32C'est pas grave.
00:32:34C'est là un dessin in progress.
00:32:35Laissez-nous ça.
00:33:03Allô ?
00:33:05Alors nous avons décidé d'abandonner votre plan de résistance pour la Bretagne.
00:33:09Il nous paraît trop aléatoire.
00:33:11Mais nous n'abandonnons pas l'idée de continuer la lutte dans l'Empire.
00:33:15Bordeaux est adossé à l'Atlantique.
00:33:17Nous pouvons parfaitement y faire embarquer nos troupes pour l'Afrique du Nord,
00:33:20aussi bien qu'à Brest ou à l'Orient.
00:33:22Dans ce cas, il faut que le gouvernement gagne Alger au plus vite.
00:33:26Y êtes-vous décidé, oui ou non ?
00:33:29Signez-moi un ordre de mission me chargeant d'organiser le transport de nos troupes en Afrique du Nord.
00:33:34Bien.
00:33:40Vous allez partir immédiatement pour Londres et vous verrez avec Churchill
00:33:43quels concours les Anglais peuvent apporter au transport de nos troupes en Afrique du Nord.
00:33:48Ça vous va comme ça ?
00:33:49Oui, monsieur le Président.
00:33:51Mais il faudra que je donne l'assurance à Churchill que l'amiral d'Arland
00:33:54engagera bien notre flotte dans ce combat.
00:33:56C'est le chef du gouvernement qui donne des ordres à la flotte,
00:33:59pas son amiral.
00:34:00C'est l'évidence.
00:34:02Bien, monsieur le Président.
00:34:03Cette fois, je crois bien que c'est gagné, mon petit vieux.
00:34:16On mange un morceau et on file.
00:34:18Celui-là, dès qu'on l'aura viré du gouvernement,
00:34:45il va comprendre de quel bois je me chauffe.
00:34:57Impossible de trouver un avion pour nous emmener à Londres.
00:34:59On dirait qu'on a passé des ordres.
00:35:00Le vieux a dû nous serrer la planche.
00:35:02Nous sommes avec nous.
00:35:03L'avion, on s'en fout.
00:35:06On partira en voiture après le dîner
00:35:08et on trouvera bien un bateau en Bretagne
00:35:10pour passer en Angleterre.
00:35:13Eh oui, on nous a collé près des chiottes.
00:35:16Mais profitez du bon côté de la chose, Courcel.
00:35:19Je pense qu'il y en a un.
00:35:20On ne pourra pas descendre beaucoup plus bas.
00:35:22Et quand on y sera,
00:35:24tac, un bon coup de pied et on remonte.
00:35:26Ma porte, elle indécidément.
00:35:31Désolé, Courcel, excusez-moi.
00:35:56Désolé, Courcel.
00:35:59Que je fasse un petit détour
00:36:01avant de rejoindre Brest.
00:36:04Vous voulez bien prendre le volant ?
00:36:05J'en ai plein les pattes.
00:36:07Très bien.
00:36:16On n'aura pas pour très longtemps.
00:36:20Elisabeth !
00:36:21Vraiment !
00:36:22Vraiment, Courcel, mon fils Philippe.
00:36:26Vraiment, bonjour.
00:36:29Bonjour, Elisabeth.
00:36:32Oh, mais qui voilà !
00:36:35Ma chérie !
00:36:38Bonjour.
00:36:44Bonjour.
00:36:48Je l'agène que vous ne restez pas très longtemps.
00:36:50Oh, malheureusement, non.
00:36:54Alors, vous avez des amis ici ?
00:36:56Oui, oui, deux amis, Laure et Louise.
00:36:58Très bien.
00:36:59Et vos vies.
00:37:02Vous avez bien reçu les livres que je vous ai envoyés ?
00:37:04Oui, j'allais justement vous écrire pour vous remercier.
00:37:06Ne les égarez pas, je les tiens de papa, hein.
00:37:08Bien sûr.
00:37:11Je crois qu'Anne a très envie de te montrer sa chambre.
00:37:15J'arrive, ma chérie.
00:37:16Je vais d'abord parler un petit peu avec maman.
00:37:19Oui.
00:37:21A tout de suite.
00:37:26Vous n'avez pas eu trop de mal à arriver jusqu'à nous ?
00:37:30La situation est plus catastrophique que ce qu'en rapportent les journaux ou la radio.
00:37:38C'est une débâcle, comme notre pays n'en a jamais connu.
00:37:41Ah oui.
00:37:44J'en ai eu le sentiment par vos lettres.
00:37:46Je dois partir pour Londres.
00:37:48Il faudra peut-être continuer le combat en Afrique.
00:37:52Je serai loin.
00:37:54Vous allez être seul avec les enfants.
00:37:58Ne vous inquiétez pas.
00:37:59Même ici, vous ne serez bientôt plus en sûreté.
00:38:03Je vais prendre des dispositions pour que vous quittiez la France dès que possible.
00:38:08Il se pourrait que les Allemands se servent de vous pour m'obliger à me rendre.
00:38:12Ne t'inquiète pas.
00:38:25Je vais me débrouiller.
00:38:25J'ai confiance dans ta force, ma chérie.
00:38:35Sans toi, rien ne serait possible.
00:38:55J'ai confiance dans ta force, ma chérie.
00:39:25Oh, merci beaucoup, monsieur.
00:39:28Bonne nuit.
00:39:29Bonne nuit.
00:39:34Courcel, dans les baignoires qu'on réfléchit le mieux.
00:39:46La Grande-Bretagne me paraît désormais notre seul recours et notre seul appui.
00:39:51Churchill a fait rapatrier sur son sol tous les appareils et les pilotes de la Royal Air Force engagés sur le continent.
00:39:59Il pressent que la bataille décisive contre les nazis aura lieu dans le ciel, et je le crois aussi.
00:40:06Des batteries antiaériennes sont déployées et renforcées autour des points névralgiques du pays.
00:40:10Churchill galvanissent sa population par des discours pour une guerre totale et sans merci.
00:40:17En voilà un qui s'est donné du courage à son peuple.
00:40:19Mon général ?
00:40:24Mon général ?
00:40:26Qu'est-ce que c'est ?
00:40:27C'est Jean Venet, mon général.
00:40:29Je suis en compagnie de l'ambassadeur de France, Charles Fortborn.
00:40:32Une fusion de l'Angleterre et de la France en un seul État.
00:40:39Eh bien, vous ne doutez de rien.
00:40:42Et ça s'appellerait comment, votre machin ?
00:40:45L'Union Franco-Britannique, mon général.
00:40:47L'Union Franco-Britannique.
00:40:50C'est pas un nom d'État, ça, M. Monnet.
00:40:52Mais ça irait peut-être pour un club de football ou de brides ou une association de pétanques,
00:40:57mais pas pour une nation.
00:40:59Le nom, nous aurons toujours le temps d'en trouver un.
00:41:01Ce qui compte, c'est de créer l'entité.
00:41:04Ça se présenterait comment, ce bazar ?
00:41:06Eh bien, il n'y aurait qu'une seule sorte de citoyen.
00:41:09Les deux institutions se fondraient ensemble.
00:41:12Les armées aussi.
00:41:13Et le commandement militaire serait unique.
00:41:16Si la France et l'Angleterre ne constituent plus qu'un seul État,
00:41:19cela met fin à toute idée d'armistice séparée.
00:41:21Bien sûr, oui.
00:41:22Mais, M. l'Ambassadeur, ce n'est pas à vous que j'apprendrai
00:41:28que toutes nos traditions, notre histoire,
00:41:32sans parler de nos deux régimes, une royauté, une république...
00:41:35Sans doute, mon général, mais c'est certainement la dernière chance
00:41:37de permettre au chef du gouvernement de...
00:41:40de comment dire...
00:41:42d'arracher légalement les sceaux de la république au sol de la patrie occupée.
00:41:46L'Union Franco-Britannique.
00:41:54C'est un peu d'argent.
00:41:57C'est un gros pays, n'est-ce pas ?
00:42:00Un seul pays, vous et moi.
00:42:03Nous n'aurons pas assez de toute notre vie pour réussir.
00:42:06C'est justement l'intérêt de ce projet, puisqu'il est impossible.
00:42:11Que voulez-vous dire de Gawr ?
00:42:14Ce qui compte, c'est l'effet immédiat de cette annonce.
00:42:19Il faut maintenir notre alliance, c'est le plus important.
00:42:21Cette union l'accellera.
00:42:24Vous en avez parlé avec Reynaud ?
00:42:26Ce matin, au téléphone.
00:42:28Qu'est-ce qu'il a dit ?
00:42:30Vous en avez parlé avec Churchill ?
00:42:32All in all, I think it's a very, very good idea.
00:42:44Mes amis.
00:42:52Je vais défendre cette idée devant mon cabinet.
00:42:55Mais, il y a un chance.
00:42:57Un petit chance.
00:43:00Mais un chance.
00:43:02Ah, fumée est de la concentration, n'est-ce pas ?
00:43:06Ma femme me dit que je fumais trop, mais elle ne le croyait pas.
00:43:09C'est comme le whisky.
00:43:11Très bon pour le cerveau.
00:43:14Ah, there you are, oh boy.
00:43:16Thank you.
00:43:25C'est ok, Degas.
00:43:32Tout est all right.
00:43:33Le cabinet a donné l'accord.
00:43:35Vous n'êtes plus un français.
00:43:37Je ne suis plus un anglais.
00:43:40Nous sommes des...
00:43:41How do you say ?
00:43:42Des unionistes.
00:43:45Et nos bateaux pour évacuer votre armée.
00:43:48Je...
00:43:48Ah non, non.
00:43:49Excusez-moi.
00:43:50Notre armée, je vous les donne.
00:43:54Et puisqu'il y aura un seul commandement,
00:43:57je vous nomme commandant en chef.
00:43:59Maintenant, il faut annoncer la bonne nouvelle à l'ami Rainer.
00:44:10Absolument, monsieur le Président.
00:44:12Un texte est déjà prêt.
00:44:14Je vous le lis.
00:44:16Désormais, la France et la Grande-Bretagne
00:44:19ne constitueront plus deux nations distinctes,
00:44:22mais une seule nation,
00:44:24qui sera l'Union franco-britannique indissoluble.
00:44:29Non, monsieur le Président.
00:44:32Ce n'est pas moi qui le dis.
00:44:33C'est le Premier ministre britannique.
00:44:36Il est à côté de moi.
00:44:36Je vous le passe.
00:44:40Allô, Renaud.
00:44:42De Gaulle a raison.
00:44:44Mon cabinet a donné l'accord.
00:44:47Un seul pays, oui,
00:44:50il faut tenir.
00:44:56Oui.
00:44:58Bien, monsieur le Président.
00:44:59Passez-le-moi, alors.
00:45:00Je vais lui dicter le texte.
00:45:04Désormais,
00:45:05la France et la Grande-Bretagne
00:45:07ne constituent plus deux nations distinctes,
00:45:12mais une seule nation,
00:45:14qui sera l'Union franco-britannique indissoluble.
00:45:21Indissoluble.
00:45:23Renaud va réunir d'urgence le Conseil des ministres
00:45:26pour défendre le projet.
00:45:27Renaud est un untriste.
00:45:29Il a mauvaise morale.
00:45:31Il manque de soutien.
00:45:33Il devrait éviter les mauvaises fréquentations.
00:45:37Je crains qu'il n'en abuse.
00:45:40Deux jours comme de nuit.
00:45:41Vous devez rentrer très vite à Bordeaux
00:45:44pour le retirer de son lit.
00:45:47Cette femme est un danger.
00:45:48Il n'y a aucun moyen de rentrer rapidement.
00:45:52Pas de problème.
00:45:53Je vous donne mon avion.
00:45:55Et mon pilote aussi.
00:45:56C'est le meilleur,
00:45:57le best,
00:45:58le héros.
00:45:59D'accord.
00:46:03Gardez-les jusque demain.
00:46:06On ne sait jamais.
00:46:07Sous-titrage MFP.
00:46:37Qu'est-ce qu'il se passe ?
00:46:41Le conseil des ministres a repoussé le projet d'union.
00:46:44Reynaud a démissionné.
00:46:46Ah, les cons !
00:46:48Et qui est nommé à sa place ?
00:46:49Pétain.
00:46:51Et c'est Reynaud lui-même qui l'a suggéré.
00:46:52Reynaud ?
00:46:54Il a dit au président de la République,
00:46:56si c'est un armistice que vous souhaitez,
00:46:57prenez Pétain pour mener cette politique, pas moi.
00:47:01Pétain a eu ce mot charmant pour les Anglais,
00:47:03on ne se marie pas avec un cadavre.
00:47:05L'hôpital qui se fout de la charité.
00:47:08Sans parler des...
00:47:10La France ne va pas se transformer en dominion britannique.
00:47:13Autant devenir une province nazie,
00:47:15au moins on saura ce qui nous attend.
00:47:17Et Mandel ?
00:47:18Il s'est battu autant qu'il a pu.
00:47:20Reynaud a défendu le projet, mais...
00:47:23sans conviction.
00:47:24On avait l'impression qu'il avait déjà décidé de passer la main.
00:47:27Rénaud se croit dans une simple crise ministérielle.
00:47:47Il pense que Pétain ne pourra pas accepter les conditions d'Hitler
00:47:49et qu'il démissionnera.
00:47:51Encore faut-il qu'il arrive à former un gouvernement.
00:47:52Vous ne faites pas d'illusions, mon petit vieux.
00:47:55Il a sûrement préparé son coup depuis longtemps.
00:47:58Et les manges-merdes, c'est pas ça qui manque.
00:48:00Ah, de Gaulle.
00:48:15Pétain a formé son gouvernement.
00:48:17Eh ben, ça n'aura pas traîné.
00:48:20Il avait sa liste dans la poche, le vieux crabe.
00:48:22Végan est sur sa liste.
00:48:24Ministre de la Défense.
00:48:26Et moi, je suis viré, j'imagine.
00:48:27Comme moi.
00:48:28Comme ça, c'est complet.
00:48:29Non, pas tout à fait.
00:48:31Il vient de demander officiellement à Hitler
00:48:32ses conditions d'armistice.
00:48:34Il est en train de préparer un discours
00:48:36pour le lancer aux Français.
00:48:38Churchill est au courant ?
00:48:39Bien sûr que non.
00:48:40Rénaud est encore là ?
00:48:42Et puis ses bagages.
00:48:47Et fiez-vous, de Gaulle.
00:48:48Le bruit court que le maréchal doit faire
00:48:50arrêter tous ses opposants.
00:48:54Merci, mon délai.
00:48:54De Gaulle !
00:49:01Vous voilà.
00:49:02Il manquait plus que vous.
00:49:04Tout ça, c'est de votre faute.
00:49:07Paul aurait dû changer de politique,
00:49:08pas démissionner.
00:49:09De quoi parlez-vous, madame ?
00:49:11Je n'avais dit de ne pas vous écouter
00:49:12avec votre projet d'union.
00:49:14C'était stupide.
00:49:15Ils sont déjà tous à moitié mort,
00:49:17vos anglais.
00:49:17Les militaires ne devraient jamais
00:49:21se mêler de politique.
00:49:22Dites plutôt ça aux maréchales
00:49:24et à Végan.
00:49:25Madame.
00:49:32Rien n'est encore perdu.
00:49:34Vous pouvez former
00:49:34un gouvernement d'opposition
00:49:36et continuer la lutte de l'extérieur
00:49:37avec le soutien de Londres.
00:49:39Il faut laisser Pétain échouer.
00:49:41Il démissionnera
00:49:42et c'est à ce moment-là
00:49:43que tout redeviendra possible.
00:49:44Vous vous trompez, monsieur le président.
00:49:46Nous ne sommes déjà plus en République.
00:49:49Pétain n'abandonnera pas le pouvoir.
00:49:51Il faut tout de suite partir pour Londres
00:49:52avec ceux qui vous sont fidèles
00:49:53comme monsieur Mandel et moi
00:49:54et lancer un appel à la résistance.
00:49:56La vérité est que je n'en ai plus la force.
00:49:59Je suis épuisé de Gaulle.
00:50:03Un autre doit le faire
00:50:04à votre place, alors.
00:50:06Je le soutiendrai.
00:50:07Autant que je pourrai.
00:50:09Je dispose encore des fonds secrets
00:50:10jusqu'à la passation des pouvoirs.
00:50:12Je peux en débloquer une partie
00:50:14pour permettre de lancer
00:50:16à une action.
00:50:17Monsieur le président,
00:50:18l'envoyé permanent du gouvernement anglais
00:50:19demande à être reçu.
00:50:21Faites-le entrer.
00:50:26Monsieur,
00:50:28ma mission auprès de votre gouvernement
00:50:29n'a plus raison d'être.
00:50:32Sir Winston Churchill
00:50:32me demande d'entrer à Londres
00:50:34dès que possible.
00:50:35Si vous permettez, général,
00:50:36j'utiliserai l'avion
00:50:37qui vous a prêté.
00:50:38Et quand comptez-vous partir ?
00:50:40Demain matin.
00:50:42De Gaulle,
00:50:43vous accompagnerez
00:50:44le général Spears
00:50:45à l'aéroport.
00:50:46Messieurs.
00:50:47Merci.
00:51:09Je voudrais manger un petit morceau.
00:51:11Impossible, mon général.
00:51:13Les cuisines sont fermées.
00:51:13Le chef est parti se coucher
00:51:15depuis longtemps.
00:51:15Il doit bien laisser quelque chose.
00:51:17Me débrouiller avec ce que vous trouverez.
00:51:18Non, le chef emporte toujours
00:51:19les clés des armoires frigorifiques.
00:51:21Eh bien, réveillez-le !
00:51:23Quoi, à la fin ?
00:51:24Il n'a pas le téléphone.
00:51:25Écoutez, mon petit père,
00:51:26vous allez vite me donner
00:51:27quelque chose à bouffer.
00:51:30Je vais voir si je peux
00:51:30réveiller le directeur.
00:51:31Voilà, c'est simple.
00:51:32Sinon, j'irai altérer moi-même
00:51:33le souffle-mort
00:51:33un grand coup de pompe dans le cul.
00:51:34Qu'est-ce que c'est ?
00:52:01Contre le repas, mon général.
00:52:05Entrez.
00:52:31Je ne sais quelles décisions prendre.
00:52:38Quelles décisions, mon petit ?
00:52:42Dois-je obéir aux ordres
00:52:43même si je pense
00:52:45qu'ils ne sont pas justes ?
00:52:47Tu es un soldat ?
00:52:52C'est ce qu'un soldat
00:52:52est censé faire ?
00:52:54Tu avais, oh,
00:53:0112, 13 ans,
00:53:03tu étais convaincu
00:53:05que tu sauvais la France
00:53:06si elle était menacée.
00:53:09Tu te voyais même déjà
00:53:11au général
00:53:12à la tête de 200 000 hommes,
00:53:17terrassant l'ennemi,
00:53:18sauvant la patrie.
00:53:19Tu alignais
00:53:20des petits soldats de plomb
00:53:21qu'on l'a bien en rend.
00:53:23Oui.
00:53:25Mais tout était plus simple, alors.
00:53:29Un enfant ne voit pas
00:53:30de conflit
00:53:30entre le droit
00:53:31et le devoir.
00:53:34C'est le devoir
00:53:35qui crée le droit
00:53:37et non le droit
00:53:38qui crée le devoir.
00:53:42Mon petit,
00:53:44tu as toujours su
00:53:45très bien tracer
00:53:46ta propre voie.
00:53:47je suis sûr
00:53:49que tu feras
00:53:49ce qu'il faut.
00:54:03Vos papiers,
00:54:04s'il vous plaît.
00:54:07Voilà.
00:54:12Merci, le pote.
00:54:13Vous pouvez y aller.
00:54:17Adieu, De Gaulle.
00:54:47et bonne chance.
00:54:49Au voyage.
00:55:12Arrêtez-vous là, Courcelle.
00:55:13Bien joué,
00:55:37bien joué, Général.
00:55:39avouez que vous auriez
00:55:41préféré ramener
00:55:42un plus gros poisson
00:55:42à Londres.
00:55:44Je ne l'ai pas trouvé.
00:55:46Quand Reynaud
00:55:46a refusé de partir,
00:55:48j'ai proposé
00:55:48à George Mandel
00:55:49de venir.
00:55:50Il a refusé lui aussi.
00:55:52Il est pourtant décidé
00:55:53à continuer le combat.
00:55:54Il est juif.
00:55:56Il a craint
00:55:57que son départ
00:55:58soit interprété
00:55:58comme une fuite
00:55:59due à la panique.
00:56:00de la panique.
00:56:03On va enfin
00:56:04pouvoir s'y mettre.
00:56:06Je regrouperai
00:56:07autour de moi
00:56:08ceux qui veulent se battre.
00:56:09Il y en a.
00:56:11Je suis très heureux
00:56:11que vous m'ayez permis
00:56:12de vous accompagner.
00:56:13Et je vous en remercie.
00:56:15Nous ferons tout
00:56:16pour vous aider.
00:56:18Churchill
00:56:18ne cèdera jamais.
00:56:19Monsieur Smith
00:56:28est venu de l'arrivée.
00:56:29Vous devriez s'arrêter.
00:56:30Vous devriez s'arrêter.
00:56:49Il dit que le Bosch
00:57:05a dû être born.
00:57:06On ne va pas s'en plaindre.
00:57:09Ça aurait tout de même
00:57:09été dommage
00:57:10que tout finisse
00:57:10avant d'avoir commencé.
00:57:15Désormais,
00:57:16l'avenir de la France
00:57:16va se jouer ici.
00:57:19Les Anglais
00:57:19continuent de déployer
00:57:20des ballons captifs
00:57:21au-dessus de Londres
00:57:22en prévision
00:57:23de l'attaque aérienne
00:57:24imminente
00:57:24de la Luftwaffe.
00:57:27Ils sont reliés au sol
00:57:29par des filins métalliques
00:57:30de façon à rendre difficile
00:57:32le survol de la capitale.
00:57:41Churchill poursuit
00:57:42ses démarches
00:57:43auprès du président Roosevelt
00:57:44pour qu'il s'engage
00:57:46dans le conflit.
00:57:47Mais la vérité,
00:57:48c'est que le grand cousin
00:57:50américain
00:57:50n'est pas prêt
00:57:51à envoyer ses hommes
00:57:52mourir pour la vieille Europe.
00:57:54Churchill est seul.
00:57:57Bien seul.
00:57:58Je suis venu seul
00:58:11avec mon officier d'ordonnance.
00:58:15Eh bien,
00:58:17nous vous accueillons
00:58:18seul
00:58:18avec votre officier
00:58:20d'ordonnance.
00:58:21le maréchal
00:58:29a fait un disco
00:58:30à la radio
00:58:31à 12h30.
00:58:33Vous avez entendu ?
00:58:35Eh non,
00:58:36nous étions dans l'avion.
00:58:37je fais à la France
00:58:44le don de ma personne
00:58:46pour atténuer
00:58:46son malheur.
00:58:48Ah, quel cadeau ?
00:58:49Le corps d'un vieillard
00:58:50de 89 ans.
00:58:51C'est le cœur serré
00:58:54que je vous dis
00:58:55aujourd'hui
00:58:56qu'il faut cesser
00:58:57le combat.
00:58:57Il faut cesser le combat.
00:58:59Je me suis adressé
00:59:00cette nuit
00:59:01à l'adversaire
00:59:02pour lui demander
00:59:03s'il est prêt
00:59:04à rechercher avec moi
00:59:05entre soldats,
00:59:07après la lutte
00:59:08et dans l'honneur
00:59:09les moyens
00:59:10de mettre terme
00:59:11aux hostilités.
00:59:12que tous les Français
00:59:13se groupent
00:59:14autour du gouvernement
00:59:15que je préside
00:59:16pendant ces heures,
00:59:18pendant ces dures épreuves
00:59:19et fassent faire
00:59:20leur auroir
00:59:21pour n'obéir
00:59:22qu'à leur foi
00:59:22dans le destin
00:59:23de la patrie.
00:59:24Il faut répondre.
00:59:25Très vite.
00:59:27Montrez que notre voix
00:59:27est possible.
00:59:35Donnez-moi l'autorisation
00:59:36de parler à la BBC
00:59:37dès ce soir.
00:59:38Je voudrais m'adresser
00:59:39aux Français.
00:59:42Qu'est-ce que tu penses,
00:59:43Lord Halifax ?
00:59:44Que comptez-vous dire exactement ?
00:59:46Que si leur gouvernement a failli,
00:59:48notre force de résistance
00:59:49reste grande,
00:59:50que nous avons des alliés,
00:59:51un empire,
00:59:52une flotte,
00:59:53je leur lancerai un appel
00:59:54à me rejoindre
00:59:54et à se mettre sous mes ordres
00:59:55pour continuer la lutte
00:59:56partout où cela sera possible.
00:59:59Je crois qu'il faut attendre
01:00:00un peu avant de parler.
01:00:01Attendre?
01:00:01Attendre quoi ?
01:00:02Mr. Hitler n'a pas encore
01:00:04posé ses conditions.
01:00:05Tant que le maréchal
01:00:06n'aura pas répondu,
01:00:08l'alliance militaire
01:00:09entre nos deux pays
01:00:10continue.
01:00:10Vous rêvez,
01:00:11le maréchal Pétain
01:00:12a basculé déjà
01:00:13dans le camp de la défaite.
01:00:14Je ne suis pas
01:00:15de cet avis.
01:00:17Vous allez créer
01:00:17des divisions inutiles
01:00:18si vous lancez
01:00:19votre appel maintenant.
01:00:21Il s'est reperçu
01:00:22comme un acte
01:00:22d'hostilité
01:00:23de notre part
01:00:24à l'égard
01:00:24de votre gouvernement.
01:00:26Et le maréchal
01:00:27peut en tirer prétexte
01:00:28pour rompre
01:00:29l'alliance
01:00:30avec nous.
01:00:32Désolé,
01:00:33Degault,
01:00:34mais je suis d'accord
01:00:35avec Lord Halifax.
01:00:38Madame Patience,
01:00:40vous êtes l'homme
01:00:51du destin
01:00:51en cette heure crucienne.
01:00:53Encore du Shakespeare?
01:00:55Non.
01:00:55Churchill!
01:00:57Churchill!
01:01:18Vous êtes sûr que c'est le bon étage?
01:01:20Oui.
01:01:27Shall I try?
01:01:50Il n'y a pas de l'électricité?
01:01:54I'm sorry,
01:01:54how can I put
01:01:55the electricity on, please?
01:01:56Let me see.
01:01:57I'll have a look
01:01:57in the kitchen.
01:02:02I found it.
01:02:05But you need to put
01:02:06a shilling in
01:02:07to make it work.
01:02:08Qu'est-ce qui se passe?
01:02:09Ça marche pas.
01:02:09C'est un comptoir à pièce,
01:02:10il faut mettre un shilling.
01:02:11Vous les avez?
01:02:12Non, je n'ai que
01:02:12de l'agent français.
01:02:13I've got one.
01:02:14Thank you, sir.
01:02:29Bon.
01:02:30Bon, bon, bon, bon, bon.
01:02:31Je prendrai le canapé,
01:02:42mon général.
01:02:42Vous en serez à merci,
01:02:43mon petit vieux.
01:02:47Vous voyez, Courcel,
01:02:48on croit qu'on est
01:02:49au fond du trou,
01:02:50mais pas du tout.
01:02:51Si on remet un peu,
01:02:52on peut creuser
01:02:53encore plus profond.
01:02:55Allons-y, mon général.
01:02:57Vous avez quand même
01:02:57obtenu le raccord de principe.
01:02:59Ah, la BBC, oui.
01:03:00Mais quand?
01:03:02Mais qu'est-ce qu'on me laissera dire?
01:03:04Ah, la recoursée,
01:03:05à leurs yeux,
01:03:06je ne suis rien du tout.
01:03:07Un petit général de brigade.
01:03:09Personne ne me connaît.
01:03:11Churchill vous soutient,
01:03:12lui, au moins.
01:03:13Bon, peut-être, oui.
01:03:14Au moins qu'il ne met
01:03:15dans signe sa venette.
01:03:17De toute façon,
01:03:17il n'a pas les mains libres.
01:03:18Et puis, c'est un politique.
01:03:20Les politiques,
01:03:20c'est comme les girouettes,
01:03:21ça change avec le vent.
01:03:25Bon, est-ce qu'il y a de quoi
01:03:26nous préparer un casse-croûte,
01:03:27au moins?
01:03:30Non, c'est vide.
01:03:34À part un paquet de sucre
01:03:35et un autre de thé,
01:03:36je ne vois rien.
01:03:37Bon, vous allez bien
01:03:38nous trouver quelque chose.
01:03:41Tenez, courcelle.
01:03:44Vous n'oubliez pas le café.
01:03:46On l'occupe.
01:03:47Ne tardez pas trop.
01:03:48Votre dîner
01:03:48chez M. Monet
01:03:49est à 18h.
01:03:51Quelle foutue manie
01:03:53de dîner
01:03:53en plein après-midi.
01:03:54Eh bien,
01:04:21c'est jour de fête,
01:04:21on dirait,
01:04:22mon petit vieux.
01:04:22À la guerre comme à la guerre,
01:04:24mon général.
01:04:28Alors, ce dîner?
01:04:30Une épreuve
01:04:30plutôt qu'un dîner.
01:04:33Les invités british
01:04:34de Monet
01:04:35m'ont clairement pris
01:04:35pour un fumiste.
01:04:37Vous savez ce que m'a dit
01:04:38Monet avant de partir?
01:04:40Je vous écoute.
01:04:42Vous êtes bien conscient
01:04:42que vous placez
01:04:44comme vous le faites
01:04:44en dehors du gouvernement légal
01:04:46sera jugé
01:04:47comme un acte
01:04:48de désertion
01:04:49textuelle.
01:04:50Et qu'avez-vous répondu?
01:04:53Oh, j'ai fanfaronné,
01:04:54j'ai dit
01:04:54Eh oui, M. Monet,
01:04:56c'est un coup
01:04:56à finir avec 12 balles
01:04:57dans la peau.
01:05:00Allez.
01:05:02Allez.
01:05:03Tomorrow
01:05:03is a nozardé,
01:05:04comme ils disent.
01:05:06Bonne nuit, mon général.
01:05:07Bonne nuit.
01:05:08Au fait,
01:05:09j'aurais besoin
01:05:09de quelqu'un
01:05:10qui sache taper
01:05:10à la machine
01:05:11pour demain.
01:05:12J'ai une amie
01:05:13qui pourra faire ça.
01:05:14Très bien.
01:05:14Ça donne envie, hein?
01:05:28Bon courage,
01:05:28mon petit vieux.
01:05:30Je vous remercie.
01:05:30Merci.
01:05:30Je vais y aller,
01:05:57courcelle.
01:05:57Vous me ferez bien
01:05:59un café?
01:06:16Bon, lisez-moi
01:06:17le début,
01:06:18s'il vous plaît.
01:06:18Les chefs
01:06:22qui, depuis de nombreuses
01:06:23années,
01:06:24sont à la tête
01:06:24des armées françaises
01:06:25ont formé un gouvernement.
01:06:27Ce gouvernement
01:06:28alléguant la défaite
01:06:29de nos armées
01:06:29a décidé
01:06:30de capituler.
01:06:32Capituler,
01:06:32c'est trop prématuré
01:06:34pour ce soir.
01:06:41Ce gouvernement
01:06:42alléguant la défaite
01:06:43de nos armées
01:06:44s'est mis en rapport
01:06:45avec l'ennemi
01:06:46pour cesser le combat.
01:06:48Certes,
01:06:49nous avons été,
01:06:50nous sommes submergés
01:06:51par la force mécanique,
01:06:52terrestre et aérienne
01:06:53de l'ennemi,
01:06:54etc, etc, etc.
01:06:57Pour moi,
01:06:57ça va.
01:06:59Mais mon opinion
01:06:59ne sera pas suffisante.
01:07:02Churchill sera d'accord
01:07:03avec nous,
01:07:03mais...
01:07:04Mais il est aussi
01:07:04lors d'Halifax.
01:07:06Vous savez,
01:07:07Lord Halifax
01:07:08a perdu son bras
01:07:09pendant la dernière guerre
01:07:10en se battant
01:07:11à côté de Pétain
01:07:12et de Végan.
01:07:12Il a du respect
01:07:14pour eux.
01:07:15Moi aussi,
01:07:15j'ai du respect
01:07:16pour l'homme
01:07:16qui a été Pétain,
01:07:17mais cet homme-là
01:07:17est mort depuis 1926.
01:07:19Pourquoi 1926 ?
01:07:20C'est l'année
01:07:21où il a accepté
01:07:22la construction
01:07:22de la ligne Maginot
01:07:23et refusé d'équiper
01:07:24notre armée
01:07:25en chair de combat.
01:07:26C'est à cause
01:07:26de cette affériorité mécanique
01:07:27que nous avons perdu
01:07:28la bataille de France.
01:07:29En tous les cas,
01:07:31Halifax demande
01:07:32que votre papier
01:07:33lui soit communiqué.
01:07:34Pour me censurer,
01:07:35je suppose.
01:07:38Et Churchill sera là,
01:07:39au moins.
01:07:39Non, malheureusement.
01:07:42Il a un discours
01:07:43très important
01:07:43à préparer
01:07:44pour la chambre
01:07:44des communes.
01:07:45Il me laisse tomber,
01:07:46en somme.
01:07:48Vous savez bien
01:07:48que vous avez
01:07:49toute sa confiance.
01:07:50à la chambre.
01:08:20Le cabinet n'est toujours pas d'accord pour que vous parliez sans que l'on sache si le gouvernement français accepte ou non les conditions de Hitler.
01:08:27Je dois parler au plus vite. Il faut qu'une alternative soit de faire pour le peuple français avant que Petain prenne sa décision.
01:08:33Cela pourrait même infléchir son attitude.
01:08:36Si je ne parle qu'après qu'il ait accepté la défaite, j'aurai beaucoup plus de mal à me faire entendre.
01:08:41Oui, je ne vois que Churchill qui puisse vous permettre de parler ce soir.
01:08:45Eh bien, allons le trouver.
01:08:46Oui, il a passé toute la journée à préparer son discours. Là, il fait la sieste.
01:08:50On le réveillera.
01:08:51Oui, mais c'est délicat. Vous voyez, il fait la sieste.
01:08:54Nous ne pouvons pas arriver comme cela.
01:08:56Il fait la sieste, on le réveillera de sa sieste.
01:09:12Vous ne reposez jamais, De Gaulle.
01:09:15Désolé, monsieur le premier ministre, mais il faut absolument que je vous lise le texte de mon appel.
01:09:18Je n'ai pas besoin. Je connais tout ça.
01:09:22Lord Halifax, vous en a déjà parlé.
01:09:24Je n'ai pas besoin de la vie de Lord Halifax.
01:09:28Je sais tout ça parce que je sais qui vous êtes.
01:09:31Ça vous plaît, mon bouquet ?
01:09:44J'ignorais que vous aviez aussi un talent pour la peinture.
01:09:52C'est très réussi.
01:09:57Belle pivoine.
01:09:58Roses, n'est-ce pas, le premier ministre ?
01:10:02Bien sûr, ce sont des roses.
01:10:06Des roses, oui, bien sûr.
01:10:09Il faut faire un hobby, De Gaulle.
01:10:12Tout le monde doit faire un hobby.
01:10:14S'il veut renouveler ces petites cellules grises-là.
01:10:18Pour être en bonne santé, il faut le changement dans la tête.
01:10:24Surtout pour les hommes comme nous.
01:10:26Moi, c'est la peinture.
01:10:29What about you, Spears ?
01:10:32A chest, chiefly, sir.
01:10:36Women from time to time.
01:10:37Vous avez quel âge ?
01:10:43Bientôt cinquante.
01:10:45Après cinquante, il faut faire la sieste tous les jours.
01:10:48Sinon, vous ne tiendrez pas toute une guerre comme ça.
01:10:53Oh, c'est mauvais, cinquante, you know.
01:10:56On est toujours fatigués.
01:10:59Il faut surveiller le sang, le sucre, la graisse.
01:11:04On a toujours des ennuis avec ça.
01:11:10Sorry, mais je dois d'abord faire le pipi.
01:11:19Belle nature.
01:11:22Je dois dire mon discours à la radio après le chambre des camps.
01:11:27Je l'appelle le discours de la plus belle heure.
01:11:34La plus belle heure, c'est quand je tape sur la crainte de M. Hitler comme ça.
01:11:42Comme ça.
01:11:44Et comme ça.
01:11:46Et après, je vais finir comme ça.
01:11:50Avec le pied.
01:11:53Pourquoi vous êtes si pressé de parler ?
01:11:56Vous pouvez parler demain ou même après-demain.
01:11:58Justement, non.
01:12:00Si je parle après que Pétain a capitulé, on ne m'écoutera plus.
01:12:04Je suis d'accord avec De Gaulle.
01:12:06Bon.
01:12:08Eh bien, vous parlerez ce soir.
01:12:10Après moi.
01:12:12Allez, my good fellow, vite à la BBC.
01:12:15Je vais donner les ordres.
01:12:16Ah, mais, euh, attention.
01:12:20Dans votre appel, vous ne devez pas appeler Pétain une traîche.
01:12:26Ça, Lord Halifax, il ne veut pas.
01:12:28Et il a raison.
01:12:32Je dis en d'accord.
01:12:32J'ai eu mon père au thé.
01:12:52Mon général, je vous présente une amie d'enfance.
01:12:54Elisabeth de Miribel.
01:12:55Elle a accepté de nous servir de secrétaire.
01:12:57Bonjour, mademoiselle.
01:12:58Bonjour.
01:12:59J'ai aussi trouvé une machine à écrire.
01:13:00Bien, très bien.
01:13:01Vous savez vous en servir, au moins ?
01:13:03Non, enfin, d'un doigt, j'y arrive à peu près.
01:13:06Vous n'êtes pas secrétaire, alors ?
01:13:08Non, je suis documentaliste attachée à la mission économique à Londres.
01:13:11Geoffroy ne vous l'a pas dit ?
01:13:12Ah ça, Geoffroy ne me dit pas tout.
01:13:15Eh bien, vous ferez ça d'un doigt.
01:13:17Mais il faudra patienter un peu, mon texte n'est pas prêt.
01:13:19Je vous remercie, mademoiselle.
01:13:25Ah, Courcel, tirez-moi la ligne de téléphone jusqu'à la chambre.
01:13:29Et trouvez-moi des cigarettes.
01:13:30Française, de préférence.
01:13:37Vous ne m'aviez pas dit que c'était un ours ?
01:13:39Ah.
01:13:40Tenez, apportez-lui.
01:13:42Non, non, allez-y, vous.
01:13:43Voyons, ma bêtise, il ne va pas vous bouffer.
01:13:45Allez.
01:13:46Allez.
01:13:50En général, c'est...
01:13:52Vous avez dit que je n'étais pas prêt.
01:13:55Vas-y.
01:13:55C'est pour les cigarettes.
01:13:59Vas-y, vas-y.
01:14:00Eh bien, qu'est-ce que vous attendez pour rentrer ?
01:14:03Vous ne voulez pas que je vous porte aussi ?
01:14:04Je vous prépare un café ?
01:14:15Non, merci.
01:14:17Mais si vous avez du thé ?
01:14:18Non, ce n'est pas le genre de la maison.
01:14:22Colin, Courcel, vous connaissez mes fêtes de mouche.
01:14:25Vous l'aideriez à me déchiffrer.
01:14:27Nous partons dès que c'est prêt.
01:14:28Très bien.
01:14:28We have Studio 4B down here that's free, but only for half an hour.
01:14:41Will that do ?
01:14:42Ce studio est dit pour une demi-heure seulement.
01:14:44Il voudra savoir si cela vous suffit.
01:14:45Largement.
01:14:46That's fine.
01:14:48Good.
01:14:49Right.
01:14:50Well, I suggest we make a little announcement about your speech, in French,
01:14:54at a quarter past date, just before the prime minister's speech.
01:14:58Then we'll broadcast it right after him, at 10 p.m.
01:15:02Votre discours sera annoncé dans l'émission française de 20h15,
01:15:05et diffusé dans la suivante, à 22h.
01:15:07En attendant, Churchill doit refaire son discours de cet après-midi à la Chambre des Communes.
01:15:11Thank you.
01:15:12Good.
01:15:12Well, this gentleman will take care of you.
01:15:15If you'd like to come this way.
01:15:22Please.
01:15:25Just like to sit down here.
01:15:28S'il vous plaît, General, j'ai besoin de quelques mots pour vous parler, pour la sonorité.
01:15:57La France.
01:16:01La France.
01:16:03Qui, depuis de nombreuses années...
01:16:05That's good. Very good.
01:16:07Vous pouvez parler comme vous voulez.
01:16:13Les chefs, qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises,
01:16:19ont formé un gouvernement.
01:16:20Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées,
01:16:24s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat.
01:16:28Certes, nous avons été, nous sommes submergés par la force mécanique terrestre et aérienne de l'ennemi.
01:16:36C'était magnifique, mon général.
01:16:40Merci.
01:16:43Regardez qui est là.
01:16:46Yes, right away.
01:16:47Halifax.
01:16:49Ça sent mauvais, Courcelles.
01:16:50Je suis là.
01:17:20Désolé, général.
01:17:22C'est un très bon discours, mais je ne peux pas l'accepter dans l'État.
01:17:26Notre premier ministre, lui, même l'a autorisé.
01:17:29Il l'a lu ?
01:17:30Non, mais il me fait confiance, lui.
01:17:32Dans ce cas, c'est à lui qu'il faut demander.
01:17:33Il sera là vers 20 heures.
01:17:35Mais moi, je dis non.
01:17:36Il se fout de ma gueule, celui-là.
01:17:46Si Spires avait été là, il vous aurait soutenu, lui.
01:17:48L'Halifax complote dans notre dos.
01:17:55Peut-être même dans celui de Churchill.
01:17:58En vérité, il est d'accord avec Pétain.
01:18:01La pause.
01:18:03Que la France signe un armistice.
01:18:06Ça l'arrange.
01:18:06Ce sont des suppositions, mon général.
01:18:11Bon, bien sûr, il ne parle pas ouvertement de paix avec l'Allemagne.
01:18:15Son terme, à lui, c'est une politique d'abismente.
01:18:21Je ne serai pas solidaire de ses euphémismes.
01:18:23Votre discours parle pour vous.
01:18:27Mon discours,
01:18:29comme on dit dans le midi,
01:18:32des paroles verbales.
01:18:36Autant labourer la mer.
01:18:39Ah !
01:18:43Mon général.
01:18:51C'est indigne, monsieur le premier ministre.
01:18:53Votre secrétaire au foreign office
01:18:55vient de refuser la diffusion de mon appel aux Français.
01:18:59C'est vous, donc, un ministre à toute liberté
01:19:02de revenir sur les décisions de son patron.
01:19:16On n'allume pas le ségar avec une biquée de gourd.
01:19:19Mais...
01:19:23C'est-à-dire en d'autres.
01:19:42Merci.
01:19:42Lord Halifax m'a lu le texte de votre appel au téléphone.
01:19:49C'est un très bon texte.
01:19:51Mais il y a des fautes.
01:19:53Des petits problèmes.
01:19:57Mon cher de Boer,
01:19:58J'ai 66 ans et vous avez 50.
01:20:0249.
01:20:0549, all right.
01:20:07Avec ces 17 ans de différence,
01:20:11j'ai appris que les choses sont jamais simples en politique.
01:20:15Il faut souvent, euh...
01:20:19Comment vous dites déjà ?
01:20:21Mixer.
01:20:23Mélanger.
01:20:24Composer.
01:20:25Ah, composer.
01:20:26Yes, that's right.
01:20:27Comme la musique.
01:20:28Il faut composer avec les adversaires
01:20:31pour arriver au résultat.
01:20:34Je veux dire au bon résultat.
01:20:36La peinture séparée,
01:20:39il faut composer les couleurs,
01:20:41plusieurs, ensemble, vous comprenez.
01:20:45Lord Halifax est une grande patriote.
01:20:48Comme moi, comme vous.
01:20:51Mais on peut tous être des patriotes
01:20:53et pourtant pas avoir les mêmes idées.
01:20:58Eh bien, Lord Halifax n'est pas d'accord
01:21:01avec deux points dans votre appel.
01:21:03Il est hors de question que je soumette mon texte
01:21:06à une quelconque censure.
01:21:08Oh, stop it, a girl !
01:21:10Stop it !
01:21:12Finissez avec cet radar militaire.
01:21:17Vous avez tort de vous mettre en colère.
01:21:20Why ?
01:21:22Parce que vous devenez tout rouge
01:21:24et qu'après 50 ans, il faut faire attention.
01:21:27Non, mais sérieusement, d'abord,
01:21:37il faut être plus souple,
01:21:39plus politique.
01:21:41Je ne suis pas un politique.
01:21:43Eh bien, il faudra vous apprendre.
01:21:46Et en politique,
01:21:47la première l'essence,
01:21:49c'est qu'il faut savoir
01:21:51danser.
01:21:52Hein ?
01:21:53Compris ?
01:21:55Hein ?
01:21:56Léger.
01:22:00Léger.
01:22:03Alors,
01:22:04connétable,
01:22:06faites plaisir à ce bon vieux Lord Halifax.
01:22:09C'est un brave garçon,
01:22:10you know.
01:22:11Il serait content
01:22:12si vous faites une petite phrase,
01:22:14quelque chose comme
01:22:15le gouvernement français
01:22:18n'acceptera pas
01:22:19les conditions déshonorantes.
01:22:22Il croit encore à Pétain, lui.
01:22:24Qu'est-ce que ça change pour vous, hein ?
01:22:27Ce n'est pas pour moi
01:22:27que ça change quelque chose,
01:22:29c'est pour la France.
01:22:30Vous n'êtes pas la France de Gaulle.
01:22:33Ah bon ?
01:22:34Alors pourquoi discutez-vous avec moi ?
01:22:36Oh, for the moment,
01:22:39just for the moment,
01:22:41n'appelez que les militaires
01:22:43à vous rejoindre.
01:22:45Just for the moment,
01:22:46you understand ?
01:22:47Ça rassurera tout le monde.
01:22:50La France n'est pas faite
01:22:51que de militaires.
01:22:52Thank God.
01:22:54Heureusement.
01:22:56Mais les civils,
01:22:58c'est pour après.
01:22:59Vous aurez le temps
01:23:00de vous présenter
01:23:02comme le chef de la France.
01:23:06Allons, mon ami.
01:23:08Qu'est-ce qui est important le plus,
01:23:10hein, que vous parlez, non ?
01:23:11Je ne cherche qu'à être honnête.
01:23:14C'est une belle chose
01:23:17d'être honnête.
01:23:19Mais c'est donc
01:23:20une plus belle chose
01:23:22d'avoir raison.
01:23:31Le gouvernement français
01:23:33a demandé à l'ennemi
01:23:35à quelles conditions honorables
01:23:37il pourrait cesser le combat.
01:23:39Il a déclaré, en outre,
01:23:41que la lutte devait continuer
01:23:43si ces conditions
01:23:44étaient contraires
01:23:45à l'honneur,
01:23:47à la dignité
01:23:48et à l'indépendance
01:23:49de la France.
01:23:51Nous avons été surpris
01:23:53et submergés
01:23:55par la force mécanique,
01:23:57la tactique de l'ennemi.
01:23:59Mais il y a, malgré tout,
01:24:01des raisons d'espérer.
01:24:04Croyez-moi,
01:24:05rien n'est perdu
01:24:06pour la France.
01:24:09Les mêmes moyens
01:24:10qui nous ont vaincus
01:24:11peuvent nous apporter
01:24:12la victoire.
01:24:14La France n'est pas seule.
01:24:17La France n'est pas seule.
01:24:21La France n'est pas seule.
01:24:24Elle peut faire bloc
01:24:25avec la Grande-Bretagne
01:24:27et disposer d'y penses réserves.
01:24:30La guerre n'est pas tranchée
01:24:32par la bataille de France.
01:24:34Toutes les fautes
01:24:35qui ont été commises
01:24:36n'empêcheront pas
01:24:37qu'un jour,
01:24:38l'ennemi sera écrasé.
01:24:41Cela fera se faire
01:24:42grâce à une force mécanique
01:24:43supérieure encore.
01:24:46Le destin du monde est là.
01:24:49Moi,
01:24:50général de Gaulle,
01:24:52actuellement,
01:24:53allons.
01:24:54J'invite les officiers
01:24:55et les soldats français
01:24:57qui se trouvent actuellement
01:24:58en Grande-Bretagne
01:24:59à se mettre en rapport
01:25:01avec moi.
01:25:03Ceux-ci votent également
01:25:04pour les ingénieurs
01:25:05et ouvriers spécialistes
01:25:07de l'armement
01:25:07qui se trouvent déjà
01:25:09en Grande-Bretagne
01:25:10ou qui viendraient
01:25:11à s'y trouver.
01:25:12Quoi qu'il arrive,
01:25:17la flamme de la résistance
01:25:19française ne doit pas
01:25:20s'éteindre
01:25:20et ne s'éteindra pas.
01:25:24Demain,
01:25:25comme aujourd'hui,
01:25:27je parlerai
01:25:28à la radio de Londres.
01:25:35Merci.
01:25:35C'était très bien.
01:25:42Sous-titrage MFP.
01:26:12Sous-titrage MFP.

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