Le destin, en chinois le « yuanfen », force mystérieuse qui tisse les rencontres, a conduit François Serneels, ingénieur agronome belge, en Chine en 1999. Ce qui avait débuté par une simple annonce professionnelle est devenu une coopération fructueuse : un système anti-mildiou révolutionnaire, aujourd'hui déployé dans 16 provinces chinoises avec 1 600 stations météorologiques. Cela fait 25 ans qu'il observe l'incroyable développement de la Chine, qu’il forme des étudiants et brise les préjugés. Découvrons cette histoire de « yuanfen », de persévérance et de pommes de terre !
2025 marque le 50e anniversaire des relations diplomatiques entre la Chine et l'Union européenne. Pour célébrer cet événement historique, la série documentaire « Les Architectes de l'Amitié - 50 ans de liens diplomatiques entre la Chine et l'UE » propose 50 portraits saisissants. À travers autant de rencontres transfrontalières, la série compose une fresque de compréhension et de respect mutuel entre les peuples chinois et européens.
2025 marque le 50e anniversaire des relations diplomatiques entre la Chine et l'Union européenne. Pour célébrer cet événement historique, la série documentaire « Les Architectes de l'Amitié - 50 ans de liens diplomatiques entre la Chine et l'UE » propose 50 portraits saisissants. À travers autant de rencontres transfrontalières, la série compose une fresque de compréhension et de respect mutuel entre les peuples chinois et européens.
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00:00Je m'appelle François Cernayles, je suis ingénieur agronome, diplômé de l'Université de Bruxelles, je suis belge.
00:16Le livre qui a déclenché mon intérêt pour la Chine, c'est « Tintin et le lotus bleu ».
00:20Ce qui m'est arrivé à moi reflète un petit peu la même chose, puisque je suis aussi venu en Chine un peu par hasard, intéressé.
00:26Mais j'ai rencontré quelqu'un qui est maintenant un de mes meilleurs amis, si pas mon meilleur ami, qui est un Chinois également.
00:32J'ai travaillé environ 15 ans en Belgique, notamment dans le domaine de la pomme de terre.
00:38Et j'ai notamment appris la protection de la culture de pomme de terre contre la maladie qui est le mildiou.
00:44En 1999, j'ai vu une petite annonce dans un journal professionnel disant que l'agence de notre région pour les exportations
00:53cherchait des entreprises qui s'intéressaient à participer à la première foire internationale,
01:00le premier salon international de l'agriculture à Pékin.
01:03J'ai également vu une deuxième annonce dans un autre journal que normalement je ne regarde jamais.
01:09Et cette deuxième annonce était l'annonce de la première conférence internationale.
01:13Et lors de la conférence, on m'a demandé de présenter un sujet.
01:17Et le sujet que j'ai présenté, c'était la façon dont nous protégeons les pommes de terre contre le mildiou.
01:22Peut-être que c'est le dessin Yuanfen, pourquoi pas ?
01:25Mais effectivement, chaque fois qu'une occasion a été de me rapprocher de la Chine,
01:29je les ai saisis et la chance a fait que ça a vraiment donné quelque chose d'assez extraordinaire.
01:35Celui qui a choisi Chongqing, c'est le docteur Xie Kiyun,
01:38qui travaillait à l'époque au Centre international de la pomme de terre.
01:41Or, la pomme de terre était ravagée dans cette région-là par le mildiou.
01:45Et donc, notre système tombait vraiment parfaitement à point.
01:48C'était peut-être Yuanfen, encore une fois.
01:50À notre échelle, le système avec une automatisation très limitée était tout à fait suffisant.
01:58Mais les collègues chinois, en le mettant en place,
02:02se sont rendus compte que si ça marchait bien et qu'il fallait le mettre en œuvre,
02:06non pas dans un seul district de Chine, et par chance,
02:09nous avons trouvé une petite entreprise.
02:12En fait, elle a utilisé notre système de base et en a fait un outil très puissant.
02:16Maintenant, le système est mis en place, je pense, dans 16 provinces chinoises.
02:21Donc, chez nous, en Belgique, on a un réseau qui comprend environ une quarantaine de stations météo pour la région Wallonne.
02:28Mais donc, en Chine, il y a maintenant, je pense, plus de 1 600 stations météo qui sont installées.
02:33Et le bénéfice est réparti sur des centaines de milliers, peut-être même des millions de petits agriculteurs.
02:39Je viens à Chongqing depuis plus de 25 ans.
02:42Quand on est venu la première fois, les conditions étaient relativement médiocres.
02:48Et donc, on a fait beaucoup de formations.
02:50Alors, nous avons été un des partenaires de ces formations.
02:55Et sans doute que notre présence a été un important mécanisme d'encouragement.
03:00Mais 90% du travail, ou 99% du travail, a été fait par les équipes d'agronomes chinois.
03:11La Belgique et la Chine, on veut tout garder pour nous.
03:13Non, l'idée, c'est de dire, grâce à la coopération, on met en place des mécanismes
03:18qui bénéficient plus généralement à l'ensemble de la population, y compris à d'autres pays.
03:23Beaucoup de Chinois que j'ai rencontrés, dès qu'ils se rendent compte que ça m'intéresse,
03:28ils aiment beaucoup partager leur culture.
03:32Et pour moi, c'est quelque chose de très intéressant,
03:34parce que la culture est tout ce qui fait l'arrière-plan de la pensée.
03:40Il y a deux autres caractéristiques qui, pour moi, sont très, très intéressantes.
03:43C'est d'une part le dynamisme, et d'autre part, le sens de l'action collective.
03:48L'efficacité dans l'action collective, où, effectivement, on voit la mise en œuvre en Chine
03:58de choses qui nécessitent une discipline.
04:02Tout le monde ne peut pas aller dans tous les sens.
04:04Et ce qui est encore plus impressionnant, quand on le voit depuis 25 ans,
04:09c'est de voir que l'amélioration est permanente,
04:14et ce qui est peut-être le plus remarquable, c'est sa distribution.
04:17Mais voir des grandes villes modernes avec des campagnes autour
04:21et des villes secondaires qui, elles aussi, se sont modernisées,
04:25ça n'existe qu'en Chine.
04:28Je peux témoigner de la façon dont les médias européens
04:31répercutent leur vision de la Chine,
04:34et cette vision est en grande partie erronée.
04:37Pour arriver à passer au-dessus de cette vision qui est en partie erronée,
04:42rien ne vaut l'expérience personnelle.
04:44Tous les étudiants que j'ai amenés ici,
04:47j'ai amené plus de 500 étudiants au cours des voyages d'études ici,
04:51tous m'ont dit, monsieur, on ne voit plus du tout la Chine comme avant.
04:56Ben oui, donc s'ils me disent tous ça,
04:58c'est que forcément, ils n'ont pas tout à fait tort.
05:01Et donc, en revenant, ils ont une vision différente de la Chine,
05:04et donc quand on leur parlera de la Chine à l'avenir,
05:07ils feront attention et ils ne vont pas croire n'importe quoi.
05:09J'espère qu'un ou deux de ces étudiants viendront en stage en Chine,
05:13peut-être plus, on ne sait jamais,
05:15et qu'ils continueront eux aussi à être des ambassadeurs
05:17pour promouvoir les contacts Europe-Chine.
05:20Sous-titrage Société Radio-Canada
05:32C'est parti.