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00:00Europe 1.
00:00Pascal Prohébou.
00:01De 11h à 13h sur Europe 1 avec notre invitée en studio, Pascal, maître Sophie Obadia, avocate du chanteur Jean-Luc Leclerc.
00:07D'abord, ça me fait plaisir de revoir Sophie Obadia, que je n'avais pas vue depuis longtemps.
00:11Oui, moi aussi, ça me fait très plaisir, Pascal.
00:12Et puis, c'est vrai que nous nous connaissons depuis longtemps.
00:14Je rappelais, effectivement, que vous êtes née à Nantes.
00:18Non, je suis née à Toulouse, mais j'ai vécu à Nantes.
00:19Voilà, on s'est croisés dans une vie ancienne.
00:22Et puis, vous êtes une jeune femme très brillante, avocate, que le public connaît,
00:27puisque vous intervenez régulièrement dans des médias.
00:32Mais là, aujourd'hui, vous venez, effectivement, parce que vous êtes l'avocate de Jean-Luc Lahaye.
00:37Et c'est vrai que c'est un sujet très grave que nous allons aborder,
00:41puisqu'il est chanteur, vous le savez, c'est la vedette des années 80.
00:44Il est toujours mis en examen pour des faits de viol et d'agression sexuelle
00:47sur deux mineurs de plus de 15 ans à partir de 2013.
00:51Jean-Luc Lahaye reste évidemment présumé innocent.
00:54Il est autorisé à se produire en public,
00:55mais il subit des déprogrammations de concert avec la mobilisation de collectifs féministes.
01:01Il ne peut pas exercer son métier.
01:02Et on en arrive toujours à cette question qui est extrêmement difficile à trancher,
01:07qui est la présomption d'innocence,
01:10qui au fond est un mot, mais qui, dans les faits, n'est jamais respecté.
01:16Et en même temps, les agressions, les accusations, pardonnez-moi,
01:20sont extrêmement graves, je le répète,
01:23puisqu'il est mis en examen pour des faits de viol, d'agression sexuelle
01:27sur deux mineurs de plus de 15 ans, j'imagine, qui le contestent.
01:32Donc on est toujours dans cette difficulté.
01:34C'est pour ça que vous êtes avec nous ce matin.
01:35Oui, je vous remercie de m'avoir invité, Pascal,
01:37parce qu'effectivement, moi, je ne banalise jamais les violences sexuelles.
01:40En revanche, quand un récit nous est présenté par deux plaignantes
01:43qui se connaissent, qui sont défendues par le même conseil,
01:46et que ce récit n'est pas corroboré,
01:48il n'y a rien qui le corrobore, et ça, depuis 2021,
01:52je rappelle qu'il est mis en examen depuis novembre 2021,
01:55je n'ai aucune preuve qui vient dans le dossier.
01:58Alors, je ne vais pas violer le secret d'instruction,
01:59simplement, j'ai une vraie difficulté,
02:01puisque lui dit qu'il n'est pas du tout coupable,
02:05puisqu'il n'y a pas de viol.
02:06En réalité, l'une voulait l'épouser,
02:09et l'autre, comme dirait Michel Sardot,
02:11je suis sûre que vous y pensez à ce moment-là,
02:12et l'autre disait qu'elle est venue 52 fois
02:16pour avoir des relations sexuelles avec lui.
02:1852 relations sexuelles qui deviennent 52 viols
02:21dans la mise en examen,
02:23ça me pose une vraie difficulté.
02:2452 relations, c'est une relation suivie pendant 18 mois.
02:27Ça, c'est le premier sujet.
02:28Les deux jeunes femmes sont mineures.
02:30Alors, qu'est-ce que ça veut dire mineure ?
02:31C'est le deuxième point, et il est extrêmement important.
02:34La minorité sexuelle n'est pas la minorité
02:37au sens classique du terme.
02:39D'autant que, vous le savez mieux que moi,
02:42la majorité légale tente à bouger,
02:45puisqu'aujourd'hui, on peut passer son permis de conduire à 16 ans,
02:47on peut parler maintenant presque d'un droit de vote à 16 ans,
02:50mais, en revanche,
02:52certaines associations dont je vous parlerai peut-être,
02:55veulent que le consentement sexuel
02:58ne soit pas autorisé en dessous de 18 ans.
03:02Ce n'est pas la loi.
03:03La loi, aujourd'hui, c'est que,
03:05à partir de 15 ans,
03:07et on a tous été lycéens,
03:08à partir de 15 ans,
03:10on peut avoir des relations sexuelles consenties.
03:12consenties.
03:14C'est toute la question du consentement,
03:16tel qu'il est exposé dans le livre de Vanessa Springora.
03:19C'est-à-dire,
03:20quelqu'un qui est fascinant,
03:22c'est le cas de mon client,
03:23que j'en profite pour dire,
03:24que je le défends avec mon camarade Bertrand Burman,
03:27nous sommes deux à l'assister,
03:29eh bien, oui, il est chanteur,
03:30oui, les jeunes filles sont amoureuses de lui,
03:33oui, elles ont des relations avec lui.
03:34Ce ne sont pas des enfants,
03:35ce sont des jeunes femmes,
03:36elles ont 16 ans.
03:38Donc, je le dis parce que
03:39je vois des associations de protection de l'enfance,
03:42des associations de protection des femmes,
03:44tout ça se mélange pour dire,
03:46c'est un prédateur sexuel,
03:47il s'attaque aux enfants,
03:48c'est un pédophile.
03:49Faux, faux et archi-faux.
03:51Voilà.
03:51Elles ont 16 ans,
03:52elles sont majeures,
03:53et la question que je vous pose,
03:54Pascal Pro, c'est,
03:55quand quelqu'un est interdit de travailler,
03:57déjà, c'est une atteinte à sa liberté de travail,
03:59évidemment.
04:00Quand quelqu'un ne peut pas chanter en public,
04:01et j'ai fait lever cette interdiction,
04:03c'est une atteinte à sa liberté d'expression.
04:05Mais maintenant,
04:06quand on nous dit
04:07que la loi, finalement,
04:08ce n'est pas 15 ans et plus,
04:10il faudrait que ce soit 18 ans,
04:11mais ce n'est pas la loi.
04:12Ce n'est pas la loi.
04:13Alors, l'enquête,
04:13elle en est où aujourd'hui ?
04:14Alors, elle est un peu en stand-by,
04:16comme on dit.
04:17Là aussi,
04:17on a affaire à un autre problème judiciaire
04:19qui me tarot tous les jours,
04:20c'est la lenteur.
04:21Donc, il a été interpellé un matin
04:23avec le grand fracas.
04:25La BRI est venue,
04:26frapper à sa porte,
04:27l'emmener comme si...
04:28Ça, c'était en 2021 ?
04:292021.
04:29Fin 2021,
04:31novembre 2021.
04:32C'est mis en examen en novembre 2021
04:34pour viol,
04:34l'agression sexuelle de mineurs
04:36de plus de 15 ans
04:36après des accusations
04:37de deux jeunes femmes
04:38qui étaient nées en 98 et 2000.
04:40Oui, absolument.
04:41Et il a été placé
04:42en détention provisoire.
04:43Et comment est-ce qu'il est sorti,
04:44Jean-Luc Lé ?
04:45Parce qu'il a réussi
04:46à rapporter la preuve...
04:46Il est resté combien de temps ?
04:47Sept mois, pratiquement,
04:48en détention provisoire.
04:49Je n'étais pas son conseil
04:50à ce moment-là.
04:51Et il a rapporté la preuve
04:52avec presque 1000 mails
04:54qu'en réalité,
04:55il n'était pas à la source
04:57de la demande
04:57de ces jeunes femmes
04:58et qu'évidemment,
05:00elles avaient un rôle actif
05:01dans cette relation.
05:01C'est comme ça qu'il est sorti.
05:03Que la chambre de l'instruction
05:04a dit, attendez,
05:04ce n'est pas clair.
05:05Il va falloir nous rapporter
05:06d'autres preuves
05:06pour corroborer le récit
05:08du grand méchant loup
05:09et du prédateur sexuel.
05:10Alors, je lis effectivement
05:12le déroulement de l'affaire.
05:14Les soupçons de viol,
05:15Jean-Luc Léaé,
05:15restent mis en examen
05:16pour les deux plaignantes.
05:18Mais la Cour d'appel de Paris
05:19a refusé d'abandonner
05:20les poursuites
05:21contre Jean-Luc Léaé
05:22pour l'une des deux jeunes femmes
05:23qui l'accusent de viol
05:24et agression sexuelle
05:25lorsqu'elles étaient mineures.
05:27Oui.
05:27Alors, la Cour d'appel
05:28effectivement est très patiente
05:29et attend que l'épreuve
05:30soit rapportée
05:31du côté de l'accusation.
05:32Nous attendons toujours.
05:33À un moment donné,
05:34c'est quand même très très long.
05:35Et je ne sais pas
05:36si vous allez le rappeler
05:36mais la Cour d'appel,
05:37la même,
05:38a fini par lever
05:39cette interdiction
05:40qui avait été posée
05:42un peu plus tard
05:42par un autre juge d'instruction
05:43parce que je crois
05:44que nous en sommes
05:44au cinquième juge d'instruction.
05:46C'est ça qui est quand même
05:47très très compliqué.
05:47C'est ça aussi qui est très important
05:48parce que vous savez
05:49qu'en quelqu'un...
05:49En quatre ans,
05:50vous avez trois juges d'instruction ?
05:52Et quand quelqu'un
05:54est mis en examen
05:54à Pascal Praud,
05:55à la fin de l'audition
05:57de mise en examen,
05:57de ce qu'on appelle
05:58la première comparution,
06:00on donne un délai.
06:01On dit aux mises en examen
06:02parce qu'on lui doit
06:02quand même quelques explications.
06:04On lui dit
06:04voilà, la durée prévisible
06:05de la procédure,
06:06c'est 18 mois.
06:07On n'y est plus du tout,
06:08évidemment.
06:08On n'y est plus du tout.
06:09Et 12h26,
06:10vous restez avec nous.
06:11Peut-être avez-vous envie
06:12de réagir.
06:13Ce sont des sujets
06:14extrêmement délicats,
06:15bien évidemment,
06:16puisque nous voyons cela
06:19sans connaître précisément
06:21ces paroles contre paroles.
06:24Et c'est toujours
06:24extrêmement difficile
06:26d'avoir un avis.
06:28Et mieux vaut d'ailleurs
06:28ne pas avoir parfois d'avis
06:30sur ces sujets
06:31et d'écouter simplement
06:32les paroles contradictoires.
06:34A tout de suite.
06:35Et si vous voulez réagir,
06:36un seul numéro,
06:36le 01-80-20-39-21.
06:39Vous êtes bien
06:39sur le Nord Europe 1.
06:4111h-13h,
06:42Pascal Praud sur Europe 1.
06:44Maître Sophie Obadiah
06:45est donc avec nous.
06:46Elle est l'avocate
06:47de Jean-Luc Lahaye.
06:48Il est présumé innocent.
06:50Il est autorisé
06:50à se produire en public,
06:51mais il subit
06:52des déprogrammations
06:53de concerts
06:53avec la mobilisation
06:54de collectifs féministes.
06:56Vous nous avez parlé
06:57de la lenteur
06:57de la justice.
06:58Vous me dites
06:59que l'enquête
07:01est à l'arrêt.
07:02C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
07:02la prochaine étape,
07:03par exemple,
07:04de procédure...
07:05Alors, elle n'est pas forcément
07:06à l'arrêt
07:06puisqu'il y a des commissions
07:07regatoires qui sont en cours.
07:08Donc, j'attends le retour
07:09d'une commission regatoire.
07:10Voilà.
07:11Et ensuite,
07:11il y aura des auditions
07:12à nouveau,
07:13des interrogatoires.
07:13Mais on est paroles contre paroles,
07:14là, simplement.
07:15Oui, en tout cas,
07:17moi, c'est mon point de vue.
07:18Pour l'instant,
07:18les preuves
07:19qui viennent corroborer le récit,
07:21qui est un récit,
07:21encore une fois,
07:22très structuré
07:23sur l'emprise,
07:24on comprend bien
07:25que le sujet qui est visé,
07:26c'est l'emprise,
07:27eh bien,
07:27je n'ai pas d'éléments de preuves.
07:29Je les attends
07:29et quand elles arriveront,
07:30nous en discutons.
07:32Peut-être ne sera-t-il
07:33jamais renvoyé
07:34devant un tribunal d'assises.
07:35En tout cas,
07:36c'est mon travail,
07:37effectivement,
07:38qu'il ne le soit pas.
07:39Mais une chose est importante,
07:40c'est que la Chambre de l'instruction
07:41l'a autorisée
07:42le 6 mars dernier,
07:43c'est pour ça
07:44que je suis là aujourd'hui,
07:45à chanter à nouveau
07:46en public.
07:47Et donc,
07:47de pouvoir reprendre son activité
07:49parce que c'est un homme
07:49qui n'a plus de revenus.
07:50Donc, c'est un signal
07:51quand même
07:52qui a été positif pour lui.
07:54En tout cas,
07:54la Chambre de l'instruction
07:55en texto dit,
07:56écoutez,
07:56maintenant,
07:57il est présumé innocent,
07:58on ne peut pas le déchoir
08:00de son statut
08:01de chanteur populaire,
08:02il ne peut pas chanter en public.
08:04Donc,
08:04tant que l'instruction
08:05est en cours
08:05et elle dure,
08:07eh bien,
08:07maintenant,
08:07il peut chanter.
08:08Et là,
08:08c'est là où je me mets en colère,
08:10là arrivent des gens
08:12de nulle part,
08:13j'ai presque envie de dire,
08:14qui viennent dire,
08:14nous ne sommes pas d'accord
08:15avec cette décision judiciaire.
08:16Ça me pose une vraie difficulté
08:18démocratique.
08:19Qui dit le droit dans ce pays ?
08:21Des petites associations
08:22qui se constituent
08:23ex abrupto
08:24pour parler d'un sujet ?
08:25C'est ce qui s'était passé
08:26avec Gérard Depardé également,
08:27il ne pouvait plus
08:28monter sur scène
08:29parce que le 14 juin,
08:32par exemple,
08:32il y avait un concert
08:33qui est déprogrammé
08:34après la mobilisation
08:35d'un collectif féministe.
08:37C'est sous la pression
08:38du collectif Nous Toutes
08:39que ce concert
08:41prévu à la peine
08:42sur Uvone
08:43a été annulé.
08:45Mais par qui a-t-il été annulé ?
08:46Alors,
08:46vous êtes bien informé,
08:47Pascal,
08:47parce qu'effectivement,
08:48il y a eu un premier concert
08:49le mois dernier
08:50qui s'est parfaitement bien déroulé
08:52dans la Manche
08:52avec le propriétaire
08:54d'un établissement de nuit
08:55qui est monté au créneau
08:55et qui a parlé
08:56de la présomption d'innocence
08:57comme peu de gens
08:58savent le faire en ce pays.
08:59Vous voyez,
08:59lui,
08:59il était vraiment la bouche du droit.
09:01Il a dit,
09:02écoutez,
09:02cet homme est présumé innocent,
09:03moi je l'invite
09:04dans ma boîte de nuit.
09:05C'est complet,
09:06tout le monde vient le voir
09:06de partout
09:07et ça a très bien marché.
09:09Il n'y a eu aucun incident.
09:10Et comme ça a déplu,
09:11eh bien,
09:12le fameux collectif,
09:14encore une fois,
09:16alors nous toutes,
09:16qu'est-ce que c'est ?
09:17C'est un collectif
09:18qui vise à défendre
09:19les femmes,
09:20les violences faites aux femmes,
09:22tout jusqu'au LGBT,
09:23tout ce que vous voulez,
09:25pour dire,
09:25voilà,
09:25nous nous disons
09:26ce qu'il faut.
09:27Et alors,
09:27je vais vous le lire
09:28parce que ça vaut son pesant
09:29de je ne sais quoi d'ailleurs,
09:31comme on dit,
09:31mais eux,
09:32voilà,
09:32ce qu'ils disent
09:34ou ce qu'elles disent,
09:35elles s'opposent
09:36à la tenue de concert
09:37en disant,
09:38voilà,
09:39il n'est pas normal
09:40ce choix de programmation.
09:42Écoutez bien,
09:42ce choix de programmation
09:43à un établissement privé,
09:45une boîte de nuit,
09:45ce n'est pas un établissement public,
09:47nous paraît incompatible
09:48avec la responsabilité sociale
09:50d'un lieu de culture
09:51et de vie
09:52fréquenté par les jeunes.
09:54Voilà,
09:54ça s'appelle la nouvelle morale,
09:56ça s'appelle,
09:56voilà,
09:57nous,
09:57on va vous dire,
09:58à la place de la cour d'appel de Paris,
10:00ce qu'il faut faire
10:00de Jean-Luc Lé et de ses concerts.
10:01C'est inacceptable en fait,
10:03c'est totalement inacceptable.
10:04Alors,
10:04ce qui est terrible
10:05dans ce que vous rapportez là,
10:08terrible ou pas d'ailleurs,
10:09c'est que
10:10ce dirigeant
10:12de discothèque
10:14avait accepté,
10:15il était formidable,
10:16mais manifestement
10:17d'autres ont peur.
10:18D'autres ont cédé
10:19à la pression,
10:20voilà,
10:20parce qu'en plus
10:20c'est devenu assez politique,
10:22évidemment,
10:22vous vous en doutez bien,
10:23Sandrine Rousseau
10:24est montée
10:24au créneau,
10:27j'ai même vu
10:27que la CGT
10:28s'était exprimée
10:29sur la question
10:29sans connaître
10:30un mot de ce dossier,
10:31et du coup,
10:32effectivement,
10:33dans un autre établissement,
10:34il a cédé
10:35en disant
10:35je ne veux pas d'histoire,
10:37mais il n'y en aurait pas
10:38des histoires,
10:38il n'y en a pas eu d'histoire.
10:39Sophie Obadia,
10:40c'est vous qui prenez la parole
10:42pour le défendre,
10:43est-ce qu'il imagine
10:44lui-même,
10:45Jean-Luc Lé,
10:46parler
10:46et donner,
10:47pourquoi pas,
10:48sa version ?
10:49Parce que j'observe
10:50que dans l'affaire
10:51de Pardieu,
10:51dans cette affaire-là,
10:52dans l'affaire Richard Berry également,
10:54tous ceux
10:55qui sont au cœur
10:56de ces polémiques,
10:58finalement,
10:58ne parlent pas,
10:59ils ne viennent pas parler,
11:00ils préfèrent
11:01que ce soit leur avocat
11:03et qu'il le fait,
11:04évidemment,
11:05brillamment.
11:06Mais est-ce qu'il y a un moment
11:07si on se sent innocent ?
11:08Si on se sent innocent,
11:10bien évidemment.
11:11Et je suis bien incapable
11:12de juger
11:13de ces affaires-là,
11:15de l'extérieur,
11:15que ce soit Gérard Depardieu,
11:16que ce soit également
11:18l'affaire
11:18de...
11:20cette affaire
11:23de Jean-Luc Lé,
11:24mais est-ce que
11:25la prise de parole
11:26peut être une solution ?
11:28Alors,
11:29je vais vous dire très clairement,
11:29la prise de parole
11:31est toujours vécue
11:32par les plaignants,
11:34à grand renfort
11:35donc de soutien
11:35par des associations,
11:36comme étant
11:37une violence supplémentaire.
11:39Voilà.
11:39On ne peut pas s'exprimer,
11:40il faut se taire
11:41en attendant
11:42que la justice passe.
11:43C'est ça le credo.
11:44C'est ce qu'il fait
11:45depuis trois ans et quelques.
11:46Donc,
11:47il attend que la justice passe
11:48et elle n'arrive pas
11:48pour l'instant,
11:49nous attendons.
11:50C'est la raison
11:50pour laquelle moi,
11:51je prends la parole
11:52parce qu'il y a eu,
11:53encore une fois,
11:54cette sortie
11:56des collectifs.
11:57j'ajoute,
11:58ce n'est pas un détail,
11:59que parmi les collectifs,
12:00il y en a un
12:00dont je ne citerai pas le nom,
12:02qui considère
12:03que l'affaire Outreau,
12:04c'est totalement faux,
12:05que tout le monde
12:05est coupable dans l'affaire Outreau.
12:06C'est vous dire
12:07à qui j'ai affaire
12:08en face de moi.
12:09À des gens
12:09qui construisent
12:10une nouvelle vérité
12:11et qui considèrent
12:13que Jean-Luc Laé
12:14représente typiquement
12:16celui qu'il faut abattre.
12:17Ça, évidemment,
12:18il pourra difficilement
12:19en parler lui-même.
12:20Vous comprenez,
12:20on n'est jamais bien
12:21placé pour parler de soi
12:23à ce moment-là.
12:23J'entends,
12:24et c'est pourquoi
12:24je vous pose la question,
12:25mais évidemment,
12:26aucune des affaires
12:28ne se ressemble.
12:30Aucune.
12:30Il se trouve que,
12:31je l'ai dit ici,
12:32je suis plutôt camarade
12:33avec Harry Habitant,
12:34que je connais un peu
12:35et qu'on a reçu.
12:36Harry, lui,
12:37c'est au-delà,
12:38puisqu'il a été
12:39entièrement innocenté.
12:41Entièrement.
12:42Eh bien,
12:43il a du mal,
12:44non pas à être sur scène,
12:46parce qu'il a un producteur
12:47formidable
12:47qui s'appelle Gilbert Coulier,
12:49et puis il est sur scène,
12:50mais il n'a toujours pas
12:51retrouvé un film.
12:52C'est-à-dire que
12:53le milieu du cinéma
12:55dit,
12:55ce n'est pas le moment,
12:57je vais attendre,
12:58je préférerais
12:59que ce soit
12:59un autre réalisateur d'abord,
13:01je te prendrai une fois
13:02que ça soit enclenché,
13:03etc.
13:04Donc,
13:04on est dans un monde
13:05où,
13:06aujourd'hui,
13:07Harry Habitant,
13:08je le cite à dessein,
13:09lui,
13:09il est innocenté.
13:10C'est-à-dire que la procédure
13:11est terminée.
13:12Il y a,
13:13on ne sait même pas,
13:14on ne dit même pas...
13:15Ah,
13:15il a bénéficié d'un non-lieu.
13:16Voilà,
13:16non-lieu.
13:17Je cherchais le terme juridique.
13:18Il a bénéficié d'un non-lieu.
13:19Donc,
13:19comment on fait,
13:21aujourd'hui,
13:21dans cette société,
13:23lorsque les affaires
13:24ne sont pas jugées ?
13:25Comment on fait respecter
13:26la présomption d'innocence ?
13:28Comment on fait ?
13:28Je vous pose la question.
13:29Alors,
13:30comment on fait ?
13:30Il y a,
13:31effectivement,
13:31assez peu de moyens,
13:32puisque le droit
13:33ne nous permet pas
13:34d'aller très loin
13:35en la matière.
13:36Et c'est vrai,
13:37ce que vous dites,
13:37je l'ai observé,
13:38moi j'ai discuté
13:39avec des gens
13:41qui sont chargés
13:42de produire
13:43ces personnes-là,
13:44notamment dans le cinéma
13:45et à la télévision.
13:46Effectivement,
13:47le principe de précaution
13:48prime.
13:49Ah,
13:49on en parle mal,
13:50même s'il n'y a pas d'enquête.
13:51On m'a dit,
13:52ça va jusque-là,
13:54on m'a dit
13:54qu'un tel avait
13:55de mauvaises relations
13:56avec les femmes
13:57et qu'une femme
13:58se plaint de son comportement.
14:00Principe de précaution,
14:02je préfère,
14:03alors je préfère,
14:04même si l'émission
14:05est déjà dans la boîte,
14:06même si le téléfilm
14:07est déjà dans la boîte,
14:08je préfère ne pas
14:09le passer en ce moment.
14:10Pourquoi ?
14:11Parce que ça ferait
14:11réagir sur les réseaux sociaux.
14:13Alors,
14:13réagir sur les réseaux sociaux,
14:15c'est une blague,
14:15parce que ce sont
14:16cinq personnes
14:17qui animent le truc
14:18et en fait,
14:20la peur s'entretient
14:21comme ça
14:21entre les uns
14:22et les autres.
14:23On ne va pas aller plus loin
14:24parce que ça va faire du bruit
14:25sur les réseaux sociaux
14:26et ça peut nuire
14:27à ma carrière,
14:27à moi,
14:28producteur
14:28ou celui qui va
14:29effectivement
14:30prendre le risque
14:31de dire
14:32présomption d'innocence
14:33dans ce pays.
14:34Et encore une fois,
14:34je salue vraiment
14:35le directeur
14:36de l'établissement
14:37de nuit d'Agrion
14:38dans la Manche.
14:39Il a été remarquable.
14:41C'est un juriste.
14:42Il respecte le droit.
14:43Alors,
14:43je rappelle évidemment
14:44pour être tout à fait complet
14:45que Jean-Luc Lahaye
14:46avait été condamné
14:47à un an de prison
14:47avec sursis
14:48par le tribunal correctionnel
14:50de Paris.
14:51Il était poursuivi
14:51pour avoir demandé
14:52à une jeune fille
14:52de moins de 15 ans
14:53cette fois
14:54de s'adonner à des choses
14:54sexuelles
14:55par webcam interposé.
14:57En revanche,
14:57il avait été relaxé
14:58des chefs de propositions
14:59sexuelles à mineurs
15:00de moins de 15 ans
15:01et de détention
15:01de l'image pédopornographique
15:03de mineurs
15:03de moins de 15 ans
15:04lors du procès
15:04qui s'était tenu
15:05à huis clos.
15:06Le parquet avait requis
15:07deux ans de prison
15:08avec sursis.
15:09Et d'après lui,
15:10la jeune fille
15:10avait menti sur son âge.
15:11les faits reprocher
15:12à Jean-Luc Lahaye
15:14déjà condamné en 2007
15:15pour des relations sexuelles
15:16avec une jeune fille
15:17remonte à 2013.
15:18Vous avez raison
15:19et là,
15:20c'est bien pour ça
15:20que j'insiste,
15:21elles n'ont pas
15:21moins de 15 ans.
15:22Il raconte une histoire
15:23Jean-Luc Lahaye
15:24qui est celle
15:25parfois des années 60,
15:26des années 70
15:27et qui n'est plus
15:28tolérée aujourd'hui
15:29et c'est sans doute
15:30évidemment une bonne chose.
15:31C'est qu'on demande
15:32aux gens
15:33qui sont des adultes
15:35de ne pas regarder
15:36des jeunes filles
15:37de 15 ans,
15:3916 ans,
15:3917 ans.
15:39C'est ça aujourd'hui
15:41ce qu'on demande.
15:41Et qu'est-ce qu'on fait
15:43de ces jeunes filles
15:43de 16, 17 ans
15:44des lycéennes
15:45qui le regardent ?
15:46C'est une vraie question.
15:47Non mais,
15:48un homme ça s'empêche,
15:49c'est souvent une phrase
15:52qui est attribuée
15:52qui est de Camus,
15:53je crois.
15:53On dit que c'est Camus
15:54mais c'est pas sûr.
15:55Mais ça,
15:56c'est une vraie question.
15:59Je sais que c'est une question
16:00que vous posez souvent.
16:01Je pose la question
16:01dans l'autre sens aussi.
16:02Un jeune homme
16:03qui tombe amoureux
16:03d'une femme plus âgée,
16:04qu'est-ce qu'on en fait ?
16:05J'entends ce que vous dites
16:07mais je pense que
16:08j'avais lu un texte formidable
16:09c'était Sophie de Fontenelle
16:11je crois qui
16:11dans elle
16:13avait raconté
16:14qu'elle avait 15, 16 ans
16:15et elle était tombée amoureuse
16:16d'un homme
16:16qui avait 40, 45 ans.
16:18Et cet homme avait eu
16:19la force de lui dire
16:21non,
16:22ce n'est pas convenable.
16:23Moi je suis plutôt
16:24sur cette position
16:25c'est très moral
16:26ce que je vous dis.
16:27Je pense qu'un homme
16:28de 50 ans
16:28ne regarde pas
16:29une jeune fille de 15 ans.
16:30Voilà ce que je pense au fond.
16:31Mais là nous parlons
16:31d'un chanteur
16:32populaire
16:33dont le public
16:34est composé de jeunes femmes
16:36de femmes plus mûres
16:37d'hommes également.
16:38J'entends.
16:38Qu'est-ce qui se passe ?
16:39J'entends.
16:40Quelle est la fascination
16:41pour un chanteur ?
16:42C'est un sujet aussi.
16:43Je pense que c'est au chanteur
16:44dans ces cas-là
16:45de dire
16:46ce que je pense au fond
16:47souvent des relations amoureuses
16:48les jeunes avec les jeunes
16:49les vieux avec les vieux.
16:50Bon, tout ça à grands traits.
16:51Pas forcément d'accord avec vous.
16:52Oui, tout ça à grands traits
16:53et puis ça dépend
16:54ce n'est pas la même chose
16:55d'avoir 30 ans
16:56et d'être avec un homme
16:57de 55
16:57je pense qu'à 13, 14, 15 ans
17:00ta place n'est pas
17:01de sortir avec un homme
17:01de 30 ou de 35 ou de 40 ans.
17:04Et souvent je l'ai dit
17:05à l'antenne
17:06donc je peux le redire
17:07il se trouve que j'ai eu 4 filles
17:08et que j'ai 4 filles
17:10ça aurait été un sujet pour moi
17:11si une de mes filles
17:12de 14 ans
17:13j'avais vu arriver
17:13un monsieur
17:15avec une voiture
17:17en bas chez moi
17:17venant chercher ma fille
17:19à 14 ans
17:20avec sa voiture.
17:20Ça aurait été un sujet.
17:22Mais là nous parlons
17:23d'une jeune fille
17:24de 16 ans
17:25qui désire
17:26qu'est-ce qu'on fait
17:27du désir des jeunes femmes ?
17:28Parce que la morale
17:29contemporaine là
17:30en tout cas telle que je l'entends
17:31c'est de dire
17:31non, rien avant 18 ans.
17:33Je suis désolée
17:34mais la liberté sexuelle
17:35dans ce pays
17:35ça compte.
17:36J'entends Sophie Obadia
17:37bon en tout cas
17:38comment il va
17:39Jean-Luc Lai ?
17:40C'est difficile pour lui
17:41comment il vit d'ailleurs
17:42financièrement ?
17:43Vous avez posé la vraie question.
17:44Il n'y a pas de ressources ?
17:45Il n'y a pas de ressources
17:46alors il a quelques contrats ?
17:47J'imagine que les chanteurs
17:48ont une vie souvent
17:50où ils sont un peu cigales
17:52donc ils n'ont pas forcément
17:53mis de côté.
17:54Non, ce n'est pas le cas
17:54mais il n'est pas celui
17:55qui a écrit ses chansons
17:58donc évidemment
17:58les droits d'auteur
17:59ne sont pas les mêmes
18:00donc c'est très difficile pour lui
18:01et j'ai quand même
18:02le sentiment qu'on veut
18:03l'effacer de la planète
18:05du champ
18:06et des chanteurs populaires
18:07donc j'essaye que ce ne soit pas le cas.
18:09En tout cas c'est tout
18:10le mérite
18:11et la gloire
18:15des avocats
18:17de défendre
18:18quoi qu'il arrive
18:19ceux qui sont
18:21en l'occurrence
18:21mis en examen
18:22et qui sont accusés
18:24à tort ou à raison
18:25d'ailleurs
18:26par de plaignantes
18:28c'est important de dire
18:29d'ailleurs plaignantes
18:30et non pas victimes
18:31parce que chaque mot
18:32effectivement a un sens.
18:34Je vous remercie beaucoup
18:34Sophie Obadéa
18:35il est 12h45
18:37ça me fait plaisir
18:38de vous revoir
18:39sur l'entrée d'Europe 1
18:41à tout de suite.

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