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00:00Europe 1 soir, 19h, 21h, Pierre de Villeneuve.
00:04Je salue mes camarades de la première heure. Bonsoir Gilles-William Golnadel.
00:07Bonsoir Pierre.
00:07Bonsoir Jules Torres, journaliste politique au journal du dimanche.
00:11Et nous sommes avec le président de l'Ordre de Malte en France.
00:15Bonsoir Cédric Chalret-Durieux.
00:17Bonsoir.
00:17Merci d'être avec nous. L'Ordre de Malte a mille ans d'histoire.
00:21Le premier hôpital fut construit à Jérusalem en 1048.
00:23La communauté des hospitaliers qui soigne alors les malades,
00:26recueille les indigents sans distinction de religion, d'origine et d'âge.
00:31Mille ans plus tard, l'Ordre de Malte, ce sont des hôpitaux, des bénévoles, des soignants
00:35qui en France ont suivi de près, bien sûr, le débat sur la fin de vie qui vient de s'achever
00:40et ce vote qui vient d'avoir lieu, l'unanimité sur l'accès aux soins palliatifs
00:44et sur le deuxième volet du texte sur, appelez ça si vous voulez, l'aide à mourir,
00:50l'euthanasie, le suicide assisté, 305 voix pour, 199 contre,
00:55561 votants, 504 suffrages exprimés.
01:02Que va-t-il se passer pour vous maintenant ?
01:06Rien, d'abord parce que c'est le début du processus législatif,
01:09donc déjà il va falloir passer par la phase du Sénat.
01:13Quand on regarde le nombre de députés en France, c'est 177,
01:15et qu'on regarde la majorité exprimée pour, on n'est qu'à 52,8%,
01:19donc on voit qu'il y a un travail de conviction à faire auprès des élus et des sénateurs.
01:24Ce n'est pas plié pour utiliser cette expression familière.
01:27Non, je suis triste ce soir parce que franchement, et je vous l'expliquerai tout à l'heure,
01:31nous à l'Ordre de Malte, notre objectif c'est de venir en aide aux pauvres et aux malades.
01:35Voilà, sur le territoire français, mais l'Ordre de Malte est une organisation internationale
01:39avec 100 000 bénévoles, avec 54 000 professionnels de santé
01:42qui viennent en aide aux pauvres et aux malades dans 110 pays.
01:43Donc c'est notre objectif principal.
01:46Et nous pensons, à l'Ordre de Malte, que ce texte de loi va particulièrement fragiliser
01:50et concerner les pauvres en question et les fragiles.
01:56Voilà, je suis triste parce que la devise de notre pays, c'est liberté, égalité, fraternité,
02:01et qu'aujourd'hui je pense que la liberté, elle n'existe pas.
02:04Il n'y a pas vraiment de choix.
02:06Quand vous avez 50% des Français qui n'ont pas accès aux soins palliatifs,
02:10quand vous avez 20 départements qui sont dépourvus d'unités de soins palliatifs,
02:15quel est le choix que vous donnez véritablement aux gens ?
02:18Il y a ces départements, le Lot, l'Ardèche, les Vosges, Mayotte,
02:23les députés qui ont voté ce texte aujourd'hui,
02:25quel est le choix qu'ils ont donné à leurs concitoyens dans leur circonscription ?
02:30Quand je dis qu'est-ce qui va se passer maintenant,
02:32c'est dans le scénario où, après effectivement le passage au Sénat
02:37et le retour à l'Assemblée Nationale,
02:39finalement on en arriverait au même résultat.
02:42Qu'est-ce qui se passerait pour vous,
02:43qui avez, j'allais dire, pour Saint-Patron, le Pape ?
02:49Alors, le Pape n'est pas notre Saint-Patron,
02:51parce que nous sommes indépendants de lui,
02:54mais je pense que c'est...
02:55Je vais répondre à votre question,
02:56mais je pense que ce n'est même pas confessionnel, pas confessionnel, etc.
02:59Je lisais certaines tribunes dans l'Humanité ou autres,
03:01et je me retrouvais assez proche parfois des tribunes que je pouvais y recueillir,
03:07parce qu'il y a deux plans qui vont nous impacter.
03:10Celui de la précarité, voilà.
03:12Aujourd'hui en France, on comble des brèches ouvertes
03:16en déployant des dispensaires médicaux.
03:18Ça fait 4 ans que je suis président,
03:19ça fait 4 ans qu'on déploie des dispensaires médicaux.
03:21Il y a 100 000 médecins en France généralistes,
03:23il y en a 30% qui ont plus de 60 ans,
03:24et 65% qui ne peuvent plus prendre de patients.
03:29Donc il y a déjà un accès aux soins dans notre pays qui est catastrophique.
03:33Donc ce sont des personnes qu'on essaye de reprendre,
03:35et pas forcément que des sans-abri,
03:36ce sont aussi des personnes isolées, etc.
03:39Ce que l'on voit, c'est que la personne pauvre,
03:41la personne fragile,
03:43elle s'auto-exclue d'elle-même,
03:44parce qu'elle peut penser que c'est un poids elle-même pour la société.
03:47Vous allez me dire, mais vous inventez ça ?
03:49Très bien.
03:49Mais non, je ne l'invente pas.
03:50Quand je prends les statistiques, par exemple, du Canada,
03:52qui ont développé, avant nous, le système de l'euthanasie,
03:59qu'est-ce que l'on voit ?
04:00On voit que sur les décès, 6% c'est l'euthanasie,
04:05et que sur ces 6%, ce sont 58% des pauvres.
04:09Or, je ne pense pas qu'au Canada, 58% de la population soit pauvre.
04:13Voilà.
04:14Quand je regarde toutes ces statistiques,
04:16elles sont en Belgique, elles sont en Suisse,
04:18et c'est la même chose.
04:19Donc, on a déjà, sur ce premier angle-là, de la solidarité,
04:22un vrai challenge derrière qui va s'ouvrir.
04:23Jules Torres.
04:24Puis, il y a un sujet qui n'est jamais abordé,
04:26au-delà de tous les mensonges ou les euphémisations,
04:30par exemple, l'aide à mourir.
04:32Déjà, on pourrait avoir un débat d'une heure,
04:33quasiment juste sur ça.
04:34Il y a le débat économique qui n'est jamais abordé.
04:37Vous parliez du Canada.
04:38Le Canada, grâce au changement de la législation sur l'euthanasie,
04:42a économisé, si je puis dire, 100 millions d'euros.
04:46Je parle juste là pour le système.
04:47Et on peut aussi développer ce sujet.
04:51C'est que c'est aussi, cette proposition de loi,
04:54un moyen de faire des économies.
04:56Mais même en dehors des économies,
04:58j'avais rencontré la ministre...
04:59Cédric Sabra-Durieux.
05:00J'avais rencontré la ministre l'année dernière.
05:02On avait déjà eu ce débat-là au moment du premier examen.
05:04La ministre Catherine Votrin.
05:06Voilà, la ministre de la Santé.
05:07Au moment du premier examen de ce texte de loi,
05:10on l'avait rencontré avec toute une délégation,
05:12de médecins, d'acteurs de la société.
05:16Même en dehors de ça,
05:17même si on trouvait l'argent,
05:19Dieu sait que nos comptes publics sont difficiles,
05:21vous trouvez où les soignants ?
05:22Je me rappelle quand même de la grande promesse du Covid
05:25où on allait multiplier les lits de réanimation.
05:28Il y a un effort budgétaire qui a été fait.
05:29Oui, mais les soignants, vous les trouvez où ?
05:31Je prenais la statistique des médecins tout à l'heure.
05:33Je pourrais prendre la statistique de la gériatrie
05:35où la statistique des psychiatres,
05:37où vous avez de moins en moins de consultations de psychiatres.
05:39C'était Philippe Juvin tout à l'heure à l'Assemblée nationale
05:40qui disait sur la tribune,
05:42voilà, il me faut 2 à 9 mois
05:45pour avoir certaines consultations en médecine,
05:49alors que de l'autre côté,
05:49j'aurai 15 jours pour demander l'aide à mourir.
05:53Je voudrais qu'on donne la parole à Gilles-William Goldnadel
05:55qui n'a peut-être pas forcément la même opinion que vous
05:57sur l'aide à mourir.
05:58On le sait, on en a souvent parlé dans ces émissions,
06:00Gilles-William.
06:01Comment d'abord vous réagissez ?
06:03Ah non, mais je ne suis pas du...
06:04Dieu sait si j'ai du respect de la sympathie pour l'ordre de Malte,
06:08mais je ne suis pas convaincu par vos arguments
06:10ni par ceux de mon ami Torres.
06:12Moi, je suis d'autre...
06:13J'aurais voté cette loi
06:14que je trouve assez restrictive
06:16et pour ma part,
06:18je suis un partisan de longue date
06:20de l'euthanasie
06:21et j'ai eu la raison.
06:23Ce n'est pas la peine de se cacher derrière
06:24à l'aide à mourir.
06:26Ça ne veut rien dire, c'est l'euthanasie.
06:27Moi, je n'ai pas...
06:29Je ne...
06:29Je comprends parfaitement les gens
06:30qui ont des convictions religieuses,
06:32qui considèrent que Dieu leur a donné la vie
06:34et que seul Dieu peut la reprendre.
06:37Moi, je ne suis pas animé par cela.
06:40Il me plaît à penser,
06:41ça m'aide à vivre,
06:42que quelqu'un puisse m'aider
06:44quand j'ai cessé de vouloir vivre.
06:46Quand bien même,
06:47je ne serai pas tout à fait condamné.
06:50C'est dire à quel point
06:51je n'ai pas de problème avec ça,
06:53je ne suis pas un partisan,
06:54je ne suis pas un partisan acharné
06:56de la vie humaine.
06:57Je comprends la peine de mort
06:59dans certains cas.
07:00Je comprends,
07:01même si ça me fait beaucoup de mal,
07:03l'avortement.
07:04Et je comprends l'euthanasie.
07:06Pour le reste,
07:07pardon,
07:07je n'arrive pas à tout à fait adhérer
07:10à penser que
07:11le fait que des personnes
07:13qui en ont assez
07:14de souffrir de manière irrémédiable,
07:18ce serait un moyen économique
07:20de les garder en vie.
07:26Je n'arrive pas à comprendre
07:27votre raisonnement économique.
07:29Cédric Durieux ?
07:29Il n'est pas économique.
07:30Notre raisonnement,
07:31c'est dans quelle société on va être.
07:33Vous êtes avocat,
07:34je suis aussi,
07:35c'était Badinter,
07:36est-ce que la mort a le droit
07:36de citer dans une démocratie ?
07:39Voilà.
07:39Il l'écrivait en 2008.
07:40Déjà, philosophiquement,
07:41on pourrait s'interroger
07:42sur ce sujet.
07:43Est-ce qu'il existe un droit à mourir ?
07:45Moi, je ne le crois pas.
07:45Il existe un droit à vivre
07:46et à tout faire
07:47pour que la vie puisse être préservée.
07:49La mort,
07:50et le suicide assisté
07:51ne sera jamais un acte de soin.
07:53Le soin, c'est là
07:54pour améliorer la situation
07:54de notre personne.
07:55Non, ce n'est pas la question ici.
07:58Là, quand on dit ça,
07:59c'est la Haute Autorité de Santé
08:00qui, avant les débats
08:01à l'Assemblée Nationale,
08:02dit que la loi,
08:04elle est quand même floue
08:04dans ses gardes fous.
08:05C'est le Premier ministre,
08:06ce matin, qui dit
08:07que la loi est floue,
08:07est ambiguë.
08:08C'est des gens qui écrivent
08:10dans l'Humanité
08:10encore la semaine dernière.
08:12On n'est plus sur
08:12des considérations religieuses,
08:14on est sur
08:14dans quelle société
08:15voulons-nous vivre ?
08:16Une société de fraternité ?
08:18Voilà.
08:19Où on tend la main,
08:20et c'est ce que nous,
08:21on fait à l'Ordre de Malte
08:21en se disant
08:22« Toi, plus faible,
08:24toi, plus faible,
08:25je vais essayer de tout faire
08:26pour que tu aies envie de vivre. »
08:28Et aujourd'hui,
08:28qu'est-ce qu'on nous oppose à ça ?
08:29On nous oppose
08:30à un délit d'entrave.
08:31Voilà, par exemple,
08:32deux ans de prison,
08:3330 000 euros d'amende.
08:34De l'autre côté,
08:35vous dites
08:36« Le texte est précis. »
08:38Non, il n'est pas précis.
08:39« Dont le pronostic vital
08:40sera engagé. »
08:40Désolé,
08:41autour de cette table,
08:42notre pronostic vital,
08:43il est engagé.
08:44Nous gérons
08:45des établissements
08:46pour autisme.
08:47D'accord ?
08:48Quand Philippe Juvin,
08:49l'Assemblée nationale,
08:51propose un amendement
08:52pour dire
08:52« Il faut que l'autisme
08:53soit enlevé
08:54des personnes éligibles. »
08:56L'amendement est refusé.
08:57Donc, moi,
08:58en tant que président
08:59d'une association
08:59qui gère des centres d'autisme,
09:01qui gère des maisons
09:02de polyhandicapés,
09:03je vais dire quoi ?
09:04Comment je vais appliquer
09:05cette loi-là ?
09:05Parce que ça pourrait être
09:06un médecin plus...
09:06C'était ma question de départ.
09:07Qu'est-ce que vous allez faire ?
09:09Il y a plus d'un million
09:10de personnes
09:10qui sont éligibles
09:11à cette proposition.
09:13Plus d'un million.
09:13Vous avez 120 000
09:14diabétaux insulodépendants.
09:16Vous avez 450 000 personnes
09:18avec des cancers métastasiques,
09:19etc.
09:20Donc,
09:21le problème,
09:21c'est que derrière,
09:22il va y avoir
09:24tout le travail
09:24qu'on va faire au Sénat.
09:26Et j'espère que là,
09:27les sénateurs reviendront
09:28à la raison
09:28pour mettre ces garde-fous.
09:29Mais derrière,
09:30autrement,
09:31comment on va appliquer ça ?
09:32Puisque nous,
09:32nous n'avons que
09:33des médecins-coordinateurs.
09:34Donc ça,
09:34c'est des médecins
09:35qui vont venir de l'extérieur
09:36que je ne connaîtrai pas.
09:38Et comment j'assure
09:38une cohérence de soins
09:39au sein de l'établissement ?
09:41Je ne sais pas
09:41aujourd'hui avoir cette réponse.
09:4226 débats passionnants.
09:45On reprend dans un instant
09:45avec le président
09:47de l'Ordre de Malte
09:47en France,
09:48Cédric Chalret,
09:49Durieux.
09:49Restez bien avec nous
09:50sur Europe 1.
09:51Europe 1 Soir.
09:5319h, 21h,
09:54Pierre de Villeneau.
09:55Toujours avec
09:56Gilles William Goldnadel,
09:57Jules Torres
09:58pour parler de ce vote
10:00à l'Assemblée nationale
10:01que vient de rappeler
10:03Maëlle Hassani.
10:04Cédric Chalret-Durieux,
10:05président de l'Ordre de Malte
10:07en France.
10:08Vous avez eu,
10:08vous l'avez dit,
10:09des discussions
10:10avec la ministre
10:11de la Santé,
10:12Catherine Vautrin.
10:14Vous,
10:15quand vous lui avez dit
10:16je vais devoir déposer
10:17les clés
10:18de certains établissements
10:20hospitaliers
10:20parce que chez nous
10:22on ne tue pas les gens,
10:24on ne euthanasie pas les gens,
10:25qu'est-ce qu'elle vous a répondu ?
10:27Alors la question
10:27a été posée différemment.
10:29La question c'était
10:29est-ce que vous
10:31trouveriez
10:32une clause de conscience
10:34à certains établissements
10:35notamment religieux
10:36qui pour eux
10:39sont heurtés
10:40dans leur conviction
10:40là-dessus ?
10:41La réponse a été non
10:42parce que la chambre
10:42est l'espace privé
10:43du patient.
10:44Et c'est bien ça
10:45le problème aujourd'hui,
10:45c'est-à-dire que les établissements
10:46de santé vont devoir les mettre.
10:48Il faut vous dire,
10:48un établissement de santé
10:49ce n'est pas un hôpital,
10:50vous avez un médecin coordinateur
10:51qui vient,
10:52vous n'avez pas en permanence
10:53des urgences
10:54avec des médecins
10:55qui se trimballent
10:56dans les couloirs.
10:57Ce n'est pas ça.
10:57le directeur d'établissement
10:59va devoir mettre en place
11:01une filière
11:02de soins
11:02d'anaziques
11:04avec des gens
11:05qui viennent de l'extérieur
11:06sur lesquels il n'aura
11:06aucun contrôle
11:07et donc il fait rentrer
11:08des praticiens
11:08à l'intérieur
11:09de son établissement
11:11sans aucun contrôle.
11:13Voilà,
11:13sans aucun contrôle.
11:14Vous n'avez pas raconté
11:15ce que vous a dit
11:15Catherine Vautrin ?
11:17Là-dessus,
11:17elle a dit si,
11:18elle a répondu non,
11:20il n'y aura pas
11:20la clause de conscience
11:21puisque dans un EHPAD,
11:23par exemple,
11:23les chambres sont
11:24l'espace privé
11:25du patient
11:26et vous,
11:27en tant que gestionnaire
11:29de l'ensemble,
11:30ce n'est plus votre problème.
11:32Donc voilà.
11:33Ce n'est plus votre problème,
11:33c'est-à-dire ?
11:34Ce n'est plus votre problème,
11:34c'est-à-dire que si la personne
11:35veut avoir recours
11:36à un médecin externe,
11:37elle aura recours
11:37à un médecin externe.
11:39Donc vous êtes obligé
11:40de fermer les yeux ?
11:41Non,
11:44d'obtenir auprès du Sénat.
11:46Mais dans sa tête à elle,
11:48à la ministre de la Santé,
11:49c'était...
11:50Je ne préjuge pas
11:51que...
11:51C'était...
11:52Vous allez fermer les yeux
11:53parce que vous n'êtes
11:54que les gestionnaires
11:55de cet établissement de santé ?
11:57C'est la primauté
11:58et je peux l'entendre
11:59de la conscience du patient
12:01qui va s'appliquer
12:02sur le sujet.
12:03Donc c'est ça
12:03qui est important.
12:05Écoutez,
12:05j'ai commencé par vous dire
12:07que je comprenais parfaitement
12:08que pour des motifs religieux,
12:10on soit opposé
12:11à l'euthanasie.
12:12Lorsqu'il s'agit
12:13d'un établissement religieux,
12:15je comprendrais mal
12:16qu'on puisse aller
12:18contre ces convictions
12:19les plus profondes.
12:20Il y a quelque chose
12:21qui m'échappe
12:21dans la réponse
12:22de Mme Vautrin
12:23que par ailleurs
12:24je respecte beaucoup.
12:25Mais c'est la réponse
12:26de la loi.
12:26Prenons la loi
12:27telle qu'elle est votée
12:29aujourd'hui.
12:29De ce point de vue-là,
12:30ça ne me va pas.
12:31L'objection de conscience
12:32aujourd'hui ne concerne
12:33que les médecins
12:33et les infirmiers.
12:34Elle ne concerne pas
12:35les directeurs d'établissement.
12:37Nos directeurs d'établissement
12:37pour certains
12:38sur la base du volontariat...
12:39C'est-à-dire que le millefeuille
12:40administratif
12:41s'invite dans...
12:42Mais le directeur d'établissement
12:44n'est pas...
12:44Ce sujet est sensible.
12:46Mais le directeur d'établissement
12:47ne bénéficie pas
12:48de l'objection de conscience.
12:50Voilà.
12:50Non mais votre établissement
12:51il est religieux.
12:52C'est ça.
12:52Quel que soit l'établissement.
12:53Il est religieux votre établissement.
12:54L'ordre de mal.
12:55C'est religieux.
12:55L'ordre de mal.
12:56Nous sommes une association
12:57reconnue d'utilité publique.
12:59D'accord.
12:59Bon.
13:00L'inspiration catholique.
13:01Mais nous sommes une association
13:02reconnue d'utilité publique.
13:03La loi telle qu'elle a été votée
13:04aujourd'hui
13:04s'applique pour tous
13:05de la même façon
13:06sur le territoire
13:07quelles que soient
13:07les sensibilités
13:08des uns et des autres.
13:09Donc vous voyez
13:09c'est là où on a
13:10cette chose qui sort.
13:12Mais c'est ça.
13:12Mais c'est une association
13:13donc ça incombe
13:14sur les associations.
13:16Et donc on enlève
13:17le caractère religieux.
13:18Je fais confiance
13:19aux sénateurs
13:19pour changer ça.
13:20Mais moi c'est
13:21en dehors de ça
13:22en dehors de ça
13:23si vous voulez
13:23en Belgique
13:24il y avait
13:25d'abord
13:25la loi avait été mise
13:26sur le terme
13:27de l'initiative
13:30au début
13:30du volontariat.
13:31D'accord.
13:31Dans un deuxième temps
13:32il y a eu une phase
13:33plus coercitive
13:33pour l'ensemble
13:34du pays.
13:36Nous on est déjà
13:36passé à la phase 2
13:37directement.
13:39Jules ?
13:40En Belgique
13:41il y a eu des statistiques
13:42je crois ?
13:43Oui.
13:43On sait que
13:44les garde-fous
13:45sautent dans tous
13:46les pays
13:46qui ont eu
13:50à recourir
13:50à l'euthanasie
13:51que ce soit le Canada
13:51la Belgique
13:54par exemple
13:54a augmenté
13:55le nombre
13:56d'euthanasie
13:57de 16 000%.
13:59Comment ça 16 000% ?
14:0016 000%.
14:01J'ai les chiffres
14:02si vous voulez
14:02je vais les retrouver
14:03en quelques instants
14:04mais on est passé
14:05je crois
14:05de 24 cas
14:06en 2000
14:09à 3 991 cas
14:13en 2024
14:14ça fait 16 529%
14:16aux Pays-Bas
14:16c'est plus 512%
14:1812 626
14:19en 2003
14:20à 9 958
14:22en 2024
14:22ça c'est parce que
14:24les patients disent
14:25mon voisin
14:27de la chambre 24
14:27il a fait ça
14:28et donc du coup
14:29moi aussi
14:29je veux faire ça
14:30mais c'est ce que
14:30disait le monsieur
14:31en ce moment
14:31dans les établissements
14:33il y a énormément
14:34de questionnements
14:35qui se font
14:36avec le débat
14:37qui est là
14:38parce que
14:39c'est sûr que
14:40c'est agréable
14:41pour personne
14:42d'être à l'hôpital
14:42c'est agréable
14:43de personne
14:43pour souffrir
14:44etc.
14:45mais là encore
14:46il y a une statistique
14:47qui est frappante
14:48après 7 jours
14:49de soins palliatifs
14:51les demandes
14:52d'euthanasie
14:53passent de 3%
14:54à 0,3%
14:56de 3%
14:57à 0,3%
14:58là encore
14:59je n'invente pas les chiffres
15:00ce sont des chiffres publics
15:01sur le sujet
15:02donc
15:03mais c'est cet accompagnement
15:04c'est cette fraternité
15:05c'est le fait de redonner de l'amour
15:06c'est le fait de dire à la personne
15:08tu es important
15:09tu es aimé
15:10tu mérites d'être aimé
15:11c'est intéressant ce que vous dites
15:12sur la fraternité
15:13le président de la république
15:14sur X écrit
15:15dans le respect
15:15des sensibilités
15:17des doutes
15:17et espoirs
15:18le chemin de fraternité
15:20que je souhaitais
15:22s'ouvre
15:22peu à peu
15:23avec dignité
15:24et humanité
15:24la fraternité
15:26ça va dans les deux sens
15:27la fraternité
15:28là-dessus
15:28Mgr de Moulin-Beaufort
15:29quand il était président
15:30de la conférence
15:31des évêques de France
15:31il lui avait déjà dit
15:32que ce terme
15:32était complètement galvaudé
15:33qu'il fallait arrêter
15:35l'utiliser
15:37et je rappelle
15:38que les évêques
15:38d'Île-de-France
15:39hier ont écrit une tribune
15:40dans laquelle il disait
15:40que c'était justement
15:41un crime
15:41contre la fraternité
15:42donc on voit bien là
15:43que la déclaration
15:44du président de la république
15:45n'est pas vraiment en ligne
15:46Gilles William dit non
15:47Non, Gilles William dit non
15:49parce que si quelqu'un
15:51encore une fois
15:52qui a toute sa tête
15:54mais qui en a assez
15:57de souffrir
15:58et considère
15:58qu'il n'a aucune chance
16:00de s'en sortir
16:01supplie
16:02à supplie
16:04un médecin
16:05de l'aider à partir
16:06j'y vois
16:07je verrais un manque
16:09de fraternité
16:10de refuser
16:11ces supplications
16:13je suis désolé
16:13mais Gilles William
16:14on ne vit pas
16:14dans cette société là
16:15on vit dans une société
16:17qui protège
16:18qui protège
16:19même contre soi-même
16:21et à la pub
16:21je disais à Gilles William
16:22je pense qu'il y a un droit
16:23constitutionnel du président
16:24aussi de protéger ses citoyens
16:26peut-être
16:26je disais à la pub
16:27à Gilles William
16:28que quand on est en scooter
16:28on est obligé de mettre
16:29son casque
16:30quand bien même
16:30on est seul
16:30quand bien même
16:31on est adulte
16:32on n'a pas le droit
16:33de consommer certaines drogues
16:34alors qu'on est
16:35la première et seule victime
16:37on est obligé de mettre
16:37une ceinture de sécurité
16:38contre l'amant
16:39donc on ne vit pas
16:40dans cette société
16:40du droit de mourir
16:42on est dans une société
16:44qui nous protège
16:45ça va loin ton raisonnement
16:47moi par exemple
16:48le père que j'étais
16:49sans doute trop permissif
16:50mais mes enfants
16:52n'avaient pas le droit
16:52aux deux roues
16:53je tenais tellement
16:54et je tiens tellement
16:55à leur vie
16:55ils n'avaient pas le droit
16:56aux deux roues
16:56ils disent ça
16:56parce que Gilles Thores
16:57je roule en scooter
16:58où ça commence
16:59où ça finit
17:00c'est bien la question
17:00je voudrais qu'on écoute
17:02Jeanne Amourou
17:03elle est infirmière
17:03en soins palliatifs
17:04elle était sur Europe 1
17:06dans Punch Night
17:06avec Laurent Serrari
17:07il y a quelques instants
17:08c'est pas fini
17:09mais c'est quelque chose de difficile
17:10d'entendre
17:11de voir ces résultats
17:12c'est un changement
17:13en profondeur de notre métier
17:14on n'a pas choisi ce métier
17:15pour faire ça
17:16et surtout
17:17c'est pas la demande des patients
17:18on nous parle
17:18d'une loi de liberté
17:19mais comment est-ce qu'on peut être libre
17:21quand la moitié des français
17:22qui devraient avoir besoin
17:23de soins palliatifs
17:24n'y ont pas accès
17:24demain dans plein de territoires
17:26ce sera plus rapide
17:27et plus facile
17:27d'accéder à une euthanasie
17:28ou un suicide assisté
17:29qui a des soins
17:30l'urgence
17:30et la priorité
17:31ça devrait être de développer
17:32de mettre en place
17:33cette loi sur les soins palliatifs
17:34je salue quand même
17:35cette loi qui a été adoptée
17:35à l'unanimité
17:36ça montre bien
17:37que de pouvoir se sender en deux
17:38c'était important
17:39parce qu'il y a vraiment
17:40un consensus
17:40sur le développement
17:41des soins palliatifs
17:41c'est quand même
17:42beaucoup plus partagé
17:43sur l'autre partie
17:44c'est pas fini
17:45mais c'est quand même difficile
17:46Qu'est-ce que vous répondez
17:47à Jeanne Amourou
17:48ou Cédric Durieux
17:49vous en connaissez plein
17:50des personnels soignants
17:52comme celui-là ?
17:52Franchement
17:52elle a totalement raison
17:53je peux dire que oui
17:55par rapport à ce qu'elle dit
17:56moi
17:57voilà
17:58j'en appelle vraiment
18:00à la conscience du Sénat
18:01qui parfois est plus
18:02est plus sage
18:03on va dire que
18:04la Somme des Nations
18:05qui est traversée
18:06par des courants
18:08voilà
18:09qu'il faut
18:09prendre le temps
18:11là-dessus
18:11réfléchir
18:12mais cette rupture
18:14anthropologique
18:14qu'on est en train
18:15de construire
18:16pour notre pays
18:17c'est dans quelle civilisation
18:18derrière on veut
18:19vivre
18:19je le répète
18:20est-ce qu'on veut être
18:21dans une civilisation
18:22de fraternité
18:23d'amour
18:24où on mesure
18:26la richesse de cette société
18:27à l'attention
18:27qu'on porte aux plus faibles
18:28ou alors derrière
18:29une société
18:32qui démissionne
18:33et qui dit
18:34bon bah allez-y
18:34vague que vague
18:36et puis si vous voulez
18:37vous euthanasiez
18:38euthanasiez vous
18:38merci beaucoup
18:39monsieur le président
18:40de l'ordre de Malte en France
18:41Cédric Chalret
18:42du Rieux
18:43d'avoir été
18:44d'avoir regardé cette vidéo
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