- 26/05/2025
Lundi 26 mai 2025, retrouvez Alexandre Taieb (Gérant-analyste, Sycomore AM), Régis Bégué (Partner and Co-Head of Memnon European, Zadig Asset Management), David Belloc (Gérant-Stratégiste, Mirova) et Pierre-Yves Dugua (Correspondant américain) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.
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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart4Change pour rester
00:12à l'écoute des marchés.
00:13Vous nous suivez tous les jours à 20h30 à la télévision via vos box, vous nous retrouvez
00:17également chaque jour bien sûr en replay sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble
00:22de vos plateformes préférées.
00:23Au sommaire de cette édition ce soir, des marchés qui continuent de vivre au rythme
00:28de Donald Trump et de la volatilité qu'il injecte en permanence dans les marchés, justement
00:35à travers notamment la politique tarifaire, on a encore vu ce schéma d'un grand aller-retour
00:40entre la menace de taxer les produits européens importés de 50% à partir du 1er juin qui
00:46était mise sur la table vendredi soir et ce début de semaine avec une menace qui s'est
00:51à nouveau décalée dans le temps, puisqu'après un coup de fil entre Donald Trump et Ursula
00:55Les choses sont revenues sur le calendrier initial, à savoir une trêve sur les tarifs
01:02réciproques jusqu'au début du mois de juillet, le temps de mener cette négociation qui s'annonce
01:07peut-être plus compliquée que prévu entre les Etats-Unis et l'Europe, on verra ce qu'en
01:10pensent nos invités de Planète Marché dans un instant, en tout cas le marché après
01:14acte de la menace vendredi, il prend acte du retour au calendrier initial aujourd'hui
01:19et les indices actions européens rebondissent d'un peu plus de 1% en l'absence des marchés
01:25américains, Memorial Day, c'est même le monde anglo-saxon qui est en pause aujourd'hui
01:30et à Wall Street, ni les marchés actions ni les marchés obligataires ne sont ouverts
01:35aujourd'hui, ce qui laisse un peu de répit justement au marché européen au démarrage
01:41d'une semaine qui verra quelques indicateurs macro auxquels les investisseurs seront sans
01:46doute attentifs, à commencer par les premières estimations d'inflation pour différents pays
01:50de la zone euro pour le mois de mai et puis le chiffre-clé que regarde la réserve fédérale
01:54américaine pour la dynamique des prix, le Corps PCE du mois d'avril qui sera publié
01:59ce vendredi, voilà pour le panorama du jour sur les marchés, le dollar est toujours à
02:04la peine face aux grandes devises, un indicateur de défiance peut-être vis-à-vis de la conduite
02:10de la politique américaine, là aussi, question que nous poserons à nos invités de Planète
02:13et dans un instant et puis dans le dernier quart d'heure, nous resterons à l'heure américaine
02:17comme chaque lundi avec notre quart d'heure américain et nous reviendrons sur les derniers
02:21développements politiques aux Etats-Unis, que ce soit sur le plan tarifaire et sur le
02:27plan budgétaire avec ce grand projet de loi budgétaire qui tente tant bien que mal de
02:33suivre son chemin au Congrès, rendez-vous avec notre correspondant américain Pierre-Yves Dugas
02:37dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse.
02:44Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, nous retrouvons Pauline Grattel
02:53qui vous apporte les infos clés du jour sur les marchés, bonsoir Pauline, c'est un schéma
02:57auquel les investisseurs s'habituent, même s'il provoque toujours son lot de secousses
03:03de marché, après la menace vendredi, l'heure est au soulagement en ce début de semaine.
03:08Oui, c'est encore et toujours Donald Trump qui dicte la tendance, le président américain
03:12avait annoncé vendredi de taxer l'Union Européenne de 50% de droits de douane à
03:17partir du 1er juin en estimant que les négociations commerciales ne menaient nulle part, entre
03:22temps Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission Européenne a appelé Donald
03:26Trump pour négocier un retour au calendrier initial qui prévoit la suspension des tarifs
03:31réciproques jusqu'au 9 juillet, le temps nécessaire selon elle pour mener à bien
03:35une négociation, Donald Trump a qualifié l'appel de très agréable.
03:39Dans ce contexte, les indices européens rebondissent en ce début de semaine.
03:44Oui, commençons par la France, le CAC 40 avait tout de même cédé 1,6% en clôture
03:48vendredi après les nouvelles menaces, aujourd'hui l'indice parisien regagne plus de 1% au
03:53cours de la séance, au-delà de 7800 points, porté par ArcelorMittal en hausse de 4%
03:58et Société Générale, Stellantis, Saint-Gobain et Safran sont tous en hausse de plus de 2,5%.
04:03En Allemagne, le DAX gagne plus de 1,5% au cours de la séance et le MIB en Italie gagne
04:08plus de 1%.
04:09Enfin, aujourd'hui, les indices britanniques et américains sont fermés.
04:12Vous citiez Stellantis dans le secteur automobile, au-delà de Stellantis en particulier, c'est
04:17bien l'ensemble de l'industrie et du secteur qu'il faut surveiller aujourd'hui.
04:21Oui, hors CAC 40 en France, les équipementiers Valeo et Forvia grimpent de 5%.
04:25En Allemagne, Porsche, BMW et Volkswagen sont en hausse d'environ 1%.
04:29Les valeurs du luxe en France, globalement très exposées aux Etats-Unis, sont également
04:32dans le vert.
04:33Tout comme le secteur des semi-conducteurs, ST Microelectronics gagne 2,5%.
04:38Un mot des marchés obligataires aujourd'hui, Pauline.
04:40Les marchés obligataires américains et britanniques sont fermés comme les marchés actions et
04:44donc les mouvements sont réduits, limités même.
04:47Mais en Europe, le rendement allemand à 10 ans évolue autour de 2,60%.
04:51Le rendement allemand à 2 ans autour de 1,80%.
04:54En France, le 10 ans tourne autour de 3,30%.
04:57Ailleurs dans le monde, on retiendra le plongeon de BYD aujourd'hui à Hong Kong.
05:01Oui, dans un contexte de forte concurrence dans ce secteur, les constructeurs automobiles
05:05sont nombreux à baisser drastiquement leurs prix et à proposer des services premiums
05:09sans frais supplémentaires.
05:10Cette baisse des prix a valu une chute de 9% à BYD.
05:13Toujours dans le secteur automobile en Suède, Volvo a annoncé la suppression de 3000 emplois
05:18dans le cadre de sa restructuration.
05:20Le titre est en hausse de 4%.
05:21Et puis un mot du patrimoine des Français pour finir avec les derniers chiffres de la
05:27Banque de France, Pauline.
05:28Oui, selon ces chiffres, le patrimoine des Français dépasse les 6300 milliards d'euros,
05:33soit deux fois le PIB annuel français.
05:35En 2024, le taux d'épargne reste élevé à 18% du revenu brut disponible, après 16%
05:41en 2023.
05:42Le pic de ce taux d'épargne, c'était en 2020, au moment du Covid, à 21%.
05:47Et le placement préféré des Français reste l'assurance-vie.
05:49Quel sera le programme de demain sur les marchés ?
05:52Les investisseurs prennent en connaissance demain de l'inflation française pour le
05:55mois de mai en première estimation.
05:57Aux Etats-Unis, la confiance des consommateurs du Conference Board de mai est également
06:00attendue.
06:01Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, Pauline Grattel vous apporte
06:05les infos clés du jour sur les marchés.
06:17Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:20Alexandre Tailleb est à nos côtés ce soir, gérant et analyste chez Sycomore Asset Management.
06:25Bonsoir Alexandre.
06:26Bonsoir Grégoire.
06:27David Bellocq nous accompagne, gérant et stratégiste chez Mirova.
06:29Bonsoir David.
06:30Bonsoir Grégoire.
06:31Régis Béguet est à nos côtés, associé et gérant chez Zadig Asset Management.
06:35Bonsoir Régis.
06:36Bonsoir Grégoire.
06:37Pourquoi est-ce que le marché réagit encore Régis ?
06:39Je ne sais pas, c'est une pénitence qui incombe aux investisseurs, c'est-à-dire
06:45qu'il y a la menace, le rétro-pédalage, je crois qu'on connaît bien le schéma
06:50de Trump désormais, néanmoins ça provoque toujours au moins à court terme des secousses
06:55de marché.
06:56Personne n'imaginait vendredi soir que l'Union Européenne allait voir ses produits taxés
07:01de 50% au 1er juin.
07:03Non bien sûr, mais la menace elle est réelle dans la mesure où elle n'est que décalée
07:09dans le temps.
07:10C'est-à-dire qu'il a annoncé 50% au 1er juin, pour l'instant ça n'est reporté
07:15qu'au 9 juillet, peut-être que ce sera reporté au 9 août, au 9 décembre ou Dieu
07:19sait quoi.
07:20Mais il y a quand même une menace et concrètement ça finit par avoir des effets, c'est-à-dire
07:25qu'il y a quand même tout un tas de bateaux, de stocks dans des ports, dans des aéroports
07:34qui sont à chaque occasion bloqués dans l'attente des nouveaux tarifs et donc les
07:40effets dans l'économie réelle se font sentir.
07:43Il y a telle enseigne que le marché a reculé de 1,6% vendredi et ne remonte que de 1% aujourd'hui,
07:50net net, ça a quand même un effet globalement négatif.
07:55Il y a un coût résiduel derrière cette tactique de menace, retraite, menace, retraite, menace, retraite.
08:00Une prime de risque qui continue d'augmenter, alors ça ne se voit pas beaucoup parce qu'effectivement
08:05par rapport au début avril, les marchés ont formidablement remonté et notamment les
08:11marchés européens mais ils ont beaucoup remonté sur les actions, ça a globalement
08:17remonté mais ça a beaucoup plus remonté sur les actions européennes exposées exclusivement
08:23à l'Europe, les actions d'infrastructures, utilities, banques européennes que sur les
08:29actions exposées au commerce international et en particulier exposées au commerce américain.
08:34Il faut quand même avoir en tête que le Standard & Poor's et le Nasdaq sont en baisse de plus
08:41de 10% en euros depuis le début de l'année, il y a un effet dollar là-dedans mais enfin
08:45ils sont quand même en baisse.
08:46Alors c'est vrai que nous, de notre point de vue, entre le marché européen qui monte
08:51de 8%, 6, 6, 8% et puis le marché euro, zone euro qui est encore plus fort, qui monte
08:56de 12%, on se dit que les marchés ont finalement été très tendres avec ce qui s'est passé.
09:01Oui et non, encore une fois, il y a une prime de risque sur les actions qui sont très directement
09:06concernées qui s'est créée et qui ne s'est pas résorbée à ce stade.
09:09Une discrimination quand même faite par le marché des investisseurs.
09:12C'est normal puisque l'impact de ces annonces n'est pas neutre, même si elles sont décalées
09:19dans le temps, à chaque fois elles provoquent des retards dans les investissements, des
09:23retards dans les signatures de contrats et finalement auront un impact réel macroéconomique
09:29qu'on finira par voir, qu'on n'a pas vraiment encore constaté dans les données macro
09:32mais à un moment donné, on va le voir, ça ne veut pas dire qu'il sera définitif et
09:35irréversible mais il faut que cette séquence et ces allers-retours s'arrêtent pour que
09:40l'économie reprenne une marche normale.
09:43Bon, tout ça a déjà un coût, on l'a beaucoup expliqué ici mais on peut en reparler bien
09:47sûr David, cette incertitude, cette manière d'injecter volontairement de la volatilité
09:53dans les relations internationales, dans les marchés, c'est normal oui que ça se retrouve
09:57dans les marchés quand bien même on sait que ces menaces sont avant tout des menaces.
10:03Je parle de l'Europe spécifiquement là aussi.
10:07C'est avant tout des menaces.
10:08Moi je pense qu'on a une stratégie de négociation, on a eu tous très très peur, ce qui a provoqué
10:13quand même une baisse de 20% des marchés, un quasi-crac.
10:16On a vu quand même que Trump regardait les marchés, notamment les marchés obligataires,
10:23le coût de financement de la dette américaine.
10:25On a vu aussi que la Chine avait des armes, les terres rares et l'Europe aussi potentiellement
10:31et qu'il est capable aussi quand même d'être pragmatique.
10:34Il a bien compris que ça allait générer beaucoup d'inflation, que ça allait impacter
10:39négativement les revenus modestes des Etats-Unis, il y a des élections quand même mi-mandat
10:43et donc je pense aussi, si on écoute Bessent et son administration, notamment les dernières
10:48déclarations vendredi concernant la courbe de l'affaire, qu'il fait que trop de taxes
10:53tuent les taxes, trop d'impôts tuent l'impôt et on pense quand même qu'ils ont l'intention
10:59d'atterrir autour de 15% à peu près, en moyenne et je pense que Trump est remonté
11:06au créneau là récemment parce qu'effectivement il avait une fenêtre de tir à un temps donné
11:12le rebond des marchés et une capitale confiance, deux, il envoie un one big beautiful bill
11:18au Sénat qu'il faut financer et manifestement le compte n'y est pas donc il faut qu'il
11:23essaye de trouver des gages vis-à-vis du Sénat mais aussi les Européens qui essayaient
11:31doucement mais sûrement d'atterrir sur quelque chose inférieur au fameux 10% incompressible
11:36et là il envoie un signal clair comme quoi ce 10% est incompressible donc c'est une
11:40technique de négo, c'est dans ce contexte là, il revient quand même assez vite sur
11:45un report au 9 juillet, je pense qu'on atterrira sur quelque chose autour de 10-15, c'est négatif
11:50clairement pour la croissance américaine notamment, c'est inflationniste, on risque
11:54d'avoir des premiers chiffres cet été qui montrent un peu d'impact quand même l'inflation
11:59parce qu'on voit les Ford, les Nike, les Walmart, ils augmentent les prix pour l'instant,
12:03ils utilisent leur pricing power donc en fait ça va se voir plus dans l'inflation que
12:08dans les résultats des boîtes et dans les chiffres de croissance d'un premier temps,
12:11ça met une pression au niveau obligataire mais dans tous les cas c'est inflationniste
12:15pour les Etats-Unis donc c'est clairement pas quelque chose de positif mais je pense
12:21qu'on est sortis des stress de récession aux Etats-Unis, d'un Trump fou qui n'a pas
12:27de garde-fou.
12:28Donc le marché écoute encore Trump mais pas autant qu'on pouvait l'écouter entre
12:31le 2 avril et le 8 avril.
12:34Je pense que le marché est calé sur des tarifs autour de 15% qui restent gérables
12:40pour l'économie mondiale y compris pour l'économie américaine, ça ne règle pas
12:43tous les problèmes mais en tout cas celui-ci je pense, à mon avis, est évacué.
12:47C'est un scénario central assez consensuel, vous êtes d'accord avec cette idée qu'on
12:52va atterrir autour de 15% ce qui est quand même un choc, le péage moyen à 15% aux
12:57Etats-Unis c'est quand même, je ne sais pas, 3, 4, 5 fois plus élevé que ce qu'on
13:00pouvait avoir précédemment, avant le retour de Trump à la Maison-Blanche Alexandre ?
13:06Oui alors 10-15% oui c'est assez consensuel, effectivement c'est quand même un choc,
13:11c'est quand même important, néanmoins il faut quand même dire qu'on ne sait absolument
13:17pas où est-ce qu'il va se fixer, c'est une hypothèse, 10-15% ça peut être plus,
13:22la Chine donnera un bon témoignage parce que déjà je crois que les 90 jours ça se
13:28termine tout début juillet, je crois que c'est avant-août ou fin juin, donc on verra
13:34ce qu'il fait, j'ai l'impression que tant qu'il n'est pas satisfait avec ce qu'on
13:38lui donne sur ses différents calls, il va garder le pistolet sur la tempe, donc il
13:43peut tout à fait prolonger de 3 mois mais on ne saura toujours pas à quelle sauce on
13:46va être mangé, que le marché réagisse, c'est assez normal, Régis l'a très bien
13:53dit, il y a un impact sur l'économie réelle, beaucoup d'entreprises qui sont en position
13:57d'attente, maintenant on sent qu'il y a de plus en plus d'usure du marché, quand
14:04on regarde le rebond récent, on voit que ça a été drive, même si l'Europe surperforme
14:10quand même depuis le début de l'année, ça a été beaucoup drive par le Nasdaq, par
14:13les valeurs technologiques, donc c'est un retour de peur de manquer le mouvement notamment
14:18du retail, des investisseurs particuliers, qui sont en avance de phase par rapport aux
14:24investisseurs professionnels, absolument, qui reviennent plus vite et on peut avoir
14:29aussi des gens qui coupent leur vente à découvert sur l'indice Nasdaq ou S&P 500 parce que
14:36ça y est ils ont pris la baisse, donc vous avez un mouvement qui est amplifié un peu
14:39artificiellement, mais je n'ai pas l'impression que ce rebond soit très solide dans le temps,
14:45il faut plus de catalyseurs positifs, ça ne viendra pas forcément de Donald Trump,
14:48ça peut venir de la politique monétaire, puisque le budgétaire c'est un petit peu
14:52compliqué, mais on a besoin d'un peu plus d'éléments pour que le marché dépasse
14:56ses plus hauts de l'année 2025.
14:58Pour dire un mot encore de la négociation commerciale, qu'est-ce qui peut nourrir un
15:04deal entre l'Union Européenne et les Etats-Unis d'ici le 9 juillet ?
15:08Je pense qu'il faut montrer de la bonne volonté, il faut baisser des tarifs sur certains biens
15:13qui sont peut-être un petit peu surtarifés au niveau des droits de douane en Europe,
15:20après on peut brandir le partenariat, il y avait un partenariat entre les Etats-Unis
15:25et l'Europe sur l'investissement, le commerce, qui est gelé depuis 2016, qu'on pourrait
15:33éventuellement relancer, il y a la coopération numérique, donc voilà, je pense que c'est
15:38ces arguments-là qu'on va mettre en avant, mais il faut donner...
15:41Mais on ne va pas abandonner la TVA ou le Digital Market Act ?
15:46Non, ou alors là ce serait une perte de crédibilité de l'Europe.
15:49On en a fait des piliers quand même.
15:51Oui, il y a une posture de l'Europe qui est quand même assez ferme, ce que je trouve
15:54d'ailleurs assez rassurant, donc le but c'est de lui donner, pardonnez-moi l'expression,
15:59un os à ranger qui lui convient pour qu'on se stabilise sur les 10-15% de tarifs.
16:05Qu'est-ce qui peut nourrir un deal entre les Etats-Unis et l'Europe ?
16:08Qu'est-ce qui peut nourrir un deal entre les Etats-Unis et l'Europe ?
16:11Oui, faire que ça s'arrête le 9 juillet autour de 10-15, je ne sais pas, 20%, 20%
16:16c'est les tarifs réciproques qui étaient prévus pour l'Union Européenne.
16:18D'abord, comme ça a été dit, la peur de Trump, parce que ce qu'on a vu quand même
16:23depuis, dans toutes les séquences de Trump depuis le début du mois de janvier
16:27ou le courant du mois de janvier, c'est quand même qu'il réagit aussi souvent par peur.
16:32Je vous rappelle quand même que quand il a annoncé sa première vague de tarifs,
16:37à cette occasion il a dit les marchés, le Nasdaq est au plus haut grâce à moi,
16:41ce qui était un peu bizarre parce qu'il venait de perdre 10%, c'était un peu très curieux.
16:45Et qu'il nous disait en même temps que c'était l'économie de Joe Biden,
16:48et que ce n'était pas la sienne.
16:51Oui, évidemment, à la différence des dirigeants européens,
16:55les dirigeants américains, ça ne s'arrête pas à Trump, regardent les marchés actions,
17:02parce que les marchés actions sont un facteur de richesse important pour les ménages,
17:09un facteur de confiance important aussi pour l'investissement,
17:13donc ils ne sont pas pronts à laisser les marchés actions baisser très fortement.
17:18Donc premièrement, Trump est quand même un peu sur la défensive,
17:21il est encore plus sur la défensive, on l'a vu vis-à-vis de la Chine,
17:24sur le marché obligataire bien entendu,
17:27puisque là c'est le financement du déficit budgétaire américain qui est en jeu,
17:32donc là il est beaucoup plus encore sur la défensive.
17:34Ça joue moins dans la relation Europe-États-Unis que dans la relation chinoise,
17:39puisque les Chinois sont des grands détenteurs de la dette obligataire américaine.
17:43Donc ça c'est côté Trump, côté européen bien entendu,
17:47il y a une volonté aussi de trouver un accord,
17:51puisque le marché américain est quand même le marché d'exportation naturelle.
17:55Oui, mais on a déjà proposé d'acheter plus de gaz naturel liquéfié, plus de défense,
17:59enfin tout ça on le fait déjà, il y a des engagements.
18:02Non mais bien sûr, je ne dis pas qu'on n'a pas besoin,
18:05je dis que justement on est très ouvert à le faire, on le fait déjà.
18:09Les grands pays, Allemagne en tête, s'engagent à porter leurs efforts de défense à des niveaux
18:14qui correspondent à peu près à ce que demande Donald Trump et son administration et les Etats-Unis.
18:21Sur quoi se joue la négociation encore une fois ?
18:23Si Trump veut qu'on abandonne la TVA ou la régulation des géants numériques,
18:30j'ai peur que ça se passe mal.
18:32Ça ne se produira pas en particulier par la TVA qui est considérée comme un droit de douane,
18:37ce qui est quand même une drôle de conception.
18:39Oui, mais c'est sa perception, et c'est donc sa réalité.
18:42Un droit de douane, c'est un peu bizarre.
18:44Oui, mais on ne fera pas changer d'avis là-dessus.
18:46Non, je ne sais pas, je n'ai pas d'éléments concrets de l'Europe à donner en gage aux Etats-Unis,
18:54mais ce qu'on voit quand même dans cette année, ces six derniers mois,
18:59c'est que très souvent, ce sont des mesures très symboliques, un petit détail,
19:04le whisky américain ou je ne sais quoi, qui permet de dire on a gagné le deal.
19:10Et de proclamer une grande victoire américaine.
19:13C'est ce qu'on a vu.
19:14C'est de l'ordre du symbole ou ça va être plus dur avec l'Union Européenne quand même, David ?
19:19Je pense qu'il faut lui montrer que ce n'est pas dans son intérêt,
19:23ce n'est pas dans l'intérêt de ses consommateurs,
19:25ce n'est pas dans l'intérêt de ses électeurs,
19:27et qu'il a à perdre à mener de front une guerre commerciale avec l'Europe.
19:33On a des moyens de rétention au niveau des services financiers,
19:36qu'on n'a pas du tout actionné, au niveau de la technologie, au niveau des marchés publics.
19:40On a aussi une arme nucléaire.
19:43On peut limiter la participation des entreprises américaines, effectivement, sur différents marchés.
19:47On a énormément de choses à faire.
19:48Après, je pense que les Anglais se sont...
19:52Mais là, on rentre dans l'escalade.
19:53Désolé, je reviens.
19:54C'est ça.
19:55Je ne pense pas que ce soit la bonne solution.
19:57Là, on rentre dans l'escalade.
19:58Je ne pense vraiment pas que ce soit la bonne solution.
19:59Je pense qu'il faut s'asseoir sur les 10% un peu incompressibles,
20:04lui montrer au niveau de l'armement, du gaz naturel, de l'achat de puces électroniques.
20:12Je pense qu'il y a une chose pour laquelle il peut être extrêmement regardant et intéressé,
20:17c'est si on lui montre qu'on est prêt à moins coopérer avec les Chinois,
20:22et à accompagner sa politique anti-Chine en termes de technologie.
20:29De découplage stratégique.
20:31Pas un découplage total, c'est un découplage stratégique.
20:33Comme dans le même temps, les Chinois sont quand même assez agressifs vis-à-vis de l'Europe
20:37pour imposer leurs produits, pour refuser les barrières douanières qu'on commence à leur imposer,
20:43nous aussi, par rapport à certains produits.
20:45Je pense que là, il y a une petite fenêtre de sortie,
20:48sans accorder forcément trop de choses pour le calmer.
20:51Mais le vrai sujet, je pense, c'est de vendre l'Europe comme un pôle stabilité,
20:57avec une BCE qui a pris son indépendance, là on l'a vu clairement,
21:00et qui va continuer à le faire.
21:03Donc on a besoin de s'endetter, notamment l'Allemagne,
21:061 000 milliards quand même, donc on a besoin de créancier.
21:08Donc il faut, dans cette guerre monétaire en fait,
21:12c'est une guerre commerciale, mais c'est une guerre monétaire,
21:14qu'on arrive à la fois créer des deals avec le Canada, l'Australie, certains pays d'Asie, etc.
21:20Et dans le même temps, attirer ces capitaux étrangers pour financer notre transition,
21:24pour financer notre indépendance et notre nommer stratégique.
21:27Donc là, il faut une volonté politique forte,
21:30mais je pense que ce serait la façon intelligente de gérer le moment en fait.
21:35En renforçant l'euro, en mettant la parité euro-dollar à 1,20,
21:38qui est la parité dont tout le monde estime qu'elle est la parité fer,
21:42c'est la fin de la guerre commerciale avec les Etats-Unis.
21:44S'il voit l'euro-dollar à 1,20, pour lui, les choses sont rééquilibrées.
21:48Alors il y a ça aussi, effectivement, il y a l'effet devise qui joue.
21:51Ça c'est 1,30, si vous voulez.
21:53Bon alors, s'il fallait qu'il fasse 1,30...
21:55Après 1,20, ça peut faire un peu mal à certains de nos exportateurs quand même.
21:58Oui, mais c'est ce qu'il veut.
22:00Je crois qu'ils regardent aussi vos comptes de change en fait.
22:02Non, il y a une chose aussi dont on ne parle pas, mais qui est hallucinante,
22:05c'est-à-dire que 20% de tarifs, même si on prend les tarifs réciproques,
22:08on les compense avec 2% de commerce intra-zone.
22:13C'est-à-dire qu'en fait, il faut tout simplement davantage intégrer l'Europe,
22:17davantage, au niveau des réglementations ou autres,
22:20faire en sorte qu'on puisse se vendre des services et des produits,
22:23y compris des produits mal facturés,
22:25et on est quand même 450 millions de consommateurs.
22:28On a un marché financier, je pense, qui peut être liquide et profond,
22:31et je pense que là, il faut qu'on fasse des choses côté européen.
22:36Bon.
22:37Donald Trump demande une meilleure intégration de l'Europe.
22:39C'est comme ça qu'on arrivera à mettre une parité de change qui lui convienne ?
22:42Non, mais la question du change, elle est là, elle est un peu latente.
22:47On l'évoque avec, évidemment, le plan de Stéphane Marianne, etc.
22:52Mais les Japonais, visiblement, estiment que c'est peut-être un sujet
22:56qui sera discuté dans les prochains rangs de négociations.
22:59La Corée du Sud, on a vu ce qui s'est passé sur le dollar taïwanais.
23:02Le marché est très sensible aussi à cette question du change
23:05derrière la question de la négociation commerciale.
23:07Oui, enfin, remonter les grandes devises par rapport au dollar,
23:10Trump fait ça très bien tout seul, finalement,
23:13parce qu'il y a cet espèce de trait de sel américain qui s'est mis en place.
23:18Et donc, on voit que même quand il efface les tarifs ou quand il fait une pause,
23:23le dollar ne reprend pas du tout confiance de quelque façon que ce soit.
23:29Donc, la Fed n'est pas pressée de baisser ses taux,
23:34donc ce n'est pas ça qui va faire baisser le dollar.
23:36Mais lui, tant qu'il continue sur sa lancée,
23:39il n'y a pas de raison que le dollar remonte.
23:41Donc, nous, en Europe, je ne crois pas qu'on ait grand-chose à faire
23:44pour faire remonter l'euro. Au contraire, je dirais même...
23:46Faut le laisser massacrer le dollar.
23:48Oui, c'est ça. Non, mais il faut le laisser faire sa politique.
23:51Il se débrouille très bien tout seul sur le massacre du dollar.
23:54Malheureusement, attention que ce ne soit pas un mouvement,
23:57j'allais dire, irréversible.
24:00Parce que là, on peut se poser des questions sur le dollar vers le refuge,
24:04les treasuries vers le refuge.
24:06Un petit bruit de marché qui commence à arriver.
24:09Donc voilà, il faudrait que ce soit un effet tactique de court terme
24:13plus que durable, je pense.
24:15PCN, tu as eu cette phrase magnifique vendredi.
24:18Évidemment, personne n'imagine qu'il y croise.
24:20Ce n'est pas le dollar qui baisse, ce sont les autres devises qui montent.
24:23Quand on regarde l'indice dollar, on voit bien quand même
24:26que c'est le dollar qui baisse de près de 9% d'ailleurs
24:29depuis le début de l'année, je crois.
24:31Avant même de savoir si c'est structurel ou pas,
24:34ça peut poser des problèmes de marché.
24:37Et là, je voudrais qu'on revienne aussi quelques instants
24:39sur ce qui se passe au Japon en ce moment.
24:41Est-ce qu'il y a une pression haussière qui s'exerce sur le yen aujourd'hui ?
24:47Est-ce que ça peut ramener des troubles de marché
24:49comme ceux qu'on a vus au début du mois d'août 2024 ?
24:54Les taux très longs japonais commencent à atteindre des niveaux
24:57effectivement assez historiques.
24:59La courbe se pantifie beaucoup plus que d'autres encore.
25:02C'est un équilibre compliqué,
25:06et pour le système japonais et pour l'ensemble du système monétaire mondial.
25:10Il faudrait effectivement qu'au moins, en termes de discours,
25:13la banque centrale japonaise change un peu son fusil d'épaule
25:16sur les remontées de taux, sur le côté restrictif de sa politique monétaire
25:21puisqu'il y a eu 30 ans de politique accommodante.
25:25Qu'elle se mette en pause, qu'elle dise le mot pause.
25:28Explicitement.
25:30Et qu'on n'ait pas à chaque réunion la question de savoir
25:33est-ce que la bulge va encore monter ses taux ?
25:35Absolument.
25:36Parce que là effectivement il y a le risque du fameux carry trade
25:41que les japonais en fait rapatrient leurs capitaux
25:44parce que 3% sur le 30 ans c'est pas si mal
25:47pour un investisseur japonais dans sa monnaie locale.
25:50Et en plus le yen monte, c'est très bien.
25:54C'est pour un investisseur qui non seulement n'a pas connu de rendement
25:59mais a connu une perte en capital d'année en année sur ses obligations.
26:03Sachant que les japonais sont particulièrement patriotes
26:06on peut avoir un risque de rapatriement des capitaux.
26:09Donc là la banque centrale japonaise, je pense, doit dire quelque chose.
26:13Sur la situation japonaise, David ?
26:16Japonaises et plus généralement, je pense qu'on a de plus en plus de dettes
26:20et de plus en plus de financement domestique de ces dettes.
26:23Donc les japonais ont financé, parce qu'ils n'avaient pas de rémunération
26:28la dette américaine, la dette française, la dette européenne.
26:31Maintenant ils commencent à avoir de la croissance de l'inflation,
26:33des taux attractifs, ils vont financer leurs dettes.
26:35Et on est prêt à ça nous ?
26:37Les américains, je pense que là il y a une loi qui devrait passer.
26:42En plus là pour le coup la Fed et Trump
26:45semblent être sur la même longueur d'onde
26:48concernant la dérèglementation financière.
26:50Ça veut dire quoi ?
26:51Ça veut dire qu'on va laisser les banques américaines sortir,
26:54enfin elles ont un ratio de levier en fait pour prêter à l'économie.
26:59Suite à la crise de 2008, on les a restreintes.
27:02Là maintenant on va ne plus considérer les treasuries comme quelque chose de risqué.
27:07Donc elles vont mécaniquement à 5% si les taux montent un petit peu
27:12et qu'il y a ce point d'entrée, se positionner potentiellement
27:17comme des acheteurs en dernier ressort comme l'aurait fait la Fed
27:19dans le cas d'un quantitative easing.
27:20C'est tout à fait envisageable.
27:21Là il y a une puissance de frappe monumentale côté américain
27:24qui est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles...
27:25Donc on va libérer la capacité des banques américaines
27:27à acheter des treasuries ?
27:29À acheter des treasuries.
27:31Je pense que c'est vraiment dans les tuyaux
27:33et je pense que ça va vraiment se faire.
27:35Monsieur Bowman qui a été élu pour faire ça, c'est un nouvel acheteur.
27:40Et demain peut-être qu'aussi en Europe
27:43on va encourager davantage les épargnants
27:47à financer nos transitions, nos dettes, etc.
27:49Donc en fait je pense que c'est un mouvement un peu général.
27:51Alors effectivement quand ça va trop vite, trop fort,
27:53il y a des mouvements spéculatifs, on le voit avec le CaricTrade,
27:56il ne faut pas abandonner ce qu'on a connu l'été dernier
27:59parce que là ça peut nous faire un été un peu compliqué,
28:01à se suivre de très près.
28:03Mais je pense que c'est le...
28:05Et ça va de pair aussi un petit peu avec la démondialisation des...
28:09C'est un mouvement global.
28:10Un mouvement global. La redomestication, je ne sais pas si ça se dit, de la dette.
28:14Et on voit que finalement l'Italie et le Japon ont une dette absolument phénoménale
28:19et n'ont jamais fait défaut sur leur dette.
28:21Donc c'est possible.
28:23Oui.
28:25Ça provoque parfois des petits moments d'inquiétude quand même.
28:29Ces niveaux de dettes en Italie, au Japon,
28:32c'est des pays qui se sont retrouvés aussi à un moment...
28:34Enfin pour continuer très très rapidement sur le sujet,
28:37on a quand même très très clairement une explosion de la dette mondiale.
28:41Donc en fait, même c'est 36 000 milliards aux Etats-Unis,
28:45100 000 dollars quand même par foyer américain.
28:49Donc là pour l'instant, politiquement,
28:52les gens au pouvoir n'osent pas faire ce qu'il faut
28:56pour effectivement corriger ces trajectoires.
28:59Mais ça ne pourra pas durer éternellement.
29:01Ce n'est pas uniquement en forçant,
29:03via une répression financière,
29:05les épargnants domestiques à financer des déficits d'un contre l'autre.
29:08Ça on est très clair.
29:10Il faudra aussi un effort des législateurs
29:13sur la trajectoire des finances publiques
29:15et les corrections à apporter.
29:17Bon, répression financière, c'est ça.
29:19On repart dans un monde de répression financière.
29:21Il y a différents outils pour ça.
29:23La dérégulation bancaire en est une.
29:25Du côté des banques centrales,
29:27on peut réfléchir à des instruments de contrôle de courbe des taux également.
29:30Le Japon s'y est engagé à un moment.
29:32L'Australie, d'autres.
29:35On revient vite à quelque chose
29:37qu'on pensait avoir laissé derrière nous.
29:39L'expression que vous utilisez,
29:41répression financière,
29:43dans le cas des banques, c'est plutôt l'inverse.
29:45Oui, d'accord.
29:47Libération financière.
29:49C'est un chemin inverse à celui qui a été fait depuis 2008.
29:52Mais qui a été fait mollement globalement.
29:55L'idée c'est quand même de les pousser à acheter des treasuries.
29:58Oui, mais de leverager leur billet.
30:01Et donc forcément de faire exactement l'inverse
30:04de ce qu'on les a contraints à faire
30:07depuis encore une fois 17 ans.
30:09Avec une amplification du phénomène en Europe
30:13à partir de 2011
30:15et à partir de la crise européenne de 2011.
30:17Où on a véritablement inventé
30:19de nouveaux instruments
30:21de sécurisation.
30:23Les AT-1, etc.
30:26On a empilé des couches
30:29de régulation
30:31qui ont contraint énormément
30:34les banques à réduire leurs bilans.
30:36Et à réduire leurs octrois de crédit.
30:39Ce qui a eu probablement des effets récessionnistes en Europe
30:42qui sont difficiles à mesurer.
30:44Mais globalement, on a resserré le crédit.
30:47Et là, ce dont on parle,
30:49c'est plutôt de faire exactement le contraire.
30:52Effectivement, une relocalisation de la dette.
30:55Qui n'est pas totalement absurde.
30:57Parce que, si on prend l'exemple du Japon,
31:00ce qui a effectivement fait la force du Japon
31:03et permis au Japon d'avoir à la fois
31:05une dette très importante
31:07et de ne jamais être menacé.
31:09C'est que cette dette n'était pas détenue
31:11par des mains étrangères
31:13qui peuvent, le cas échéant,
31:15en dehors de motivations politiques ou géopolitiques,
31:17être fragiles pour tout un tas d'autres raisons
31:20qui sont endogènes, qui sont liées au commerce,
31:22qui sont liées à leur propre dette, etc.
31:24Le fait que la dette soit auto-détenue
31:27est quand même un facteur de stabilité
31:30et de solidité pour le financement.
31:33Donc, oui, répression financière.
31:36Ça veut dire, quand on a cette idée en tête,
31:39que les parties longues de courbes de taux
31:43restent quand même sous contrôle.
31:46On voit beaucoup de volatilité.
31:495,15 sur le 30 ans américain.
31:52On ne sait pas trop dans quel sens ça va.
31:55C'est des niveaux de marché qui nous disent quoi
31:58de l'état d'esprit des investisseurs obligataires aujourd'hui ?
32:03Le marché obligataire est un qu'il y a globalement
32:05sur les Etats-Unis.
32:06Personne ne veut toucher ces parties très longues de courbes ?
32:08Non. C'est très bien si les banques s'y mettent.
32:11Traiter en derniers ressorts, c'est toujours une bonne chose.
32:14Je ne suis pas sûr que ce soit la solution.
32:17Je parle à court terme.
32:21Là, en juillet, on a quand même la discussion
32:23sur le plafond de la dette.
32:25On a une one big beautiful bill en cours
32:28qui, je l'espère, sera quand même fortement révisée
32:32par le Sénat.
32:33Ou du moins, il va demander une révision
32:35en profondeur du texte.
32:37Parce que 3 000 milliards de dettes en plus
32:39sur les 10 prochaines années, ce sera trop.
32:41Et en l'état, oui, ce ne serait pas compatible.
32:43Les taux n'auraient pas fini de monter
32:44si la loi passait en l'état ?
32:46Si elle passe en l'état, à mon sens, on va à 6.
32:49D'accord.
32:50C'est pour avoir un peu les ordres de grandeur,
32:52de ce que ça représente.
32:53Après, sur les dernières émissions primaires,
32:57je me demande si les banques
32:59ne sont pas présentes quelque part.
33:01Parce que ça s'est relativement bien passé,
33:03même si par rapport à l'historique,
33:05c'était assez compliqué.
33:06Globalement, c'est passé.
33:08Mais je ne vois pas aujourd'hui
33:09qui, à part les banques,
33:10peut acheter de la dette américaine.
33:11Le rendement est intéressant.
33:15Mais on va peut-être attendre
33:16que le rage passe un petit peu.
33:18Je ne serais pas surpris
33:19d'avoir des taux de 10 ans à 5.
33:20Je n'ai pas envie d'acheter tout de suite,
33:22de me lancer à corps perdu
33:23sur la dette américaine.
33:25Là, oui, j'attendrai ces discussions.
33:29Il y a des Républicains
33:30qui sont plutôt réticents
33:31aujourd'hui à la politique de Trump.
33:33La majorité au Sénat, elle est serrée.
33:36On va voir toutes les discussions sur la dette.
33:39Et même s'il ne la passe pas,
33:41j'ai envie de dire, au final,
33:42celui qui va payer,
33:43c'est quand même le ménage américain.
33:45S'il ne la passe pas,
33:47il n'y a pas tellement de catalyseurs
33:48aujourd'hui pour le marché action américain.
33:50Donc, ça ne va pas faire grand-chose
33:52sur les actions.
33:53S'il la passe,
33:54il va y avoir un stress sur les taux.
33:55Ça va peut-être avoir un impact
33:56sur le marché action aussi.
33:57Donc, plus de déficit dans ce cas-là,
33:59ce ne serait pas forcément
34:00si bullish action que ça.
34:03Je ne suis pas sûr.
34:04Oui, c'est ça.
34:05Effectivement.
34:06C'est un gros point d'interrogation.
34:08De manière un peu pavlovienne,
34:09on se dit, plus de déficit,
34:11c'est à peu près plus de croissance
34:13et c'est donc bon pour les actions.
34:14Ça peut durer 24 heures.
34:15Voilà, c'est ça.
34:16Ça peut être en mouvement 24 heures.
34:17Oui, oui.
34:18Mais effectivement,
34:19sur la durée,
34:20je pense que c'est juste pour
34:21écouter le problème.
34:22Ça a été vrai tout au long
34:23des dernières années
34:24jusqu'au moment où on atteint
34:25un niveau de déficit et de dette
34:26qui fait que ça ne sera plus aussi bien.
34:28Oui, sauf que vu le niveau de confiance
34:30ou de défiance sur le dollar
34:31aujourd'hui, c'est selon,
34:32le problème sera un petit peu différent
34:34à mon sens.
34:35D'accord.
34:36Le rich reward sur les parties longues
34:38de courbes obligataires,
34:39qu'est-ce qu'on en dit aujourd'hui
34:41pour vous chez Mirova, David ?
34:44Qu'est-ce qu'on peut dire
34:45de la demande pour des treasuries ?
34:4710, 15, 20 ans, 30 ans ?
34:50Non, mais effectivement,
34:51je partage clairement l'idée
34:53selon laquelle 5%
34:57seuil psychologique,
34:58mais enfin 5% quand même
34:59sur le taux de 10 ans américain,
35:00ça me semble être un bon point d'entrée.
35:02Aussi pour les raisons évoquées
35:03concernant l'acheteur
35:05en dernier ressort bancaire.
35:075% sur le 10 ans,
35:08ça couvre une partie des risques ?
35:10Ça couvre les risques
35:11qui existent aujourd'hui
35:12sur la signature américaine ?
35:14Il y a plusieurs sujets.
35:15Je parle du principe effectivement
35:16que cette loi va être renégociée au Sénat.
35:18Elle fait 4000 milliards,
35:19je pense que c'est même 4000.
35:20C'est trop important.
35:22Et en gros,
35:23jusqu'à la fin du mandat de Donald Trump,
35:25c'est que des cadeaux.
35:26Et après, on vous débrouille
35:28pour réduire la dette.
35:31Donc ça, je pense que le marché
35:33ne va pas avaler.
35:34Et je pense aussi
35:35qu'il y a des républicains
35:37qui ne sont pas prêts
35:38à telles dépenses.
35:40C'est quand même très clientéliste
35:42comme façon d'arroser.
35:44Donc on peut avoir potentiellement
35:47de bonnes surprises
35:49dans les prochains jours
35:51de ce point de vue
35:53qui pourraient calmer un petit peu la hausse.
35:56Mais d'autre part,
35:57c'est vrai que nous,
35:58on est plutôt méfiant
36:00sur ces parties longues,
36:01très clairement.
36:02On pense que ça peut aller plus loin.
36:03On pense que...
36:04Et en même temps,
36:05c'est vrai qu'on regarde très froidement,
36:07on a quand même une prime de termes.
36:08C'est-à-dire que si on fait
36:09cette fameuse prime de termes américaine,
36:11c'est-à-dire le 4,50 moins 3,25
36:13qui est, selon le sondage de la Fed,
36:15le taux terminal moyen
36:17des dix prochaines années,
36:19c'est 1,25.
36:201,25 de prime de termes,
36:21c'est quand même historiquement élevé.
36:23On n'a jamais eu autant de prime de termes.
36:25Il faut remonter à 2007.
36:26Donc on a déjà priceé
36:27déjà un peu quelque chose.
36:28On a des taux réels quand même
36:29sur le fameux 30 ans
36:30à 2,75.
36:31Ça commence,
36:32s'il n'y a pas de dérapage inflationniste,
36:35un bon point d'entrée
36:36pour loquer quand même
36:37retraités de l'inflation.
36:39Une croissance potentielle
36:42qui a quand même peu de chances
36:43de monter à 2,75 aux Etats-Unis.
36:45Donc on a aussi ça en tête.
36:47Mais là, non, oui, effectivement,
36:51il y a trop de dérapages.
36:53C'est pas tenable.
36:54Il faut qu'il y ait un peu de...
36:55Pour quelqu'un,
36:56pour un investisseur
36:57qui n'a pas d'obligation
36:58ou de contrainte
36:59à acheter des treasuries aujourd'hui,
37:01vous dites qu'il n'y a pas de raison
37:04de se précipiter encore tactiquement
37:06en tout cas aujourd'hui.
37:07Il y a beaucoup moins de raisons
37:09Les banques centrales
37:10ont toute leur crédibilité.
37:11A priori,
37:12il n'y aura pas d'inflation en Europe.
37:13S'il y a de l'inflation aux Etats-Unis,
37:14il y a des chances
37:15pour qu'elle soit transitoire.
37:17Et donc vu comme ça,
37:18autant aller se hedger
37:20sur une partie courbe de la courbe
37:22qui est très, très solide
37:24et d'attendre de voir,
37:25wait and see,
37:26ce qu'il en est sur la partie longue.
37:28Donc je pense que c'est
37:29l'état d'esprit du marché.
37:30Il a bien raison.
37:31Et il est possible
37:32que s'il y a un dérapage inflation
37:33au niveau des chiffres
37:34ou même parce qu'on voit
37:35que les entreprises passent
37:36ce fameux pricing power,
37:37ça peut se voir dans les chiffres,
37:38cet été,
37:39on peut avoir
37:40un petit stress obligataire
37:41qui pourrait pour le coup
37:42être un bon point d'entrée.
37:43Est-ce qu'on y voit
37:44un peu plus clair
37:45sur la politique de santé
37:46et tout ce qui concerne
37:47la pharma aux Etats-Unis,
37:49Régis, contrôle des prix
37:51sur les médicaments ?
37:53Oui, il y a eu
37:54certaines clarifications.
37:55Il y avait deux enjeux
37:56sur la pharma aux Etats-Unis
37:58qui étaient,
37:59qui sont toujours
38:00les tarifs spécifiques
38:02puisque quand il y a eu
38:03les annonces de tarifs,
38:04c'était hors pharma.
38:06Or, il y a beaucoup
38:07de production
38:08de produits pharmaceutiques
38:10qui est délocalisée
38:11en Europe,
38:12notamment en Irlande,
38:13en particulier,
38:14mais aussi au Canada
38:16et aussi en Asie,
38:17bien entendu en Inde.
38:18Ce que disent les économistes,
38:19c'est qu'on ne résout pas,
38:20on ne résort pas
38:21le déficit commercial
38:23avec l'Europe
38:24si on ne traite pas
38:25le sujet de la pharma.
38:27C'est le principal contributeur
38:29au déficit.
38:31Il faut avoir en tête quand même
38:32que cette délocalisation
38:34de la production,
38:35elle est faite essentiellement
38:37par des entreprises américaines
38:39beaucoup plus que par
38:40les entreprises européennes.
38:41Qui viennent chercher
38:42des meilleurs impôts en Europe.
38:43Parfois pour des raisons fiscales,
38:45parfois pour des raisons
38:46technologiques aussi.
38:48C'est qu'on a quand même
38:49un certain nombre
38:50de compétences en Europe
38:52et en Chine d'ailleurs.
38:54Par exemple,
38:55les anti-drugs conjugates,
38:58les anti-body drugs conjugates,
39:00sont fabriqués à 50%
39:02en Chine.
39:05Dans le monde.
39:07De la même manière
39:08que les téléphones portables,
39:11il y a des compétences
39:12qui sont dans certains pays
39:13qui ne sont pas aux Etats-Unis.
39:15Après, il peut faire revenir.
39:16Donc ça, c'était un sujet tarif
39:17mais qui est en réalité
39:18un assez petit sujet
39:20parce que des relocalisations
39:21qui peuvent se faire
39:22assez facilement
39:24sur les grandes pharmas,
39:26ça n'a pas été un énorme sujet.
39:27Le plus gros sujet a été
39:29le remboursement
39:31de la partie médicaire
39:33par 10,
39:34c'est-à-dire des personnes âgées
39:36qui sont remboursées.
39:38Il faut avoir en tête
39:39qu'aux Etats-Unis,
39:40il y a deux systèmes de remboursement.
39:41Le système privé
39:42qui représente 80%
39:44de la profitabilité
39:45des entreprises pharmaceutiques
39:46et un système public,
39:47Medicare et Medicaid
39:49qui sont une petite partie
39:52mais qui peuvent être
39:53une très grosse partie
39:54en volume
39:55et dont l'impact
39:56sur les prix
39:57peut être aussi significatif.
39:58Ensuite, il y a
39:59toute une question
40:00sur la distribution.
40:01C'est un peu cette partie-là
40:02que Trump a voulu attaquer
40:03quand il a parlé
40:04du middleman,
40:05donc la distribution.
40:06Mais il y a aussi
40:07le prix net
40:08de ces rebates
40:09de distribution
40:10qui serait aligné
40:11sur la Most Favored Nation,
40:13donc le prix le plus bas
40:14pratiqué dans le monde.
40:16C'est donc annoncé
40:18mais il y a peu de clarté encore
40:20sur l'impact réel
40:21parce qu'on ne sait pas
40:22si ce prix...
40:23D'abord, il y a des pays
40:24qui seront exclus,
40:25des pays extrêmement pauvres.
40:26Ensuite, on ne sait pas
40:27si ce prix le plus bas
40:28est ajusté du GDP.
40:31Par habitant,
40:32qui modifie les choses.
40:34Et ensuite, on ne sait pas
40:35liste produit par produit,
40:37quelles molécules,
40:38est-ce que ce seraient
40:39les 20 plus chères,
40:40les 50, etc.
40:41Donc ça reste
40:42une très grande zone de flou.
40:45Mais là aussi,
40:46l'annonce a été faite.
40:47Il fait partie de la stratégie
40:49ou de la tactique.
40:50C'est accompagné
40:51d'une forte prime de risque
40:52sur le secteur.
40:53Comment traite le secteur
40:54par rapport à ça ?
40:55Absolument.
40:56Le secteur a beaucoup souffert.
40:59Déjà, il avait
41:00souffert un petit peu
41:01avant les élections américaines
41:03de l'amiopie sur les GLP1
41:07et sur Novo Nordisk en particulier.
41:09Cet effet-là s'est dégonflé.
41:11Mais le reste du secteur
41:13n'a pas retrouvé
41:14véritablement la faveur
41:15des investisseurs
41:16à cause de la faiblesse du dollar.
41:18D'abord, parce que 40% des profits
41:20sont faits en dollar en général,
41:2240 à 50%.
41:23Ensuite, à cause des tarifs.
41:25Et ensuite, surtout,
41:26à cause de ce qu'on appelle
41:27le MFM,
41:29qui est vraiment
41:30le point d'interrogation.
41:32Aujourd'hui, le secteur
41:33est à des niveaux
41:34qui sont particulièrement attrayants
41:37d'un point de vue historique
41:38et d'un point de vue relatif
41:40au reste du marché.
41:41Donc, il y a une fenêtre.
41:42Ça a ouvert une fenêtre,
41:43à mon sens,
41:44intéressante d'investissement.
41:46D'opportunité de valorisation.
41:47Absolument.
41:48On verra comment le marché
41:49franchit ce mur des craintes
41:51au fur et à mesure.
41:53En termes d'investissement,
41:55qu'est-ce qui guide la logique
41:56chez vous,
41:57chez Secom or Asset Management ?
41:59Où est-ce qu'on a envie d'être ?
42:01Comment est-ce qu'on a envie
42:02d'être positionné ?
42:03Plusieurs éléments.
42:05Avec tout ce dont on a traité
42:08sur les Etats-Unis,
42:09le dollar,
42:10on n'a pas parlé forcément,
42:11mais il est faible,
42:12il peut aller plus bas.
42:14C'est quand même un contexte
42:15qui profite plutôt
42:17aux pays émergents,
42:19dont certains ont fait
42:20une très bonne performance
42:21depuis le début de l'année.
42:22Je pense notamment au Brésil,
42:23mais aussi à l'Inde.
42:25Donc l'Inde, on regarde
42:27de plus en plus,
42:29en diversification bien sûr,
42:30mais ça paraît intéressant.
42:31Puis la tendance a l'air
42:32d'être à long terme là,
42:33pour le coup.
42:34Donc ça, c'est quelque chose
42:35qu'on va regarder.
42:36Puis ensuite, en Europe,
42:37spécifiquement,
42:39on peut commencer à jeter un oeil
42:41aux fameuses petites capitalisations.
42:46On a un peu plus de visibilité
42:48sur la BCE que sur la Fed,
42:49donc sur le cycle de baisse de taux,
42:51ça peut être favorable
42:52aux petites capitalisations.
42:55Un cycle de fusion-acquisition
42:57qui se poursuit en Europe,
43:00qui avait déjà commencé l'année dernière,
43:02qui est assez dynamique.
43:04Alors, tous les deals
43:08qui ont un lien avec les Etats-Unis
43:09sont en pause évidemment,
43:11mais quand c'est intra-européen,
43:12on va en parler, ça se fait.
43:16Donc ça, c'est quelque chose
43:17qu'on regarde.
43:18Et puis après, dans les secteurs
43:20plutôt défensifs,
43:21je suis d'accord avec ce qui a été dit
43:22sur la pharma,
43:23niveau valorisation,
43:24c'est quand même très intéressant,
43:26mais on va aussi regarder les banques
43:28qui nous paraissent toujours
43:29assez peu chères.
43:31Donc voilà, on reste quand même
43:32assez défensif dans notre allocation
43:34avec diversification,
43:36petites et moyennes capitalisations
43:38et éventuellement émergence.
43:40Qu'est-ce qui vous intéresse aujourd'hui
43:41chez Mirova, David ?
43:42On partage l'idée comme quoi,
43:43effectivement,
43:45on reste long Europe
43:46et long domestique Europe notamment,
43:48et à la fois sur la partie défensive
43:50avec des télécoms, des utilities
43:52qui n'ont pas rallié
43:54comme les cycliques
43:55dans le rebond récent
43:56et qui présentent là quand même,
43:58compte tenu des niveaux de marché,
44:00valorisation et autres,
44:02et incertitude,
44:03je pense, un point d'entrée.
44:07On va également rester
44:09un léger long duration,
44:11mais sur la partie courte de la cour,
44:13comme évoqué,
44:14et plutôt euro,
44:16et donc plutôt prudent
44:18vis-à-vis du dollar, en fait,
44:20où on pense qu'effectivement
44:21le mouvement des prestations n'est pas fini.
44:24Sur le crédit,
44:26après le très fort retracement
44:28des parties les plus risquées,
44:29on commence à écréter
44:31et à réduire clairement la voilure
44:33pour se positionner
44:34sur un crédit investment grade
44:36un peu plus safe.
44:40Et pourquoi le long Europe
44:41par rapport aux Etats-Unis ?
44:42Parce qu'effectivement,
44:43je pense qu'à la fois
44:44il y a des questions de valorisation,
44:45de flux,
44:46de coût de l'énergie,
44:50et de banque centrale accommodante,
44:51de plan allemand,
44:52enfin les arguments sont pléthores
44:54pour continuer à accompagner...
44:56Meilleur alignement d'intérêts,
44:57effectivement.
44:58Les small caps,
44:59peut-être effectivement,
45:00plus du côté allemand,
45:04mais oui, oui, clairement,
45:05je pense que là aussi,
45:06c'est quelque chose
45:07sur lequel il faut se positionner.
45:08Sur l'Europe,
45:09secteur bancaire aussi, toujours ?
45:10Absolument,
45:11le secteur bancaire,
45:12malgré des performances
45:15qui ont été assez vertigineuses
45:17depuis trois ans...
45:18C'est un problème
45:19que le secteur bancaire
45:20ait des bonnes performances
45:21pendant quatre ans ?
45:22C'est devenu un problème ?
45:24C'est vrai qu'il y a eu des secteurs
45:25pendant longtemps
45:26avant que ça porte ses fruits,
45:28mais ça va toujours bien au-delà
45:30de ce qu'on peut imaginer.
45:31Ceci dit,
45:32le secteur bancaire
45:33ne reste pas très cher,
45:34effectivement.
45:35La pharma, on l'a dit,
45:36les small et mid,
45:37j'adhère complètement
45:38à les small et mid,
45:39elles ont souffert
45:40depuis au moins
45:41une dizaine d'années maintenant,
45:43c'est très très long,
45:44une très très longue sous-performance
45:46et une sous-performance historique
45:48avec des multiples,
45:49une décote
45:50sur les grandes capitalisations
45:51qui est absolument...
45:52Il y a des acteurs
45:53encore très sous-exposés
45:54à ces segments de marché ?
45:55Absolument,
45:56il y a des flux
45:57qui ont été totalement inexistants,
45:58parce qu'il y a eu aussi
45:59des flux de la gestion passive, etc.
46:01Il y a un secteur
46:02dont je me méfierais personnellement,
46:03c'est la défense,
46:05dont je pense qu'on a été
46:07quand même très très rapidement
46:09en besogne,
46:10il y a eu une très forte augmentation
46:12des multiples
46:13dans l'ensemble du secteur,
46:15sur des perspectives...
46:16Là, pour un temps au moins,
46:17c'est bien intégré.
46:19C'est très bien valorisé,
46:21avant que les décisions allemandes
46:24ne ruissellent
46:25dans le PNL des entreprises,
46:28il se passera quelques années.
46:29C'est plutôt sell the news peut-être,
46:30attention à voir sur la défense.
46:32Merci beaucoup messieurs,
46:33merci d'avoir été avec nous
46:34en ce début de semaine.
46:35Régis Béguet,
46:36associé gérant
46:37chez Zadig Asset Management,
46:38David Bellocq,
46:39gérant et stratégiste
46:40chez Mirova
46:41et Alexandre Taieb,
46:42gérant et analyste
46:43chez Sycomore Asset Management.
46:49Le dernier quart d'heure
46:50de Smart Bourg chaque soir,
46:51c'est le quart d'heure thématique,
46:52le thème chaque lundi,
46:53c'est le thème américain,
46:55avec ce quart d'heure américain
46:56hebdomadaire,
46:57et nous retrouvons
46:58notre correspondant américain,
46:59Pierre-Yves Dugas,
47:00en visio avec nous.
47:01Bonsoir Pierre-Yves,
47:02bienvenue,
47:03ravi de vous retrouver
47:04pour évoquer,
47:05bien sûr,
47:06les fronts ouverts
47:07par Donald Trump
47:08sur la question commerciale,
47:10à nouveau,
47:11ce n'est plus
47:12qu'une question résiduelle,
47:13même si on a des trêves
47:14ici et là
47:15avec de grands pays
47:16comme la Chine,
47:17on a vu que les choses
47:18pouvaient à nouveau
47:19s'envenimer
47:20entre les Etats-Unis
47:21et l'Europe,
47:22même si,
47:23effectivement,
47:24le calendrier initial
47:25est toujours sur la table,
47:26à savoir une trêve
47:27et une marge de négociation
47:29jusqu'au 9 juillet
47:30entre les Etats-Unis
47:31et l'Europe.
47:32Avec cette question,
47:33Pierre-Yves,
47:34qu'est-ce qui peut alimenter
47:35un deal
47:36entre les Etats-Unis
47:37et l'Europe ?
47:38Je crois qu'un des éléments
47:40fondamentaux
47:41de l'accélération,
47:42pour ne pas dire
47:43du véritable démarrage
47:44de cette négociation,
47:45serait un changement
47:46d'attitude
47:47de l'Union européenne
47:50dans son approche
47:51de la négociation.
47:52Donald Trump
47:53ne cherche pas
47:54à négocier
47:55un accord commercial
47:56qui ressemblerait
47:57aux accords commerciaux
47:58qu'il a négociés
47:59avec le Canada ou le Mexique,
48:00par exemple,
48:01qui nécessiterait
48:02l'approbation du Congrès,
48:03des longues périodes
48:04de ratification en Europe,
48:05des amendements possibles
48:06de la part du Congrès.
48:07Non, non,
48:08il veut présenter
48:09un deal
48:10à l'opinion MAGA,
48:11un deal
48:12qui soit vendable
48:13et qui lui permette
48:14de démontrer
48:15qu'il a obtenu
48:16rapidement quelque chose
48:17que ses prédécesseurs
48:18ne pouvaient jamais obtenir.
48:19Et il veut mettre
48:20dans ce deal
48:21toutes sortes
48:22de considérations
48:23qui échappent
48:24aux négociateurs
48:25commerciaux
48:26envoyés par Bruxelles
48:27et qui font que,
48:28du point de vue américain,
48:29les choses
48:30n'avancent pas,
48:31voire ne commencent pas.
48:32Par exemple,
48:33Donald Trump
48:34considère
48:35qu'il n'y a pas
48:37Donald Trump
48:38considère
48:39que l'Union européenne
48:40d'une manière générale
48:41est une construction
48:42anti-américaine
48:43qui a permis
48:44aux Européens
48:45de faire payer
48:46par les États-Unis
48:47leur défense militaire
48:48pendant que
48:49les Européens
48:50fabriquaient
48:51des Mercedes
48:52pour inonder
48:53le marché américain
48:54et des Airbus
48:55et des sacs Vuitton.
48:56Et il veut
48:57casser
48:58cette situation
48:59quitte à mettre
49:00dans le panier
49:01d'une négociation
49:02commerciale
49:03des éléments
49:04qui n'ont pas
49:05rien à voir
49:06avec le commerce
49:07comme les dépenses militaires
49:08comme la réglementation
49:09antitrust
49:10des géants
49:11de la technologie
49:12comme
49:13la taxation
49:14des sociétés
49:15multinationales
49:16autant de portefeuilles
49:17qui ne sont pas
49:18directement
49:19de la responsabilité
49:20du Slovaque
49:21éminent
49:22bureaucrate
49:23européen
49:24qui a tout de même
49:25été formé
49:26à Moscou
49:27dans une université
49:28et a étudié
49:29le marxisme
49:30et l'uninisme.
49:31C'est illustré
49:32à Bruxelles
49:33avec le Green Deal
49:34dont maintenant
49:35Ursula von der Leyen
49:36veut se dégager
49:37et qui est
49:38un étrange animal
49:39à mettre
49:40en face
49:41de la négociation
49:42de l'autre côté
49:43de la table
49:44face à
49:45Scott Bessin
49:46qui lui a travaillé
49:47pour Soros
49:48et a cassé
49:49la banque d'Angleterre.
49:50C'est vraiment
49:51la carpe et le lapin
49:52qui essayent
49:53de parler
49:54et de négocier
49:55et pour le moment
49:56ils n'ont pas
49:57beaucoup avancé.
49:58Donc si on veut
49:59que ça avance
50:00il faut que les Européens
50:01comprennent
50:02que la réaction
50:03de Donald Trump
50:04est totalement différente
50:05de ce qui a été fait
50:06dans le passé.
50:07Ça tombe bien
50:08parce que
50:09Marko Sefcovic
50:10en l'occurrence
50:11le commissaire européen
50:12qui mène
50:13ces négociations
50:14au niveau technique
50:15est peut-être
50:16en train de passer
50:17la main
50:18à Ursula von der Leyen.
50:19Ursula
50:20a parlé
50:21à Donald
50:22dimanche soir
50:23et pour la première fois
50:24Donald Trump
50:25a parlé
50:26d'Ursula von der Leyen.
50:27Voilà.
50:28Peut-être que
50:29la nature de l'échange
50:30est en train de changer
50:31et que
50:32les Européens
50:33ont intégré
50:34le fait
50:35que le type
50:36de deal
50:37que recherche
50:38Donald Trump
50:39n'est pas
50:40un accord
50:41purement commercial
50:42au sens traditionnel
50:43du terme
50:44et qu'il veut
50:45traiter
50:46de tous
50:47les problèmes
50:48transatlantiques
50:49en injectant
50:50bien sûr
50:51d'importants
50:52éléments
50:53commerciaux
50:54mais
50:55en abordant
50:56aussi d'autres choses
50:57comme
50:59un point
51:00essentiel
51:01qui agace
51:02énormément
51:03le Trésor américain
51:04et la Maison Blanche
51:05c'est la réticence
51:06des Européens
51:07de discuter
51:08avec les Etats-Unis
51:09de faire front commun
51:10contre la Chine.
51:11Il y a eu
51:12des ouvertures
51:13de la part de Bruxelles
51:14sur ce thème
51:15et elles sont
51:16extrêmement faibles.
51:17On note
51:18d'ailleurs
51:19que le
51:20négociateur
51:21commercial
51:22européen
51:23va rencontrer
51:24son homologue
51:25chinois
51:26dans quelques jours.
51:27Les Américains
51:28voudraient
51:29qu'il y ait
51:30un front commun
51:31et que les Européens
51:32disent
51:33nous ne laissons
51:34plus rentrer
51:35les automobiles
51:36chinoises
51:37électriques
51:38ou pas électriques
51:39nous allons
51:40suivre
51:41les Etats-Unis
51:42sur toutes nos
51:43restrictions
51:44d'exportation.
51:45Pour le moment
51:46les Européens
51:47ont peur
51:48de pratiquer
51:49ce genre de choses
51:50je notais
51:51par exemple
51:52en allant consulter
51:53la liste
51:54des compétences
51:55du commissaire
51:56de l'OMC
51:57les Européens
51:58s'accrochent
51:59à cette idée
52:00que l'OMC
52:01va édicter
52:02des règles
52:03du commerce
52:04international.
52:05L'OMC
52:06n'existe plus
52:07déjà dans la tête
52:08de Donald Trump
52:09les Américains
52:10veulent autre chose.
52:11Si on en vient
52:12au sujet budgétaire
52:13Pierre-Yves
52:14juste avant vous
52:15dans l'émission
52:16un des gérants
52:17on évoquait
52:18évidemment
52:19la grande
52:20et belle loi
52:21budgétaire
52:22voulue par Donald Trump
52:23qui a passé
52:24l'épreuve
52:25en générant
52:26peut-être
52:27oui
52:284000 milliards
52:29de déficit
52:30au bas mot.
52:31Le gérant me disait
52:32si la loi
52:33est validée
52:34en tant que telle
52:35par Donald Trump
52:36si elle passe le Sénat
52:37sous cette forme là
52:38les taux
52:39ce n'est pas
52:40à 5%
52:41qu'on verra
52:42sur le 30 ans
52:43c'est 6%
52:44peut-être au minimum
52:45donc il va se passer
52:46quelque chose
52:47au Sénat
52:48forcément
52:49Pierre-Yves.
52:50Alors la marge de manœuvre
52:51des Républicains
52:52est faible
52:53elle existe
52:54mais les sièges
52:55sont doublement divisés
52:56au sein
52:57de la chambre haute
52:58ils ont
52:5953 sièges
53:00les démocrates
53:01en ont
53:0247
53:03je vérifie
53:04c'est bien ça
53:05le type
53:06de
53:07procédure
53:08qui est employée
53:09pour le Républicain
53:10pour faire passer
53:11cette loi
53:12qui fait
53:131100 pages
53:14est une procédure
53:15qui
53:16en gros
53:17interdit
53:18aux démocrates
53:19de voter
53:20en sa faveur
53:21donc
53:22que des
53:23Républicains
53:24qui peuvent
53:25voter
53:26donc les défections
53:27ne peuvent être
53:28que minimes
53:29ça c'est la première partie
53:30de la
53:31de la division
53:32des Républicains
53:33il y a au sein
53:34du Sénat
53:35des Républicains
53:36qui pensent
53:37que la loi
53:38est trop dispendieuse
53:39que la loi
53:40ne réduit pas
53:41suffisamment
53:42les dépenses
53:43que la loi
53:44aggrave trop
53:45le déficit
53:46budgétaire
53:47et puis
53:48il y a d'autres
53:49Républicains
53:50qui pensent
53:51au contraire
53:52qu'ils sont
53:53dans l'économie
53:54verte
53:55et qui donc
53:56font du
53:57rétro-pédalage
53:58de l'autre côté
53:59deuxième division
54:00des Républicains
54:01c'est que
54:02si les Sénateurs
54:03Républicains
54:04rognent trop
54:05certains éléments
54:06de cette loi
54:07de l'autre côté
54:08à la Chambre
54:09des représentants
54:10eh bien
54:11leur collègue
54:12Républicain
54:13ne vont pas les suivre
54:14parce qu'il y a
54:15beaucoup
54:16d'orthodoxes
54:17dans la minorité
54:18de la droite
54:19républicaine
54:20qui considèrent
54:21réticent à l'adopter, et ça n'a été que par une voie de différence
54:27que Mike Johnson a pu convaincre ses collègues
54:31de voter cet énorme paquet.
54:33Alors, in fine,
54:34John Thune, le leader de la majorité républicaine du Sénat,
54:40va devoir contrôler ses troupes,
54:42et Donald Trump va devoir réexpliquer,
54:47de la manière la plus pédagogique qu'il peut,
54:50que s'il n'y a pas un accord d'ici le 4 juillet,
54:53les Républicains vont perdre la face,
54:55car ils vont démontrer à l'opinion américaine
54:57qu'en dépit de leur majorité dans les deux chambres,
54:59ils sont incapables de gouverner.
55:02Ça laisse suffisamment de temps
55:04pour régler les choses telles que Trump le souhaite ?
55:09Ce délai jusqu'au 4 juillet, cette date fixée ?
55:14Il ne faut pas que ça traîne,
55:15parce que ça ne vous aura pas échappé.
55:18Dans le cadre de ce projet de loi
55:20qui a été adopté à la Chambre,
55:22il y a toutes les grandes promesses électorales
55:24de Donald Trump en matière fiscale,
55:25et l'exemption de la taxation des pourboires,
55:28l'exemption de la taxation des pensions de retraite
55:30de Social Security,
55:34toutes sortes d'augmentations des dépenses militaires,
55:37augmentations des dépenses
55:38pour le contrôle de la frontière, etc.
55:41Mais ces choses-là sont délicates
55:46du point de vue républicain.
55:49Et puis, il y a dans le paquet
55:52le relèvement du plafond de la dette.
55:54Donc si les sénateurs traînent à s'entendre
55:58sur une nouvelle version de cette loi,
56:00le compte à rebours du plafond de la dette
56:01qui est enclenché risque de poser problème.
56:05Scott Bessette, le secrétaire au Trésor, l'a bien dit.
56:07Il faut que l'histoire du plafond de la dette
56:10soit réglée mi-juillet,
56:12parce qu'on s'attend à ce que fin juillet, début août,
56:15le Trésor ne soit plus en mesure
56:17de faire face à ses obligations
56:21s'il n'augmente pas ses encours de dette.
56:25Donc, double compte à rebours enclenché.
56:28Donald Trump a fixé la date du 4 juillet, la fête nationale.
56:31Et il y a la date du mi-juillet
56:32pour le relèvement du plafond de la dette,
56:34sauf si ce plafond fait toujours partie
56:36de ce paquet de 1 100 pages.
56:38Et au milieu de tout ça, un accord commercial
56:41avec l'Union européenne, un deal, comme vous dites,
56:44Pierre-Yves, tous les enjeux convergent,
56:46début juillet, effectivement, côté américain.
56:49Merci beaucoup, Pierre-Yves.
56:50Pierre-Yves Dugas avec nous chaque lundi
56:52dans Smart Bourse pour ce quart d'heure américain
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