Noze, action... Les magasins de déstockage proposent des produits à prix cassés, mais comment parviennent-ils à afficher ces tarifs imbattables ?
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00:00Stockomanie, action, action avec la crise inflationniste.
00:02Ça a failli dire action.
00:04Avec la crise inflationniste, évidemment, ces enseignes à bas prix ont suscité un énorme engouement chez chacun d'entre nous.
00:10Et d'ailleurs, cet engouement ne se dément pas.
00:13Mais comment font-elles pour nous proposer chaque semaine à la fois de nouveaux produits et des produits au prix les plus bas possible ?
00:20Vous avez peut-être entendu parler de Noz ces derniers jours parce qu'ils ont racheté le stock de Casa Belgique.
00:25Vous savez que Casa est en liquidation judiciaire, donc ils ont récupéré tout le stock, 6,5 millions d'articles de décoration.
00:32Mais on ne trouve pas que de la décoration dans ces boutiques.
00:33Ils avaient fait pareil avec Habitat et avec Camailleux.
00:36Exactement, avec Med aussi.
00:37Ils le font quasi systématiquement quand il y a une grosse entreprise comme ça qui est en liquidation judiciaire.
00:41Donc on trouve à l'intérieur de ces magasins de l'alimentaire, des vêtements, des produits de beauté.
00:46En fait, on trouve un petit peu de tout sauf des produits frais.
00:49Et leur secret, c'est le déstockage.
00:52Alors pour Noz, ils ne font que du déstockage.
00:54Pour Action, Stockomanie et les autres, ils font aussi fabriquer.
00:57Mais le déstockage, c'est un mode commercial, un modèle commercial bien particulier.
01:02Et ça permet de vendre à moins 60, voire à moins 80 %.
01:05Nous avons des acheteurs partout dans le monde qui identifient des fournisseurs ayant des problématiques de déstockage.
01:13Par la suite, nous avons un service marketing qui évalue les lots et positionne pour nos consommateurs le bon prix de vente sur le produit.
01:23Il faut savoir que nous sommes une enseigne de déstockage.
01:26Donc notre job est de positionner un prix de vente auquel le consommateur va acheter le produit dans nos magasins.
01:32Donc en fait, ils rachètent à d'autres ce qu'ils n'ont pas réussi, eux, à vendre.
01:35Donc ça peut être des fins de série, ça peut être des modèles des saisons passées, ça peut être aussi des produits à date courte ou alors dont l'emballage est un petit peu cabossé.
01:44Et aussi, je vous l'ai dit à Casa, des stocks de sociétés liquidées.
01:47Ils les rachètent beaucoup moins cher pour pouvoir les revendre encore moins cher.
01:51Oui, mais c'est en quelque sorte dans l'autre sens que ça se passe.
01:54Je vous explique, en fait, ça se passe en trois étapes.
01:55La première, c'est tout simplement contacter un fournisseur pour savoir ce qu'il a à revendre.
02:01Et puis ensuite, ils récupèrent des échantillons.
02:03Ils vont les étudier par rapport à ce qu'il y a d'autre sur le marché, les comparer pour pouvoir proposer le prix le plus bas possible.
02:10Ensuite, ils vont fixer le prix auquel ils veulent vendre le produit en magasin.
02:14Et c'est seulement dans un second temps qu'ils vont rappeler leur fournisseur et tenter d'imposer le prix auquel ils veulent acheter le produit.
02:21Je vous donne un petit exemple avec un fournisseur de textiles appelé par une acheteuse, une négociatrice, une conversation à laquelle j'ai pu assister.
02:31Pour ce lot-là, les 86 336 pièges, je te propose 322 000 euros.
02:37Tu m'envoies ta propage et je fais en sorte de les voir à 13h et je te fais un retour à 13h15.
02:41Oui, mais je considère que c'est un oui.
02:44Oui.
02:45La question a bien abouti.
02:47C'est cordial.
02:47Ça ne parle pas sur des petites sommes.
02:48Ce n'est pas des petites sommes.
02:49Évidemment, la conversation était beaucoup plus longue que ça.
02:51Vous vous en doutez.
02:52Je vous ai gardé un petit extrait.
02:54Et finalement, ça a bien abouti.
02:56Vous l'avez vu, le but, c'est de tirer les prix à la baisse le plus bas possible.
03:00On a obtenu, là, avec cette négociation, un prix de 3,70 euros en moyenne par article.
03:05C'était quelle marque ?
03:06Alors ça, c'est un grand mystère.
03:09On ne saura pas parce qu'en fait, à part pour les sociétés liquidées pour lesquelles il n'y a plus de mystère,
03:13en fait, les marques qui déstockent comme ça, elles ne veulent pas que ça se sache.
03:16Ça ne fait pas très bien.
03:17Elles ne s'en vendent pas trop, effectivement.
03:19Mais Charlotte, ce déstockage, ces pratiques de déstockage, ça n'entretient pas un peu le phénomène qu'on dénonce souvent, celui de la surconsommation ?
03:25C'est la principale critique qu'on peut faire parce que quand on va dans un magasin comme cela, on ne sait pas ce qu'on va trouver.
03:30Les stocks changent très régulièrement.
03:32Donc en fait, on n'y va pas pour un besoin précis.
03:34On y va vraiment pour acheter ce dont on n'a pas besoin.
03:36Donc c'est la principale critique qu'on peut émettre.
03:38En revanche, la vertu, c'est vrai, c'est qu'ils ne font pas fabriquer.
03:42Et donc ça s'inscrit quand même dans une certaine économie circulaire où finalement, on revend ce qui existe déjà.
03:48Après, ils ne fonctionnent que parce qu'il y a de la surproduction.
03:51Donc c'est vrai que ça entretient un petit peu ce modèle.
03:53Et ça cartonne ?
03:54Ça cartonne.
03:54Le marché du discount au total pèse près de 10 milliards d'euros en France.
03:59Et pour Renault, la croissance est de 11% en 2024, 3 millions de visiteurs chaque mois.
04:03C'est parti.