00:00BNP Paribas, partenaire des plus belles histoires de Roland-Garros, aux côtés des ramasseurs de balles depuis plus de 50 ans.
00:18Est-ce que tu peux nous dire en quoi c'était difficile de jouer Raphaël Nadal ici à Roland-Garros avec cette surface ?
00:25Ce recul aussi évidemment sur le cours Philippe Châtry, en quoi c'était difficile plus qu'ailleurs ?
00:30Ce n'est pas dur à voir, je pense sincèrement, quand tu regardes son niveau tu vois que c'est difficile, c'est le plus grand sportif que tu puisses jouer à Roland-Garros.
00:38Il jouait vite, il frappait fort, il ne faisait pas une faute, il était inimaginable.
00:43Après se dire qu'il pouvait gagner 14 fois, même quand on a commencé ma carrière, je ne voudrais peut-être pas imaginer autant de fois, je savais qu'il allait gagner peut-être 5, 6 fois.
00:51Parce que c'était des joueurs en joueurs extraordinaires, mais après s'imaginer qu'il aurait gagné autant de fois, c'était dur à dire.
00:59Mais c'est sûr que c'était peut-être un des défis les plus durs à relever en sport, même dans les autres sports.
01:05Je veux dire, Patronadal ici à Roland-Garros, c'était certainement une des choses les plus difficiles à faire déjà dans le tennis.
01:12C'était le défi ultime qu'on pouvait avoir.
01:14Bonjour Richard, je voulais savoir tout simplement comment vous vous sentez physiquement après plusieurs jours d'entraînement, est-ce que vous ressentez des douleurs ou pas ?
01:24Ou est-ce que vous êtes prêt à 100% pour enflammer le public justement une dernière fois ici à Roland-Garros ?
01:30Je n'ai plus de douleurs, ça fait un mois que j'ai eu des douleurs au Mollet.
01:34Depuis Monaco, j'ai eu pas mal de douleurs, donc j'ai eu quand même pas mal de stress avec ça.
01:39Une fois ou deux, je ne pouvais pas jouer. Je suis revenu sur le cours, je me suis refait mal.
01:46Donc j'ai eu beaucoup de stress et d'attente et savoir comment ça allait se passer.
01:53Là, depuis quelques jours, j'ai pu me rentraîner et me dire que je vais aller sur le cours à 100%.
01:58C'est déjà une belle réussite parce que je n'étais pas totalement sûr.
02:02Mais là, je me suis quand même pas mal entraîné sur le cours et mon niveau n'était quand même pas mauvais.
02:07Après, oui, c'est sûr que depuis un mois, je n'ai pas joué. J'ai manqué beaucoup de compétition.
02:12C'était pénible. Mais bon, c'est comme ça.
02:17Il y a pas mal de Français cette année qui vont jouer leur premier Roland-Garros.
02:21Toi, ça va être ton 22e.
02:22Jouer un premier Roland-Garros quand on est français, c'est toujours un grand moment.
02:25Mais ça peut être piégeux aussi. Est-ce que tu peux raconter, pour toi, ça n'a pas toujours été facile d'ailleurs, les premiers.
02:30Est-ce que tu peux raconter les pièges que peut représenter le fait de jouer un premier Roland-Garros ?
02:35Et si tu devais coacher ces joueurs-là, qu'est-ce que tu leur dirais pour éviter ces pièges en fait ?
02:39C'est de se faire plaisir, donner le maximum. C'est facile à dire.
02:42Mais bon, c'est tellement la vérité qu'il faut vraiment se faire plaisir, tout donner, extérioriser les choses, aller chercher le public,
02:50sentir que le public t'encourage et justement être expansif et tout donner.
02:57Et savoir la chance que tu as de jouer au Roland-Garros, même si c'est forcément très difficile quand tu rentres sur le cours la première fois.
03:03Tu as regardé le tournoi toute ta vie.
03:05Donc c'est sûr que ce sont des moments qui ne sont pas faciles, mais qui sont quand même incroyables.
03:08Parce que tu te souviens quand même toujours de ta première fois au Roland-Garros.
03:11C'est sûr que c'est quelque chose.
03:14Oui, bonsoir Richard.
03:17Roland-Garros, depuis l'automne dernier, vous aviez annoncé à nos confrères de l'équipe que ce serait la fin de votre carrière professionnelle.
03:24Là, on y arrive. Dans quel état d'esprit vous êtes ? C'est serein ? Impassion peut-être pas, mais serein ?
03:31Serein, je ne sais pas. C'est dur à dire. Le match, c'est toujours particulier. C'est la fin de ta carrière. Peut-être le dernier match.
03:40Enfin, je n'espère pas. Donc c'est sûr que c'est spécial. Mais après, je suis heureux de pouvoir le faire, de pouvoir jouer ici encore une dernière fois.
03:48J'ai quasiment 39 ans. Donc je n'aurais jamais pensé jouer aussi tard. Je vais prendre ma chance justement de pouvoir le faire ici une dernière fois.
03:56Je sais ce que c'est de pouvoir jouer dans un tournoi comme ça. Donc je vais essayer de profiter du début à la fin, de tout donner.
04:04Après, c'est le sport. On verra bien ce qui va arriver. Sérénité, je ne sais pas si je l'ai.
04:08Mais en tout cas, l'envie et le plaisir, oui, c'est clair que c'est là.
04:15Pour m'en dire là-dessus, comment tu prépares ? Tu en parles beaucoup. Tu imagines la fin. Tu ne veux surtout pas y penser.
04:21Tu regardes les bons moments que tu as eus. Tu essaies d'emmagasiner tout ce qui est possible. Comment tu fais ?
04:26Non, j'essaie d'être prêt au niveau technistique, au niveau physique. J'ai eu pas mal de soucis.
04:30Donc déjà, j'ai essayé de me guérir. Ça a pris tout mon temps. Je n'ai pas vraiment pensé à rien d'autre.
04:36Pour ainsi dire, sincèrement, je pensais juste au mollet beaucoup, à essayer de guérir et d'être prêt.
04:42C'est la seule chose à laquelle j'ai pu réfléchir les derniers jours. J'ai essayé d'être compétitif et faire un bon match.
04:49Après, on verra bien ce qui va arriver. Mais je te dis, je n'ai pas trop réfléchi à autre chose.
04:53Après, c'est forcément une dernière fois ici. Ça fait un peu bizarre, mais je suis quand même heureux de pouvoir le faire ici à Paris.
05:00On parle beaucoup de 2002, Costa, tout ça. Mais ton histoire avec Roland, c'est aussi les jeunes, c'est les 15-16.
05:09Je me souviens, tu as joué le Crit en 2001. On n'a pas changé.
05:14On aimerait bien.
05:17Qu'est-ce que tu gardes de ces années-là ? C'est quoi le point commun entre le môme de 15 ans qui joue le Crit en 2001 et le Richie qui a bientôt 39 ?
05:28Ça, c'est la chance que la France. C'est toujours ce qu'on a. C'est d'avoir le CNE, d'avoir pu dormir ici, d'avoir joué les 15-16 ans, les 13-14.
05:38Les ligues, ce genre de choses, ça fait partie de nous. On a grandi avec ça. Donc forcément, les souvenirs que j'ai, il n'y a pas que le tournoi.
05:49Il y a beaucoup ça. Il y a beaucoup les 13-14, d'avoir pu jouer. L'entraînement, tout ce que j'ai pu voir, les amis.
05:55C'est sûr que c'est quelque chose qui est ancré à moi, qui est important.
05:59Et c'est vrai que les chapeaux de la France, c'est très, très important quand tu es jeune. Et c'est clair que ça reste toute une vie derrière.
06:08Richard, j'y pense en entendant toutes les questions sur Rafa. Est-ce que tu ne trouves pas ça étrange que ta carrière, quelque part, elle soit autant liée à lui ?
06:15Même ton dernier Roland, il va faire sa cérémonie. C'est étrange d'avoir ce lien avec lui qui, quelque part, c'est même un peu irréel.
06:22Oui, c'est sûr qu'on a 15 jours de différence déjà. Jeune, il y a eu un petit truc. Après, j'ai fait ma carrière avec lui.
06:31C'est sûr qu'annoncer le même jour, c'était très, très, très spécial. Après, oui, on a un peu le même âge, donc tu t'arrêtes à peu près dans les mêmes périodes.
06:40Mais là, c'est vrai que c'est très, très, très similaire, très proche. Et oui, c'est sûr que ça va être super de voir son hommage.
06:45Il le mérite. L'en passer à la Coupe des Vies, c'était moyen. Ici aussi, donc ça va être super de le voir, revenir ici à Roland-Garros.
06:52Bonjour. Caroline Garcia a annoncé ce matin que c'était aussi son dernier Roland et que c'était aussi bientôt la fin.
07:01C'est une page qui se tourne. Qu'est-ce que ça inspire ?
07:03C'était une super joueuse. Elle a été quatrième mondial. Elle a gagné la Fed Cup. Elle avait un énorme jeu. Elle a frappé fort.
07:09Donc c'est une très belle personne aussi. Je ne la connais pas très, très bien non plus, mais je sais que ça a été une grande joueuse.
07:17J'espère qu'elle pourra faire un beau Roland-Garros et se faire plaisir jusqu'à la fin de la saison.
07:21Et c'est sûr que c'est toujours une génération qui part. Après, c'est le sport. Il y en a une autre qui arrive et elle sera tout aussi belle.