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Le front sahélien s’embrase à nouveau. Après avoir infligé de lourdes pertes aux armées du Burkina Faso et du Mali ces dernières semaines, le groupe djihadiste JNIM (Jama'at Nusrat al-Islam wal-Muslimin), affilié à Al-Qaïda, vient de lancer une offensive de grande ampleur contre les forces nigériennes.

Dans la nuit du 16 mai, des combattants lourdement armés ont attaqué la base militaire de Mossipaga, située dans la région instable de Tillabéri, au sud-ouest du pays.

Des vidéos relayées sur les réseaux sociaux montrent des véhicules blindés calcinés, des bâtiments détruits et des soldats débordés par la violence et la soudaineté de l’attaque. Selon des sources locales, plusieurs militaires auraient été tués ou portés disparus. Aucun bilan officiel n’a encore été communiqué par les autorités nigériennes, mais l’assaut marque un revers supplémentaire pour l’Alliance des États du Sahel (AES), formée en 2023 pour unir les forces du Niger, du Mali et du Burkina Faso contre les groupes armés.

Cette nouvelle attaque survient dans un contexte de crise militaire généralisée. Le 11 mai, à Djibo (Burkina Faso), plus de 200 soldats burkinabés auraient trouvé la mort dans un guet-apens revendiqué par le JNIM. Quelques jours plus tôt, plusieurs bases maliennes tombaient à leur tour sous les coups des insurgés, malgré la présence de mercenaires du groupe Wagner.

Pour les observateurs, le message est clair : le JNIM veut briser le mythe d’une AES invincible. « C’est une offensive coordonnée, planifiée, qui cherche à démontrer la vulnérabilité d’un front militaire pourtant présenté comme uni et souverain depuis la rupture avec la France », explique Héni Nsaibia, chercheur chez ACLED.

L’AES, qui s’était donnée pour ambition de restaurer la sécurité sans appui occidental, apparaît aujourd’hui débordée, voire déstabilisée. L’absence de coordination logistique entre les armées, la dépendance à des mercenaires étrangers et le manque de soutien populaire face à la militarisation croissante posent de sérieux défis.

Le JNIM, de son côté, profite de la désorganisation régionale pour étendre son emprise jusqu’aux frontières du Bénin et du Togo. Ce qui était hier un conflit sahélien pourrait bien devenir demain un conflit ouest-africain généralisé.

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