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  • 20/05/2025
Sur le plateau de Midi News, Nathan Devers, écrivain, revient sur la publication d'un rapport sur l'implantation des Frères musulmans : «Ce qui est problématique, c'est que ce diagnostic ne fasse pas l'unanimité».

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Transcription
00:00Est-ce que toutes les lois, quelles que soient les lois, est-ce qu'on peut faire reculer une idéologie par des lois ?
00:06Non, c'est une question très difficile. Je pense que d'abord, il faut s'accorder sur le diagnostic.
00:12Je suis très heureux de la publication de ce rapport, que tout le monde doit lire, qui est très important,
00:16qui en effet documente une réalité grave, inquiétante, pas forcément étonnante, mais voilà.
00:23Ce qui est en revanche problématique, c'est que ce diagnostic ne fasse pas l'unanimité.
00:27Ça, c'est le premier élément de gravité.
00:29Que dans une démocratie, on puisse avoir des désaccords, des débats sur la manière dont on doit lutter contre l'islamisme et les frères musulmans,
00:35ça c'est formidable et c'est le principe même du débat et de la richesse de la démocratie.
00:40En revanche, qu'il y ait une grande partie de la classe politique, des élites intellectuelles aussi,
00:45qui ne seraient pas d'accord sur ce constat, qui est objectif,
00:49et qui par exemple tiendraient peut-être les islamistes pour les frères alliés d'un combat d'émancipation,
00:56qui estimeraient que l'islamisme peut être un mouvement de résistance,
01:01que quand on critique l'islamisme, on est peut-être un peu coupable de racisme,
01:07et que quand on est menacé par des islamistes,
01:10eh bien il ne faut pas accorder, je pense à Boalem Sansal, notamment, et pas que à lui,
01:14il ne faut pas accorder un plein soutien aux personnes qui sont menacées.
01:17Ça, c'est le premier élément inquiétant, de savoir qu'une partie de la classe politique,
01:22et qui en plus, malheureusement, est située à gauche,
01:24la gauche qui, dans son histoire, porte l'anticléricalisme comme un principe fondateur,
01:30puisse aujourd'hui, j'imagine, que si certains autour du plateau appartenaient à cette...
01:34Vraiment à l'extrême gauche.
01:35Voilà, bien sûr à l'extrême gauche, mais certains ici pourraient dire autour du plateau,
01:39s'ils étaient là, ce rapport est faux,
01:41les islamistes ne sont pas un si grand danger que ça, vous exagérez.
01:45Est-ce qu'on peut lutter contre une menace aussi importante
01:47quand on n'est pas d'accord sur le diagnostic, avec une grande partie quand même,
01:50parce qu'ils sont aussi portés par des Français qui les ont amenés à l'Assemblée nationale ?
01:53Eh bien ça, c'est ça, mon avis, toute la question,
01:56et c'est le premier aspect du problème.
01:58Il y a un pays dont on n'a pas parlé, mais c'est l'Iran.
02:01Il faut quand même rappeler que quand il y a eu la révolution iranienne en 79,
02:05il y a eu des intellectuels, notamment français, de gauche,
02:09qui ont pensé, Michel Foucault le premier, qui s'est trompé,
02:11qui a pensé que c'était un mouvement, peut-être, d'émancipation.
02:14J'aimerais rappeler...
02:15Et je rappelle toujours où était Romainia à cette époque-là.
02:18Exactement, en France.
02:20Et pour prendre un exemple contemporain,
02:22quelqu'un comme Judith Butler,
02:23qui est la grande intellectuelle féministe
02:26qui a écrit Troubles dans le genre,
02:27qui déclarait il y a quelque temps
02:29que le Hamas devait être perçu
02:31comme un mouvement d'émancipation.
02:33Si vous voulez, tant qu'on se retrouve avec un débat
02:35où certains peuvent tenir ses positions,
02:38c'est le premier problème.
02:39Parce que là, la discussion sur les moyens de lutte contre l'islamisme
02:43n'est même pas possible dans ce cas.
02:44Je pense que...
02:48Merci.
02:49Merci.

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