- 19/05/2025
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00:0020h, 21h, les informés, Agathe Plamberay, Jean-Rémi Baudot.
00:05Bonsoir à tous, bienvenue dans les informés du soir.
00:07Votre rendez-vous de débat, de décryptage sur France Info, la radio et le canal 27 de la TNT.
00:12Bonsoir Agathe.
00:13Bonsoir Jean-Rémi, bonsoir à tous.
00:14On parle de quoi ce soir ?
00:15La Russie et l'Ukraine vont démarrer immédiatement des négociations en vue d'un cessez-le-feu.
00:20C'est ce que dit Donald Trump ce soir à l'issue d'une conversation téléphonique de deux heures avec Vladimir Poutine.
00:26Un échange qui s'est très bien passé, selon le président américain, qui devait mettre fin aux bains de sang en Ukraine.
00:32C'était ce qu'il disait juste avant.
00:34Alors, y a-t-il de réelles avancées ou est-ce le dialogue de sourds qui se poursuit ?
00:39On en parle dans un instant avec Christian Macarian, éditorialiste international à Radio Classique et Au Point,
00:45ainsi qu'avec Claude Guibal, grand reporter et correspondante de France Info aux Etats-Unis.
00:49Que va-t-il faire de cette victoire ?
00:52Bruno Retailleau a triomphé de Laurent Wauquiez dans la bataille pour la présidence des Républicains.
00:57Que dit cette consécration ? La droite tient-elle son candidat pour 2027 ?
01:02Enfin, près de 20 milliards d'euros de nouveaux investissements étrangers, c'est un record pour le sommet de Shoes France.
01:08Est-ce l'arbre qui cache la forêt de la désindustrialisation ?
01:12Voilà pour le programme. A dit à 20h45, évidemment, les cartes blanches de nos informés.
01:16Autour de la table ce soir, Corinne Leïc, journaliste à l'Opinion, Stéphane Vernet, rédacteur en chef délégué de West France à Paris,
01:23Alexandra Schwarzbrot, directrice adjointe de la rédaction de Libération,
01:27et Roland Quirole nous accompagne aussi, politologue, directeur conseil de Région Magazine.
01:32Bonsoir à tous les quatre les informés, c'est parti.
01:37Un appel de deux heures entre Donald Trump et Vladimir Poutine, Agathe.
01:40Oui, appel très attendu. Donald Trump avait affirmé en amont avoir l'espoir d'un cessez-le-feu
01:45alors que les pourparlers entre Kiev et Moscou la semaine dernière à Istanbul,
01:49les premiers depuis 2022, n'ont pas abouti à une pause dans les combats.
01:54Alors le président américain que le porte-parole de la Maison Blanche avait décrit comme là est frustré de l'attitude de Moscou.
02:00Et Kiev a-t-il obtenu vraiment des concessions, des engagements ce soir de la part de son homologue russe ?
02:07Écoutez en tout cas le président russe à l'issue de cet entretien.
02:12La question est bien sûr que les parties russes et ukrainiennes fassent preuve d'un maximum de volonté de paix
02:20et trouvent des compromis qui conviennent à toutes les parties.
02:28Dans le même temps, je tiens à souligner que la position de la Russie est claire
02:33et que la chose la plus importante pour nous est d'éliminer les causes profondes de cette crise.
02:41Bonsoir Claude Liballe.
02:42Bonsoir.
02:43Grand reporter à la rédaction internationale de Radio France, vous êtes aux Etats-Unis.
02:46Vladimir Poutine dit avoir eu une conversation utile avec le président américain.
02:50Donald Trump, lui, dit que ça s'est très bien passé.
02:53Comment est-ce que vous traduisez ? Est-ce que vous pouvez nous en dire plus, Claude ?
02:57En tout cas, je peux vous dire ce que Donald Trump a dit, lui, sur son réseau social.
03:02Vous connaissez Truth.
03:03Lui, il a parlé de ces négociations immédiates qui devraient avoir lieu,
03:07une négociation immédiate en vue d'un cessez-le-feu pour mettre fin à la guerre.
03:11Comme Donald Trump parle d'un très bon état d'esprit lors de cette discussion,
03:18il dit aussi, et vous savez que c'est vraiment la posture de Donald Trump,
03:22il dit que la Russie veut faire du commerce à grande échelle avec les Etats-Unis après la fin de la guerre
03:26et il dit qu'il y a là, en effet, un énorme potentiel pour la Russie
03:30de finir cette guerre pour créer de l'emploi et de la richesse.
03:34Il dit qu'il y a là un potentiel illimité.
03:36Et puis, Donald Trump dit également qu'à la suite de cet entretien avec Vladimir Poutine,
03:42il a parlé avec Volodymyr Zelensky, avec Ursula von der Leyen,
03:46la présidente de la Commission européenne, avec Emmanuel Macron,
03:49avec Georgia Melanie, le chancelier allemand et aussi le président finlandais.
03:54Et il a également annoncé que ces négociations dont il parle,
03:57elles seraient accueillies sous les auspices du Vatican.
04:00Ce Vatican où était son vice-président, J.D. Vance, encore ce matin,
04:04il s'est entretenu avec le pape et aussi avec Volodymyr Zelensky.
04:08Christian MacRéan, on va revenir dans le peu de détails que nous avons de cette conversation,
04:14mais vous, a priori, est-ce que vous considérez que les lignes ont bougé à l'issue de cet appel de deux heures ?
04:19Non, nous n'avons absolument pas suffisamment d'éléments pour trancher dans ce sens.
04:25Tout ce qui est apparu clairement cette fois-ci, c'est que Vladimir Poutine a obtenu une victoire considérable.
04:33Il a obtenu ce qu'il recherche au fond depuis qu'il est au pouvoir il y a 25 ans,
04:38c'est-à-dire un condominium russo-américain, un tête-à-tête,
04:43pour définir ces affaires-là qui le concernent lui,
04:47avec un homme, Donald Trump, qui lui offre une opportunité
04:51que la Russie n'a jamais rencontrée depuis des lustres.
04:54Donc Poutine, à mon avis, est encore une fois le grand bénéficiaire de cette opération.
05:02D'ailleurs, ce soir, le Kremlin annonce que Vladimir Poutine et Donald Trump sont convenus d'une normalisation de leurs relations.
05:10Voilà. Dans un livre prophétique qui s'appelle Le Grand Échiquier, publié en 1997 par Zbigniew Brzezinski,
05:18Brzezinski était le conseiller diplomatique de Jimmy Carter, ça renvoie loin,
05:23mais il a pris un peu de fonction aussi sous Reagan,
05:26Brzezinski définit un concept absolument limpide.
05:29Il dit que les Russes, dès que l'URSS s'est effondrée, ne rêvaient que d'un condominium russo-américain,
05:35comme au bon vieux temps de la guerre froide et de l'URSS.
05:38C'est-à-dire que ce n'est plus l'URSS qu'ils souhaitent rétablir, c'est le prestige qu'avait la Russie sous l'URSS.
05:45Et de ce point de vue-là, Poutine reçoit un cadeau de la part de Trump.
05:50Alors, finalement, le sort de l'Ukraine est subordonné à ce point essentiel,
05:55et d'ailleurs signalé, ça a été cité tout à l'heure dans les propos de la Maison-Blanche,
06:00ce point qui est la normalisation et la régularisation des rapports entre les Russes et les Américains.
06:07Je ne dirais pas que l'Ukraine est secondaire, sûrement pas, c'est le cœur du sujet, et ça le reste.
06:12Mais Poutine a obtenu sur ce point quelque chose de tout à fait essentiel.
06:17Et pour le reste, ne nous y trompons pas, il rappelle ce qu'il a toujours dit,
06:22à savoir les causes profondes du conflit, il veut mettre l'Ukraine à genoux, ça n'a pas changé.
06:28Vladimir Poutine, qui dit qu'il est prêt à travailler avec l'Ukraine, a un mémorandum concernant un possible traité de paix.
06:34Alexandra Schiappa, ça ressemble à Poutine gagne encore du temps.
06:37Oui, oui, là je crois qu'il faut rester zen.
06:40Pour l'instant, Poutine reste en effet le grand, non pas vainqueur,
06:45c'est là où peut-être je me désolerai un tout petit peu.
06:48Tu dis bénéficiaire.
06:49Bénéficiaire peut-être, parce que c'est vrai que Donald Trump l'a remis dans le jeu international,
06:54alors qu'il était totalement blacklisté, il était plus personne ne lui parlait, à part le leader nord-coréen.
07:00Donc là, il est remis dans le jeu international.
07:03Cela dit, c'est vrai qu'il représente pas une force aussi importante que les États-Unis,
07:10mais il y a quand même cette fameuse coalition des volontaires qui s'est créée,
07:13notamment autour des Européens, qui sont plus unis que jamais,
07:17et ça c'est quand même très important,
07:19qui menacent d'alourdir les sanctions encore sur la Russie,
07:23qui est quand même dans une situation économique compliquée.
07:26Et donc ça, on espère que sans doute, si Vladimir Poutine continue à gagner du temps
07:32et à profiter des ouvertures de Donald Trump,
07:36on espère que les Européens iront jusqu'au bout de leurs menaces de sanctions.
07:40Le problème, c'est que Donald Trump et Vladimir Poutine sont sur deux stratégies totalement opposées.
07:46Donald Trump est obsédé par le business, il n'y a que ça qui l'intéresse.
07:50On l'a bien vu la semaine dernière dans le Golfe,
07:52où il a accumulé les contrats au mépris de tout ce qui se passe en ce moment à Gaza, en Israël.
07:59Il a engrangé les contrats.
08:01Il ne pense qu'à ça, et d'ailleurs il l'a redit,
08:03les opportunités financières qu'on va pouvoir développer avec la Russie.
08:07Vladimir Poutine, lui, il est dans ce que vous disiez,
08:11il ne pense qu'à reprendre le contrôle de l'Ukraine
08:15et faire en sorte qu'il n'y ait pas d'Ukraine indépendante et pro-européenne à sa porte.
08:19C'est la seule chose.
08:20Justement, Claudie Guybal, vous êtes restée avec nous, merci beaucoup.
08:23Donald Trump qui installe Vladimir Poutine en majesté,
08:26comme ça, ça veut dire quoi ?
08:28Que le président américain n'a pas conscience de la personnalité de Vladimir Poutine,
08:31de ses manœuvres, de ses mensonges, de sa mauvaise foi ?
08:34Il faudrait être dans la tête de Donald Trump pour savoir exactement ce qu'il en est.
08:39Donald Trump qui s'était déjà questionné faussement naïf
08:43il y a quelques jours sur les réseaux sociaux
08:45en se demandant si Vladimir Poutine ne cherchait pas à le manipuler.
08:49Je ne sais pas comment pense Donald Trump.
08:53Ce qui est certain, c'est qu'on sait qu'il est totalement imprévisible
08:57que la vérité d'un jour n'est pas celle du lendemain.
08:59On l'a vu, on parlait de ce voyage au Proche-Orient,
09:02on l'a vu serrer la main du nouveau président syrien
09:06qui est quand même toujours sur une liste antiterroriste américaine
09:10en le qualifiant non seulement de partenaire
09:13mais de jeune homme extrêmement séduisant, très intelligent.
09:17Il est prêt à tout pour avoir ses deals, Donald Trump ?
09:20Donald Trump est prêt à tout pour avoir des deals et des deals rapides.
09:24Il considère le monde, on n'a pas arrêté de le dire,
09:28c'est une vision transactionnelle du monde, de la politique, de la diplomatie
09:33et il voit le monde en actifs.
09:35Les actifs, on les vend, on s'en sépare, on en rachète
09:38et ça peut durer comme ça à l'infini.
09:40Donc ce qu'il veut c'est un accord rapide,
09:42ce qu'il veut c'est un accord sur lequel il est sur la photo
09:45et après Donald Trump sera toujours en mesure de dire
09:50ah j'ai été trompé, j'ai été ceci, j'ai été cela
09:52mais ce qu'il veut c'est que les conditions apparaissent à son avantage
09:57comme ça a été le cas d'ailleurs sur ce voyage au Proche-Orient
09:59où on a beaucoup parlé des deals qui étaient faits
10:02et où la presse américaine a fait une enquête
10:04pour s'apercevoir qu'une partie de ses affaires
10:06avait déjà été conclue bien avant son entrée en fonction.
10:10Donc Donald Trump, ce qu'il importe, ce n'est pas nécessairement la réalité,
10:13c'est la réalité qu'il a décidé de projeter à un moment T.
10:17Merci beaucoup Claude Guibal,
10:19grand reporter à la rédaction internationale de Radio France.
10:22Vous étiez en direct des Etats-Unis.
10:23Christian MacRéan, il y a un point,
10:25on a appris que Donald Trump avait rendu compte
10:27de son appel avec Poutine à plusieurs dirigeants européens
10:29dont Emmanuel Macron.
10:31C'est l'Elysée qui fait cette déclaration ce soir.
10:34Est-ce que ça veut dire que, bon an, mal an,
10:36les Européens reviennent réellement dans le jeu ?
10:38Alors, globalement, il n'était pas dans cette partie-là
10:42qui était bien conçue par Poutine
10:44comme individuelle, encore une fois, sous forme de tête à tête.
10:47Mais il y a un point, pour répondre à votre question,
10:49qui est quand même assez préoccupant.
10:51Il y a huit jours à peine, a expiré un ultimatum
10:54proposé par les pays européens
10:57après la visite à Kiev du président français,
11:00du premier ministre britannique, Keir Starmer,
11:03du chancelier allemand
11:05et du premier ministre polonais, Donald Tusk.
11:08Cet ultimatum expirait le lundi 31.
11:11Et en rétorsion, les Européens avaient signalé
11:16qu'une vague de sanctions très sévère
11:20était à attendre si jamais cet ultimatum n'était pas respecté.
11:24Il y a eu Istanbul trois jours après, le jeudi 15,
11:27qui n'a rien donné.
11:29Je rappelle que la rencontre entre Ukrainiens et Russes
11:32a duré moins de deux heures.
11:34C'est à moins que le coup de fil entre Donald Trump et Poutine.
11:37C'est quand même assez significatif.
11:39Ça n'a rien donné.
11:40Et aujourd'hui, Trump parle de reprise du commerce.
11:44Alors en fait, de sanctions européennes,
11:47Trump dit reprise du commerce,
11:50tout en téléphonant aux dirigeants européens pour les cajoler.
11:55Je crains qu'hélas, M. Trump n'ait pas du tout changé d'objectif.
12:00Il est bel et bien, et il a fait le choix,
12:03de prendre le parti de la Russie et de façon déterminée.
12:08Alors cette histoire de commerce est à suivre,
12:11mais elle n'est pas tout à fait conciliable avec l'idée de sanctions,
12:15c'est le moins qu'on puisse dire.
12:16Mais il n'est pas impossible que les Européens
12:19mettent en pratique leurs menaces de sanctions.
12:23Il y a quand même toute l'affaire des avoirs russes
12:25qui peut être utilisée comme moyen de pression.
12:30Et c'est quand même un incroyable moyen de pression
12:33qui peut quand même peser dans la balance.
12:37Pour l'instant, ça n'a pas été décidé.
12:40Mais ça reste quand même une possibilité.
12:42On en reparlera dans Les Informés.
12:44Merci beaucoup, Christian Macarion, d'avoir participé.
12:46Éditorialiste internationale à Radio Classique et à l'hebdomadaire Le Point.
12:50Les Informés, on se retrouve dans un instant, il est 20h16.
12:53On fait un tour de l'actualité, le fil, un fou Yasmine Alina.
12:57La visibilité, la simplification deviennent une priorité pour nos entreprises.
13:01C'est la déclaration d'Emmanuel Macron, le chef de l'État,
13:04qui a tenu un discours il y a quelques minutes au salon Choose France,
13:07qui se tient en ce moment à Versailles.
13:09200 patrons venus du monde entier pour parler investissement en France.
13:15La Russie et l'Ukraine vont démarrer immédiatement des négociations
13:19en vue d'un cessez-le-feu.
13:21L'affirmation de Donald Trump, le président américain,
13:24qui s'est entretenu au téléphone avec son homologue russe, Vladimir Poutine,
13:29qui se dit prêt à travailler avec Kiev sur un mémorandum
13:33concernant un possible traité de paix.
13:35L'entretien entre les deux chefs d'État a duré deux heures.
13:3822 pays, dont la France, l'Allemagne ou encore le Royaume-Uni,
13:42exigent une reprise complète de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza
13:47après 11 semaines de blocage total.
13:49Israël annonce aujourd'hui l'entrée de 5 camions dans l'enclave palestinienne.
13:54Insuffisant, dit de son côté l'ONU.
13:569 départements du sud-ouest désormais en vigilance orange.
14:00Pluie, orages, un accélèrement de la Dordogne à Lode
14:03et du Cantal jusqu'à la Haute-Garonne.
14:06France Info
14:1120h21, Les Informés, Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot
14:17Deuxième partie des Informés, Stéphane Vernet de West France,
14:20Alexandre H. Farnsworth de Libération, Roland Quairole le politologue
14:23et Corinne Laïc de l'Opinion.
14:26Agathe, on va parler d'un autre sujet, c'était peut-être le sujet du week-end,
14:30le triomphe à droite de Bruno Rotaillot.
14:33Oui, Bruno Rotaillot qui l'a emporté sur Laurent Wauquiez
14:36dans 9 départements sur 10 avec plus de 74% des voix au total.
14:41Un score très net qui donne des ailes au ministre de l'Intérieur.
14:45Alors que Laurent Wauquiez a fait campagne sur la rupture avec le macronisme,
14:49la ligne de Bruno Rotaillot, celle d'une droite appartenant au gouvernement,
14:53participant au gouvernement, a été validée.
14:56Mais jusqu'à quand le nouveau président de LR a bien l'intention
14:59de s'affirmer de plus en plus en vue de 2027 ?
15:02Il promet que son parti préparera un projet qui ne sera pas de l'eau tiède,
15:05pas de la rustine. Et lui aussi parle de rupture.
15:08Bruno Rotaillot qui reconnaît qu'il est difficile d'imaginer
15:11qu'il ne songe pas à la présidentielle.
15:14Écoutez, c'était sur Europe 1 ce matin.
15:16Comment imaginer que vous ne pensez pas à 2027 ?
15:19Ben oui, c'est difficile à imaginer.
15:21Je serai le premier artisan de notre victoire, j'espère bien, en 2027.
15:24Mais il y a un gros travail.
15:26Je ne peux pas vous dire que la politique c'est d'abord le combat des idées
15:29sans me consacrer totalement à ce combat d'idées
15:32et à reformuler un projet pour la France.
15:35Je veux porter un projet qui permette de défendre
15:38la France des honnêtes gens, des gens honnêtes.
15:41Parce que cette France-là, les hommes et les femmes politiques ne l'écoutent plus.
15:44La France des honnêtes gens, est-ce cela,
15:47le rotaillisme Bruno Rotaillot pourrait-il
15:50incarner la droite en 2027 ?
15:52Corinne, comment est-ce que vous vous expliquez ce score ?
15:55C'est la rencontre d'un homme, d'un comportement
15:58et d'une stratégie, d'un homme Bruno Rotaillot
16:01dont on a vu quand même qu'il affiche une certaine sincérité.
16:04Parce que dire comme ça, franchement, je voudrais être candidat
16:07en 2027, beaucoup y pensent,
16:10personne ne le dit de manière aussi franche.
16:13Des convictions, c'est un homme qui est très à droite,
16:16sur le plan économique il est très libéral, sur le plan sociétal
16:19il est très conservateur et il l'affiche.
16:22Et c'est un homme qui a choisi une stratégie, qui est d'ailleurs celle de son groupe
16:25LR, à l'Assemblée Nationale, auquel il rappelle
16:28en permanence qu'il appartient, qui est de participer au gouvernement.
16:31Et d'une certaine manière, il a relégitimé
16:34les LR qu'on avait un petit peu oubliés, qui n'étaient plus
16:37dans le paysage depuis longtemps. Il est ministre
16:40parce que Michel Barnier l'a fait ministre de l'Intérieur depuis le 21 septembre dernier.
16:44Donc il a pu montrer que les LR étaient capables
16:47d'exercer le pouvoir et il a peut-être redonné le goût
16:50de l'exercice du pouvoir à une partie de l'électorat de droite.
16:53– Roland Carole, est-ce que vous attendiez une victoire aussi éclatante
16:56de Bruno Retailleau ?
16:58– Oui, absolument.
17:00Wauquiez, il n'a jamais réussi
17:03à paraître sincère à personne.
17:06C'est une chose, c'est un boulet qui traîne au pied
17:09et il a beau avoir appris à sourire
17:12pendant cette campagne, les gens n'aiment pas Wauquiez.
17:15C'est terrible, d'ailleurs avec des parlementaires
17:18ça peut marcher, mais avec des militants de base, non.
17:21Et puis c'est l'ère du temps, Corinne a bien dit,
17:24c'est le moment où les gens attendent un serrage de vis,
17:27ils attendent de l'ordre et encore de l'ordre,
17:30et Retailleau il leur donne ça au ministère de l'Intérieur.
17:33En tout cas, dans ses paroles, on verra, les actes n'ont pas encore
17:36beaucoup suivi, il n'a pas eu le temps, mais il incarne tout à fait ça.
17:39Avec cette difficulté que, bon là maintenant il ne cache plus
17:42qu'il veut aller à l'élection présidentielle de 2027,
17:45mais il y a du monde qui veut y aller.
17:48Donc il a fait un petit bout du chemin,
17:51en gagnant dans son propre parti.
17:54Maintenant il lui faut avoir une assise,
17:57alors je ne sais pas, parce qu'il paraît qu'il était libéral
18:00sur le plan économique, on ne l'entend jamais parler d'économie.
18:03C'est quand il était président, mais on ne l'entendait pas.
18:06Maintenant il va falloir qu'il ait un programme présidentiel,
18:09il va falloir qu'il s'installe.
18:12Au départ il va avoir une vingtaine de points de retard
18:15sur quelqu'un comme Edouard Philippe,
18:18donc il a vraiment plus de boulot devant lui
18:21que ce qu'il a à accomplir.
18:24Je crois qu'il utilise cette expression colline après colline.
18:27Montagne après colline.
18:30C'est plus facile que les Himalayas de François Bayrou.
18:33Derrière cette élection, Stéphane Vernet, il y avait aussi
18:36la question de la participation au gouvernement.
18:39Ça s'est tranché, les adhérents LR sont d'accord avec le fait
18:42qu'il soit de droite, et finalement il est renforcé aussi sur cette question.
18:45Oui, manifestement.
18:48Je vous rappelle qu'il y a eu une participation formidable
18:51autour de cette élection interne.
18:54Le nombre d'adhérents aux Républicains a quasiment été multiplié
18:57par trois en deux mois avant l'élection.
19:00On passait de 44 000 à 121 000.
19:03Et vous avez 80% des adhérents à jour de cotisation
19:06qui ont voté, ce qui est énorme pour un scrutin de ce type là.
19:10En général, ils s'attendent à ce que la moitié des adhérents
19:13mette un bulletin dans l'urne.
19:16Donc il y a une forte mobilisation et on voit bien,
19:19tout le monde s'attendait à ce que Bruno Retailleau gagne,
19:22mais pas avec un écart, pas avec une différence aussi importante.
19:25Là, vous avez trois militants sur quatre qui ont choisi Bruno Retailleau.
19:28Je pense que le message est clair et le positionnement de Bruno Retailleau
19:31étant clair, oui, il y a la validation du fait
19:34que vous avez quelqu'un qui dit, moi je vais être président
19:38des Républicains. En réalité, même s'il ne le disait pas,
19:41je prépare la présidentielle de 2027, c'était clair pour tout le monde,
19:44mais je le fais en restant au gouvernement.
19:47Et ça, ça a été validé par les militants, je pense que c'est clair aussi.
19:50Mais pourquoi ? Parce qu'il me semble qu'à droite,
19:53il y a chez les électeurs et les sympathisants de droite
19:56le désir ou l'envie de revenir au pouvoir, de revenir aux manettes
19:59et de renouer avec une droite de gouvernement, ce qui a été perdu
20:02depuis 2012 en fait.
20:05Michel Barnier, Premier ministre, ouvrait la voie à ce genre de choses.
20:08Le fait qu'il y ait des ministres assumés au sein du gouvernement
20:11de Bayrou en était une confirmation et le vote de dimanche
20:14dit que cette droite-là, elle veut revenir aux manettes
20:17tout en étant associée au pouvoir dès maintenant.
20:20Et est-ce que ce n'est pas le paradoxe de Bruno Retailleau
20:23et d'Alexandra Schwarzbrot, très à droite, une position assumée
20:26et en même temps bien plus enclin à discuter avec le centre
20:29que Laurent Wauquiez ? Ça va être difficile à tenir, non, ce grand écart ?
20:33Oui, ça va être un peu compliqué, d'autant que Bruno Retailleau
20:36a très bien compris que, justement, en 2027,
20:39la position du RN allait être compliquée
20:42à cause peut-être de l'absence de Marine Le Pen
20:45qui du coup peut-être se fera remplacer par Jordan Bardella
20:48qui lui-même est quand même, qui passe bien comme ça
20:51à la télé auprès de certains,
20:54mais qui à l'épreuve des faits dans les débats, etc.,
20:57est quand même quelqu'un qui n'a aucun intérêt
21:01et qui n'a aucune colonne vertébrale.
21:04Et donc Bruno Retailleau se dit que là,
21:07face à cette faiblesse-là,
21:12lui, il peut aller ratisser sur les terres du RN
21:15tout en essayant de rester au gouvernement.
21:20La preuve, c'est tous les propos qu'il a tenus
21:23depuis qu'il est au ministère de l'Intérieur.
21:26C'est-à-dire qu'il n'a pas hésité à tenir des propos
21:29qui n'étaient pas très éloignés de ceux du RN, par exemple.
21:32– C'est la stratégie Sarkozy de l'époque ?
21:33– C'est exactement ça.
21:34Et d'ailleurs le ministère de l'Intérieur,
21:37il est malin Bruno Retailleau.
21:39Moi je trouve que la Retailleau-mania
21:42qui depuis deux jours est totalement…
21:44– Ça vous laisse faire ?
21:45– Je trouve ça dément parce que quand même, voilà,
21:47c'est juste Bruno Retailleau.
21:48Reste en calme, c'est Bruno Retailleau.
21:50Non, nous ce matin on a titré…
21:52– C'est Jésus-Benoît Retailleau.
21:54– Entre deux mots, LR a choisi Bruno Retailleau.
21:57Non mais il faut rester calme.
21:59C'est juste Bruno Retailleau qui pour l'instant,
22:02dans les sondages pour la présidentielle,
22:05je crois qu'il en est à 6%.
22:07– À 6%.
22:08– Voilà, bon, 6%.
22:09Il y a beaucoup, beaucoup d'obstacles encore sur sa route.
22:12Là il est dopé, il a été très malin,
22:15il a bien réussi cette phase-là.
22:17Cela dit, je pense, comme vous l'avez souligné,
22:20je pense que c'était autant un vote anti-Wauquiez que pro-Retailleau
22:24parce qu'en effet, Wauquiez, il a quelque chose qui…
22:27Voilà, on n'a pas envie d'y aller.
22:29Il ne donne pas envie d'y aller.
22:31Alors que Bruno Retailleau, c'est vrai que tout à coup,
22:33il s'est mis à incarner quelque chose.
22:35– Peut-être que c'est un peu les deux.
22:37– Mais ça fout un peu les jetons parce que ce qu'il incarne,
22:39c'est quand même, en effet, un tour de vie sécuritaire.
22:41Et là, pour se démarquer, il va devoir,
22:43et pour essayer de ratisser sur les terres du RN,
22:46il va devoir durcir encore sa position.
22:49– Coréline, est-ce qu'il fait peur aux centristes ou à Édouard Philippe,
22:53par exemple, Bruno Retailleau, qui commence à émerger ?
22:55– Visiblement, Édouard Philippe n'a pas l'air d'en avoir peur.
22:58Il a plutôt l'air de se sentir tout à fait capable de gouverner avec lui,
23:03à condition que ce soit lui qui soit au-dessus.
23:05Je pense que Bruno Retailleau, et je reviens sur les propos d'Alexandra,
23:08c'est vrai que cette Retailleau-Magnard, il faut vraiment la relativiser.
23:11Il y a 75 000 personnes dans le pays qui ont voté pour lui.
23:14Donc, on n'est pas dans une élection présidentielle.
23:16Et puis, il va avoir deux types de difficultés qu'il va devoir affronter
23:19dans le X temps qu'il lui reste à rester au gouvernement.
23:23D'abord, c'est de donner le sentiment qu'il fait la politique du RN
23:26sans faire la politique du RN.
23:28Parce que depuis le début, son bilan concret,
23:31la loi sur l'immigration qu'il voulait faire, il ne peut pas la faire
23:36parce qu'il n'en a pas les moyens politiques,
23:38parce que je pense que ni François Bayrou ni Emmanuel Macron n'en voudraient.
23:43Donc ça, c'est la première difficulté, jusqu'où on va le créditer,
23:46de parler haut et fort, d'avoir un langage très clair,
23:50d'étaler ses convictions sans que les résultats soient forcément
23:54au rendez-vous dans la mesure de l'attente de la population.
23:58Et l'autre, c'est est-ce qu'il va réussir à imprimer le débat
24:01sur toutes les questions qui sont économiques et sociales,
24:04autres que les questions régaliennes sur lesquelles il est,
24:07c'est-à-dire s'opposer à toute éventuelle hausse d'impôt,
24:11orienter les baisses de dépenses dans tel sens plutôt que dans tel autre,
24:15quelle va être sa capacité ? Est-ce qu'il va devenir une espèce de vice-premier ministre,
24:19tout auréolé de sa gloire de ces derniers jours, ou pas ?
24:24C'est intéressant ça, Roland Carole, vous y croyez ?
24:27Un vice-premier ministre, tellement il sera conforté par cet homme ?
24:31Non, pas vraiment, mais enfin, il va essayer.
24:34Edouard Philippe, tout de même, l'a un peu mal pris,
24:37parce qu'il pensait avoir Retailleau dans sa poche,
24:40il pensait que l'autre ferait campagne pour lui,
24:42donc c'est tout de même un peu décevant d'avoir un nouveau candidat contre lui.
24:47En même temps, c'est quand même un petit candidat par rapport au grand.
24:50Aujourd'hui, l'espace politique, moi je suis d'accord avec ce qu'a dit Alexandra,
24:55il peut grignoter des voix du Rassemblement National,
24:58je pense que d'ailleurs son modèle, c'est vraiment la stratégie de Sarkozy,
25:01c'est essentiellement ça, on peut passer en prenant des voix au RN,
25:06sauf que là, il n'est pas tout seul, et qu'il va falloir qu'il gère un autre moment,
25:10qui va être le moment où il faudra qu'il quitte le gouvernement.
25:13Parce que là, la contorsion était possible,
25:16j'y suis, mais en même temps, je suis autonome, je suis libre,
25:21on va entrer dans une phase politique, plus on va s'approcher des municipales,
25:25plus de la présidentielle, où il va falloir montrer qu'on est autonome.
25:29Ça, c'est indispensable à la Macron, à la...
25:31Enfin, tous ceux qui ont des ambitieux, à un moment, ils doivent sortir du collectif.
25:35Ils doivent sortir.
25:36Sarkozy est sorti très tard, du coup...
25:38Oui, mais il faut choisir le moment où on sort, et dire pourquoi on sort,
25:41parce qu'a priori, on ne peut pas dire que je sors pour être candidat,
25:45ça fait un peu perso, quoi.
25:47Donc il faut trouver des arguments, et ça, je pense qu'il doit commencer à y travailler.
25:51Il pourrait sortir du gouvernement, Stéphane Vernet, par exemple,
25:54s'il y a des hausses d'impôts qu'il n'approche pas, au moment où on cherche 40 milliards, ou...
25:58La question, c'est quand, et donc sous quel prétexte, effectivement.
26:02S'il donne l'impression qu'il sort pour conduire la campagne, pour la présidentielle, etc.,
26:07c'est plus compliqué que s'il dit, moi, je pars sur un désaccord de fond,
26:12parce que je ne peux pas faire ce pourquoi, je pensais être là, enfin, bon, voilà.
26:17Après, il y a une autre piste qui est très prématurée aujourd'hui,
26:23mais moi, je pense qu'elle est intéressante.
26:25Je ne sais pas si je vous remette en tête.
26:27Allez-y, allez-y, Stéphane.
26:28Et on repondira après.
26:29En réalité, aujourd'hui, si on regarde le paysage politique,
26:33on a la quasi-assurance qu'en 2027,
26:35il y aura le candidat ou la candidate du Rassemblement national au deuxième tour.
26:39Et la question, c'est qui sera en face.
26:41Et celui ou celle qui sera en face a toutes ses chances de gagner.
26:44Alors, sauf si c'est Mélenchon, etc., ça, c'est un autre débat.
26:47Mais le problème, c'est celui de l'unité et du rassemblement.
26:53Et aujourd'hui, se pose dès maintenant la question du rassemblement des candidats
26:56de la droite et du centre.
26:57Et vous avez des gens qui appellent à la tenue d'une primaire ouverte,
27:00à ce rassemblement-là.
27:01Il y a plusieurs voix qui s'élèvent.
27:03Et à mon avis, c'est trop tôt pour en parler, mais c'est parfaitement justifié.
27:07Parce qu'effectivement, Bruno Retailleau et les LR,
27:10vu la base électorale des LR aujourd'hui, vous l'avez très bien dit,
27:13ils ne peuvent pas gagner en 2027.
27:15Par contre, ils peuvent gagner dans une logique d'union avec le centre
27:19et plutôt du côté du centre-droit que de chercher une union à la droite de la droite.
27:24Ce que cherchait Wauquiez, c'est une union à la droite de la droite.
27:26Il perd, il est lourdement sanctionné.
27:28Alors que Retailleau, paradoxalement, qui est très à droite,
27:31peut-être même plus à droite que Wauquiez, regarde du côté du centre.
27:34Et c'est là que ça va se jouer, dans cette union-là.
27:36Alors cette union-là, peut-être on va en parler dans quelques instants.
27:39Les informés, vous pourrez rebondir évidemment sur ce que vient de nous dire Stéphane Vernet.
27:42Il est 20h30, on est en direct, on est sur France Info.
27:45Et à 20h30, c'est l'heure d'un nouveau journal.
27:47Bonsoir Benjamin Ocumwa.
27:55Bonsoir à tous.
27:56L'Allemagne assure que l'Europe et les États-Unis vont coordonner étroitement
28:00les négociations sur l'Ukraine, annoncé par Donald Trump ce soir.
28:04Le président américain qui s'est entretenu pendant deux heures
28:07avec son homologue russe Vladimir Poutine,
28:10avant de rendre compte de ces échanges à plusieurs dirigeants européens.
28:13Les Européens qui envisagent aussi de renforcer leurs sanctions
28:16contre la Russie après cet appel.
28:1822 pays exigent une reprise complète et immédiate de l'aide humanitaire à Gaza,
28:23dont la France, le Royaume-Uni et le Canada,
28:25alors que cinq camions seulement ont pu rentrer aujourd'hui dans l'enclave.
28:29Les premiers depuis début mars et le blocus d'Israël.
28:32Par ailleurs, les dirigeants de ces trois pays,
28:34Emmanuel Macron, Kirstarmer et Marc Carnet,
28:36affirment ensemble qu'ils ne resteront pas les bras croisés
28:39face aux actions scandaleuses,
28:41selon leurs mots du gouvernement de Benyamin Netanyahou.
28:44Fin de manifestation tendue à Paris.
28:46Entre les taxis et la police, des centaines de chauffeurs
28:49se sont rassemblés pour dénoncer la nouvelle tarification du transport sanitaire,
28:53mais aussi la concurrence des VTC.
28:55Des blocages ont eu lieu également un peu partout en France,
28:59à Marseille, Strasbourg ou encore à Pau,
29:01la ville du Premier ministre François Bayrou.
29:03Des orages de grêle et du vent violent dans le sud-ouest.
29:06Onze départements sont en vigilance orange
29:08pour les orages et pluies et inondations.
29:10La Dordogne, le Cantal et neuf départements d'Occitanie,
29:14de l'Aveyron jusqu'à l'Aude.
29:16Enfin, le tunnel du Mont Blanc en Haute-Savoie
29:18s'apprête à fermer pour trois mois et demi
29:20à partir du 1er septembre.
29:21L'axe qui relie la France à l'Italie
29:23va subir de nouveaux travaux test
29:25pour la rénovation de la voûte de l'ouvrage.
29:27Une période qui impacte le moins la période touristique,
29:30selon le gestionnaire.
29:3620h, 21h, Les Informés.
29:39Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot.
29:41Retour sur le plateau des Informés
29:43avec Corinne Laïc, journaliste à l'Opinion,
29:45Roland Quairol, le politologue, directeur conseil
29:47de Région Magazine, Alexandra Schwarzbrod,
29:49directrice adjointe de la rédaction de Libération
29:52et Stéphane Vernet, rédacteur en chef délégué
29:54de Ouest-France à Paris qui, il y a quelques instants,
29:56nous parlait de Bruno Protaillot.
29:58Voilà, et à entendre Stéphane Vernet,
30:00ça paraissait limpide.
30:01Si la droite et le centre se rassemblent,
30:03ils gagneront la présidentielle,
30:05ils réussiront à battre Marine Le Pen.
30:07Je n'ai pas dit ça avant.
30:09Non, mais en tout cas sur la logique...
30:11Je pense que s'ils sont divisés,
30:13ils n'ont aucune chance.
30:15Tout le monde a une chance,
30:17parce que comme le Front National
30:19pourrait faire autour de 35%,
30:21ça veut dire que le ticket d'entrée pour le second tour
30:23sera de faible valeur.
30:25C'est le pari de Jean-Luc Mélenchon.
30:27Donc entre, disons, peut-être 15 et 17%,
30:29beaucoup de candidats.
30:30Mais qui peut faire 15-17% ?
30:32C'est pas à la portée de tout le monde non plus.
30:34Edouard Philippe,
30:36Ottayo...
30:38Si tout le monde est divisé,
30:40on peut très bien avoir un deuxième tour.
30:42AFI et ARN en 2027.
30:44C'est pour ça que la logique,
30:46ce serait une primaire.
30:48La logique serait une primaire.
30:50Est-ce que ce serait une primaire
30:52qui irait de A comme Attal
30:54à W comme Wauquiez,
30:56en admettant qu'il reste dans la course ?
30:58Ça paraît très ambitieux,
31:00surtout si c'est une primaire ouverte et organisée.
31:02Un peu faite par les sondages.
31:04Parce que celui qui n'a aucune chance
31:06aura peut-être intérêt à se rallier aux autres.
31:08En tout cas, il y a une énorme incertitude
31:10sur cette espèce d'énorme
31:12ventre qui va,
31:14je n'ose pas dire mou,
31:16qui va de la gauche démacroniste
31:18à la droite DLR.
31:20Et David Disnard,
31:22aujourd'hui, qui est assez proche de Bruno Retailleau,
31:24dès le lendemain de la victoire
31:26de Bruno Retailleau,
31:28il appelle à une primaire ouverte
31:30entre Lancayrol.
31:32Il y a une aspiration,
31:34mais tous n'ont pas les mêmes intérêts.
31:36C'est l'inconvénient de n'avoir
31:38dans aucun statut de partie de droite
31:40ou du centre de procédure
31:42pour savoir comment on désigne le candidat.
31:44On est chaque fois dans cette question
31:46comment on fait.
31:48En général, c'est plutôt les sondages qui parlent.
31:50C'est ceux qui se dégagent des sondages
31:52dont on se dit qu'ils deviennent les candidats
31:54naturels. Ils sont naturels
31:56parce qu'ils ont été mesurés plus haut que les autres.
31:58Et je crois que ça va se passer comme ça.
32:00Je crois que c'est très difficile
32:02de mettre des gens d'accord sur une primaire.
32:04L'historique prouve
32:06que quand on a fait des primaires,
32:08ceux qui étaient sûrs de gagner
32:10n'ont pas gagné, au sein de la droite et du centre.
32:12Donc, il y a un vrai risque.
32:14Les primaires
32:16sont plus à droite
32:18que l'électorat. L'électorat est plus au centre
32:20que les militants.
32:22Donc, il vaut mieux,
32:24je pense, chacun des candidats,
32:26les impétrants,
32:28jouer contre le chef
32:30plutôt que de convoquer des primaires.
32:32Et là, ça laisse tout ouvert.
32:34Ça laisse ouvert la possibilité
32:36qu'on verra des crocs en jambes,
32:38peut-être des insultes.
32:40Enfin, on va avoir du match.
32:42– Alexandra Schwarzbrot,
32:44en parlant de match, comment Laurent Wauquiez
32:46peut rebondir ? Est-ce que, par exemple,
32:48Laurent Wauquiez peut rester président du groupe LR
32:50à l'Assemblée nationale ?
32:52– Apparemment, si l'on en croit,
32:54il y a aujourd'hui plusieurs députés
32:56qui poussent pour savoir
33:00s'ils continuent à soutenir Laurent Wauquiez.
33:02Et apparemment,
33:04il n'y a pas d'envie
33:06de destituer Laurent Wauquiez
33:08de son poste. Donc, il est possible
33:10qu'il reste. Mais cela dit, il est quand même
33:12considérablement affaibli parce que c'est
33:14une vraie gifle.
33:16– Et c'est toute sa stratégie qui est remise en cause.
33:18Donc, c'est difficile pour le groupe de rester…
33:20– Oui, mais en même temps,
33:22en ce moment, les mois qui viennent
33:24risquent d'être un peu compliqués.
33:26François Bayrou est considérablement affaibli.
33:28Tout est extrêmement mouvant.
33:30C'est très, très difficile
33:32en ce moment
33:34d'affiner sa stratégie.
33:36Donc, je pense que,
33:38pour l'instant,
33:40ça m'étonnerait que Laurent Wauquiez
33:42perde son poste
33:44à l'Assemblée.
33:46Mais à terme, il est possible
33:48que ça ne marche pas.
33:50Je pense que là,
33:52il y a plutôt intérêt, les deux hommes ont
33:54plutôt intérêt à jouer
33:56l'un avec l'autre. En tout cas,
33:58je pense qu'ils ont plutôt intérêt à jouer l'un avec l'autre.
34:00Et Bruno Retailleau, lui,
34:02à mon avis, ce qu'il va faire,
34:04c'est qu'il va essayer…
34:06Il est, encore une fois,
34:08François Bayrou est considérablement affaibli.
34:10Emmanuel Macron
34:12n'est pas dans une forme non plus olympique
34:14sur le plan national.
34:16Donc là, comme aussi,
34:18comme il a bien compris,
34:20il a plutôt
34:22bien réussi sa stratégie.
34:24Là, je pense qu'il se dit
34:26il faut que je me
34:28fasse une stature, il faut que je me
34:30distingue des autres et il faut que je
34:32sorte du lot. Et je pense que c'est ce
34:34qu'il va faire dans les mois qui viennent.
34:36Un petit mot, Stéphane Vernet, avant qu'on change.
34:38Juste sur Laurent Wauquiez, en fait, deux choses.
34:40La première, c'est que Laurent Wauquiez, pendant toute la campagne pour les républicains,
34:42disait, moi, si je suis élu président,
34:44je prendrai Bruno Retailleau avec moi,
34:46on va faire un tandem, etc.
34:48Et il se plaignait du fait que Bruno Retailleau
34:50ne faisait pas la même proposition,
34:52n'avait pas le même type de propos
34:54dans l'autre sens.
34:56Retailleau n'a pas l'intention de le faire.
34:58Et il ne le fera pas.
35:00Et l'autre chose qu'il faut avoir en tête,
35:02c'est que, contrairement à ce que...
35:04Laurent Wauquiez ne pouvait pas le dire, mais il savait qu'il allait perdre.
35:06Mais dans sa tête, dans son projet,
35:08dans son idée, c'était qu'il perdrait avec une petite
35:10marge, un petit différentiel,
35:12en disant, oui, mais moi,
35:14en fait, ça ne présumera pas pour la suite
35:16parce que, moi, mes voix, je les ferai sur mon nom
35:18à moi, Laurent Wauquiez, parce que je suis seul.
35:20Alors que si Bruno Retailleau est élu,
35:22il sera élu avec les voix de ses partisans,
35:24ceux de Xavier Bertrand, ceux de David Lysnard,
35:26ceux, finalement, de toute la droite
35:28qui veut se présenter à la présidentielle,
35:30en disant, moi, si je ne fais que 40%,
35:32ce sera mes 40% à moi,
35:34et ça n'aubère pas pour la suite.
35:36Je pourrais quand même être le candidat des républicains
35:38à la présidentielle, parce que je reste capital.
35:40Avec 25%, cette stratégie-là,
35:42elle tombe complètement à plat,
35:44elle tombe à l'eau.
35:46C'est une claque énorme, en fait.
35:48En plus, j'insiste, avec un taux
35:50de participation très fort, etc.
35:52Pour moi, le match est plié.
35:54Il va rester président du groupe
35:56Les Républicains à l'Assemblée nationale,
35:58il n'y a pas de raison qu'il lâche le manche.
36:00Par contre, je ne vois pas comment est-ce qu'il peut se redresser
36:02pour la présidentielle en 2027.
36:04C'est Bruno Retailleau
36:06qui devient l'homme fort,
36:08en fait, là, maintenant, au moment où on se parle,
36:10peut-être que ça durera trois jours,
36:12mais en tout cas, maintenant, au moment où on se parle,
36:14c'est Bruno Retailleau qui est en magnificence.
36:16En tout cas, Laurent Wauquiez, hier, il n'avait pas du tout l'air
36:18d'avoir envie de renoncer.
36:20Il a continué à prôner son projet de rue.
36:22Il a dit qu'il prendrait toute sa part.
36:24Ce n'était pas évident.
36:26C'est une franche camaraderie.
36:28Un dernier mot de notre dernier thème, ce soir.
36:30On va parler de Truth Friends,
36:32c'est ce qui est en train de se passer à Versailles.
36:34Huitième sommet, aujourd'hui,
36:36sous les ors du château de Versailles, Agathe.
36:38C'est une belle moisson.
36:4020 milliards de nouveaux investissements,
36:42plus 17 milliards déjà annoncés lors du sommet
36:44sur l'intelligence artificielle en février dernier.
36:46L'occasion pour Emmanuel Macron,
36:48à l'origine de ce sommet,
36:50de démontrer l'attractivité de la France
36:52auprès des investisseurs étrangers,
36:54de démontrer que c'est grâce à sa politique
36:56si la France est attractive.
36:58Écoutez le chef de l'État.
37:00Rendez-vous compte.
37:0220 milliards de nouveaux investissements
37:04ont été annoncés.
37:06C'est donc un point de départ excellent.
37:08J'aimerais remercier
37:10toutes celles et ceux
37:12qui ont investi dans notre pays.
37:14C'est le résultat d'un travail
37:16collectif depuis huit années
37:18où nous avons réduit
37:20le coût des capitaux,
37:22nous avons réduit les coûts du travail,
37:24nous avons rendu notre pays plus souple,
37:26et maintenant la priorité
37:28est clairement la stabilité.
37:30Voilà, c'était Emmanuel Macron
37:32qui s'exprimait en anglais
37:34devant 200 dirigeants étrangers
37:36au sommet Choose France.
37:38Alors c'est vrai que la France
37:40est le pays le plus attractif d'Europe
37:42pour la sixième année d'affilée
37:44selon le baromètre EY,
37:46et en même temps les investissements
37:48en France sont en recul de 14%.
37:50Quant aux États-Unis, ils augmentent de 20%.
37:52Il y a aussi les plans sociaux
37:54qui se multiplient.
37:56Le président est-il dans le déni ?
37:58Est-ce que c'est l'arbre
38:00qui cache la forêt ce Choose France ?
38:02Il faut voir qu'il y a quand même
38:04un élément de démonstration
38:06du soft power à la française
38:08avec le château de Versailles
38:10qui attire des chefs d'entreprise.
38:12C'est toujours flatteur pour l'égo national,
38:14mais c'est vrai qu'une hirondelle
38:16ne fait pas le printemps.
38:18Elle l'a fait pendant le premier quinquennat
38:20d'Emmanuel Macron où il a enregistré
38:22des résultats très positifs
38:24en termes de création d'emplois
38:26et d'emplois industriels,
38:28mais aujourd'hui, il l'a dit lui-même
38:30et la France aussi.
38:32On voit que ces annonces d'investissement
38:34dont on ne sait pas très bien
38:36sur combien d'emplois ça va déboucher
38:38parce que les chiffres ne sont pas clairement annoncés
38:40sont mises en compétition, si j'ose dire,
38:42avec les plans sociaux qui sont annoncés
38:44ou qui sont prévus.
38:46C'est vrai qu'on est dans une phase
38:48conjoncturelle qui est mauvaise.
38:50Ça ne décrédibilise pas la politique
38:52qui a été menée par Emmanuel Macron,
38:54mais ça interroge peut-être
38:56sur son niveau.
38:58Les partisans de la politique de l'offre
39:00vous disent que c'est bien,
39:02mais que ce n'était pas suffisant,
39:04qu'il aurait fallu aller plus loin.
39:06Là, il est dans son élément.
39:08Emmanuel Macron adore ce genre de rout
39:10avec des grands patrons,
39:12des investisseurs, il adore ça.
39:14Ce qui est dommage pour lui,
39:16c'est qu'il y a eu l'année dernière
39:18deux événements majeurs
39:20qui ont rehaussé pas mal le prestige
39:22de la France, les Jeux olympiques.
39:24On parlait de soft power,
39:26c'était énorme,
39:28et Notre-Dame.
39:30Il misait beaucoup là-dessus pour attirer
39:32beaucoup de monde en France.
39:34Malheureusement, parallèlement,
39:36il y a eu la dissolution,
39:38le déficit public qui s'est creusé.
39:40Du coup, ça crée une incertitude.
39:42Il n'y a rien que les investisseurs,
39:44que les financiers détestent plus
39:46que l'incertitude.
39:48Là, c'est vrai que la France,
39:50en ce moment, nous-mêmes,
39:52c'est difficile de voir où on va,
39:54et comment les investisseurs n'aiment pas trop ça.
39:56Donc, ça explique que, certes,
39:58ces 20 milliards, c'est bien,
40:00on ne va pas cracher dessus,
40:02c'est intéressant,
40:04c'est sans doute pas suffisant,
40:06parce qu'en effet, on voit bien
40:08qu'il y a en ce moment une tentation
40:10pour de grands groupes français
40:12de partir aux Etats-Unis,
40:14où Donald Trump fait des conditions
40:16très avantageuses pour attirer
40:18des financements sur place,
40:20on a vu que c'est les CMA, CGM...
40:22Et en France, l'industrie,
40:24on voit qu'il y a une multitude
40:26de plans sociaux,
40:28et ce qui est annoncé dans les 20 milliards,
40:30il y a aussi beaucoup de modernisation
40:32de sites existants,
40:34il y a assez peu de création...
40:36Mais ça, c'est depuis 8 ans,
40:38ça a souvent été beaucoup mieux.
40:40Est-ce que Emmanuel Macron a raison
40:42de mettre en avant son bilan,
40:44même dans un contexte où il y a des plans sociaux
40:46qui se multiplient ?
40:48C'est clair que 20 milliards,
40:50c'est sûr,
40:52il y a dans ces 20 milliards
40:54des milliards qui étaient déjà
40:56dans ce qu'il y a de l'année dernière,
40:58et de l'année d'avant...
41:00Non, non, c'est 20 milliards nouveaux,
41:02c'est 37 en tout.
41:04Vous verrez que non.
41:06C'est comme ça que ça s'est passé chaque fois.
41:08Souvent, les milliards doivent être confirmés.
41:10Oui, c'est ça, confirmés.
41:12Et de surcroît, l'industrialisation,
41:14ça n'a pas marché.
41:16Il y a au total moins de 100 000 créations nettes
41:18en France.
41:20Ça ne veut dire à peu près rien
41:22dans un pays de presque 60 millions d'habitants.
41:24Et ça, c'est un vrai échec
41:26pour la France et pour d'autres.
41:28On est dans un moment où recréer de l'industrie
41:30en Europe, c'est extrêmement compliqué.
41:32Mais du coup, quand il s'appuie sur tout ça
41:34pour dire, l'extrait que vous avez donné,
41:36qui est grosso modo, tout va bien,
41:38je réussis sur tous les plans,
41:40évidemment, tout le monde sent bien
41:42que là, ça n'est pas vrai.
41:44130 000 emplois créés dans l'industrie
41:46Stéphane Vernet.
41:48Oui, alors après, tout dépend.
41:50Vous regardez soit le verre à moitié vide, soit le verre à moitié plein.
41:52Ce qui est très vrai dans ce qui vient d'être dit,
41:54c'est qu'il y a deux choses. D'abord, Choose France,
41:56c'est une grande opération de communication.
41:58On aligne les milliards, mais entre ce qui est annoncé
42:00et le réel, il peut y avoir un différentiel.
42:02Donc effectivement, ce ne sera peut-être pas
42:0420 milliards de créations nouvelles.
42:06L'Élysée communique sur 40 milliards au total
42:08en disant, il y a 20 milliards de crédits nouveaux
42:10et d'investissements nouveaux,
42:12et 20 milliards qui ont déjà été annoncés
42:14et prévisionnés autour de l'intelligence artificielle
42:16après le sommet de Paris, etc.
42:18Mais ça reste quand même considérable.
42:20C'est intéressant. 130 000 créations
42:22d'emplois, on peut se dire que s'il n'y avait
42:24pas eu toute cette dynamique d'investissement
42:26étranger, on aurait 130 000
42:28emplois en moins en France aujourd'hui.
42:30Donc le solde serait encore pire,
42:32mais c'est vrai que le solde reste
42:34négatif parce qu'on ne compte pas
42:36les investissements français
42:38en France et
42:40on ne fait pas le
42:42bilan ou le solde des opérations.
42:44Donc encore une fois, il y a une façon
42:46positive de voir la chose en se disant
42:48que finalement, Emmanuel Macron a quand même
42:50réussi à créer une dynamique autour de l'investissement en France
42:52dont on a besoin et qui est
42:54utile, mais la réalité
42:56c'est aussi de dire que l'arrivée...
42:58Est-ce que la France s'en sort mieux
43:00que nos voisins ? Est-ce que nous on s'en sort mieux que nos voisins ?
43:02Regardez les Allemands qui étaient en récession.
43:04Selon EY, oui.
43:06Oui, clairement, mais en même temps,
43:08la promesse c'était quand même
43:10de passer à une politique de l'offre et de créer
43:121. de la réindustrialisation et 2.
43:14de régler la problématique du chômage et d'arriver
43:16au plein emploi. On va arriver à la fin
43:18du deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron
43:20et cette promesse initiale à laquelle
43:22on a pu croire à un moment,
43:24elle est sérieusement en train d'être entamée.
43:26On ne va pas retrouver les taux de chômage qu'on avait en 2017
43:28qui étaient quand même de 9,4.
43:30Oui, n'empêche qu'on ne sera pas au plein emploi
43:32à moins d'un petit miracle.
43:34La promesse du plein emploi à l'occasion de 2027 ne sera
43:36certainement pas atteinte, ça c'est vrai.
43:38On va passer à notre dernière séquence,
43:40les cartes blanches, à bientôt 20h47
43:42pour l'heure, c'est un peu l'info.
43:44Yasmina, Alida, Adila.
43:46L'Europe et les Etats-Unis prêts à coordonner
43:48étroitement les négociations
43:50sur l'Ukraine. C'est ce que dit ce soir
43:52l'Allemagne après l'appel téléphonique
43:54de 2h entre Vladimir Poutine
43:56et Donald Trump. Le président
43:58américain assure que la Russie et l'Ukraine
44:00vont démarrer immédiatement
44:02des négociations en vue
44:04d'un cessez-le-feu. 22
44:06pays dont la France exige une reprise
44:08complète de l'aide humanitaire
44:10à Gaza. Après 2 mois et demi
44:12de blocus, 5 camions sont entrés
44:14aujourd'hui dans l'enclave palestinienne.
44:16Insuffisant, estime de son côté
44:18l'ONU. Retour
44:20à la normale à partir de demain à l'aéroport
44:22de Paris-Orly. C'est ce qu'assure
44:24ce soir l'aviation civile.
44:26Le trafic aérien était perturbé
44:28depuis hier après une panne
44:30de contrôle aérien, dorénavant
44:32réparée.
44:34Département du Sud-Ouest en vigilance
44:36Orange, Laude, Laveron et le
44:38Cantal pour orages. La Dordogne
44:40et la Haute-Garonne pour pluie-inondation.
44:42Le Lot, le Lot-et-Garonne, le Tarn
44:44et le Tarn-et-Garonne pour les deux.
44:46À Cannes, Denzel Washington
44:48reçoit une palme d'or d'honneur.
44:50Surprise remise par le réalisateur
44:52Spike Lee, juste avant la projection
44:54de son dernier film dans lequel joue
44:56l'acteur américain aux côtés du rappeur
44:58Asap Rocky.
45:0420h21, les informés.
45:06Agathe Lambret,
45:08Jean-Louis Vaudeau.
45:10La dernière partie des informés, Stéphane Vernet
45:12de West France, Alexandra Schwarzbrot de Libération,
45:14Roland Carole le politologue et Corinne Laïc
45:16de l'Opinion. Et on commence avec vous
45:18Corinne Laïc, votre carte blanche c'est la colère
45:20des chauffeurs de taxi. Oui, contre
45:22la nouvelle réglementation des
45:24tarifs que l'assurance maladie
45:26veut imposer donc aux
45:28taxis qui assurent des transports sanitaires.
45:30Il faut savoir qu'en France, les malades
45:32qui ne sont pas
45:34en état d'urgence voient leurs
45:36transports sanitaires remboursés intégralement
45:38par l'assurance maladie. Soit
45:40ils sont pris en charge par des ambulances, soit par des véhicules
45:42sanitaires légers, soit par
45:44des taxis. Et les taxis occupent
45:46à peu près la moitié de ce marché.
45:48Et les chiffres
45:50ont explosé puisque en
45:525 ans ça a augmenté à environ
45:54de 40%. L'assurance maladie
45:56qui essaye de combler le déficit de la sécurité
45:58sociale s'est rendue compte
46:00que le prix unitaire des courses avait
46:02augmenté, que tout ça n'était pas très
46:04rationnel parce que les taxis revenaient à vide,
46:06que la tarification ressemblait à une
46:08usine à gaz, donc elle veut rationaliser
46:10tout ça. Serrer la vis. Serrer la vis.
46:12Les chauffeurs de taxi se plaignent.
46:14Ils ont raison, puisqu'on
46:16attaque un peu leur niveau
46:18de revenu. En ce moment, ils bloquent
46:20une partie du 7e arrondissement, Boulevard Raspail.
46:22Ils n'ont pas l'intention de
46:24baisser les armes. Non, je dis qu'ils n'ont pas
46:26raison de bloquer, je dis qu'ils ont raison de ne pas être contents.
46:28Ils ont raison de ne pas être contents parce que
46:30c'est leur niveau de vie qu'on
46:32attaque et leurs entreprises.
46:34Et en même temps, ça pose, je trouve, le problème
46:36de la maîtrise des dépenses de santé en France
46:38puisque tout ce qui est coût
46:40pour l'assurance maladie est revenu pour des
46:42professions, qu'il s'agisse
46:44du personnel soignant, des médecins,
46:46des pharmaciens, des laboratoires pharmaceutiques
46:48ou des taxis. Donc, c'est cette
46:50espèce d'équilibre qu'il faut arriver
46:52à maintenir entre une socialisation
46:54du prix, du coût
46:56de l'assurance maladie et une privatisation
46:58de l'exercice
47:00de la médecine par des professions privées.
47:02Et c'est aussi la preuve que c'est
47:04très difficile de faire des économies.
47:06À chaque fois, on fait un mécontent.
47:08Mais pour cette raison-là, parce qu'on touche
47:10aux revenus de personnes privées.
47:12Merci beaucoup, Corine Laïc.
47:14Roland Quirol,
47:16vous voulez nous parler d'un camouflet
47:18pour Gérald Darmanin. Expliquez-nous.
47:20Oui.
47:22Alors, c'est encore
47:24l'histoire du serrage de vis
47:26et de son destin dans la vie politique française.
47:28Vous savez qu'en prison,
47:30les détenus
47:34souvent souhaitent
47:36travailler. Alors,
47:38il est admis depuis très longtemps que
47:40c'est encadré par l'administration
47:42pénitentiaire, dès l'instant
47:44qu'il s'agit d'essayer de se réinsérer
47:46après sa détention,
47:48se réinsérer professionnellement.
47:50Mais il y a aussi des activités
47:52qu'on appelle ludiques
47:54où on passe son temps
47:56à exercer des loisirs
47:58qui sont donc permis
48:00en prison. Et Gérald Darmanin
48:02avait décidé que ça, c'était inadmissible
48:04et qu'on allait supprimer
48:06ces dépenses purement
48:08ludiques. Activités ludiques,
48:10c'est-à-dire, c'était quoi ? Des massages ?
48:12Le point de départ,
48:14ça a été... Il est tombé fou
48:16devant l'idée qu'on se faisait masser
48:18le visage dans une
48:20certaine prison française.
48:22Et donc, interdiction
48:24et le Conseil d'État a réagi
48:26à mon avis, assez sainement,
48:28tout arrive. Le Conseil d'État,
48:30j'adresse un coup de chapeau,
48:32ils ont dit non.
48:34Les activités ludiques, ça fait partie
48:36de la réinsertion.
48:38L'État ne peut donc pas mettre fin
48:40à ces activités et Gérald Darmanin,
48:42sur ce point, a été retoqué.
48:44C'est vrai, même si le Conseil d'État
48:46dit que les activités provocantes,
48:48qui peuvent être interdites,
48:50sont interdites par la loi.
48:52Peut-être que c'est un peu l'éloge de la nuance,
48:54parce que Gérald Darmanin, en se dépêchant
48:56d'interdire les activités ludiques,
48:58il faisait quoi ? C'était de la démagogie,
49:00comme si toutes les prisons étaient disparues.
49:02C'était de la démagogie, mais c'était en même temps
49:04une vraie mesure. C'est-à-dire qu'il y avait interdiction
49:06faite, les directeurs d'établissements
49:08bénitentiaires étaient censés veiller
49:10au fait qu'il n'y avait plus ce type d'activités.
49:12Avec toujours cette idée. Est-ce que derrière ça,
49:14il n'y a pas quand même l'idée qu'en prison, il faut être puni ?
49:16C'est ça, c'est ça !
49:18Il faut qu'ils en bavent !
49:20Il y a le mythe des prisons 5 étoiles.
49:22Quand on sait l'état réel des prisons,
49:24on se demande d'où ça vient,
49:26mais Robert Badinter
49:28disait toujours que quand il avait voulu
49:30introduire la télévision dans les prisons,
49:32quand il était garde des Sceaux, ça avait provoqué
49:34un scandale, parce qu'il paraissait intolérable
49:36que des prisonniers regardent la télévision.
49:38Mais je crois
49:40qu'il y a un parallèle
49:42avec ce que dit Roland aujourd'hui,
49:44et il y a effectivement toujours
49:46ce mythe de la prison où on vit
49:48aux frais de la princesse.
49:50Et aujourd'hui, Gérald Darmanin
49:52veut faire aussi contribuer les prisonniers.
49:54Oui, absolument.
49:56Lui aussi, en parlant de Bruno Retailleau,
49:58il cherche à exister.
50:00Gérald Darmanin, il fait partie de ceux
50:02qui pensent tous les matins
50:04à la présidentielle en se rasant.
50:06Il cherche par tous les moyens
50:08à exister, par les moyens
50:10les plus radicaux. C'est pas son jour
50:12aujourd'hui, parce qu'entre la victoire
50:14de Bruno Retailleau et le camouflet
50:16du Conseil d'Etat,
50:18pauvre Darmanin.
50:20Ils régleront les affaires lors de la future primaire
50:22de la droite et du sud.
50:24Si elle a lieu, on en reparlera. Merci Roland.
50:26Alexandra Schwarzbrot,
50:28vous avez choisi une bonne surprise
50:30pour les Européens.
50:32Qu'est-ce qu'on était contents hier soir
50:34d'entendre cette nouvelle à laquelle
50:36on ne s'attendait pas du tout, c'est la victoire
50:38du pro-européen
50:40à la présidentielle
50:42roumaine, il s'appelle Nikuzor Dan.
50:44Et c'est vrai
50:46que ça fait du bien, parce qu'il y a tellement peu
50:48de bonnes nouvelles en ce moment dans le monde,
50:50ça c'est bien, ça prouve que
50:52l'Europe, l'Europe
50:54ça attire toujours, et ça prouve
50:56qu'il faut aller voter, parce que
50:58c'est parce qu'il y a eu une mobilisation
51:00massive des électeurs en Roumanie
51:02qui ont vu qu'il y avait
51:04une personnalité d'extrême-droite,
51:06un homme d'affaires,
51:08pro-Trump, pro-Poutine,
51:10un homme d'affaires qui ne connaît
51:12rien à rien, et qui
51:14surtout ne voulait plus aider l'Ukraine
51:16alors que la Roumanie est là,
51:18c'est le voisin premier de l'Ukraine,
51:20ça aurait été absolument dramatique
51:22dans le contexte actuel, et on en revient à ce qu'on disait
51:24au tout début sur le rapprochement
51:26Poutine-Trump,
51:28et donc ça aurait été une tragédie absolue.
51:30Je vous vois quand même soulager,
51:3253,6% c'est pas non plus écrasant.
51:34Non mais alors là, moi,
51:36l'essentiel c'est qu'il ait été élu.
51:38Alors que franchement,
51:40l'autre était donné largement vainqueur.
51:42Donc l'essentiel,
51:44c'est qu'il ait été élu, c'est que les Roumains
51:46aient compris à quel point il était important
51:48de se déplacer pour soutenir l'Europe,
51:50pour rester dans l'orbite européenne.
51:52Alors en même temps,
51:54cette joie ne doit pas cacher
51:56des grosses angoisses,
51:58qui est que l'extrême-droite continue à monter
52:00très fortement dans
52:02beaucoup de pays d'Europe,
52:04dans de très nombreux partis d'Europe.
52:06Mais bon, là, je pense qu'on peut savourer
52:08quelques instants ce plaisir-là,
52:10et je pense qu'il ne faut pas s'en priver.
52:12Merci beaucoup.
52:14Il y a eu des élections en Pologne,
52:16le premier tour de la présidentielle,
52:18c'est la droite dure qui monte beaucoup,
52:20les élections législatives au Portugal,
52:22dimanche, pareil.
52:26Est-ce que c'est positif, votre carte blanche,
52:28Stéphane Vernet-Léon ?
52:30Je voulais vous parler du sommet,
52:32du premier sommet Union européenne-Royaume-Uni
52:34qui a eu lieu aujourd'hui à Londres.
52:36C'est le premier depuis le Brexit.
52:38Je trouve ça intéressant.
52:40Vous avez Kirsthammer qui a reçu Ursula von der Leyen.
52:42Ils se sont parlé de plein de choses,
52:44pacte de défense, mobilité des jeunes,
52:46réglementation sanitaire,
52:48pêche, etc.
52:50Ce qui est intéressant, c'est qu'on voit
52:52que les Britanniques qui ont tourné le dos
52:54à l'Europe il y a quelques années
52:56sont en train d'y revenir,
52:58parce que l'objectif, c'est de resserrer
53:00le lien entre la Grande-Bretagne
53:02et l'Union européenne.
53:04Ça ne veut pas dire que la Grande-Bretagne
53:06va revenir dans l'Union européenne.
53:08C'est compliqué, ça ne sera pas comme ça.
53:10Mais je pense qu'il y a une certaine nostalgie
53:12et un certain nombre de points
53:14qui sont potentiellement en discussion
53:16aussi du fait de l'attitude de Donald Trump
53:18et le fait que Donald Trump
53:20a résolument, totalement, délibérément
53:22tourné le dos à ses alliés traditionnels
53:24qui étaient les Anglais.
53:26Notamment la coalition des volontaires,
53:28Paris et Londres, à la manœuvre.
53:30Donc ça amène à une redistribution des cartes
53:34qui n'est pas inintéressante.
53:36Pour nous,
53:38je regarde les choses
53:40par le petit bout de la lorgnette,
53:42il y a du concret.
53:44Il y a eu signature à Londres d'un accord
53:46d'un statu quo sur la pêche.
53:48C'était un des gros dossiers des Britanniques.
53:50Dans l'Ouest, ça nous intéresse énormément
53:52parce que c'est toute la problématique
53:54de l'accès des bateaux français
53:56aux eaux anglaises.
53:58Donc entre les îles anglo-normandes,
54:00toute la Manche.
54:02La pêche, c'est un sujet crucial.
54:04L'accord qui avait été trouvé à l'issue du Brexit
54:06et qui devait se terminer en 2028,
54:08il a été prolongé jusqu'en 2038.
54:10Donc oui, ça c'est une bonne nouvelle.
54:12Allez, Stéphane Bernier,
54:14à l'Île-de-Ouest-France demain.
54:16On parle d'un autre sujet dans l'actualité
54:18qui est essentiel, c'est Gaza, la situation à Gaza.
54:20Alexandre Hache, France Borderline,
54:22de l'IB demain.
54:24Corinne Laïc, à l'Île-de-l'Opinion demain.
54:26Budget 2026,
54:28la méthode Beyrouth patine.
54:30Je rappelle qu'on peut vous lire aussi
54:32en librairie Président Combrioleur chez Fayard.
54:34Et puis Roland Quairol, à l'Île-de-Région-Magazine.
54:36Un dossier sur la formation professionnelle
54:38dans les régions.
54:40C'est à lire, merci beaucoup.
54:42Agathe, on se retrouve demain.
54:4418h-20h à la radio, 18h30 votre interview politique.
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