00:00Juste en un mot, je voulais expliquer aux auditeurs d'Europe 1 que nous avons une petite conversation sur le contenu de ce que nous a dit Emmanuel Lénin avec Nathan Devers,
00:07que je voulais entendre évidemment sur ce qu'elle disait.
00:10Nathan Devers me disait que la thèse sur la sexualité des crevettes...
00:14On n'a pas discuté du sexe des gens, mais du sexe des crevettes.
00:16Il trouvait ça passionnant pour les biologistes. Voilà, c'est vrai Nathan, mais c'est pour ça que je vous adore.
00:20Mais moi aussi je vous adore. Mais c'est des sujets qui sont vraiment intéressants.
00:23Et c'est le désaccord que j'aurai avec les partisans entre guillemets de l'anti-wokisme.
00:30C'est que sous le mot de wokisme, ils mettent plein de choses qui n'ont rien à voir les unes avec les autres.
00:35Les études sur le décolonialisme, les études sur le genre, les études sur les discriminations.
00:39Et ça fait une sorte de magma assez nébuleux, assez confus.
00:43Vous voyez par exemple le communisme, on pouvait le définir.
00:46C'était une idéologie, il y avait un livre référentiel qui était le capital de Marx,
00:49il y avait des pays qui appliquaient cette politique, c'était clair.
00:51Ce qu'on appelle wokisme aujourd'hui, c'est quelque chose je trouve que ses adversaires peinent à définir comme ses partisans.
00:59Parfois il y a des gens qui disent je suis wok, vous vous demandez pourquoi, ils aiment le quinoa.
01:02Vous voyez c'est très caricatural dans les deux cas.
01:07Je comprends très bien ce que vous dites.
01:09En tout cas c'était passionnant, franchement c'était très intéressant.
01:12Effectivement, puis les pressions qu'elle a subies.
01:14Ça fait peur.
01:14Non, ça fait peur, voilà.
01:16Ça c'est un vrai problème.
01:17Bon alors Jules Torres, il est 19h34, est-ce que vous allez nous révéler le contenu ?
01:21En exclusivité de l'interview de François Bayrou, le Premier Ministre,
01:25qui notamment, alors pardon, on va aller directement droit au but si vous le permettez,
01:29parlait du budget.
01:30Alors ça c'est quand même énorme.
01:32C'est-à-dire que François Bayrou a une idée pour faire passer le budget.
01:35Exit les politiques, il veut poser la question aux Français.
01:38Bon, depuis maintenant plusieurs semaines, François Bayrou fait comprendre aux Français
01:42que la question du budget qui sera publié, programmé à l'automne prochain, sera cauchemardesque.
01:50C'est la raison pour laquelle les pistes, les retraités, aller sur une nouvelle taxe d'habitation,
01:56les hausses d'impôts, normalement ça on en parle au mois de juillet ou en septembre.
02:00On a commencé à en parler dès le mois d'avril.
02:02Et donc un grand pouvoir implique de grandes responsabilités.
02:05Et François Bayrou nous dit dans le JDD quelque chose qui n'a jamais été fait
02:10dans l'histoire de la Vème République, c'est qu'il veut le faire,
02:13il veut proposer un grand plan, une grande réforme de l'État et de ses dépenses,
02:17donc le budget de l'État mais pas seulement, à un référendum.
02:22On sait très bien que le référendum, ce n'est pas une disposition du Premier Ministre.
02:27C'est la raison pour laquelle il appelle le Président de la République
02:32a organisé ce grand référendum parce qu'il considère, François Bayrou, que...
02:39Qui aurait-il dans ce référendum, pardon Jules Thourez ?
02:41Quand on parle de référendum, on va voter quoi ?
02:43Il pourrait y avoir, alors là justement il y a un débat de constitutionnalisme qui va...
02:46Pour ou contre les impôts ?
02:47Non, vous savez un référendum c'est une question et on ajoute à cela un projet de loi.
02:52Et donc ça pourrait être un projet de loi budgétaire qui comporte, je ne sais pas moi,
02:57des plans sur la dépense publique, des plans sur les dépenses sociales,
03:00tout ce qu'on peut mettre dans la question d'un budget.
03:04Il y a une question de constitution, est-ce que l'article 11 permet aujourd'hui
03:07de bien faire voter par référendum le budget de l'État, c'est-à-dire le PLF et le PLFSS ?
03:13Rien n'est moins sûr au vu de l'article 34 de la constitution,
03:16mais on ne va pas perdre les gens avec ces débats techniques.
03:19Mais en tout cas, c'est quelque chose d'étonnant, de déroutant.
03:23Je pense que ça va faire beaucoup réagir pour la simple et bonne raison déjà
03:27que François Bayrou veut complètement contourner le Parlement.
03:31François Bayrou considère que lors de l'examen...
03:34Absolument, alors que le budget de l'État normalement est une responsabilité
03:38qui incombe aux parlementaires.
03:40Pourquoi il fait ça François Bayrou ?
03:41Parce qu'il considère que lors de l'examen du dernier budget, sous Michel Barnier,
03:45qui a provoqué la chute de Michel Barnier,
03:47les oppositions, et pas seulement, puisqu'on pourrait parler de Laurent Wauquiez,
03:51de Gabriel Attal, qui ont mis des bâtons dans les roues de M. Barnier,
03:56qui d'ailleurs l'ont fait chuter, ont fait la stratégie de l'artichaut.
03:59C'est-à-dire que vous enlevez une feuille petit à petit sur le budget,
04:02et à la fin, les 40 milliards d'économies, il n'y en a plus une seule.
04:05Et bien lui, il trouve que les oppositions et les partis qui sont dans le centre commun
04:09se sont discrédités politiquement, et c'est la raison pour laquelle
04:12il veut soumettre ce grand plan de réformes et de dépenses aux Français.
04:18Non mais c'est une énorme info, ça !
04:20C'est une énorme information, et ça suit une...
04:21Parce que ce serait totalement inédit, cher Jean-Luc Torres.
04:23C'est inédit, ça n'existe pas.
04:24Je vous rappelle quand même que le dernier référendum,
04:27c'est le référendum de 2005,
04:29que la France a ensuite bafoué avec le traité...
04:32On n'a jamais respecté, donc ça pourrait être la même chose aujourd'hui.
04:34Avec le traité de Lisbonne, que ce soit la réponse des Français.
04:36C'est un risque monumental pour François Bayrou.
04:38Non, parce que si jamais on ne respecte pas cette fois-ci la réponse des Français,
04:41je pense que ça ne se passera pas de la même façon.
04:43On est d'accord, c'est un gros risque à prendre.
04:45C'est parfait, mais surtout, on voit que tous les partis politiques aujourd'hui, quasiment,
04:49demandent à ce qu'on fasse des référendums.
04:50Les Français sont à 80-90% favorables à ce qu'on ait des référendums.
04:56Donc François Bayrou, il dit, allons-y !
04:58D'autant plus que, j'ajoute à cela,
05:00que le 31 décembre dernier,
05:02il ne vous a pas échappé qu'il y a un homme
05:04qui a promis, sans le dire,
05:07qu'on allait avoir cette année des référendums sur des sujets très importants,
05:11c'est le Président de la République lui-même.
05:13Donc François Bayrou met Emmanuel Macron face à ses contradictions,
05:17face à ses promesses.
05:18Il avait promis que ça pourrait arriver même avant l'été.
05:21Ça n'arrivera pas avant l'été au vu des délais.
05:22Mais en tout cas, ça a le mérite, non seulement,
05:25de faire quelque chose qui n'a jamais existé
05:28dans l'histoire de la Ve République,
05:29de mettre le Président devant ses responsabilités.
05:32Et surtout, j'ai hâte de voir les réactions
05:35des présidents des groupes parlementaires.
05:36Non, non, mais alors ça, ça va être un pugilat total.
05:38Vous en pensez quoi, Nathan Devers ?
05:40Moi, je suis très favorable au référendum de manière générale.
05:42Parce que le référendum, c'est la seule élection
05:45où le peuple vote, non pas sur des gens,
05:47mais sur des idées.
05:48Quand il y a une élection présidentielle, municipale, législative,
05:51il y a toujours quelque chose d'un peu confus
05:53entre est-ce qu'on vote pour un programme,
05:56est-ce qu'on vote pour un parti,
05:57est-ce qu'on vote pour les qualités individuelles de la personne,
05:59est-ce qu'on vote tout simplement pour son charisme ?
06:01Je rappelle quand même qu'en 2017, Emmanuel Macron,
06:03beaucoup de gens ont voté pour lui
06:04parce qu'il le trouvait beau,
06:05c'est ce que disaient les sondages,
06:06c'est très superficiel.
06:07C'est pas vrai.
06:08Ah oui, oui, oui.
06:08Un des premiers sondages d'Emmanuel Macron...
06:11Il le trouvait beau.
06:12Ah oui, vraiment.
06:12C'est exceptionnel, ça.
06:13Un des premiers sondages sur Emmanuel Macron,