Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Bonsoir Christine, bonsoir à tous.
00:02A la une de l'actualité, le tribunal administratif de Lille a rétabli le contrat liant l'Etat au lycée musulman lillois à Véroès, rempli en 2023.
00:11La préfecture avait détecté des manquements graves aux principes fondamentaux de la République.
00:14La région Hauts-de-France demande à l'Etat de faire appel de cette décision du tribunal.
00:18Elle indique ne pas reprendre les versements du forfait d'externat tant qu'un jugement définitif n'intervient pas dans ce dossier.
00:24Énergie, numérique, infrastructures, tourisme, Emmanuel Macron a annoncé des accords économiques ambitieux avec Madagascar.
00:30Le géant français de l'électricité EDF a signé un accord pour entrer au capital d'un projet de barrage sur l'île estimé à plus de 500 millions d'euros.
00:37Le président malgache Rajolin souhaite que la France s'investisse encore plus, évoquant l'immense potentiel de son territoire.
00:43Et le président palestinien demande au Hamas de rendre les otages encore retenus à Gaza.
00:47Le Hamas a fourni à l'occupation criminelle des prétextes pour commettre ses crimes dans la bande de Gaza, a déclaré Mahmoud Abbas lors d'une réunion à Ramallah.
00:55Des termes chocs.
00:56« C'est moi qui paye le prix, notre peuple en paie le prix, pas Israël. Libérez-les », a-t-il déclaré.
01:00Merci et beaucoup ma chère Morine et au sommaire ce soir, qu'est devenu Lampedusa ?
01:08Alors que le premier déplacement du pape François était sur cette île italienne, nous verrons ce soir comment Giordia Meloni a réussi à diminuer drastiquement le nombre d'arrivées de clandestins par 40 en quelques années.
01:23En attendant les funérailles mondiales du pape samedi, sa dépouille a été installée au sein de la basilique Saint-Pierre, cet important lieu de pèlerinage de catholiques du monde entier.
01:36Pourquoi beaucoup se bousculent pour approcher le pape défunt, croyant ou non ?
01:41Simple coutume vaticane, superstition, acte de foi ?
01:45Samuel Proulevaux, journaliste à famille chrétienne et notre chroniqueur mystère ce soir.
01:50L'affaire Bétarame ressurgit dans un entretien à Paris Match et à Livre Apparaître Demain.
01:57Hélène Perlan, l'une des filles de François Bayrou, révèle avoir été victime à l'âge de 14 ans de violence lors d'un camp d'été organisé par la même congrégation à laquelle appartient l'établissement Notre-Dame de Bétarame.
02:11Elle n'en a jamais parlé à son père, ça me poignarde le cœur, a réagi François Bayrou après les révélations de sa fille.
02:18Que comprendre le regard de Marc Menon ?
02:22On l'a appris ce soir, la Jordanie interdit les activités des frères musulmans et ferme leurs bureaux.
02:29En cause, la confrérie islamiste est accusée, je cite, d'activités de nature à déstabiliser le pays.
02:36Notamment la fabrication et le stockage de roquettes et d'explosifs.
02:40Marine Le Pen rappelle que cette confrérie est inscrite sur la liste des organisations terroristes dans de nombreux pays musulmans.
02:48Qu'attend la France pour interdire les frères musulmans ?
02:51Pour que les politiques s'élèvent contre ces infiltrations, le décryptage de Charlotte Dornelas.
02:56Et puis contre toute attente, le lycée musulman Averroës retrouve son contrat avec l'État.
03:05Après avoir validé la suspension du contrat à deux reprises en référé,
03:10le tribunal administratif de Lille a annulé la décision du préfet de région
03:13et rétablit le contrat du lycée musulman Averroës.
03:17La préfecture lui reprochait des manquements graves aux principes fondamentaux de la République.
03:23Qu'en est-il ?
03:24Aujourd'hui, l'édito de Mathieu Bocoté.
03:28Une heure avec nos mousquetaires pour tout se dire et sans tabou.
03:31Et puis notre invité ce soir est le père Will Conquer, missionnaire au Cambodge.
03:50Nous verrons avec vous ce soir est-ce que la France s'y déchristianisée
03:55n'est pas devenue finalement un pays à évangéliser.
03:58Beaucoup de questions à vous poser, notamment à propos de ce livre que vous avez écrit
04:02sur celui qui devait être canonisé ce week-end, ce jeune de 15 ans, Carlo Acutis.
04:08Vous allez nous en dire quelques mots.
04:10Ça vous va d'assister à toute l'émission ce soir ?
04:12Avec joie.
04:13C'est vrai ?
04:14C'est un plaisir en tout cas de vous recevoir.
04:15Merci.
04:16Un plaisir.
04:16Vous n'avez pas de bague à embrasser ?
04:18Non, je ne sais pas.
04:19Non, non, hier on avait Monseigneur.
04:23Voilà, c'est que pour les évêques.
04:25Non, les cardinaux aussi.
04:26Les cardinaux et le peuple, évidemment.
04:28J'apprends, on apprend tous et on profite justement de cette actualité papale pour
04:33mettre nos pendules à l'heure.
04:34D'abord, on a beaucoup parlé du rapport du pape François aux migrants, rapport marqué
04:39par sa célèbre intervention de Lampedusa, Mathieu Bocoté.
04:43Question, qu'est devenue l'immigration à Lampedusa aujourd'hui ?
04:49En fait, il y a deux manières d'aborder la question de Lampedusa.
04:51Il y a par l'angle François et par l'angle Mélanie.
04:54Et on verra qu'il faut embarrasser ces deux angles pour comprendre de quelle manière
04:57c'était devenu un peu le symbole du mauvais sort fait à l'Europe.
05:02Alors, point de départ, on a été pendant 48 heures et c'est normal, on rappelait les
05:07qualités indéniables du pape François.
05:09D'autant qu'on parlait du plan spirituel.
05:11Dès lors qu'on s'intéresse aux questions plus politiques, notamment ses positions
05:14sur l'immigration, disons que certains points d'interrogation se sont mis à pleuvoir.
05:19Il y en a eu beaucoup, une inverse de points d'interrogation.
05:21Et on s'est rappelé, on a dit plusieurs, on disait que la grande cause humaine de son
05:27pontificat, c'était le climat, mais c'était aussi la migration.
05:30Il s'est voulu, l'homme qui accompagnait ce mouvement en le présentant fondamentalement
05:35de manière positive.
05:36Et l'acte de départ, en quelque sorte, le geste fondateur de François sur l'immigration,
05:41c'est le 8 juillet 2013 à Lampedusa, et où il nous dit que c'est son premier grand
05:45déplacement et c'est un appel à l'accueil, un appel à l'accueil sous le signe d'éthique
05:51qui se veut généreuse, mais qui a été considéré par plusieurs en Europe comme un appel à l'accueil
05:58inconsidéré, ne tenant pas compte de la capacité d'accueil des sociétés devant accueillir.
06:04Donc là, c'était, pour plusieurs, c'est peut-être le début d'un divorce politique,
06:10non pas spirituel, avec lui.
06:12Alors, il s'est présenté un peu comme l'accélérateur de l'immigration, c'est-à-dire qu'il légitimait
06:16le mouvement et en 2015, en 2015 on le sait, la remontée du sud vers le nord s'accélère
06:22avec les événements en Syrie.
06:23Eh bien, encore une fois, le propos est un appel sans cesse reconduit à « ouvrez-vous,
06:28accueillez », et d'autant que c'est presque un devoir à l'échelle de l'histoire pour
06:32l'Europe d'accueillir.
06:32Pourquoi ? Parce que l'Europe, par la colonisation, se serait déployée partout, se serait enrichie
06:38au détriment des peuples du monde et devrait aujourd'hui partager sa richesse en ouvrant
06:42les portes, presque en abolissant les portes, en quelque sorte, pour que les populations
06:46qui arrivent puissent y vivre.
06:47Alors, on comprend le raisonnement, il y avait un grand attachement de la part du pape
06:51François, on le disait souvent, à l'identité des peuples originels, des peuples, par exemple
06:56en Amérique latine, ça le touchait beaucoup, à l'identité des migrants.
06:59Certains considéraient qu'ils n'avaient pas la même attention, n'avaient pas la même
07:02considération pour l'identité des peuples d'Europe, comme si ces identités avaient
07:07moins vocation à s'inscrire dans la continuité historique.
07:11Et de même, on disait qu'il avait le grand souci, et tous le reconnaissent, pour la misère
07:14du monde, la misère du monde le hantait, mais la misère engendrée par l'immigration
07:19massive en Europe, donc les miséreux d'Europe, n'étaient peut-être pas au sommet de ces
07:23préoccupations en la matière.
07:25Alors, une fois que c'est dit, on est avec un pape qui finalement avait une logique,
07:29Eugénie Bassi disait cette semaine, tiers-mondiste.
07:32Laurent Dandrieu a dit qu'on est dans une logique un peu mondialiste.
07:35Donc, de nombreuses critiques se sont faites entendre.
07:38Mais d'autant que la question de l'immigration, justement, n'est pas qu'une question éthique
07:42d'accueil universel sous le signe de la charité chrétienne.
07:45L'immigration est aussi une question éminemment politique.
07:48À partir d'un certain moment, elle peut déstabiliser profondément une société.
07:52Elle peut déstabiliser cette société au point de créer des tensions civiles,
07:56d'engendrer un effondrement des services qu'elle peut offrir, d'avoir une perte d'identité,
08:00de créer des tensions, des violences.
08:01Nous le voyons en Europe, nous le voyons en Amérique du Nord.
08:04Et c'est à ce moment que, parlant de Lampedusa, qui est en Italie, surgit un autre personnage,
08:08Giorgia Meloni, qui, elle, qui a un autre, qui se veut chrétienne.
08:14Il ne faut pas l'oublier.
08:15Qui est ?
08:15Mais qui est chrétienne.
08:16Je ne sais pas si on se veut chrétienne ou on l'est, je n'en sais rien.
08:19Mais elle se veut chrétienne, assurément.
08:21Elle le disait, c'était même un élément d'identité politique chez elle.
08:24Et pour elle, elle a dit un instant, Lampedusa, ça ne doit pas être le symbole inconsidéré de l'accueil.
08:28Ça doit redevenir, en quelque sorte, une frontière.
08:31Parce qu'aujourd'hui, c'est devenu le pont, en fait, qui permet de se rendre vers l'Europe.
08:34Et on était dans un contexte, quand elle a pris la direction des affaires italiennes,
08:39on était dans un contexte, en fait, où l'Italie était la porte d'entrée d'une immigration clandestine,
08:44d'une immigration massive, d'une immigration irrégulière,
08:47portée à la fois par les associations humanitaires, par les passeurs,
08:51et qui déstabilisait l'Italie, mais l'ensemble de l'Europe aussi.
08:55Alors, Giorgia Meloni a dit, il faut que ça cesse.
08:57Il faut que ça cesse.
08:58Nous ne pouvons plus accueillir autant parce que nous en payons tous le prix, finalement.
09:02Et qu'est-ce qu'elle a fait, à l'espace de quelques années?
09:05Elle a voulu refaire.
09:07Vous savez, on a dit, quelquefois, la Méditerranée était devenue un cimetière.
09:09Et c'est évidemment terrible, cette idée.
09:11Mais elle a dit, on va plutôt en faire une frontière.
09:13On va prendre au sérieux cette chose de base
09:15qui consiste à ne pas laisser rentrer les gens qui n'ont pas le droit d'entrer.
09:20Donc, on ne va pas leur laisser, les laisser chacun entrer pour leur demander ensuite de repartir.
09:23On dit, vous ne passerez pas, comme disait Gandalf.
09:28Donc, disant, vous ne passerez pas, qu'est-ce que ça veut dire?
09:30Elle a fait des accords, notamment avec la Tunisie, disant, vous allez défendre la frontière.
09:35Et défendant la frontière, qu'est-ce que ça donne?
09:37Eh bien, on est passé, il y a deux ans, 18 000 migrants qui avaient traversé à 432 depuis le début, depuis janvier.
09:44Il y en aura peut-être plus à la fin de l'année.
09:46Mais ce qui est intéressant, c'est qu'elle a été capable de prouver qu'on peut reconstruire politiquement une frontière.
09:52Elle voulait même, elle est dans la logique du refoulement, finalement.
09:55Le refoulement qu'on autorise en Pologne, mais qu'on ne permet pas aux nations d'Europe occidentale.
09:59Elle a dit, non, nous allons refouler, parce que nous ne pouvons plus accueillir.
10:02Donc, on reprend au sérieux nos frontières.
10:04Il ne faut pas oublier qu'elle avait aussi l'idée qu'elle a plus ou moins appliqué d'un blocus militaire
10:08pour empêcher, encore une fois, l'ensemble des navires de traverser.
10:11Donc, elle a voulu reprendre la fonction régalienne de l'État au sérieux.
10:14C'était la réponse de Georgia au pape François.
10:18Alors, devant Donald Trump, Georgia Meloni s'est réclamée du nationalisme occidental.
10:25Que comprendre de cette formule?
10:26Alors, c'est intéressant, parce qu'en France, le mot nationalisme est très, très mal connoté.
10:30Mais partout ailleurs dans le monde, on le traite plutôt bien.
10:32Alors, à Portaou, c'est comme s'il y avait une forme de honte à l'idée d'avoir une politique
10:35pour défendre sa patrie.
10:36Là, on a quelquefois la fausse distinction.
10:38Le patriotisme, c'est bien.
10:39Le nationalisme, c'est mal.
10:41Mais cette distinction ne tient pas à l'extérieur des frontières de l'Hexagone.
10:44Alors, qu'est-ce que j'entends par là?
10:45Georgia Meloni parle à Trump.
10:47Ce n'est pas la première fois qu'elle utilisait cette formule.
10:49On lui dit, comment définissez-vous votre doctrine?
10:51Elle dit, nationalisme occidental.
10:54Western nationalism.
10:56Qu'est-ce qu'elle entend par là?
10:57Elle veut dire qu'aujourd'hui, l'ensemble des peuples occidentaux,
11:00et pas seulement des peuples européens,
11:02l'ensemble des peuples occidentaux ont une communauté de civilisation aujourd'hui.
11:06Une communauté de civilisation où nous avons en commun un intérêt,
11:09malgré la diversité de nos intérêts économiques, politiques, géopolitiques,
11:13nous avons en commun une chose, nous voulons demeurer, persévérer dans notre être,
11:17continuer historiquement ce que nous sommes comme civilisation.
11:20Nous voulons maîtriser nos frontières, nous voulons conserver nos identités.
11:23Et ce qui est intéressant dans le nationalisme occidental de Meloni,
11:26parce qu'à l'origine, c'est une nationaliste italienne,
11:28c'est qu'elle dit finalement que les deux nationalismes sont indissociables aujourd'hui.
11:31Il faut être nationaliste chez soi, dans le contexte italien.
11:34Je sais qu'en France, le mot n'a pas bonne presse.
11:36Donc disons qu'il faut être patriote chez soi,
11:38mais pour être pleinement patriote chez soi,
11:39il faut aussi l'être au niveau de la communauté de civilisation qui est la nôtre.
11:43Est-ce que c'est l'Europe? Est-ce que c'est l'Europe plus l'Amérique du Nord?
11:45Ça, c'est une question qui traverse aujourd'hui les conservateurs des deux côtés de l'Atlantique.
11:49Mais il y a cette idée qu'on doit se projeter dans la civilisation au sens large.
11:53Et la question, c'est comment traduire ça politiquement?
11:55Est-ce que c'est l'Union européenne qui est capable de mener cette politique de civilisation?
11:59Est-ce qu'elle doit être portée par des nations qui se veulent chacune gardiennes de cet esprit de civilisation?
12:04Est-ce qu'on peut réformer l'Europe pour qu'elle devienne le vecteur de cette politique de civilisation?
12:08Certains le croient.
12:09À droite, au Parlement européen, certains croient qu'il est possible aujourd'hui d'avoir cette politique.
12:13Reste à voir, je suis sceptique.
12:14Mais ce qui est intéressant, c'est que Georgia Meloni invite aujourd'hui à développer ce patriotisme européen,
12:18ce patriotisme de civilisation et, dans cette logique, être capable de stopper les vagues migratoires qui défèrent la répétition.
12:26Le Monde nous apprend que l'Organisation internationale pour les migrants, l'OIM,
12:31propose aux migrants à décourager par le blocage sécuritaire de financer le retour vers leur pays respectif.
12:39Faut-il y voir un tournant?
12:40Il y a eu beaucoup de tournants, mais celui-là peut-être un peu plus.
12:44Parce que là, on est devant l'Organisation internationale des migrations qui dit,
12:49il y a des populations qui se présentent, mais les frontières fonctionnent un peu mieux qu'avant.
12:53Donc, est-ce qu'il ne faut pas permettre aux gens qui ont traversé de retourner chez eux?
12:57Et donc, est-ce qu'on ne doit pas financer le retour de ceux qui ont voulu entrer clandestinement,
13:02sans en avoir le droit, bien évidemment?
13:03Donc, ceux qui ont voulu entrer illégalement dans nos pays,
13:06est-ce qu'on ne doit pas organiser de manière humaniste, évidemment, humanitaire,
13:09avec le sens de la sécurité, de la générosité, leur retour chez eux?
13:13La réponse de l'OIM, c'est un retour volontaire, mais oui, c'est quelquefois nécessaire.
13:19L'Italie, la France, d'autres pays financent aujourd'hui ce retour des populations, un par un,
13:25mais qui n'avaient peut-être pas vocation à traverser la Méditerranée et s'installer.
13:28Et de ce point de vue, il y a une manière de nommer ce retour chez soi.
13:34Certains utiliseraient la formule « remigration ».
13:36Évidemment, je ne l'utilise pas moi-même et Giorgia Meloni ne l'utilise probablement pas,
13:40mais qu'on me propose un autre terme pour décrire cette politique du retour
13:44de ceux qui n'avaient pas vocation à s'installer ici.
13:47Alors, si on voit que ça fonctionne bien en Italie, même s'il passe maintenant par l'Espagne,
13:53mais en France...
13:54Voilà, un chemin a été bloqué, il y en a d'autres qui s'ouvrent.
13:57Donc, c'est pour ça que chaque nation doit voir le sens de ses frontières.
13:59Voilà, vous avez bien posé les choses au niveau européen, effectivement.
14:03Bruno Rotaillot, hier, il a partagé une circulaire au préfet à propos du plan national
14:07de lutte contre le trafic illicite de migrants.
14:10Un plan national qui s'articule autour de plusieurs axes,
14:14dont l'intensification de l'échange de renseignements.
14:17C'est capital, à finalité opérationnelle.
14:20C'est bien de le rappeler, d'en informer.
14:23En tout cas, de voir qu'on avance, politique des petits pas, mais on avance.
14:26Bien sûr, vous avez tout à fait raison.
14:28Jusque-là, tout va bien.
14:29Père Will Conquer.
14:31Si seulement je pouvais réconcilier Mathieu Bocoté avec le pape François,
14:34je dirais seulement que ce que le pape dit au sujet des frontières en Europe
14:37est valide de toutes les frontières.
14:39Donc, ce qui se passe aux frontières, par exemple, du Venezuela, c'est une honte.
14:42Et ça, il faut comprendre que ce n'est pas un message qui s'adresse seulement aux nations européennes.
14:45Quand il parle aux peuples, aux peuples indigènes,
14:46il parle aussi aux peuples indigènes en France.
14:48Ce n'est pas seulement les petits peuples de l'Amazonie.
14:49Il faut se sentir concerné.
14:50Parfois, on a une audition un peu sélective.
14:53Et ça, c'est important.
14:54Je pense que le pape François, quand il est allé visiter les migrants,
14:57qu'il est revenu avec une famille de migrants dans son avion,
14:58qu'est-ce qu'il a fait ?
14:59Il a posé un acte de souveraineté
15:00pour montrer que le pape est le souverain pontif
15:02et qu'il peut prendre, lui, des migrants dans son avion
15:04pour les accompagner et les accueillir chez lui.
15:06Il a demandé, de façon régulière, de façon mesurée,
15:09d'accueillir les gens dans cette situation terrible.
15:12Et c'est ce qu'il a fait lui-même en accueillant des pauvres.
15:13C'est ce qu'a fait le cardinal Holrich
15:15en accueillant des pauvres migrants dans sa maison.
15:17C'est ce qu'a fait ma famille aussi,
15:19en accueillant une famille de migrants.
15:20Mais il a demandé à chaque paroisse d'accueillir une famille.
15:22Donc, c'est une solution proportionnée.
15:25Il faut se diviser, de ne pas tomber dans les statistiques
15:27et de réduire les gens à des chiffres.
15:28Et c'est ça qui fait peur aux populations européennes
15:30quand on voit cette invasion migratoire.
15:32Réponse de Mathieu.
15:33Je connais cette théorie.
15:35Je pense qu'à l'échelle de l'histoire,
15:37chaque individu a sa dignité, c'est évident.
15:40Mais à l'échelle de l'histoire, ce sont des masses qui se déplacent.
15:42À l'échelle de l'histoire, ce sont des populations massives
15:45qui déstabilisent lorsqu'elles arrivent des sociétés d'accueil.
15:47Et manifestement, la capacité d'accueil de nos sociétés est dépassée,
15:50je crois, ce qui ne remet pas en question
15:51la noble intention des uns et des autres
15:53de vouloir aider sous le signe de la charité.
15:55Je vois que Will Conquer, père Will Conquer,
15:58est à l'aise avec nous.
16:00On va continuer l'émission.
16:02Et Samuel, est-ce qu'il est bien lui aussi avec nous ?
16:05Moi, je suis très à l'aise.
16:06À l'aise avec le pape François.
16:09Mais avec Mathieu Bocoté aussi.
16:10Bon, j'espère bien, parce que sinon, il y a un siège éjectable.
16:15Non, je rigole.
16:16Alors, Samuel, dans votre chronique,
16:17vous invitez à prendre aujourd'hui le chemin de Rome,
16:19pour aller vénérer le corps du pape défunt.
16:25Est-ce que ce n'est pas une démarche un peu curieuse,
16:27voire macabre de la part des catholiques ?
16:29On ne comprend pas cette soif de démarche
16:32pour aller voir le pape défunt.
16:35C'est vrai que ça peut paraître curieux,
16:37mais dire adieu à ceux que nous aimons
16:39n'est pas du tout quelque chose de macabre.
16:42Bien au contraire, pensez une minute,
16:45Christine, au drame de ceux,
16:46je reviens d'Ukraine il n'y a pas longtemps,
16:48de ceux qui ont perdu un fils ou un mari sur le front
16:51et qui n'ont jamais pu revoir leur dépouille.
16:54C'est vraiment un drame absolu.
16:56Pensez aussi une minute assez naufragée,
16:59engloutie par les flots
17:00et dont on n'a pas retrouvé le corps
17:01et qui n'ont même pas de place au cimetière.
17:03Comment faire son deuil ?
17:05Nous, pauvres humains, simples humains,
17:08on a besoin de voir, d'approcher,
17:10de toucher même le corps de ceux que nous avons aimés.
17:14Je le dis sans rire parce que c'est un sujet très grave,
17:17mais c'était vrai il y a quelques mois encore
17:19pour ma propre belle-mère.
17:20En fait, je n'aurais pas pu faire mon deuil
17:21si je n'avais pas pu l'accompagner jusqu'au bout
17:23et l'avoir.
17:24Et donc, c'est nécessaire pour faire son deuil.
17:27Et en fait, ça va vous paraître peut-être trop simple.
17:30Ici, les images en direct, si vous le permettez.
17:32C'est des images magnifiques qui sont en direct.
17:34C'est finalement la même chose avec le pape François
17:36parce que le pape François, pape, c'est papa
17:38pour les fidèles, pour les catholiques.
17:41Ce n'est pas plus compliqué que ça.
17:42Et donc, pour plus d'un milliard de catholiques,
17:44c'est le papa.
17:45Et donc, on a besoin, nous, catholiques,
17:48de lui dire adieu dans les jours qui sont présents
17:52d'une manière ou d'une autre.
17:53Déjà, de voir ces images,
17:55c'est déjà une façon de lui dire au revoir.
17:57Alors, j'ai quelques petites questions encore à vous poser.
17:59On marque une pause et puis on revient.
18:00Vous allez me raconter un peu comment se déroule la cérémonie,
18:02mais aussi, est-ce que vous avez déjà vous-même
18:04vénéré le corps d'un pape ?
18:06À vous aussi, peut-être mon père,
18:08on vous posera la question.
18:09On marque une pause, à tout de suite.
18:14Nous avons notre cinquième chroniqueur ce soir,
18:17le père Will Conquer.
18:18Il parle beaucoup pendant la pub.
18:21Ah oui, il est sur les sujets d'actualité.
18:24Il est vraiment...
18:25J'ai beaucoup de questions à vous poser dans un instant.
18:27Merci en tout cas d'être parmi nous.
18:29On continue avec notre chroniqueur mystère,
18:32qui n'est plus mystère,
18:32Samuel Pruveau, de famille chrétienne.
18:35On parlait du pape François et de sa dépouille
18:39qui est ainsi vénéré.
18:43Et voilà, les catholiques qui se battent
18:45pour pouvoir le voir.
18:46Est-ce que vous avez déjà, je cite,
18:49vénéré le corps d'un pape ?
18:51Et qu'est-ce que cela veut dire ?
18:52J'ai fait ça.
18:53Ça peut sembler un petit peu curieux.
18:55Je ne l'ai pas croqué.
18:57Je n'ai pas croqué sa main.
19:00J'espère bien.
19:00C'était il y a un certain temps maintenant.
19:03Il y a déjà 20 ans.
19:04C'était au printemps 2005.
19:06Et c'était le corps de Jean-Paul II.
19:09Mais c'est quelque chose qui m'a marqué.
19:11Je m'en souviens comme si c'était hier.
19:13Ce corps était...
19:15C'est exactement les images que nous voyons là.
19:18Ce corps était exposé à la vénération des fidèles.
19:21Puis Jean-Paul II, on se souvient,
19:22c'est un corps d'athlète au départ.
19:23C'est l'alpiniste et tout.
19:25Et puis, sur la fin de son pontificat,
19:27un corps affaibli, démoli par diverses maladies.
19:30Et là, il avait enfin trouvé le repos.
19:33Alors concrètement, la file des pèlerins,
19:34elle était absolument interminable.
19:36Elle traversait toute la basique.
19:38La basique, c'est grand.
19:39On peut mettre un terrain de foot ou plus.
19:41La place Saint-Pierre, ça c'est très très grand.
19:44Et puis la via de la conciliation.
19:46Et du coup, moi, j'étais parti en fait comme reporter.
19:51Mais j'avais réussi à prendre sous mon bras, protecteur,
19:55de papa aussi, ma fille aînée.
19:57En disant, bon, elle commençait, c'était le début de l'adolescence,
19:59je me suis dit, on va lui trouver quelque chose pour la calmer un petit peu.
20:02J'étais pas sûr que ça marche.
20:04Mais la foule était très très nombreuse.
20:06Elle me disait, papa, on va louper l'avion.
20:07Et en fait, techniquement, elle avait raison, on allait louper l'avion.
20:10Du coup, j'étais obligé de sortir l'arme du journaliste.
20:12Je rappelle un ami qui était franciscain,
20:15et qui va déjà être franciscain,
20:16et qui pouvait ouvrir une porte.
20:17Et on permettait quand même de tricher un peu.
20:20Mais c'était pour le bien.
20:22Du coup, nous arrivons dans la basilique par derrière,
20:26mais avec les valises et tout.
20:27Et puis il dit, papa, etc.
20:29Et de fait, sincèrement, moi-même,
20:30j'ai été saisi par cette atmosphère de gravité, de recueillement.
20:34Et le plus étonnant, c'est qu'elle aussi,
20:36c'est-à-dire que là,
20:37alors je ne sais plus s'il y avait déjà,
20:38il n'y avait pas TikTok à l'époque,
20:39mais elle a lâché tout ce qui était les trucs des appels.
20:42Réseaux sociaux.
20:43Et là, elle s'est vraiment calmée.
20:45Elle a été prise par cette chose toute simple,
20:49c'est de piétiner, de marcher très lentement,
20:51et d'approcher de ce corps.
20:52On reste quelques instants en silence.
20:54Et comme si les gens venaient puiser là,
20:55une sorte d'énergie invisible.
20:57On voyait bien qu'ils puisaient un truc,
20:58et puis ils repartaient,
20:59ils étaient un peu différents.
21:00Et vous, sur place, vous avez senti ça aussi ?
21:03Moi, j'étais ému, mais surtout elle.
21:05Je me suis dit,
21:05wow, il y a quelque chose qui se passe.
21:07C'est comme si elle avait raconté,
21:09peut-être l'homme de sa vie.
21:11D'ailleurs, ça s'est arrivé un peu plus tard.
21:13Mais j'ai eu le sentiment très clairement,
21:15parce qu'elle s'est mise à pleurer
21:16beaucoup, beaucoup dans le taxi,
21:17qui fonçait pour ne pas louper l'avion,
21:19que ce jour-là, en tout cas,
21:20la religion pour elle n'était plus du tout
21:22un truc ringard.
21:24Et donc, elle avait été touchée
21:25par ce geste de vénération.
21:27Et donc, je me suis dit,
21:27si une pré-ado est capable de comprendre ça,
21:29tous les téléspectateurs,
21:31tous ceux qui aiment CNews,
21:33et voire d'autres chaînes,
21:34sont capables de le comprendre aussi.
21:36Et Mathieu Bolle-Côté, évidemment, aussi.
21:37Bien sûr.
21:40On se inquiète à l'idée qu'on puisse
21:41la mettre d'autres chaînes.
21:41Est-ce que le pape n'est donc pas
21:47un défunt comme un autre, finalement ?
21:50Selon ce que vous dites.
21:51Oui.
21:52Justement, en fait, la leçon d'aujourd'hui,
21:55la leçon de Jean-Paul II,
21:56la leçon de Benoît XVI,
21:57c'est justement, en fait,
21:58d'où vient l'émotion ?
21:59Je me suis posé cette question.
22:01C'est justement que, en fait,
22:02c'est un homme comme un autre, le pape.
22:04Ce n'est pas parce qu'il est un homme différent.
22:07C'est un simple mortel, comme vous et moi.
22:09D'ailleurs, Simon-Pierre, le premier des papes,
22:12c'était quand même un modeste pêcheur en Galilée.
22:15Alors, il n'était pas au Québec, mais enfin bon,
22:17je veux dire, au fin fond du Québec, au fin fond de la foule.
22:20Il est mort, même crucifié, la tête en bas,
22:22en confessant le nom de Jésus.
22:24C'était d'ailleurs exactement à l'emplacement
22:26de la basilique actuelle.
22:28Et François, entre nous,
22:29qu'on l'aime un peu, beaucoup ou pas du tout,
22:32en tout cas, on est tous d'accord
22:33que ce n'était pas Superman.
22:34Saint-Pierre lui-même,
22:37il a quand même renié Jésus
22:38au moment le plus pathétique,
22:40au moment de la Passion,
22:41où Jésus attendait vraiment un soutien.
22:43Il a dit, on ne connaît pas.
22:45La grandeur des papes, vraiment,
22:46n'est pas dans l'or et les encens.
22:48Et là, je pense que François a immensément raison.
22:51Elle réside, à mon humble avis,
22:54dans cette simple humanité
22:56qui est traversée par une mission
22:57qui les dépasse complètement.
22:58Du coup, ce que je trouve formidable,
23:02c'est que ces papes,
23:04leur humanité,
23:05suscitent en nous une grande émotion.
23:07Dernière question, rapidement.
23:09Le pape François sera enterré
23:10pendant l'octave de Pâques.
23:12Est-ce que c'est un symbole pour les catholiques ?
23:14Alors, pour nous, c'est un symbole immense
23:16parce que François, il a voulu servir l'Église jusqu'au bout.
23:19Il a voulu être là le jour de Pâques.
23:21Normalement, il devait être dans son lit.
23:22Je pense que ses infirmiers ont dû lui dire
23:23non, non, non, mais il y a été.
23:25Il a été là jusqu'au bout
23:26et jusqu'au jour de la résurrection,
23:27comme s'il avait voulu faire passer l'Église
23:29dans la vie éternelle.
23:32Et ça nous rappelle en fait
23:33ce qui s'est passé,
23:35pour les catholiques,
23:36ça s'est passé vraiment,
23:37ce n'est pas un conte de fées,
23:38à la résurrection,
23:39où on voit que les personnages principaux
23:41dont parlent les évangiles,
23:43Marie-Madeleine, Saint Thomas,
23:45les disciples d'Emmaüs,
23:46à chaque fois, ils se gourent au début
23:47parce qu'ils cherchent Jésus parmi les morts.
23:49Alors, ils ne le trouvent pas
23:50jusqu'au moment où ils comprennent
23:52que Jésus est vivant,
23:53mais il faut quand même que Jésus
23:54vienne jusqu'à eux
23:55et ils ne le reconnaissent pas.
23:56Et à un moment donné,
23:58quand Jésus disparaît,
23:59ils se disent
23:59« Mince, c'était lui, il était vivant ! »
24:01Eh bien, je pense que c'est
24:02ce à quoi nous sommes appelés
24:04ce soir,
24:05avec ce moment de vénération
24:07qui ne va pas durer juste ce soir,
24:08mais jusqu'à samedi,
24:10du corps de notre cher François.
24:12Merci beaucoup pour votre regard,
24:15mon cher Samuel Pruveau.
24:17Merci d'être notre chroniqueur mystère.
24:19Dans un instant,
24:20on parlera avec Charlotte de la Jordanie
24:24qui interdit des frères musulmans,
24:26avec Mathieu Bocoté du lycée Averroes
24:29qui retrouve son contrat lycée musulman
24:31avec l'État contre toute attente
24:34et avec Marc Menon de l'affaire Bétharam.
24:37Aux surprises,
24:38la fille de François Bayrou a été victime.
24:41On en parle dans un instant.
24:43D'abord, notre invité,
24:45le père Will Conquer.
24:46Alors, vous êtes missionnaire au Cambodge,
24:50de passage à Paris.
24:51Vous avez écrit sur la vie de Carlo Acutis,
24:54ce jeune de 15 ans
24:56qui devait être canonisé ce dimanche,
24:58canonisation reportée à cause de la mort du pape.
25:01Carlo Acutis sera le premier adolescent
25:03du 21e siècle à être élevé au rang de saint
25:06dans l'Église catholique.
25:08En quelques mots, déjà,
25:09qui était-il ?
25:11Carlo Acutis,
25:12c'est le premier jeune de ma génération
25:13qui va entrer au ciel.
25:16C'est le premier jeune qui est né en 91,
25:18mort en 2006,
25:19qui a vécu une vie assez ordinaire,
25:21mais qui a, en toute chose,
25:22voulu répondre à l'appel du Seigneur
25:24à devenir saint.
25:25Il nous a montré que c'était possible,
25:27encore aujourd'hui,
25:28avec un téléphone dans la main,
25:29de rentrer au ciel.
25:30Donc, c'est pour cela
25:31que, malgré la simplicité de sa vie,
25:33mais surtout grâce à son immense amour
25:35pour l'Eucharistie,
25:36c'est-à-dire le corps du Christ,
25:37ce sacrement qui nourrit notre vie,
25:39qui nourrit notre âme,
25:40qu'on peut aller au ciel.
25:41Il appelait cette Eucharistie
25:43l'autoroute du ciel,
25:44et c'est cette autoroute
25:45sur laquelle moi aussi,
25:46aujourd'hui, je voudrais voyager.
25:48Et c'est intéressant
25:48parce qu'il y a beaucoup de personnes
25:50qui avaient prévu d'être là
25:52pour la canonisation, effectivement,
25:54et qui seront là
25:55pour la mort du pape.
25:56Beaucoup m'ont appelé,
25:57j'ai des amis qui viennent des Philippines,
25:58de l'île Maurice,
25:59j'ai des amis venus d'Argentine, du Mexique,
26:01et tout le monde se dit
26:01mais est-ce qu'on a bien fait de venir ?
26:03Et je leur dis plus que jamais.
26:04Carlo nous fait un coup de maître.
26:05Il organise la plus grande fête du siècle,
26:08il fait un anniversaire
26:08où il habite tous ses copains.
26:10On annonce des centaines de milliers de personnes,
26:12tout le monde vient,
26:13et lui, au dernier moment,
26:14fait faux bon.
26:15Pour qu'on se rappelle
26:16que cette cérémonie
26:17n'était pas pour sa gloire,
26:18mais celle de Dieu.
26:19C'était sa phrase,
26:20non io ma dio,
26:22non pas moi, mais Dieu.
26:24Et pardon,
26:24mais vous qui avez rencontré
26:25la mère de Carlo Acutis,
26:27Antonia Acutis,
26:28Alors, qu'est-ce qu'il avait de particulier
26:30pour ceux qui nous regardent,
26:31qui nous écoutent,
26:32qui ne connaissent pas ce jeune homme ?
26:34Carlo Acutis, pour moi,
26:35ce qu'il avait de particulier,
26:36c'est qu'il mettait en oeuvre
26:37cette phrase de Mère Thérésa.
26:39Vous savez, Mère Thérésa,
26:40c'est cette sainte,
26:40on ne dit personne n'est Mère Thérésa.
26:42Et c'est vrai que c'est dur
26:42d'être Mère Thérésa,
26:43parce que c'est presque impossible,
26:44elle est extraordinaire.
26:45Carlo, on peut tous être comme lui.
26:47Mère Thérésa, elle disait
26:48il ne s'agit pas de faire de grandes choses,
26:51mais de petites choses
26:51avec un grand amour.
26:52C'est ce que Carlo a fait finalement.
26:54Carlo, c'est un collégien,
26:55un lycéen,
26:56il avait un internet,
26:56il avait un mail,
26:58il avait des copains,
26:58il avait des copines,
26:59il jouait au foot.
26:59Et qu'il avait une leucémie ?
27:01En toute chose,
27:02il a fait le bien.
27:03Et donc,
27:04quand la dernière heure est venue,
27:05que soudainement,
27:06il a été pris par cette leucémie,
27:08eh bien, comme toute sa vie,
27:09il s'était disposé
27:10à répondre à l'appel de Dieu.
27:13Il a pu y répondre avec héroïsme
27:15et offrir toutes ses souffrances
27:16pour le pape, justement,
27:17pour lequel on va prier avec lui
27:19samedi matin.
27:20On aura une veillée
27:21dix samedi soir à Rome
27:22avec les reliques de Carlo.
27:24Dimanche, on aura le jubilé des jeunes
27:25et on va pouvoir,
27:26tous ces jeunes,
27:27par des milliers,
27:28autour de ce vénérable,
27:29ce bienheureux Carlo,
27:30espérer partager le même appel.
27:33Et d'ailleurs,
27:33on apprend que le Vatican
27:34annonce neuf jours d'œil
27:36à compter de samedi.
27:39Question,
27:40vous qui êtes missionnaire,
27:42missionnaire au Cambodge,
27:43lorsque vous voyez la France,
27:46pourquoi vous sauriez ?
27:48Non, c'est pas la même température.
27:50Lorsque vous voyez la France
27:53plutôt déchristianisée,
27:55est-ce que la France
27:56n'a pas besoin de missionnaires
27:58aujourd'hui ?
27:58Est-ce que la France
27:59n'a pas besoin d'être évangélisée
28:01aujourd'hui ?
28:01La France,
28:02elle a besoin de beaucoup
28:03de missionnaires
28:03et elle en a.
28:04On a des missionnaires
28:05extraordinaires.
28:06Moi, j'ai des amis prêtres
28:08qui viennent d'ailleurs,
28:09comme on dit,
28:09des prêtres africains,
28:10des prêtres mexicains,
28:12brésiliens,
28:12qui sont en France
28:12et qui aident énormément.
28:14Mais la France,
28:14elle a encore besoin de donner.
28:16La France,
28:16elle est riche spirituellement.
28:18La France,
28:18la fille aînée de l'Église,
28:19elle a reçu des dons
28:20dans l'histoire
28:21qu'elle peut encore partager
28:22au monde.
28:22Vous savez, par exemple,
28:23la dévotion au Sacré-Cœur,
28:24la dévotion à la Vierge Marie,
28:26la dévotion à l'Eucharistie,
28:27tout ça sont des choses
28:28qui sont magnifiques
28:28et que la France
28:29peut encore donner.
28:30La France,
28:30elle est en train de vivre
28:31un réveil spirituel
28:32qui n'est pas encore présent
28:33dans tout le reste de l'Europe.
28:34On a vu le frate,
28:35le pèlerinage de chrétienté,
28:37des communautés comme Saint-Martin
28:38ou bien comme Saint-Pierre
28:40qui ont des vocations,
28:40c'est magnifique.
28:48Un chrétien qui ne serait plus missionnaire
28:49ne serait plus chrétien
28:50et si la France n'est plus missionnaire,
28:51elle ne sera plus chrétienne.
28:53Dans un instant,
28:54les autres mousquetaires
28:55vous posent aussi
28:56des petites questions
28:57mais quel serait,
28:58selon vous,
28:59le rôle d'un pape aujourd'hui ?
29:03Est-ce qu'un pape aujourd'hui
29:04doit être moderne ?
29:05Est-ce qu'il doit accompagner
29:06les changements de la société ?
29:07Lorsqu'on vous regarde,
29:08on vous sent,
29:09je ne sais pas,
29:09on sent un petit truc
29:10moderne, jeune, dynamique,
29:13si vous permettez,
29:14pardon,
29:15mais est-ce que le pape aujourd'hui,
29:16sur le fond,
29:17il doit aussi accompagner
29:19les changements de la société ?
29:21Le pape,
29:22il est de son temps,
29:23personne ne vit dans la mauvaise époque.
29:24On est né un jour
29:25et c'est dans ce temps-là
29:26qu'on doit répondre
29:27à notre appel à la sainteté.
29:28On doit parler la langue
29:29de nos contemporains
29:30mais on doit rester fidèle
29:31à un évangile
29:32qui nous dépasse
29:32et qui est le même
29:33depuis 2000 ans.
29:34Il y a 2000 ans,
29:35les premiers apôtres
29:36ont écrit un truc
29:37qui s'appelle
29:37la tradition apostolique
29:38dans laquelle on décrit
29:39les qualités d'un évêque,
29:41les qualités aussi d'un évêque
29:42dont d'un pape
29:43qui est un évêque
29:43et c'est intéressant de voir
29:44quand on lit ça,
29:47ces qualités de vertu,
29:48ces qualités de disponibilité
29:49à l'Esprit Saint,
29:50ces qualités de communion
29:52parce que c'est un homme
29:53de communion
29:53et aussi ce dévouement
29:56pour le salut des âmes.
29:58Ça, c'est vraiment important,
29:58ça ne change pas.
29:59Alors, est-ce qu'aujourd'hui
30:00on doit changer ?
30:01On doit passer de Yahoo
30:02à Google ?
30:04Est-ce qu'on doit passer
30:04de Twitter à X ?
30:06Je ne sais pas mais en tout cas...
30:07Ou bien du célibat au mariage ?
30:09Ça, je veux dire,
30:10c'est un changement
30:11qui n'a pas forcément
30:12besoin d'être fait.
30:13Si vous voulez être prêtre
30:14et vous mariez,
30:14vous devez devenir prêtre
30:15grec catholique.
30:16Il n'y a pas de problème.
30:17Si vous voulez être prêtre
30:17catholique romain,
30:18ce n'est pas dans le package.
30:19Mais il y a la possibilité.
30:21Vous voulez être prêtre
30:21et vous mariez,
30:22vous devenez prêtre
30:23grec catholique.
30:23J'ai été au séminaire à Rome
30:25avec des grecs catholiques
30:26qui sont mariés.
30:27Ce n'est pas un péché,
30:28c'est accepté par l'Église.
30:29C'est un faux débat.
30:31Charlotte Dornelas.
30:33Justement,
30:33quand on parle
30:34de l'adaptation
30:35de l'Église au monde,
30:36il y a beaucoup de gens
30:37qui aimeraient que l'Église
30:37les rejoigne finalement aujourd'hui.
30:40Quelle est pour vous
30:40la meilleure réponse
30:43à apporter à des gens
30:44qui, sincèrement,
30:46pensent que l'Église
30:46ne comprend rien
30:47à leur vie aujourd'hui ?
30:49Je pense que
30:50les meilleures réponses
30:50qu'on ait pu donner,
30:51ce n'était pas François.
30:52Je suis touché
30:53par le point
30:54que François a pu toucher
30:57des gens loin de l'Église.
30:59On dit souvent
30:59qu'il a mal montré son amour
31:01ou peut-être
31:01pas bien montré son amour
31:03aux fidèles catholiques
31:04et bien montré à l'extérieur
31:06cette proximité de l'Église.
31:08C'est vrai que c'était remarquable
31:09que beaucoup de gens
31:09sont touchés.
31:10Est-ce que ça va les aider
31:11dans une démarche de conversion
31:12de vraiment rencontrer le Seigneur ?
31:13Je l'espère.
31:14Mais je pense que le pape,
31:15et c'est pour ça
31:16qu'il faut prier
31:16pour le prochain pape,
31:17pour qu'il puisse encore aujourd'hui
31:18nous pousser
31:19dans cette dynamique missionnaire
31:20à rejoindre nos contemporains.
31:23Mathieu.
31:23Alors, vous dites
31:24qu'il y a un réveil en France
31:25aujourd'hui,
31:26un réveil spirituel,
31:27un réveil catholique
31:27en quelque sorte,
31:28mais à moins que je ne me trompe,
31:30ce réveil se fait davantage
31:32du côté des catholiques
31:32de tradition
31:33que du côté des catholiques
31:34qui considèrent que Vatican II
31:36est le point culminant
31:36de l'histoire de l'Église.
31:38Alors, il y a différents lieux
31:42périnages du pape François.
31:43Là, c'est un traditionnalisme
31:44du Sud,
31:45c'est-à-dire que c'est les processions,
31:46c'est la foi populaire
31:47et c'est magnifique.
31:48Il y a des lieux de tradition locaux
31:50et il y a aussi des lieux,
31:51on va dire,
31:51plutôt charismatiques.
31:53Mais la foi populaire
31:53qui est un peu méprisée
31:54en Europe quand même
31:55depuis 50 ans ?
31:56La foi populaire ?
31:57Il l'a été.
31:58Je pense que le pape François
31:59a été insistant
32:01dans son désir
32:02de redonner sa valeur
32:03à cette popularité,
32:04à ses chapelets,
32:05à ses processions.
32:08Charlotte, elle était à Sartène,
32:09je crois, en l'an dernier
32:10pour le caténage.
32:12Et c'est génial
32:12de voir
32:13que ces traditions,
32:16elles sont populaires
32:17et elles attirent à la foi.
32:20Moi, elles m'attirent à la foi.
32:21Moi, personnellement,
32:22je ne suis pas tradi,
32:23je ne suis pas progressif,
32:23je ne suis pas charismatique.
32:25J'essaie d'être catholique
32:26et c'est ce que je pense
32:27que le pape François
32:27nous porte à être.
32:28Le pape François,
32:29il est en soutane,
32:30ça fait de lui un tradi.
32:31Le pape François,
32:32il célèbre la messe,
32:32ça fait de lui un tradi.
32:33Le pape François,
32:34il demande à ce qu'on mette
32:35les mains sur lui
32:35pour prier pour lui,
32:36ça fait de lui un charismatique.
32:37Non, c'est un catholique.
32:38Je pense que c'est des divisions
32:39qui n'existent pas
32:40dans le corps de l'Église
32:40que le monde devrait nous imposer
32:41et auxquelles on doit
32:42absolument résister.
32:43Dans le prolongement
32:44de la question de Mathieu
32:45avant la question de Marc,
32:48est-ce qu'on n'assiste pas
32:50justement à un réveil
32:52de catholiques,
32:54on va dire identitaires,
32:55aujourd'hui en France ?
32:57On voit ça et ça inquiète.
33:00Je sais que par exemple
33:00la Bérafraie...
33:01T'inquiète ou c'est bien ?
33:02La Bérafraie divise
33:04chez certains qui voient
33:05d'un mauvais oeil
33:06ce renouveau.
33:07Sa popularité
33:08est impressionnante
33:09sur les réseaux
33:09et le nombre de jeunes
33:11qui le suivent,
33:11qui le rejoignent
33:12au pèlerinage de chrétienté,
33:13c'est impressionnant.
33:15Mais pour moi,
33:15ce n'est pas négatif
33:16si la destination
33:18c'est le Christ.
33:18C'est ça.
33:19Si la destination
33:19c'est Charles Martel,
33:21ce n'est pas bon.
33:22Mais je préférerais
33:23qu'on ait la Bérafraie
33:24au Charles Martel.
33:25Mais Charles Martel,
33:26ce n'est pas si mal.
33:27Mais je ne pense pas
33:28que ce soit la solution
33:29pour l'Europe aujourd'hui.
33:30Je pense qu'il ne faut jamais
33:30décider la guerre.
33:31Je pense qu'on est appelé
33:32des instruments de paix
33:33comme Saint-François d'Assise
33:34et je suis heureux
33:35qu'aujourd'hui
33:35ce message soit porté
33:36et que des personnes
33:38peut-être inquiètes
33:39par leur perte d'identité
33:40se retrouvent dans certains prêtres
33:41qui les accompagnent
33:42et je remercie ces prêtres
33:43qui sont là pour eux,
33:43les prêtres qui accompagnent
33:44les processions,
33:45les prêtres qui accompagnent
33:46les Itans,
33:47les gens du voyage
33:48qui sont des communautés.
33:49Moi, personnellement,
33:49je suis très proche
33:50des peuples,
33:51par exemple, cambodgiens
33:52et je suis très proche
33:53de leur identité nationale.
33:54J'apprends la langue Khmer,
33:55je m'intéresse à leur tradition
33:56et je pense que ça fait partie
33:57de l'incarnation
33:58et je pense qu'aujourd'hui
33:59tous les prêtres
33:59devraient faire attention à ça
34:01sans tomber dans les dérives politiciennes
34:03qui sont dommages
34:03et qui sont inutiles
34:04et dommageables à la fois.
34:06Marc Menon.
34:06Néanmoins.
34:08Vous portez par exemple
34:09cette tenue.
34:10Vous dites
34:11je ne suis pas tradi
34:12mais une personne
34:14qui vous voit de l'extérieur
34:15de façon schématique
34:17aussitôt dit
34:18voilà, c'est un curé
34:20à l'ancienne,
34:21c'est quelqu'un
34:22avec lequel...
34:22il y a presque une distance
34:24qui se crée automatiquement
34:25et lorsque vous rencontrez
34:27par exemple
34:28un jeune
34:28qui se veut musulman
34:30est-ce que le fait
34:31de porter cette soutane
34:32ça n'empêche pas
34:33s'il est lui-même
34:34dans une foi
34:35un peu
34:35zirulente
34:37ou disons prononcée
34:38ça n'empêche pas
34:39le contact ?
34:40Quand il y a
34:41une confrontation
34:42il y a une rencontre
34:43donc la soutane
34:43elle permet une rencontre
34:44si je suis incognito
34:46personne ne me parle
34:46dans le train
34:47ce matin j'étais
34:47à Charles de Gaulle
34:48quelqu'un m'a approché
34:49il m'a dit
34:49mon père
34:50vous allez où ?
34:50il n'était pas très croyant
34:52je ne sais pas trop
34:52mais il m'a offert le taxi
34:53on a pris le taxi ensemble
34:54dans le taxi
34:55on a parlé avec
34:56le chauffeur du taxi
34:56qui était musulman
34:57et lui du pape
34:58et tout ça
34:58et ça a été le lieu
34:59d'une discussion
35:00il y a plusieurs prêtres
35:01qui ont témoigné de ça
35:01du fait que le port
35:02de la soutane
35:02est un lieu de rencontre
35:03en fait
35:04aujourd'hui
35:04la soutane
35:05elle a été enlevée
35:05pour des raisons pastorales
35:06dans les années 60
35:07et elle est remise
35:08pour les mêmes raisons
35:08qui sont pastorales
35:09c'est-à-dire qu'on doit
35:10être des pasteurs
35:12et il faut pouvoir
35:13accompagner ce peuple
35:13et aujourd'hui
35:14les signes sont importants
35:15les symboles sont importants
35:17vous faites regarder
35:18sur les réseaux
35:18on est identifiable
35:20et effectivement
35:21je pense que c'est un outil
35:22qui est utile pour la mission
35:23c'est pas un absolu
35:24mais c'est un bel outil
35:25pour la mission
35:25une question subsidiaire
35:27un impi comme moi
35:28qu'est-ce que vous dites ?
35:29que Dieu l'aime
35:30que Dieu l'aime
35:31mais dernière question
35:34peut-être pour rebondir
35:35sur la soutane
35:36c'est intéressant
35:36parce qu'on a vu
35:38des prêtres quitter
35:39cet habit religieux
35:40au moment de Vatican II
35:42pour se fondre
35:43un peu au milieu du peuple
35:44et c'était une erreur
35:45selon vous ?
35:47je ne pense pas
35:48je ne suis pas là
35:49pour juger mes grands-parents
35:50mes grands-oncles
35:51vous savez moi
35:51j'ai été en mission
35:52je suis arrivé avec un prêtre
35:53qui s'appelle
35:53père François Ponchot
35:54qui est arrivé en mission
35:55en soutane
35:56et qui est partissant
35:57mais ensuite
35:58il a été le témoin
35:59des crimes des Khmer Rouges
36:02il a réveillé le monde
36:04à ses horreurs
36:04et il a été prophète
36:05à sa façon
36:06et c'est assez remarquable
36:07il a été enterré
36:09au début de cette année
36:10après avoir donné sa vie
36:11pour les gens
36:12et moi tout ce que je peux
36:13me souhaiter
36:13c'est cette même fidélité
36:14j'aimerais la voir
36:15comme le pape François
36:16qui jusqu'à son dernier souffle
36:17a porté sa soutane
36:19et il a donné sa vie
36:21pour ses fidèles
36:23pour ses enfants
36:24pour ses personnes
36:25pour le peuple de Dieu
36:26et le pape François
36:27justement
36:27il n'a pas porté sa soutane
36:28deux jours avant sa mort
36:30pour nous rappeler
36:30que la soutane
36:31n'est pas une sorte
36:32de cap magique
36:33de Harry Potter
36:34mais un habit de service
36:36et quand il n'avait plus
36:37les forces de servir
36:37il est allé prier
36:38sans sa soutane
36:39et c'était un symbole
36:40magnifique pour nous tous
36:41restez avec nous
36:42jusqu'à la fin de l'émission
36:44puisqu'on a des sujets forts
36:45ce soir
36:46dans le reste de l'actualité
36:47et réfléchissez
36:48à trois petits mots
36:49de conclusion
36:50dans un instant
36:51d'abord le sujet
36:53merci encore
36:53d'être avec nous
36:54le sujet de Marc Menand
36:57l'affaire Bétaram
36:59mais Marc
37:00arrêtez de draguer
37:00le prêtre
37:01je vous en prie
37:02vous faites des sourires
37:03nous sommes dans l'œcuménisme
37:05non mais je vous en prie
37:06un peu de tenue
37:08je sais bien
37:09qu'il vous trouble
37:09mais quand même
37:10je sais que vous avez
37:11envie d'être catholique
37:12mais bon
37:13envie d'être dans l'amour
37:15Marc
37:18l'affaire Bétaram
37:20ressurgit ce soir
37:21dans un entretien
37:22à Paris Match
37:23un livre à paraître
37:24demain
37:25on apprend
37:26que Hélène Perlan
37:27l'une des filles
37:28de François Bayrou
37:29déclare avoir été
37:31victime à l'âge
37:32de 14 ans
37:33de violence
37:33lors d'un camp d'été
37:35organisé
37:36par la même
37:37congrégation
37:38à laquelle appartient
37:39l'établissement
37:40Notre-Dame
37:41de Bétaram
37:42qu'apprent-on ce soir ?
37:44Alors d'abord
37:44c'est une interview
37:45formidable
37:46et qui touche au cœur
37:48qui bouleverse
37:49et qui nous place
37:51dans cette situation
37:52d'une jeune adolescente
37:54qui a 14 ans
37:56alors apparemment
37:57elle n'est pas toujours
37:58très disciplinée
37:59il semblerait
38:00qu'on lui reproche
38:01d'avoir perturbé
38:02la communion
38:03l'année précédente
38:05au fait
38:06que se passe-t-il
38:07elle est en vacances
38:08donc elle arrive
38:09avec son sac de couchage
38:10comme ses camarades
38:11ils sont une quarantaine
38:13et au moment
38:13où elle pose
38:14le sac de couchage
38:15il y a le curé
38:16qui s'appelle
38:17le père
38:18Lartiguet
38:18qui la saisit
38:20par les cheveux
38:20qui la jette à terre
38:21qui lui donne
38:22des coups de pied
38:22des coups de poing
38:24et elle est là
38:24elle souffre
38:25elle est dans la douleur
38:26la plus totale
38:27elle reste prostrée
38:29elle ne dit pas un mot
38:31et la nuit
38:32elle le confie
38:33dans cette interview
38:34elle est tellement humiliée
38:37qu'elle se fait sur elle
38:39comme on dit
38:40et cet enfant
38:42restera
38:43dans ce silence
38:45pendant plus de 30 ans
38:47lorsque Alain Ecker
38:51a commencé
38:52à parler
38:53et à essayer
38:54de recueillir
38:55tous les témoignages
38:56qui ont valu
38:58cette affaire
38:58à la une
38:59de tous les journaux
39:00l'auteur du livre
39:01voilà l'auteur du livre
39:02elle a pris contact
39:03avec lui
39:04au mois de janvier
39:05pour lui dire
39:06voilà
39:06voilà ce que j'ai vécu
39:08et ça a un peu troublé
39:11si j'ai bien compris
39:12Alain Ecker
39:12parce qu'il était persuadé
39:14que le premier ministre
39:17au moment des faits
39:19avait eu abattoirement
39:20des échos
39:21sur ce qui se déroulait
39:23elle dit
39:24je suis certaine
39:26je pourrais jurer
39:27que jamais mon père
39:29n'a pu savoir cela
39:31alors on va essayer
39:32de savoir
39:33ou d'extrapoler
39:35pourquoi
39:35effectivement
39:36autant de gens
39:38se seraient
39:39enfermés
39:40volontairement
39:41alors que l'information
39:43serait venue
39:44à leurs oreilles
39:45et déjà
39:46pourquoi
39:46les enfants
39:47entre eux
39:48les témoignages
39:49sont tellement nombreux
39:50il y en a plus de 200
39:51pourquoi
39:53pourquoi il n'y a pas eu
39:54entre eux
39:55à un moment donné
39:55une sorte de levée
39:57il faut
39:58essayer
40:00d'imaginer
40:01des enfants
40:02qui sont
40:02dans un établissement
40:04où les parents
40:05leur ont demandé
40:06de se placer
40:08dans un désir
40:09d'éducation
40:10qui leur permettrait
40:12de tenir
40:13je dirais
40:14un rôle
40:14de respectabilité
40:16un rôle
40:17de déploiement
40:18de leur propre qualité
40:19c'est un établissement
40:21recommandé
40:22un établissement
40:24recommandable
40:25on fait éventuellement
40:26des sacrifices
40:27pour que le petit
40:28soit placé
40:29dans cette école
40:30donc quand vous comportez
40:32mais mal
40:33ou que soudain
40:33un curé
40:34vous tombe dessus
40:35vous frappe
40:36la première chose
40:38qui vous vient à l'esprit
40:39c'est que vous êtes
40:40rendu coupable
40:41de quelque chose
40:42on ne peut pas
40:43être victime
40:44comme ça
40:44d'une colère
40:45qui ne serait pas
40:46justifiée
40:47et le curé
40:47d'ailleurs
40:48le jour où
40:48il la frappe
40:49soudain
40:50il lui dit
40:51t'es la fille
40:53de Bérou
40:54tu es insolente
40:56comme ton père
40:57j'espère que ça va
40:58faire cesser
40:58ton sourire
40:59vous vous rendez compte ?
41:01alors cette pauvre gamine
41:02elle ne dit rien
41:03mais ses camarades
41:04non plus
41:04on n'ose à peine
41:06susurrer
41:07pourquoi ?
41:09parce que
41:10comment pourrait-on
41:11appeler les parents
41:12et même entre soi
41:13le coupable
41:15c'est celui
41:16qui subit
41:17c'est l'horreur
41:19absolue
41:20ça c'est
41:21c'est le premier
41:21élément
41:22alors quand elle appelle
41:23son père
41:25ou que son père
41:27l'appelle
41:27parce qu'il se trouve
41:28qu'il a écho
41:29qu'elle
41:30tient son témoignage
41:32dans le livre
41:33à paraître
41:33et c'est le canard
41:34enchaîné
41:35qui révèle
41:36qu'apparemment
41:36il savait
41:37et alors
41:38il lui dit
41:39c'est vrai
41:40c'est vrai
41:42qu'il ne savait pas
41:44non c'est vrai
41:45ce qui s'est passé
41:46elle ne répond pas
41:48tu dis quoi
41:49j'ai un peu la trouille
41:51tu me dénonces
41:53alors là
41:53on pourrait être perturbé
41:55c'est-à-dire qu'il pense
41:56d'abord à lui
41:57plutôt que
41:58mais qu'est-ce qui s'est passé
41:59mais on ne va pas juger
42:01chacun
42:02est dans
42:03dans sa petite bulle
42:04mais ce qui est extraordinaire
42:05c'est que
42:06elle lui dit
42:07je ne te réponds pas
42:09tu verras
42:09il lui dit
42:10je te suivrai
42:11je suis certain
42:12que je peux avoir confiance
42:14en toi
42:15et dans tout ça
42:15ce qui ressort
42:16et bien c'est que
42:18oui
42:19quand on a la chance
42:20de pouvoir aller
42:21dans un tel établissement
42:22qu'on est à côté
42:24de Lourdes
42:25c'est ce qu'elle précise
42:26dans l'interview
42:27il y a quelque chose
42:28de puissant
42:29on ne peut pas être
42:30du côté de l'église
42:31et être victime
42:32de ce que les autres
42:33ont à subir
42:34non c'est exemplaire
42:35l'église
42:36sinon
42:36c'est presque condamner Dieu
42:38et chacun
42:39s'enferme
42:40dans sa certitude
42:41les parents eux-mêmes
42:43s'ils le savaient
42:44ils ne pourraient pas
42:45y croire
42:45d'ailleurs
42:45il y a un curé
42:46qui finit par être
42:48écarté de cette école
42:50parce que
42:50les faits sont avérés
42:51de viol
42:52il est à Rome
42:54mais personne
42:55le jour de son enterrement
42:57toutes les familles
42:58sont là
42:58il y a un déni
42:59ce n'est pas possible
43:01sinon ça allait
43:02contre nos convictions
43:03et puis ça allait contre aussi
43:05le fait qu'on a choisi
43:06ces établissements-là
43:07pour être en lutte
43:08contre qui ?
43:09contre François Stolteau
43:10contre la nouvelle pédagogie
43:13celle où on est là
43:13dans le tutoiement
43:14où il n'y a plus
43:15le respect de l'autorité
43:16où les gosses
43:17ont toujours raison
43:18et ça serait ça
43:19la bonne méthode
43:20cette méthode
43:22qui représente
43:22la perversion
43:23alors on se dit non
43:25et voilà ce qui explique
43:26sans doute
43:27ce silence général
43:29On va écouter la réaction
43:31de François Bayrou
43:32qui a découvert
43:33aujourd'hui
43:35enfin là
43:36à la sortie du livre
43:37le fait que sa fille
43:38ait été victime
43:39En tant que père de famille
43:42ça me poignarde le cœur
43:45même si c'est
43:49une affaire très ancienne
43:52puisqu'il y a
43:54je ne sais pas
43:5435 ans
43:55quelque chose comme ça
43:56mais qu'on ne l'ait pas su
44:01et que des dérives
44:04de cet ordre
44:05aient eu lieu
44:06pour moi
44:07c'est presque insupportable
44:10Mon cher père
44:13je vous prends
44:13un peu comme ça
44:14sur le vif
44:14mais comment
44:15j'ai vu que vous
44:16vous étiez très attentif
44:18à la chronique de Marc Menon
44:19qu'est-ce que ça vous évoque
44:20comment vous réagissez
44:21Pour moi c'est extrêmement douloureux
44:23d'entendre ces histoires
44:24je vous dis la vérité
44:25c'est insupportable
44:27et j'espère que pour ma génération
44:29ça va être un appel
44:30à une intolérance
44:32vis-à-vis de ces abus
44:34c'est-à-dire
44:35il faut qu'on soit
44:36des chrétiens
44:37du vol de Pennsylvanie
44:38qui
44:39au premier terroriste
44:40qui se lève
44:41se lève aussi
44:41pour l'abattre
44:43et pour moi
44:44il faut aujourd'hui
44:45qu'il y ait un appel
44:46au courage
44:46pour qu'on puisse dénoncer
44:47tous ceux qui ont été
44:49des responsables d'abus
44:50qu'il n'y ait pas
44:51d'omerta
44:52et il faut y penser
44:54parce que nous sommes
44:55moi je suis missionnaire
44:56en Asie
44:57où c'est particulièrement difficile
44:58la situation des enfants
44:59on n'a pas eu
45:00ce déballage
45:01qu'on a eu en Europe
45:02et donc
45:03les situations
45:04comme ça
45:05peut-être sont nombreuses
45:06et j'invite vraiment
45:06à ce qu'on se rende compte
45:08de la chance
45:08qu'on a de cette prise de conscience
45:09de cette fragilité
45:10de l'enfance
45:11et de tout ce qu'elle a de précieux
45:13qu'il faut protéger
45:13et donc
45:14c'est difficile
45:16je vous ai senti
45:17très très très ému
45:19Charlotte Dornelas
45:22tout autre chose
45:23nous avons appris
45:24il y a quelques heures
45:25que la Jordanie
45:26venait d'interdire
45:28les frères musulmans
45:29d'où vient cette décision
45:31et pourquoi ?
45:32alors c'est pas une histoire nouvelle
45:33entre les frères musulmans
45:34et le pouvoir
45:35jordanien
45:36ça fait quelques années
45:37que ça dure maintenant
45:38en fait ça a commencé
45:39de manière un peu officielle
45:40au moment des printemps arabes
45:41les frères musulmans
45:42avaient appelé à manifester
45:43au sein des printemps arabes
45:45et donc évidemment
45:46ça n'avait pas plu
45:47au gouvernement en place
45:48et depuis
45:49il y a de multiples accusations
45:51qui ont eu lieu
45:53contre les frères musulmans
45:54et vous allez voir
45:55ça s'inscrit là-dedans
45:56simplement la seule chose
45:57c'est que évidemment
45:57quand un pays
45:58comme la Jordanie
45:59interdit les frères musulmans
46:01on comprend que la lutte
46:02contre cette organisation
46:03et la manière
46:04dont elle conçoit
46:04la société
46:05et le rapport à la politique
46:07ne relève pas exactement
46:07de l'islamophobie
46:08sauf à considérer
46:09quelque chose
46:10d'assez original
46:11concernant le gouvernement
46:11jordanien
46:13donc si déjà
46:14on pouvait
46:14voir dans cette décision
46:17une possibilité
46:17de recommencer
46:18à se parler calmement
46:19sans s'insulter
46:20les uns les autres
46:20ce serait déjà
46:22une bonne nouvelle
46:23à importer ici
46:24alors la plus haute juridiction
46:26du pays
46:26à cour de cassation
46:27également en Jordanie
46:28avait déjà décidé
46:30de dissoudre
46:31le groupe
46:31des frères musulmans
46:32en 2020
46:33et les frères musulmans
46:35les avaient
46:36enfin avaient fait appel
46:37de cette décision
46:38et surtout
46:39n'avaient pas suivi
46:40la décision de justice
46:41en raison de la passivité
46:43des autorités politiques
46:44donc il y avait eu
46:45cette opposition
46:45il y avait une bataille
46:46juridique extrêmement longue
46:48la cour de cassation
46:48les avait interdits
46:49simplement les frères musulmans
46:51qui sont une autorité
46:52une organisation déclarée
46:54en Jordanie
46:54avaient refusé
46:56d'appliquer la décision
46:57pourquoi ?
46:57parce que l'influence
46:59des frères musulmans
47:00en Jordanie
47:01est immense
47:02elle passe dans les syndicats
47:03dans les associations
47:04dans les organisations
47:05non gouvernementales
47:06et que donc le pouvoir
47:07en place
47:09n'a pas cherché
47:09vraiment à appliquer
47:10cette interdiction
47:11à l'époque
47:12d'autant que l'aile politique
47:14des frères musulmans
47:15qui s'appelle
47:16le front d'action islamique
47:17au terme de quelques scissions
47:19en interne
47:20est devenu
47:21en septembre dernier
47:22le premier parti
47:23au parlement jordanien
47:24et ils ont désormais
47:2531 sièges sur 138
47:26vous voyez
47:27une forte assise populaire
47:29des frères musulmans
47:30en Jordanie
47:30qui a évidemment
47:31appelé le gouvernement
47:32à la prudence
47:33dans sa manière
47:34de gérer
47:35les frères musulmans
47:36donc cette bataille
47:37c'est une bataille
47:38de courant
47:38évidemment
47:39au sein de l'islam
47:40mais surtout
47:41dans la conception politique
47:42dans l'implication
47:44on va dire
47:44dans la vie politique
47:45des préceptes musulmans
47:49en l'occurrence
47:49et là encore une fois
47:51ce serait bien
47:51que tout le monde
47:52regarde de près
47:52les décisions
47:53et les affrontements
47:54qu'il y a au sein
47:54des pays musulmans
47:55dans la manière
47:56de concevoir
47:56la place de la religion
47:58en politique
47:58pour comprendre
47:59que ce sont des débats
48:00légitimes
48:01évidemment
48:03ensuite
48:04il y a
48:05la jeunesse
48:07de cette nouvelle décision
48:08qui a été prise
48:09aujourd'hui même
48:09date du 15 avril dernier
48:12les services de renseignement
48:13jordanien
48:13avaient annoncé
48:14l'arrestation
48:14de 16 personnes
48:15cette fois-ci
48:16directement
48:16pour terrorisme
48:18les accusant
48:18de posséder
48:19et de fabriquer
48:20des armes
48:20telles que des roquettes
48:21en l'occurrence
48:22ils avaient attrapé
48:23des roquettes
48:24et donc la Jordanie
48:25a expliqué
48:25qu'elle l'interdisait
48:26à nouveau
48:27finalement
48:27mais là
48:28cette fois-ci
48:28sur le terrain politique
48:29toute activité
48:31des frères musulmans
48:32leurs bureaux
48:32sont fermés
48:33dans tout le royaume
48:34et le ministre
48:35de l'intérieur
48:36a accusé
48:37le mouvement
48:38de déstabiliser
48:40la Jordanie
48:40notamment par la création
48:42et la dotation
48:43d'armes
48:43et il s'est servi
48:44de la décision
48:44de justice antérieure
48:45pour justifier
48:46sa décision
48:47puisqu'il a affirmé
48:48qu'il fallait
48:48je le cite
48:49confisquer les actifs
48:50du groupe
48:51conformément aux décisions
48:52judiciaires en la matière
48:53interdire la promotion
48:54des idées du groupe
48:55sous peine de poursuite
48:56et considérer
48:57l'adhésion à ce groupe
48:58comme un acte interdit
48:59alors les membres
49:01de la confrérie
49:01a-t-il encore accusé
49:03au père dans l'ombre
49:03et se livrent
49:05à des activités
49:06susceptibles
49:06de porter atteinte
49:07à la stabilité
49:08et à la sécurité
49:09vous savez
49:09c'est des accusations
49:10dont il faut se méfier
49:10mais donc c'est pour ça
49:11que j'ai fait toute la genèse
49:12évidemment de cette opposition
49:14et il faut noter
49:16que les frères musulmans
49:17puisque c'est une organisation
49:18officielle en Jordanie
49:19ont dénié toute connaissance
49:20de cette affaire
49:21la fabrication
49:22des armes
49:23et ils ont renvoyé
49:25à des actions individuelles
49:26en soutien
49:27je les cite encore
49:27à la résistance
49:28palestinienne
49:29alors l'organisation
49:31des frères musulmans
49:31est considérée
49:32comme terroriste
49:33par plusieurs pays
49:34l'Egypte
49:34l'Arabie Saoudite
49:36la Russie
49:36les Émirats Arabes Unis
49:37l'Autriche
49:38en France
49:39Charlotte Dornela
49:40certains réclament
49:41cette interdiction
49:42comme Marine Le Pen
49:43par exemple
49:44est-ce que c'est faisable
49:45en France ?
49:46ce qui est sûr
49:47c'est que j'ai moins
49:47la passion des dissolutions
49:48et des interdictions
49:49que le ministère de l'Intérieur
49:50depuis quelques années
49:51je le note
49:52mais simplement
49:53parce que ça se fait
49:54pour des prétextes
49:54plus ou moins cohérents
49:55et avec des accusations
49:56dans lesquelles on pourrait
49:57fourrer à peu près
49:58la moitié de l'humanité
49:59en général
50:00mais force est de reconnaître
50:01en tout cas
50:02que la France sait le faire
50:03elle sait dissoudre
50:04elle sait interdire
50:05sans se soucier
50:06que les gens soient
50:07encore porteurs des idées
50:08après la dissolution
50:09on l'a vu pour de multiples groupes
50:11et quand arrive la question
50:12des frères musulmans
50:13on explique que tout est
50:14beaucoup plus compliqué que ça
50:15donc c'est vrai que c'est
50:16difficile
50:17de s'y retrouver
50:18alors vous avez raison
50:19Marine Le Pen
50:19il y a quelques temps
50:20il y a un mois à peine
50:21à demander l'interdiction
50:23à nouveau
50:23puisque ça fait quelques années
50:24qu'elle le fait
50:25l'interdiction des frères musulmans
50:27alors pourquoi l'a-t-elle fait
50:28parce que Bruno Retailleau
50:29ministre de l'Intérieur
50:30promettait de déclassifier
50:32le rapport sur les frères musulmans
50:33vous savez
50:34qui avait été commandé
50:35par son prédécesseur
50:36Gérald Darmanin
50:36qui avait dit
50:37on va faire un état des lieux
50:38extrêmement clair
50:39de l'influence
50:40de l'organisation
50:41des frères musulmans
50:42qui n'a pas d'entité
50:44reconnue en France
50:45mais qui par contre
50:46influence
50:48on va dire
50:48dans plusieurs strates
50:50de la société
50:51et donc il a expliqué
50:52qu'il allait déclassifier
50:53ce rapport
50:54et qu'il avait été
50:55impressionné
50:56on va dire
50:57par les conclusions
50:57de ce rapport
50:58et par la dangerosité
50:59des frères musulmans
50:59aujourd'hui en France
51:00et en parallèle
51:02le patron du renseignement
51:03territorial
51:04Bertrand Chamouleau
51:05avait donné une interview
51:06dans les colonnes du Monde
51:07dans lequel il expliquait
51:08que les frères musulmans
51:08étendaient leur influence
51:10en France et en Europe
51:11et il donnait un chiffre
51:12100 000 fidèles
51:13fréquenteraient leur mosquée
51:14aujourd'hui
51:15c'est donc bien
51:16que cette influence
51:17ait géolocalisé
51:19si on peut dire
51:20personnifié
51:21que le ciblage
51:21existe déjà
51:22et le vrai problème
51:24que l'on a en France
51:25contrairement à l'exemple
51:26de la Jordanie
51:27par exemple
51:27où c'est une organisation
51:28constituée
51:29avec des responsables
51:30avec des bureaux
51:31en France
51:32le vrai problème
51:32c'est qu'on ne sait pas
51:33très bien quoi interdire
51:34c'est ça le vrai fond du problème
51:36c'est qu'à chaque fois
51:37qu'on aborde ce sujet là
51:38on est en permanence
51:40sur une frontière
51:40que nous n'arrivons pas
51:41même à dessiner
51:43et nous ne savons pas
51:44ce qui relève
51:45réellement
51:46de l'illégal
51:47et ce qui relève
51:47du
51:48je dirais
51:49désagréable
51:50sur le plan
51:50culturel
51:52sur le plan
51:52des mœurs
51:52c'est sur le plan
51:53de l'harmonie
51:54tout simplement
51:55civilisationnelle
51:56c'est à dire
51:57qu'est-ce qu'on n'arrive
51:58pas à faire
51:58concrètement
51:59Charlotte Dornelas
52:00là-dessus ?
52:01ce qui relève
52:01de l'illégal
52:02et d'ailleurs
52:02on voit que c'est un sujet
52:03qui est également compliqué
52:04par exemple
52:05en Jordanie
52:05où on a l'impression
52:07que ça pourrait être
52:07plus simple
52:08qu'il n'y a pas
52:08les accusations
52:09qui pèsent ici
52:10qu'on n'a pas
52:10la crainte
52:11qu'on n'a pas
52:11la peur
52:12de ce qui peut
52:14survenir
52:15dans le débat public
52:15mais ce qui relève
52:16de l'illégal
52:17par exemple
52:17des armes retrouvées
52:19de manière absolument
52:20illégale
52:20dans des caves
52:21fabriquées
52:22par des personnes
52:22qui avaient évidemment
52:23des intentions
52:23qui étaient
52:24objectivement mauvaises
52:25ce qui relève
52:26de l'illégal
52:27et ce qui relève
52:27de la simple
52:28islamisation
52:29des mœurs politiques
52:30dans le cas
52:31de la Jordanie
52:31on le voit
52:32il y a eu des accusations
52:33en interne
52:34d'instrumentalisation
52:35au moment des printemps
52:36arabes
52:36notamment
52:37donc l'islamisation
52:38des mœurs politiques
52:39mais également en France
52:40l'islamisation
52:41de la pratique
52:42des mœurs quotidiennes
52:43des comportements
52:44et tout ce qui peut
52:45tout simplement
52:46relever du plébiscite
52:47par le nombre
52:48et la bataille
52:50se joue
52:51à armes inégales
52:52pardon on va dire
52:53le ministre de l'intérieur
52:54alerte sur la dangerosité
52:56des frères musulmans
52:57de l'organisation
52:58et de la volonté
52:59d'imposer un islam politique
53:00par le biais politique
53:01les batailles sont juridiques
53:03à n'en plus finir
53:03on le sait
53:04et l'Union Européenne
53:05d'un autre côté
53:05dans son immense naïveté
53:07qui finit par devenir coupable
53:08finance des recherches
53:09par des adeptes
53:10cette fois-ci
53:11revendiqués
53:12des frères musulmans
53:13quand ce ne sont pas directement
53:14leurs traducteurs
53:15à destination de la France
53:16quelle est la cohérence
53:17le degré de lucidité
53:18et évidemment
53:20quelle est la frontière exacte
53:22de la conséquence logique
53:24d'un changement
53:25de population
53:26sur le terrain
53:27culturel
53:28vous avez beaucoup
53:28de personnes
53:29aujourd'hui
53:30qui s'interrogent
53:32sur l'islamisation
53:33des mœurs
53:33non pas parce qu'ils ont peur
53:34du terrorisme
53:35leurs voisins en général
53:36ne sont pas terroristes
53:37Dieu merci
53:37c'est évidemment pas un sujet
53:38quotidien pour tout le monde
53:39simplement parce qu'ils voient
53:41disparaître les leurs
53:42et c'est sur cette frontière
53:43que la France n'arrive pas
53:44à mettre deux mots
53:45parce qu'elle a peur
53:46de l'accusation
53:47l'organisation des frères musulmans
53:49en France ne se revendique pas
53:50comme telle
53:51et jusqu'à présent
53:52ce sont bien ceux
53:52qui dénoncent leurs œuvres
53:54qui sont en danger
53:55quotidiennement en France
53:58c'est notre différence
53:59on va dire
53:59avec la Jordanie
54:00merci Charlotte
54:03le lycée Averroès
54:05lui vient de remporter
54:07une grande victoire
54:09puisque le lycée musulman
54:10de Lille
54:11a ainsi vu son droit
54:12au financement public
54:14restauré
54:15Mathieu Bocouté
54:16certains
54:16y voient une défaite
54:18pour la république
54:18et une victoire
54:20pour l'islamisme
54:21ont-ils raison
54:22de se désoler
54:23ainsi de cette décision
54:24de justice
54:25si vous permettez
54:26on regarde rapidement
54:27quelques tweets
54:28peut-être celui de David Guiraud
54:29député LFI du Nord
54:31le contrat avec l'état
54:33du lycée est rétabli
54:35nous avons eu raison
54:36de dénoncer
54:37un acharnement
54:38de la préfecture
54:39contre cet établissement
54:40ou bien encore
54:41le tweet de Sébastien Chenu
54:44que je vous laisse
54:44regarder ici
54:46Mathieu Bocouté
54:47est-ce qu'ils ont eu
54:49raison de se désoler
54:50ainsi devant
54:51cette décision de justice
54:53je constate
54:53qu'on peut donc
54:54critiquer une décision
54:55de justice
54:55je dis ça comme ça
54:57parce que je crois
54:58je pense que
54:58Xavier Bertrand
54:59notamment
54:59dit c'est tellement grave
55:01qu'avant de restaurer
55:02le financement
55:03on va aller jusqu'au terme
55:05de la justice
55:06parce que
55:07c'est tellement grave
55:08qu'on ne peut pas
55:08se soumettre immédiatement
55:09si vous permettez
55:10donc le tweet
55:11de Xavier Bertrand
55:12si on peut le voir
55:14éventuellement
55:14voilà ici
55:16où il appelle
55:17il demande à faire appel
55:19donc oui
55:19donc Xavier Bertrand
55:20critique légitimement
55:21de décision de justice
55:22je dis ça
55:22je dis rien d'autre
55:23cela dit
55:25ce qui est intéressant
55:25puis je prends le relais
55:26de la chronique de Charlotte
55:27qui était tout à fait remarquable
55:28c'est qu'on est devant
55:29effectivement
55:30ce qu'on appelle
55:30une forme d'entrisme islamiste
55:32on nous dit
55:32le frérot salafisme
55:34c'est ce qu'on dénonçait
55:36dans cette école
55:36on disait
55:37c'est une école
55:37qui dans les faits
55:38sous prétexte d'éducation
55:40cherche à imposer
55:41un enseignement islamiste
55:43sous le signe
55:43donc du salafisme
55:44ou des frères musulmans
55:45mais la question nationale
55:47au nom de quoi
55:47veut-on l'interdire
55:48et là
55:49le critère utilisé
55:50la raison utilisée
55:51pour faire retirer
55:53à l'école
55:54son droit au financement
55:55c'était
55:56ça heurte
55:57les valeurs de la république
55:57c'est un enseignement
55:58contraire aux valeurs
55:59de la république
56:00ce qu'on a pu constater
56:01depuis quelques années
56:02c'est que ce critère
56:03contraire aux valeurs
56:03de la république
56:04peut permettre
56:05d'interdire à peu près
56:05tout et n'importe quoi
56:07aujourd'hui
56:07ça pourrait demain
56:08permettre l'interdiction
56:09d'une école catholique
56:10ça pourrait demain
56:12assurément
56:12assurer la dissolution
56:14d'un groupe
56:15interdire un événement
56:16interdire un colloque
56:17en fait tout ça
56:18est déjà arrivé
56:18soit dit en passant
56:19donc on voit
56:21qu'on est devant
56:22cette situation
56:22très complexe
56:23d'un côté
56:23il y a le rapport
56:24évoqué par Bruno Retailleau
56:25qui sera bientôt déclassifié
56:27je devine
56:27sur les frères musulmans
56:29et de l'autre
56:29on constate
56:30que notre équipement juridique
56:31notre arsenal juridique
56:33pour lutter
56:34contre les frères musulmans
56:35ne va pas de soi
56:36donc on cherche
56:37en plus
56:38on veut les combattre
56:39au nom de concepts généraux
56:41qui ne semblent pas discriminatoires
56:43je l'ai dit
56:43atteintes aux valeurs
56:44de la république
56:44mais dans les circonstances
56:46ils deviennent presque
56:47contre-productifs
56:48parce qu'ils justifieront
56:49demain
56:49l'interdiction de tous
56:50donc là on est devant
56:52un cas majeur
56:53quels sont les enjeux
56:54qui ressortent ici
56:55premièrement
56:56c'est le droit
56:56des écoles privées
56:57à porter
56:58leur propre philosophie
56:59ou à quel moment
57:00l'école privée
57:01heurte les valeurs
57:01de la république
57:02c'est une question
57:03qu'on se pose
57:03on est bien conscient
57:04que c'est le cas
57:05dans le cas
57:05de l'école Averroès
57:06du lycée Averroès
57:07mais est-ce que ça risque pas
57:08d'être généralisé demain
57:09est-ce qu'on est devant
57:10un cas de l'entrisme islamiste
57:11on est devant un cas
57:12d'instrumentalisation
57:13des droits et libertés
57:14que la France offre
57:15et pas seulement offre
57:16mais pose
57:17comme fondement
57:17de son pacte politique
57:18par le communautarisme islamiste
57:20par le communautarisme musulman
57:22qui cherche à détourner
57:23les droits et libertés
57:24qui cherche à détourner
57:25les libertés publiques
57:26la liberté scolaire
57:26pour porter un programme
57:28qui relève à la fois
57:29de la sécession
57:30le séparatisme
57:31mais aussi de l'esprit
57:32de conquête
57:33donc et par ailleurs
57:35la question qu'on doit se poser
57:35c'est est-ce que
57:36l'émergence de lycées
57:37comme le lycée Averro-Est
57:38ne sont pas que
57:39la conséquence inévitable
57:40des changements démographiques
57:42engendrés
57:42par l'immigration massive
57:44l'extrême centre
57:45est spécialisé là-dedans
57:46se désoler des conséquences
57:47des politiques
57:47dont ils font la promotion
57:49Anne Cofinier
57:50experte en éducation
57:52qui était sur ce plateau
57:53d'ailleurs a plaidé
57:53pour l'interdiction
57:54de l'islamisme
57:55en disant
57:56que cela faciliterait
57:57la lutte
57:58contre l'entrisme islamiste
58:00évidemment à l'école
58:02est-ce d'un cas
58:03comme celui-là
58:04dont elle parlait ?
58:05Je pense
58:05de quelle manière
58:06quel est le critère
58:07c'est-à-dire interdire
58:08l'islamisme
58:08c'est vague
58:09qu'est-ce qu'on entend
58:10par là ?
58:10codifier juridiquement
58:11la lutte contre une idéologie
58:12c'est compliqué
58:13l'avantage
58:14on décide de frapper
58:15une organisation
58:16dans les circonstances
58:16si on est capable
58:17de cartographier
58:18juridiquement
58:19et administrativement
58:20ce que sont
58:20les frères musulmans
58:21en France
58:21là on ne se lance plus
58:23à la chasse
58:24aux mauvaises idées
58:25aussi toxiques soient-elles
58:26on sait exactement
58:28formellement
58:28ce qu'il faut interdire
58:30donc si nous savons
58:31concrètement
58:31ce que sont
58:32les frères musulmans
58:33même s'ils ne se présentent
58:34pas sous cette étiquette
58:35mais nous sommes capables
58:36de les identifier
58:37comme organisation
58:38alors là soudainement
58:39l'interdiction devient possible
58:40la lutte devient
58:41beaucoup plus efficace
58:42que si on se met
58:43à traquer
58:44les idéologies détestables
58:45parce qu'il y en a beaucoup
58:46le problème
58:47lorsqu'on se met
58:47à traquer
58:47les idéologies détestables
58:48c'est que tout au tard
58:49on constate
58:50que le nombre
58:50d'idéologies détestables
58:51à traquer
58:51est très élevé
58:52et on finit normalement
58:53dans le viseur
58:54Louis Conquer
58:58vous êtes notre invité spécial
58:59je vais vous laisser
59:00les derniers mots
59:01notre émission est terminée
59:02je rappelle que vous avez
59:03écrit un livre
59:03sur Carlo Acutis
59:05qui devait être canonisé
59:06ce dimanche
59:08les derniers mots
59:09trois mots
59:10peut-être pour terminer
59:11cette émission
59:11que Carlo
59:12bientôt sera canonisé
59:13par le prochain pape
59:14et juste pour finir
59:15une invitation à prier
59:16pour nos cardinaux
59:16vous savez
59:17on a des cardinaux français
59:18dont on peut être très fier
59:19notamment le cardinal
59:20Jean-Marc Aveline
59:21de Marseille
59:21et le cardinal Boustillot
59:23de Corse
59:24et pour finir
59:24je voudrais juste
59:25peut-être laisser résonner
59:26les dernières paroles
59:27que le pape François
59:29a adressées à la France
59:30lors de son dernier voyage
59:31d'apostolique
59:32en Corse
59:32où il a dit
59:33gardez vos traditions
59:34que la tradition
59:35ne soit pas
59:35une conservation de cendres
59:37mais l'entretien d'un feu
59:38ce feu de la foi
59:38qui brûle en France
59:39depuis Clovis
59:40et qui doit brûler encore
59:41pour des siècles
59:42jusqu'au retour du Christ
59:42on aimerait bien
59:45vous avoir tous les soirs
59:46gardez vos traditions
59:49excellente suite de programme
59:50merci à tous
59:51Leur des pros 2
59:52leur des pros 3
59:53C'est parti.