Combien de fois a-t-on entendu des joueurs de football répéter, en zone mixte, qu'il faut "se poser les bonnes questions" quand tout va mal et que les résultats ne sont plus au rendez-vous ? Il y en a forcément une qui vient à l'esprit après la correction reçue sur la pelouse de Louis-II qui, pour tout dire, n'a rien d'illogique. Comment l'OM peut-il espérer gagner ce genre de match et viser la Ligue des champions quand six des onze titulaires ne jouent pas à leur poste de prédilection ? Amir Murillo est latéral, il évoluait dans l'axe droit de la défense à trois. Idem pour Ulisses Garcia, son pendant à gauche. Geoffrey Kondogbia, lui, est un milieu de terrain qui dépannait au centre du trio. Un cran plus haut, Luis Henrique n'aura jamais les qualités d'un piston alors qu'il avait été recruté pour être avant-centre en 2020 (ce qu'il n'est pas vraiment non plus, demandez à André Villas-Boas...). Quant à Adrien Rabiot, son talent lui permet de s'adapter en milieu offensif, mais il est davantage un relayeur. Enfin, ne parlons pas de Jonathan Rowe, dont on ne sait toujours pas vraiment ce qu'il est, huit mois après son arrivée. Seule certitude : le Britannique n'a rien d'un numéro 9, rôle qui lui était attribué hier. Autre question à se poser après cette revue d'effectif : qui est responsable de ce méli-mélo ? Il y avait bien sûr des absents en Principauté (Leonardo Balerdi, Luiz Felipe Ramos et Faris Moumbagna, qui avaient tout de même effectué le voyage avec le groupe). Mais cela ne suffit pas à justifier un grand foutoir tactique qui s'explique surtout par la constitution d'un effectif véritablement bancal. "Le mercato de janvier est un marché de correction", disait souvent Pape Diouf. À Marseille, cette année, l'hiver n'a pas permis de faire les bons ajustements et a même accentué le manque d'homogénéité d'un groupe où des éléments de classe internationale (Rabiot, Hojbjerg) doivent se coltiner des partenaires de niveau bas de tableau de Ligue 1 (inutile de rappeler leurs noms, vous les avez repérés depuis plusieurs mois). Forcément, au coup de sifflet final, une grosse bronca a donc retenti. Il ne fallait pas s'attendre à moins vu le spectacle indigent proposé (mention spéciale au Brésilien, donc, et à Mason Greenwood, palmes d'or de la nonchalance). Le chemin vers la piste aux étoiles européenne se corse encore davantage et, à cinq journées de la fin, le doute est de plus en plus grand, même si Roberto De Zerbi a, cette fois, choisi la voie du père protecteur en expliquant que ses hommes auraient mérité mieux. On comprend sa position et sa tentative de garder de la cohésion au sein d'un groupe affecté, mais on n'est pas obligé d'être d'accord avec son analyse de la partie. Les deux prochains rendez-vous au Vélodrome, contre Montpellier puis Brest, seront forcément cruciaux. Il faudra en effet faire carton plein. Histoire de faire oublier cette déculottée. Et 1, et 2, et 3-0... C'était le K.-O. de trop.
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