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  • 25/03/2025
Pendant ce temps-là en Algérie, Abdallah Benadouda a lancé Radio Corona Internationale. Son but : dénoncer la répression du gouvernement envers les médias et le Hirak. Il raconte.

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Transcription
00:00C'est très facile maintenant d'être contre le pouvoir en Algérie,
00:03il suffit de vouloir dire la vérité,
00:05de défendre les opprimés et l'injustice,
00:07et on peut tout de suite cataloguer d'être contre le pouvoir.
00:10Si défendre les idéaux de liberté,
00:13l'idée d'une Algérie moderne et ouverte sur le monde
00:16est considéré comme de l'opposition,
00:18alors oui, nous sommes une radio d'opposition.
00:21Pendant ce temps-là, en Algérie,
00:24Abdallah Benadouda a lancé Radio Corona International en mars
00:28sur les réseaux sociaux
00:29pour dénoncer la répression du gouvernement envers les médias et le hirak,
00:33ce mouvement de contestation populaire né en février 2019.
00:37Exercer le métier de journaliste actuellement en Algérie est très compliqué.
00:40D'abord, je pense que c'est compliqué dans le monde entier à cause du Covid,
00:44et en Algérie plus particulièrement à cause de cette répression
00:48qui est en train de s'abattre sur les militants et sur les journalistes.
00:52Le président de la République, lors d'une conférence de presse,
00:55a traité les journalistes d'être des espions pour des entités étrangères,
00:59et ce n'est pas très agréable.
01:01Plusieurs sites d'informations algériens,
01:03comme Interligne, Maghreb émergente
01:05et le journal satirique El Manchar, le Gorafi algérien,
01:08ont été fermés ou censurés.
01:10À l'occasion du Covid-19, donc du confinement,
01:13le pouvoir a profité de la trêve sanitaire décrétée par le hirak
01:18pour durcir les peines et surtout accentuer la répression
01:22à l'encontre des activistes et des militants.
01:24Chaque jour, je vous le dis, chaque jour,
01:26nous enregistrons près de 10 à une dizaine d'arrestations,
01:33de convocations dans les commissariats, de procès.
01:36Fin avril, les députés algériens ont adopté un nouveau code pénal,
01:40criminalisant la diffusion de fausses informations
01:43portant atteinte à l'ordre public et à la sûreté de l'État.
01:46Une loi qui, pour les opposants,
01:48permet au gouvernement de justifier les nombreuses arrestations de journalistes.
01:52Malheureusement, cette loi est utilisée pour attenter aux libertés d'expression,
01:58mais aussi aux journalistes.
02:00Il n'y a pas seulement cette loi, il y a aussi l'amendement du code pénal
02:03qui a revu à la hausse les peines qui touchent à l'atteinte,
02:08à l'offense contre l'Unité nationale,
02:10contre les symboles de l'État, contre l'autorité de l'État.
02:16Selon la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme,
02:19près de 200 journalistes, blogueurs et militants
02:22sont emprisonnés ou en attente de procès,
02:24comme le journaliste Khaled Rahimi,
02:27figure du combat pour la liberté de la presse,
02:29en détention depuis fin mars.
02:32Depuis plus d'un an, les Algériens manifestent chaque mardi et vendredi
02:36contre le gouvernement,
02:37mais depuis l'instauration du confinement fin mars,
02:39les manifestations ont été interdites.
02:42Les gens ont peur de s'exprimer aujourd'hui chez nous.
02:45Peur de s'exprimer parce qu'on a peur d'être poursuivis
02:49par les mêmes chefs d'occupation qui ont été utilisés jusque-là.
02:55Les Algériens n'ont pas fait une révolution le 22 février 2019.
03:00Pour reculer, je pense que c'est un combat qui débute.
03:07Ça va être difficile, ça va être lent,
03:10mais les espaces grappillés ici et là
03:15ne vont pas être conseillés aussi facilement par les gens.
03:18L'Algérie est passée de la 141ème à la 146ème place sur 180 pays
03:23dans le dernier classement mondial de la liberté de la presse
03:26de Reporters sans frontières.

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