Une vie : Françoise Sagan

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"J'ai commencé à bégayer vers 3, 4 ans. Personne ne me comprenait. J'ai dû me mettre à écrire pour pouvoir communiquer."  Françoise Sagan. Une vie.

Transcript

00:00Je suis d'accord sur les principes, salaire égal, travail égal,

00:03les femmes ont un rôle absolument sacrifié dans beaucoup de cas,

00:06mais je crois que c'est un phénomène économique.

00:08Les hommes et les femmes sont en porte à faux

00:10parce qu'ils n'ont pas le temps de se parler, pas le temps de se voir,

00:12pas le temps de s'aimer, de faire attention, l'un à l'autre.

00:30J'ai commencé à bégayer, beaucoup plus que maintenant,

00:47horriblement, vers 3-4 ans,

00:50et personne ne me comprenait, ni chez moi, ni à l'école,

00:52et je crois que j'ai dû me mettre à écrire pour pouvoir communiquer.

01:00J'étais à la Sorbonne à l'époque, je l'ai écrit sur un petit cahier.

01:27Des collières, ce serait trop beau.

01:29Si, des collières, un cahier bleu,

01:32et pendant les cours, c'est comme ça que j'ai brillamment échoué.

01:41Je crois qu'il y avait une notion de scandale,

01:44et j'ai mis longtemps à comprendre pourquoi c'était scandaleux,

01:47et c'était en fait tout bonnement, je crois,

01:49parce qu'une jeune fille, un garçon,

01:52sans être amoureuse, et sans être enceinte après.

02:09C'est délicieux d'avoir 18 ans, et puis hop,

02:11qu'on ait possiblement la possibilité de mener la vie que l'on a envie de mener,

02:15c'est-à-dire d'écrire, de vivre indépendamment, de se promener.

02:18Oui, mais la gloire aussi.

02:19La gloire, ce n'est pas exactement ce que les gens croient.

02:21Ce n'est pas un soleil éclatant.

02:23La gloire, c'est plein d'ennuis.

02:40La maladie vous a appris quelque chose ?

02:43Non, elle m'a appris qu'on pouvait rester couché six mois.

02:47Six mois, elle m'a appris qu'on pouvait être malade, ce que je ne pensais pas.

03:11J'en ai pris, j'en ai pris, chacun fait comme il veut,

03:13c'est en tout cas mon regard, c'est exactement ça.

03:17J'en ai pris, j'en ai pris, chacun fait comme il veut, c'est exactement ça.

03:26Yakmoville, c'est une maison qui est devenue une maison de famille

03:28parce que tous mes amis y sont venus depuis au moins 20 ans.

03:47J'ai une vie très heureuse, je ne me plains pas.

03:49Sauf que maintenant, j'ai deux vies, celle-ci et celle de mon galopin de fils.

03:54J'ai une vie très heureuse, je ne me plains pas.

03:56Sauf que maintenant, j'ai deux vies, celle-ci et celle de mon galopin de fils.

04:53Ça vous amuse d'écrire ?

04:54Ça vous amuse d'écrire ?

04:56Au début, c'est affreusement humiliant parce qu'on n'y arrive pas,

04:59et très longtemps même, quelquefois vraiment longtemps.

05:03Et puis une fois que c'est parti, c'est un des plaisirs les plus vifs.

05:10Et puis une fois que c'est parti, c'est un des plaisirs les plus vifs.

05:23Je ne sais pas si je vieillirais bien.

05:38Je crois que c'est assez difficile de vieillir, surtout pour une femme.

05:42C'est pas très gay.

05:43Je serais vieillir gaiement.

05:45La veillesse ne consiste pas forcément à s'éteindre.

05:53La veillesse ne consiste pas forcément à s'éteindre.

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