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  • 25/03/2025
On le surnomme "le phoque". Ancien marathonien, il a pris près de 50kg en suivant le régime du mammifère marin pour pouvoir résister aux eaux glaciales. Son défi : la traversée du lac Baïkal à la nage. Brut a rencontré Stève Stievenart.

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Voyages
Transcription
00:00Moi je pars de très loin, parce que là-bas je suis maratonien, très très sec, 1m80, 63kg.
00:05Et là, à l'heure où je vous parle, je suis à 110kg.
00:07Et en fait, moi j'ai fait du mimétisme de la nature.
00:10Un phoque ou un loup de mer, avant ses migrations, mange énormément de poissons gras.
00:14Ça lui sert de carburant et d'isolant surtout.
00:16Donc je me suis inspiré du régime phoque, c'est pour ça que ce surnom il m'est donné aussi maintenant aujourd'hui.
00:21Parce que j'ai la même alimentation que les phoques.
00:23Pour information, je mange 1kg de poissons gras par jour.
00:27Ils sont essentiellement du macro, de la sardine, du hareng.
00:40Sur ma première traversée de la Manche, où je n'avais pas encore l'habitude, j'ai perdu 7kg en 21h.
00:46Cette prise de poids augmentaire, elle s'est faite sur 4 ans, encadrée avec des diététiciens et des professionnels.
00:51Parce qu'avant de parler d'effort, de natation extrême, en l'occurrence la Manche ou le lac Baïkal,
00:56on doit résister au froid en fait.
00:57C'est physiologique, notre corps est à 37°C, 37°C, 35°C selon les personnes.
01:01On nage dans une eau à 15°C dans la Manche et une eau à 5°C dans le lac Baïkal.
01:05Donc le corps lui, sans parler d'effort, il faut qu'il reste à sa température initiale.
01:08Donc il consomme des calories pour rester à 37°C.
01:10Et donc il lui fout ses calories.
01:12S'il n'a pas ses réserves, c'est très compliqué, voire impossible de nager.
01:21La traversée au lac Baïkal, c'est une course à une traversée en relais.
01:24Donc on est 8 nageurs de 8 nations pour faire 120 km.
01:28Qui dit relais, dit nage pendant une heure, remonter sur le bateau, se réchauffer et repartir une heure.
01:34Se réexposer au froid.
01:36Donc pour pallier à ça, j'ai fait un entraînement spécifique cet hiver dans une eau très froide à 6°C.
01:42Donc je m'entraîne 20 minutes, je ressors m'exposer au froid,
01:45donc quasiment à 0°C dehors en plein hiver avec un vent de nord.
01:49Et je repars m'entraîner à l'eau pour que mon corps s'habitue à ces variations de température en fait.
01:53Puisque j'ai rien de plus que vous, c'est-à-dire que nos ancêtres ont passé des périodes glaciaires.
01:58C'est dans nos gènes, dans notre ADN.
02:00C'est simplement nos modes de vie d'aujourd'hui qui font qu'on est surhabié, surchauffé.
02:04Comme ici, dans le studio, il fait chaud.
02:07J'ai pas l'habitude, mais voilà.
02:09Il faut être prêt physiquement.
02:10Mais mentalement, c'est 90% dans la tête.
02:13Une fois que vous êtes entraîné, moi je dis toujours que si la tête est prête, le corps va suivre.
02:16Qu'est-ce que tu ressens quand t'es en mer ?
02:17À quoi tu penses quand t'es traversé ?
02:19Moi, c'est un moment purement de bonheur.
02:21C'est un moment d'extase, si je puis dire.
02:23C'est de la liberté.
02:25C'est de ne pas avoir la portée du corps aussi dans l'eau.
02:28Moi, je compare toujours ça à un astronaute qui a un apesanteur.
02:30Pour moi, c'est un moment magique.
02:32Et je pense que ma vie, elle est dans l'eau.
02:36Je pense que si je pouvais passer toutes mes journées dans l'eau, je le ferais.
02:40Moi, je passe beaucoup de temps quand même.
02:42Mais c'est tellement génial.
02:44Surtout d'aller nager dans différents pays, dans différents endroits.
02:47Il y a des routes, des voies maritimes qui n'ont pas encore été explorées
02:51en termes de natation extrême.
02:53Et c'est ça qui m'attire aussi beaucoup.

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