Coronavirus : comment en est-on arrivé là ?

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24 janvier : "Les risques de propagation du virus dans la population sont très faibles." 26 mars : plus de 1300 morts en France.  Voilà comment on en est arrivé là.

Transcript

00:00Le risque d'importation de cas depuis Wuhan est modéré.

00:03Il est maintenant pratiquement nul.

00:05Et les risques de provocation du virus dans la population sont très faibles.

00:09Nous sommes en guerre.

00:11On a tous péché par défaut.

00:15C'est-à-dire qu'on a tous minimisé l'importance et la gravité de cette épidémie.

00:30Le lundi 30 décembre, en regardant mes mails,

00:32je trouve un avis comme quoi,

00:35dans la ville de Wuhan, depuis la mi-décembre,

00:38une dizaine de patients ont été hospitalisés pour pneumonie,

00:41dite atypique, peut-être virale.

00:43Trouvés à l'hôpital, il y a 41 cas de COVID-19.

00:47Deux sont sortis de l'hôpital.

00:497 sont infectés.

00:501 mort.

00:50Les autres patients sont en état de santé.

00:52C'est certain qu'il y a des cas de COVID-19.

00:54Certains sont infectés.

00:57Ce sont des patients qui sont venus de l'aéroport.

01:02Beaucoup sont infectés.

01:06Comment contrôler rapidement la maladie ?

01:09Contrôler, c'est-à-dire réduire l'infection.

01:12Parce que l'infection,

01:13elle s'adapte graduellement au processus du corps.

01:16La toxicité augmente.

01:16Ce virus semble très proche du SRAS,

01:19mais beaucoup moins sévère pour l'instant.

01:23Le risque d'introduction en France

01:27de cas liés à cet épisode est faible,

01:30mais il ne peut pas être exclu.

01:33D'autant qu'il existe des lignes aériennes directes

01:36entre la ville de Wuhan et la France.

01:42Direction tout de suite la Chine.

01:43Face à l'épidémie du coronavirus,

01:45les autorités prennent des mesures drastiques.

01:47La ville où est apparu le virus est désormais placée en quarantaine.

01:50Wuhan ne nous laisse pas sortir.

01:53Sortir de notre boulot.

01:54Ne nous laisse pas partir.

01:56Sortir de notre boulot.

01:58Sortir de notre boulot.

01:59Ne nous laisse pas partir.

02:09Le monde entier doit être en alerte maintenant.

02:11Le monde entier doit prendre des actions

02:13et être prêt pour les cas qui viennent.

02:19Mesdames et Messieurs,

02:19j'ai été informée hier soir du décès du patient de 80 ans

02:24qui était hospitalisé à l'hôpital Bisha depuis le 25 janvier dernier

02:29et qui était atteint d'une infection pulmonaire par le coronavirus.

02:33Il s'agit là du premier décès par le coronavirus en dehors de l'Asie.

02:40Donc le premier décès en Europe.

02:44Aujourd'hui, la France et l'Europe d'ailleurs en général,

02:46arrivent à maîtriser par des mesures sanitaires drastiques

02:49la mise en quarantaine.

02:51Nous freinons absolument par tous les moyens

02:53l'entrée du virus sur le territoire.

02:55Mais c'est aussi pour cela que nous n'avons pas d'autres cas constatés aujourd'hui.

03:00Donc oui, aucun nouveau cas, aucune suspicion de nouveaux cas.

03:03Soyons clairs sur le sol français.

03:05Moi, j'ai été extrêmement clair.

03:06Je serai transparent en la matière.

03:10Le coronavirus est désormais bien présent en Europe.

03:13L'épidémie touche de plein fouet l'Italie où le nombre de malades a explosé.

03:17En quelques jours, passant de 6 à plus de 150,

03:20trois personnes sont décédées.

03:21Le pays tente par tous les moyens de contenir le virus.

03:24Onze villes ont été placées en quarantaine dans la région de Milan.

03:27Pour le moment, toutes les personnes de Codogno,

03:30quand elles ne sortent pas, quand elles ne sont pas en tournée

03:32pour les médicaments ou pour les achats,

03:34sont fermées à la maison pour écouter la télévision.

03:38Un homme de 60 ans est mort.

03:39Il était enseignant dans l'Oise.

03:42Il n'avait pas voyagé récemment dans les zones à risque,

03:44que ce soit en Italie ou en Chine.

03:47Je suis là parce que c'est la dernière fois que c'est beau.

03:49Le risque est grand.

03:50Pas seulement du fait que cette épidémie,

03:53on ne sait pas comment elle va évoluer.

03:55Le risque est grand parce que le système,

03:57en tout cas des hôpitaux publics,

03:59est actuellement, je dirais, en partie sinistré.

04:06En France, une nouvelle étape de l'épidémie est franchie

04:09et nous passons désormais au stade 2.

04:12C'est-à-dire que le virus circule sur notre territoire

04:15et nous devons freiner sa diffusion.

04:17Toute personne qui tousse doit porter un masque.

04:21C'est absolument indispensable.

04:22Les personnes qui ne toussent pas n'ont pas besoin de porter un masque.

04:26Il ne faut pas gaspiller les masques inutilement.

04:31Le virus est présent dans certains territoires.

04:35Il circule.

04:37Mais il n'est pas présent partout sur le territoire.

04:39J'appelle tous les Français à respecter et appliquer

04:43les gestes barrières que nous diffusons depuis maintenant plusieurs semaines.

04:46Lavez-vous les mains très régulièrement.

04:49Toussez dans votre coude et non dans votre main.

04:52Ce sont les petits gestes qui participent à la plus grande protection

04:56et qui nous permettront de ralentir efficacement la propagation du virus.

05:01La décision est juste aujourd'hui de rester à la maison.

05:06Le futur de l'Italie est dans nos mains.

05:10Et ces mains doivent être responsables.

05:13Aujourd'hui plus que jamais.

05:14Ognuno deve fare la propria parte.

05:17France, un membre du gouvernement contaminé.

05:19Franck Riester, le ministre de la Culture, est confiné à domicile.

05:22Son entourage le dit en forme.

05:26J'ai interrogé les scientifiques sur nos élections municipales,

05:29dont le premier tour se tiendra dans quelques jours.

05:32Ils considèrent que rien ne s'oppose à ce que les Français,

05:35même les plus vulnérables, se rendent aux urnes.

05:38Dès lundi et jusqu'à nouvel ordre, les crèches, les écoles,

05:44les collèges, les lycées et les universités seront fermées.

05:51Vendredi et encore ce matin,

05:54je suis sorti et chacun a pu faire cette expérience.

05:58Et nous avons vu trop de gens dans les cafés, dans les restaurants.

06:03J'ai donc décidé, jusqu'à nouvel ordre,

06:07la fermeture à compter de ce soir minuit,

06:10de tous les lieux recevant du public, non indispensables à la vie du pays.

06:27Nous sommes en guerre.

06:30En guerre sanitaire, certes.

06:32Se promener, retrouver ses amis dans le parc, dans la rue,

06:36ne sera plus possible.

06:37Il s'agit de limiter au maximum ses contacts au-delà du foyer.

06:43Nous sommes en guerre.

06:44Le mot d'ordre est clair.

06:46Restez chez vous.

06:47Toutes les personnes qui circuleront

06:49devront être en mesure de justifier leur déplacement.

06:54Des cas que l'on suppose être du corona,

06:56c'est quasiment tous les jours, je dirais 8 par jour.

07:00Au moins 8, 10.

07:01C'est horrible.

07:03C'est horrible.

07:05Il y a un stress énorme.

07:07Il y a un stress énorme et quand j'en discute avec les collègues,

07:11c'est un sentiment horrible, en fait.

07:14Je n'ai pas de mots, en fait, c'est atroce.

07:17C'est quand même hallucinant qu'on soit encore à gérer en France,

07:21un pays qui a prétention d'avoir un système de santé,

07:24à gérer la pénurie de tests de dépistage,

07:27la pénurie de masques, la pénurie de solutions hydroalcooliques

07:30et que les recommandations ne se basent pas sur la science

07:33mais se basent sur la gestion de cette pénurie-là.

07:38Lorsque le Covid-19 est apparu,

07:41il ne restait qu'un stock d'État

07:43de 117 millions de masques chirurgicaux pour adultes

07:47et aucun stock stratégique d'État en masques FFP2.

07:50Nous avons tout mis en œuvre pour augmenter notre stock,

07:53dans un marché, vous le savez, extrêmement tendu,

07:57où une grande partie de la production vient de Chine,

08:00berceau de l'épidémie.

08:02Des applaudissements pour le personnel soignant

08:08qui est en première ligne face à cette épidémie de coronavirus

08:11pour venir en aide aux malades, leur apporter les soins nécessaires.

08:17En France, nous avons une épidémie à extension nationale

08:20et toujours en aggravation rapide.

08:22Aujourd'hui, nous avons 10 176 personnes hospitalisées

08:27pour une maladie à coronavirus.

08:30Nous avons ce soir 1100 décès observés en milieu hospitalier.

08:3585% de ces décès surviennent chez des personnes de plus de 70 ans.

08:41On a tous péché par défaut,

08:45c'est-à-dire qu'on a tous minimisé l'importance

08:49et la gravité de cette épidémie.

08:52On a été trompés par ce qui s'est passé

08:55dans les quatre pays d'Asie,

08:56Singapour, Taïwan, le Japon, la Corée du Sud et Hong Kong.

09:04Et dans ces cinq pays-là, ou régions-là,

09:07en fait, l'épidémie ne s'est pas développée.

09:08On a eu les premiers cas qui sont apparus en France,

09:12qui n'étaient pas des cas particulièrement sévères,

09:16à deux exceptions près.

09:19Et donc, on a été faussement rassurés.

09:22Et puis après, il y a eu l'épidémie d'Italie.

09:24Et là, on a tous compris qu'on allait vivre la même chose.

09:28Je pense qu'il y a eu un retard à la prise de conscience

09:34de la réalité de cette épidémie,

09:36principalement au plus haut sommet de l'État.

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