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Le Professeur Alain Puisieux est l'invité d'Amandine Bégot
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il y a 10 mois
Regardez L'invité d'Amandine Bégot du 11 mars 2025.
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00:00
RTL Matin, Thomas Soto et Amandine Bégaud.
00:03
Il est 8h16, l'interview d'Amandine Bégaud au coeur d'une double actualité ce matin.
00:07
L'inquiétude des chercheurs du monde entier qui se sentent attaqués, affaiblis par les choix de Donald Trump.
00:13
Mais aussi chez nous, le lancement de la grande opération Une Jonquille pour Curie.
00:16
Pour parler de tout ça, vous avez choisi, Amandine, de recevoir le professeur Alain Puiseieux.
00:20
C'est le président du directoire de l'Institut Curie. Bonjour et bienvenue à vous.
00:23
Bonjour, merci d'être là avec nous en studio pour le lancement de cette campagne.
00:27
L'objectif, on le rappelle, c'est bien sûr de récolter des fonds pour la recherche.
00:31
Et plus encore, Thomas le disait dans le contexte actuel, puisque Donald Trump a en effet annoncé son intention
00:36
de réduire les fonds alloués à la recherche. Ça inquiète les chercheurs ici en France.
00:41
Concrètement, pourquoi ? Qu'est-ce que ça changerait pour nous tous ?
00:44
Ça changerait énormément. Je crois déjà qu'il faut prendre un peu de recul par rapport à ces décisions
00:48
qui sont des décisions brutales, il faut le dire, brutales.
00:51
Et pour moi, en fait, en tant que chercheur totalement incompréhensible, c'est une attaque à la démocratie.
00:57
Pourquoi c'est une attaque à la démocratie ? C'est parce que la science est la santé.
01:01
Mais la science, de façon générale, est un pilier fondamental de toute société.
01:05
C'est la quête de la nouvelle connaissance. Et la quête de la nouvelle connaissance,
01:09
c'est ce qui permet de faire évoluer la société. C'est un élément de construction
01:15
et c'est un élément de décision politique également.
01:18
Donc si on s'attaque à la science, je pense réellement qu'on s'attaque à la société.
01:22
Pourquoi ça nous concerne ? Eh bien évidemment parce que les Etats-Unis, c'est clair,
01:27
est un pays très important dans le domaine scientifique.
01:30
Et ça va affecter non seulement les Etats-Unis, mais aussi le reste du monde à l'échelle internationale.
01:36
Il n'y a pas de frontières pour la recherche ?
01:38
Exactement, il n'y a aucune frontière. Aujourd'hui, la recherche se fait en partenariat,
01:42
souvent dans le cadre de grands programmes collaboratifs au niveau international
01:47
qui impliquent les pays européens, qui impliquent les pays d'Amérique du Nord notamment et les pays asiatiques.
01:52
Et c'est vrai que le retrait des Etats-Unis est un drame, il faut le dire, une catastrophe
01:58
pour la recherche internationale.
02:01
On peut faire sans les financements américains ou non ?
02:05
Oui bien sûr, on peut toujours faire sans. Mais dans un premier temps, c'est une perte.
02:08
C'est une perte qui est importante.
02:10
Donc une perte de temps, de vie potentiellement ?
02:12
C'est une perte de temps et donc de vie parce que les connaissances vont aller moins vite.
02:16
Et c'est une perte en termes de culture aussi de la science.
02:20
Et donc il ne faut pas concevoir ça comme juste une perte pour 4 ans peut-être,
02:24
la longueur d'un mandat, c'est plus que ça en fait.
02:27
Parce qu'on est en train de perdre une toute une génération de scientifiques
02:32
et notamment de jeunes scientifiques en perdant ce pilier, comme je le disais tout à l'heure,
02:39
de la société qui est l'importance de la culture scientifique.
02:42
Donc on fera sans, c'est peut-être le seul côté positif à mon avis,
02:47
c'est qu'un peu comme les problèmes suéopolitiques, ça met l'Europe devant ses responsabilités.
02:51
C'est ce que j'allais vous dire, on parle beaucoup de réarmement de l'Europe.
02:54
Est-ce qu'il faut un réarmement de la santé, de la recherche européenne ?
02:57
C'est ce que vous demandez ce matin ?
02:58
Très clairement, très clairement.
02:59
Mais ça veut dire quoi ? Des moyens, faire revenir des chercheurs qui sont partis aux Etats-Unis ?
03:04
Alors de toute façon, il est tout à fait clair qu'il y a des chercheurs qui sont français,
03:09
européens, qui sont aux Etats-Unis et qui essaient de revenir.
03:12
Et on a des exemples de tels chercheurs qui viennent taper à la porte de nos instituts,
03:17
et en particulier de l'Institut Curie aujourd'hui, quotidiennement, du fait de cette inquiétude.
03:21
Tous les jours, vous avez des chercheurs qui demandent à revenir ?
03:24
On a des chercheurs qui demandent à revenir, et même des chercheurs américains qui demandent à revenir.
03:28
Alors on essaie évidemment de les accueillir.
03:30
Maintenant, évidemment, nous avons nos propres contraintes et on ne peut pas tous les accueillir.
03:34
Et donc il va falloir une politique nationale et européenne.
03:37
Et nous en discutons avec l'Inserm, notamment avec le CNRS, pour avoir une telle politique, bien sûr.
03:42
J'imagine que tout ça, ça suppose des moyens.
03:44
Ça fait des années et des années qu'on entend aussi bien les chercheurs mais aussi les associations
03:48
nous dire que les budgets alloués à la recherche sont insuffisants.
03:52
Je regardais les chiffres hier.
03:53
En France, c'est à peine 0,3% du PIB contre 0,9% en Allemagne.
03:57
Il y a un milliard de moins dédiés à la recherche dans le budget 2025.
04:02
Qu'est-ce que vous dites ce matin à Emmanuel Macron ?
04:04
Ne réarmez pas la France, l'Europe au détriment de la recherche ?
04:09
Alors, je ferai très attention, évidemment, en tout cas quant à la première partie de la phrase
04:14
parce qu'il est évident que, là aussi, l'Europe doit se réarmer.
04:18
Et même en tant que scientifique, en tant que chercheur dans le même domaine de la santé,
04:22
je ne me permettrai sûrement pas de dire qu'il ne faut pas se réarmer.
04:26
En fait, on est dans une situation qui, je trouve, est assez parallèle
04:29
entre la situation géopolitique et la situation scientifique.
04:33
C'est-à-dire, comme je disais tout à l'heure,
04:35
ça met l'Europe devant une évidence qu'il faut se renforcer.
04:40
Il faut se renforcer probablement dans le domaine de la défense
04:43
et très certainement dans le domaine de la défense.
04:45
Et il faut se renforcer dans le domaine scientifique.
04:48
Mais comme dans la défense, on a pris du retard.
04:50
Voilà, comme dans la défense, on a pris du retard.
04:53
Vous parliez tout à l'heure de l'effort de la nation.
04:56
Là, je parle de la France pour la recherche.
05:02
Et aujourd'hui, la France est à une modeste 14e place mondiale
05:06
en termes d'effort de la nation.
05:09
Donc on voit bien qu'il faut faire un effort supplémentaire.
05:12
Donc oui, il faut se renforcer pour la défense.
05:15
Mais effectivement, ça ne doit pas être au détriment d'un autre pilier fondamental
05:20
qui est la science et la santé.
05:21
En attendant, vous faites appel à tous ceux qui nous écoutent
05:24
avec cette 25e édition de l'opération Une Jonquille contre le cancer.
05:28
RTL, je le rappelle, est partenaire.
05:30
L'accent émis cette année sur les cancers dit rare.
05:33
70 000 cas chaque année sur les 433 000 nouveaux cas de cancers diagnostiqués en France.
05:39
C'est quoi un cancer rare ?
05:40
Alors, un cancer rare, c'est comme son nom l'indique, un type de cancer
05:45
qui est défini sur la base de ce qu'on appelle l'incidence,
05:48
c'est-à-dire le nombre de nouveaux cas diagnostiqués chaque année.
05:50
Et donc plus difficile à soigner ?
05:51
Donc exactement.
05:53
Alors la définition très pragmatique, très froide,
05:55
c'est moins de 6 cas par an pour 100 000 habitants.
05:58
Donc ce sont des cancers effectivement qui sont rares.
06:01
Le problème, en fait, ayant dit qu'ils sont rares,
06:03
c'est qu'étant donné qu'ils sont extrêmement diverses et variées,
06:06
il y en a beaucoup.
06:07
Vous avez des tumeurs de l'œil particulière,
06:09
des tumeurs qu'on appelle des tumeurs du tissu conjunctif,
06:11
des sarcomes, des tumeurs hématopoïétiques.
06:13
Les cancers pédiatriques sont à peu près tous des cancers rares.
06:16
Quand on fait l'addition, en fait, ils deviennent très fréquents
06:19
parce qu'ils correspondent à 24 % de la totalité des cancers.
06:22
D'où les 70 000 nouveaux cas que vous mentionnez tout à l'heure.
06:25
Mais étant donné qu'ils sont individuellement rares,
06:27
comme vous le dites très bien,
06:29
ils sont plus difficiles à diagnostiquer
06:31
parce que les médecins les connaissent moins.
06:33
S'ils ne sont pas experts, plus difficile à diagnostiquer,
06:36
ce qui peut engendrer un retard de prise en charge thérapeutique.
06:39
Et avec, j'imagine, aussi moins de recherches, sans doute, menées là-dessus.
06:42
Exactement. C'est en fait une triple peine.
06:44
Problème de diagnostic, problème de prise en charge thérapeutique
06:48
parce qu'il faut des traitements hautement spécialisés.
06:50
Ils sont souvent complexes, donc il faut des centres experts.
06:52
Et effectivement, ils attirent moins les financements,
06:54
en particulier des entreprises privées.
06:56
Et donc, c'est plus difficile de faire la recherche.
06:59
C'est pour ça qu'on veut parler des cancers rares
07:01
dans le contexte d'une zone qui contrôle le cancer.
07:04
Le cancer qui reste la première cause de mortalité en France.
07:07
157 000 décès chaque année.
07:10
Est-ce que vous pensez, professeurs, vous, chercheurs,
07:13
qu'un jour, on pourra guérir tous ces cancers ?
07:16
Dans 10, 20, 50 ans, c'est quoi l'échéance ?
07:19
L'échéance, c'est toujours compliqué de s'avancer sur une échéance
07:22
parce qu'on voit bien qu'on se trompe souvent en termes d'échéance.
07:25
Mais très honnêtement, je ne l'aurais jamais dit il y a encore 10 ou 20 ans,
07:29
je crois profondément, très sincèrement,
07:32
que nous allons évoluer vers un monde sans cancer incurable.
07:35
Vous ne l'auriez pas dit il y a 10 ans ?
07:37
Non, je ne l'aurais pas dit il y a 10 ou 20 ans,
07:39
mais on voit les évolutions,
07:41
qui sont à la fois l'évolution des connaissances,
07:43
et je reviens toujours sur la recherche fondamentale,
07:46
c'est-à-dire l'importance de l'acquisition de nouvelles connaissances
07:49
pour évoluer.
07:50
C'est la source de l'innovation.
07:52
Et l'évolution des nouvelles technologies,
07:54
qui nous permettent notamment,
07:56
on parlait beaucoup d'intelligence artificielle,
07:58
d'améliorer le diagnostic précoce, etc.
08:00
Je crois qu'effectivement, on peut évoluer,
08:03
non pas vers un monde sans cancer,
08:05
les cancers ne nous ont pas attendus,
08:07
les dinosaures avaient leurs propres cancers,
08:09
donc nous aurons toujours malheureusement des cancers,
08:12
mais nous saurons les soigner.
08:14
En tout cas, les rendre curables,
08:16
au pire pour les cancers les plus agressifs,
08:18
les rendre un peu chroniques,
08:20
et vivre avec, avec une vraie qualité de vie.
08:22
Merci beaucoup professeur.
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