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Thierry Cabannes - Fin de C8, une menace pour la liberté d'expression ?
Europe 1
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21/02/2025
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🗞
News
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00:00
Dernière ligne droite pour votre Punchline Week-end sur Europe 1 et sur CNews.
00:04
Nous sommes ensemble jusqu'à 19h.
00:05
Jordan Deluxe est notre invité.
00:07
Qu'est-ce qui va se passer la semaine prochaine sur l'antenne de C8, Jordan ?
00:11
Eh bien, sur l'antenne de C8 la semaine prochaine, mon émission chez Jordan va s'arrêter.
00:15
On a tourné la dernière.
00:16
Alors moi, pour la petite histoire, j'ai appris la décision finale lors de l'émission.
00:20
Donc ça a évidemment rempli l'émission d'une grande émotion et on a terminé tous ensemble.
00:25
J'ai fait un plateau un peu particulier avec plein de personnalités,
00:28
des fois qui sont un peu étonnantes, puisqu'il y avait les Balkany qui étaient là.
00:31
Moi, ça m'amusait parce que je sais qu'il y a beaucoup de gens qui...
00:33
Mais comme ils avaient été parodiés par Jérôme Commander,
00:37
ça m'a beaucoup amusé de les recevoir.
00:38
J'avais même eu l'occasion d'être parodié par lui récemment sur des épisodes sur Canal+.
00:43
Donc voilà, on a fait une émission pleine d'émotions.
00:46
On est ensemble, on se dit au revoir et surtout, on ne comprend pas ce qui se passe.
00:49
Parce qu'encore une fois, qu'avons-nous fait ?
00:51
C'est la vraie question qu'on se pose aussi chez moi, dans mes équipes.
00:55
Moi, les personnes que je suis obligé de virer,
00:57
parce qu'il n'y a pas d'autre mot, c'est ce que je vais être obligé de faire.
00:59
Et vous, c'est combien de personnes déjà dans votre équipe ?
01:00
En tout, j'ai quatre personnes qui étaient autour de moi, donc elles vont devoir partir.
01:04
Et puis, il y a aussi les personnes qui sont dans les équipes, qui travaillent pour Canal+.
01:09
Donc forcément, comme ils ne travaillent plus, ils sont obligés de partir.
01:13
Il n'y a pas le choix.
01:14
C'est des trucs tout cons.
01:15
J'ai envie de dire, même l'autre fois, il y avait un taxi qui m'a dit, c'est marrant,
01:17
moi, j'étais habitué à venir pour TPMP.
01:19
Je venais vous chercher tout le temps, les chroniqueurs pour TPMP et on ne va plus travailler.
01:23
J'ai dit, voilà, vous êtes une victime encore collatérale de cette histoire.
01:26
Et la question, c'est qu'est-ce qu'on a fait ?
01:27
C'est la question qu'on se pose.
01:28
Donc, ce sera la dernière.
01:30
Ce sera jeudi.
01:31
Il y aura aussi après un Prime exceptionnel avec Cyril qui va s'appeler le Prime de la vérité.
01:35
Je pense que Cyril, de toute façon, est très en forme en ce moment.
01:38
Et il a raison parce qu'il a un espace de liberté sur le groupe qui est très important.
01:43
Et voilà, je pense que Gauthier ne me contradira pas.
01:49
Mais voilà, on va essayer de faire en sorte de finir une belle semaine.
01:53
Il y aura Daniel Evenou qui va venir nous faire un petit coucou.
01:55
Enfin, plein de personnalités qui vont nous laisser des messages.
01:58
Moi, j'ai reçu pour la dernière un message de Stéphane Rottenberg,
02:01
Christina Cordula, plein de personnes qui sont venues faire l'émission ou qui la regardaient.
02:06
Et beaucoup d'émotions parce qu'on ne comprend pas quoi.
02:08
Je veux dire, une émission qui fonctionne, des gens qui nous regardent,
02:11
qui viennent nous voir dans la rue en nous disant c'est super,
02:13
on passe des bons moments avec vous.
02:14
Tout s'arrête. Pourquoi ? Pourquoi ?
02:17
Je ne comprends pas.
02:18
Je ne comprends pas. Et ce que j'ai entendu tout à l'heure,
02:20
ce que vous m'avez dit avant l'antenne qui confirmait ce qui a été dit
02:24
dans l'émission de Cyril, donc concernant ces propos qui ont été tenus par des
02:27
personnes qui travaillaient donc du coup pour l'État et qui ont fait,
02:33
entre guillemets, arrêter cette chaîne, me rend fou de dire voilà,
02:36
il y a des potes à Hanouna, il faut les mettre au chômage.
02:39
Mais moi, je n'ai pas du tout honte et je suis très fier de dire qu'en effet,
02:42
je fais partie des personnes qui apprécient Cyril.
02:44
Je pense que vous en faites partie aussi, cher Gauthier.
02:47
On est beaucoup apprécié Cyril et en effet, on va être au chômage.
02:50
Oui, je n'ai pas honte du tout, mais vraiment pas honte du tout de dire
02:53
oui, je vais être au chômage, je vais mettre mes équipes au chômage,
02:56
mais je n'en suis pas responsable et je n'ai aucunement l'envie de dire
03:01
aujourd'hui, oui, voilà, j'ai fait une connerie.
03:03
Qu'est-ce que j'ai fait ? Qu'est-ce qu'on a fait ?
03:05
Je veux dire, s'il y a eu des bêtises qui ont été commises sur cette chaîne,
03:08
elles ont été réprimandées, elles ont été réglées lourdement,
03:12
très lourdement et vous le disiez tout à l'heure, Gauthier faisait référence
03:15
aux différentes amendes.
03:16
L'histoire d'amende, donc voilà, ça me fait beaucoup de peine
03:19
et nous, on va finir cette émission en pleurs.
03:21
Mais je pense que de toute façon, jeudi soir, avec Cyril et toutes les équipes,
03:24
on finira aussi en pleurs parce que c'est franchement terrible.
03:28
Il y a une espèce d'injustice terrible là-dedans.
03:29
François, quelle image on envoie à la France, quelle image on envoie au monde ?
03:34
Je ne comprends pas la stratégie de ceux qui font ça parce que ça fait 30 ans
03:38
qu'on explique que le Front National, au début, plus le Front National,
03:42
il ne faut pas leur parler, il faut les évoquer.
03:44
Là, on dit la chaîne, les chaînes de Bolloré et plus on fait ça
03:48
et plus le RN d'un côté monte et plus les chaînes de Bolloré sont écoutées.
03:51
Je ne fais pas de comparaison, mais c'est la même logique.
03:54
On essaie d'ostraciser des gens, de les désigner comme étant
03:57
les mauvaises personnes et les Français, ils disent
03:59
mais non, laissez-nous regarder qui on veut, laissez-nous voter pour qui on veut
04:02
et arrêtez, entre guillemets, de nous emmerder.
04:04
Et donc, plus on les ostracise et plus ils montent.
04:06
Donc, ceux qui font ça, ils sont même en contradiction avec ce qu'ils veulent vraiment.
04:09
Et vous savez quoi ?
04:10
Aussi bien sur C8 que sur CNews, on parle des problématiques
04:13
des Français, on parle des informations des Français, idem sur Europe 1.
04:19
Et c'est ça qui explique le succès.
04:21
C'est ça, tout simplement.
04:24
Moi, régulièrement, on me traite de facho, parce que sur CNews, t'es un facho.
04:27
C'est les lunettes, ça, bleuté.
04:28
Oui, sûrement.
04:30
C'est vrai.
04:34
On donne la parole à tout le monde et vous êtes bien placé,
04:36
Véronique Jacquet, pour le dire.
04:38
Oui, tout à fait.
04:39
Non, mais sur nos antennes, sur Europe 1, sur CNews, sur C8.
04:43
La parole est libre et c'est un luxe inouï, aujourd'hui,
04:47
par les temps qui courent, quand on réfléchit bien.
04:50
Et ça, les Français ne s'y trompent pas.
04:53
Bien entendu, non seulement les Français ne s'y trompent pas.
04:57
Moi, je croise justement des gens dans la rue qui me disent
05:00
cette chaîne nous fait du bien, vous nous faites du bien, continuez.
05:03
Heureusement que vous êtes là.
05:04
Vous vous rendez compte où on en est en France quand on entend des gens
05:07
qui s'autorisent à vous dire ça.
05:09
Regardez le nombre de sujets où, désormais, les gens souhaitent témoigner
05:12
un visage caché parce qu'ils ont peur de représailles,
05:15
ils ont peur de se faire agresser, ils ont peur de se faire ostraciser.
05:19
Donc, on voit bien qu'il y a une espèce de chêpe de plomb qui nous tombe
05:23
dessus, une forme de soviétisation post-communiste,
05:27
mais enfin, qui est tout aussi violente et tout aussi méchante.
05:30
Et moi, ce qui me semble particulièrement dérangeant,
05:33
au-delà de tout ce qu'avait dit, et vous parlez avec une justesse incroyable,
05:36
vous parlez avec votre cœur, avec votre rythme.
05:38
Jordain Duc, c'était...
05:39
Non, mais je ne suis pas un mec des médias.
05:42
Moi, je suis un mec de la campagne, de Rouillet, en Bretagne.
05:46
Ça nous donne la chair de poule.
05:47
Mais pourquoi c'est si dérangeant ?
05:48
Parce qu'au-delà de ce débat sur la liberté d'expression,
05:52
qui ô combien ne devrait déjà d'ailleurs pas être un débat,
05:56
il y a quand même aussi cette idée qu'on touche à la liberté de conscience.
05:58
Enfin, on n'est pas obligé de regarder ces huit,
06:00
si on n'a pas envie de regarder ces huit hommes.
06:02
Il y a une offre à nul autre pareil.
06:03
Il y a quand même une sacrée offre sur la télé d'aujourd'hui.
06:06
Les gens sont adultes et responsables.
06:08
Donc, on touche à la liberté de conscience, de se faire une idée
06:12
de ce qu'on a le droit d'aimer ou de ne pas aimer,
06:14
de choisir ou de ne pas choisir.
06:16
Etant encore en France, quand on n'a plus ce droit-là,
06:20
franchement, la question se pose.
06:21
C'est ce que je disais, quelle image on envoie au monde.
06:22
Et en plus, quand on voit les révélations que vient de nous faire Gauthier Lebrès...
06:26
C'est extrêmement grave, c'est extrêmement grave.
06:29
Et ses camarades qui seront ce soir à l'antenne,
06:32
ça pose franchement question,
06:33
parce que c'est comme si on avait volontairement tiré un missile sur Cyril Hanouna.
06:38
C'est ça, exactement.
06:39
Donc, ça pose question et je pense qu'il y aura forcément des suites.
06:43
Au fond.
06:44
Missile médiatique, pourquoi pas?
06:45
Missile judiciaire, on ne sait rien.
06:48
On a un peu de mal à comprendre comment on a pu célébrer Charlie Hebdo
06:52
il y a encore peu de temps, de moins en moins d'ailleurs,
06:56
pour des caricatures qui pouvaient être offensantes pour les victimes.
07:00
Juste au nom de la liberté d'expression que je défends
07:02
et que nous défendrons tous, la liberté d'expression qui concerne
07:07
le droit de caricaturer et aussi, d'une certaine façon,
07:11
le droit de faire la télé comme le faisait Cyril Hanouna.
07:14
Je pense que le fait qu'on empêche
07:18
une partie des médias de fonctionner parce que, ou non,
07:23
c'est assez difficile, une sorte de morale que personne n'a définie en droit.
07:26
Le Conseil d'État, d'ailleurs, en parle pas du tout.
07:28
Il parle que l'ARCOM est un institut indépendant,
07:33
indépendant sous condition.
07:36
Et donc, ces décisions ne sont pas contestables.
07:38
Point. Et ça s'arrête là.
07:40
Mais on a effectivement, là où on touche,
07:45
une liberté qui est quand même une liberté fondamentale.
07:47
Mais je rappelle quand même que dans la presse écrite subventionnée par l'État,
07:51
si vous regardez les titres de la presse écrite et les subventions que touchent
07:55
les journaux de la presse écrite subventionnée par l'État,
07:57
vous voyez bien que ça fait quand même longtemps que certains journaux sont
08:01
considérés comme, comment dire,
08:04
compatibles avec l'esprit moral que porte une partie des décideurs.
08:09
Et donc, touchables.
08:10
Et donc, touchés de subvention et qu'une autre partie de la presse n'a jamais
08:13
touché de subvention.
08:15
Et d'ailleurs, on a eu une disparité de l'offre dans la presse écrite qu'on avait
08:18
réussi. Vous avez vu ce qui s'est passé au groupe Les Bras.
08:20
Le groupe Les Bras, vous connaissez le groupe Les Bras.
08:22
Oui, le patron, le président a été obligé d'émissionner.
08:25
Il avait liké un poste LinkedIn de Sarah Knafo.
08:29
Il était obligé d'émissionner.
08:30
Vous savez très bien le président de le groupe Les Bras.
08:32
Jean-François Aquilier a été licencié du service public de France Info parce
08:35
qu'il avait osé parler à Jordan Bardella de faire un livre.
08:38
On est très loin de 1980, ce souffle de liberté que j'évoquais tout à l'heure.
08:41
Très, très loin, à mille lieues.
08:42
Oui, non, c'est plutôt 1984.
08:44
Oui, c'est plutôt...
08:45
Big Brother.
08:46
Exactement.
08:47
Un dernier mot, peut-être, en tant qu'avocate Virginie Bensoussan, vous voulez ?
08:52
Oui, j'interviens très régulièrement devant la chambre de la presse
08:56
parce que je suis également spécialisée en droit de la presse sur ces sujets-là.
09:03
Et en tout cas, il n'y a aucune condamnation répétée sur la chaîne
09:11
pour de la diffamation, de l'injure, une atteinte au secret de l'instruction,
09:17
une atteinte au secret de l'enquête cumulée qui justifierait que,
09:22
effectivement, C8 et l'émission de Cyril Hanouna puissent être qualifiés
09:28
quelque part d'abus de la liberté d'expression.
09:30
Et d'ailleurs, on parle plutôt, si ce n'est de dérapage en tout cas,
09:33
d'émissions en direct avec plusieurs personnes sur le plateau.
09:38
Donc oui, je pense que même les non-téléspectateurs réguliers de la chaîne
09:44
ne comprennent pas et le public plus jeune sur l'autre chaîne musicale.
09:51
Et puis, vous en parlez.
09:52
Je pense qu'il y a tous les salariés CDD, CDI, mais il y a les pigistes, les prestataires.
09:57
Et puis moi, je voulais vous remercier de m'avoir invité, de nous inviter.
10:00
On a bouleversé la fin de notre émission avec David Poujol.
10:02
Voilà parce que vous étiez avec nous,
10:04
vous étiez avec nous et ça nous paraît tellement, tellement important.
10:07
C'est super sympa, heureusement que le groupe est là.
10:10
Et c'est vraiment ce groupe, c'est une famille et je tiens à le dire.
10:12
Et je suis heureux de faire partie de cette famille.
10:15
Et j'espère continuer dans cette famille,
10:16
parce que heureusement que vous nous invitez,
10:17
parce qu'on n'est pas beaucoup invité dans d'autres émissions de télé.
10:20
On vous invite et on vous soutient en tous les cas.
10:21
Merci. Merci les amis de m'avoir accompagné pour ces deux heures.
10:24
Merci à l'équipe qui m'a entouré.
10:25
David Brunet, David Poujol, Sylphidelle, Céline Géneau, Valentin Rouillon.
10:28
Merci à la programmation, Anthony Bosset-Skama.
10:30
Merci évidemment aux équipes en régie.
10:33
Les programmes se poursuivent sur nos deux antennes.
10:35
Sur Europe 1, c'est Pascal Dehâtour-Dupin.
10:37
Et sur CNews, évidemment, Philippe Devilliers,
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