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00:00Huit ans moins le quart, le Club Culture d'Europe un matin, le livre du jour, Nicolas Caron,
00:04Nicolas ce matin, un polar mais qui a l'air plutôt drôle.
00:07Plutôt oui, ce qui n'empêche pas la profondeur, au contraire même, ça s'appelle Papy Mariol
00:11au livre de poche signé Benoît Philippon, la couverture c'est Papy Mariol, un vieux
00:16monsieur en peignoir avec dans son dos une carabine mal dissimulée.
00:19C'est le héros ? Oui, mais j'y reviens puisque ça commence avec Mathilde pour l'instant,
00:24une jeune femme, c'est pas la joie, lèvres fendues, dépenaillées, l'air agarre, elle
00:27marche sur le bord de l'autoroute pieds nus, le souffle court, elle a été victime
00:31de revenge porn, ça je peux vous le dire, un camion vient de la frôler, ça commence
00:35à être très très dangereux, elle voit un pont un peu plus loin, elle s'y dirige,
00:38chabitre 2, agarre aussi, voilà Mariol, c'est son nom, enfin son surnom, 77 ans, ancien
00:43tueur à gage à la retraite, forcé pour cause d'Alzheimer, il était dans un Ehpad
00:47mais quand on le rencontre il est en peignoir, donc les mains dans les poches sur les boulevards
00:51des Maréchaux à Paris, il a quelques flashes de lucidité, c'est le cas là maintenant,
00:55il se demande bien ce qu'il fait là, c'est ce qu'il lui demande aussi les pompiers
00:58qui ont été appelés par des passants, ça se voit pas, je vais en thalasso, leur répond-il.
01:02Pas commode le Mariol.
01:03Il en a marre, marre de plus savoir qui il est, c'était quelqu'un dans le métier
01:07du panache, de la dextérité, des fausaires, même de Jean Rochefort disait-on, et soudain
01:11il se souvient, il n'a pas terminé le dernier contrat, c'était ça ce qu'il taraudait,
01:16et ben il va s'en occuper, coûte que coûte, seul problème, mais de taille, il ne sait
01:19plus du tout qui est la cible, vous allez me dire, quel rapport avec Mathilde ? Les
01:23deux vont se rencontrer, et miracle, les deux peuvent être bien utiles l'un à l'autre,
01:27la vengeance est en route, c'est drôle oui, mais pas seulement, c'est pas du comique
01:30lourdeau, ça va loin, c'est délicat, intelligent, et surtout, ça sonne juste.
01:34Benoît Philippon, donc Papy Mariol, livre de poche, merci Nicolas Caro, et le jeudi
01:39on retrouve Olivier Benkeoun, bonjour Olivier, bonjour Jacques, bonjour à tous, vous nous
01:43emmenez ce matin dans le 16e arrondissement de Paris, au théâtre, au théâtre de Passy,
01:47voire les Grands Ducs ? Une adaptation au théâtre d'un film sur le théâtre, sur
01:52le théâtre de Boulevard, une grande comédie qui parle des comédiens, mais des comédiens
01:56avec un petit C, des comédiens qui sont passés un peu à côté, vous savez, ce genre de
02:00comédien plein d'esbrouffes, mais qui ne se soucie pas toujours de ce qu'il joue.
02:04Je vous demande si c'est vous qui jouez Scoubidou ?
02:06Ah non, c'est Carla qui joue Scoubidou !
02:08Et moi je joue qui ?
02:09Comment ça moi je joue qui ?
02:11Je suis qui, moi, dans la pièce !
02:13Vous avez eu la pièce !
02:14Mais pourquoi faire ?
02:16Vous avez reconnu Jean-Pierre Castaldi, qui joue aux côtés de Georges Bélair et Jean-Christophe
02:22Barque, ces trois grands ducs qui vont participer à la tournée catastrophe de la pièce Scoubidou,
02:27que même le producteur trouve nullissime et qu'il veut saboter pour toucher l'assurance.
02:32Il y a du drame aussi, mais il y a aussi de formidables acteurs, has been, dont le personnage
02:36que joue Jean-Pierre Castaldi.
02:37Oh c'est dans un minute, merde à tous !
02:40Moi aussi je vous dis merde !
02:42Il n'est pas le texte, il trouve le spectacle désastreux, il n'y croit pas une seconde,
02:47il n'aime pas la jeune première, enfin il s'en fout quoi.
02:50L'un c'est le dragueur avétéré, et l'autre c'est le traqueur avétéré, il a peur, il a peur de tout.
02:55C'est des caricatures, mais avec beaucoup de tendresse, parce qu'ils sont touchants quand même,
02:59ils sont pathétiques, mais touchants.
03:00Oui, pathétiques, touchants, qui n'ont pas travaillé avant de monter sur scène, mais
03:04qui ont parfois des éclairs de bonne volonté quand le metteur en scène leur demande.
03:07Faut que ça trucule !
03:09Faites-moi truculer tout ça !
03:11On va truculer !
03:13Il faut que ça trucule.
03:14Olivier s'est tiré du film avec Noiré, Rochefort, Marielle et Michel Blanc.
03:18Film sorti en 1996, qui est passé un peu sous les radars.
03:21Dommage, parce que quand de grandes stars jouent des ratés,
03:24ça a un grand potentiel comique, mais aussi dramatique.
03:27Et on retrouve ça chez Jean-Pierre Castaldi.
03:29Noiré ou Rochefort déjoue, c'est formidable.
03:32Mais pour déjouer, il faut être extrêmement sincère.
03:34Il est malheureux quelque part ce mec en scène, il a honte.
03:38Moi j'ai tout connu, j'ai joué avec Jacques Weber, des spectacles sérieux,
03:41et maintenant je fais rire en finissant.
03:43Au bout du compte, faire rire à la fin de sa vie, c'est formidable.
03:48Vous avez compris que c'est une pièce où vous allez rire,
03:51vous allez être surpris, surtout par la garde-robe de Jean-Pierre Castaldi.
03:54Il y a aussi des gags visuels, il y a même des cascades et une chanson.
03:58Les Grands Ducs, c'est du vaudeville comme on l'adore.
04:01Les Grands Ducs avec Georges Belair, Jean-Pierre Castaldi, Jean-Christophe Barr.
04:05Ça vient de démarrer et c'est au théâtre de Passy à Paris.
04:08Il est 7h51 sur Europe.