- il y a 9 mois
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00:00Et bienvenue dans Les Informés, l'émission de décryptage de l'actualité de France Info.
00:11Bonjour Renaud.
00:12Bonjour Célia.
00:13Et avec nous autour de la table ce matin, Alex Bouillaguet, qu'on retrouve désormais
00:17à la présentation du 8.30, les vendredis, samedis et dimanches.
00:20Bonjour Alex.
00:21Bonjour Célia, j'en suis ravie.
00:22Nous aussi on est ravis.
00:23Louis Rosalter est à vos côtés, journaliste politique au Figaro.
00:25Bonjour Louis.
00:26Bonjour.
00:27Renaud Delis, ça y est, c'est le jour J pour François Bayrou.
00:29Et oui, à 15h, le Premier Ministre prononcera sa déclaration de politique générale à
00:32l'Assemblée Nationale, un texte auquel il a travaillé tout seul ou quasiment tout seul
00:36depuis des jours et des jours.
00:37Et à la veille de cette échéance capitale, les discussions ont continué, en particulier
00:42avec la gauche et plus spécifiquement d'ailleurs avec les socialistes, autour de la quête
00:47d'un accord dit de non-censure.
00:48Au cœur de ces discussions, le sort de la réforme des retraites.
00:52On sait que le Premier Ministre a entre ouvert la porte à de nouvelles discussions, à des
00:58aménagements.
00:59Mais les socialistes, eux, souhaitent une suspension en tout cas parallèlement à l'ouverture
01:05de ces nouvelles discussions.
01:06La porte du gouvernement, je le disais, est ouverte jusqu'au dernier moment.
01:10C'est ce que disait d'ailleurs hier sur France Info la ministre de la Transition écologique,
01:14Agnès Pagny-Runacher.
01:15Oui, notre main est tendue.
01:17Oui, notre porte est ouverte.
01:19Nous, ce qu'on souhaite, c'est qu'effectivement, autant que possible, on trouve un point d'équilibre
01:25qui sécurise nos partenaires qui ont le sentiment qu'ils ont besoin d'avoir des garanties
01:32sur la réalité de notre ouverture sur ces modifications.
01:37Alors, point d'équilibre, qu'est-ce que c'est ? Réouverture de négociations avec
01:41les partenaires sociaux, gel, pause, suspension.
01:44Suspension, c'est le mot que souhaiteraient entendre les socialistes et pour l'heure,
01:48à en croire le patron du groupe PS à l'Assemblée nationale, Boris Vallaud, ce matin sur France 2,
01:52le compte n'y est pas.
01:54Ce que nous demandons, c'est que nous ayons un nouveau rendez-vous démocratique,
01:58un nouveau, ce qui a manqué en réalité à la réforme des retraites, c'est-à-dire
02:04à ce stade que le compte n'y est pas et que nous continuons de nous battre jusqu'à la dernière minute.
02:08C'était à 7h40, à 8h30, Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste,
02:14fait savoir que les choses ont continué d'avancer dans la nuit et que les socialistes se sont
02:17même fondés une proposition de compromis et que les discussions vont donc continuer
02:22jusqu'à la dernière minute, ce qu'Olivier Faure appelle le « money time ».
02:25Alors, qui bluffe, qui dit vrai ? Peut-on imaginer un accord et donc une suspension,
02:30puisque c'est le mot que veulent entendre les socialistes de la réforme des retraites ?
02:34Ou y a-t-il une autre modalité susceptible de sortir de ces discussions ?
02:38Et est-ce que finalement, François Bayrou pourra échapper d'une part à un vote de la censure
02:42des socialistes, par les socialistes, et d'autre part même à une censure tout court ?
02:46Est-ce que le gouvernement est menacé de tomber dès cette déclaration de politique générale ?
02:50Alors, avant de répondre aux questions, un élément important, c'est 15h.
02:5315h, l'horaire important, c'est le début de la déclaration de politique générale de François Bayrou.
02:58La réponse, elle doit tomber avant chez les socialistes, Alix Bouillaguet ?
03:00Alors, oui, logiquement, elle devrait tomber avant, c'est-à-dire qu'il devrait y avoir des échanges
03:06pour effectivement dire aux socialistes quelle est la formule, finalement,
03:10qui sera dans la déclaration de politique générale.
03:12C'est vrai qu'on ne voit pas comment François Bayrou ne peut pas lever avant l'ambiguïté
03:17sur cette question, puisque c'est la question centrale.
03:20Après, c'est vrai que, si on fait un petit calcul, la censure ne le guette pas, a priori,
03:26sur cette déclaration de politique générale, puisque le RN a d'ores et déjà dit
03:31qu'il n'y aurait pas de censure, a priori.
03:33Ça veut dire qu'il pourrait, finalement, tenter de faire un discours
03:37où il n'y aurait pas cette précision sur la réforme des retraites,
03:42et puis se dire, voilà, j'ai encore quelques jours pour négocier.
03:45Ça semble quand même compliqué.
03:47Il va falloir, effectivement, qu'il gère ce petit défi d'équilibre.
03:52Ils ont dit qu'il réfléchit à ce discours depuis des années, voire 40 ans.
03:56Bon, ça va être le moment de montrer qu'il a du verbe et qu'il est à la hauteur des événements.
04:03Avec une triple difficulté, comment suspendre sans suspendre ?
04:10Alors, je ne sais pas quel est le mot dans le vocabulaire français qui pourrait permettre...
04:14Parce qu'il faut dire qu'effectivement, ses soutiens ne veulent pas d'une suspension.
04:17Je parle des macronistes.
04:18Donc, c'est premièrement, suspendre sans suspendre,
04:21qui nous trouve un nouveau mot dans le dictionnaire français.
04:24Deuxièmement, ne pas froisser cette coalition qui, elle, est pour les 64 ans.
04:29Parce que c'est vrai que s'il tire trop à gauche, c'est la droite qui peut lâcher.
04:34Et puis, nous expliquer comment, s'il y avait une suspension, entre guillemets,
04:38ou le terme qu'il veut, il s'arrange pour financer ce système de retraite
04:44qui est déjà, je le rappelle, déficitaire à hauteur de 6,1 milliards.
04:48Ça, c'était pour l'année 2024.
04:50Mais ça, il y a eu beaucoup de discussions pour justement parler de ce casse-tête même financier.
04:56À 9h11, là, aujourd'hui, Louis Ouzalter,
05:00avec quelques heures de cette déclaration de politique générale,
05:02le mot suspension pourrait être prononcé par le Premier ministre ?
05:06À ce stade, apparemment, il ne l'est pas.
05:08Alors, à 10h11, peut-être.
05:10Non, mais il y a un vrai compte à rebours.
05:12Après, je pense que François Bayrou, effectivement, a en tête ce discours depuis assez longtemps.
05:17Alix a dit que c'était quelqu'un qui a du verbe.
05:20Le risque, c'est qu'il soit verbeux.
05:22C'est-à-dire qu'en fait, on soit très déçus par cette déclaration de politique générale.
05:26Je m'avance un peu, mais je pense que beaucoup vont être déçus
05:29parce que je ne crois pas que François Bayrou dissipe
05:32beaucoup du brouillard qui est devant lui cet après-midi.
05:36D'abord, parce qu'il conçoit l'exercice comme quelque chose de général.
05:39C'est son nom qu'il indique.
05:40Et lui ne pense pas qu'un Premier ministre doit ventrer dans tous les détails
05:43des mesures qu'il veut engager, y compris sur la réforme des retraites.
05:47Et puis surtout parce qu'en fait, François Bayrou, il n'est pas censuré cette semaine, normalement.
05:51C'est-à-dire que là, dans le calendrier, la France insoumise va déposer une motion de censure,
05:55comme annoncé, on le savait.
05:56Même si les socialistes la votent, le Rassemblement national de Marine Le Pen,
05:59qui en plus a d'autres chats à fouetter en ce moment,
06:01a bien laissé entendre qu'il ne censurait pas d'emblée François Bayrou,
06:05qui allait attendre la discussion du budget et du budget de la Sécurité sociale.
06:09Ça veut dire que si cette motion est discutée jeudi, a priori,
06:11François Bayrou est sauvé par le Rassemblement national, comme Michel Barnier l'était,
06:14au moment d'entrer en fonction.
06:16Ce qui lui laisse quelques journées supplémentaires
06:19pour tenter de trouver la formule gagnante avec les socialistes.
06:23Ensuite, il y a l'autre paramètre, il est évidemment dans l'autre camp.
06:26Je pense que les socialistes sont plutôt de bonne foi en ce moment en négociant.
06:30En tout cas, Olivier Faure, le Premier secrétaire,
06:32parce que sinon, il ne serait pas allé aussi loin dans la négociation.
06:34C'est prendre un risque quand même aux yeux des électeurs du Nouveau Front populaire,
06:39c'est évidemment subir la pression très intense des insoumis,
06:42un petit peu moins des écologistes,
06:43mais à la fin, il ne fait pas trop doute qu'eux vont monter la motion de censure
06:47et qu'il pourrait y avoir un scindement du Nouveau Front populaire
06:51à la frontière des écologistes et des socialistes.
06:53Donc, à mon avis, l'heure de vérité n'est pas aujourd'hui,
06:56elle pourrait plutôt être dans les jours et les semaines qui viennent,
06:59avec les discussions sur le budget.
07:00Les socialistes insistent bien sur le fait qu'il n'y a pas que les retraites,
07:03il y a aussi l'hôpital, les dépenses de santé, l'éducation,
07:06plein de choses qui seront dans les budgets de 2025.
07:08Et puis évidemment, cette question cruciale de l'âge de départ à la retraite.
07:12Et il ne faut pas oublier un autre acteur dans cette discussion extrêmement complexe,
07:16ce sont les partenaires sociaux,
07:17ce qui complique un peu plus la tâche des socialistes d'ailleurs.
07:19Je pense qu'effectivement, les socialistes, spontanément,
07:21c'est ce qu'ils disent et qu'ils répètent,
07:22n'ont pas envie de censurer le gouvernement.
07:24Je pense qu'ils n'y ont pas intérêt,
07:27notamment parce qu'effectivement, politiquement,
07:28après avoir discuté pendant des semaines,
07:31retourné à la maison, si j'ose dire, du Nouveau Front populaire
07:34et se reprendre des coups de règle de Jean-Luc Mélenchon,
07:36ce n'est pas forcément une perspective qui leur serait extrêmement magnifique.
07:41Mais de surcroît, il y a ce que vont faire ou pas les partenaires sociaux.
07:45Et là où il y a très peu de doutes,
07:47ce qu'on sait, c'est que François Bayrou va annoncer la réouverture
07:50de discussions, de négociations autour de la réforme des retraites.
07:54A priori, c'est ce qu'il avait dit dès le mois de décembre,
07:56qui concernerait des aménagements sur les carrières longues,
07:59la pénibilité, l'emploi des femmes, les carrières des femmes, etc.
08:03Mais aussi, d'ailleurs, il n'excluait pas de remettre la question
08:05de l'âge légal de départ dans la discussion.
08:09Là, l'enjeu, depuis le mois de décembre, c'est devenu
08:11est-ce qu'il suspend avant ou éventuellement à la fin,
08:14si jamais il y a un accord à l'issue de ces négociations.
08:17Dès lors, si les partenaires sociaux, les syndicats,
08:20vont discuter avec le gouvernement, à commencer par la CFDT,
08:24évidemment, le principal syndicat de salariés,
08:27et à priori, on en prend plutôt le chemin,
08:29c'est encore plus compliqué pour les socialistes de dire
08:31non, non, on censure tout de suite, alors que les syndicats seraient prêts,
08:34en tout cas, peut-être pas la CGT, mais les autres,
08:36à entrer dans un nouveau processus de discussion
08:38pour réformer la réforme, si j'ose dire, pour changer la réforme des retraites.
08:41Mais quand même, en termes d'image, si les socialistes ne censurent pas
08:44alors que le Premier ministre ne parle à aucun moment de suspension
08:48de la réforme des retraites, c'est un gros flop pour eux quand même.
08:51Forcément, ça dépend ce qu'il y a dans le discours concrètement
08:54et ce qu'il y a dans les aménagements envisageables pour cette réforme.
08:57Il ne faut pas...
08:59Personne, à part les socialistes, n'a parlé du mot suspension.
09:03Oui, Olivier Faure a dit, moi je veux entendre le mot suspension,
09:05c'est quand même ce qu'il a dit.
09:06Il a dit, il a plus ou moins noyé le poisson, y compris ce matin,
09:09on peut trouver des signaux, mais il ne faut pas rester juste,
09:11me semble-t-il, sur le texte.
09:12Ils pourraient censurer cette semaine et ne pas le faire dans 15 jours.
09:15Voilà, ils peuvent donner un coup de saumon cette semaine, les socialistes,
09:18et ensuite obtenir une victoire politique, la présenter comme telle
09:21et justifier le fait qu'ils ne censurent pas au moment du 49-3,
09:24parce que ces budgets passeront sûrement au 49-3.
09:26Alex, c'est vrai que ça semble quand même très compliqué
09:28que François Bayrou n'aille pas sur ce terrain-là cet après-midi,
09:32c'est-à-dire qu'il évacue ce sujet en disant, écoutez, on continue de négocier,
09:36ce serait quand même assez mal ressenti.
09:38Et c'est sans doute ce qui le guette, c'est-à-dire,
09:41je sais qu'on ne sort de l'ambiguïté qu'à ses dépens,
09:44mais si François Bayrou fait du flou,
09:47si François Bayrou ne donne pas sa vision des choses,
09:51et notamment sur ce sujet-là, ce sera un discours raté.
09:55Oui, qu'il ne soit pas trop général, qu'il soit un peu concret, c'est ce qu'on demande.
09:58Parce qu'il y a un moment où il faut qu'il prenne ses responsabilités,
10:01qu'il faut qu'il essaie aussi de dire aux autres
10:05qu'eux aussi doivent prendre leurs responsabilités,
10:07et pour ça, il faut être clair et carré.
10:0815h, la déclaration de politique générale du Premier ministre.
10:11Évidemment, France Info sera en édition spéciale,
10:14vous pourrez l'écouter avec attention, et débrief évidemment à la suite.
10:19Il est 9h16, c'est l'heure du Fil Info de Maureen Suniard.
10:22Charlie Dalin laisse exploser sa joie,
10:24le skipper remporte son premier Vendée Globe,
10:26il tourne le tour du monde à la voile en solitaire.
10:28Il dit être le plus heureux du monde,
10:30lui qui pulvérise le record d'attente de 2017.
10:33Sa course aura duré près de dix jours de moins
10:36que celle d'Armel Le Cleac'h qui détenait le précédent record.
10:39Le parti socialiste a fait une proposition de compromis dans la nuit à François Bayrou.
10:44C'est Olivier Faure, le patron du PS, qui l'affirme.
10:46Il espère toujours que le Premier ministre va annoncer
10:49une suspension de la réforme des retraites cet après-midi.
10:51François Bayrou prononce sa déclaration de politique générale à partir de 15h.
10:55Le nombre de cas de chikungunya a augmenté à La Réunion.
10:59Le préfet déclenche le dispositif de gestion de crise
11:02et invite la population à éviter de laisser de l'eau stagnante
11:05et à se protéger des piqûres.
11:07Depuis le mois d'août,
11:09près de 200 cas de cette maladie ont été détectés dans le département français.
11:13Et puis l'espoir des familles des otages,
11:15un accord de trêve entre Israël et le Hamas
11:17est sur le point d'être conclu selon le président américain.
11:20Pour le moment, les combats continuent.
11:2250 palestiniens ont été tués dans des frappes israéliennes hier
11:25et 5 soldats israéliens sont morts.
11:40Les informer continue avec Alix Bouyagué,
11:42journaliste, intervieweuse politique chez France Info,
11:45Louis Osalter, journaliste politique au Figaro.
11:48Renaud Delis, on parlait du suspens,
11:51suspension ou pas de la réforme des retraites annoncée
11:54peut-être par le Premier ministre cet après-midi.
11:56Ce mot suspension a pris aujourd'hui un caractère quasiment sacré.
11:59C'est vrai que c'est une sorte de totem que réclament les socialistes.
12:03Il faut juste quand même rappeler que derrière le mot,
12:05qui a priori ne serait pas dans la déclaration de politique générale,
12:08et encore une fois on l'évoquait,
12:09est-ce que dans son dictionnaire, François Bayrou va trouver un synonyme
12:12autour de gel, pose ou autre qui peut aller dans cette direction-là ?
12:15Il faut quand même se souvenir juste d'où l'on vient.
12:17C'est-à-dire que ce qui est acquis là,
12:21c'est que François Bayrou va annoncer
12:23une réouverture des discussions sur la réforme des retraites,
12:26avec l'ensemble des partenaires sociaux,
12:28discussion qui pourra porter sur la pénibilité,
12:32les carrières longues, les carrières des femmes,
12:35et ne pas exclure la remise en cause de l'âge de départ en retraite,
12:39poussée jusqu'à 64 ans en 2027 par la réforme de 2023.
12:45Tout ça, Gabriel Attal ne voulait pas en entendre parler,
12:49Michel Barnier ne voulait pas en entendre parler,
12:51les socialistes ont en quelque sorte déjà,
12:53la gauche a déjà une première victoire,
12:55et c'est pour ça que je voulais souligner le rôle important
12:57des partenaires sociaux dans la séquence.
12:58Si eux s'engouffrent dans cette brèche,
13:00la donne, elle change déjà.
13:02Ensuite, c'est vrai que parce que François Bayrou
13:05n'irait pas jusqu'à une suspension immédiate,
13:07avec les conséquences économiques et financières que ça,
13:09qui sont quand même très lourdes,
13:10là ça pourrait faire effectivement capoter l'accord,
13:13et les socialistes pourraient voter la censure.
13:14Mais comme le disait Louis F. Selter tout à l'heure,
13:16il va y avoir plusieurs motions de censure,
13:18on y est un peu habitués depuis quelques années maintenant,
13:20il y a celle sur la Déclaration Politique Générale,
13:22et a priori le Rassemblement National ne va pas la voter,
13:24c'est d'ailleurs une des conséquences aussi
13:26d'un éventuel échec des discussions
13:28entre le gouvernement et les socialistes,
13:29et que ça remet le RN au centre du jeu.
13:31Donc là aussi, ce n'est pas un très bon calcul,
13:33ni pour les uns, ni pour les autres.
13:34Marine Le Pen a perdu son pouvoir de nuisance,
13:36et là elle redeviendrait effectivement l'arbitre.
13:39Et ensuite viendra la discussion sur le budget,
13:42et il est possible, voire probable,
13:44que le Premier ministre soit contraint de déclencher l'article 49.3
13:46pour faire adopter le budget,
13:48d'où une future motion de censure,
13:50et là ce sera sûrement plus compliqué pour les socialistes
13:52de recensurer,
13:54de voter une motion de censure,
13:56parce que là ça veut dire non seulement plus de gouvernement,
13:58mais surtout toujours pas de budget,
13:59avec les conséquences économiques et financières
14:01calamiteuses,
14:03que le fait que si la France n'a toujours pas de budget
14:05à la fin du mois de février,
14:06là on s'en rient vraiment, c'est un saut dans l'inconnu,
14:08et on voit déjà aujourd'hui l'état des marchés financiers,
14:10le spread qui s'écreuse avec l'Allemagne, voilà.
14:12Donc peut-être qu'il est plus facile, entre guillemets,
14:14pour les socialistes de voter la motion de censure là,
14:16en sachant qu'elle ne passera pas,
14:18grâce au RN justement,
14:20et de ne pas la voter sur le budget,
14:22parce que là, ça serait vraiment plonger le pays dans le chaos.
14:24Le budget qui se présente, encore une fois,
14:26pour le Premier ministre, le nouveau Premier ministre,
14:28comme un casse-tête,
14:30François Bayrou, lui, il a revu les ambitions
14:32de Michel Barnier à la baisse.
14:34Oui, on ne parle plus, souvenez-vous que fin 2024
14:36on était à 6,1% du PIB
14:38de déficit.
14:40L'objectif, à peine esquissé,
14:42pour l'instant, c'est plutôt 5,4% du PIB.
14:44Donc toute la question est de savoir
14:46où trouver l'argent,
14:48quels impôts vont augmenter ou pas,
14:50quelle réduction des penses publiques.
14:52On n'en entend plus beaucoup parler,
14:54on en entendait beaucoup plus parler avec Michel Barnier.
14:56Et je rappelle juste que la discussion parlementaire du budget,
14:58elle est supposée reprendre, elle va reprendre mercredi au Sénat,
15:00puisque le Sénat, lui,
15:02avait adopté la première version de la copie
15:04du budget, avant
15:06la censure de l'Assemblée nationale
15:08qui a fait chuter le gouvernement Barnier.
15:10Donc la base des discussions, c'est quand même
15:12le texte de Michel Barnier.
15:14Oui, la base des discussions, c'est le texte de
15:16Michel Barnier, mais enfin, c'est quand même
15:18un budget qui, à l'arrivée, n'aura rien
15:20à voir avec celui de Michel Barnier.
15:22Je rappelle que Michel Barnier,
15:24il avait parlé de 60 milliards d'euros
15:26d'économie.
15:28Là, officiellement,
15:30on parle de 50 milliards.
15:32Mais en fait, quand on fait le calcul
15:34par rapport au déficit,
15:36François Bayrou
15:38parle, effectivement, de 5,4%.
15:40Alors, Pierre Moscovici,
15:42le patron de la Cour des Comptes,
15:44lui dit que, en fait, ça devrait
15:46être 5%. Donc déjà, 5,4%,
15:48on se laisse
15:50de la marge, alors que la situation
15:52est une Himalaya,
15:54comme le citait François Bayrou,
15:56et qu'en fait, quand on fait les calculs, on est plus proche
15:58des 20 milliards d'économie
16:00que des 50 milliards. Donc,
16:02c'est un petit peu mensonge sur la marchandise.
16:04Et puis, la deuxième chose,
16:06c'est quand on parle de taxer les grandes entreprises,
16:08en fait, il y a
16:10déjà une espèce d'enveloppe globale
16:12qui est calculée pour
16:14savoir ce que ça rapporterait. Or, ça aussi,
16:16l'assiette de calcul
16:18est complètement faussée, puisque les grandes entreprises,
16:20elles ont déjà prévu ça.
16:22Donc, ça veut dire qu'elles ont déjà sorti leurs bénéfices
16:24de leur budget fin décembre, ce qui veut dire
16:26que cette assiette sera beaucoup plus petite,
16:28ça rapportera beaucoup moins d'argent.
16:3020 milliards, c'est ce que disait Éric Lombard,
16:32le ministre de l'économie.
16:34Ça veut dire quand même que,
16:36je vous rappelle, il faut trouver
16:38110 milliards
16:40en 5 ans. Bon,
16:42si c'est que 20 milliards, l'effort,
16:44il est quand même extrêmement réduit.
16:46Donc, on n'est pas sur le grand soir,
16:48on n'est pas sur la révolution,
16:50au-delà du problème de suspendre ou pas
16:52la réforme des retraites, parce que
16:54ce serait quand même un handicap de plus,
16:56c'est-à-dire que ça coûterait
16:583 milliards dès cette année,
17:003 milliards chaque année, 15 milliards d'ici...
17:0216 milliards d'ici 2027.
17:04Ça veut dire que
17:06je pense que nos amis voisins européens,
17:08alors qu'on a le déficit le plus important
17:10de la zone euro, commenceraient à nous regarder
17:12bizarrement et que les taux d'intérêt
17:14augmentent. Louis.
17:16Il y a deux choses qui sont importantes. Il y a évidemment
17:18la confiance des créanciers, donc la réduction
17:20des déficits, elle permet à la France
17:22de ne pas payer trop cher sa dette, mais on voit
17:24que le spread, c'est-à-dire l'écart de taux entre la France
17:26et l'Allemagne, depuis plusieurs jours,
17:28est à nouveau en train de
17:30prendre de la vigueur, ce qui veut dire que nous empruntons
17:32plus cher par rapport à la moyenne des
17:34pays européens. Donc il y a cette confiance des créanciers,
17:36mais la confiance des milieux économiques
17:38et des marchés, elle dépend aussi
17:40de la stabilité politique. Donc en fait,
17:42François Barreau, il doit évidemment,
17:44d'autant plus que lui-même a déjà fait des campagnes
17:46présidentielles sur la réduction de la dette,
17:48il doit évidemment prendre ce paramètre-là en compte,
17:50mais on sait que s'il est renversé dans quelques jours
17:52ou quelques semaines, il pourrait avoir à nouveau
17:54une mauvaise réaction
17:56du côté des marchés, du côté de nos
17:58créanciers, de ceux qui nous prêtent
18:00de l'argent. Ça, c'est évidemment
18:02un paramètre important.
18:04Sur l'équation budgétaire,
18:06le problème, c'est qu'on ne
18:08ne fait pas d'économies en panique, c'est-à-dire qu'on ne peut pas faire
18:10des économies sérieuses et solides et
18:12importantes en quelques semaines
18:14ou quelques mois, parce que la réduction,
18:16la véritable réduction des dépenses, une fois
18:18vous avez traqué les quelques opérateurs qui servent à rien,
18:20les quelques agences qui sont doublonnées,
18:22tout cela existe, dans l'appareil d'État,
18:24dans les collectivités locales, tout cela existe.
18:26Mais les réformes qui vous font
18:28véritablement faire des économies sur le long terme,
18:30ce sont des réformes de structure, ce sont des choses
18:32qui sont difficiles à faire passer, ce sont des choses qui
18:34prennent du temps à mettre en place,
18:36on ne le fait pas dans un budget
18:38qui, d'après ce qu'on entend, doit être prêt d'ici la
18:40mi-février ou la fin février.
18:42Et c'est pour ça que Michel Barnier, Premier ministre
18:44issu de LR, issu de la droite républicaine,
18:46a actionné le levier fiscal,
18:48y compris en allant chercher, en allant ponctionner
18:50les entreprises. On a eu un gouvernement
18:52de droite, en tout cas mené par quelqu'un de droite,
18:54dont le premier réflexe pour constituer
18:56ces 60 milliards d'économies a été d'activer
18:58le levier fiscal. François Bayrou
19:00a eu des déclarations sur,
19:02je crois, sur le fait qu'il fallait
19:04modérer le levier fiscal, ses ministres aussi,
19:06Amélie de Montchalin, la ministre des Comptes Publics,
19:08a promis qu'il n'y aurait pas d'os impôts pour les classes moyennes,
19:10mais on a bien vu que Michel Barnier, issu de la droite,
19:12a dû activer ce levier-là.
19:14Donc, déjà,
19:16les 5% ne sont évidemment pas tenus
19:18cette année, et il est normal que le gouvernement
19:20se donne de la marge de malheur, mais surtout,
19:22même ces économies amoindries,
19:24comment on les fait sans
19:26activer à nouveau ce levier-là ?
19:28Et donc, recommencer le nouveau
19:30sketch politique qui consiste, pour les oppositions,
19:32à dire « mais on ne veut pas de ces impôts »,
19:34pour le Rassemblement national à expliquer
19:36que les classes moyennes et les classes
19:38populaires ne doivent pas être atteintes, aucune atteinte
19:40de ne pas être portées au pouvoir d'achat, on risque
19:42d'entrer exactement dans le même
19:44engrenage qu'à l'OTAN.
19:46On a des certitudes, quand même, les plus riches,
19:48les grandes entreprises qui font plus d'un milliard
19:50de chiffres d'affaires.
19:52Tant que le débat budgétaire n'a pas eu lieu, si tant est qu'il allait à son terme,
19:54évidemment, ce ne serait pas le cas s'il y avait une nouvelle censure,
19:56on n'a aucune certitude dans la période
19:58actuelle. Mais c'est vrai qu'à priori,
20:00il y a à nouveau une contribution
20:02des plus hauts revenus qui devraient être
20:04dans le budget,
20:06il y a aussi effectivement une sollicitation des plus
20:08grosses sociétés et des plus grosses entreprises, mais
20:10ce qui est frappant aussi, c'est que là aussi, il y a un jeu de posture
20:12politique qui continue, parce que ce que Michel Barnier avait réussi
20:14à faire, comme le disait Louis Salter à l'instant, dans son projet
20:16de budget, c'est-à-dire, finalement, de toucher au levier fiscal
20:18alors qu'il vient de la droite. A la droite,
20:20à ce moment-là, elle l'acceptait parce qu'il venait de la droite,
20:22précisément. Aujourd'hui, la droite,
20:24elle est beaucoup plus
20:26virulente et exigeante
20:28à l'endroit de François Bayrou, à l'encontre duquel
20:30il y a un certain nombre de griefs historiques
20:32au regard des relations tumultueuses et
20:34du fait que Bayrou a quand même, tout au long
20:36de son existence, cherché et finalement
20:38réussi à franchir
20:40le centre de la tutelle de la droite, à créer un centre
20:42indépendant. Donc, on voit bien aujourd'hui, y compris
20:44sur la réforme des retraites,
20:46que le même Laurent Wauquiez
20:48et le groupe LR s'étaient refusés
20:50à engager, à soutenir
20:52lors du vote de la réforme,
20:54ce qui avait conduit
20:56Elisabeth Borne à déclencher le 49-3. On se souvient,
20:58le gouvernement comptait, recomptait. Il manquait au moins
21:00une trentaine de députés LR à l'époque
21:02et c'est pour ça que le gouvernement
21:04avait déclenché le 49-3. Aujourd'hui, LR
21:06est devenu le
21:08principal garant et défenseur
21:10de cette réforme, qu'à l'époque, les députés de droite
21:12dans leur ensemble, s'étaient refusés à voter.
21:14Je vous donne rendez-vous à 15h, 15h sur France Info,
21:16en édition spéciale pour la déclaration
21:18de politique générale. On aura les réponses à toutes les questions
21:20qu'on s'est posées ce matin. Pas sûr, pas sûr, pas sûr.
21:22On espère, on espère. On a dit
21:24qu'il fallait du concret. Merci beaucoup
21:26à tous les trois, Alex Bouyague
21:28pour ce matin. On retrouve aussi
21:30tous les vendredis, samedi et dimanche
21:32aux côtés d'Adrien Bec pour le 8.30 France Info.
21:34Merci à vous, Louis Osalter,
21:36journaliste politique au Figaro. Votre journal
21:38qui titre, ce qu'on vient de dire,
21:40la droite qui menace
21:42de lâcher Bayrou en cas de suspension
21:44de la réforme des retraites.
21:46Merci beaucoup, Renaud. On se retrouve demain.
21:48Les informés du soir, c'est à partir de 20h
21:50avec Aurélie Herbemont et Jean-Rémi Baudot.
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