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  • il y a 6 heures
"J'ai vu le maraîchage et franchement, ça m’a touché le cœur."

Arrivé en France en 2018, Amadou Traoré est devenu maraîcher dans la ferme agro-écologique de Nathalie grâce au programme de formation Fermes d'avenir. Brut l'a suivi au milieu des vergers en Auvergne.

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Transcription
00:00Ils savent que je veux les faire un jour pour produire les mangas en France.
00:04C'est Amadou Traoré qui a produit les premiers mangas en France.
00:09C'est vraiment...
00:10Ah oui ?
00:11Oui, dans 5 ans.
00:12Avec le réchauffement climatique, c'est pas possible.
00:14Oui, oui, ça serait possible.
00:16C'est sympa, tu vois là-dessus, c'est tellement beau.
00:21Je fais du bricolage, des récoltes.
00:24Le matin, souvent, on vient, on donne à manger à la poule.
00:27C'est pas un seul truc que j'ai fait dans la semaine, en fait.
00:30Les gens ont les mêmes journées.
00:31C'est ça que j'aime beaucoup, même pour changer.
00:34Ici, c'est des salades qu'on a plantées.
00:37C'est très, très beau.
00:42Je m'appelle Amadou Traoré.
00:43Ma vie a commencé en 1992,
00:46en Côte d'Ivoire.
00:47Je suis arrivé en France en 2018.
00:49J'ai fait la formation avec Femme d'Avenir.
00:52Quand j'ai commencé la formation, vraiment, j'ai beaucoup aimé.
00:55J'aime tout, l'environnement, la terre,
00:57et tout ce qui fonctionne.
00:59Et ça m'a appris des maraîchers bien.
01:02Pas avec les produits chimiques, en fait.
01:03J'ai envie des produits de la santé pour donner à la gent, tu vois.
01:05Je n'ai pas envie de produits maladie pour donner à la gent.
01:10C'est pour cela que je suis toujours motivé pour les produits de la santé.
01:18Amadou, on l'a rencontré par le biais du compagnonnage
01:20qui permet à des porteurs de projets ou à des personnes
01:23désirant rentrer dans le monde agricole
01:25de pouvoir avoir une formation sur 8 mois.
01:28Le programme de compagnonnage est ouvert à n'importe quel type de personne,
01:32à n'importe quel âge de personne,
01:33française, mais également allophone.
01:34Donc, quand on parle d'allophone,
01:36ce sont des personnes qui sont encore dans l'apprentissage de la langue française.
01:39Donc, ça peut être des personnes réfugiées,
01:41ça peut être des personnes comme Amadou.
01:42Lui, particulièrement, il vient de Côte d'Ivoire
01:44et il est arrivé en France pour apprendre un métier et s'intégrer.
01:48Et lui, le maraîchage, c'est vraiment une passion.
01:50On sent qu'il a ça dans le corps et dans l'âme.
01:52Au cours de ces 8 mois, en fait, il a vraiment prouvé
01:55qu'il était en capacité de pouvoir en faire son métier.
01:58Et voilà, on a pérennisé avec un emploi pour lui à la suite de ce programme.
02:04Ça change beaucoup de ce que tu faisais à Paris ?
02:06Oui, ça change beaucoup.
02:08Ce n'est pas le même chemin, je crois.
02:10À Paris, je faisais le ménage.
02:14Après, je faisais la couture aussi et tout ça.
02:16J'ai vu le maraîchage et franchement, ça m'a touché le cœur.
02:21J'étais toujours enfermé, il n'y avait pas de liens avec les gens et tout ça.
02:25À Paris, quand je sors le matin, je courais le matin derrière le métro,
02:29derrière les bus, mais ici, ce n'est pas le cas.
02:31Tout le monde est sympa aussi, ça m'a beaucoup...
02:35Ils m'ont beaucoup accepté dans les régions aussi.
02:39C'était vraiment cool.
02:41C'est ça qui m'a beaucoup touché aussi.
02:42C'est une chance que ce programme puisse être ouvert
02:45à des personnes issues d'immigration parce que ça nous apprend beaucoup.
02:48Ça nous permet aussi un petit peu de faire notre part,
02:51de pouvoir réintégrer des personnes qui sont dans le besoin
02:54de s'intégrer dans notre société et qui cherchent tout simplement
02:57à avoir un métier, un métier qui a du sens et le maraîchage en fait partie.
03:01La plupart du temps, ce sont des personnes qui ont déjà été agriculteurs dans leur pays,
03:05qui ont déjà fait de l'agriculture biologique sans le savoir
03:07puisque chez eux, ils n'utilisent tout simplement pas de produits.
03:09Du coup, ils ont déjà les gestes techniques.
03:11Nous, on cherche des employés et on cherche à créer de l'emploi.
03:15On n'a pas forcément le pôle de personnes nécessaire
03:18pour pouvoir faire vivre l'agriculture.
03:20On a des personnes qui sont en capacité, finalement,
03:22qu'elles soient allophones, françaises, étrangères, peu importe.
03:29Je vais fermer.
03:35On va aller dans Pépinière avec Nathalie.
03:40Tu sais, chez nous, on dit qu'il n'y a pas un seul métier.
03:44Parce que moi, j'ai la coutume et j'ai fait ça.
03:49J'avais beaucoup aimé.
03:51Mais après, les maraîchages que j'ai vus aussi, ça m'a...
03:57Il y a des gens qui me voient à Mardou, ils disent à Mardou,
04:00mais toi, tu faisais de la coutume, mais aujourd'hui, tu fais des maraîchages.
04:03Mes amis, en fait, ça les tombe.
04:05En fait, c'est ce que moi, j'ai choisi de faire.
04:07Ce n'est pas eux qui ont décidé ma place.
04:09C'est moi.
04:15Et du coup, je t'ai préparé des plaques.
04:17Deux, trois, je vais continuer d'en préparer.
04:19Tu peux me faire une plaque par variété.
04:21Oui, je te laisse gérer.
04:24OK, je continue à faire des plaques.
04:26On va faire salade blette et fenouil.
04:30On repart sur du fenouil.
04:31Le compagnonnage, c'est un levier parce que ça nous permet de former
04:34des cultures générations à une agriculture maraîchère,
04:38mais une agriculture maraîchère agroécologique.
04:41On essaye de créer une dimension qui fasse revivre nos territoires.
04:44Et je pense que c'est vraiment ça, en fait,
04:46le tout, c'est de prendre plaisir à produire pour nous faire vivre,
04:51mais aussi produire en ayant une attractivité pour notre territoire
04:54et faire revivre nos campagnes.
04:55Ça rajeunit la population.
04:57Là, que ce soit Amadou ou Laure et Quentin, il a fallu qu'ils se logent.
05:02Donc, du coup, ils ont pris un logement.
05:03Donc, ça fait vivre aussi le territoire.
05:05La petite commune de Treuzel, elle ne se rajeunit pas.
05:08On a de plus en plus une population vieillissante.
05:10Si on veut faire venir les jeunes dans les campagnes,
05:13il faut aussi créer de l'emploi.
05:15Il y en a tant dans quelques jours.
05:19Dans quelques jours, ça va sortir.
05:21Souvent, j'ai rêvé de ça quand je rentre.
05:26C'est incroyable, quoi.
05:28Ce que tu mets après, tu viens voir et ça commence à sortir.
05:32Tu vois, c'est comme un miracle, quand c'est pas le miracle.
05:42C'est pas beau, ça ?
05:43Si, ça va.
05:44On a dédié entièrement une parcelle qu'on a créée en verger, en haie d'épicerie.
05:50Dans deux ans, on va commencer à récolter les fruits.
05:55J'aimerais un jour créer ma ferme.
05:57En plus, former les gens pour transmettre ce que j'ai appris en France,
06:02avec les politiques françaises.
06:03Je vois que c'est un peu compliqué, mais je ne sais pas si...
06:08Ouais, c'est ce qui se passe.
06:09Franchement, j'ai envie de faire ça en France,
06:11mais je vois que c'est un peu compliqué.
06:13Rappelé à mon profil, peut-être que ça peut changer après.
06:16C'est là que j'ai pensé aussi, pour faire ça dans mon pays.
06:20Dans mon pays, ils ont des diplômes, ils ont des choses,
06:22mais ils n'ont pas de travail, en fait.
06:25J'ai envie de créer aussi pour leur montrer comment la terre fonctionne,
06:28comment on peut se nourrir naturellement,
06:30pas avec les produits chimiques.
06:32Pour travailler naturellement, c'est ce que j'ai envie de faire.
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