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Punchline - Le fléau des nouvelles drogues de synthèse
Europe 1
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25/12/2024
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News
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00:00
Générique
00:04
Bienvenue sur CNews et bienvenue aussi aux auditeurs d'Europe 1
00:08
qui nous rejoignent à l'instant dans Punchline.
00:10
Au sommaire de notre émission, à peine nommé à la justice,
00:14
Gérald Darmanin est déjà sur le terrain.
00:16
Il était dans la Somme il y a encore quelques minutes.
00:20
Il sera maintenant dans l'Oise pour y rencontrer des agents de la pénitentiaire
00:25
et il a déjà donné quelques pistes sur la manière dont il entend conduire
00:29
son ministère, on l'entendra.
00:32
On parlera aussi des dernières tendances dans un instant
00:35
de consommation de drogue en France, des tendances inquiétantes.
00:38
L'observateur français des drogues et des tendances addictives
00:41
les a dévoilées mi-décembre.
00:43
On retient surtout l'émergence de 17 nouvelles drogues de synthèse
00:46
sur l'année 2023.
00:48
La cocaïne, dont le marché est toujours en hausse constante depuis 30 ans,
00:52
figure en bonne place également.
00:54
Et puis, bien sûr, nous reviendrons à cette circulation des TGV
00:57
de la ligne à grande vitesse sud-est qui a progressivement repris ce matin.
01:00
Elle avait été très perturbée en fin de soirée en raison du suicide
01:04
d'un conducteur qui a été confirmé par la direction de la SNCF
01:09
en ce jour de Noël.
01:11
...
01:24
Et tout de suite, le journal de ce punchline à 18h
01:28
avec la soirée du réveillon qui a viré au cauchemar
01:30
pour des milliers de voyageurs.
01:32
Je vous le disais, dans le sud-est, hier soir,
01:34
une dizaine de trains ont eu trois à cinq heures de retard pour certains.
01:37
Le suicide d'un conducteur est donc à l'origine de ces perturbations.
01:40
Le train en marche, les dispositifs d'arrêt automatique se sont activés.
01:44
Le train a pu s'arrêter normalement.
01:47
Gérald Darmanin en déplacement à Amiens.
01:49
Le nouveau garde des Sceaux qui a échangé avec des magistrats
01:51
est greffié au tribunal judiciaire il y a encore quelques minutes.
01:54
Venu les soutenir et les remercier, le ministre de la Justice
01:57
a donc réitéré trois objectifs de la fermeté, de la rapidité
02:01
et aussi une justice de proximité.
02:04
La messe de Noël au Vatican.
02:07
À cette occasion, le pape François a appelé à surmonter les divisions
02:10
et à faire taire les armes dans le monde.
02:12
Il a d'ailleurs donné sa traditionnelle bénédiction Urbi Urbi.
02:15
Le souverain pontife qui invite les fidèles à garder de l'espoir.
02:19
Il a renouvelé d'ailleurs ses appels à un cessez-le-feu
02:22
dans les différents conflits mondiaux
02:24
et à oeuvrer à la libération des otages israéliens.
02:28
Ce qui nous conduit à parler de ce 446e jour de détention
02:33
pour les otages retenus par l'organisation terroriste du Hamas
02:36
dans la bande de Gaza.
02:38
Deux d'entre eux sont français, on le rappelle.
02:40
Ils se nomment Ofer et Ohad.
02:42
Nous pensons évidemment à eux et à leur famille.
02:45
Nous demandons leur libération immédiate et sans condition.
02:49
Voilà pour le journal.
02:51
L'essentiel de l'actualité, on passe évidemment
02:53
aux commentaires de cette actualité en ce jour de Noël.
02:56
Nos invités cet après-midi, Xavier Roffert qui est criminologue
02:59
est resté parmi nous.
03:01
Merci d'être là, Xavier.
03:02
Thomas Bonnet pour le service politique de CNews.
03:05
Bernard Cohen, à date, Président du Cercle de réflexion
03:08
et Jean-Claude Dassier, chroniqueur politique.
03:11
Avant d'en revenir au déplacement de Gérald Darmanin
03:14
sur le terrain qui se poursuit, il y a deux volets.
03:16
Il y avait le volet essentiellement consacré à la magistrature
03:19
et celui de la pénitentiaire qui est aussi dans son périmètre d'action
03:22
et qui va nous intéresser dans cette partie d'émission.
03:25
Un mot sur les drogues consommées en France.
03:27
Je vous en parlais à l'instant.
03:29
Cette enquête qui nous parle des dérives et des dangers
03:32
du marché de la drogue de synthèse dans notre pays.
03:35
Des informations aussi destinées aux acteurs de santé
03:38
pour pouvoir mieux appréhender la prise en charge.
03:41
On va en parler avec Célia Barotte.
03:46
Des produits plus concentrés, peu altérés,
03:48
avec pour la cocaïne une offre et une demande toujours plus élevées.
03:52
C'est ce que révèle l'Observatoire français des drogues
03:54
et des tendances addictives.
03:56
Au cours de l'année 2023, son système d'identification nationale
04:00
des toxiques et des substances a réalisé une collecte record.
04:04
731 échantillons, soit une augmentation de 17%
04:08
par rapport à l'année précédente.
04:10
Alors quelles sont les tendances repérées ?
04:12
Le dispositif a notifié 17 identifications
04:15
de nouveaux produits de synthèse.
04:17
Parmi les nouvelles molécules fabriquées par les chimistes clandestins,
04:20
les cannabinoïdes de synthèse
04:22
et les cannabinoïdes hémisynthétiques sont majoritaires.
04:25
Sans surprise, la cocaïne reste le produit le plus fréquemment collecté.
04:29
Sa demande et sa consommation est importante en 2023,
04:33
avec une évolution à la hausse des teneurs
04:35
et avec peu de produits de coupe.
04:37
Par exemple, sur une centaine d'échantillons dosés en cocaïne,
04:40
plus de la moitié d'entre eux présentaient un taux de pureté d'au moins 80%.
04:45
Cette poudre blanche est consommée principalement en milieu festif,
04:48
mais aussi en milieu professionnel ou en solitaire.
04:51
Enfin, l'offre des produits contenant du cannabis est encore diversifiée en 2023.
04:56
Ils sont parfois très concentrés ou sous forme comestible,
04:59
mais attention, ils peuvent conduire à des intoxications aigües.
05:03
Xavier Roffer, c'est effrayant,
05:06
ce bond dans la consommation des drogues de synthèse.
05:11
Le marché est inondé et pourtant,
05:14
on disait avec d'autres invités un petit peu plus tôt aujourd'hui,
05:16
il n'y a aucune campagne de prévention
05:19
qui ne soit menée dans ce domaine de santé publique.
05:21
Et pour cause, les campagnes de prévention
05:25
généralement ne font peur qu'à ceux qui ne se droguent pas.
05:28
Il y a un exemple célèbre, celui de Margaret Thatcher
05:31
quand elle est arrivée première ministre de la Grande-Bretagne.
05:35
Elle a fait inonder en affiche de 12 mètres carrés
05:39
les rues de Londres et des grandes métropoles de la Grande-Bretagne
05:43
de photos horribles de jeunes avec la seringue dans le bras,
05:47
mort dans les toilettes de la boîte de nuit, etc.
05:49
Il y a eu un toxicomane de moins.
05:51
Oui, aucune incidence.
05:52
Ça fait peur qu'aux gens qui ne se droguent pas.
05:54
Quand vous prenez des drogues de manière régulière,
05:58
le métabolisme à l'intérieur de votre corps et de votre cerveau est changé
06:02
et donc ce qui inquiète les gens normaux ne les inquiète plus.
06:06
Je ne veux pas rentrer dans des détails sordides
06:08
mais quand quelqu'un est héroïnomane,
06:10
au bout d'un moment d'héroïnomanie,
06:12
il va une fois par semaine aux toilettes.
06:14
C'est-à-dire que tout son métabolisme de son corps est remplacé
06:18
par la drogue qui est en train de le dévorer de l'intérieur.
06:21
C'est-à-dire qu'à partir d'un certain point,
06:23
on n'a plus conscience du mal qu'on s'inflige
06:25
et la dépendance psychologique est telle ?
06:27
Il ne compte plus.
06:28
La seule chose qui compte, c'est la dose qu'on attend pour la demi-heure qui vient.
06:32
Voilà, c'est la seule chose qui compte.
06:34
Là, vous parlez des héroïnomanes.
06:35
Mais pour ce qui est de la consommation de cannabis,
06:37
est-ce qu'elle régresse quand même globalement ?
06:39
Deux choses.
06:40
Premièrement, le rapport Synthès en question
06:43
ne reflète pas totalement la réalité.
06:46
C'est un énorme travail et félicitations aux gens de l'OFDT de le faire.
06:49
Mais ce ne sont pas les gens de l'OFDT qui vont sur le terrain chercher la drogue.
06:54
Ça résulte du fait que des toxicomanes
06:57
viennent voir des laboratoires spécialisés en disant
07:01
« J'ai un truc là, je ne sais pas ce que j'ai pris, je me sens mal, etc. »
07:04
Donc ça reflète plutôt le point de vue des toxicomanes,
07:09
des gens qui se servent des drogues en question.
07:12
Premièrement.
07:13
Et deuxièmement, il n'y a pas 17, 20 ou 30 formes de drogue nouvelles.
07:17
Pour que vous soyez inculpé,
07:20
mis en examen pour trafic de stupéfiants,
07:23
vous avez un avocat,
07:24
et l'avocat va dire « Mais attendez, est-ce que c'est un stupéfiant ? »
07:26
Et donc, il y a une liste extrêmement précise
07:29
à l'atome près de ce qu'il faut dans une drogue
07:32
pour qu'elle soit déclarée stupéfiante.
07:34
Ce que font naturellement les chimistes clandestins,
07:37
ils modifient une molécule,
07:39
comme ça, le client ne peut pas être inculpé.
07:41
Donc c'est un jeu du chat et de la souris,
07:43
et c'est pour ça qu'on dit qu'il y a différentes sortes.
07:45
En réalité, il y a des excitants avec des amphétamines,
07:49
l'ecstasy, etc.
07:50
Il y a d'autres excitants à base de feuilles et d'arbustes de coca,
07:54
la cocaïne,
07:55
et voilà où on en est à l'heure actuelle.
07:57
Donc ce qui est sûr, c'est qu'il y a une augmentation,
08:00
une explosion de la cocaïne sur tout le continent européen.
08:03
Savez-vous, l'an dernier, la dernière année entière, c'est 2023.
08:08
Rien que sur le port d'Anvers, en un an,
08:13
il a été saisi,
08:15
ce qui a été capturé par les douaniers,
08:17
116 tonnes de cocaïne, 116 000 kilos.
08:20
Voilà, l'inondation est énorme.
08:22
Et c'est effectivement un grave souci.
08:24
Bernard Cohen Haddad,
08:25
si on considère en effet que les campagnes de prévention
08:28
n'ont pas d'effet probant,
08:31
si l'on en croit Xavier Roffert,
08:33
ça veut dire qu'il faut être plus sur le coercitif
08:35
et plus sur la sanction.
08:36
Quand on parle du consommateur qui est à part entière
08:39
dans ce business qui est en train de fructifier, de prospérer,
08:42
c'est aussi grâce à lui.
08:43
Ça veut dire qu'il faut taper plus dur sur le consommateur.
08:45
Il n'y a pas d'autre choix à cet égard.
08:46
Avant de taper sur le consommateur,
08:48
je crois qu'il faut taper sur le producteur.
08:50
Oui, mais...
08:51
Le producteur, oui, parce qu'il faut faire des saisies,
08:55
il faut des moyens à la police,
08:56
il faut des moyens d'investigation,
08:58
il faut des moyens internationaux.
08:59
Xavier Roffert ne l'a pas évoqué,
09:01
mais je sais qu'il mettait ça très bien.
09:03
Mais encore faut-il qu'il y ait une volonté politique
09:05
internationale de tordre le coup à ces mafias,
09:10
ces mafias industriels qui aujourd'hui disposent
09:13
de moyens financiers phénoménaux
09:15
à la disposition de certains États.
09:17
Et là-dessus, il n'y a pas de taxes,
09:18
il n'y a pas de TVA et il n'y a pas d'impôts.
09:20
Donc effectivement, il y a un vrai enjeu.
09:22
Taper sur les biens mobiliers, immobiliers, financiers,
09:27
les investissements de ce type de mafias,
09:30
c'est déjà un premier pas.
09:31
Après, que l'on arrive à responsabiliser les consommateurs,
09:34
c'est une autre chose, c'est un autre domaine,
09:37
c'est d'autres moyens, c'est un enjeu sanitaire.
09:40
Et regardez, 731 échantillons connus,
09:44
ça veut dire 731 produits,
09:46
vous êtes sur un rayon de supermarché.
09:48
Ce n'est pas uniquement la petite poudre
09:51
qu'on va vous servir dans une cage d'escalier.
09:54
Et sans compter ceux que l'on ne connaît pas
09:57
parce qu'ils n'ont pas été identifiés,
09:58
parce que tout simplement,
09:59
on n'est pas allé les faire tester.
10:00
Donc on voit bien que c'est un marché phénoménal,
10:03
des millions de consommateurs,
10:05
mais des millions d'euros,
10:06
des millions de dollars d'argent
10:08
qui sont dans une industrie,
10:10
une industrie de la mort,
10:12
une industrie du mal.
10:13
Et cela, ça a été dit par Bruno Retailleau
10:15
il y a quelques mois,
10:16
il voulait faire la lutte,
10:17
il continue de faire la lutte aux narcotrafiquants.
10:20
Ça a été aussi le cas de Gérald Darmanin,
10:22
il avoquait tout à l'heure
10:23
de la lutte contre le narcotrafic.
10:25
C'est extrêmement important.
10:27
Encore faut-il qu'il y ait une volonté,
10:28
non seulement française,
10:29
européenne et internationale.
10:31
Certains Etats, malheureusement, en profitent.
10:33
Jean-Claude Laski,
10:34
il faudrait déjà faire en sorte
10:35
qu'il n'y ait pas 116 tonnes
10:36
qui puissent parvenir dans les ports européens
10:39
comme ça, en punité.
10:40
Non, non, non, c'est ce qui a été saisi.
10:41
Saisi, oui.
10:42
C'est plus de 800 tonnes qui est arrivées.
10:43
Oui, donc 800 tonnes qui arrivent déjà,
10:45
il faudrait que ça ne quitte pas
10:46
le produit de production.
10:47
Bernard a parlé de sommes considérables,
10:50
rien que les 113 tonnes
10:52
qui ont été saisies à Anvers,
10:54
c'est 5 milliards d'euros.
10:57
Donc, ça veut dire,
10:58
aller dans les pays producteurs,
11:01
ça, ça passe aussi par une diplomatie
11:04
un peu plus, là aussi, coercitive,
11:07
un peu plus musclée.
11:08
On a vu une série de feuilletons américains
11:10
où on montrait justement
11:12
les policiers américains
11:13
obtenir un certain nombre de résultats.
11:15
Je ne suis pas sûr que quand on regarde
11:17
les trottoirs de New York
11:19
ou des grandes villes américaines,
11:21
les résultats soient aussi spectaculaires.
11:23
Mais on le comprend,
11:24
c'est quelque chose qui est peut-être
11:26
insurmontable et qui va nous engloutir.
11:29
Si vous voulez, tous ces produits,
11:31
moi, je n'y connais rien
11:32
puisque je n'en ai jamais pris de ma vie.
11:35
Tous ces produits marchent, pourquoi ?
11:38
Parce qu'ils ont des résultats.
11:40
Non ?
11:42
Vous n'avez pas l'air non plus,
11:44
vous n'en prenez pas non plus.
11:46
Pourquoi notre jeunesse,
11:48
et pas la seule jeunesse européenne
11:50
et mondiale, me semble-t-il,
11:54
prend, demande, exige parfois,
11:58
se ruine souvent
12:01
pour arracher quelques grammes
12:03
de ces drogues
12:05
qui vont devenir bientôt,
12:06
si j'ai bien compris ce que Xavier nous expliquait,
12:08
des drogues de synthèse
12:10
qui vont peut-être être moins chères,
12:12
plus faciles d'accès.
12:14
C'est le danger probablement
12:15
numéro un qui nous guette.
12:17
Moi, je suis navré,
12:19
mais la question principale,
12:21
c'est qu'est-ce qui nous arrive ?
12:23
Pourquoi ?
12:25
Et la deuxième, c'est
12:27
si on ne touche pas aux consommateurs,
12:31
je comprends que ce soit difficile,
12:33
mais si on ne touche pas aux consommateurs,
12:36
on n'obtiendra aucun résultat.
12:38
Merci beaucoup Jean-Claude.
12:39
Je vous propose de marquer une petite pause
12:41
et puis on retrouve bien sûr nos téléspectateurs
12:43
et nos auditeurs d'Europe 1
12:45
juste après pour parler de Mayotte.
12:47
On n'oublie pas nos compatriotes maoréens tout de suite.
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