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  • 05/12/2024
Le vote de la motion de censure et l'instabilité politique qui en découle créent une certaine inquiétude chez les Français. À Saint-Saulve dans le Nord, commerçants comme élu font part de leurs attentes. 

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Transcription
00:00On va leur demander et puis on va demander en premier à monsieur le maire qui nous accueille, qui a réuni tous ces nordistes, et vous me disiez...
00:07Alors, il est sans étiquette, et vous me disiez... Et je suis particulièrement content depuis hier soir de ne pas avoir d'étiquette, pourquoi ?
00:14Effectivement, je n'ai pas d'étiquette, je n'en ai jamais eu, et demain et aujourd'hui, j'en ai encore moins l'envie, tout simplement parce que le spectacle qui nous est proposé aujourd'hui,
00:22je le considère comme un spectacle, est une scène politico-politicienne. Les Français ont envoyé un signal fort il y a quelques mois de cela, et à Paris, on n'entend pas la demande des collectivités territoriales.
00:33Alors, ils pensent à quoi ?
00:34Ils pensent que simplement le pays, aujourd'hui, va mal, et ils pensent qu'aujourd'hui, on ne s'occupe pas d'eux. Ils avaient manifesté ça par de la tension depuis des années.
00:42Là, ils ont fait ce qu'ils ont fait aux européennes et aux législatives, et aujourd'hui, on revient au même délire, j'ai envie de dire, où on s'occupe plus d'une présidentielle qu'on veut faire arriver le plus vite possible,
00:51alors que ce n'est pas les attentes de Français, ce n'est pas ce qu'ils ont envoyé il y a quelques mois. On nous explique en ce moment que tout le monde a gagné, alors que tout le monde a perdu.
01:01Justement, Catherine, vous êtes une famille d'agriculteurs. Dans votre famille, on dit quoi ? Parce que ça fait un an maintenant que vous vous mobilisez, que vous réclamez des choses,
01:09que les gouvernements qui soient succès vous promettent des choses, mais comme ils ne sont jamais vraiment confirmés, ça n'arrive pas.
01:15C'est quoi le sentiment depuis hier soir, devant la télé ?
01:19La situation est catastrophique. Nous avons l'impression d'être pris en otage par une politique politicienne. Effectivement, depuis un an, les agriculteurs se sont mobilisés pour faire évoluer les lois d'orientation agricole.
01:31Il est important qu'on travaille sur la compétitivité, l'attractivité de nos métiers.
01:35Et ça va changer quoi, le fait qu'il n'y ait pas de gouvernement, là, dans votre quotidien ? Vous appuyez des choses, là ?
01:42Oui, il y a des textes qui étaient prêts à être adoptés. Par exemple, la retraite des agriculteurs.
01:49Le plan de sécurité sociale devait adopter une retraite calculée sur un plan de carrière de 25 ans et non plus une carrière totale.
02:00Tout est remis à zéro. On a l'impression qu'un an de travail est jeté à la poubelle. Et la nouvelle échéance, on se demande quand elle va arriver.
02:09Nathalie, qui est la boulangère. Vous, vous êtes aux premières loges. Vous voyez tous les jours les nordistes qui viennent vous acheter leurs repas, voire leurs croissants.
02:17Ça va changer quoi, à votre avis, le fait qu'il n'y ait pas de gouvernement ? Vous sentez comment, vous, les gens, là ?
02:22Alors nous, on trouve que nos clients, on a une bonne clientèle, mais on trouve qu'ils sont quand même assez frileux dans leurs achats.
02:27Ils font quand même relativement attention, même si là, ça va être Noël.
02:30Ça, c'est la faute de la certitude politique ?
02:32Oui, parce que je pense que les gens gardent un peu plus leur argent, épargnent plus, font peut-être plus attention, parce que justement, ils se demandent de quoi demain sera fait.
02:42C'est un peu compliqué.
02:44On a Jean-Claude. Jean-Claude, c'est le seigneur du groupe. On va vous donner le rôle de sage. C'est encore plus valorisant.
02:50Merci.
02:51Vous en avez vu passer, vous, des gouvernements et tout ça. Et Jean-Claude était ancien banquier.
02:55Donc ça, c'est important. Ce matin, on regarde les marchés, comment le reste du monde nous voit. C'est quoi votre sentiment, vous, ce matin ?
03:01Moi, je pense que l'instabilité qui résulte des opérations d'hier va amener les agences de cotation à revoir la cotation de la France.
03:11Et ça vous inquiète ? Ça vous permet de s'arranquer et retraiter ?
03:13Et donc, les taux de crédit vont sûrement augmenter. Et ne serait-ce que 0,5 %, ça va représenter 16 milliards de dettes supplémentaires.
03:22Mais sur la retraite, je sais que les retraités attendaient une réévaluation de leur retraite. Ça va certainement au mieux avoir du retard.
03:29Je crois qu'effectivement, pour les petites retraites, c'était très important de pouvoir revaloriser immédiatement les retraites.
03:40Parce qu'il y a vraiment des gens qui sont dans la difficulté avec 700 ou 800 euros par mois. C'est inadmissible.
03:48Jérôme, lui, il est agent immobilier. Alors, on dit que l'immobilier est bloqué depuis le début de l'année et qu'on attend des mesures du gouvernement.
03:54C'est ça que vous attendez, vous ? C'est quoi votre sentiment, ce matin ?
03:56On attend surtout un gouvernement qui ait de nouveau la confiance des acquéreurs sur le marché, qui est perdu depuis des mois et des mois.
04:02Mais vous attendez quoi, concrètement ?
04:04Que les clients relancent leur projet d'achat immobilier.
04:07Oui, mais du gouvernement ?
04:08Du gouvernement. On attend qu'il y ait un gouvernement qui existe et qui ne soit pas en train de se tirailler entre les parties pour que, justement,
04:14les gens puissent avoir des références sur lesquelles avancer et aussi de savoir à quelle sauce ils vont être mangés éventuellement fiscalement pour les années à venir.
04:21Et qui va pouvoir aussi relancer leurs projets immobiliers qui ne sont plus là. Ils ne franchissent plus les portes des agences immobilières parce qu'ils sont dans l'attente.
04:27Donc voilà le sentiment des nordistes qu'on va libérer parce qu'évidemment il est très tôt et ils vont tous aller travailler.
04:34Sauf Jean-Claude, qui a le droit d'aller se recoucher.
04:36Vous les remerciez vraiment pour nous, Cédric.

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