C’est la plus grande artiste française, mais sa destinée est profondément tragique. Camille Claudel a vingt ans quand elle devient l’élève de Rodin. Le maître a quinze ans de plus que l’élève, mais une folle passion va les unir pendant une quinzaine d’années. En 1898, Camille Claudel réalise son chef d’œuvre, L’âge mûr, au moment où Rodin, qui approche de la soixantaine, la quitte pour une autre femme. Camille, terrassée par cet abandon, l'implore à genoux pour qu'il revienne. L’écrivain Paul Claudel reconnaîtra le sublime de cette œuvre extrêmement poignante : « Cette jeune fille nue, c’est ma sœur. Ma sœur Camille, implorante, humiliée à genoux, cette superbe, cette orgueilleuse, c’est ainsi qu’elle s’est représentée. Tout est fini ! […] Et savez-vous ce qui s’arrache à elle, en ce moment même, sous vos yeux, c’est son âme ! C’est tout à la fois l’âme, le génie, la raison, la beauté, la vie, le nom lui-même. » En effet, géniale mais vulnérable, Camille Claudel ne va pas supporter de se voir abandonnée et sombrera peu à peu dans la folie. Elle sera internée, pour ses trente dernières années, dans un asile d’aliénés. Un récit à retrouver dans mes « Histoires insolites des chefs-d’œuvre ».