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  • 05/11/2024
Une émission spéciale consacrée au jour de vote pour l'élection présidentielle américaine, mardi 5 novembre 2024.

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00:00Bonsoir à tous, bienvenue dans Les Informés du soir, c'est déjà l'effervescence dans ce studio,
00:05c'est votre rendez-vous de décryptage de l'actualité, en édition spéciale bien évidemment pour cette élection américaine qui a débuté.
00:11Les Américains sont déjà au vote et on va en parler largement sur France Info, la radio et le canal 27 de la TNT.
00:17Bonsoir Agathe Lambret, évidemment ce soir on parle des Américains qui votent enfin aujourd'hui pour choisir leur prochain président.
00:24Une élection historique, existentielle pour les Etats-Unis mais aussi pour le monde,
00:30une société américaine polarisée comme jamais.
00:33Qui de Kamala Harris ou Donald Trump succédera à Joe Biden ?
00:37Que disent les sondages et la participation dans ce moment fatidique ?
00:42Quelles conséquences pour l'Europe et pour la France ?
00:45Quels enjeux pour la guerre en Ukraine ou la guerre à Gaza ?
00:49Faut-il redouter une contestation du vote et des violences à l'issue du scrutin ?
00:54Nous retrouverons ce soir nos correspondants à Washington, en Pennsylvanie, à Jérusalem et à Moscou.
01:00Et pour en parler ce soir en plateau, Michael Darmon, éditorialiste à Ivancat News,
01:04Christophe Jacubisin, directeur de la rédaction des Echos,
01:07Dominique Simonnet, écrivain, journaliste spécialiste des Etats-Unis,
01:10auteur notamment des grands jours qui ont changé l'Amérique avec Nicole Bacharan,
01:14et puis Emilio Mellet, journaliste politique à l'Humanité.
01:17On retrouvera aussi depuis Washington notre correspondant Sébastien Pahour.
01:25L'Amérique vote, Agathe.
01:26Oui, les 162 millions d'Américains qui n'ont pas voté, plus de 80 millions l'ont déjà fait,
01:31sont appelés aux urnes pour cette présidentielle aussi cruciale que serrée.
01:36Jusqu'au bout, les deux candidats ont fait campagne, ont tenté de galvaniser leurs supporters,
01:41chacun promettant des jours meilleurs et la victoire.
01:45Et c'est bien ce qui inquiète, une nouvelle remise en cause des résultats.
01:49Si Trump était donné perdant ce soir, comme en 2021.
01:53Tout à l'heure, un journaliste américain a interrogé l'ex-président
01:57sur le point de savoir s'il reconnaîtrait sa défaite, s'il perdait.
02:00Écoutez sa réponse.
02:02Je pense qu'ils sont fous.
02:04Si je perds une élection, si l'élection est juste, je serai le premier à le reconnaître.
02:09Jusqu'à présent, je pense que ça a été équitable.
02:14Je me sens très confiant, je l'ai senti.
02:17Vous savez, nous sommes partis avec une très grande avance aujourd'hui
02:20et il semble que les Républicains soient venus en force.
02:24Je reconnaîtrai la défaite si l'élection est juste.
02:27Qu'est-ce que cela signifie que Donald Trump se prépare déjà à annoncer sa victoire ?
02:32Et puis malgré la confiance brandie par Donald Trump, la dynamique finale,
02:37est-ce qu'elle n'est pas du côté de Kamala Harris ?
02:39Bref, quels sont les scénarios possibles ce soir ?
02:42Et pourquoi surtout le monde entier a les yeux braqués sur ce scrutin ?
02:46Dominique Simonnet, vous avez entendu Donald Trump comme nous.
02:48Vous le croyez quand il dit, je vais reconnaître mon éventuelle défaite, si c'est juste ?
02:54Vous voulez mon sentiment vraiment ?
02:55Allez-y, allez-y.
02:57Non, je ne crois pas, surtout si l'élection est juste.
03:01Ça veut dire qu'on est tellement habitué depuis.
03:04Il n'a jamais varié, Donald Trump.
03:05Ça fait quatre ans qu'il fait campagne en disant l'élection de 2020 m'a été volée.
03:10Et si je perds en 2024, c'est que l'élection sera truquée.
03:14Donc, il n'y a aucune raison qu'il change d'avis le soir,
03:19juste quelques heures avant l'élection finale, épuisé comme il est.
03:23Il a l'air absolument épuisé.
03:25Non, je pense que c'est d'ailleurs le problème.
03:28Et Agathe l'a dit dans son introduction.
03:31C'est le problème de cette élection qui est inédite parce que pour la première fois,
03:35on a un candidat qui peut claver sa victoire le soir de l'élection
03:39sans que les résultats lui soient forcément favorables,
03:42ou en tout cas, que les comptes ne soient pas terminés.
03:45Et on a un candidat qui a fait preuve d'une violence politique
03:48comme jamais les États-Unis l'ont éprouvée depuis quelques mois.
03:53Maintenant, on est rentré dans le monde de Trump.
03:56Je crois que d'ailleurs, c'est peut-être la chose la plus importante de cette élection.
04:01C'est qu'on est entré dans le monde de la désinformation.
04:04Et le grand problème, c'est de qu'est-ce qui est vrai, qu'est-ce qu'il faut,
04:07sachant que ce qu'ils font, nos démocraties, à tout le monde, toutes nos démocraties,
04:12c'est un accord sur le réel, sur le vrai, sur le faux,
04:15sur le fait qu'on reconnaisse l'adversaire, qu'on reconnaisse sa défaite,
04:18qu'on reconnaisse les compromis.
04:22Et ça, c'est très mis en cause par Donald Trump.
04:25D'où l'inquiétude et d'où l'intérêt que l'on voit un peu partout pour cette élection.
04:29– Alors, c'est donc Donald Trump qui a voté tout à l'heure.
04:33Kamala Harris, elle avait déjà voté.
04:34Sébastien Pahour, correspondant de France Info aux États-Unis.
04:37Vous êtes en direct de Washington.
04:39Elle avait déjà voté par correspondance.
04:42Néanmoins, elle a appelé tout le monde à se mobiliser.
04:43Quel est le programme de Kamala Harris ce soir ?
04:49– Elle reste chez elle, à la résidence de l'Observatoire, ici à Washington,
04:53qui est la résidence du vice-président ou de la vice-présidente américaine,
04:55pour un dîner en famille.
04:56C'est une tradition, a-t-elle dit aujourd'hui.
04:59Et elle ira ensuite à la Howard University,
05:02qui est l'une des plus grandes universités noires du pays,
05:05créée deux ans après l'abolition de l'esclavage ici à Washington.
05:08Elle en a été élève en 1984 et 1986, pendant deux ans.
05:11C'est même la première fois qu'elle a été élue.
05:14Elle a été déléguée des étudiants à sa première année en 1984.
05:18Elle aime beaucoup cette université, elle en est très fière.
05:21Elle est venue ici répéter son débat au mois de septembre.
05:24Et elle avait un bureau ici, à la fin de la campagne de 2020, avec Joe Biden.
05:28– Expliquez-nous d'un mot, qu'est-ce qui est prévu pour Donald Trump, Sébastien Pahour ?
05:32Et après, j'aimerais bien que vous nous expliquiez comment on vote aux États-Unis.
05:39– Alors, Donald Trump, lui, il va aller rester à Mar-a-Lago,
05:42sa résidence de Floride, de Palm Beach, à côté de là où il a voté ce matin,
05:46casquette MAGA rouge sur la tête.
05:49Comment on vote aux États-Unis ?
05:50On vient avec un document comme celui-ci.
05:53C'est une grande feuille où il faut remplir des petits ovales blancs,
05:57les noirs cirent au stylo.
05:58Alors sur celui-ci, c'est un bouton de vente de la capitale.
06:02Donald Trump ou Kamala Harris, on peut cocher.
06:04Et puis on vote pour des tas d'élections locales.
06:06Par exemple, au dos de ce bulletin, l'initiative 83,
06:10qui interroge les électeurs locaux ici à Washington sur le fait de savoir,
06:14de donner l'accès ou pas aux électeurs indépendants aux primaires.
06:18Ce n'est pas le cas systématiquement, ça dépend des États.
06:20Eh bien ici, dans le district de Columbia, la capitale fédérale,
06:23on interroge les électeurs de Washington sur cette question.
06:26Voilà comment on vote.
06:27On fait la queue à côté de nous ici.
06:28De l'autre côté, c'est un centre de loisirs ici pour enfants.
06:32On vote aux États-Unis dans des lieux très différents des lieux français.
06:36On peut voter dans des supermarchés, même dans des églises.
06:39Oui.
06:42Et comment ça se fait ?
06:43On peut même voter dans les laveries automatiques ici aux États-Unis.
06:49Eh bien, on les condamne en partie.
06:52Des églises, vous l'avez dit, des écoles, des centres de loisirs.
06:56Dans certaines écoles qui sont transformées en bureaux de vote,
06:58les élèves n'avaient pas classe aujourd'hui, évidemment.
07:00Cela dépend des locaux, en fait, de leur taille et de leur capacité d'accueil.
07:03Tout simplement.
07:04Merci beaucoup, Sébastien Paour.
07:05Vous restez avec nous.
07:08Personne sur ce plateau ne s'aventurera en pronostic ce soir ?
07:12Il y a un courageux ou pas ?
07:13Non, il n'y a pas.
07:14Moi, je ne suis pas courageux là-dessus,
07:15parce qu'objectivement, quand vous regardez les derniers sondages,
07:19vous savez que ça va jouer dans ce qu'on appelle les swing states,
07:22les États qui peuvent basculer dans un camp ou dans l'autre.
07:25Il y en a, disons, sept.
07:28L'écart entre les candidats, dans six de ces sept États,
07:32est inférieur à un point.
07:34Autant dire que c'est la marge d'erreur d'un institut de sondage.
07:37C'est quand même assez incroyable.
07:39D'abord, c'est quand même formidable.
07:41À la fin, finalement, c'est formidable et horrible.
07:44Formidable parce que, finalement, aucun n'a réussi à creuser l'écart,
07:48et donc le suspens est total.
07:49Horrible parce qu'on sait, on vient de le dire,
07:51qu'il y a des deux candidats qui contesteront le résultat de l'élection.
07:54En plus, il est probable qu'on ne connaisse pas,
07:56je ne sais pas, si c'est aussi serré que ça,
07:57on ne connaissera peut-être pas les résultats avant 4, 5, 6 jours.
08:00Si c'est la Pennsylvanie, les 19 grands électeurs qui fait l'arbitrage,
08:04la Pennsylvanie, je parle sous votre autorité,
08:06ce n'est pas avant samedi-dimanche qu'on aura les résultats définitifs.
08:08On y sera tout à l'heure.
08:10Du coup, on sait que le risque, c'est la victoire de Trump,
08:14la victoire de Kamala Harris, ou la guerre civile,
08:17la contestation pendant très longtemps cette élection.
08:20Avant juste de vous donner la parole, Michael Darman,
08:22juste Christophe Jacobis, les marchés financiers, eux, ils ont choisi ?
08:25Alors, ils ont choisi, d'une certaine manière, ils ont une préférence.
08:28Ils ont une préférence qui est celle de leur portefeuille.
08:31C'est-à-dire que quand vous regardez, quand vous comparez
08:33les programmes économiques des républicains et des démocrates,
08:37il y a 1 000 milliards de dollars d'impôts sur les sociétés
08:42de différence entre les deux programmes sur 10 ans.
08:451 000 milliards, c'est énorme.
08:47Quand vous êtes patron d'une grande entreprise américaine,
08:50le calcul est vite fait, si je puis dire.
08:52Ce n'est pas très moral, mais c'est comme ça.
08:54Et ils ont aussi le souvenir du précédent mandat de Donald Trump
08:58qui n'a pas été un mauvais mandat pour l'économie américaine.
09:02Il y a peut-être d'autres raisons qui expliquent que l'économie américaine
09:04se portait bien, mais en gros, voilà.
09:06Et puis, surtout, sur le plan économique, ce qu'a fait Trump,
09:10finalement, Biden l'a poursuivi, notamment la guerre commerciale
09:13avec la Chine a été amorcée par Donald Trump
09:17et finalement endossée par Joe Biden.
09:19Donc, pour les milieux économiques, même si, on l'a vu,
09:21certains patrons votent aussi avec leur raison
09:24et leurs convictions citoyennes se sont prononcées
09:27pour les démocrates, pour Kamala Harris,
09:30mais de manière très large, très majoritaire,
09:34ils ont une petite préférence, celle du portefeuille.
09:36– Miguel Darmon, voulez-vous y répondre ?
09:38– Oui, d'abord, ça donne effectivement l'ampleur sur le débat.
09:42Il ne faut quand même pas oublier qu'on est dans un monde capitaliste,
09:45quelle que soit la couleur des partisans qui s'affrontent
09:50dans cette élection.
09:51Moi, d'abord, concernant le pronostic, j'ai lu avec beaucoup d'intérêt
09:54le fait que les plus grands sondeurs américains et français
09:58reconnaissaient cette trompée lors de la dernière élection
10:01concernant les États pivots.
10:02Donc, on va vraiment faire très attention.
10:04– Même depuis 2012, en réalité.
10:06– Comment ?
10:07– Même depuis 2012, ils se plantent régulièrement.
10:09– Et l'autre chose qui me frappe, c'est qu'on a commenté la phrase
10:12de Donald Trump sur « je respecterai l'élection si elle est juste ».
10:15Il y a une autre phrase qui m'a sidéré depuis quelques jours,
10:18c'est quand il a dit « je serai dictateur dès le premier jour ».
10:21Entendre ce mot prononcé « dictateur » dans le cadre d'une campagne
10:26présidentielle américaine de la plus grande démocratie occidentale,
10:29c'est donner l'ampleur du potentiel changement et de la mutation
10:34qui est en train de se faire en ce début du XXIe siècle
10:37vis-à-vis de la montée populiste dans le monde occidental.
10:41– Et vous touchez du doigt quelque chose, Michael Darmanin,
10:43qui nous interroge beaucoup en tant que Français.
10:45Comment, Dominique Simonnet, je me tourne vers vous,
10:48ce candidat qui a des propos racistes, misogynes, complotistes,
10:53peut susciter autant d'engouement ?
10:56– Je crois que Michael a prononcé un mot important, c'est le mot « populiste ».
11:00Pour moi, Donald Trump n'est pas un candidat républicain.
11:03Il a tué le Parti républicain.
11:05Le Parti républicain qui était celui de Reagan, de la loi et de l'ordre,
11:08qui jouait le jeu d'une alternance ou en tout cas d'un jeu démocratique classique,
11:15il n'existe plus.
11:17Donald Trump a demandé allégeance à ses élus, a demandé allégeance à tout le monde.
11:22C'est sa belle-fille qui dirige le Parti républicain aujourd'hui.
11:27Et il n'y a plus cette vie démocratique classique telle qu'on la connaissait.
11:34Donc il y a un certain glissement.
11:36– Pour répondre à votre question, je crois qu'il y a plusieurs manières d'adhérer à cela.
11:42D'abord, il y a les MAGA, ceux qui sont totalement séduits par ce Messie,
11:47cet homme providentiel.
11:48– C'est le mouvement des D. Trump.
11:50– MAGA, Make America Great Again.
11:52– Qui va quand même dans les franges de l'extrême droite
11:56et qui a envie d'un homme fort, autoritaire, tel que Trump.
12:00Je pense qu'après, il y a des gens qui sont un peu crédules,
12:03qui croient aussi tout cet environnement de fake news,
12:06de mensonges qui ont été véhiculés par le camp Trump depuis des mois et des mois.
12:12Parce qu'il faut remarquer, vous l'avez dit, que Donald Trump fait campagne depuis 4 ans,
12:16alors que Kamala Harris depuis quelques mois seulement.
12:18Et puis il y a surtout aussi après une partie de l'Amérique qui se sent rejetée,
12:23qui se sent loin de Washington, qui se sent peut-être humiliée,
12:28on entend ça quelquefois, et en tout cas pas reconnue.
12:30Pas reconnue pour ce qu'ils sont.
12:32Souvent, ils ont des difficultés de vie, donc des difficultés à finir les fins de mois.
12:36Et ils sont sensibles, ou pas, mais en tout cas ce discours de Trump
12:41qui leur dit mais bon, les élites vous méprisent.
12:45Et donc, ils adhèrent aussi à cela.
12:47Ça, ça fait un agrégat de colère qui fait que Donald Trump
12:52peut avoir la majorité, ou en tout cas la moitié de l'électorat actuel.
12:56– Dominique Simonnet, Les Informés, on se retrouve dans un instant.
12:58Et vous commencerez par prendre la parole, Emilio, mêlé de l'humanité, c'est évident.
13:03On se retrouve dans un instant, 20h16, c'est juste le temps d'un fil info,
13:07le tour de l'actualité avec Stéphane Milhomme.
13:10– Et en pleine guerre avec le Hamas et le Hezbollah,
13:12Benjamin Netanyahou limoge le ministre de la Défense, Yoav Galant.
13:16Leur relation a été plus que tendue, le Premier ministre israélien
13:19le remplace par l'actuel chef de la diplomatie, Israel Katz.
13:23Des centaines d'Israéliens manifestent en ce moment à Tel Aviv
13:26contre ce limogeage, ils souhaitent aussi que son successeur
13:29donne la priorité à la libération des otages.
13:32Dernière déclaration des candidats à la présidentielle américaine.
13:35Alors que les électeurs se pressent dans les bureaux de vote,
13:38Donald Trump a voté en Floride et assure qu'il reconnaîtra sa défaite.
13:42Si l'élection est juste, Kamala Harris a voté par anticipation.
13:45Elle s'exprime à la radio, elle exhorte les Américains à aller voter
13:48face à, dit-elle, une vision très différente de l'avenir de la nation.
13:52Les suppressions de sites chez Michelin et Auchan sont éminemment préoccupants.
13:57Déclaration du ministre de l'Economie et des Finances en visite dans les Hauts-de-France.
14:02Alors que plus de 3600 emplois sont appelés à disparaître en France dans les deux groupes.
14:07Et puis l'île rêve d'un troisième exploit en quatrième journée de Ligue des champions.
14:11Les footballeurs du LOSC reçoivent la Juventus Turin à partir de 21h.
14:15Dans le même temps, l'AS Monaco se déplace à Bologne.
14:23Les informés.
14:24Spéciale présidentielle américaine.
14:26Agathe Lambret.
14:27Jean-Rémi Baudot.
14:28Retour sur le plateau des informés avec Michael Darmand, 24 News.
14:32Christophe Jacubizine, des Echos.
14:34Dominique Simonnet, écrivain, journaliste spécialiste des Etats-Unis.
14:37Et Emilio Mellet, de l'Humanité.
14:39Je salue aussi Sébastien Paour qu'on rejoindra dans un instant à Washington.
14:43Emilio, cette campagne, cette fin de campagne avec tous ces rebondissements,
14:48j'ai pas de pronostic non plus pour vous ?
14:51Non, non, je vais pas me risquer.
14:53On a trop fait en 2016 pour pouvoir s'y risquer aujourd'hui.
14:56Mais j'ai entendu un mot qui m'a intéressé, c'est le mot populiste.
14:59Il l'est assurément.
15:00Il l'était déjà en 2016.
15:01Donald Trump ?
15:02Donald Trump, évidemment.
15:03Je pense qu'on peut passer aujourd'hui un cap quand même.
15:06Je ne veux pas jouer les gauchistes, être plus gauchistes que les militaires
15:11qui ont terrorisé Donald Trump.
15:12Mais je pense qu'on peut prononcer le mot de fasciste aujourd'hui.
15:14C'était comme ça que l'a qualifié Marc Maillet, son ancien chef d'état-major des armées,
15:18qui l'a qualifié de fasciste jusqu'à la moelle.
15:21Et son ancien chef de cabinet, John Kelly.
15:23Je crois que les Etats-Unis sont en train de passer un cap,
15:26pas trop un cap si jamais Donald Trump arrive, revient à la Maison-Blanche.
15:31Et on l'a vu avec la tonalité de cette campagne, dans le vocabulaire utilisé par Donald Trump
15:35qui relève typiquement de la rhétorique fasciste.
15:38Il a traité les immigrés de vermines, des ennemis de l'intérieur,
15:43il parlait de gènes défectueux.
15:44C'est une rhétorique qui est assez peu commune chez les Républicains.
15:47Et Donald Trump est clairement un fasciste.
15:50Et on va revenir plus en détail sur son programme, sur ses propositions.
15:53Je voudrais qu'on fasse un tour en Pennsylvanie.
15:55Vous en parliez, messieurs, il y a quelques minutes.
15:58Un des états-clés avec ses 19 grands électeurs.
16:01On va retrouver Loïc Loury.
16:02Vous êtes envoyé spécial de France Info sur place.
16:06Quelle est l'ambiance dans les bureaux de vote dans cet état-clé,
16:10l'un des principaux états, celui qui pourrait faire basculer le scrutin ?
16:15Alors, écoutez, à Philadelphie, exactement où je me trouve,
16:18l'ambiance est plutôt détendue.
16:20Les électeurs avec qui j'ai discuté, en tout cas m'assurent que la participation
16:23est plus élevée que d'habitude.
16:25Il y avait full ce matin, 100, 150 personnes à l'ouverture de ce bureau de vote.
16:30On est devant une église, Sébastien Paor l'évoquait,
16:33une église reconvertie en bureau de vote à Philadelphie.
16:36Les gens en sortent avec des autocollants à voter.
16:39Cela ne présage en rien toutefois de l'ampleur du vote dans cet état.
16:422 millions de Pennsylvaniens ont voté en avance,
16:44mais 7 millions d'électeurs s'étaient prononcés il y a 4 ans.
16:48Joe Biden l'avait emporté alors avec 80 000 voix d'avance
16:51et Donald Trump avec 40 000 voix seulement en 2016.
16:55Ce sera sans doute serré encore cette année.
16:57Résultat, dans cette ville très démocrate,
16:59il y a de l'anxiété quant à l'issue du vote.
17:02Aucune tension, en revanche, je le disais pour le moment, ici en tout cas.
17:05Mais plusieurs comtés de Pennsylvanie sont considérés comme à risque
17:08de voir les résultats contestés si Donald Trump est battu ce soir.
17:12Il y a un adage, Loïc Laurie,
17:14on dit que celui qui remporte la Pennsylvanie remporte l'élection.
17:17Est-ce que c'est vrai ?
17:19Oui, absolument.
17:20C'est même Donald Trump qui l'affirmait assez récemment,
17:22très lucide au cours de sa campagne.
17:25Gagner ici, c'est remporter le scrutin.
17:28Ce n'est pas nécessairement vrai.
17:30D'autres combinaisons d'États permettraient à l'un ou l'autre
17:32des candidats de l'emporter, mais Kamala Harris et Donald Trump
17:36effectivement se faciliteraient très grandement la tâche
17:39en décrochant les 19 grands électeurs de Pennsylvanie.
17:42C'est plus que dans n'importe lequel des 7 États clés.
17:45Côté démocrate, c'est même la voie royale,
17:47ce qu'on appelle le blue wall, le mur bleu,
17:49avec le Wisconsin et le Michigan,
17:51ces États plutôt démocrates,
17:53mais qui avaient été arrachés justement par Donald Trump en 2016.
17:56Cela explique les moyens déployés ici en Pennsylvanie.
17:59Nul part ailleurs autant d'énergie, de temps et surtout d'argent.
18:03Plus d'un demi milliard ont été dépensés par les candidats.
18:06Ils attendront désormais les résultats.
18:08Comme tout le monde, cela avait pris 4 jours en 2020,
18:11mais ce devrait être a priori en tout cas plus rapide cette année.
18:14Merci beaucoup Loïc Lory,
18:16envoyé spécial de France Info en Pennsylvanie.
18:19On rappelle, Pennsylvanie où il y a ses 19 grands électeurs,
18:22Dominique Simonnet, c'est là que tout peut basculer ?
18:25C'est-à-dire qu'il y a différentes configurations,
18:27c'est un peu comme un jeu.
18:29Vous avez la carte des États-Unis avec des points.
18:31Les grands électeurs sont des points.
18:33Il faut avoir le maximum de points.
18:35Quand vous avez un État, vous avez les points qui vont avec la Pennsylvanie, 19.
18:39C'est important.
18:41Parmi les 7 États qui sont tangents,
18:43les configurations montrent que quand vous allez à Pennsylvanie,
18:47vous avez de fortes chances de remporter l'élection.
18:53C'est un enjeu très important.
18:55Je crois que c'était à 80 000 seulement de voix d'écart en 2020
19:00sur 10 millions d'habitants.
19:03Donc l'écart est très très petit.
19:06Il y a un enjeu qui a été en plus très travaillé par les démocrates.
19:10C'est l'enjeu de la communauté portoricaine.
19:12Et on a vu que dans un des meetings de Donald Trump,
19:16un de ses...
19:19Un humoriste, je cherchais le mot,
19:22est venu traiter les Portoricots d'une île de déchets.
19:27Ça a quand même fait un sacré écho en Pennsylvanie.
19:32Il y a 500 000 personnes d'origine portoricaine.
19:35Donc quand on dit 80 000, ce genre de choses peut basculer.
19:40Tout le monde va regarder la Pennsylvanie,
19:42comme d'autres États, le Michigan aussi, pour d'autres raisons.
19:45Dans une société extrêmement polarisée,
19:48où il y a des camps qui s'affrontent.
19:51On parlait du populisme.
19:53Il y a aussi le vote des femmes, on en parlera tout à l'heure.
19:55Et Michael Darman, il y a aussi le vote religieux.
19:58En tout cas, il y a les religions.
20:00Et le facteur religieux est un facteur aussi du vote.
20:02Oui, c'est vrai que la sociologie américaine a beaucoup évolué.
20:06Et on essaie à chaque fois de regarder comment elle peut influencer
20:10et avoir son impact sur le scrutin.
20:12Alors il faut se rappeler justement,
20:14et se poser la question sur comment on vote les croyants
20:17dans un pays où l'apport à la religion est totalement décomplexé.
20:22Où c'est la démocratie occidentale la plus religieuse qui existe
20:27dans le monde occidental.
20:29Et où on constate, c'est un papier très intéressant dans La Croix
20:32que j'ai lu, que j'ai repéré aujourd'hui,
20:34qui dit que pour tous ceux qui participent une moitié fois par mois
20:38à un office religieux, quel qu'il soit,
20:4062% de ces électeurs qui assistent à ces offices,
20:44ils votent républicains.
20:46Que le vote musulman, qui n'est que de plus de 1% en réalité,
20:50il pourra avoir toute son importance
20:52et concentrer les effets de la guerre au Proche-Orient
20:56et en particulier entre le Hamas et Israël.
20:59Parce que dans l'état du Michigan, qui est un état très important,
21:03il y a une grande communauté palestinienne et libanaise
21:06qui veut et qui appelle à sanctionner Kamala Harris
21:09parce qu'ils considèrent que son soutien à Israël est insupportable.
21:12Et donc ils appellent à voter pour la candidature écologiste.
21:14Ça peut, puisqu'on parle parfois de...
21:17– C'était à 10 000 voix, c'était à 10 000 voix en 2017.
21:19– Voilà, donc c'est très important.
21:20En réalité, il peut y avoir le vote juif qui n'est que de 2%,
21:23c'est rôde chez les démocrates, il est traditionnellement démocrate
21:27et peut basculer pour partie sur autre chose.
21:30Donc il y a une importance de cette sociologie du vote des croyants.
21:33– Emilio Mélenchon.
21:34– Et particulièrement dans le Michigan,
21:36l'électorat arabo-américain représente 3% de l'électorat,
21:40ce qui est immense.
21:41Mais il y a aussi une autre donnée qu'on prend assez peu en compte
21:45finalement dans cette polarisation de la vie politique américaine,
21:48c'est la croissance des inégalités.
21:51Quand on regarde les courbes de la polarisation politique
21:54et des inégalités, c'est abyssal.
21:57Il faut dire qu'aujourd'hui, les inégalités ont atteint
22:00leur niveau similaire avant les politiques de redistribution du New Deal.
22:04Et en fait, si on veut dépolariser la politique américaine,
22:08que ce soit les électeurs ou leurs élus,
22:11il faut peut-être s'attaquer aussi à la question sociale,
22:14à la question matérielle.
22:15On voit bien que la classe moyenne américaine aujourd'hui,
22:21c'est avoir une maison, pouvoir payer sa santé, avoir une voiture
22:25et envoyer ses enfants à l'école.
22:27Et quand on regarde le coût aujourd'hui de la santé aux Etats-Unis,
22:30le coût de l'éducation, ça peut participer à expliquer une telle colère.
22:35– Et qui parle le plus à la classe moyenne
22:38quand on regarde les programmes des deux candidats ?
22:40– Je ne suis pas du tout d'accord avec cette analyse marxiste,
22:43cette lecture marxiste de la lutte des classes,
22:46parce qu'en l'occurrence, ça ne fonctionne pas pour les Etats-Unis.
22:49– Les coûts sont similaires.
22:50– On ne peut pas dire que les classes populaires votent pour la gauche
22:54et les classes les plus aisées pour la droite, pour les républicains,
22:58c'est même plutôt d'ailleurs l'inverse, on a parlé de populisme.
23:01Donc je pense que cette analyse sociale, elle ne fonctionne pas malheureusement.
23:04Elle a parfois fonctionné il y a un siècle, mais elle ne fonctionne pas aujourd'hui.
23:07Et d'ailleurs, le niveau de vie des Américains globalement,
23:09quand on compare par exemple l'évolution des niveaux de vie des Européens
23:12et les Américains, malheureusement, leur niveau de vie a presque doublé en 20 ans
23:16quand le nôtre a stagné.
23:17Donc après, que les inégalités se soient accrues, c'est vrai.
23:21Factuellement, il y a eu un écart des richesses,
23:24mais globalement, l'Américain moyen, il est beaucoup plus riche que l'Européen
23:28et il est beaucoup plus riche que l'Américain moyenne il y a 20 ans.
23:30Et d'ailleurs, ce n'est pas le facteur social, le vote, on l'a dit,
23:34le vote Trump, c'est d'abord un vote populiste, souvent très populaire même.
23:37C'est-à-dire qu'en fait, c'est des gens qui se sentent déclassés,
23:39à qui on a expliqué pendant des décennies qu'ils étaient idiots,
23:41qu'ils n'avaient pas le droit à la parole.
23:42Trump, en disant des énormités, leur redonne ce droit à la parole.
23:46C'est très bien expliqué dans le livre sur les ingénieurs du chaos.
23:48C'est le talent des populistes, le machiavélisme des populistes,
23:53c'est-à-dire dire aux gens, mais vous avez le droit de penser ce que vous voulez,
23:55le vrai, le faux, tout ça n'existe pas.
23:57D'ailleurs, votre leader, votre chef raconte n'importe quoi.
24:00C'est bien la preuve que vous aussi, vous avez le droit.
24:02C'est ça la machine populiste.
24:03Ils se sentent considérés, valorisés.
24:04Le paradoxe, c'est que le programme de Donald Trump
24:07est aussi extrêmement pro-business en faveur des plus riches.
24:10Ils font pareil, c'est-à-dire des suppressions d'impôts pour les plus riches.
24:13Oui, mais il est aussi très protectionniste.
24:14Et donc les classes populaires ont l'impression qu'elles vont nous protéger.
24:18Et rassurez-vous, Kamala Harris n'est pas communiste non plus.
24:21Elle ne compte absolument pas remettre en cause le capitalisme.
24:24Et elle est protectionniste également.
24:26Elle n'a pas fait une campagne aussi à gauche que Joe Biden.
24:29En tout cas, celle qui s'adresse le plus aux classes moyennes dans les mots, c'est elle.
24:33C'est Kamala Harris. Je voudrais qu'on l'écoute.
24:36En tête de ma liste figure la baisse du coût de la vie pour vous.
24:43C'est ce à quoi je m'attacherai chaque jour en tant que présidente.
24:46J'accorderai une réduction d'impôts pour la classe moyenne à plus de 100 millions d'Américains.
24:55Je promulguerai la première interdiction fédérale d'augmentation abusive
24:59des prix des produits alimentaires par les entreprises.
25:03Pour Kamala Harris, la priorité c'est la lutte pour les classes moyennes,
25:08la lutte contre la vie chère.
25:10Elle l'a répété pendant toute la campagne.
25:12Ça a eu un impact, Dominique Simonnet ?
25:15Elle a essayé de produire un impact.
25:18Mais c'est vrai que la préoccupation principale, de toute façon, c'est le pouvoir d'achat.
25:23Malgré tout, il y a aussi l'avortement pour les jeunes femmes.
25:25Enfin, on peut en parler.
25:28Le pouvoir d'achat, c'est...
25:31Malgré tout, je me souviens, dans le Michigan,
25:33je rencontrais des gens qui me disaient
25:35« On va voter Trump. On n'aime pas Trump, mais on va voter Trump. »
25:37Et pourquoi on va voter Trump ?
25:39Parce qu'on vivait mieux quand il était là.
25:41C'est aussi simple que ça.
25:43Ça veut dire que les bons effets de l'économie...
25:46Je ne suis pas sous le contrôle d'un économiste.
25:49Les chiffres sont bons, mais ce sont des chiffres de macroéconomie.
25:53Est-ce que l'inflation est très forte aux États-Unis ?
25:55Elle a été très forte.
25:57Elle a baissé.
25:59Et c'est vrai que le coût de la vie est très très cher.
26:01Et les bons chiffres de l'économie ne se traduisent pas
26:05dans l'étiquette des supermarchés
26:08ou le chiffre que vous voyez à la pompe à essence.
26:11Les salaires ont augmenté pourtant, mais pas suffisamment.
26:14Donc, malgré tout, ça reste un élément déterminant.
26:19Et je voulais juste préciser une chose
26:23sur ce que vous disiez sur une société très polarisée.
26:27En fait, elle est polarisée sur le plan politique.
26:29On voit qu'on met les gens dans des cases sans arrêt.
26:32On est tous en train de regarder.
26:34La communauté musulmane là au Michigan.
26:37Mais en réalité, c'est beaucoup plus complexe que ça.
26:40D'abord, géographiquement, la carte des États-Unis,
26:42elle est bleue et rouge.
26:44Mais non, il y a des pixels.
26:46Dans les bleus, il y a plein de rouges.
26:48Dans les rouges, il y a plein de bleus.
26:50C'est très mélangé sur le plan géographique.
26:52Mais sur le plan des valeurs, il y a des extrêmes.
26:55Évidemment, le wokeisme d'un côté et le trumpisme de l'autre,
26:58ce n'est pas du tout équivalent.
27:00Je ne les mets pas en équivalence.
27:02Mais il y a des choses très typées.
27:04Au milieu, c'est plus compliqué.
27:06Il y a quand même des gens qui peuvent être...
27:08Vous êtes une jeune femme républicaine,
27:10en Floride, conservatrice.
27:13Mais vous voulez préserver votre droit à disposer de votre corps.
27:19Vous votez comment ?
27:21Si vous êtes un jeune de Wall Street, latino, homosexuel,
27:24vous votez comment ?
27:26En fait, c'est beaucoup plus complexe que ça.
27:28Il ne faudrait pas rentrer dans cette illusion
27:33de croire que la carte politique correspond à la vraie Amérique.
27:37Je pense que la vraie Amérique est un peu moins divisée qu'on ne le croit.
27:40Il nous reste 30 minutes dans les informés
27:42pour revenir sur cette complexité de cette société américaine.
27:45Mais pour l'heure, il est 8h30.
27:47Bonsoir Sophie.
27:49Bonsoir Jean-Rémi.
27:51Bonsoir à toutes et à tous.
27:53Michel Barnier veut savoir ce qu'Auchan et Michelin
27:55ont fait de l'argent public qui leur a été donné.
27:57Les deux groupes ont annoncé quasi simultanément
27:59deux plans sociaux d'ampleur aujourd'hui.
28:01Auchan prévoit de supprimer près de 2400 postes en France
28:03dans les sièges et les magasins.
28:05Michelin, de son côté, va fermer deux usines
28:07à Cholet et Vannes.
28:09Là, ce sont quelques-uns de ces usines.
28:11Auchan prévoit de supprimer près de 2400 postes en France
28:13dans les sièges et les magasins.
28:15Auchan prévoit de supprimer près de 2400 postes en France
28:17dans les sièges et les magasins.
28:19Une grève à la SNCF.
28:21Le jeudi 21 novembre,
28:23les syndicats brandissent la menace
28:25à la sortie d'une réunion avec la direction
28:27de l'entreprise ferroviaire aujourd'hui
28:29pour évoquer le démantèlement de fret SNCF
28:31et l'ouverture à la concurrence.
28:33Ayant l'absence de réponse jugée convenable,
28:35l'intersyndical prévient que ce 21 novembre
28:37est un ultimatum avant un mouvement
28:39plus long et plus fort en décembre.
28:41Aux Etats-Unis, l'élection présidentielle
28:43se poursuit sous haute surveillance.
28:45La démocrate Kamala Harris
28:47face au républicain et ancien locataire
28:49de la Maison-Planche, Donald Trump.
28:51Après avoir voté tout à l'heure,
28:53il a promis qu'il reconnaîtrait son éventuelle défaite.
28:55Par ailleurs, l'ouverture des bureaux de vote
28:57est prolongée en Pennsylvanie,
28:59l'un des Etats-clés. Cela fait suite à un problème
29:01sur les machines de vote électronique.
29:03Et puis, en pleine guerre, sur plusieurs fronts,
29:05dont Gaza et le Liban,
29:07Benyamin Netanyahou limoge son ministre
29:09de la Défense, Yoav Galant.
29:11Il est à une rupture de confiance ces derniers mois,
29:13selon le Premier ministre israélien.
29:15Il nomme à sa place Yisrael Katz,
29:17jusqu'alors ministre des Affaires étrangères,
29:19à peine nommé les familles des personnes
29:21toujours retenues à Gaza. L'appel est à faire
29:23de sa priorité un accord en vue de la libération
29:25de ses otages.
29:27France Info
29:2920h21h
29:31Les Informés
29:33Spéciale présidentielle américaine
29:35Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot
29:37Édition spéciale pendant
29:39ces élections américaines. Les Américains
29:41appelaient aux urnes. Ils ont déjà commencé à voter. On va y revenir
29:43largement tout au long de la soirée
29:45sur France Info. Les Informés, ce soir,
29:47Michael Dermont, Evencat News, Christophe Jacques
29:49Hubisin des Echos, Dominique Simonnet,
29:51écrivain, journaliste spécialiste des Etats-Unis,
29:53auteur notamment avec
29:55Nicole Bacharan, des grands jours qui ont changé
29:57l'Amérique aux éditions Perrin, et
29:59Emilio Mele, journaliste politique
30:01à l'Humanité. Merci beaucoup à tous les quatre.
30:03Agathe, on va revenir sur les différentes
30:05conséquences de cette campagne
30:07de ces programmes économiques. On va commencer
30:09notamment, effectivement, Agathe, par
30:11les éventuelles conséquences économiques d'une
30:13réélection, par exemple, de Donald Trump. On entendait
30:15Kamala Harris tout à l'heure qui misait
30:17beaucoup sur les classes moyennes, sur
30:19le pouvoir d'achat. Une chose
30:21est sûre avec Donald Trump, c'est que
30:23s'il est élu, les droits de douane
30:25augmenteront. Possible
30:27guerre commerciale en vue, écoutez l'ex-président.
30:29Elle a dit que j'allais imposer une taxe sur la consommation aux gens. Non.
30:35Je vais imposer des droits de douane
30:37au monde extérieur, qui devra
30:39payer pour avoir le privilège
30:41de venir voler nos emplois et
30:43nos entreprises pendant des années
30:45et des années. Ils aiment dire que
30:47la taxe sur la consommation
30:49est créée par un droit de douane.
30:51Non. C'est que vous,
30:53comme vous le savez, j'ai imposé
30:55beaucoup de droits de douane. Je l'ai
30:57pris. Pour moi, le
30:59plus beau mot du dictionnaire est
31:01droit de douane.
31:03Voilà. Le plus beau mot du dictionnaire
31:05est droit de douane. Christophe
31:07Jacobin. François Hollande, hier, mettait
31:09en garde sur les risques d'une
31:11baisse de la croissance, d'une hausse du chômage
31:13si Donald Trump était élu.
31:15Il faut s'inquiéter à ce point.
31:17Je ne sais pas si François Hollande est le meilleur économiste,
31:19mais en tout cas, sur les conséquences
31:21d'une hausse des droits de douane
31:23sur l'économie américaine. Ah, pour la France ? Oui.
31:25Bah oui, parce qu'effectivement, il ne s'attaque pas seulement
31:27aux Chinois, dont il
31:29veut doubler les droits de douane, mais il a dit que sur
31:31tous les produits importés, il y aurait des
31:33surtaxes, 10, 20%. Et c'est vrai
31:35que les Etats-Unis, c'est un marché
31:37important pour la France. On peut
31:39parler d'aéronautique, on peut parler du luxe,
31:41et donc tous ces produits qui auront
31:43effectivement le 20 de taxes
31:45supplémentaires, c'est
31:47un vrai sujet. Et c'est sûr que
31:49l'objectif de Donald Trump, c'est de
31:51réindustrialiser, et que pour
31:53réindustrialiser, il y a à la fois les subventions,
31:55d'ailleurs Joe Biden n'a pas du tout arrêté,
31:57il a même amplifié le mouvement avec le fameux IRA,
31:59l'Inflation Reduction Act, et la subvention
32:01de la transition écologique de l'industrie
32:03américaine, plus, donc,
32:05des droits de douane pour se protéger. Mais en même temps,
32:07on serait quand même bien
32:09malvenu de donner les leçons, parce qu'on est en train de le faire
32:11pour les automobiles chinoises,
32:13par exemple. On s'est mis tard.
32:15On s'est mis tard, mais enfin, on a quand même,
32:17on suit le chemin de
32:19Trump et de Biden, d'ailleurs.
32:21Et donc, il y a un resserrement du
32:23monde, un refermement, probablement
32:25de tous les continents
32:27dans les années à venir. C'est la fin,
32:29ça devrait vous faire plaisir,
32:31du libre-échange effréné
32:33et de la mondialisation. On va revenir,
32:35forcément. Et d'ailleurs, ce mouvement
32:37de retour vers la
32:39fermeture des frontières en partie
32:41va générer beaucoup d'inflation, c'est vrai.
32:43Beaucoup d'inflation aux Etats-Unis.
32:45Et d'ailleurs, les marchés financiers ont déjà réagi.
32:47Ils anticipent
32:49forcément une hausse de l'inflation
32:51aux Etats-Unis et une hausse de l'inflation,
32:53évidemment, en Europe. Pour une fois,
32:55Hollande avait un bon jugement économique. Pardon, je retourne
32:57ce que j'ai dit tout à l'heure.
32:59Est-ce qu'il y a réellement
33:01une différence ? Est-ce que vous sentez une différence fondamentale,
33:03Dominique Simonnet, entre les programmes
33:05économiques ? Certes, on a vu les différences
33:07de prélèvements, les différences
33:09de taxes, les différences de droits de douane
33:11du côté de Trump.
33:13Mais est-ce qu'au fond, Kamala Harris et Donald Trump,
33:15c'est d'abord l'Amérique et là-dessus,
33:17on a peut-être une naïveté
33:19européenne et française de dire qu'avec Kamala Harris,
33:21ce serait plus doux ? Il y a un protectionnisme
33:23de côté, c'est évident.
33:25On risque d'en subir
33:27peut-être des effets. Cela dit,
33:29Kamala Harris, elle est social-démocrate,
33:31donc il y a un peu plus de social. Il y a plus
33:33de mesures
33:35directes, par exemple, pour aider
33:37les étudiants, pour aider les gens,
33:3925 000 euros pour les primos
33:41accédant à un logement. Il y a
33:43des mesures très ciblées, comme ça,
33:45qu'elle n'a pas d'ailleurs tellement mis en valeur.
33:47Elle n'a pas
33:49été très performante
33:51et là-dessus,
33:53Donald Trump baisse considérablement les impôts
33:55et notamment les impôts
33:57des sociétés.
33:59Je crois que c'est à 21.
34:01Aujourd'hui, Kamala Harris veut les faire passer à 28
34:03plus 5 pour les grandes entreprises.
34:05Il veut les faire baisser à 15.
34:07Il veut les faire baisser à 15.
34:09Donc là, il y a une
34:11grosse différence pour l'activité.
34:13Mais si je me permets, c'est aussi Donald Trump
34:15qui, le premier, propose d'annuler
34:17l'impôt sur le revenu pour les pourboires
34:19pour les serveurs
34:21américains. C'est très important.
34:23Il y a des millions et des millions. C'est une industrie,
34:25l'industrie du service
34:27aux Etats-Unis. D'ailleurs, un serveur
34:29dans un restaurant américain, il a
34:31deux ou trois employés, ceux qui font la plonge, etc.
34:33et qu'il rémunère avec le
34:35pourboire qui est versé par le
34:37consommateur. Et donc, c'est lui qui annonce
34:39et elle a copié ensuite Kamala Harris
34:41l'annulation de l'impôt sur le revenu
34:43pour les pourboires.
34:45Les droits de douane, ça peut avoir des conséquences
34:47sur les américains aussi.
34:49D'ailleurs, c'est l'argument des démocrates.
34:51Attention, si on augmente
34:53trop les droits de douane, on ne va pas
34:55pouvoir trouver
34:57des substituts
34:59de produits américains. Donc, ça va être
35:01très cher pour les américains et le pouvoir
35:03d'achat va encore baisser.
35:05Ce qui est intéressant, c'est que Christophe Jacquemusine
35:07parlait de la tendance au repli.
35:09On ne s'attend pas non plus à une ouverture folle
35:11si c'est Kamala Harris qui est élue.
35:13Parce que toutes les
35:15potions amères que la France a dû
35:17avaler ces dernières années, le retrait
35:19unilatéral d'Afghanistan,
35:21même s'il avait été initié par Donald Trump
35:23mais effectué par Joe Biden.
35:25L'Inflation Reduction Act
35:27qui nuit à l'industrie européenne
35:29en subventionnant massivement tout ce qui
35:31va vers les Etats-Unis.
35:33Quoi d'autre ?
35:35La trahison du sous-marin, le contrat
35:37avec l'Australie, la France qui a perdu le
35:39contrat du siècle. Tout ça, c'est lié aussi
35:41à l'administration Biden.
35:43Il y a énormément de prudence
35:45du côté français. On ne se dit pas forcément
35:47que parce que Kamala Harris
35:49est élue, les relations seront
35:51au beau fixe et que nos intérêts ne seront
35:53pas en jeu.
35:55De toute façon, en réalité, le slogan
35:57de Donald Trump, c'était « America First ».
35:59Je ne suis pas certain que le slogan de Kamala Harris
36:01soit « America Second ». En réalité,
36:03en matière de relations internationales,
36:05tous les présidents américains ont d'abord
36:07mis les intérêts nationaux
36:09avant tout. Je ne suis pas sûr qu'il y ait un énorme changement.
36:11Le changement qu'il peut y avoir avec Donald Trump, c'est que lui
36:13ne s'inscrit pas dans les institutions des relations
36:15internationales. On va vers une
36:17flambée de l'unilatéralisme
36:19à la sauce
36:21Donald Trump. C'est plutôt ça qui est inquiétant
36:23pour l'équilibre mondial. Il ne se sent vraiment pas tenu
36:25par
36:27ses institutions.
36:29C'est pour ça que, par exemple,
36:31sur la question européenne,
36:33il ne va pas traiter avec l'Union européenne
36:35en tant que telle. Il va quasiment acheter l'Union européenne
36:37à la déco parce qu'il n'a
36:39aucun intérêt à avoir un bloc uni
36:41face à lui.
36:43Thierry Breton, qui était mon invité tout à l'heure,
36:45l'ex-commissaire européen, disait
36:47Donald Trump n'a qu'un seul numéro en Europe, c'est le numéro
36:49du Premier ministre hongrois, Victor Orban.
36:51Ça va dans le sens de ce que vous dites.
36:53Il aura peut-être bientôt celui de Georges Méloney.
36:55Il va rendre visite à sa résidence en Floride.
36:57Il faut savoir que pour les Américains,
36:59l'Europe n'existe pas.
37:01Il y a les choses comme elles sont.
37:03Ce n'est pas un enjeu.
37:05L'enjeu, c'est l'Asie.
37:07L'enjeu, c'est la Chine.
37:09C'est là qu'effectivement, toutes les forces
37:11sont concentrées. Et d'ailleurs,
37:13on a réagi en Europe par du protectionnisme
37:15sur les voitures chinoises parce qu'elles
37:17arrivaient des États-Unis,
37:19parce qu'elles étaient retoquées par les droits de douane.
37:21C'est aussi l'effet billard
37:23de la politique protectionniste
37:25américaine. Ce qui m'amène
37:27au fond, ce qui me frappe concernant Kamala Harris,
37:29c'est qu'on a entendu toute une série de mesures
37:31fortes, mais qui sont en réalité
37:33qui émanent du discours
37:35du candidat Trump.
37:37On peut regretter qu'il n'y ait pas de mesures
37:39et de discours forts qui marquent à la fin de cette campagne.
37:41Quelle que soit son issue,
37:43on pourra se demander quel aura été le discours
37:45fort, puissant, la mesure
37:47phare qui aura marqué la campagne
37:49du côté de Kamala Harris.
37:51Et c'est un de ces problèmes
37:53de la justice, cette campagne qu'elle a menée
37:55en 100 jours, alors que
37:57Donald Trump, lui, est en campagne depuis
37:592016. Et puis c'est très difficile aussi
38:01pour une candidate
38:03de se retrouver face à quelqu'un
38:05qui laboure son sillon
38:07avec ce qu'on a dit tout à l'heure,
38:09un langage populiste, violent, etc.
38:11Il n'y a jamais... – Il y a un projet politique.
38:13– Il n'y a pas de débat, il n'y a pas de programme
38:15concis dans les meetings
38:17concrets, pardon, dans les meetings
38:19de Trump. Et donc
38:21aller opposer
38:23la raison face à l'émotion,
38:25des faits face aux mensonges,
38:27en fait, vous perdez toujours.
38:29Vous perdez, le show gagne.
38:31– C'est ce qu'on verra.
38:33On verra effectivement si c'est le cas.
38:35– Non, ça a été son problème.
38:37Elle n'a pas réussi à avoir ce...
38:39Les démocrates ont hésité.
38:41Est-ce qu'elle devait monter sur le ring avec
38:43Donald Trump et employer les mêmes
38:45arguments, ou plutôt être
38:47dans une posture présidentielle
38:49et détachée ? Je crois qu'ils ont hésité
38:51jusqu'au bout.
38:53C'est un peu un déficit
38:55de la campagne.
38:57– On va passer les questions économiques
38:59à la question internationale, Agathe.
39:01– Oui, et par exemple,
39:03beaucoup se demandent ce que cela changerait
39:05si Donald Trump était élu,
39:07notamment sur le conflit
39:09entre Israël et Gaza.
39:11Certains disent que
39:13Donald Trump est le seul
39:15que Benjamin Netanyahou, le Premier ministre israélien,
39:17écouterait. Qu'est-ce qu'il en est ?
39:19Thibaut Lefebvre, vous êtes notre correspondant
39:21à Jérusalem. Expliquez-nous.
39:23– Alors, pourquoi
39:25Benjamin Netanyahou soutient
39:27Donald Trump ? Eh bien, tout simplement
39:29parce que les deux hommes partagent un certain nombre
39:31de valeurs. Le premier
39:33dirige le Likoud, le parti de droite
39:35israélien. Le deuxième
39:37est le candidat des Républicains.
39:39Entre 2016 et 2020,
39:41Donald Trump est le président des États-Unis.
39:43En 2018, il reconnaît
39:45Jérusalem comme capitale
39:47de l'État hébreu. Jamais un président
39:49américain n'a été aussi loin dans son soutien
39:51à Israël, ce qui, évidemment,
39:53satisfait Benjamin Netanyahou.
39:55Les deux hommes partagent
39:57aussi les mêmes objectifs stratégiques
39:59sur le nucléaire
40:01iranien. Benjamin Netanyahou
40:03n'a cessé depuis 20 ans de dénoncer
40:05la menace du nucléaire iranien,
40:07menace existentielle pour son pays.
40:09Et Donald Trump a retiré
40:11les États-Unis du traité sur le nucléaire
40:13iranien, c'était en 2018, et a augmenté
40:15les sanctions économiques contre
40:17Téhéran. Les deux hommes partagent en revanche
40:19un différent plus personnel.
40:21En 2020, quand Joe Biden est
40:23élu, qu'il bat Donald Trump
40:25à l'élection américaine, il est alors
40:27salué par Benjamin Netanyahou
40:29qui reconnaît donc son élection.
40:31Donald Trump le prend
40:33très très mal et dit
40:35par voix de presse interposée
40:37au Premier ministre israélien, je cite
40:39d'aller se faire foutre. Il va falloir
40:41voir si l'ancien président
40:43entame un deuxième mandat,
40:45si ses considérations personnelles
40:47prendront le dessus sur des
40:49considérations plus politiques et plus stratégiques.
40:51Thibault Lefebvre, le correspondant de Radio
40:53France à Jérusalem, Thibault Lefebvre
40:55qui dans un autre reportage aujourd'hui
40:57parlait des binationaux
40:59américains-israéliens qui, selon
41:01lui, ceux qu'il a pu rencontrer, votaient
41:03plutôt de manière unanime
41:05pour Trump. Michael Darman,
41:07est-ce que c'est quelque chose que vous sentez
41:09vous sur le terrain en Israël ?
41:11Oui, on le sent quand on parle avec
41:13les Israéliens, quand on parle même avec
41:15notre personnalité, on sent qu'effectivement
41:17il y a cet affectif
41:19qui fonctionne
41:21vis-à-vis de Trump
41:23et des Juifs de manière générale
41:25et des Israéliens en particulier.
41:27En tout cas, je parle pour la communauté française.
41:29Parce qu'aux Etats-Unis, le vote
41:31juif est plutôt démocrate. Et alors qu'aux Etats-Unis
41:33il est plutôt démocrate. Donc c'est effectivement
41:35le premier paradoxe.
41:37L'autre sujet sur lequel
41:39il faut vraiment être attentif,
41:41c'est le caractère imprévisible
41:43de Donald Trump. On ne sait
41:45pas exactement ce qu'il veut faire.
41:47Déjà, il a surpris tout le monde lorsqu'il a,
41:49par sa diplomatie
41:51du deal et transactionnelle, il a amené
41:53par exemple à ce grand bouleversement
41:55qui a porté ensuite ce qu'on appelle
41:57les accords d'Abraham et qui a aussi fait que
41:59le Maroc a pu voir un certain nombre de pays
42:01reconnaître
42:03la souveraineté
42:05sur le Sahara occidental et qui a amené
42:07effectivement la France, c'est encore
42:09un des aspects
42:11récents, qui a amené la France à changer de vue
42:13justement parce qu'il y avait eu
42:15cette décision américaine
42:17qui imposait au fond à tout le monde de suivre
42:19cette position-là. Donc de ce point de vue-là
42:21il est imprévisible. On ne sait pas exactement
42:23ce qu'il va faire. Effectivement, est-ce qu'il va garder
42:25une forme de rancœur
42:27et de rancune à l'égard
42:29de Netanyahou qui s'était précipité
42:31pour féliciter
42:33Biden ? On sait qu'il revient avec des idées
42:35de vengeance, de revanche, donc peut-être...
42:37Il dit qu'il va régler tous les conflits
42:39Il dit qu'il va régler tous les conflits. Alors ce qui est intéressant
42:41c'est qu'au fond c'est un président qui doit arrêter
42:43les guerres et pas en entamer. Donc on verra bien
42:45dans quelle mesure il va, avec ce défi,
42:47arriver à faire quelque chose. Mais
42:49je pense que c'est le caractère imprévisible
42:51qu'il faut reconnaître. On ne sait pas
42:53quelle politique étrangère il mènera. On va continuer de parler
42:55des enjeux internationaux
42:57dans cette élection américaine. Mais d'abord
42:59à 20h46 on fait un point
43:01sur l'actualité. Le Fil Info
43:03avec Stéphane Milhomme.
43:05Des centaines de personnes manifestent en ce moment
43:07dans le centre de Tel Aviv.
43:09Ces Israéliens contestent le limogège
43:11par Benjamin Netanyahou du ministre
43:13de la Défense ou Afghalant.
43:15Les familles d'otages veulent que le nouveau
43:17ministre Yisrael Katz donne
43:19la priorité à un accord sur
43:21les otages. De l'Arizona
43:23au Wisconsin, sept états-clés sont
43:25surveillés de très près en ce jour d'élection américaine.
43:27Qui votera Trump ? Qui favorisera
43:29Kamala Harris ? La démocrate
43:31exhorte les américains à aller voter.
43:33Donald Trump promet qu'il reconnaîtra sa
43:35défaite si l'élection est juste.
43:37Ni bus, ni tramway. Demain
43:39comme aujourd'hui dans les rues de Grenoble
43:41et son agglomération, les salariés font valoir
43:43leur droit de retrait. Ce matin,
43:45à Echirol, un contrôleur a été menacé
43:47d'une arme par un homme à vélo. La direction
43:49dénonce un droit de retrait injustifié.
43:51Une semaine après les
43:53inondations meurtrières en Espagne et la mort
43:55d'au moins 219 personnes,
43:57la ville de Nîmes veut débloquer une aide
43:59de 100 000 euros pour les sinistrés.
44:01Un geste de solidarité car le maire se souvient
44:03du traumatisme des inondations
44:05de 1988 dans la cité gardoise.
44:09France Info.
44:11Les Informés.
44:13Spéciale présidentielle américaine.
44:15Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot.
44:17Dernière partie des Informés.
44:19Cette édition spéciale des Informés
44:21pour cette présidentielle américaine
44:23avec Emilio Mellet de l'Humanité,
44:25Christophe Jacubizine des Echos,
44:27Mickaël Darmandi 24 News, Dominique
44:29Simonnet, écrivain et journaliste spécialiste
44:31des Etats-Unis. Dominique Simonnet,
44:33vous vouliez réagir à cette question de la relation
44:35entre Trump et notamment Israël ?
44:37Oui, parce que Trump imprévisible,
44:39je trouve que c'est effectivement une des données
44:41importantes que les Israéliens
44:43devraient méditer
44:45parce que Trump
44:47montre qu'il est faible avec l'effort
44:49et qu'il n'est pas,
44:51malgré tout,
44:53je le vois assez mal négocier
44:55avec Netanyahou
44:57sachant que l'équation est extrêmement compliquée.
44:59C'est bien, je veux dire, c'est comment
45:01garantir le droit d'Israël à se défendre.
45:03Israël qui est bombardé tous les jours
45:05sur les trois fronts, qui a toujours des otages
45:07dans des conditions abominables
45:09et finir en même temps les souffrances
45:11des Gazaouis, mais aussi
45:13des Libanais et aussi des Israéliens.
45:15C'est extrêmement compliqué.
45:17On voit l'administration Biden
45:19depuis des mois, fait tout ce qu'elle peut
45:21vraiment, tout ce qu'elle peut pour
45:23trouver une solution, mais
45:25quand vous avez le Hamas, l'Hezbollah qui ne refusent
45:27rien et surtout,
45:29Trump a quand même sorti
45:31de l'accord iranien.
45:33Quand on lui a dit qu'il allait faire un meilleur accord,
45:35rien, il s'est rien passé, strictement rien.
45:37Donc du coup, les Iraniens
45:39ont les mains libres. Et si je peux,
45:41une toute petite chose, pour un petit mot
45:43sur l'Ukraine, là, il va dépecer l'Ukraine.
45:45Trump va dépecer l'Ukraine,
45:47il l'a déjà prévu avec Vladimir Poutine,
45:49ils en ont discuté.
45:51Elon Musk aussi a discuté
45:53avec Vladimir Poutine.
45:55C'est donc, c'est simple,
45:57on lui laisse le Donbass, la Crimée,
45:59on introduit une forme
46:01de neutralité de l'Ukraine
46:03et...
46:05– Aux conditions russes, c'est ça ?
46:07– Evidemment, aux conditions russes.
46:09Et l'Ukraine deviendrait un satellite
46:11de Poutine, sauf qu'il y a une donnée,
46:13ce sont les Ukrainiens qui ont quand même leur mot à dire.
46:15– C'est ça que Jacques Hubézine voulait dire au Bronzer.
46:17– Sur le plan international, je serais moins sévère que vous tous,
46:19parce que vous parlez d'imprévisibilité de Trump.
46:21C'est aussi sa force dans les relations
46:23internationales. On l'a vu, notamment, vous parliez, Michael,
46:25des accords d'Abraham, quand même.
46:27Quelle révolution, à l'époque,
46:29de faire reparler plusieurs pays arabes avec Israël ?
46:31– Les accords d'Israël, l'Arabie Saoudite.
46:33– C'était imprévisible.
46:35– Exactement, même de restaurer une forme de relation diplomatique,
46:37d'avoir des lignes aériennes.
46:39Vous parliez du Maroc, entre le Maroc et Israël.
46:41C'est quand même cette capacité
46:43à, effectivement, être un dealmaker,
46:45vous le disiez, quelqu'un qui fait des deals,
46:47des rapports de force,
46:49qui instaure des rapports de force.
46:51Tout à l'heure, vous parliez, c'est même Trump lui-même,
46:53qui parle de lui-même comme un dictateur potentiel.
46:55De dictateur à dictateur,
46:57on l'a vu notamment avec les Chinois.
46:59Ça peut fonctionner, regardez,
47:01le tête-à-tête entre...
47:03– J'aime bien votre bienveillance envers les dictateurs de ce monde.
47:05– Non, je n'ai pas dit la bienveillance.
47:07– Non, mais on ne peut pas se réjouir que la plus grande puissance du monde
47:09soit aux mains d'un dictateur.
47:11– Pardon, mais la politique d'hostilité
47:13et de guerre commerciale à l'égard de la Chine,
47:15c'est Donald Trump qui l'est d'ici.
47:17Les accords d'Abraham, qui scellaient
47:19un début de paix entre les pays arabes et Israël,
47:22c'est Donald Trump.
47:24– Avec la Corée du Nord, ça n'a pas marché.
47:26Avec l'Iran, effectivement, il n'en reste rien.
47:28Il enchaîne aussi les échecs.
47:30Il a enchaîné les échecs.
47:32– Je ne suis pas là pour défendre Donald Trump, loin de moi.
47:34Mais quand même, là, on fait du Trump-bashing.
47:36Il faut voir que dans son mandat,
47:38un, l'économie américaine, elle est bien.
47:40Deux, sur le plan international, il y a eu des avancées.
47:42Franchement, on vit encore aujourd'hui
47:44à l'ère Trump dans notre rapport avec la Chine.
47:46Et Trump qui voulait faire décrocher la Chine
47:49et l'empêcher d'atteindre le niveau technologique des Américains,
47:52il est parvenu.
47:54– Je vois beaucoup d'hostilité sur ce plateau.
47:56– Ce n'est pas de l'hostilité.
47:58Il faut souligner qu'il soit prévisible.
48:00Ce n'est pas de l'hostilité.
48:02C'est un constat qui fait qu'on ne peut pas faire de plan sur la comète
48:04et dire, ne serait-ce que par du côté des Israéliens,
48:06c'est formidable, il va venir nous aider.
48:08– Et là, un bilan complexe.
48:10Ce que vous soulignez, effectivement, est juste.
48:12Christophe Jacuzzi.
48:14Il y a aussi un autre bilan qu'on pourrait plutôt qualifier de recul.
48:16Emilio Mélet, c'est sur le climat.
48:18Qu'est-ce qu'il nous prépare cette fois, Donald Trump ?
48:20– Ce n'est pas de l'hostilité envers Donald Trump,
48:22mais en réalité, on a la COP29 qui s'ouvre la semaine prochaine à Bakou.
48:24Et c'est une COP qui est majeure,
48:26puisqu'elle entame un processus de révision de l'accord de Paris,
48:30qui date d'il y a dix ans,
48:32donc de réduction des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial.
48:36Et Donald Trump, lorsqu'il était arrivé au pouvoir en 2017,
48:38la première décision qu'il prend, c'est de sortir de l'accord de Paris.
48:40Décision sur laquelle était revenue Joe Biden.
48:42Aujourd'hui, le monde est suspendu à la décision des États-Unis.
48:44Si Kamala Harris reste à la Maison Blanche,
48:48je ne dis pas que la planète sera sauvée,
48:50mais en tout cas, les États-Unis resteraient,
48:52avec l'objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre,
48:56relativement…
48:58– Vous avez l'impression que dans le mandat de Joe Biden,
49:00les États-Unis ont réduit leurs émissions de CO2 ?
49:02– Non, mais ils ne sont pas sortis de l'accord de Paris.
49:04En l'occurrence, vous parliez de la réindustrialisation.
49:06La seule petite réindustrialisation de Joe Biden
49:09concerne la transition énergétique.
49:11En l'occurrence, le problème, c'est que si les États-Unis sortent de l'accord de Paris…
49:14– Avec du gaz de schiste, soutenu par Kamala Harris.
49:16– Mais le problème, si les États-Unis sortent de l'accord de Paris,
49:22c'est que ça risque de faire un effet domino également.
49:24C'est que plein d'États attendent, avant de donner leur copie,
49:26qui est censée arriver en février, sur les nouveaux objectifs,
49:29et ils attendent de savoir ce qui se passe à la Maison Blanche.
49:32Et donc, ça pourrait être le faux soyeur de l'accord de Paris.
49:36– L'économie, l'international, le climat,
49:38il y a un élément qui est central dans cette campagne,
49:40c'est le vote des femmes.
49:42Michael Darmon, on appelle ça le « gender gap »,
49:45le fait qu'il y ait une différence de vote entre les hommes et les femmes.
49:47Il y a un clip en faveur de Kamala Harris qui a agacé le camp Trump.
49:51On y voit une femme dans un bureau de vote, invitée par son mari à voter.
49:53Elle choisit une fois dans les éloirs de voter démocrate,
49:56en assurant ensuite à son époux, qui venait manifestement d'avoir un vote républicain,
50:00d'avoir bien voté.
50:03Ce « gender gap », il est important, et même dans cette sociologie électorale
50:08qu'on verra dans les prochaines heures, qu'on pourra décrypter,
50:13ce sera très important de voir ce vote des femmes.
50:15– Effectivement, il apparaît que c'est le vote des femmes,
50:17parce que vous avez effectivement l'enjeu sur l'avortement,
50:21qui a effectivement bouleversé, comme on a dit tout à l'heure,
50:24bien au-delà des lignes partisanes.
50:26Mais ce qui me frappe aussi, c'est le paradoxe qui est le suivant,
50:30c'est que Kamala Harris, qui porte une potentielle rupture fondamentale politique,
50:35c'est-à-dire peut-être la première femme à diriger les États-Unis,
50:39au fond, on en parle peu.
50:41Parce que l'enjeu c'est la démocratie, l'enjeu c'est le populisme,
50:46l'enjeu c'est est-ce que Trump va devenir dictateur ou pas ?
50:50– L'enjeu de la masculinité toxique de Trump aussi.
50:53– Et c'est une forme d'injustice aussi, je pense, au fond, qui lui est faite,
50:57parce qu'elle est arrivée tard dans cette campagne,
50:59parce que c'était difficile pour elle quand même de passer,
51:02de se faire connaître, de faire connaître un projet.
51:05Beaucoup disent qu'elle n'a pas encore vraiment réussi
51:08à proposer un projet qui soit cohérent et lisible,
51:12mais la situation est telle, l'enjeu pour la démocratie est tel
51:16qu'au fond, cette rupture fondamentale,
51:19et que beaucoup attendent depuis très longtemps,
51:22a l'air de passer au second plan.
51:24– Est-ce qu'elle n'en aurait pas assez joué, Dominique Sonnier ?
51:27On a quand même une femme en passe d'être la première présidente des États-Unis
51:30face à un homme ouvertement misogyne, ça n'a pas d'impact ça ?
51:33– Si, ça a un impact évidemment sur les femmes,
51:35mais elle n'a pas voulu jouer de cette carte-là.
51:37Elle a pensé, les démocrates ont pensé qu'ils étaient au-delà de ça,
51:42qu'elle ne voulait pas se présenter, ni comme issue de la diversité,
51:47ni comme une femme, qu'elle voulait se présenter comme une présidente,
51:50que ça allait de soi.
51:52La question est, est-ce que les États-Unis sont prêts à élire une femme ?
51:56On aura la réponse dans quelques heures ou quelques jours,
52:00mais la question de l'avortement est fondamentale,
52:04parce que ça revient comme préoccupation première,
52:08même chez un certain nombre de femmes, dont des femmes républicaines,
52:11parce que c'est un droit, c'est une bataille pour la liberté évidemment,
52:15c'est un droit fondamental, nous on l'a inscrit dans la Constitution,
52:18un certain nombre d'États américains l'ont inscrit dans leur propre Constitution,
52:22mais il y a aussi maintenant une crise sanitaire grave aux États-Unis
52:25à cause de ça, parce que la mortalité augmente,
52:30parce que des grossesses extra-utérines ne sont pas soignées,
52:33parce que des femmes doivent aller dans un autre État,
52:35faire des milliers de kilomètres pour essayer de trouver un médecin,
52:38sans courir le risque d'être poursuivie,
52:42parce que des médecins ne veulent plus, eux aussi, être sous le coup de la loi,
52:48parce que la pilule abortive ne peut plus arriver par la poste.
52:53C'est une crise incroyable, et c'est vrai que ce qui me choque,
52:57c'est cette inégalité entre les citoyennes,
53:02quelqu'un qui habite dans l'Alabama, une femme de l'Alabama,
53:06n'a pas les mêmes droits qu'une jeune femme californienne.
53:09C'est quand même un droit fondamental, qui était avant garanti par la législation fédérale,
53:15que les juges de l'accord suprême, et que Donald Trump aussi veut continuer,
53:20renvoient aux États, c'est une vraie crise, et c'est un vrai problème de démocratie,
53:26parce que, encore une fois, c'est un droit fondamental.
53:29Et la question, c'est quand même,
53:31est-ce que l'Amérique va continuer à rester une démocratie, et bien fonctionner ?
53:36– Il nous reste 30 secondes, notamment cette question de Donald Trump,
53:39va-t-il l'accepter ? Est-ce qu'il y aura un nouveau capitole ?
53:43– Ou peut-être 50 petits capitoles dans les États,
53:46c'est ce que nous révélait une enquête américaine,
53:48et une enquête du Monde la semaine dernière,
53:50en tout cas, il y a des réelles inquiétudes sur la façon dont…
53:52– Ils redoutent les renseignements.
53:53– Voilà, ils redoutent les renseignements,
53:55et il est prêt à mener une guérilla judiciaire,
53:57je crois qu'il a levé 140 millions de dollars pour contester les résultats.
54:01– Il y a déjà 200 procédures avant même l'élection.
54:04– En tout cas, c'est au début du XXIe siècle,
54:07c'est l'élection qui est celle de la bataille existentielle pour la démocratie.
54:13– Les informés un grand merci,
54:15on va jeter un oeil sur les unes des journaux demain,
54:18notamment la Une de l'Humanité, Emilio Mélet.
54:21– Eh bien justement, on nous seront sur les États-Unis
54:23et les défis qui attendent le Monde en fonction du résultat.
54:27– Christophe Jacques-Cubisine pour les Échos, demain à la Une.
54:29– Eh bien on frappe beaucoup les États-Unis, mais pas à la Une,
54:31la manchette, on parlera des fermetures d'usines en France,
54:33la France qui licencie, il y a deux usines Michelin
54:35qui ont lancé leur fermeture aujourd'hui,
54:37Auchan aussi qui a un plan de suppression d'emplois,
54:41c'est vraiment problématique
54:43et on analyse ce décrochage industriel,
54:45notamment par les hausses d'impôts
54:47qui ont été annoncées par le gouvernement dernier.
54:49Le paradoxe c'est qu'encore une fois,
54:51un Premier ministre LR qui tout à l'heure a expliqué,
54:53il a demandé des comptes à Michelin,
54:55dont le PDG est quand même un modèle du PDG social.
54:57– À quoi était utilisé l'argent public ?
54:59– Oui, mais il peut-être posait la question sur le banc des accusés,
55:01est-ce que ce n'est pas lui qui doit y figurer demain ?
55:03– Bon, ça c'est donc à lire dans les Échos.
55:05Merci beaucoup Mickaël Dermont, éditorialiste d'I 24 News
55:07et un grand merci à Dominique Simonnet de nous avoir accompagnés ce soir,
55:11dans les États-Unis.
55:13Je rappelle votre ouvrage avec Nicole Bacheran,
55:15« Les grands jours qui ont changé l'Amérique »
55:17aux éditions Perrin,
55:19c'est donc à trouver dans toutes les bonnes librairies.
55:21Merci beaucoup Agathe. – À demain.
55:23– On se retrouve évidemment à 18h30 à la radio pour l'interview politique
55:25et à 20h pour les informés.
55:27Les informés qui reviennent demain à 9h,
55:29peut-être que d'ici là on connaîtra
55:31les résultats de l'élection américaine.
55:33Ce qui est sûr c'est que sur France Info, à la télévision et à la radio,
55:35cette édition spéciale se poursuit.
55:37Bonne soirée.

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