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  • 25/10/2024

Catégorie

🎵
Musique
Transcription
00:00Bonjour Calogéro. Bonjour. Ce qui fait qu'un artiste perdu réside sans aucun doute en sa capacité à proposer et créer des œuvres,
00:07textes, chansons qui collent à la vie des autres au point de leur renvoyer des photos de leur quotidien.
00:11Coup de cœur, joie, peine aussi. Pour réussir, il faut aussi de l'engagement et un parler vrai.
00:16Vous faites aujourd'hui, Calogéro, et depuis vos débuts à Échirol, où vous avez grandi, partie de cela,
00:21avec souvent des mélodies aux cordes sensibles, en harmonique des paroles qui résonnent dans un besoin urgent d'unité.
00:27On pense évidemment à deux chansons en particulier. On pense à « Un jour au mauvais endroit » ou « Les feux d'artifice ».
00:32Nous vous avons vu grandir, autant que vous nous avez vu grandir, dans la création de vos neuf albums, aux six millions de disques vendus,
00:39dans vos tournées, souvent à guichet fermé, et dans vos collaborations avec d'autres artistes du même pédigré.
00:44Je pense à Zazie, Florent Panig, encore malade, ou encore même François Zardy, qui avait beaucoup d'affection pour vous.
00:50Aujourd'hui, vous sortez votre petit dernier, 10, pour le dixième album, pour 10 chansons également.
00:5510 albums en 24 ans, ça évoque quoi, petit garçon qui rêvait de musique ?
00:59Ça évoque un parcours assez rond. En tout cas, un beau parcours, un peu comme un match.
01:14Quel est le sport qui va jusqu'à 10 ?
01:21Il y en a tellement, mais on pense à…
01:24Je le vois un peu comme ça, comme un parcours, la réalisation d'un rêve, parce que ce n'est pas gagné quand on choisit ce métier, de vouloir être musicien.
01:40Moi, c'était mon rêve d'être un chanteur et un musicien connu, reconnu.
01:47Et je me suis même posé la question, je me suis dit, tiens, si ce métier-là ne mettait pas en lumière la personne physiquement, est-ce que j'aurais voulu le faire, ce métier-là ?
02:01Je me suis posé cette question et je n'ai pas la réponse.
02:04On va essayer de vous l'apporter, je ne sais pas. Il y a eu Amourtour et pendant la tournée, alors que vous n'aviez pas encore fermé cette page de cet album Amour, il vous a eu besoin déjà de partir sur autre chose et de créer cet album ?
02:18Oui, et j'avais envie de casser un peu les schémas de l'attente, deux ans, trois ans avant un album.
02:26J'avais envie de présenter les chansons puisqu'elles étaient là, de les présenter au public. C'était comme une urgence, en fait.
02:35Et puis avec des thèmes, pour le coup, là, il n'y a pas de chansons d'amour, ce sont plus des sujets de société, comme j'ai pu le faire auparavant avec Tiananmen ou Yalla, ou des chansons plus sociétales, on va dire.
02:53Et j'avais besoin de présenter les choses tout de suite.
02:59Qu'est-ce qu'elles vous ont apporté, les femmes, dans votre vie, d'ailleurs ? Je pense à votre mère, parce que vous avez toujours souvent été entouré par les femmes.
03:07J'ai toujours été très entouré par des femmes. J'ai toujours eu des amis femmes à qui j'ai toujours eu besoin de me confier à elles.
03:17Et puis, il y a ma mère et puis ma soeur. Et donc, c'est vrai que pour moi, c'est sacré.
03:29Et les femmes, il faut les respecter. C'est dans ma culture. Et puis mon père aussi, à la maison, le patron, c'était ma mère.
03:39Et mon père, il faisait la vaisselle avec ma mère. Quand il préparait les lasagnes, mon père, c'était l'assistant de ma mère.
03:47Donc j'ai ce truc-là dans la culture, où la femme a un rôle fort. Donc je suis content de tout ce qui se passe aujourd'hui, où les femmes prennent de plus en plus le pouvoir, parce qu'elles sont extraordinaires.
04:09Vous rêviez d'être connue, reconnue, qu'on entende vos chansons, de savoir qu'elles font partie aujourd'hui de notre quotidien, de nos souvenirs, de nos histoires de famille, de cœur. Ça vous touche, ça ?
04:21Ça me touche énormément. Et je me dis qu'il y a beaucoup de chance. Et c'est un cadeau immense, en fait. Je ne me remets jamais de ça.
04:31Parce que vous pouvez faire une chanson, deux, trois, qui ont connu du succès, et ça peut faire très vite des jeûnées de soleil. J'en ai tellement vu. J'ai commencé de très jeune.
04:47Donc j'en ai tellement vu passer. Et je me suis toujours dit, et on m'a dit aussi, le plus difficile, ce sera de durer. C'est la suite. Et après, j'ai fait ce qu'il fallait pour ça aussi. J'ai fait beaucoup de concerts.
05:04Je pense que ce qui fait aussi la longueur, la longévité, c'est les concerts. Je pense que si on n'est pas bon sur scène, le public est moins fidèle.
05:17François Zardy, c'est quelqu'un qui vous a toujours énormément soutenu, qui a eu beaucoup d'affection pour vous. Il y a une chanson qui s'appelle Les Absents. Vous parlez de ceux qui ne sont plus là, mais les absents sont quand même présents à travers cette chanson.
05:29C'est comme ça que vous vivez la disparition de celles et ceux qui vous ont toujours entourés ?
05:33Oui, de toute façon. J'ai un truc qui peut paraître un peu barré, mais les gens qui font le même métier que moi sont partie de ma famille. Quand Bowie est mort, j'ai eu l'impression qu'un oncle mourait. J'ai ce truc-là.
05:53François Zardy, c'est très particulier. Elle était là à mon premier concert et elle m'a toujours suivi. On communiquait par mail. Elle m'a présenté Alana Philippi, avec qui j'ai fait mes premiers succès.
06:13C'était ma première rencontre avec le public, en apesanteur, face à la mer. Par la suite, on a fait des chansons ensemble. J'aime pas trop le mot marraine, c'est plus comme un ange gardien. Quand elle est partie, c'était comme si c'était quelqu'un de ma famille qui partait.
06:35Il y a aussi une légèreté avec le premier single, Paris qu'on s'aime encore, qui a été écrit comme un hymne. L'idée, c'est de chanter tous ensemble la tue-tête, de ne faire qu'un. C'est ça aussi ?
06:46En fait, c'est aussi une illusion et peut-être aussi une faiblesse de penser que dans certaines villes et dans des quartiers en France, les gens s'entendent mieux que ce qu'on nous fait croire. En tout cas, de ce que les infos nous donnent.
07:06Aujourd'hui, les infos, c'est à outrance. Il y en a beaucoup, mais il y en a trop. C'est un mauvais feuilleton tous les jours. Je crois que les gens ont plus envie de vivre ensemble. En fait, c'est peut-être une illusion.
07:22Mais je vais souvent aussi dans ma famille, près de Grenoble, à Charnecle, à Échirol, voir mes amis et je vois les gens. Le vivre ensemble, il est possible et il est là plus qu'on pense.

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