7 à 8 - 15 septembre 2024 - Vidéo Dailymotion

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00:00Dans le quartier tranquille de Besançon, Samuel Gonin travaille alors comme commercial.

00:06Il est suivi par un psychiatre pour bipolarité, mais il est sous traitement

00:11et fait tout de suite bonne impression à son voisin d'en face, le retraité Jean-François Viotti.

00:21Au début il habitait là quand je l'ai bien connu. Il habitait en bas.

00:25À la fin de la véranda, avec ses gamins, il habitait là.

00:28Avec son ongle, ils ont retapé la maison. Ils ont fait la façade.

00:32Et puis au milieu, il n'y a pas d'appartement. Ils ont refait un appartement au milieu,

00:35qu'ils ont loué. C'était un bon bosseur.

00:37De temps en temps, je le voyais, hop, il venait boire un thiem.

00:40« Ah, moi je m'y mets bien, comment on a fait ? »

00:42Mon cousin, il était très gentil, très sympa.

00:45Et puis il avait ses gamins, il avait un petit gamin.

00:48Ils le mettaient dans un panier derrière, vous savez.

00:50Et puis l'autre, il partait avec le vélo devant, puis il partait en vélo tous les dimanches.

00:53Après, il a dû se séparer, parce qu'il avait la garde de ses gamins.

00:56Un week-end sur deux.

00:58Puis après, du jour au lendemain, il n'y a plus rien.

01:00Il est parti chez soi. On n'a rien laissé, on n'a rien laissé.

01:05En 2021, il se reconvertit et enseigne la menuiserie dans ce lycée de la ville.

01:12Désormais célibataire, il sort aussi beaucoup le soir.

01:18Ce patron de restaurant l'accueille régulièrement dans son établissement.

01:23Jusqu'à un incident, début 2023.

01:29Il se présentait aux tables de certaines jeunes filles,

01:32afin de leur proposer de leur offrir à boire.

01:36Chose qui ne se fait pas forcément dans un restaurant.

01:39Je lui ai demandé une première fois de ne pas aller aux tables et de proposer à boire.

01:44Il m'a dit gentiment, mais t'inquiète pas, je leur propose juste de leur payer un verre.

01:48Je lui ai expliqué qu'elles n'avaient pas envie, puis que moi non plus.

01:51Il est retourné au comptoir.

01:53Cinq minutes après, il a recommencé.

01:55J'ai dû l'évacuer.

01:57Je l'ai pris par l'épaule, gentiment.

01:59Il m'a écouté et il est parti.

02:01Il est parti dans un autre établissement tenu par un ami à moi.

02:04Il y a eu le même souci.

02:06En cinq minutes, ça a été réglé, puisqu'il l'a évacué.

02:10En tout cas, c'était plus un renou, un dragueur renou.

02:16Il n'était pas du tout agressif avec les filles.

02:19Il voulait leur payer à boire, c'est tout.

02:22En mars 2023, il entame une relation avec cette professeure de musique.

02:28Rencontrée cet été à Besançon, elle a accepté de témoigner.

02:33C'était quelqu'un qui parlait beaucoup, c'était un beau parleur.

02:36Au départ, les deux premiers mois, c'est allé.

02:39Après, il s'est brouillé avec son père.

02:42Il est venu habiter chez moi.

02:45J'ai vite compris qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas.

02:48Je ne savais pas qu'il était victoleur.

02:50Il me l'a annoncé au mois de juin, fin avril, début juin.

02:54À ce moment-là, chez moi, c'était un cafard.

02:57C'est quelqu'un qui vit la nuit, qui ne dort pas.

03:00L'homme aurait fini par se mettre en arrêt maladie.

03:03L'homme aurait fini par se mettre en arrêt maladie,

03:06prendre des drogues et interrompre son traitement.

03:11En août 2023, je rentre chez moi un vendredi soir.

03:17Je vais passer toute la nuit à l'attendre.

03:20Il ne va pas rentrer à la maison.

03:22Tout était resté dans les placards, sa carte d'identité, ses papiers.

03:25Il n'a plus de téléphone portable, plus de carte bleue, plus rien.

03:28À ce moment-là, je sais que j'ai de l'argent quelque part dans l'appartement.

03:32Je vais aller regarder.

03:34Et là, je vois qu'il n'y a plus d'argent.

03:37Il est parti avec 5000 euros.

03:41Une semaine plus tard, le 25 août,

03:44dans cette station-service de la périphérie de Besançon,

03:47Gonin part sans payer son plein de carburant.

03:50Nous sommes un mois avant la disparition de Lina.

03:53À l'appui de sa plainte,

03:55le gérant fournit ces images de vidéosurveillance

03:58où l'on distingue l'homme près de son véhicule,

04:01une ford de puma grise déclarée voler 2 jours plus tôt en Allemagne.

04:10Le même jour, il est filmé par une autre caméra de vidéosurveillance

04:14alors qu'il vole 300 euros dans la caisse de cette épicerie.

04:23Et toujours ce 25 août 2023,

04:26il aurait suivi une femme de plus de 90 ans

04:29à la sortie de ce bureau de poste

04:32et lui aurait arraché son sac à main alors qu'elle arrivait devant chez elle.

04:38Cette riveraine, Valérie, a aidé la victime ce jour-là.

04:43Moi, je l'ai vue arriver paniquée

04:46en se demandant, en disant

04:49on m'a volé mon sac, on m'a volé mon sac.

04:52Elle avait le genou ensanglanté

04:55et elle avait mal à l'épaule.

04:59J'ai vu le monsieur qui redescendait de ce côté-là

05:02avec quelque chose qui tenait,

05:05j'ai compris après que c'était un sac, sous son chute.

05:08Donc il le tenait comme ça,

05:11au niveau du bras plié

05:14et j'ai bien compris que c'était lui parce qu'il baissait la tête

05:17et il était descendu rue de la Rotonde.

05:20Deux jours avant la disparition de Lina,

05:23il vole à nouveau de l'essence dans la station service.

05:27Et ce fameux 23 septembre,

05:30la Ford Puma ainsi que le téléphone portable de Samuel Gonin

05:33sont tous les deux localisés

05:36dans la zone de l'enlèvement de Lina.

05:40Cinq mois après son arrestation et sa condamnation à Narbonne,

05:43Samuel Gonin est placé en garde à vue

05:46le 17 juin dernier à Besançon

05:49où il est revenu vivre.

05:52Entendu pour la double agression commise à l'épicerie

05:55contre la nonagénaire,

05:58il reconnaît les faits et s'excuse.

06:02Le tribunal ordonne une expertise psychiatrique

06:05qui conclut à une personnalité borderline

06:08une dangerosité possible

06:11pour lui-même ou les autres.

06:15Le 10 juillet, il se pend chez lui

06:18deux semaines avant de comparaître pour la double agression.

06:21Il a laissé un mot à l'attention de sa famille.

06:24Il n'y évoque pas la disparition de Lina.

06:28J'ai perdu mon honneur, ma dignité, mon humanité.

06:31Je dois partir. Je ne sais pas me contrôler.

06:34Ça va trop vite. Je souffre trop.

06:37C'est mieux ainsi.

06:40Cet homme perdu est-il le responsable

06:43de la disparition de Lina ?

06:46Pourquoi serait-il allé près de chez elle le 23 septembre

06:49à trois heures de route de Besançon ?

06:52La voiture volée a-t-elle pu être utilisée

06:55par quelqu'un d'autre que lui ?

06:58Ceux qui l'ont croisé ont du mal à l'imaginer en meurtrier.

07:07Vincent vivait dans l'appartement situé

07:10juste en dessous de celui de Samuel Gonin.

07:14Je n'y crois absolument pas.

07:17Parce que ça ne colle pas du tout

07:20avec le personnage qu'il était.

07:23Alors certes, il a fait des bêtises.

07:26Il était visiblement sous l'emprise de drogue.

07:29Ça, ça paraît assez évident.

07:32Mais je ne vois pas une seule seconde faire du mal à quelqu'un.

07:35Je n'imagine pas du tout avoir un délire de prédateur sexuel

07:38avec une gamine de 15 ans.

07:41J'arrive pas à l'imaginer avec le cadavre d'une gamine sur l'épaule

07:44marcher des kilomètres, l'enterrer

07:47et revenir ici.

07:50Ça ne colle pas, en fait.

7 à 8 - 15 septembre 2024

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