Présidentielle américaine : Douglas Emhoff, un atout pour Kamala Harris ?
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00:00Aux Etats-Unis, les deux candidats ratissent le pays après les commémorations du 11 septembre.
00:05Donald Trump et Kamala Harris ont repris la route de la campagne.
00:09L'ancien président est attendu en Arizona, l'un des états les plus disputés lors de la dernière présidentielle.
00:14La démocrate, elle, est attendue en Caroline du Nord.
00:16Elle va tenter de convaincre les électeurs afro-américains et les jeunes.
00:20Bonjour James Sandray.
00:21Bonjour.
00:22On s'arrête avec vous sur un homme, un homme qui a pris une place particulière dans la campagne des démocrates.
00:27Douglas Emhoff, l'époux de Kamala Harris.
00:30D'abord, qui est-il ?
00:31Alors, qui est-il ?
00:32C'est un avocat d'affaires qui a fait une brillante carrière et qui a épousé Kamala Harris en 2014.
00:37En seconde noce, il l'a rencontré en 2013.
00:40C'est un homme qui a eu connu une grande réussite professionnelle.
00:44Il a été associé dans des grands cabinets d'avocats américains, une époque qu'il a gagnée.
00:50C'était rapporté par la presse américaine jusqu'à 1,2 million de dollars dans l'année.
00:56Et qui, en 2021, évidemment, se retrouve second gentilhomme.
01:01Et donc, étant l'époux de Kamala Harris, devient le premier homme à devenir première dame, deuxième dame, d'habitude.
01:11Donc, second gentilhomme.
01:12Vous dites gentilhomme, vous.
01:14Alors, c'est ce que j'ai lu dans la presse française.
01:17J'ai cherché une traduction.
01:20Deuxième homme, c'est un peu bizarre.
01:21Donc, c'est second gentilhomme, a priori.
01:23Et peut-être premier gentilhomme bientôt, on va voir.
01:26Et donc, pour ce faire, il a, par choix, abandonné ses activités d'avocat en 2021 pour éviter les conflits d'intérêt.
01:32Et en cela, il définit une nouvelle masculinité.
01:35Très impliqué, on le voit ici avec Kamala Harris.
01:38Je crois qu'elle était en train de préparer son débat.
01:42C'est à peu près à mi-chemin de la préparation du débat.
01:44Que dire ? Est-ce qu'il a un atout ou une faiblesse pour elle ?
01:47Alors, c'est un peu à double tranchant.
01:48Alors, il est vu, je dirais, globalement par la presse démocrate américaine comme étant un atout.
01:54Alors, il a une posture très intéressante.
01:55Parce que Douglas Emhoff reconnaît, tout simplement, par exemple, que ça n'a pas été facile dans un premier temps.
02:00C'est-à-dire qu'il l'a dit dans un livre.
02:01Il a dit, écoutez, voilà, abandonner ma carrière, ce n'était pas simple.
02:05Mais j'ai fait le choix de soutenir ma femme dans cette aventure qui était de devenir vice-présidente.
02:09Puis, potentiellement, président des États-Unis, nous verrons bien le résultat de la campagne.
02:13En tout cas, de l'accompagner dans cette campagne.
02:15Et il dit, voilà, ce choix, je l'assume complètement.
02:17Même si, tous les jours, je pense à mon ancienne carrière et que ce n'est pas forcément facile.
02:22Douglas Emhoff est un personnage charismatique.
02:24On l'a vu un petit peu sur les scènes, partout.
02:25Il a même fait des meetings tout seul, le soir du débat.
02:28Il était sur scène, tout seul, avec la femme de Tim Walz.
02:33Elle-même, donc, potentielle future première dame.
02:36Et ils ont fait un meeting ensemble.
02:38Et donc, il est drôle, il est amusant.
02:39Il raconte bien volontiers sa rencontre avec Kamala Harris.
02:42Comment, en fait, ils ont été...
02:44Que ça a été un blind date, comme on dit aux États-Unis.
02:46C'est-à-dire qu'ils ont...
02:47C'est un numéro de téléphone qui a été donné par un de ses amis entrepreneurs qui a dit
02:50« Elle est célibataire, tu devrais la rencontrer ».
02:52Il a raconté que, voilà, pour prendre rendez-vous, ça a été une histoire, qu'il a fallu attendre,
02:56qu'il a fallu lui donner rendez-vous, qu'il a fallu l'appeler à 8h du matin pour pouvoir lui parler,
02:59qu'il ne savait pas trop quoi lui dire.
03:01Oui, il y a un narratif, quoi.
03:02Enfin bref, il y a toute une histoire qu'il raconte volontiers.
03:05Et aujourd'hui, il fait campagne pour elle.
03:07Et il est, effectivement, un atout dans la mesure où...
03:11Effectivement, il définit cette nouvelle masculinité.
03:12Il a été interviewé, par exemple, par un journal sud-coréen qui lui a dit
03:15« Mais enfin, franchement, c'était plus traditionnaliste, la Corée.
03:19Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Vous allez être l'époux, enfin, c'est quoi votre rôle ? »
03:23Et il a dit « Attendez, moi, je pense que c'est très viril, au contraire,
03:25de soutenir sa femme qui cherche à devenir président des États-Unis ».
03:29Et de la même manière, il est dans un rôle qu'il est en train de définir,
03:33notamment par la lutte contre l'antisémitisme.
03:35Et c'est sans doute l'autre avantage de Doug Emhoff,
03:37c'est que Doug Emhoff est aussi le premier époux de vice-président.
03:41Et peut-être, nous verrons, ce serait le premier époux de président juif.
03:46Et selon lui, c'est plus encore une rupture que le fait d'être un homme.
03:50Il dit que pour lui, il le vit comme une mission, qu'il veut lutter contre l'antisémitisme.
03:54Et cela donne finalement aussi à Kamala les coudes franches
03:58pour pouvoir être peut-être plus libre de sa parole
04:01quand il s'agit d'Israël et de la guerre avec Gaza,
04:05dans la mesure où, dans ce conflit israélo-palestinien,
04:07on ne peut pas la targuer d'antisémitisme, son mari est juif.
04:09Donc, il y a là une partition peut-être à jouer en couple
04:12qui peut être intéressante sur le plan électoral pour Kamala.
04:16Pour Kamala Harris, qui cherche à se positionner sur ce dossier-là.
04:19On le sait, ça joue à la gauche du parti.
04:21Dans le même temps, et je le fais rapidement,
04:23c'est aussi évidemment l'opportunité pour beaucoup de gens
04:26de se poser cette question de la masculinité en 2024, du rôle des hommes.
04:30Et on le sait aujourd'hui, une majorité de jeunes hommes blancs
04:34se posent la question du rôle de l'homme dans la société américaine de 2024
04:39et choisissent Donald Trump en majorité à l'heure actuelle dans cette campagne.
04:42Et à l'inverse, vous me disiez tout à l'heure que Kamala Harris,
04:44elle ne fait pas vraiment cas du fait qu'elle soit une femme.
04:48À l'inverse de Hillary Clinton, en 2016, elle l'avait portée.
04:52Alors c'est intéressant, il y a huit ans sont passés.
04:54Et c'est amusant là où effectivement, Hillary Clinton avait fait campagne
04:58sur ce plafond de verre, on s'en souvient.
05:00Et qu'elle n'avait d'ailleurs pas réussi à briser ce plafond de verre.
05:04Mais il faut se souvenir que ce sont deux femmes très différentes.
05:06Hillary Clinton est issue d'une dynastie politique.
05:08Son mari a été président de la République.
05:10Elle était bien connue des Américains.
05:11Kamala Harris ne l'est pas, mais elle a fait le choix
05:13parce que la question a été posée, notamment dans l'interview à CNN.
05:17Ou grosso modo, elle dit écoutez, je suis la personne la plus compétente
05:19pour ce job, point, final.
05:20Il se trouve que je suis une femme.
05:22Il se trouve que je suis une femme de couleur,
05:23mais ce n'est pas un élément, ce n'est pas un argument.
05:26Bref, elle laisse son apparence finalement parler pour elle-même,
05:28ce qu'elle est, parler pour elle-même.
05:30Et elle se pose en candidate post-raciale, post-genre
05:36dans l'Amérique de 2024, ce qui, pour l'instant, a l'air de payer.
05:39Maintenant, il va falloir voir comment ça évolue dans la campagne.
05:41Parce qu'on le sait, c'est quelque chose qui joue
05:44et de manière très, très profonde dans une élection comme celle-ci.
05:49Et on l'a vu à l'époque de Clinton,
05:50même si ce n'est sans doute pas le principal argument.
05:53Il va falloir voir comment ça joue dans la campagne.
05:55Mais c'est vrai que son mari, qui assume cette situation,
05:58qui l'explique et qui l'assume et qui se l'approprie,
06:07est sans doute potentiellement un avantage.
06:09Il faudra voir.