Point du jour sur les performances françaises aux Jeux olympiques
Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Thomas Schnell pour débattre des actualités du jour.
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00:0019h47 dans Europe Un Soir, la troisième partie, parlons des Jeux Olympiques avec Coach Périn, bonsoir Jean-Claude Périn.
00:08Oui, bonsoir à tous, bonsoir Thomas.
00:11Bonsoir, merci d'être avec nous toujours, accompagné de Bernard Cohen Haddad, président de la CPME Île-de-France,
00:16et Gilles Boutin, chef des informations du Figaro. Coach Périn, je me tourne vers vous tout d'abord,
00:21puisqu'il en a une soirée riche en athlétisme, ce soir je vois 110 mètres et masculin,
00:29je vois le triple saut masculin, je vois le 400 mètres et masculin, je vois le 200 mètres masculin,
00:34il y a bien sûr du saut à la perche qui va commencer ce soir, qu'est-ce qui va nous amener des médailles selon vous coach ?
00:40C'est toujours très très difficile, vous êtes infernales vous les médias,
00:46comment aller chercher des médailles, il faut déjà être dans les finales.
00:51On vient de voir un garçon formidable, grosse, qui s'est qualifié sur 400 mètres,
00:58on n'a pas été vernis, c'est-à-dire que nos gars ont été éliminés sur le 110,
01:07on avait porté beaucoup de témoignages sur Zoya, ça n'a pas marché, il fait quatrième,
01:17il est battu au centième de seconde, les filles à la perche ne sont pas au mieux, à 4,60,
01:26en fait c'est une grande soirée pour tout le monde et puis la lutte est terrible,
01:33le stade d'athlétisme c'est un ring.
01:37C'est vrai qu'on en attend encore des médailles, on a été trop bien habitué depuis le début des Jeux,
01:44Ah oui, c'est ça votre problème !
01:46Il y en aura une quasiment assurée puisque dans la boxe, 63 kg, il y a une finale,
01:53Sofiane Oumia qui partira on l'espère avec l'or ou sinon avec l'argent, la boxe.
01:58Coach Perrin, c'est un sport dans lequel les Français sont bons ?
02:01Oui ils sont bons parce qu'on a de très bons techniciens, on est comme les plus vains,
02:08du reste on en a un qui nous donne des conseils à l'entraîneur.
02:12La boxe c'est un très grand sport éducatif, alors de la boxe on retient toujours
02:18uniquement les professionnels, les condamnats, les scandales, l'argent,
02:23mais c'est un grand sport éducatif.
02:26Du reste, bien avant le début du siècle, en 1850,
02:31il était indispensable de boxer quand on était dans les collèges anglais.
02:37Jean-Claude Perrin, vous restez avec nous, je me tourne vers nos deux débatteurs du soir,
02:42Gilles Boutin et Bernard Cohen Haddad.
02:44On est à quelques jours maintenant de la fin des Jeux Olympiques,
02:48on pourrait presque commencer à sentir un petit blues s'installer,
02:52alors qu'on a eu 10 jours grandioses, plein de médailles,
02:56plein de bonnes énergies, de bonnes émotions dans la capitale,
02:59on a presque envie que ça ne s'arrête jamais ce moment,
03:01alors que les épreuves vont s'arrêter dans 3 jours maintenant.
03:05On a un superbe moment d'émotion, de médailles,
03:08mais on a une belle pagaille dans Paris aussi,
03:10alors attendez, je crois qu'il faut aussi revenir les pieds sur terre,
03:13c'est bien que ça continue, on a des athlètes merveilleux,
03:16on a effectivement une récolte, une moisson de médailles,
03:20comme l'a dit Jean-Claude tout à l'heure, phénoménale,
03:22il y a 10 disciplines qu'il faut qu'ils s'entraînent un peu plus,
03:25c'est comme disait Jean-Claude, il faut souffrir pour gagner,
03:28et puis c'est bien aussi qu'on passe aux Paralympiques,
03:32parce que n'oublions pas les Paralympiques, juste un moment,
03:34parce que Jean-Claude parlait de boxe,
03:37et je sais qu'il va partager ce que je dis,
03:41on est un certain nombre à avoir aimé, adoré, fréquenté Jean-Paul Belmondo,
03:45qui était un boxeur émérite.
03:47Jean-Paul Belmondo, Charles Gérard adoraient la boxe,
03:51c'était des hommes à l'ancienne,
03:54se balader, danser autour d'un ring, s'entraîner,
03:58pour eux c'était une façon d'être, une façon de vivre,
04:01c'est ça aussi qu'on aime bien dans la boxe,
04:03c'est pas uniquement se taper dessus.
04:04La classe à la française en boxe,
04:07mais on l'a vu également en escrime,
04:08on l'a vu en équitation,
04:10ces Jeux Olympiques,
04:12ils les ont donné une image rayonnante de la France,
04:14on aurait envie que ça continue Gilles Boutin ?
04:16Oui mais c'est comme tout, il ne faut pas abuser des bonnes choses,
04:19déjà là on a goûté à la drogue de l'or pendant une semaine,
04:24là on se rappelle cette semaine que finalement on n'est pas bon dans toutes les catégories,
04:29notamment en athlétisme,
04:31donc on aurait pu évidemment souhaiter continuer de surfer là-dessus,
04:35sur cet état d'esprit,
04:37mais honnêtement faire durer cet événement encore une autre semaine,
04:40semblerait quelque peu invraisemblable,
04:42et puis vous ne faites pas tenir artificiellement non plus un état d'esprit éternellement,
04:46qui plus est avec toutes les contraintes que ça représente,
04:48et puis Paris doit aussi après se préparer à nouveau,
04:51à voir revenir ses vrais habitants,
04:55avec sa vie économique,
04:58leur métro bien rempli,
05:00tout ça va recommencer, ne l'oublions pas.
05:02C'est vrai, il y a bien évidemment les Jeux Paralympiques,
05:05Coach Perrin, on a vu des larmes aujourd'hui aux Jeux Olympiques,
05:09ceux des handballeurs français,
05:10avec ce ballon perdu dans les dernières secondes,
05:13donné quasiment aux Allemands,
05:15et les regrets on imagine de Nikola Karabatic,
05:18un champion incontesté,
05:20il termine sa carrière sur ce match-là,
05:23sans regrets ?
05:25Il doit avoir des regrets énormes, des regrets.
05:29Tout à coup il va comprendre,
05:31en rentrant dans les vestiaires,
05:33en remettant son sac,
05:36il va comprendre que c'est fini.
05:39Il va comprendre que ce qui a fait sa motivation,
05:43le piment de sa vie,
05:45ça va s'arrêter.
05:47Il est comme le pilote qui pour le dernier vol,
05:52met l'avion au parking,
05:55coupe les gaz,
05:57et descend.
05:58Il y a un immense vide,
06:00il y a un moment de nostalgie Karabatic,
06:04que malgré la carrière qu'il a eue,
06:08il va être dans ce domaine.
06:11Et puis pour en revenir à la question,
06:15on a perdu bêtement,
06:18on a perdu bêtement,
06:20mais ce n'est pas la balle qu'on a perdue,
06:22on a perdu le match,
06:24parce qu'on n'a pas été très très bon,
06:27alors qu'on aurait dû mener depuis très longtemps.
06:30Il y a tout de même des athlètes qui ont perdu,
06:33qui doivent digérer cette défaite,
06:35mais qui malgré leur longue carrière derrière eux,
06:38ont déjà donné rendez-vous à Los Angeles.
06:41Je parle de Clarisse Agbenienou,
06:43qui a dit, j'ai été éliminée en demi-finale,
06:46qu'à cela ne tienne, je serai là,
06:48dans 4 ans, pour les prochains Jeux Olympiques.
06:50C'est incroyable,
06:52cette force mentale qu'il faut avoir pour se dire,
06:54je m'en sens encore capable dans 4 ans.
06:57Vous savez, en nous,
07:00quand on fait du sport de haut niveau,
07:03on a un instinct de combat qui vous pousse,
07:07justement, à prendre les décisions
07:10qu'on n'avait pas envisagées,
07:13que très très souvent on disait,
07:15si jamais je me fais râper,
07:17à la prochaine compétition, je vais arrêter.
07:19Ce n'est pas vrai.
07:20On est tellement motivé qu'on veut continuer.
07:24Et ma foi pour beaucoup,
07:28Los Angeles va être en point de mire,
07:31comme les étrangers
07:34avaient en point de mire notre capitale.
07:37En ce moment, on vient d'apprendre que les Bleus
07:39ont remporté leur match.
07:41Elles sont qualifiées pour la demi-finale.
07:44Les Bleus du basket, bien sûr,
07:46ont éliminé l'Allemagne.
07:48Elles ont pris leur revanche
07:50après que les Bleus du handball
07:52aient été éliminés par l'Allemagne.
07:53L'abnégation, nous dit Coach Perrin,
07:55c'est une belle valeur que nous transmet
07:57le fait de se dire,
07:58très bien, je suis peut-être trop vieux pour certains,
08:01qu'importe, je continue et je serai là dans 4 ans.
08:03Mais quand on est un champion,
08:05on se transcende, on tombe,
08:07on se relève, on travaille,
08:09on souffre et on gagne.
08:11C'est ça un champion,
08:12c'est ce qui fait la différence entre un champion et nous.
08:14Parce que nous, c'est beaucoup plus difficile.
08:16Un champion, il est formaté,
08:19il n'a qu'un objectif,
08:21c'est de gagner et de travailler pour gagner.
08:24Ils sont doués, ces hommes et ces femmes.
08:26Bien entendu, si on n'est pas doué,
08:27on est un homme comme les autres
08:28ou une femme comme les autres.
08:29Mais au-delà, ils ont une capacité de travail,
08:32une capacité à encaisser,
08:34une volonté sans faille,
08:35et puis aussi, souvent,
08:37une grande générosité
08:38parce qu'ils savent aussi donner.
08:40Et on voit en ce moment, justement,
08:42les images des bleus qui s'autocongratulent,
08:44qui se félicitent.
08:46Ça dénote avec les images du handball.
08:48Il y a à peu près une heure et demie maintenant,
08:51les handballeurs français qui ont été éliminés par l'Allemagne.
08:54C'est la joie de ces sports collectifs
08:57que l'on voit ce soir, Gilles Boutin,
09:00sur ces Jeux Olympiques-là.
09:02On voit la performance d'athlètes,
09:04on a vu Léon Marchand,
09:05mais également la performance d'équipes.
09:06La France est forte également de ces clubs,
09:09des sports collectifs.
09:10Elle l'est, bien sûr.
09:12Et puis, en plus,
09:13un excellent message qui est envoyé.
09:14C'est-à-dire qu'on adore les performances individuelles
09:16du type Léon Marchand,
09:18mais c'est plutôt exceptionnel.
09:20En réalité, la force française
09:22et ce qui anime le peuple français,
09:25ce sont principalement ces équipes.
09:28Je pense au hand, au rugby, au foot.
09:31Et donc, c'est dans cette ferveur collective
09:33qu'on se retrouve.
09:34Et pour prolonger sur ce que vous disiez,
09:36sur l'abnégation,
09:38ce qui est très français,
09:39c'est l'esprit de revanche aussi.
09:40Ce qui est plus difficile,
09:41c'est de maintenir le plus haut niveau
09:43et de se challenger soi-même.
09:46C'est-à-dire que, pour moi,
09:47l'exemple parfait, c'est les All Blacks.
09:49C'est-à-dire qu'eux jouent pour leur survie
09:51au niveau mondial, à chaque match.
09:53Et nous, notre difficulté,
09:54c'est à repartir à chaque fois.
09:56Quand bien même on est les vainqueurs,
09:57on peut avoir tendance
09:58à se reposer sur nos lauriers.
10:01Et c'est un des enjeux pour Léon Marchand,
10:02d'ailleurs, qui a été très souligné
10:03par des spécialistes.
10:04C'est de dire, maintenant,
10:05il a tout gagné pour ses JO,
10:06il va falloir repartir
10:09et ne rien lâcher,
10:10ne pas céder à une espèce
10:12de contentement tranquille.
10:14Demain, les coachs Perrin,
10:16demain, les yeux seront rivés
10:18sur la Seine,
10:19puisqu'il y a une des deux dernières épreuves
10:22prévues dans le fleuve
10:23qui doit se dérouler,
10:24le marathon en eau libre.
10:26Ça a été tout un feuilleton,
10:28ces épreuves dans la Seine.
10:30Ça a coûté très cher.
10:32Finalement, on a appris ce matin
10:33que Claire Michel,
10:34l'athlète belge,
10:35n'avait pas été contaminée
10:37dans la Seine,
10:38mais par un virus.
10:39On a eu des résultats positifs
10:41également au niveau des seuils
10:43de bactéries dans le fleuve
10:44qui a permis un entraînement.
10:46Finalement, c'était un drame
10:48pour pas grand-chose,
10:49ces épreuves dans la Seine,
10:50coach Perrin.
10:51C'est-à-dire qu'on met en parallèle
10:54et on a fait des comparaisons
10:56entre les sommes astronomiques
10:58qu'il a fallu dépenser,
11:00non pas pour purifier la Seine,
11:02on n'y arrivera jamais.
11:03Ça fait des centaines d'années
11:05qu'on essaye.
11:06Le problème est très compliqué
11:08sur le plan technique
11:11et sur le plan biologique.
11:13Le fait d'avoir nagé dans la Seine,
11:18pour moi,
11:19c'est une prise de risque importante,
11:23mais elle valait le coup.
11:25Vous vous rendez compte,
11:26le triathlon olympique,
11:29une des plus grandes épreuves
11:32que l'on voit actuellement
11:34dans le monde,
11:35au cœur d'une ville comme Paris.
11:38On pensait que c'était réalisable.
11:40Alors évidemment,
11:41là, vous allez en avoir
11:43des tartines de polémique.
11:45Les gens vont s'en donner
11:47à cœur joie.
11:48C'est trop cher,
11:49il y a des bactéries,
11:50les gens ont des plaques,
11:52il y en a qui vont avoir des boutons.
11:55Permettez-moi de vous dire,
11:57j'ai vu attentivement,
12:00avec un triathlète à Rio,
12:04à Rio, on a nagé,
12:06non pas dans la mer,
12:07mais dans un morceau de lagune.
12:09C'était dégueulasse.
12:11Il y avait des boutes de conserve partout.
12:13On a essayé, avec des filets,
12:15de les enlever.
12:16C'était terrible.
12:18Là, on en est loin,
12:19on ne voit pas des poissons crever
12:21sur le bord de la rive.
12:22Bernard Cohen Haddad,
12:23beaucoup de brouhaha,
12:24c'est polémique autour de la Seine.
12:25Moi, j'ai toujours été favorable
12:26à ce beau défi
12:27de rendre un fleuve accessible
12:29à ceux qui vivent autour.
12:30Et quel que soit le montant,
12:31je trouve que ce n'est pas normal.
12:33Lorsqu'on est parisien,
12:34on est une île de la Seine
12:35qui ne soit pas propre,
12:36comme à Berlin,
12:37comme à Rome,
12:38comme à Vienne.
12:39Et ça, je trouvais ça dommage.
12:40Maintenant, la polémique,
12:41elle est polémique.
12:42Moi, j'ai plutôt des boutons
12:43qu'on m'empêche de circuler à Paris
12:45en voiture,
12:46en scooter motorisé.
12:47Après, s'il faut se baigner à la Seine
12:48et qu'elle est propre,
12:49je n'aurai aucun problème.
12:54Gageons qu'on puisse se baigner
12:55à la Seine
12:56comme l'on puisse circuler
12:57le plus rapidement possible
12:58dans la capitale.
12:59Merci beaucoup,
13:00Bernard Cohen Haddad.
13:01Merci, Gilles Boutin.
13:02Merci, Coach Perrin,
13:03d'avoir été avec nous
13:04dans Europe Un Soir.