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  • 17/07/2024

Aujourd'hui dans "Punchline", Yoann Usaï et ses invités débattent de la décision de voir la rencontre entre la Belgique et Israël, dans le cadre de la Ligue des Nations, se jouer sur terrain neutre par sécurité. La France, qui doit aussi affronter Israël en novembre prochain, doit-elle prendre la même décision ?
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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Transcription
00:00On va parler de ce match à présent, match de foot, prévu le 6 septembre prochain.
00:05Une rencontre dans le cadre de la première journée de la Ligue des Nations.
00:09L'équipe de Belgique doit affronter l'équipe d'Israël.
00:12Seulement, la Belgique a fait savoir qu'elle ne pourrait pas accueillir
00:15ce match pour des raisons de sécurité.
00:18La Belgique, qui craint de violents affrontements
00:21liés au conflit israélo-palestinien.
00:24Georges Fenech, que craignent précisément les autorités belges ?
00:28Ils craignent...
00:31problèmes de sécurité, des affrontements,
00:34peut-être même des attentats,
00:36compte tenu d'une frange.
00:40Des attentats, carrément ?
00:43Qui a commis des attentats chez nous en 2015 ?
00:45L'islamiste.
00:46Qui venait d'où ?
00:47De Molenbeek, en Belgique.
00:48De Molenbeek. C'était la filière de Molenbeek.
00:51Donc, on sait qu'il y a un vivier.
00:53Il n'y avait pas que Molenbeek.
00:55Il y a d'autres villes aux alentours de Bruxelles
00:59qui sont aussi importantes.
01:01C'est à peu près 100 000 habitants.
01:03Et donc, ce qu'ils craignent, c'est effectivement
01:07de créer une situation
01:10qui peut conduire à des actes de terrorisme, d'attaque,
01:15de la délégation des joueurs israéliens
01:18et qui sont à l'incapacité de maintenir une sécurité.
01:23C'est ça qu'ils craignent.
01:24Mais on ne peut pas l'imaginer en France.
01:27Parce que le problème se posera en France, tôt ou tard.
01:30Israël viendra jouer en France.
01:31C'est prévu en novembre prochain.
01:32Voilà. Et ça, moi, en tout cas,
01:34personnellement, je ne peux pas imaginer
01:36qu'on puisse tenir ce raisonnement,
01:38dire qu'on ne peut pas accueillir l'équipe d'Israël en France.
01:42On a les moyens de sécuriser, en tout cas,
01:45et on le doit.
01:46On le doit parce que c'est une question de principe.
01:49Geoffroy Lejeune, le simple fait de se poser la question
01:51la France pourra-t-elle accueillir l'équipe d'Israël ?
01:54L'équipe de France pourra-t-elle jouer
01:56contre l'équipe d'Israël sur le sol français ?
01:58Le simple fait de se poser la question
02:01en dit long, quand même, me semble-t-il,
02:02sur la situation dramatique que nous connaissons.
02:05Vous avez raison et c'est une défaite immense, en effet,
02:07de se poser la question et ça révèle un peu notre lâcheté,
02:10la lâcheté collective sur la question
02:12de quel modèle de société, quel monde voulons-nous ?
02:17Je pense que tout le monde, tous les gens qui réfléchissent en ce moment
02:19à maintenir ou pas les matchs, soit les faire jouer sur terrain neutre,
02:22soit les maintenir dans les villes où c'était prévu,
02:24on m'entête les images de l'Eurovision en Suède,
02:26en réalité, où vous avez eu des manifestations
02:27et on a eu des manifestations qui n'étaient pas très éloignées.
02:29Nous, il y avait peut-être un peu moins de monde,
02:30mais le déferlement, le déchaînement de haine,
02:33parce que rappelons qu'on parlait à l'époque d'une chanteuse israélienne.
02:36Là, on parle de joueurs de foot.
02:37Je sais, ils ne sont pas forcément tous d'accord avec Netanyahou,
02:39donc on est vraiment dans la pure essentialisation.
02:43Quand vous avez vu les images en Suède,
02:44quand vous avez vu l'espèce d'alliance d'islamistes et de gauchistes
02:47qui étaient capables de vociférer devant les caméras à visage découvert
02:51pour empêcher qu'une chanteuse israélienne chante sa chanson
02:54et que vous vous dites que vous pouvez vivre ça chez vous,
02:56vous avez le choix de la lâcher, c'est ce qui est en train de se passer,
02:58ou vous avez le choix d'être courageux, et ça peut avoir des conséquences.
03:01La teinte de verre.
03:02Oui, mais on le sait aujourd'hui,
03:05tous les individus qui sont, par exemple, israéliens
03:08et qui vivent en Europe ou en Amérique,
03:10ils ne parlent pas hébreu dans la rue, ils ne parlent pas hébreu dans le métro,
03:13ils se cachent, si on leur demande leur origine,
03:15ils disent qu'ils sont italiens, libanais, que sais-je,
03:17mais ils ne l'assument pas, parce qu'il y a un vrai danger,
03:21parce qu'il y a une vraie haine qui est de l'ordre.
03:22Et pourquoi ce danger ?
03:24Ce danger, il vient de quelque chose de très simple,
03:27qui est l'essentialisation.
03:28On n'a absolument pas affaire à la critique d'un gouvernement,
03:32regardez, ni d'une politique.
03:34Quand il y a eu, au début de la guerre en Ukraine,
03:36tout le monde disait, et on avait bien raison,
03:38qu'il ne fallait pas faire de l'essentialisation
03:39avec les Français d'origine russe ou russe qui habitaient en France,
03:43qui ne cautionnaient pas forcément le régime de Poutine.
03:45C'est une évidence, il n'y a pas besoin de réfléchir beaucoup pour savoir ça.
03:48D'autant qu'Israël est une démocratie,
03:49où les contre-pouvoirs existent,
03:51où les contre-pouvoirs sont extrêmement puissants,
03:53où le gouvernement actuel est extrêmement contesté
03:55toutes les semaines dans les rues de Tel Aviv et d'ailleurs.
03:58Donc là, c'est de l'essentialisation.
03:59Et cette essentialisation, elle a un nom, elle est très simple,
04:02c'est de l'essentialisation antisémite, point à la ligne.
04:05Quand vous avez des universitaires israéliens
04:07qui passent leur journée en sciences humaines, par exemple,
04:09qui passent leur journée à critiquer le gouvernement israélien
04:12de manière très radicale, à critiquer parfois même le sionisme,
04:15même pour certains d'entre eux, à remettre même en cause
04:17l'existence de l'État d'Israël.
04:19Et que certains, à Sciences Po, veulent fermer les partenariats
04:23entre ces universitaires-là et les universités françaises,
04:27qu'est-ce que c'est sinon de l'antisémitisme ?
04:29Et donc ça, c'est évidemment, il faut le dire très clairement,
04:32et il faut dire aussi très clairement
04:33que dès lors qu'il y a une telle forme de haine,
04:36ce n'est pas seulement la cause israélienne qui en pâtit,
04:40c'est la paix dans la région tout court.
04:43Bernard Cohen, Adad.
04:44On a une banalisation de l'antisémitisme,
04:47vous le savez, on l'a évoqué les uns et les autres
04:49depuis Sciences Po, LFI et autres.
04:52On peut compter des actes antisémitistes
04:53que nous n'avons jamais connus.
04:54C'est une normalisation, bien entendu.
04:56On en a parlé souvent, Johan, sur votre plateau.
05:00Et ce qui est encore plus grave, c'est la défaite des États.
05:03C'est ça qui est aujourd'hui des États
05:05qui ne peuvent pas assurer l'ordre public
05:08de la venue d'athlètes, de sportifs.
05:11La France va essayer de le faire.
05:12Je parle de la Belgique, bien entendu.
05:14Je n'ai pas en doute la capacité de la France
05:16à recevoir des athlètes, et surtout avec la région.
05:19La France dit qu'elle souhaite accueillir ce match,
05:21mais elle ne sait pas encore dans quelle ville
05:23il sera possible de l'accueillir.
05:24Mais on a une banalisation de ce cancer
05:26avec tout simplement une crainte aujourd'hui,
05:29bien entendu pour les sportifs,
05:31et bien entendu également pour toute la communauté juive
05:34dans quelques villes où l'on est,
05:37dans quelques métiers où l'on affirme,
05:39tout simplement dans la rue.
05:41Je le vis au quotidien,
05:43les menaces, les insultes, les crachats,
05:46y compris dans une relation d'affaires.
05:49Vous êtes quotidiennement confronté à cela ?
05:51Je peux vous le dire, avec certains clients
05:52qui n'étaient pas auparavant excités,
05:55j'emploie le terme à dessin,
05:57des menaces, y compris au téléphone.
05:59Aujourd'hui, la moindre algarade, la moindre opposition
06:02se termine par un stade juif.
06:04Ceux qui ne le vivent pas, vous le savez très bien.
06:07Mais c'est une réalité quand même.
06:08Donc ceux qui ne le vivent pas,
06:10soit se mettent un bandeau sous les yeux,
06:12soit ils vivent dans un autre monde.
06:13Et j'imagine que vous ne portez pas plainte,
06:15évidemment, à chaque fois.
06:15Mais vous savez, Yoann...
06:17Le fait de ne pas porter plainte dit quelque chose aussi,
06:19parce que ça veut dire que les actes antisémites
06:21sont très largement sous-estimés dans le pays.
06:23Quand vous portez plainte, la plainte est classée sans suite.
06:25Donc ça ne sert à rien.
06:26Aujourd'hui, de porter plainte,
06:27vous le savez, Georges, c'est une réalité.
06:30Il faut des monts de papier
06:32pour qu'on vous déclare trois mois après
06:34que le parquet l'a rejeté.
06:36Donc c'est une réalité au quotidien.
06:37Et ce cancer de l'antisémitisme dans les villes,
06:41et on le voit bien avec cette menace sur ce match,
06:44montre qu'y compris dans le sport,
06:46qui pourrait être le lieu d'échange ou d'égalité
06:49et de partage de valeurs différentes,
06:51ce n'est même plus le cas dans le sport.
06:53Ce que vous dites est absolument effrayant.
06:55Et nous serons évidemment toujours là sur CNews et sur Europe 1
06:58pour le dénoncer.
07:00Vous pouvez compter sur nous pour le faire.
07:02Il est 18h55.
07:04Merci de nous avoir suivis dans Punchline.
07:06Merci à vous quatre d'être venus sur le plateau.

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