Bilan des Diables et la surprise Suisse au menu du Talk Euro avec Michel Renquin et Jean-François Remy
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00:00Bienvenue dans notre Talk Euro, trois jours après l'élimination des Diables Rouges.
00:12On va en reparler un peu des Diables et de cette élimination face à la France en huitième
00:16de finale de l'Euro en compagnie de Jean-François Rémy et d'une légende du football belge,
00:22Michel Ranquin pour les Suisses, Michel Renquin pour les Belges.
00:26Alors je vais vous appeler Michel Renquin, vous êtes quand même une légende du standard
00:31de l'équipe nationale, vous avez joué la finale de l'Euro avec les Diables Rouges
00:35en 1980, vous étiez quatrième de la Coupe du Monde 86 que personne n'a oublié au Mexique
00:42et vous êtes là à la fois pour nous parler des Diables mais aussi pour nous parler d'un
00:45pays qui pourrait être comparé à la Belgique et où vous avez vécu 20 ans et où vous
00:50avez travaillé d'ailleurs au sein de la fédération de la Suisse, la Suisse qui elle
00:55jouera les quarts de finale face à l'Angleterre ce sera samedi avec la possibilité d'aller
01:00en demi ce qui serait historique pour ce qu'on appelle la nati.
01:04Oui je vous remercie de m'avoir invité, premièrement la deuxième chose c'est que voilà on est
01:09dans un moment un peu difficile pour la Belgique, vous savez si c'était les années 80 on
01:16n'aurait même pas été à l'Européo puisqu'il y avait que 8 équipes qui y allaient et comme
01:19certaines personnes m'ont dit vous savez vous n'étiez que 8 mais je dis oui mais les
01:23autres les avaient éliminés avant donc voilà c'est un peu triste, maintenant il
01:28faut essayer de se reconstruire et trouver des solutions pour le futur, il n'y a que
01:32ça qui compte, blablabla ça ne sert pas à grand chose.
01:35Quel bilan vous tirez vous personnellement de cet euro des Diables Rouges, on a beaucoup
01:40critiqué Domenico Tedesco, certains ont dit que c'était un apprenti sorcier, qu'il
01:44a commis beaucoup d'erreurs, qu'il a montré entre guillemets des fautes de jeunesse avec
01:49cette équipe belge, quel bilan vous tirez vous des 4 matchs finalement de ces Diables
01:53à cet euro ?
01:54Un match intéressant contre la Roumanie, c'est tout, le premier match contre les Slovaques
01:59a été très spécial et le troisième contre l'Utrène c'était un non match, le match
02:04contre la France c'était une petite réaction mais insuffisante avec éventuellement la
02:09peur du match en jouant très très très très regroupé derrière donc non, pas une
02:15grande satisfaction, maintenant ce n'est qu'un jeu, comme je l'ai toujours dit le
02:18football est un jeu et si chaque fois les meilleurs gagnaient et les autres ne gagnaient
02:22pas et bien c'est ça qui est beau, c'est ça qui est intéressant dans les émotions.
02:26Jean-François justement il y a eu beaucoup de réactions après cette élimination, certains
02:31ont parlé que c'était cruel, d'autres ont carrément descendu cette équipe belge et
02:36notamment Domenico Tedesco, où on se trouve entre les deux, est-ce que c'était vraiment
02:40catastrophique ou est-ce que finalement il y avait quand même du positif à retenir,
02:45à ressortir de cet euro ?
02:46Ouf, là là, c'est une question qui englobe tout, si je peux peut-être juste commencer
02:54par le fait, je voudrais juste rappeler que vous savez, et ce n'est pas très loin de
02:59la question que vous me posez maintenant, mais simplement on est une équipe relativement
03:02jeune etc et on fait très vite aujourd'hui avec des jeunes joueurs, des stars, des légendes etc,
03:09des légendes j'en ai une ici à côté de moi, non mais c'est vrai Michel parce que je tiens
03:14à dire simplement que, pourquoi je dis ça ? Parce qu'en fait, ce qu'on oublie souvent
03:18c'est que l'expérience en football, la longévité, la carrière, en fait et je l'ai déjà dit
03:26une fois dans l'émission ici, ce qui compte ce n'est pas le blabla, ce qui compte c'est
03:29les actes, c'est ce qu'on fait, c'est ce qu'on arrive à produire sur le terrain, donc voilà,
03:35si je reviens à l'équipe belge maintenant, je voulais faire cette parenthèse hein Michel,
03:39mais si je reviens à l'équipe belge maintenant, c'est simplement de dire qu'on reste avec
03:43un goût de trop peu et les gens ayant un goût de trop peu, ben forcément ils sont,
03:47je trouve beaucoup dans l'excès mais parfois aussi dans la justesse et c'est cet équilibre
03:53là qu'il faut garder, c'est-à-dire à quoi ça va servir aujourd'hui de tout balancer comme
04:00j'entends partout et ce qui est terrible aujourd'hui c'est que, alors tout le monde a le droit de
04:06s'exprimer, il y a 11 millions de coachs en Belgique, on l'a toujours dit quand il s'agit
04:11d'équipe nationale mais en même temps la plupart des gens qui balancent et qui sont parfois d'une
04:17méchanceté assez étonnante et qui mélangent tout, ne sont pas réussi eux-mêmes, ils n'ont
04:25jamais connu ce type d'expérience et donc forcément les gens ne se rendent pas toujours
04:34compte ce que c'est un tournoi, ce que c'est une saison de football, ce que c'est une carrière
04:39de football, ça se construit, c'est pas quelque chose, on claque pas des doigts, en fait on va à
04:44l'euro, évidemment je suis déçu comme tout le monde, après je me sors un peu de l'émotion et
04:49je me dis qu'est-ce qui nous a manqué, on en a déjà parlé plusieurs fois je pense et on fera
04:53une analogie aujourd'hui avec la Suisse, ce qui nous a manqué je pense pour moi c'est un collectif
05:01plus consistant en termes d'expérience et en termes de temps de jeu et c'est sans doute ces
05:10petits détails là qui ont fait la différence, forcément on a été éliminé sur des détails,
05:13je veux pas dire que c'était bon, ça ne l'était pas, j'étais déçu comme les autres et j'ai vu
05:18une éclaircie contre la Roumanie comme tout le monde et j'ai vu en tout cas par rapport au choix
05:23de l'entraîneur, j'ai vu une équipe qui essayait de répondre à un choix tactique, bon ou pas bon,
05:30chacun peut avoir son avis sur la question mais qu'il pensait bon au départ et qui aurait pu
05:35fonctionner, donc on sort de là frustré, problème c'est que c'est pas la première fois et que c'est
05:42la deuxième ou troisième fois qu'on est frustré avec les Diables et c'est ça qui fait qu'aujourd'hui
05:46on est un peu... voilà. Michel, est-ce qu'il n'y a pas eu aussi une petite fracture entre les
05:52supporters et les Diables, ce fameux match contre l'Ukraine où ils se font siffler, certains ont
05:59estimé que c'était pas vraiment bien de faire ça, d'autres estiment que c'est leur choix et c'est
06:08leur droit entre guillemets, vous vous situez à quel niveau par rapport à cette réaction des
06:12supporters, est-ce que vous avez connu aussi des moments difficiles avec les Diables ? Bien sûr,
06:16mais je veux dire que j'essaie de m'analyser ça sereinement dans le sens où je suis supporter
06:20maintenant, donc je suis... et les réactions que j'ai c'est pas nécessairement comme ancien footballeur
06:26mais c'est comme supporter. Quand j'entends que c'est honteux de siffler l'équipe belge quand
06:30ils jouent pas mal, je comprends pas, parce que les personnes sont libres, à partir du moment où il n'y a
06:34pas de violence, à partir du moment où les gens s'expriment par un sifflement, c'est peut-être
06:38aussi pour essayer de les réveiller un petit peu, donc je vois pas ce qu'il y a de honteux,
06:42je pense que la personne est libre, on n'est pas encore en Russie ni en Chine actuellement,
06:48on a encore cette chance-là et les gens ont le droit de s'exprimer, on ne peut pas non plus dire
06:52toi tu dois faire ceci, toi tu dois faire ça, que ce soit un ancien footballeur ou un ancien
06:56entraîneur ou un type qui a été pro, on ne peut pas faire ça, donc moi je suis dans...
07:01c'est dommage, c'est dommage, moi ce qui m'a impressionné aussi c'est les émotions, comme
07:06je vous l'ai dit, les émotions, le football doit être fait d'émotions et quand vous voyez ces
07:11équipes moins fortes éventuellement sur le papier qui donnent tout leur cœur pour y arriver, ça
07:16fait plaisir, je retiens moi deux gros matchs, deux matchs intéressants dans ce sens-là, c'est le match
07:22de la Géorgie qui la première fois se qualifie et les gens pleurent sur le terrain, les gens sont
07:25vraiment extraordinaires, c'est ça la beauté du football et quand je vois le grand joueur portugais,
07:31excusez-moi, c'est pas une question d'aimer l'homme ou pas, je vois un type qui a une carrière comme
07:36lui qui pleure parce qu'il a peut-être mis son équipe dans la difficulté, en Belgique on n'a pas
07:41pleuré, je n'en ai pas vu un qui avait une larme aux yeux, c'est rentrer dans les vestiaires et partir,
07:45on ne vit plus ça, même nous qui jouions au standard à l'époque, on a fait des mauvais
07:53matchs comme tout le monde mais croyez-moi qu'on rentre à la maison, on n'était pas heureux et
07:59on essayait et le joueur qui entre guillemets était un peu en dessous et qui pas trichait mais n'était
08:05pas bon, il n'y avait pas besoin du public qui siffle, il n'y avait pas besoin de l'entraîneur,
08:09on l'a attrapé à quelques ans, on lui disait écoute mets tes jambes bien mon grand parce que
08:13si tu ne mets pas tes jambes bien à l'entraînement tu ne joueras pas samedi, tu dois te donner même
08:16si tu ne joues pas bien, même si tu ne joues pas bien, ce n'est pas un problème, tu dois te donner,
08:20il y a beaucoup de choses qui ont changé par rapport à ces états d'esprit je pense.
08:24Vous avez l'impression qu'ici les diables n'ont pas tout donné dans cet Euro ?
08:28Il y a deux solutions, soit ils n'ont pas tout donné soit ils ne sont pas capables,
08:31je ne vois pas une troisième solution, je pense que c'est trop facile d'incriminer l'entraîneur
08:37avec ses défauts et ses qualités aussi, vous savez il y a des moments où on n'était pas
08:42nécessairement d'accord sur la tactique de l'entraîneur, on le faisait et en fonction du
08:47déroulement d'un match, il n'y avait pas besoin qu'il crie, on le repositionnait nous-mêmes gentiment
08:53sans exagérer mais on s'adaptait à la situation. La meilleure solution c'est quand même aussi un peu
09:00comprendre le football, on avait une équipe de joueurs qui sentait bien le football, je pense
09:04que c'était un de nos avantages. Et on avait une équipe aussi qui avait une identité,
09:10aujourd'hui on a bien senti au long du tournoi que premier match on fait ceci, deuxième match on
09:16fait cela, troisième match on fait autre chose, quatrième match on change encore. Avec aujourd'hui,
09:21parce que ce sont les journalistes français qui se posent eux-mêmes la question, c'est une question,
09:25voilà en même temps le problème c'est quand on parle après, c'est fini. Mais les journalistes
09:32français disaient mais pourquoi est-ce que toutes les équipes qui jouent contre nous ne jouent pas,
09:36ils ont peur de nous en fait, donc eux ça les arrange quelque part qu'on soit un peu dans
09:40cet état d'esprit là. Et je trouve que peut-être que c'est ça que les gens ont ressenti, c'est pas
09:44l'état d'esprit vainqueur, c'est pas... Le sport en général, le football en particulier, ça commence
09:53dans la tête, ça commence dans la tête. Bien sûr qu'il faut des qualités, mais ça commence là,
09:59et c'est extrêmement important. Et comme je le dis souvent, pour moi la clé ou une des clés de la
10:04réussite, parce que c'est facile de dire ici la clé, comme si voilà, une des clés de la réussite,
10:09j'ai envie de dire, c'est le fait que chacun sur un terrain a un rôle, a quelque chose à faire pour
10:16l'équipe, pour le collectif. Et je suis souvent revenu ici dans les explications sur des petits
10:21détails comme ça, où j'avais ce sentiment là qu'on était au service, mais en même temps si
10:26on peut un petit peu quand même montrer que nous aussi on sait quand même faire le taf et on sait
10:30quand même faire ceci, on sait faire... Et ce sont des toutes petites choses qui dérèglent parfois
10:34des mécaniques. Ce qu'on retient, c'est pas tellement le match contre la France, élimination
10:38contre la France, on aurait été éliminé contre la France en demi-finale, bon. Ce qu'on retient
10:42simplement c'est, mais purée pourquoi est-ce qu'on n'a pas été à fond contre l'Ukraine ? En fait
10:47quand vous demandez aux gens autour de vous, c'est ça qu'ils vous disent. Pourquoi est-ce qu'on n'a pas
10:51passé ce premier tour en terminant premier pour aller... Et on sait pas si on aurait gagné contre
10:56les Pays-Bas, on aurait peut-être pas gagné contre les Pays-Bas en fait, c'est ça, on saura jamais.
11:01Mais c'est ce que les gens retiennent parce qu'ils ont ce sentiment d'inachevé dans ce match contre
11:06l'Ukraine où on devait faire autre chose, on devait montrer plus, je pense dans ce match-là, plus
11:13d'ambition et essayer oui de l'emporter pour aller dans cette fameuse deuxième partie de tableau.
11:21Une des questions qu'on peut se poser aussi c'est que finalement en quart de finale, je sais pas si
11:25vous avez remarqué, mais le seul groupe qui ne sera pas représenté c'est le groupe de la Belgique
11:28puisque tous les pays qui étaient représentés dans le groupe E sont tous éliminés, par contre il y a
11:32encore dans tous les autres groupes un représentant en quart de finale. Est-ce que justement, on peut
11:37pas se poser la question et se dire qu'on n'est peut-être pas trop exigeant avec cette équipe
11:41belge et qu'on n'a plus cette équipe nationale de même d'il y a 2, 3 ou 4 ans d'ici et que
11:47maintenant on retombe dans un niveau qui est peut-être plus proche de pays avec tout le respect
11:52que j'ai qui était dans notre groupe. Oui c'est difficile à dire, maintenant la seule différence
11:59pour moi c'est encore une fois l'engagement. L'engagement qu'on peut avoir, on peut être éliminé
12:03encore comme je l'ai dit avant, nous aussi on n'est pas des gens qui ont fait toujours des bons
12:07matchs, mais je veux dire c'est l'état d'esprit qui me dérange un petit peu. Je pense que c'est ça
12:11que les supporters ressentent. Le reste vous savez, une équipe moins forte peut aller très très loin,
12:18à partir du moment où il y a une ambiance, un collectif comme Jean-François l'a dit,
12:24le collectif est très important. Il y a des tâches qui sont définies pour chaque joueur,
12:29pour chaque ligne et tout ça et c'est ça qu'il faut garder et c'est ça qui est le football actuel.
12:35Vous êtes optimiste ou un peu pessimiste par rapport à l'avenir de nos Diables, sachant qu'en
12:41mois de septembre ils retrouvent déjà la France en Nations League, ils joueront Israël et puis
12:45ils iront à Lyon défier les Français et puis il y aura la qualif pour la Coupe du monde 2026.
12:50Optimisme, pessimisme par rapport à l'équipe et ceux qui devraient peut-être disparaître comme
12:56Jan Vertonghen, peut-être De Bruyne qui se pose la question, il dira après l'été s'il reste ou pas
13:01au sein de cette équipe nationale. On n'a pas de nouvelles de Lukaku, donc optimiste, pessimiste,
13:10il faut tout reconstruire. Ni optimiste ni pessimiste. J'ai un avantage peut-être de connaître
13:15les générations futures et ce qui vient aussi et donc je ne peux pas être pessimiste parce qu'il
13:20y a de bons joueurs qui sont dans les générations précédentes. Après le problème de la dynamique
13:25d'une carrière d'un joueur dépend de ses choix, dépend de ses intérêts, de ce qui compte pour lui,
13:30est-ce que c'est l'aspect sportif qui compte, est-ce que c'est l'aspect plus financier, est-ce qu'il
13:34fait les bons choix, est-ce qu'il n'est pas blessé, est-ce qu'il a la chance de jouer, enfin voilà c'est
13:39tout ça qui va compter. Mais sur le potentiel joueur en tout cas qui arrive dans les générations
13:452005, 2006, 7, 8 etc. Il y a de très très bons joueurs, en tout cas potentiellement. Maintenant
13:52ils sont entre guillemets au niveau international nulle part et j'ai envie de rebondir juste sur
13:57l'équipe nationale maintenant, quand on regarde avec objectivité le groupe actuel de nos Diablos
14:03Rouges, alors bien sûr qu'on va dire qu'il y a des exceptions, il y a des grands joueurs et ça dépendra
14:09de la vie de chacun mais Kevin Devoye indiscutable, Henri Lukaku pour moi en est un, Yann Vertonghen
14:15aussi de par son parcours, sa carrière, ce qu'il a montré, voilà. Et puis ce sont aussi des gens
14:19qui sont habitués à gagner dans leur club, dans leur sélection, voilà. Donc c'est des
14:26états d'esprit différents. A côté de ça, je dirais que ceux qui sont censés créer le futur de notre
14:30équipe nationale, je pense c'est un peu le croisement de deux générations mais il leur manque
14:36deux ans. Il leur manque deux ans pour être plus performant, pour être plus, pour s'imposer dans
14:41leur club, pour avoir des temps de jeu plus importants, pour avoir une expérience plus
14:45importante et peut-être aussi cette, comment je dirais plus, cette mentalité de vainqueur.
14:53Donc moi je pense que pas de panique, pas de panique mais en même temps il va falloir que ces
14:59garçons trouvent les atmosphères dans lesquelles se développer le mieux possible. Je dis toujours
15:08que malheureusement pour qu'un jeune belge aujourd'hui puisse totalement exploiter son
15:12potentiel, même si ce ne sont pas que les Belges, ce sont les Suisses, on en parlera dans un instant,
15:15ils doivent aller voir à l'étranger. Ils doivent aller voir dans d'autres compétitions,
15:20d'autres championnats pour se mesurer à autre chose. Et donc je pense que c'est un petit peu ça
15:23qui nous manque actuellement. Et sur certains profils aussi, je pense qu'il y a des gars qui
15:28vont peut-être éclore. C'est tout ce que j'espère pour que la Belgique se sorte peut-être de ce mauvais
15:36pas. Après est-ce qu'on va pour ça concurrencer les top 5 mondiaux ? C'est à voir. Et de la
15:42personnalité aussi Michel. Oui bien entendu mais je pense aussi pour répondre que vous savez le
15:48train-train quotidien est négatif par rapport à ce que vous pouvez apporter. Il faut trouver des
15:54motivations. Les joueurs de football, je m'imagine encore plus maintenant qu'à notre époque, il faut
16:00se trouver des motivations. Je ne peux pas parler de ce qui se passe maintenant. Bien sûr les
16:04motivations c'est l'argent, bien gagner sa vie. On n'a jamais pensé à ça à notre époque. C'est pour
16:11ça qu'il y a un décalage par rapport aux pensées. Nous nos motivations c'était le public. Et encore
16:19plus que le public c'était, vous savez j'ai des copains de la région de Viels-Salme et tout ça,
16:23c'est qu'ils l'aillent voir le match en étant heureux de nous voir gagner, en disant voilà la
16:28Belgique elle est là. Donc pour les copains, pour l'ambiance et tout ça, nos motivations, on allait
16:32les chercher jusque là. Parce qu'autrement on en perdait énormément, c'est difficile d'en trouver.
16:37Alors on se dit, allez il y a Jacques qui nous regarde, il a envie de faire un bon match et puis il va boire une bonne bière à
16:42ta santé là-bas, ils vont faire la fête ensemble. Toutes ces choses là sont différentes, le monde a
16:47changé. Il n'y a pas que dans le football. Mais ça a tellement changé qu'à un moment donné, moi je prends
16:52l'exemple de la France, ils se qualifient et il y a encore la moitié du pays et surtout, surtout les anciens
16:57joueurs qui n'arrêtent pas de les couper en deux. Parce que c'est pas bien, parce que c'est pas
17:02spectaculaire, parce que c'est pas le jeu qu'ils veulent voir, parce que eux ils auraient fait autrement et eux ils n'auraient pas fait
17:07ceci et eux ils n'auraient pas fait cela. Et ça malheureusement, ça crée aussi ce
17:11décalage un petit peu.
17:13Il y a aussi la personnalité, comme je disais tout à l'heure, quand on revoit l'équipe de 86 ou même de 80,
17:18quand je vais citer des noms comme
17:21Van Derecken, Keulemans, Eric Guerretz, Jean-Marie Pfaff, vous,
17:26est-ce que justement dans l'équipe actuelle, ça ne manque pas un peu de cette personnalité de joueur qui, comme vous le
17:32disiez tout à l'heure, sont dans un match capable à un moment donné de se dire
17:36j'ai pas besoin, entre guillemets, de tes consignes Dominico, je sens comment ça se passe sur le terrain, on le sent, on va
17:43switcher pour
17:45pour aller finalement chercher cette victoire. Or ici, on a eu l'impression, par exemple, qu'en Ukraine,
17:49on a manqué clairement de personnalité sur le terrain.
17:52Mais quand on compare 80 et 86, en 80 on a été bon.
17:56En 86, on a eu de la réussite, il faut que c'est accepté qu'on ait eu de la réussite.
18:00En 80, on a été bon dans le sens, on avait une équipe, encore une fois, aucun joueur ne jouait à l'étranger.
18:06Il n'y avait pas un seul joueur, il y a juste, je pense, Van Der Elst qui est parti au cosmos au mois de juin après,
18:12et ça a commencé un tout petit peu, donc on jouait tous dans nos clubs.
18:15On se connaissait vraiment très bien,
18:18on avait les matchs un contre l'autre, bien entendu, on défendait nos couleurs, mais après on était bien ensemble.
18:23Et quand on est arrivé à l'Européo, l'Européo 80, vous vous rendez compte, en Italie, pas la petite Italie de maintenant,
18:30qui a des problèmes aussi, je pense, au point de vue effectif et tout,
18:33mais à l'époque c'était les Ezof, c'était Chiréa, c'était Facchetti, c'était une équipe extraordinaire.
18:39On se retrouve à l'Européo, en Italie, avec l'Espagne, l'Espagne qui était aussi très solide, et l'Angleterre.
18:47Et on est dans leur groupe, et à côté de ça, il y a l'Allemagne avec la Tchécoslovaquie, avec la Grèce et le Pays-Bas, je pense.
18:54Et on se retrouve contre ces trois équipes-là au premier tour.
18:58On se dit, bon, on va être, entre guillemets, c'est pas péjoratif, les paysans du tournoi.
19:02Je suis fier d'être paysan, entre guillemets.
19:04Et on entre sur le terrain, c'est une belle anecdote, c'est l'Angleterre, le premier match.
19:12Et ils rigolent de nous, parce qu'on était physiquement, au point de vue habillement, pas extraordinairement beaux, on s'en foutait.
19:19Ils se foutent de nous, en entrant sur le terrain.
19:22Et notre capitaine, Julien, il nous rassemble, il dit, vous avez vu, on va mourir sur le terrain aujourd'hui.
19:28Ils se foutent même de notre équipement.
19:29Alors on a joué, on s'est donné à mille à l'heure.
19:32Et on a fait match nul contre cette équipe, et je pense que c'était l'équipe, la deuxième contre l'Espagne, on gagne 2-1.
19:38Et puis la troisième contre l'Italie, 60.000 azzurro, vous vous rendez compte, dans un hôtel merveilleux qu'on était à l'époque.
19:46Et on joue contre l'Italie, il fallait faire match nul, on fait 0-0 contre cette Italie.
19:50Encore une fois, avec un peu de réussite dans ce match, mais c'était vraiment très très solide.
19:53On rentre à l'hôtel, ils n'ont pas voulu nous servir.
19:57Les garçons, l'esprit italien, ils n'ont pas venu nous servir dans l'hôtel.
20:00On est remontés dans notre chambre, on a été, par un de nos joueurs qui connaissait bien le football italien, il a dit, écoutez,
20:09c'était encore l'époque des draguis, il n'y avait pas les housses.
20:12On va se mettre en petits slips, on va redescendre avec le linge romain autour de nous, et on va retourner au restaurant, on va voir leur réaction.
20:20Extraordinaire.
20:21C'est des moments, c'est des moments, des petits moments comiques, je veux dire, c'est l'état d'esprit.
20:27Ils ont lavé les tables, ils ont fait la fête avec nous jusqu'au matin, c'est des choses formidables.
20:32Mais je veux dire par là que la Belgique doit rester un petit pays.
20:36Et à partir du moment où on se prend trop grand, un jour ou l'autre, on ramasse sur la tête.
20:40Il vaut mieux être petit et courageux, que, je ne vais pas dire le reste.
20:45Petit pays avec des grandes valeurs, c'est ça.
20:47Mais ceci dit, bon, ok, j'entends ça avec beaucoup de plaisir, etc.
20:52Mais la réalité, c'est que le football a tellement changé.
20:55L'exemple type, c'est ce qui s'est passé hier soir avec l'annonce d'Arthur Théatre qui a donc signé à Haletiat le club de Karim Benzema.
21:06Il va donc en Arabie Saoudite, ça signifie que sur les 11 joueurs titularisés par Tedesco face à la France,
21:12la saison prochaine, il y en aura 3 qui seront en Arabie Saoudite.
21:16Castells, Théatre et Carrasco, ce n'est pas inquiétant ?
21:20Si et non, c'est son choix.
21:22De toute façon, moi, je ne juge jamais les gens par rapport à leurs décisions.
21:25Mais je veux dire, c'est un peu jeune, 24 ans.
21:27Je dirais un joueur de 32-33 ans, parce qu'il leur faut encore un peu d'argent sur leur compte, ils vont jouer là-bas.
21:36Mais je veux dire, à 24 ans, c'est quand même délicat.
21:38Mais non, ça lui appartient, il y a des paramètres qu'on ne connaît pas et qu'on n'a pas nécessairement à juger.
21:45C'est vrai que c'est un peu étonnant.
21:47Mais un des paramètres, c'est qu'on est dans une société où on vous raconte des histoires.
21:54Aujourd'hui, ce qu'on va vous raconter pour justifier ça, c'est que finalement, ce championnat n'est pas si mauvais,
21:58parce que regardez, au championnat d'Europe, il y a beaucoup de joueurs qui étaient là et qui jouent en Arabie Saoudite.
22:02Donc, finalement, ce n'est pas...
22:04Don Iguolo Conte.
22:06Voilà, Don Iguolo Conte qui va servir d'excuse à l'ensemble des joueurs qui vont vouloir signer là-bas.
22:11Moi, je n'ai pas d'avis non plus, très certainement pas.
22:14Moi, la seule chose qui compte quand c'est comme ça, c'est son choix.
22:17Et si demain, il est compétitif, il sera compétitif.
22:20Si demain, il ne l'est plus parce qu'il y a des gens qui ont fait d'autres choix et qui ont pris le dessus, il ne sera plus compétitif.
22:25Et je pense que c'est là que revient aujourd'hui le travail différent.
22:29Aujourd'hui, c'est qu'à quoi je dois vraiment partir de ce postulat-là et ne pas dire « Ouais, mais là, quand même, parce que j'en ai quand même besoin, donc du coup, je vais... »
22:37Non, à un moment donné, est-ce qu'il est réellement compétitif ?
22:40S'il l'est, aucun souci, on verra.
22:43Mais je parlais des choix, c'est sûr que sportivement, je parle, quand à 24 ans, on se dit « Je vais signer en Arabie Saoudite »,
22:50ce n'est pas sportivement, je parle, le choix le plus... Voilà.
22:54En même temps, il se justifie. Pour lui, c'est le bon choix.
22:56Moi, je respecte totalement ça.
22:59Je dis simplement que, comme je disais il y a un instant, je pense sincèrement que pour une carrière sportive,
23:04on va plus progresser si on choisit de signer dans un club en Angleterre, en Italie, en Allemagne, que de signer là.
23:11Mais c'est comme ça, je n'ai rien à dire là-dessus, si ce n'est de le faire, le constat,
23:18et de souhaiter qu'il y aura, dans le futur, dans deux ans, du coup, énormément de concurrence pour qu'on puisse faire des choix.
23:28C'est ça, en fait, qu'il faut pouvoir faire, parce que quand on n'a pas énormément de concurrence, ben on va aller...
23:34Voilà, donc, ce n'est pas le choix le plus sexy, mais c'est comme ça,
23:39et on va vous dire, oui mais c'est avec Benzema, oui mais c'est avec machin, on vous cite les noms,
23:43parce qu'on est dans une société comme ça, où ce qui ne prend plus d'importance, c'est le nom, pas la prestation, mais le nom.
23:49Et voilà, c'est...
23:52Mais la concurrence, ça a aussi changé par rapport aux mentalités de l'époque et de maintenant.
23:57Encore une fois, pour ne pas revenir par les blablatés des vieilles choses,
24:01je veux dire qu'à l'Europe et aux 80, il y avait un joueur qui, pour moi, était une de mes idoles parce que j'étais jeune,
24:08c'était Martens, joueur latéral gauche.
24:13Il était dans le groupe avec nous, Maurice.
24:17Je jouais, entre guillemets, à sa place.
24:20C'est le premier qui m'a aidé, analysé, après les matchs,
24:26maintenant tu ne dirais plus ça,
24:28Maurice Martens, qui voyait que j'étais bon, que je faisais de bons matchs,
24:33et qui avait envie que ça continue, à la place de penser, c'est quand même dommage que je ne joue pas.
24:37Vous vous rendez compte, les différences de mentalité...
24:39Vous vous voyez sans doute, non ?
24:41C'est impossible.
24:43C'est pour ça que ce sont de grands messieurs.
24:45Il y a de grands messieurs comme Kohls,
24:47comme Julien Kohls, qui a fait des choses extraordinaires,
24:49Vanmoor,
24:51qui était le joueur avec qui j'ai joué,
24:53qui m'a appris à jouer au football au standard.
24:55Peut-être pour moi l'un des meilleurs joueurs avec qui j'ai joué de ma carrière,
25:01qui était dur avec moi, très dur,
25:03mais je le remercie encore aujourd'hui.
25:05J'étais le petit jeune, mais il ne me complimentait pas.
25:07Il me corrigeait,
25:09avec une certaine sévérité,
25:11mais on sentait qu'il avait envie de quelque chose.
25:13C'est les choses maintenant qui n'existent,
25:15à mon avis, beaucoup plus.
25:17Le paradoxe, c'est celui qui imprime ça,
25:19et qui symbolise ça, je trouve, c'est Deschamps.
25:21Il veut imprimer à son équipe un état d'esprit,
25:23une mentalité de gagnant,
25:25et que ce qui compte pour lui,
25:27c'est la qualif', etc.
25:29En imprimant ça à son équipe,
25:31il se fait dézinguer par la moitié des suiveurs,
25:33des suiveurs, on va dire,
25:35de l'équipe.
25:37Et c'est ça qui a changé aujourd'hui.
25:39Hier, les valeurs étaient différentes,
25:41et ce qui comptait, c'était les valeurs
25:43qu'on avait montrées, et la qualif'.
25:45Aujourd'hui, c'est, oui, mais bon,
25:47il n'y a pas eu assez de petits ponts,
25:49il n'y a pas eu assez de trucs, il n'y a pas eu assez de ça,
25:51il n'y a pas eu assez de... Voilà, c'est une grande différence.
25:53Michel Rennequin,
25:55votre nationalité est belge,
25:57votre cœur est forcément belge,
25:59mais il est partagé aussi un peu avec la Suisse,
26:01là où vous avez vécu, comme je le disais tout à l'heure,
26:03une vingtaine d'années,
26:05vous êtes touchés, en fait,
26:07par ce qui se passe avec la Suisse, qui, pour la
26:09deuxième fois d'affilée à l'Euro,
26:11atteint les quarts de finale, avait éliminé
26:13il y a trois ans, c'était en 2021,
26:15la France, en huitième des finales,
26:17la France qui se voyait déjà, après avoir mené 3-1,
26:19se voyait déjà en demi,
26:21enfin, en quart,
26:23oui, en quart, plutôt.
26:25Ici,
26:27elle élimine l'Italie, et finalement,
26:29on a envie de dire que ce n'est pas vraiment une surprise,
26:31tellement elle joue bien.
26:33Comment vous l'a jugé,
26:35cette équipe suisse,
26:37vous qui avez été, je le rappelle, entraîneur
26:39des espoirs, Suisse, fin des années 90 ?
26:41Oui, oui.
26:43C'est dans les années 90 qu'il y a eu
26:45vraiment un travail énorme qui a été fait
26:47en Suisse par rapport à l'entraîneur
26:49de l'époque qui s'appelait Roy Hudson,
26:51qui a entraîné en Angleterre après,
26:53qui a donné toute une philosophie de travail
26:55aux équipes nationales,
26:57aux jeunes,
26:59moi j'ai travaillé un peu avec lui,
27:01c'est là que j'ai appris un peu mon métier également,
27:03il m'a donné énormément,
27:05et en plus c'est un gentleman extraordinaire.
27:07C'est le résultat de 20 ans de travail,
27:09mais ce n'est pas seulement les deux fois,
27:11les dernières,
27:13ça fait 16 ans qu'ils sont pratiquement
27:15dans tous les coups,
27:17et maintenant ils arrivent encore un peu plus loin,
27:19mais c'est un système,
27:21ils ont été dans le football de zone,
27:23que tu connais certainement,
27:25on le pratiquait un petit peu
27:27mais on ne savait même pas ce que c'était,
27:29on nous le faisait ressentir plutôt que nous l'expliquer,
27:31et Roy Hudson a été
27:33vraiment dans ce travail-là
27:35très cohérent,
27:37et la Suisse ressort,
27:39toutes les petites équipes nationales,
27:41beaucoup de clubs ont pris cette orientation,
27:43et voilà le résultat,
27:45c'est pas seulement un claque,
27:47ou alors c'est une génération,
27:49il ne faut pas comparer le bon travail
27:51avec une génération de bons joueurs,
27:53c'est des joueurs qui arrivent en même temps au bon moment,
27:55et là tu es fort, tandis que le travail c'est autre chose,
27:57donc là je pense que c'est
27:59la deuxième particularité
28:01qui est en Suisse.
28:03Et c'est un pays qui ose,
28:05qui travaille pour le foot,
28:07moi je notais que depuis 2006 ils n'ont pas raté une seule coupe du monde,
28:09ils ont juste raté
28:11un euro en 2012,
28:13mais ils ont organisé
28:15l'euro 2008 avec l'Autriche,
28:17donc il y a cette volonté aussi,
28:19et puis comme je disais, les trois derniers euros,
28:21ils étaient présents, ils le sont encore maintenant,
28:23qu'est-ce qu'on a à prendre finalement
28:25des Suisses ?
28:27Ce n'est pas esthétiquement extraordinaire,
28:29c'est un groupe,
28:31où tout le monde a un rôle,
28:33comme tu disais tout à l'heure,
28:35rempli son rôle,
28:37et en fonction du match, à partir du moment où tout le monde remplit son rôle,
28:39tu es plus fort.
28:41Ou alors tu as un type qui va peut-être marquer un goal,
28:43mais il y en a deux qui s'enfoncent, ça ne va pas,
28:45donc il y a des rôles qui sont remplis,
28:47et la Suisse travaille sur les rôles.
28:49Et à certains moments, c'est parfois pas formidable
28:51au point de vue jeu, mais là, pour le moment,
28:53il y a des bonnes choses qui sont entrées, il y a deux, trois individualités
28:55qui font le plus.
28:57On peut noter des joueurs comme
28:59Akanji qui joue à Manchester City,
29:01il y a Sommer qui a été champion d'Italie avec l'Inter,
29:03Vargas...
29:05Mais je parlais tout à l'heure
29:07de force, d'expérience, de choix,
29:09etc.
29:11Et aujourd'hui, la réalité du football international,
29:13c'est que l'expérience, on va la chercher à l'extérieur,
29:15malheureusement aujourd'hui, les compétitions
29:17comme la Belgique, la Suisse, etc.
29:19sont plus... Par contre, c'est une excellente compétition
29:21pour démarrer. D'abord, beaucoup, quand vous regardez
29:23les parcours, beaucoup de joueurs suisses
29:25vont démarrer dans leur propre pays,
29:27et puis après, ils vont aller
29:29vers l'étranger, où ils vont
29:31aller pour pouvoir acquérir
29:33cette expérience nécessaire. Mais il n'empêche,
29:35Charles, Akanji, Rodriguez,
29:37c'est de l'expérience,
29:39mais c'est Newcastle, City, Torino.
29:41Au milieu,
29:43vous avez Fröhler, Chacal,
29:45c'est Leverkusen, Bologne,
29:47etc. Donc c'est une équipe extrêmement
29:49solide,
29:51qui a l'expérience. Et j'en reviens,
29:53on n'a pas le temps de faire le détail de tout ça aussi,
29:55mais le travail qui a été fait en profondeur,
29:57au-delà de ça, avec...
29:59C'est un travail par canton,
30:01c'est un travail de détection
30:03extrêmement minutieux,
30:05c'est un travail... Enfin voilà, ça a été
30:07extrêmement bien développé. Je voudrais quand même, ne pas
30:09non plus salir ce qui se fait
30:11en Belgique, parce que pour avoir quand même été
30:13critiqué beaucoup dans le travail des jeunes, on travaille
30:15bien chez les jeunes en Belgique. Je pense que le
30:17problème de la Belgique reste la post-formation.
30:19Et ce qui se passe après, et pas la
30:21post-formation sur ceux qu'on voit maintenant,
30:23je ne suis pas en train de débattre, de dire
30:25ceux qui sont là ne sont pas bons, etc. Je pense que le problème,
30:27c'est qu'on perd trop
30:29de joueurs chez nous à la post-formation.
30:31Ça, c'est la seule chose que je pense, c'est qu'il y a
30:33trop de talents qui, en définitive,
30:35n'arrivent pas, je dirais,
30:37là où ils auraient dû arriver.
30:39Et c'est ça aussi, la formation, c'est de les amener
30:41là où ils devaient arriver.
30:43On va aller trop vite par moment. Moi je pense, oui, mais ça c'est mon
30:45avis tout à fait personnel, on va trop vite,
30:47des choix qu'on fait.
30:49Et il est terriblement important
30:51de... La Suisse a compris
30:53ça aussi, parce que dans toutes ces équipes
30:55de jeunes aussi,
30:57et notamment quand on les rencontrait en 8-21,
30:5918-19, etc., ils étaient là,
31:01avec des équipes extrêmement solides, mais de plus en plus
31:03difficiles à bouger, de plus en plus difficiles
31:05à gagner contre eux,
31:07parce qu'ils avaient cet état d'esprit de vouloir gagner.
31:09Et l'identité que vous voyez maintenant
31:11dans les équipes avec cette espèce de débauche d'énergie
31:13absolument incroyable, c'est comme ça,
31:15il y a une véritable culture
31:17de ça chez eux. Et même
31:19dans les équipes plus jeunes,
31:21les courses, les fonds,
31:23c'est vraiment impressionnant.
31:25Donc je dirais qu'un travail de fond,
31:27un travail de détection, mais aussi
31:29d'amener le plus loin possible
31:31les joueurs par rapport
31:33à ce qu'ils ont comme qualité.
31:35Donc voilà, parce que je citais,
31:37d'Oxbourg, de Monaco,
31:39de Bologne,
31:41et puis ceux qui arrivent
31:43derrière, qui sont plus jeunes, vous voyez,
31:45même chose, si vous regardez le parcours,
31:47première partie, on joue dans un club
31:49en Suisse,
31:51et puis ils vont à l'étranger,
31:53là ils ont un peu de temps de jeu,
31:55ils ne sont pas tout à fait titulaires en équipe nationale,
31:57mais ce temps de jeu va augmenter, ils vont arriver,
31:59et ils prendront la place en équipe nationale.
32:01C'est consistant, c'est vraiment consistant
32:03comme projet.
32:05Merci Thierry, évidemment.
32:07Michel, quand on voit du côté belge,
32:09on se dit, on regarde simplement les noms,
32:11on voit Doku, Lukaku, Bakayoko,
32:13même Trossard, Lukébakio,
32:15De Bruyne, Tillemans,
32:17qu'est-ce que finalement les Suisses
32:19ont de plus que nous dans cet euro ?
32:21Quand on voit simplement les noms
32:23qu'on compare avec ceux que Jean-François
32:25vient de citer, qu'est-ce que les Suisses
32:27ont finalement eu de plus que nous
32:29dans cet euro pour arriver là où ils sont maintenant ?
32:31Peut-être que je vais
32:33pas froisser,
32:35mais la modestie peut-être.
32:39Apparaître. Très intéressant.
32:41La modestie.
32:43Tu travailles, la modestie
32:45est importante dans la vie finalement.
32:47L'immense plaisir
32:49de le porter vraiment,
32:51comme Jean-François,
32:53le diesel qui barque,
32:55et puis deux semaines après, ils sont partis.
32:57Tu comprends ce que je veux dire ?
32:59C'est dans les tripes
33:01pour être,
33:03je trouve en tout cas,
33:05peut-être, alors que certainement il y a des gens
33:07très bien en Belgique aussi, des joueurs très bien aussi,
33:09je ne peux pas le juger complètement,
33:11mais là, en global,
33:13c'est ce que je dirais.
33:15Ils sont capables d'aller au bout les Suisses,
33:17en tout cas déjà battre cette Angleterre
33:19qui n'a pas impressionné, même s'il y a des joueurs
33:21comme Bellingham, Foden, qui s'y se réveillent,
33:23peuvent faire très très mal.
33:25L'Angleterre qui est là,
33:27et puis la Hollande éventuellement,
33:29c'est pas évident non plus.
33:31Je pense qu'ils ont réussi déjà, eux, leur Europe.
33:33Maintenant, j'y crois.
33:35En tant que supporter, j'y crois toujours.
33:37J'irai le petit drapeau, et voilà,
33:39avec la vidéo avec les petits enfants qui sont à Genève,
33:41qui sont aussi dans cette optique-là.
33:43Les Pays-Bas se sont rassurés
33:45et donc réveillés,
33:47et donc sont, à mon avis, dangereux maintenant,
33:49parce que les...
33:53Les Pays-Bas ne sont jamais aussi dangereux
33:55que quand ils sont en confiance,
33:57parce qu'ils ont déjà un peu de la culture du pays,
33:59ils ont déjà un peu d'arrogance, voilà,
34:01mais maintenant ils ont arrogance et confiance.
34:03Et donc ça, ça fait un bon mix chez eux,
34:05donc ils sont dangereux.
34:07On a évidemment l'Angleterre
34:09qui est, à mes yeux, encore...
34:11Alors si nous, on est déçus,
34:13qu'est-ce que doivent dire les Anglais,
34:15supporters anglais, du fond de jeu anglais,
34:17pour l'instant, c'est quand même pas très bon.
34:19Mais, ils ont un joueur exceptionnel.
34:21Bellingham. Vous avez vu,
34:23au-delà du joueur et de la qualité du joueur,
34:25vous avez vu l'état d'esprit du gars ?
34:27Il est allé chercher le ballon d'or, hein, sur son but contre la Slovaquie,
34:29on a l'impression.
34:31Regardez-le en saison à Madrid,
34:33combien de fois il marque
34:35dans le temps additionnel,
34:37ou dans ses derniers instants,
34:39jusqu'au bout du bout.
34:41Donc l'équipe anglaise peut être dangereuse, à mon avis,
34:43si elle est un peu plus consistante au milieu.
34:45Je trouve que ça a manqué un peu de qualité,
34:47et l'apport de Meïno a fait du bien,
34:49donc je pense que ça peut être...
34:51Et défensivement, toujours aussi cette équipe un petit peu...
34:53J'étais très étonné de voir Walker
34:55passer à ce point à côté de son précédent match.
34:57Donc là,
34:59eux, il faudra quand même encore
35:01que collectivement, ils arrivent à se transcender
35:03un petit peu pour aller plus loin.
35:05Et je pense d'ailleurs que dans ce match
35:07et dans cette confrontation, ce qui peut faire la différence
35:09pour la Suisse,
35:11c'est la solidarité
35:13et la force collective.
35:15Je pense que ça, c'est vraiment l'atout
35:17qu'ils ont par rapport à une équipe anglaise
35:19qui me semble un peu,
35:21pour des raisons que j'ignore,
35:23mais qui me semble un peu désunie.
35:25Non, si ça passe, la première priorité, elle est là.
35:27Ce qui est intéressant aussi, c'est qu'on voit les 8 équipes
35:29qui restent, les coachs.
35:316, je pense,
35:33sont originaires du pays
35:35qu'ils coachent.
35:37Et 2, seulement, ils ne le font pas.
35:39Sans critiquer,
35:41je n'ai pas envie de critiquer l'actuel,
35:43est-ce qu'on n'a pas en Belgique
35:45des entraîneurs compétents ?
35:47Je pense que oui.
35:49Pourquoi aller chercher éventuellement d'autres ?
35:51En Allemagne,
35:53c'est un Allemand.
35:55En Suisse, c'est un Suisse.
35:57En France, c'est un Français.
35:59En Angleterre, c'est un Anglais.
36:01En Pays-Bas, c'est un Allemand.
36:03Il n'y a que 2,
36:05par rapport à la Turquie, c'est un Italien.
36:07Et puis encore un autre,
36:09il y a notre ancien entraîneur
36:11qui est entraîneur du Portugal.
36:13Il n'y en a que 2 qui ne sont pas de leur club.
36:15Pourquoi ? On n'a pas des gars
36:17intéressants en Belgique.
36:19Je pense à la carrière du Gomboros,
36:21par exemple,
36:23qui a été un coéquipier
36:25en derlique. Il a dû faire la carrière
36:27d'entraîneur où ? Un peu à Bruges ?
36:29Il a dû partir en Afrique.
36:31Mais là aussi,
36:33les choses ont changé.
36:35Aujourd'hui,
36:37on impressionne par
36:39des données statistiques,
36:41on impressionne par
36:43une...
36:45Je dirais...
36:47Aujourd'hui, on raconte des histoires.
36:49On convainc les gens en racontant des histoires.
36:51C'est plus les mots qui ont de l'importance
36:53que les actes. Si vous me posez
36:55la question de savoir aujourd'hui le choix,
36:57moi j'ai absolument rien. C'est peut-être
36:59un excellent entraîneur, je ne le connais pas.
37:01Je ne sais pas parler de quelque chose que je ne connais pas.
37:03Je ne connais pas les séances, je n'y ai pas assisté non plus.
37:05La seule chose, si je prends un peu de recul
37:07et que je regarde ce que je peux voir,
37:09c'est-à-dire le parcours,
37:11l'expérience, les faits,
37:13finalement, c'est de me dire qu'on a
37:15pris un coach
37:17pour une raison
37:19qui n'était pas ni son expérience
37:21ni les résultats qu'il a fait
37:23précédemment, donc c'était autre chose.
37:25Et cette autre chose-là, c'est l'histoire qu'il a racontée
37:27et il a sécurisé probablement
37:29toute la fédération avec des chiffres, avec une manière
37:31de raconter les choses qui... C'est sans doute
37:33ça qui a fait la différence.
37:35Je vais peut-être être pinceur par rapport à ça, mais est-ce que
37:37ce n'était pas l'occasion de donner la confiance à
37:39un homme comme Philippe Clément ?
37:41Qui, finalement,
37:43ne réussit pas si mal que ça à l'étranger.
37:45À Monaco, ça a été tout un temps, ici...
37:47Est-ce qu'il avait envie ? Je n'en sais rien, moi.
37:49Est-ce qu'il voulait faire ça, Philippe ? Je ne sais pas.
37:51Ça, c'est des suppositions
37:53de lesquelles je n'ai pas de réponse, parce que je ne sais pas
37:55s'il avait envie. Après, est-ce qu'il y avait
37:57des coaches belges qui étaient, à ce
37:59moment-là, au moment T, capables
38:01de... Voilà, ça, je n'en sais rien.
38:03Mais ce qu'il disait aussi, c'est qu'il y a très, très
38:05peu d'entraîneurs belges
38:07même à l'étranger. Il était un des
38:09rares. Et il m'expliquait, notamment,
38:11qu'en fait, ce qui se passe, c'est qu'il suffit de regarder
38:13les directeurs techniques dans les grands clubs.
38:15Ce sont des Portugais, des Espagnols, des Français.
38:17Ils vont chercher, entre guillemets, dans
38:19les contacts qu'ils ont. Et lui, il est
38:21arrivé à Monaco, simplement.
38:23C'est fou, hein.
38:25Ça s'est passé, tout simplement, parce que
38:27Monaco est propriétaire du Cercle de Bruges.
38:29Et qu'un jour, ils ont vu le Club de Bruges,
38:31ils se sont dit, tiens, l'entraîneur du club
38:33est pas mal. C'est comme ça qu'il est arrivé à Monaco.
38:35Même dans notre pauvre pays, on ne donne pas de travail
38:37aux entraîneurs
38:39belges.
38:41Tu fais le compte.
38:43Et fais le compte des directeurs sportifs.
38:45Les gens qui, aujourd'hui,
38:47sont dans le football belge, ne sont plus belges.
38:49Désolé. Après, est-ce que c'est bien
38:51ou pas bien, c'est pas moi qui vais en juger.
38:53Mais c'est juste un constat.
38:55Voilà.
38:56Est-ce qu'on n'a pas non plus un peu trop travaillé
38:58sur une génération ? En fait, la génération
39:00dorée, comme vous le disiez tout à l'heure, c'est aussi
39:02les planètes qui se sont
39:04alignées, à un moment donné.
39:06Dans la même équipe, au même moment,
39:08Courtois, Vertonghen, Alderweireld,
39:10Vermaelen, Kompany, Hazard,
39:12Lukaku, De Bruyne.
39:14Je pense qu'il va encore falloir attendre une vingtaine
39:16d'années pour retrouver ça.
39:17Je peux vous raconter une anecdote à propos de ça ?
39:19Une.
39:20Sans dévoiler
39:22quoi que ce soit. Cette génération dorée,
39:24je la connais particulièrement bien, puisque je les ai
39:26accompagnés et aux championnats d'Europe en 2009
39:28aux Pays-Bas et aux Jeux Olympiques.
39:30Vous savez quand ça commence, cette génération dorée,
39:32c'est dans une qualification.
39:34On est en Serbie,
39:36je pense que c'est en Serbie, et on
39:38obtient la qualification. Et les joueurs viennent trouver l'entraîneur
39:40qui était Jean-François Dessart à l'époque,
39:42et ils lui demandent pour sortir le soir.
39:44Et Jean-François, qui avait un peu un état d'esprit
39:46un peu différent, leur dit bah oui, écoutez, sortez.
39:48Et je me souviens très très bien qu'on les voit
39:50sortir de l'hôtel avec un groupe qui part à gauche,
39:52un groupe qui part à droite. Et ils se retrouvaient
39:54au même endroit, au même moment, à la même soirée.
39:56Et ils ont fait une de ces fiestas,
39:58ils se sont amusés comme des fous. Et même quand vous en parlez
40:00avec eux aujourd'hui, l'état d'esprit du groupe,
40:02il est là.
40:04Et ça peut
40:06paraître aberrant, mais ce que
40:08je veux dire, c'est ce qui soude les gens
40:10ensemble. Ça reste un projet
40:12collectif.
40:14Et donc, voilà. Et quand vous rajoutez
40:16à cet état d'esprit-là des pièces qui sont
40:18rattachées, parce que finalement c'est la fin
40:20d'une génération, le début d'une autre,
40:22cette génération-là doit trouver
40:24les moyens de se rapprocher ensemble.
40:26Voilà, alors
40:28ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, il n'y a pas que la fête
40:30qui fait ça, il y a des moyens de faire d'autres choses, mais
40:32c'est une petite anecdote pour raconter ça,
40:34mais pour dire, voilà, en dehors,
40:36en dehors de l'aspect
40:38purement sportif, des qualités purement sportives,
40:40il y a eu ça. C'est-à-dire la construction
40:42d'une espèce d'âme, de quelque chose qui s'est
40:44construit à ce moment-là. Les gars sont restés
40:46unis. Et puis,
40:48après, les résultats.
40:50Et ce qui est arrivé, c'est une
40:52équipe qui certes n'a pas gagné les Jeux
40:54Olympiques, mais est arrivée à
40:56lever des gens, des supporters
40:58par leur détermination
41:00et leur envie. Souvenez-vous
41:02de ce groupe-là et de la qualification contre
41:04l'Italie pour accéder au
41:06demi-final ? C'est monstrueux
41:08ce qu'ils font à 10 contre 11.
41:10Qu'est-ce qui ressortait de cette génération-là ?
41:12La mentalité, avant
41:14les qualités. Bien sûr qu'il y avait des qualités exceptionnelles.
41:16Dembélé avait des qualités exceptionnelles,
41:18Campagny avait des qualités, Fellaini,
41:20enfin tous ceux qu'on peut citer,
41:22etc., qui ont fait partie de cette...
41:24Tellement important de comprendre ça.
41:26C'est-à-dire qu'à un moment donné, juste
41:28des qualités, ça ne suffit pas.
41:30Pour la suite, Michel, est-ce
41:32qu'il faut convaincre des joueurs
41:34comme Lukaku, De Bruyne
41:36et Courtois
41:38de revenir
41:40ou de poursuivre avec cette équipe nationale jusqu'à la
41:42Coupe du Monde 2026, ou est-ce qu'il faut leur laisser
41:44le choix ?
41:46La première chose, c'est qu'il faut avoir envie
41:48soi-même de le faire. À partir du moment
41:50où les gars n'ont pas envie,
41:52il ne faut pas les prendre, quel que soit le talent
41:54qu'ils ont.
41:56Je ne peux pas parler de ça,
41:58c'est très délicat. Je pense
42:00aussi que par rapport aux médias,
42:02que je ne vais pas critiquer nécessairement,
42:04c'est un autre monde, mais
42:06notre époque, on était
42:08aussi avec nos journalistes sportifs
42:10qui faisaient partie, entre guillemets, d'une équipe.
42:12Ils faisaient partie des équipes.
42:14Dans le sens où il y avait des choses,
42:16on n'est pas toujours
42:18des petits anges, il y a des choses qui
42:20sont passées à gauche, à droite, des petits trucs,
42:22mais jamais, jamais une seule
42:24fois, ils ont mis
42:26un papier par rapport à ça.
42:28Ils faisaient partie du groupe
42:30et ils le donnaient avec leur cœur et tout ça.
42:32C'est complètement différent. Maintenant,
42:34tu as une alouette qui rentre quelque part,
42:36le lendemain, tu le sais.
42:38Je ne sais pas si je l'ai dit sur le plateau
42:40maintenant, on en a parlé tout à l'heure.
42:42Moi, j'étais assommé de voir
42:44le jour du match Belgique-France,
42:46un article sur Courtois,
42:48qui s'est endulciné le matin
42:50du match.
42:52C'est pour ça que je trouve que le gardien
42:54a fait, au point de vue moral et tout ça,
42:56un championnat. Il a été
42:58sous pression tout le temps, ce Castel.
43:00Et il est sorti comme un des meilleurs
43:02Belges de l'Europeo.
43:04Mais le matin, un journaleux,
43:06je ne vais pas dire journaliste,
43:08peut-être que ça tombe très bien, mais je trouve que ça ne se fait pas.
43:10Un article sur Courtois, avec Sabel
43:12qui est en vacances, avant le match.
43:14Qu'est-ce que tu veux ?
43:16Ça, c'est des échanges qu'on a souvent,
43:18Greg et moi.
43:20C'est comme ça.
43:24Pour conclure, on va parler du programme.
43:26Demain, vendredi à 18h,
43:28Espagne-Allemagne.
43:30Alors, un pronostic. Espagne ou Allemagne ?
43:32Je pense Espagne.
43:34Alors, je vais le suivre,
43:36parce que cette équipe m'a impressionné.
43:38Maintenant, l'Allemagne,
43:40c'est très ouvert.
43:42De toute façon, vous connaissez mon point de vue
43:44sur les pronostics.
43:46Chaque fois qu'il donne un pronostic, c'est le contraire.
43:48Non, dis Allemagne.
43:50Allez, bois.
43:52Si ça fera sucre.
43:56À 21h, on aura
43:58Portugal-France.
44:00Pour moi, la France.
44:02Et puis samedi,
44:04un match qui va vous tenir à cœur, Suisse-Angleterre.
44:08Il y a l'espoir et la réalité.
44:10Je pense qu'ils sont capables, les Suisses.
44:14Je vais dire l'Angleterre,
44:16pour lui faire plaisir.
44:18C'est pour lui faire plaisir.
44:20Comme ça, tu es sûr qu'ils vont gagner.
44:22Et puis, on aura toujours samedi,
44:24dernier quart de finale,
44:26entre la Turquie et les Pays-Bas.
44:30Les Pays-Bas,
44:32en toute logique, mais le football n'a rien de logique.
44:34Je voudrais quand même signaler
44:36cet état d'esprit
44:38qui transcende cette équipe
44:40de Turquie, parce que franchement,
44:42contre l'Autriche, ce qu'ils ont été chercher,
44:44avec l'état d'esprit,
44:46alors juste ça, bravo.
44:48Parce que c'était une valeur
44:50énorme.
44:52Rien que pour ça, ils méritent.
44:54Mais je pense que face aux Pays-Bas, dans un deuxième match,
44:56ce sera extrêmement difficile.
44:58Et pour conclure, votre favori du tournoi, Jean-François ?
45:00C'est pas le même, à mon avis.
45:02Non, ne dis pas le mien, alors.
45:06Non, mais moi, je reste sur la France.
45:08Ou l'Espagne.
45:10Eh bien, on verra.
45:12Ça n'arrivera pas, en tout cas. Espagne-France,
45:14en finale, ce n'est pas possible.
45:16Ce sera la demi-finale, éventuellement.
45:18Et donc ça, ce sera
45:20mardi prochain, ce sera le 9 juin
45:22et le 10 juin, on aura la demi-finale
45:24entre soit Suisse-Angleterre, soit Turquie-Pays-Bas.
45:26Ça a été un honneur,
45:28sincèrement, à Michel Renquin,
45:30ou Ranquin, pour certains,
45:32d'être venu
45:34ici, dans ce studio.
45:36Et Jean-François, on se retrouve très bientôt,
45:38aussi, pour un nouveau Talk Euro.
45:40Et merci, de nouveau, à Mathieu Militis,
45:42toujours derrière les manettes.
45:44Sans qui, je le répète, nous ne serions rien.
45:46Et on continue,
45:48finalement, à suivre l'actualité
45:50sur l'Euro 2024,
45:52aussi bien sur sudinfo.be
45:54que sur lesoir.be. Merci,
45:56Michel, et merci, Jean-François.