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  • 28/06/2024
La Belgique a-t-elle ses chances contre la France en huitième de finale de l'Euro 2024 ? Sarah Saadi-Garcia, journaliste, a posé cette question à Jean-Michel Larqué, consultant au pôle Sports, et à Christophe Berti, Rédacteur en chef du Soir.

Catégorie

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Sport
Transcription
00:00France-Belgique, une très belle affiche pour ce huitième de finale de l'Euro 2024
00:04et une affiche qui a clairement des airs de revanche après la demi-finale de Coupe du Monde
00:09perdue par les Diables en 2018.
00:12On analyse les performances des deux équipes et leur chance de l'emporter juste après ça.
00:20Et pour en parler avec nous, j'ai le plaisir d'accueillir Christophe Berty,
00:23rédacteur en chef du Soir et grand expert des Diables Rouges.
00:26Bonjour Christophe.
00:27Bonjour Sarah.
00:28Et pour la compagnie, nous sommes en liaison directe avec Jean-Michel Larquet,
00:32ancien joueur, consultant historique du foot français et consultant du Soir pour cet Euro.
00:38Bonjour Jean-Michel.
00:39Bonjour tout le monde, bonjour.
00:41Bon, ce huitième de finale a certes des airs de revanche,
00:44mais on n'est pas du tout dans la même configuration qu'en 2018.
00:48Et ce, des deux côtés, on ne peut pas dire que les deux sélections aient vraiment brillé jusque-là.
00:53Non, c'est clair. Je pense que la France attendait sans doute à terminer première de son groupe
00:57et surtout la Belgique.
00:59La Belgique était dans un groupe que tous les commentateurs belges, dont ceux du Soir,
01:02estimaient faible en termes de qualité intrinsèque des équipes.
01:08Ce n'est pas tout à fait la même chose pour le groupe de la France quand même.
01:10Les Pays-Bas sont une équipe qui revient à son niveau après un passage à vide.
01:14Et l'Autriche était quand même un peu une équipe qui monte.
01:16On l'avait vu notamment dans un match contre les Diables auparavant.
01:21Mais donc clairement, les équipes arrivent avec des incertitudes
01:25et pas seulement des certitudes au moment où on a une toute nouvelle compétition
01:29avec une élimination directe.
01:34Au final, d'ailleurs, Jean-Michel, il y a quand même pas mal de similitudes entre ces deux équipes.
01:39Un bloc défensif assez solide, mais une attaque pas forcément au rendez-vous
01:43et puis des stars pas très en forme jusque-là.
01:47Oui, j'ai entendu les incertitudes côté belge.
01:50Sachez que nous en avons aussi beaucoup.
01:52Nous en avions avant la compétition et nous les avons toujours du côté de la France.
01:58Rien n'a été levé.
01:59C'est un petit peu ce qui nous trouble, ce qui nous inquiète du côté de la France
02:04parce que lors des éditions précédentes, Didier Deschamps, dans toutes les grandes compétitions,
02:11arrivait à trouver une solution, arrivait à trouver un petit point sur lequel il s'améliorait
02:19et il améliorait l'équipe.
02:20Alors, je ne sais pas si Didier Deschamps est un petit peu comme les joueurs,
02:25c'est-à-dire qu'il n'est pas très en forme peut-être actuellement, je n'en sais rien,
02:29mais il n'arrive pas à trouver le moindre changement qui puisse apporter un petit peu d'espoir
02:41pour l'équipe de Français.
02:43C'est ce qui inquiète.
02:44On a vu des joueurs avoir des performances très moyennes le premier match,
02:49puis le second match, et rester quand même titulaires.
02:52La situation d'Underbellay, par exemple, est caractéristique de ce que nous vivons.
03:00Donc, le milieu de terrain est inquiétant.
03:06Il est d'autant plus inquiétant que l'équipe de Belgique devait être son point fort
03:13dans ce secteur-là.
03:14Mais aujourd'hui, l'équipe de France, à bord de ce huitième de finale,
03:20je ne dirais pas en infériorité sur le plan des résultats,
03:27mais incontestablement, il va y avoir match.
03:33Alors, les Français ne brillent pas jusque-là, vous venez de le dire,
03:37mais côté Diable, vu leur début justement dans cet Euro, Christophe,
03:42est-ce qu'on peut ne pas leur donner la place de favori ?
03:46Où est-ce qu'ils se placent par rapport à ce match ?
03:48Moi, clairement, et j'entends ce que dit Jean-Michel,
03:50et je le partage sur les incertitudes françaises,
03:53mais quand on regarde le fond, la substance du jeu belge sur trois matchs,
03:58elle est forcément inquiétante.
03:59D'abord, il y a, comme toujours dans le football,
04:02les pronostics ou les analyses d'avant-tournoi qui sont un peu ébranlées,
04:06parce qu'on s'est dit qu'on avait une mauvaise défense et une bonne attaque,
04:10et au bout du compte, on disait ça parce que Vertonghen arrive en fin de carrière,
04:15parce que Fass n'a pas encore montré toute sa valeur au niveau international,
04:19parce qu'on n'avait plus Alderweireld, parce que Meunier était blessé, etc.
04:24Et au bout du compte, on se rend compte que,
04:26et Castils, le remplaçant de Courtois,
04:28et Fass, par exemple, au dernier match, ont été parmi les meilleurs.
04:31Comme on l'a titré, on attendait De Bruyne et Lukaku,
04:34et on a vu Fass et Castils.
04:35Donc, clairement, il y avait un élément qui était un peu inattendu.
04:40Le deuxième élément est que, par rapport à 2018,
04:43où on avait en Belgique le sentiment d'avoir une équipe très forte,
04:46capable de gagner une Coupe du Monde,
04:48ce qui, quand même, ça n'arrive pas tous les jours en Belgique,
04:50ça peut arriver en France, ça peut arriver en Italie, ça peut arriver en Argentine.
04:54En Belgique, c'était évidemment un élément un peu exceptionnel,
04:56avec des joueurs qui étaient quasiment tous au sommet de leur forme ou de leur carrière,
05:00de Eden Hazard à Lukaku avec quelques années de moins,
05:03et avec une défense qui était plus solide,
05:05qui avait beaucoup joué deux matchs ensemble.
05:07Alderweireld et Vertonghen étaient une espèce d'assurance-vie derrière.
05:11On arrive ici avec, en fait, une équipe qui est un peu coupée en deux,
05:16dans tous les sens du terme,
05:17entre la défense et l'attaque, mais aussi en termes générationnels, à mes yeux,
05:20puisqu'on a des joueurs qui arrivent plutôt à leur dernier tournoi
05:23ou vers la fin de leur carrière,
05:24dont on attend beaucoup, comme Romelu Lukaku, comme De Bruyne.
05:27Et puis, après, on a des joueurs qui sont dans leur premier tournoi,
05:31et qui ont certainement des talents.
05:32Moi, je ne suis pas inquiet à long terme, comme le sont beaucoup de gens,
05:35parce que Doku a beaucoup de talents,
05:37parce que De Bast a beaucoup de talents,
05:38parce que Fass a beaucoup de talents,
05:39mais manque clairement d'expérience.
05:41Et pour moi, la vraie différence qu'il y a aujourd'hui entre la France et la Belgique,
05:45elle est au niveau de l'expérience et du talent intrinsèque.
05:48Même si la France, et je partage ce que disait Jean-Michel,
05:51a balbutié son football et que Deschamps n'a pas trouvé ce qu'il trouvait d'habitude,
05:55une espèce de génie tactique ou quelque chose qui arrivait à faire la différence,
06:00tous les joueurs français jouent dans les plus grands clubs européens,
06:02tous ont une expérience, ou quasiment tous,
06:05une expérience internationale très très forte en Ligue des Champions,
06:08dans les grands championnats.
06:09Il y a quand même, à ce niveau-là, une différence entre la Belgique et la France.
06:12Ça peut évidemment faire une différence.
06:14Bon, on ne peut pas écrire le scénario du match à l'avance,
06:18mais est-ce qu'on risque d'assister à un match avec peut-être peu d'intensité,
06:23où chaque équipe se toise,
06:25et qui risque donc de finir, dans le pire des cas, au tir au but ?
06:29Ou est-ce que, justement, peut-être que les équipes peuvent se réveiller
06:32dans ce début de phase finale ?
06:35Oui, c'est le pronostic des plus pessimistes,
06:37celui d'un 0-0 ennuyeux à mourir, et puis avec des tirs au but.
06:44Je n'y crois pas.
06:46Je crois quand même qu'il va y avoir un réveil,
06:48et s'il réveille, il doit y avoir,
06:50excusez-moi de penser qu'il sera du côté français,
06:53on l'attend avec impatience.
06:55Sauf que là aussi, je dirais qu'il y a le domaine sportif,
07:01ce que l'on voit sur le terrain,
07:02et puis il y a la communication de Didier Deschamps.
07:04Didier Deschamps avait l'habitude d'être assez strict,
07:10assez pointu dans ses analyses.
07:13Or là, il est en train un petit peu de noyer le poisson,
07:17on le sent lui-même dans l'incertitude,
07:21et on n'a aucune idée de ce qu'il va nous proposer
07:24pour ce match-là.
07:25Incontestablement, il y a des joueurs qui ont fait les trois matchs,
07:29et excusez-moi de revenir, je pense notamment à Dembélé,
07:32je ne le vois pas changer Dembélé par un autre joueur.
07:38Ce serait pour nous une surprise.
07:41Didier est quand même quelqu'un qui est souvent enfermé
07:44dans ses principes, Christophe en parlait tout à l'heure,
07:47l'expérience, le vécu d'un joueur pour lui est capital.
07:53Moi, je ne suis pas de cette école-là,
07:56je préfère les joueurs en forme que les joueurs expérimentés
08:00parce que les joueurs expérimentés,
08:01quelquefois, ils sont trop expérimentés et un petit peu âgés
08:05et ils n'arrivent plus à avoir la cadence.
08:08Donc aujourd'hui, l'équipe de France, je vous assure,
08:11auparavant, lorsque l'équipe de Belgique a rendu un fier service
08:17à l'équipe de France en éliminant le Brésil,
08:20on devrait être sympa avec nos amis belges rien que de penser à ça.
08:26Aujourd'hui, l'équipe de France,
08:28je pense qu'elle est un petit peu supérieure à la Belgique.
08:31Comme le disent les spécialistes, potentiellement.
08:34Mais moi, le potentiel, ça ne m'intéresse pas.
08:37Moi, c'est le factuel qui m'intéresse.
08:40Et le factuel, il est triste.
08:43Au lendemain du match de l'équipe de France contre la Pologne,
08:48je n'ai jamais reçu autant de messages de personnes
08:53ou de personnes que j'ai croisées qui se sont ennuyées devant ce match-là.
08:57Ennuyées terriblement.
08:58Alors, je pensais qu'on avait atteint ou qu'on avait touché le fond.
09:01Et bon, j'ai regardé la Belgique parce que je m'intéresse à tous les matchs.
09:05Eh bien, on va dire que c'était papier collé.
09:09Hier, on a l'impression que la Belgique et la France
09:14ont exactement les mêmes problèmes.
09:16Je rebondis juste, Christophe, sur l'histoire générationnelle.
09:20Nous l'avons connue en France.
09:22Nous l'avons connue en France après, ça commence à dater,
09:25mais après les premiers succès de l'équipe de France en 82, 84, 86.
09:29Succès ou en tout cas très bon comportement en Coupe du Monde.
09:33Et il y a une génération, vous les connaissez,
09:36celle des papins et des cantonats, qui a été sacrifiée en France.
09:40Qui n'a pas été en Coupe du Monde en 90,
09:43qui n'a pas été en Coupe du Monde en 94.
09:45Nous aussi, nous avons connu un creux et c'est difficile.
09:49Je pense que ce que connaît la Belgique aujourd'hui,
09:53la France l'a connue il y a une vingtaine d'années.
09:56En effet, je voudrais ajouter quelques éléments.
09:59D'abord, comme le disait Jean-Michel, c'est une nouvelle compétition.
10:04Ce n'est pas du tout la même chose, le premier tour,
10:07que la phase d'élimination directe.
10:09Pour paraphraser un belge, un entraîneur belge
10:13qui a compté en France et en Belgique, Raymond Goutels.
10:15Il parlait de la Ligue des champions à ce moment-là.
10:18Il disait que la Ligue des champions, ça commence en quarts de finale.
10:20Et il ajoutait avec son accent incroyable, que je ne peux pas imiter.
10:23Avant, si tu es sympathique, tu peux aussi jouer avec.
10:26Et donc ici, on s'est rendu compte quand même
10:28qu'on a joué 36 matchs pour éliminer 8 équipes.
10:30C'est aussi cet aspect un peu économique
10:33et strass et paillettes du football
10:35qui fait qu'avant les compétitions,
10:37il y avait moins d'équipes
10:41et sans doute moins de calculs aussi
10:43avec des 3e qualifiés.
10:45Donc aujourd'hui, je suis absolument certain
10:47que la France et la Belgique vont montrer un autre visage.
10:51Parce que je pense aussi au niveau belge
10:53qu'on a, contrairement à la France,
10:55la France, tout le monde sait qu'il y a un potentiel
10:57et puis Jean-Michel le dit très bien,
10:59il y a des doutes quand on voit la substance sur le terrain.
11:01En Belgique, aujourd'hui, on ne connaît pas bien
11:03le potentiel de cette équipe.
11:04Évidemment, on connaît celui de De Bruyne
11:06ou de Lukaku, mais c'est quand même
11:08beaucoup de joueurs qui ont changé sur les dernières années.
11:10Donc en fait, on se pose des questions
11:12sur quel est notre véritable niveau.
11:14Et je pense que la réponse,
11:16on l'aura lundi, quelle qu'elle soit,
11:18mais après le fait que les joueurs aient été
11:20autant titillés par la presse
11:22et par leurs supporters,
11:24il y a eu, j'ai rarement vu ça en Belgique,
11:26un gouffre entre la perception
11:28du groupe et de Tedesco
11:30et la perception
11:32des supporters
11:34que je suis absolument certain qu'ils vont apporter
11:36sans doute titiller,
11:38ils vont apporter une réponse à ça en montrant
11:40qu'ils ne sont pas aussi nuls que leurs supporters
11:42le pensent. Et je pense que c'est né aussi
11:44du fait d'une espèce de
11:46romantisme belge qui apparaît
11:48ces dernières années. Alors, ce n'était pas le cas avant.
11:50Avant, on était un peu
11:52efficaces, cyniques et on était les petits poussets
11:54qui essayaient de faire la nique
11:56aux grands. Aujourd'hui,
11:58à cause ou grâce à cette génération
12:00en or, on veut à la fois bien jouer
12:02et à la fois gagner.
12:04On a vu ça en 2018 quand
12:06la déception de la Belgique
12:08après l'élimination,
12:10c'est qu'en fait on a dit, mais regardez, les Français
12:12normalement ils sont plus forts que nous, on a mieux joué
12:14qu'eux, mais on a perdu.
12:16Les Français ont dit, bah Didier Deschamps, il a joué
12:18la Juventus, il est parfois, son équipe joue très très
12:20bien, parfois il est capable de gagner
12:22sans bien jouer, en fait.
12:24Il y a cette espèce, encore pour les supporters,
12:26ils se sont dit, on doit
12:28jouer pour gagner contre l'Ukraine,
12:30on doit pas seulement se qualifier, mais on doit
12:32bien jouer. Et cette différence de perception,
12:34je ne la connaissais pas avant au niveau belge,
12:36en fait.
12:37Alors, au-delà de ce huitième de finale
12:39qu'on espère donc très joli, peu importe
12:41le résultat, est-ce qu'on peut imaginer la Belgique
12:43ou la France aller
12:45peut-être en finale
12:47voir gagner 7 euros ? Est-ce que c'est envisageable ?
12:51Envisageable, oui, mais rien
12:53ne le
12:55laisse à penser, parce que
12:57les deux équipes ont été
12:59très inférieures
13:01à ce que l'on a vu de meilleures
13:04dans 7 euros.
13:06Bon, les Français et les Belges
13:08ne sont pas les seuls à être décevants
13:10et les grosses nations comme l'Angleterre
13:12et l'Italie le sont tout autant.
13:14On a même vu une Allemagne un petit peu
13:16fragile. Il y a guère que
13:18l'Espagne qui a changé son
13:20football, peut-être par l'avènement
13:22d'un seul homme,
13:24Luis de la Fuente, peut-être que
13:26parce que ce sont les mêmes joueurs, ils pratiquent
13:28aujourd'hui un football moderne
13:30avec
13:32leur qualité essentielle qui est
13:34la qualité technique,
13:36mais le parcours de l'équipe de France
13:38ne laisse pas imaginer
13:40qu'on puisse aller très très loin.
13:42Bon, il y a
13:44les optimistes. Le problème
13:46c'est que chez nous aujourd'hui,
13:48auparavant il y avait
13:50une protection
13:52qui s'appelait Didier Deschamps
13:54et qui permettait aux joueurs
13:56de vivre un petit peu dans une bulle.
13:58La crédibilité
14:00de Didier Deschamps, construite
14:02sur ses performances,
14:04faisait que le groupe était tranquille,
14:06pouvait se concentrer
14:08et n'était jamais attaqué
14:10frontalement.
14:12Aujourd'hui, on entend
14:14et ça me désole,
14:16c'est la vie d'un sélectionnaire,
14:18aujourd'hui on entend
14:20quelques voix s'élever
14:22sur
14:24la fatigue
14:26de Didier Deschamps
14:28sur le fait qu'il aurait
14:30un petit peu perdu la main,
14:32que ses décisions
14:34ne sont peut-être plus
14:36tout aussi rigoureuses qu'elles l'étaient.
14:38Donc vous voyez, il n'y a plus de protection
14:40et les joueurs sont en prise directe
14:42avec les critiques.
14:44Je pense que
14:46ce groupe-là,
14:48en tout cas le groupe de la France,
14:50est fragilisé par l'absence
14:52de performance ou par les mauvaises performances,
14:54mais qu'il est aussi fragilisé parce que
14:56il est en prise directe
14:58avec les critiques
15:00et que ça commence à pleuvoir,
15:02même si les critiques
15:04de la presse française n'ont rien à voir
15:06avec les critiques de la presse anglaise
15:08pour Southgate par exemple.
15:10Est-ce que vous avez le sentiment, Jean-Michel,
15:12que Didier Deschamps est en fin de parcours
15:14chez les Bleus ?
15:18Je ne sais pas, mais je pense que c'est humain.
15:20Didier a quand même
15:22eu
15:24c'est de sa
15:26dans son éducation que je connais bien
15:28puisque de là où je vous parle,
15:30je suis chez Didier Deschamps
15:32au Pays basque.
15:34Mais à un moment ou un autre,
15:36quand on est
15:38au sommet du football mondial
15:40depuis des années et des années,
15:42au sommet du football européen,
15:44il n'y a rien à faire.
15:46À force de recevoir des coups,
15:48on commence à courber les Chines.
15:50À force de
15:52la moindre imperfection,
15:54prendre des proportions incroyables.
15:56Je pense que Didier
15:58est un petit peu fatigué.
16:00Et puis,
16:02je reprends
16:04l'expression de certains
16:06entraîneurs ou de certains consultants,
16:08c'est comme dans tout.
16:10Comme dans votre métier, comme dans le mien.
16:14Il y a des gens qui sont en forme
16:16et quand ils font quelque chose,
16:18ils réussissent et
16:20ils sont en forme.
16:22Le dernier exemple
16:24de Didier où on voit qu'il n'est pas en forme,
16:26rappelez-vous les changements
16:28de l'équipe de France lors du mondial
16:30contre l'Argentine
16:32où nous sommes à la rue
16:34mais pendant 80 minutes,
16:36on ne touche pas un ballon.
16:38Il fait des changements et on refait surface.
16:40Là, contre la Pologne,
16:42il a fait des changements
16:44comme jamais il n'en a fait.
16:46Ça n'a rien apporté, au contraire.
16:48Et c'est là où c'est inquiétant.
16:50C'est-à-dire que
16:52les joueurs titulaires
16:54ne sont pas très concernés
16:56mais le banc, les remplaçants,
16:58le sont encore moins.
17:00C'est peut-être une coïncidence
17:02mais en tout cas,
17:04on se pose des questions
17:06sur la mainmise,
17:08sur l'emprise de Didier Deschamps
17:10sur son groupe.
17:12Auparavant, il n'y avait jamais de discussion.
17:14Aujourd'hui, on se pose des questions.
17:16Et pour revenir, Sarah,
17:18à votre question sur les chances,
17:20il y a quand même déjà, quoi qu'il arrive,
17:22les deux équipes ont hypothéqué une partie
17:24de leurs chances en étant deuxième du groupe
17:26et en se retrouvant,
17:28dans une partie de tableau
17:30plus importante.
17:32Je ne suis pas futurologue
17:34mais le vainqueur
17:36de Belgique-France
17:38devra après affronter des équipes
17:40comme le Portugal, comme l'Allemagne,
17:42comme l'Espagne,
17:44l'autre côté du tableau.
17:46Il y a l'Italie et l'Angleterre
17:48qui ne sont pas à l'aune,
17:50comme le disait Jean-Michel,
17:52en tout cas au moins de l'Espagne
17:54et j'ajouterais du Portugal et de l'Allemagne.
17:56Donc il y a huitième, quart, demi, finale.
17:58Il n'y a pas seulement un exploit à faire
18:00mais plusieurs exploits à faire
18:02pour gagner cet euro.
18:04Et on sait aussi, contrairement à la Coupe du Monde
18:06où c'est toujours les mêmes qui gagnent,
18:08qu'à l'euro, il y a quand même pas mal de surprises.
18:10Il y a eu l'équipe, mais on ne l'attendait pas
18:12en 2016. L'Italie a une tradition
18:14mais l'équipe italienne,
18:16telle qu'elle était, n'était pas du tout favorite
18:18en 2020, ou plutôt en 2021.
18:20Puis on peut parler plus tard de la Grèce
18:22ou du Danemark.
18:24Sans doute aussi parce que l'euro, ce n'est pas une Coupe du Monde.
18:26Sans doute aussi cette fois-ci,
18:28et je pense qu'une partie de l'analyse de Jean-Michel
18:30s'explique aussi par le fait qu'il y a eu peu de préparation
18:32et que beaucoup d'entraîneurs
18:34s'en plaignent et les championnats sont devenus
18:36tellement longs maintenant,
18:38avant le début de l'euro, c'était la finale
18:40de la Ligue des Champions, et pour parler
18:42de la Belgique, une semaine ou deux semaines
18:44après la finale de l'euro,
18:46on reprendra le championnat de Belgique.
18:48Donc il y a aussi un moment,
18:50un sentiment de
18:52surabondance de matchs qui
18:54expliquent certainement une partie des performances,
18:56en tout cas à mes yeux.
18:58Merci à tous les deux
19:00pour cette analyse. On suivra évidemment
19:02ce match lundi, coup d'envoi
19:04à 18h. Merci à
19:06Alou pour la réalisation de cette
19:08vidéo. Vous pouvez retrouver
19:10d'autres vidéos sur le site du Soir et sur notre
19:12application, et il y a aussi notre podcast
19:14À Propos, tous les jours,
19:16sur toutes les plateformes de podcasts.
19:18Merci et à bientôt !

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