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il y a 1 an

Xavier Mercier, fondateur de l'Eco-bocal à Orléans

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00:00 Pour le moment à 8h10, Marie Dorcé à Orléans, l'épicerie en vrac de la rue du Faux-Bourbagnier,

00:07 l'éco-bocale a récemment fermé.

00:08 De quoi nous interroger ce matin sur la vente en vrac qui semble correspondre pourtant aux

00:13 diverses messages sur l'écologie, sur la réduction de déchets, qui pourtant peine

00:17 à trouver son public.

00:18 Ce type de vente c'est encore compliqué aujourd'hui à gérer.

00:22 Alors pourquoi est-ce qu'on n'arrive pas à changer durablement nos modes de consommation ?

00:25 Est-ce que vous, de l'autre côté de la télé et de la radio, vous achetez en vrac ?

00:28 Venez nous le dire, 02 38 53 25 25.

00:32 Si vous n'avez pas réussi à vous y tenir aussi, venez partager votre ressenti.

00:35 Et on en parle maintenant, Marie, avec le fondateur de l'éco-bocale qui a donc fermé

00:39 la semaine dernière.

00:40 Bonjour Xavier Mercier.

00:41 Bonjour.

00:42 Bonjour Marie.

00:43 Vous avez lancé l'éco-bocale en 2017.

00:44 A l'époque, est-ce qu'il y avait déjà une clientèle ou est-ce que vous avez dû la

00:48 créer ?

00:49 Non, j'ai totalement tout créé.

00:50 C'était vraiment très précurseur à l'époque.

00:52 Il n'y avait pas encore de monde.

00:53 Et on lançait un sujet qui était encore assez méconnu.

00:59 C'était justement pourquoi consommer comme ça ?

01:00 Et alors, justement, qu'est-ce qui vous a poussé ?

01:02 Vous vous êtes dit que ça pouvait prendre en fait ?

01:04 Oui, j'étais hyper convaincu par rapport à cette demande parce qu'en fait, on se

01:08 rendait compte qu'on avait besoin vraiment de consommer des produits sains, des produits

01:12 sans emballage.

01:13 On était de plus en plus dans cet esprit de dire, il faut faire attention à notre planète

01:16 et on ne savait pas trop comment faire.

01:17 Et alors, justement, ça a pris ces épiceries en vrac ?

01:20 Ça se développe, ça a pris pas mal pendant le Covid surtout ou un peu avant déjà ?

01:24 Alors, un petit peu avant, un petit peu avant, mais surtout pendant le Covid.

01:27 Les années 2020-2021, c'est là où on s'est fait vraiment déborder.

01:32 Déborder parce que les gens cherchaient vraiment à consommer mieux, à consommer en local.

01:36 On avait vraiment cette proximité de se dire, on fait attention maintenant et oui, on ne

01:40 fait pas venir des choses de l'autre bout du monde.

01:41 De toute façon, on ne pouvait pas.

01:42 Et c'est là qu'on a vraiment pris conscience et on faisait travailler nos producteurs.

01:45 Et alors, qu'est-ce qui s'est passé selon vous ?

01:47 Comment vous l'analysez, cette différence entre 2021 et là qui vous oblige à fermer

01:51 parce que pas assez de clients ?

01:52 En fait, c'est qu'on a été en gros bloqué pendant deux ans et on avait ce temps, ce

01:58 temps vraiment de pouvoir consommer, d'aller faire nos courses très rapidement quand même

02:02 chez les producteurs, mais surtout après de transformer.

02:05 Et donc, chez soi, on réapprenait à cuisiner.

02:06 Et en fait, ce qui s'est passé, sorti Covid, on avait entre guillemets moins de temps.

02:10 Donc, on a cherché à le gagner ce temps et du coup, on a changé notre mode de consommation.

02:14 Donc, la vente en vrac, ce n'est pas contraignant.

02:16 Il faut juste anticiper, de dire on prend nos pots, on prend en beaucoup, on va chez

02:20 son commerçant et puis on va faire nos courses comme ça.

02:22 Donc, les gens se sont détournés un peu de ça et du coup, se sont retournés dans

02:25 les systèmes plus classiques.

02:26 On a remarqué qu'ils préféraient gagner du temps en faisant du drive, donc aller retourner

02:31 en grande surface.

02:32 Et du coup, c'est ça qui nous a fait perdre un peu de clientèle.

02:35 Mais justement, en parlant de temps, est-ce qu'il n'y a pas aussi cette chose de dire

02:38 effectivement d'une part, ça prend du temps parce qu'il faut transformer ensuite ce qu'on

02:42 achète en vrac.

02:43 Et puis, dans une épicerie en vrac, on ne trouve pas forcément tout.

02:45 On ne trouve pas forcément tous les produits d'entretien, à moins de les faire ensuite

02:49 soi-même.

02:50 Tout ça, c'est peut-être quelque chose qui pousse les gens, encore une fois, par

02:53 gain de temps à aller en grande surface.

02:54 - Il y a ça aussi.

02:55 Après, c'est vrai que moi, j'ai été un peu précurseur dans ce domaine-là où quand

02:59 j'ai monté en 2017 l'épicerie, on était à 700 références et je suis monté quasiment

03:03 à 3000.

03:04 - Et on va continuer d'en parler, excusez-moi, mais au 02.38.53.25.25, on va accueillir

03:11 maintenant Marie-Laure qui veut réagir et vous êtes loin de chez nous en plus.

03:15 Marie-Laure, vous habitez à Bourges.

03:16 Bonjour !

03:17 - Bonjour Marie-Laure !

03:18 - Oui, bonjour ! Non, non, c'était pour vous dire que moi, je fais des achats en vrac depuis

03:23 plus d'un an et je suis très contente et que même à Bourges et à Orléans, puisque

03:27 je travaille régulièrement chez vous, il y a des petites boutiques comme des Hande

03:31 où on est bien accompagnés pour acheter les produits en vrac.

03:34 - Oui, alors salut Jean-Charles là-bas.

03:36 - Justement, Marie-Laure, est-ce que vous… Voilà, ça demande aussi une organisation

03:39 différente d'acheter en vrac parce qu'après il faut cuisiner, il faut faire ses produits

03:42 d'entretien, c'est quelque chose que vous avez intégré ?

03:44 - Oui, beaucoup.

03:45 Donc moi ce que j'ai, c'est que j'ai écouté les conseils de la boutique d'Aidey en Bourges,

03:50 j'ai acheté des bocaux, donc pour le riz, l'entailler, tout ça, même pour les pâtes,

03:54 je mets tout ça en vrac dans des bocaux et même la confiture, j'avais en vrac.

03:59 Il n'y a que les produits d'entretien où je ne suis pas encore passée, mais j'avoue

04:02 que moi, tout ce qui est pâte ou même confiture et autres, moi j'achète tout en vrac.

04:09 - Et maintenant, vous ne vous voyez pas revenir en arrière ?

04:13 - Non, pas du tout, parce que je vais vous expliquer, quand on regarde le prix d'un

04:17 paquet de pâtes en grande surface et quand on l'ouvre chez soi, il y a quand même une

04:21 différence de contenu, généralement on va dire 3 ou 4 centimètres et honnêtement,

04:27 ça fait déjà moins de carton dans les poubelles, déjà moins de carton et de l'économie

04:31 en tant que… Par exemple, moi je prends des pâtes parce que j'aime beaucoup les

04:34 pâtes, quand je vais acheter 300 grammes ou 500 grammes de pâtes, honnêtement je m'y

04:39 trouve mieux que d'acheter un paquet de pâtes chez Barilla ou Panzani.

04:43 - Merci beaucoup Marie-Laure pour votre témoignage ce matin, Xavier Mercier, effectivement ça

04:48 c'est quelque chose qui a été beaucoup mis en avant à une époque en disant "c'est

04:52 trop cher le vrac", en fait les gens s'y retrouvent financièrement.

04:55 - Complètement, et c'est vrai que ce qu'on a tendance à dire c'est que le but d'acheter

04:58 en vrac c'est d'acheter la quantité qu'on a besoin et réellement, la dame parlait

05:01 de pâtes et quand on veut comparer des pâtes Barilla ou Panzani qui viennent de très loin

05:06 du Canada par exemple pour les Panzani, là en France on a vraiment tout ce qu'il faut,

05:10 moi mes pâtes elles ont fait 15 kilomètres et c'est vraiment plus qualitatif.

05:13 On va dire qu'on va les payer 3-4 euros du kilo mais au moins on a quelque chose qui

05:18 est fait artisanalement et qui a du goût, et on évite aussi tous ces emballages.

05:21 - Et est-ce que ce qui vous a coûté peut-être aussi c'est le fait que les grandes surfaces,

05:26 puisque on a tendance à opposer grandes surfaces et petites épiceries de quartier, les grandes

05:30 surfaces si elles sont mises, on trouve dans beaucoup de grandes surfaces des bacs où

05:35 on peut se servir en vrac.

05:36 - Alors il y a pas mal d'arnaques quand même, je ne sais pas pourquoi en grande surface,

05:39 le prix au kilo en vrac est plus cher que quand c'est emballé.

05:43 - Effectivement.

05:44 - Il y a des trucs à vérifier quand même.

05:46 - Et après ce qu'il faut voir aussi c'est qu'au niveau grande surface, alors je ne vais

05:50 pas les dénigrer, mais c'est souvent des produits qui viennent de très loin, on n'a

05:52 pas vraiment la traçabilité et en plus les qualités de moindre qualité.

05:56 C'est vrai qu'en petit commerce comme moi je le faisais ou d'autres collègues, on est

05:59 quasiment tout le temps certifiés en bio, donc on a des produits vraiment très sains.

06:02 - Mais alors comment on explique que les gens ne s'y soient pas tenus, effectivement le

06:08 Covid nous a fait changer pas mal de modes de consommation, on est revenu un peu en arrière

06:13 ce pas en avant, on l'a perdu.

06:15 - Je pense qu'il y a vraiment une question de simplicité et c'est vrai que les gens

06:17 quand ils voient une grande surface et qu'ils voient du vrac, ils se donnent peut-être

06:20 conscience, alors peut-être que je me trompe, mais ils se donnent conscience de dire "je

06:23 vais acheter là-bas, on a tout sur place et c'est facile".

06:25 Et c'est justement aussi le retour des clients, c'est "on va là-bas parce qu'il y a tout

06:28 sur place", alors que faire ses courses en petit commerce ça nous prend deux heures

06:33 dans le faux Bourbanier, mais voilà c'est la même temps qu'en grande surface, c'est

06:37 une qualité différente.

06:38 - Ça veut dire qu'il faudrait peut-être aussi que les épiceries en vrac proposent

06:41 plus de choses, des ateliers pour apprendre à gérer son temps, faire ce qu'on appelle

06:46 du "meal prep" par exemple, c'est-à-dire préparer tous ses repas à l'avance, faire

06:51 soi-même ses produits d'entretien, ça demanderait encore plus d'investissement de la part des

06:55 professionnels comme vous ?

06:56 - Oui, mais ça c'est pas gênant, au contraire, on aime notre métier donc justement on serait

06:59 prêt à le faire et on le fait déjà pour certains.

07:01 - Et vous l'avez fait vous ?

07:03 - Je l'ai fait, oui, je l'ai fait avant Covid, on apprenait justement à faire sa lessive

07:06 maison, à faire ses déos maison, tous les produits d'entretien, donc c'est vraiment

07:09 très rapide, je veux dire faire son lit de lessive, top chrono, il y en a pour un quart

07:12 d'heure.

07:13 Et un litre qui va nous coûter 80 centimes, il n'a rien à voir avec ce qu'on peut trouver

07:16 en grande surface à 10 euros le litre.

07:18 - Vous avez déjà essayé avec des copeaux de savon de Marseille, Marie ?

07:20 - Alors oui mais c'était un peu un échec parce que je pense que je n'ai pas suivi la

07:23 recette comme il faut, je suis peut-être trop impatiente.

07:25 - Elle a regardé Netflix en même temps.

07:27 - Exactement, mais du coup Xavier merci, voilà on peut se dire peut-être qu'on n'est "pas

07:32 prêt" en France parce qu'on a l'impression que ce vrac, cette sensibilité écologique

07:38 elle est arrivée presque d'un coup comparé à certains autres pays comme l'Allemagne

07:41 ou…

07:42 - En fait en France je trouve qu'on est en retard et en fait il y a un manque de sensibilisation

07:46 parce que réellement tout ce qu'il peut y avoir dans d'autres pays comme la Consigne

07:49 en Allemagne, ici on veut essayer de le faire en France, la Consigne sur le verre, on ne

07:53 connaît pas.

07:54 - Mais il faut qu'on s'y mette.

07:55 - Il faut qu'on s'y mette, réellement on est très très en retard, même tout le

07:57 reste pour le tri des déchets, les emballages, on ne sait plus, les poubelles jaunes, vertes,

08:02 on ne sait plus exactement, dans le cournoterie, c'est vrai qu'il y a un manque d'informations

08:05 par rapport à tout ça, vraiment.

08:06 - Et ça veut dire qu'il faudrait que les institutions mettent un coup de pouce aussi

08:10 derrière ?

08:11 - Oui, et finalement si on faisait beaucoup plus de pub là-dessus ça s'irait beaucoup

08:14 mieux.

08:15 - La suite pour vous Xavier Mercier ça va être quoi ?

08:16 - Ah alors, c'est un secret qui pourrait être dévoilé bientôt, mais je reste toujours

08:21 dans ma partie bio, ma partie locale, un autre projet qui est en cours dans ma tête depuis

08:26 quelques mois et en fait peut-être que ça va arriver sur Orléans, ou je suis natif,

08:31 j'habite en pleine Sologne, peut-être que ça sera par là-haut.

08:33 A suivre dans les mois qui viennent.

08:35 - A faire à suivre, on vous souhaite bon courage en tout cas, merci beaucoup Xavier,

08:38 merci d'avoir été notre invité ce matin, bonne journée.

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