Rencontre avec Sofiane Lesage, créateur de Riwaya Travel, l'agence de voyage qui promeut le tourisme écoresponsable et équitable.

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Transcript

00:00 Pour moi, la France c'est mon bled quand je suis en Algérie,

00:02 et l'Algérie c'est mon bled quand je suis en France.

00:04 Bienvenue dans One Shot.

00:11 Ici, pas d'interview classique.

00:13 Nous allons vous demander de réagir sur des mots

00:15 envoyés directement sur votre téléphone portable.

00:18 Riwaya, quelle belle question, Riwaya.

00:21 Donc, mon entreprise s'appelle Riwaya Travel

00:24 parce que Riwaya, ça veut dire "compte", "récit" et "roman" en arabe.

00:28 Et l'Algérie, pour nous, ça a toujours été un pays à visiter,

00:31 mais au-delà d'un pays à visiter, c'est des rencontres,

00:33 des personnes avec lesquelles on peut rester dans des cafés pendant 8 heures

00:36 et qui vont nous raconter des histoires.

00:38 Et c'est la raison pour laquelle on a appelé cela Riwaya Travel.

00:41 Quand je parle de désert, il y a des déserts en Algérie,

00:46 il n'y a pas qu'un seul désert.

00:47 À deux heures et demie d'avion d'Alger,

00:50 on atterrit dans des paysages stratosphériques

00:53 et je conseille à tout le monde de venir visiter le désert algérien.

00:58 Pour moi, je suis franco-algérien, mon père est français,

01:00 ma mère est algérienne.

01:01 Et du coup, le bled pour moi, forcément,

01:04 c'était des étés entiers de vacances en Algérie.

01:07 J'ai eu l'immense bonheur de vivre quelques années en Algérie dans mon enfance.

01:10 Pour moi, la France, c'est mon bled quand je suis en Algérie

01:13 et l'Algérie, c'est mon bled quand je suis en France.

01:15 C'est un mot qui m'a toujours un tout petit peu frustré dans mon enfance

01:21 parce que je viens d'un logement social en Algérie

01:24 et d'un logement social en France.

01:25 Mais pour moi, le piston de tout jeune franco-algérien

01:28 qui veut véritablement réussir,

01:30 c'est son réseau, il va se le construire par lui-même

01:32 et il va bousculer chacune des portes,

01:35 il va aller briser chacun des murs qui vont se mettre en face de lui.

01:39 Donc s'il veut rentrer à la NASA, il peut rentrer à la NASA.

01:41 S'il veut entreprendre en Algérie sans contact,

01:43 il peut entreprendre en Algérie sans contact.

01:45 Ça peut me faire penser à beaucoup de choses.

01:49 Moi, je suis content qu'aujourd'hui, la moula qui rentre d'Henry Way Travel,

01:52 elle soit répartie à des restaurateurs à Alger,

01:56 à des Touareg dans le Djanet,

01:57 à des Mozabit à Radeia

01:59 et que tout un chacun puisse vivre du tourisme décemment en Algérie.

02:04 Comme l'a si bien dit Jamel Debbouze dans l'une de ses interviews,

02:09 l'homme qui a aboli le racisme pendant 48 heures.

02:12 Parce que quand on veut devenir entrepreneur,

02:14 on essaie de se référer à des modèles en termes de leadership.

02:18 Le futur, toujours plein d'ambition.

02:22 J'ai 29 ans, je suis à la tête d'une entreprise qui a 15 salariés en Algérie

02:26 et qui fait travailler près de 200 prestataires dans tout le pays,

02:29 des Mozabit, des Orané, etc.

02:31 Donc mon quotidien se passe à cheval entre les deux rives.

02:33 Je veux raconter à tout le monde mon exemple

02:35 pour que tout un chacun puisse s'identifier et se dire

02:38 on peut démarrer d'une banlieue,

02:39 on peut démarrer avec des problématiques identitaires,

02:41 on peut démarrer avec des lacunes,

02:43 on peut démarrer avec zéro contact,

02:45 mais on peut réussir à être à la tête d'une entreprise.

02:47 [Explosion]

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