Dortmund-Real : décryptage d'une finale déséquilibrée... sur le papier

Eurosport

27/05/2024

Real Madrid - Borussia Dortmund, c'est l'affiche de la finale de la Ligue des champions 2024, samedi soir à Wembley. Sur le papier, le club madrilène part avec un net avantage. Mais le BVB a montré qu'il pouvait être redoutable. Analyse dans Tour d'Europe avec nos deux spécialistes, Anna Carreau et David Lortholary (Real : H.Hiault, Q.Guichard). Les chaines Eurosport sont disponibles au sein des offres Canal+, Prime Video, Bouygues Telecom et Free avec TV by Canal

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00:00 Est-ce que le Real et la presse espagnole arrivent tranquilles, confiantes avant cette finale ?

00:06 Oui, totalement. La presse espagnole est extrêmement confiante,

00:11 même si elle note quelques changements par rapport à la dernière Ligue des Champions gagnée par le Real.

00:17 Il y a certains cadres qui sont partis, notamment Casemiro,

00:22 et l'équipe est beaucoup plus jeune actuellement avec Rodrigo, Vinicius, Bellingham et même Kamavinga

00:28 qui devraient être titulaires par rapport aux derniers titres.

00:32 Mais ils disent que c'est une équipe qui est certes rajeunie,

00:36 mais qui est beaucoup plus imprévisible que celle qui a gagné à Paris.

00:40 Et que c'est une équipe certes jeune, mais qui a déjà beaucoup d'expérience pour gagner des trophées,

00:45 parce que Vinicius n'est pas à sa première finale de Ligue des Champions.

00:49 Et finalement, il y a énormément de confiance.

00:53 La presse madrouillenne suit beaucoup l'avis de Carlo Ancelotti,

00:59 qui lui, comme à son habitude, est d'un calme olympien et ne tremble vraiment pas avant cette finale.

01:06 Il a un peu testé ses joueurs contre le Betis ce week-end.

01:09 Ça a fait 0-0, mais le match n'était pas vraiment important.

01:12 L'essentiel, c'était de dire au revoir à Toni Kroos.

01:14 Donc finalement, c'est un match nul anecdotique,

01:18 mais qui a permis à Carlo Ancelotti de tester une semaine avant son système.

01:25 David, j'imagine que côté Dortmund, on va évidemment s'appuyer sur ce qui a été fait en demi-finale,

01:31 parce qu'il ne faut pas avoir la mémoire trop courte.

01:35 Victoire contre le PSG, double confrontation très convaincante face au club francilien.

01:43 J'imagine que l'angle d'attaque, l'angle de réflexion, il est là.

01:48 Du côté de l'Allemagne, le Borussia Dortmund a sorti le PSG,

01:51 il peut tout à fait s'imposer contre le Real en finale ?

01:53 Oui, il y a une triple dynamique en fait, et c'est l'un des trois tiers, effectivement, cette affaire-là,

02:00 c'est-à-dire ce parcours crescendo avec le match référence d'abord,

02:05 le match pivot qui a fait basculer dans cette dynamique de fin de saison,

02:09 contre l'Atlético de Madrid, bien sûr.

02:11 C'est ce match-là qui a fait prendre conscience à Dortmund

02:14 qu'on pourrait réaliser quelque chose, aller loin dans la compétition majeure du football européen.

02:20 Et le PSG, derrière, ça a confirmé ça dans des circonstances très différentes,

02:24 avec la nécessité de beaucoup plus défendre et de montrer beaucoup plus d'organisation défensive.

02:31 Donc ça, c'est une première dynamique.

02:32 La deuxième dynamique, c'est qu'il y a l'équipe nationale qui est dirigée par Julian Nagelsmann,

02:37 qui s'est passée dans le groupe qu'il a annoncé pour l'Euro, de joueurs essentiels de Dortmund.

02:42 Emre Can n'y est pas, Julian Brandt n'y est pas, Matsou Muls n'y est pas, Karim Adiyemi n'y est pas.

02:48 Et tous ces joueurs-là et leurs entraîneurs vont se servir aussi de ça,

02:51 c'est le deuxième tiers de ma dynamique-là, pour se dire,

02:54 mais nous, on a quand même des choses à prouver et on peut montrer qu'on est très fort au niveau européen

02:58 et que nos absences sont injustifiées pour l'équipe nationale.

03:03 Et puis la troisième dynamique, c'est que, alors c'est peut-être un désavantage face à un réel malicieux

03:09 dirigé par Carlo Ancelotti, mais la troisième dynamique, c'est qu'on sait déjà,

03:13 on connaît déjà 10 des 11 titulaires de la partie du week-end prochain.

03:17 C'est-à-dire qu'à part le choix qui va être cornelien entre deux éliés que sont Daniel Malen et Karim Adiyemi,

03:27 à part ça, on connaît le 11. Nos auditeurs, nos fidèles, nos internautes pourront le reconstituer assez facilement.

03:34 De Cobble dans les buts, le gardien suisse, Aful Kroeg en attaque, on connaît tout le monde.

03:39 Il y aura juste ce choix à arbitrer pour Edil Terzi.

03:42 D'ailleurs, dans le match à huis clos qui a été disputé ce week-end contre les U23 de Dortmund,

03:48 c'était un peu ça l'idée, c'était vraiment de remettre en forme, de remettre en dynamique physique.

03:55 Ces joueurs-là. Donc il y a ces trois dynamiques-là qui font que Dortmund se raccroche au moindre élément

04:01 qui peut permettre d'espérer réussir quelque chose contre le Real.

04:04 Avec en plus de ça, je termine par là, mais ça fait 12 ans, 2013, 11 ans pardon, 2013,

04:09 que Dortmund attend de revenir à ce niveau-là. Retour à Wembley, la défaite un peu douloureuse contre le Bayern en 2013.

04:16 On voudrait bien effacer ça cette saison.

04:18 Peut-être un petit mot sur le jeu. Anna, le Real a été très convaincant contre City,

04:26 notamment contre le Bayern aussi par séquence, beaucoup moins contre Leipzig.

04:31 Est-ce qu'il y a cette crainte face à une équipe, face à laquelle elle a annoncé très favorite,

04:37 de voir le Real ronronner un peu dans le jeu et finalement ne pas avoir en face d'elle une équipe un petit peu dominante

04:44 qu'elle peut contrer avec ces transitions qu'on sait très tranchantes ?

04:48 Alors c'est très rare quand même de voir le Real Madrid prendre un adversaire de haut,

04:53 même en finale de Ligue des Champions, même quand ils sont archi-favoris comme c'est le cas aujourd'hui.

04:58 Parce que Carlo Ancelotti, déjà il n'aime pas forcément mettre ses joueurs dans une zone de confort.

05:04 Et il a dit, là même si on a quasiment sûr le 11 qui jouera pour cette finale,

05:13 il a dit "moi pour l'instant j'ai encore des doutes, je ne sais pas qui je vais mettre, etc."

05:18 Là en ce moment même il y a un media day du côté du Real,

05:21 donc on va avoir pas mal de réactions qui vont tomber de Carlo Ancelotti mais aussi d'autres joueurs.

05:26 Et pour l'instant on ne sait pas encore, enfin pour l'instant Carlo Ancelotti veut entretenir une sorte de suspense sur le 11 qui sera aligné.

05:36 Si on regarde le jeu de Dortmund et le jeu du Real Madrid, c'est sûr qu'on peut trouver certaines similitudes,

05:44 notamment sur ces contres.

05:46 Mais le Real Madrid sait aussi très bien garder un ballon,

05:48 parce que quand on a des joueurs comme Toni Kroos, Valverde ou Kamavinga, c'est pas trop un problème.

05:54 Donc à voir quelle sera la configuration de l'équipe,

05:58 parce qu'on a vu aussi que Dortmund savait garder le ballon contre le PSG.

06:03 Donc ça reste une finale où on ne peut pas trop définir les plans de jeu,

06:09 mais dans les deux cas, que ce soit si faut tenir le ballon ou si faut attaquer en contre,

06:15 le Real Madrid sait faire, et parce qu'il a énormément d'éléments,

06:19 comme Vinicius par exemple dans la profondeur, qui font la différence.

06:23 Et je pense que le Real Madrid a davantage de variété dans son jeu et dans sa tactique,

06:29 notamment grâce à ses joueurs, à ses individualités,

06:33 que peut avoir le Borussia Dortmund.

06:35 Parce que le Borussia Dortmund va un peu devoir trouver des clés au fur et à mesure de la rencontre sans doute,

06:41 alors qu'on peut imaginer que ce sera le Real Madrid qui va donner le tempo de cette finale.

06:45 David, toi est-ce que tu as une idée plus précise justement de quel visage on verra de Dortmund ?

06:50 Celui de l'équipe qui tient le ballon, comme l'a justement rappelé Anna,

06:55 ou celui de l'équipe qui va surtout opérer en contre ?

06:58 Je ne pense pas que ce soit aussi caricatural que contre le PSG,

07:02 parce que contre le PSG vous avez vraiment un schéma de jeu identifié,

07:07 où il faut se mettre en ririsson et repartir très vite, notamment sur les côtés.

07:12 À Dortmund, le problème principal cette saison, il est assez bien identifié,

07:16 il n'est pas dans les buts, il n'est pas en attaque de pointe, il n'est pas sur les ailes,

07:21 il n'est pas en défense centrale, parce que malgré l'âge avancé de Mats Hummels,

07:26 il y a quand même une très bonne complémentarité avec Nico Schloeterbeek,

07:29 donc il est au milieu de terrain.

07:30 Le seul joueur qui a été satisfaisant cette saison, et encore, ça a été Crescendo,

07:35 parce qu'au début c'était encore timide, c'est l'international autrichien Marcel Sabitzer.

07:39 Autour de ça, il y a des déceptions, Félix Nemesha n'a pas été à la hauteur dans deux matchs de suite,

07:45 il faut être clair, Öttschan non plus, c'est Sabitzer qui tient un peu le milieu de terrain,

07:50 même Julian Brandt, aussi généreux soit-il, n'a pas été toujours très brillant.

07:54 C'est là que Borussia Dortmund peut souffrir, et c'est là qu'il va devoir faire sans doute beaucoup d'efforts.

08:00 J'ai un peu de mal à voir un match linéaire et toujours selon le même profil,

08:05 comme ça a pu être au Parc des Princes contre Paris Saint-Germain.

08:08 Je pense que ce sera une finale un tout petit peu plus complexe,

08:11 tactiquement peut-être, que le match contre Paris Saint-Germain, et on l'espère,

08:15 parce qu'après tout, ça pourrait permettre d'avoir un petit peu de tension,

08:19 un petit peu de suspense sur la durée du match.

08:22 Pour moi, le point faible, il est à cet endroit-là du terrain pour Dortmund.

08:26 Mais on a vu, Atlético de Madrid et demi-finale contre Paris Saint-Germain,

08:31 que le Borussia pouvait se hisser à un niveau complètement supérieur

08:35 par rapport à ce qu'il a montré de manière très décevante en championnat cette saison.

08:39 C'est pour ça que Karl-Heinz Chirutti prévoit sans doute de mettre un milieu à 4 pour la finale,

08:44 et qu'on aura Valverde, Kamavinga, Kroos et Bellingham en 10,

08:49 avec un espèce de milieu en losange, parce qu'évidemment,

08:52 quand on a ce genre de joueurs côté réel, c'est plus facile de jouer face au Borussia.

08:56 face au bourgcien.

08:57 [Générique]

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