Européennes : la majorité toujours sous la menace Glucksmann

  • il y a 4 mois
Avec Shannon Seban, présidente Renaissance Seine-Saint-Denis et candidate liste Renaissance aux élections européennes & Nicolas Corato, président fondateur du think tank “Place de la République”

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00:00 - Entre nos deux invités, Shannon Seban, bonjour ! - Bonjour !
00:04 - Bienvenue sur Sud Radio, présidente Renaissance en Seine-Saint-Denis,
00:08 vous êtes candidate sur la liste Renaissance aux élections européennes 25e, c'est ça ?
00:12 - Absolument !
00:13 - Nicolas Corato est avec nous, bonjour à vous ! - Bonjour !
00:15 - Vous êtes le président fondateur du think-tank Place de la République.
00:19 Alors Shannon Seban, Marine Le Pen a accepté l'offre d'un débat avec Emmanuel Macron,
00:24 un nouveau débat, un troisième, un énième débat en quelque sorte,
00:27 mais à une condition, si jamais votre liste perd les européennes,
00:30 Emmanuel Macron doit dissoudre l'Assemblée Nationale, est-ce qu'il doit accepter ?
00:35 - Écoutez, moi je crois que Marine Le Pen, elle vit dans une réalité parallèle,
00:40 elle confond tout, absolument tout, l'enjeu de ces élections européennes, c'est l'Europe.
00:45 Et moi je crois que je vois ici beaucoup de fébrilité de la part de Marine Le Pen
00:49 et de Jordan Bardella et de l'ensemble de leur liste sur les sujets européens.
00:53 Et le fait que Mme Le Pen confonde ici les élections européennes et les élections nationales
00:59 en demandant une dissolution systématique de l'Assemblée,
01:02 ça prouve bien qu'elle n'est pas à l'aise sur les sujets européens.
01:04 Moi vous voyez, je vois ici beaucoup de cohérence dans les propos de M. Macron.
01:09 Le 25 avril dernier, il a prononcé son deuxième discours de la Sorbonne
01:13 dans lequel il a rappelé les enjeux de ces élections européennes.
01:16 Nous sommes à un moment de bascule, l'Europe est mortelle,
01:19 l'Europe peut vaciller alors que la guerre est aux portes de l'Europe,
01:23 et puis par cohérence, par souci de cohérence, oui,
01:26 il propose de débattre avec Mme Le Pen sur les enjeux européens.
01:29 Donc moi je le dis ici et je lance un appel sur votre radio et sur votre antenne ce matin
01:34 que Mme Le Pen accepte de débattre véritablement si elle respecte ses électeurs.
01:38 Pourquoi se dérober au débat ?
01:40 Il est ici question de démocratie.
01:42 Et pourtant elle n'est pas candidate, pas plus qu'Emmanuel Macron ne l'est sur cette liste des européennes.
01:46 Bien évidemment, mais ici on voit bien que l'enjeu de ces élections européennes,
01:49 c'est de faire preuve d'un discours de vérité et d'accepter de parler d'Europe.
01:53 Moi je n'entends pas Mme Le Pen parler d'Europe dans cette campagne
01:56 et j'aimerais qu'elle le fasse et qu'elle accepte l'invitation du président de la République
02:00 si elle respecte ses électeurs.
02:02 Nicolas Corato, un nouveau débat entre le RN et la majorité ?
02:06 Ce n'est pas un nouveau débat.
02:08 Ce serait la première fois qu'un président en exercice
02:12 accepterait de débattre en face à face,
02:17 en dehors d'une échéance électorale qui lui est propre,
02:20 c'est-à-dire typiquement une campagne présidentielle.
02:22 Non.
02:23 François Mitterrand, Philippe Séguin, référendum de Maastricht, 1992.
02:27 Mais attendez, là on n'est pas sur un référendum,
02:31 on est sur une élection, ça n'a rien à voir.
02:34 Le référendum et l'élection ça n'a rien à voir.
02:36 Le référendum est d'initiative présidentielle.
02:39 Donc il y a bien un lien avec la fonction présidentielle.
02:41 On est dans une élection qui, pardonnez-moi,
02:43 n'a pas ni banné de la volonté du président de la République,
02:46 mais du jeu de notre constitution et des institutions européennes.
02:49 Donc c'est la première fois, pardonnez-moi de vous le dire Jean-Marie Bordy,
02:52 qu'un président de la République descendrait dans l'arène
02:55 face à un candidat avec qui il se serait arrangé.
02:59 Puisque Marine Le Pen et M. Macron, on le sait,
03:03 ont la même stratégie tous les deux,
03:05 c'est-à-dire de substituer un nouveau clivage au clivage gauche-droite.
03:09 Depuis 2017 c'est le cas.
03:10 - Ça a marché pendant 10 ans.
03:11 - Donc M. Macron c'est les populistes contre les progressistes,
03:14 Mme Le Pen c'est les patriotes contre les mondialistes.
03:18 Peu importe les termes, mais on voit bien ce que ça recouvre
03:21 et on voit bien ce qu'il y a derrière cet affrontement politique.
03:24 Est-ce que c'est choquant ?
03:26 À part de dire que c'est la première fois,
03:27 je ne suis pas sûr que ce soit particulièrement choquant.
03:29 Ma question c'est à quoi ça sert ?
03:31 À quoi ça sert à l'un et à l'autre ?
03:33 On voit bien la plus-value et la valeur ajoutée
03:36 que peut en tirer Mme Le Pen,
03:38 qui va gagner des points de plus de banalisation,
03:42 de reconnaissance, de notabilisation de ce qu'elle est.
03:45 À mon avis c'est une erreur.
03:47 - Quand on a un parti à 33% dans les sondages,
03:50 je parle du dernier Rolling If Up Fiducial pour Sud Radio,
03:53 concrètement ça mérite une certaine reconnaissance démocratique à minima, c'est normal.
03:57 - Il n'y a pas de problème, il faut faire jouer le jeu de la démocratie.
04:00 La question c'est la reconnaissance de ce qu'elle porte
04:02 comme idéologie et comme idée.
04:04 Est-ce que c'est intéressant de débattre avec quelqu'un
04:07 qui pense que l'avenir de notre civilisation,
04:10 le modèle d'avenir c'est plutôt M. Poutine que Bruxelles ?
04:14 Est-ce que c'est intéressant de débattre avec quelqu'un
04:17 qui ne fait qu'agiter la haine et la division ?
04:20 Est-ce que c'est intéressant d'être avec quelqu'un
04:22 qui vous dit que l'avenir du projet français
04:25 c'est hors de l'Europe et c'est entre soi ?
04:27 - Faut connaître son poids mais pas débattre avec elle.
04:29 - Mais je me demande quel est l'intérêt de débattre
04:31 face à des arguments qui sont tellement aujourd'hui prégnants
04:34 dans la société, qui ont déjà gagné,
04:37 qui sont quasiment majoritaires idéologiquement.
04:39 Et il y a un petit côté hubris chez le président de la République
04:41 que je trouve assez touchant même.
04:45 Cette idée qu'il pourrait de lui-même
04:47 revenir sur 30 ou 40 ans de marche idéologique
04:51 et de bataille culturelle du Rassemblement national.
04:53 C'est un peu trop tard.
04:55 - Pour avancer un petit peu dans ce débat,
04:57 on a eu cette semaine, ça a été très critique d'ailleurs,
05:00 un débat entre Jordan Bardella, la tête de liste du RN,
05:03 et le Premier ministre Gabriel Attal qui n'est pas candidat lui-même aux européennes.
05:07 Est-ce que là, on a Emmanuel Macron qui veut débattre avec Marine Le Pen,
05:11 vous n'avez pas peur qu'à force de ne parler qu'au RN,
05:15 vous pourriez vous faire dépasser par d'autres listes
05:18 comme celle du PS qui est à 14%,
05:20 14,5 dans notre ligne, 1,5 derrière vous ?
05:24 - Moi ce que je vois véritablement, c'est que tout le monde
05:26 mouille la chemise dans cette élection.
05:28 Et il n'y a pas de tabou là-dessus, que ce soit le président de la République,
05:31 que ce soit le chef du gouvernement Gabriel Attal,
05:33 que ce soit l'ensemble des ministres et des parlementaires et des militants,
05:37 tout le monde doit mouiller la chemise.
05:40 - Alors pourquoi vous n'offrez pas des débats aux socialistes par exemple ?
05:43 - Mais là-dessus, et je vais vous le dire sans aucune ambiguïté,
05:45 notre tête de liste Valérie Ayé a déjà débattu d'ailleurs avec l'ensemble des candidats
05:50 et il n'y a aucun tabou là-dessus.
05:52 - Et pourquoi Gabriel Attal et Emmanuel Macron
05:54 ne s'abaisseraient pas non plus à débattre avec les autres camps ?
05:56 - Il y a une réalité qui est très claire,
06:00 c'est qu'on a aujourd'hui, si on regarde comme vous...
06:02 - Pourquoi l'exécutif, s'il veut rentrer dans l'arène,
06:06 descendre dans l'arène, ne veut pas débattre avec les autres listes
06:09 que celle du Rassemblement National ?
06:10 - Moi ce que je vous parle aujourd'hui, c'est que vous et moi,
06:12 on regarde bien les sondages.
06:14 Aujourd'hui qu'est-ce qu'on a dans les sondages ?
06:16 Vous êtes d'accord comme vous et moi, qu'on a aujourd'hui
06:18 le Rassemblement National qui est en tête.
06:20 Donc aujourd'hui, on est d'accord que si on regarde les sondages,
06:23 c'est le Rassemblement National qui ment aujourd'hui aux Français
06:26 et qui n'accepte pas de dire de façon très claire aux Françaises et aux Français
06:30 qu'ils portent un projet non-européen pour les prochaines élections.
06:33 Donc nous, quand on aime les Français, si on aime véritablement notre pays,
06:37 si nous sommes véritablement convaincus que nous avons besoin d'Europe
06:40 pour faire face aux grandes puissances,
06:42 pour faire face à la Russie de Vladimir Poutine
06:45 qui menace nos démocraties,
06:47 oui, il faut débattre avec le Rassemblement National
06:49 qui est, je veux le dire de façon très claire aujourd'hui,
06:52 le meilleur allié de Vladimir Poutine en France.
06:55 - Ça c'est pour la situation européenne et internationale.
06:57 Parlons aussi de la situation française,
06:59 notamment parce qu'elle dit beaucoup de l'orientation politique du gouvernement.
07:03 Gabriel Attal, le Premier ministre, qui annonce une nouvelle réduction
07:06 de la durée d'indemnisation des chômeurs, c'est la réforme de l'assurance chômage.
07:10 Ça, normalement, ça devrait à minima pousser à un débat entre, par exemple,
07:14 la gauche et la majorité. Nicolas Corrato ?
07:17 - Alors, pour le coup, moi je serais intéressant d'entendre Marine Le Pen
07:20 sur ce sujet de la réforme de l'assurance chômage.
07:22 - Vous aussi vous avez parlé de Marine Le Pen.
07:24 - Vous êtes intéressé, je vous rejoins, vous voyez, on y arrive.
07:26 Moi, je serais intéressé de savoir ce que pense le Rassemblement National
07:30 de cette réforme de l'assurance chômage, et de savoir ce qu'il ferait
07:33 à la place du gouvernement actuel s'ils étaient au pouvoir.
07:36 Là, voilà notre accord, notre désaccord va commencer.
07:38 Je pense que cette réforme de l'assurance chômage, elle est antisociale,
07:41 et je pense que le Rassemblement National serait encore plus antisocial
07:44 que le gouvernement actuel. Et c'est là-dessus, peut-être,
07:47 qu'on pourrait avoir un avantage. Après, le débat avec la gauche,
07:49 il serait naturel, puisque la vraie question de cette réforme,
07:52 c'est pourquoi une troisième réforme en quelque peu de temps,
07:57 pourquoi est-ce qu'on dit aux gens qui ne veulent pas aller
08:01 sur les métiers en tension et qui préfèrent rester protégés
08:03 par les amortisseurs sociaux, que ces métiers en tension vont être revalorisés,
08:07 et pourquoi au lieu de revaloriser ces métiers en tension
08:09 pour les rendre enfin attractifs, on va obliger les chômeurs
08:13 à les accepter coûte que coûte. Voilà, pour moi, le fond de cette réforme.
08:17 Voilà pourquoi elle est antisociale. Mais je serais très curieux
08:20 de savoir ce que Mme Le Pen propose pour aller plus loin.
08:23 - Mais en tout cas, est-ce qu'elle est antisociale, cette réforme ?
08:25 Shannon Seban ? - Elle est tout sauf antisociale,
08:27 et je vous le dis ici en connaissance de cause,
08:29 je suis élue à Rony-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis,
08:32 ce département qui est connu pour être un des départements
08:35 de France métropolitaine dans lequel on a un des taux de chômage
08:37 qui avoisine les 10% et qui est un des plus élevés de notre pays.
08:40 Aujourd'hui, cette réforme, elle est attendue.
08:42 Elle est attendue sur le terrain et elle est attendue par les entreprises.
08:46 - Par le patronat, oui, c'est une réforme pour le patronat.
08:48 - Et par les bénéficiaires, et laissez-moi aller au bout de mon propos.
08:53 Aujourd'hui, ce qu'on a véritablement, c'est qu'on a,
08:56 et je veux le rappeler, créé sous Emmanuel Macron,
08:58 2,5 millions d'emplois dans notre pays, et qu'à l'heure où je vous parle,
09:02 nous avons un des taux de chômage le plus bas depuis 40 ans.
09:04 Nous devons continuer nos efforts collectivement
09:07 pour atteindre le plein emploi.
09:09 Et pour cela, de quoi est-ce qu'il est question véritablement ?
09:11 C'est de faire en sorte de revaloriser le travail
09:14 et de remettre tout le monde sur la voie du travail
09:17 de façon pérenne, avec trois piliers.
09:19 Effectivement, une baisse de la durée d'indemnisation
09:22 de 18 mois à 15 mois, un durcissement très faible
09:26 des conditions pour pouvoir avoir accès aux indemnités chômage.
09:30 Auparavant, il fallait avoir travaillé 6 mois au cours des 24 derniers mois
09:34 pour pouvoir percevoir une indemnité.
09:36 Désormais, ce sera 8 mois au cours des 20 derniers mois.
09:39 Et ensuite, bien évidemment, et moi je vous le dis,
09:42 c'est une demande sur le terrain, un renforcement de l'accompagnement
09:45 par France Travail. Et je vais ici être très claire,
09:48 cette réforme n'a pas été menée en autarcie et à huis clos.
09:51 Madame Vautrin a reçu les partenaires sociaux,
09:54 a reçu les organisations patronales,
09:57 et Gabriel Attal s'est assuré qu'il y ait eu un dialogue
10:00 derrière cette réforme-là. L'objectif est clair,
10:03 c'est le plein emploi, puisque nous sommes convaincus
10:06 que nous devons préserver ce modèle social via une réforme
10:10 pour assurer un retour vers le plein emploi dans notre pays.
10:13 Vous n'avez pas une phrase mais un mot pour conclure, Nicolas Corrato.
10:16 Le mot c'est que dans vos trois piliers, il en manque rien d'autre qu'un quatrième,
10:19 c'est la revalorisation du travail par la fiche de paye.
10:22 L'augmentation des salaires en d'autres termes.
10:24 Si vous voulez que les gens quittent les systèmes sociaux,
10:27 et revaloriser, forcer le patronat à revaloriser les salaires
10:30 dans les métiers qui sont en tension.
10:33 Eh bien on en redébattra. Merci à tous les deux Nicolas Corrato,
10:36 président fondateur du Think Tank Place de la République,
10:39 - Merci à vous.
10:40 - Candidate sur la liste Renaissance aux élections européennes.

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