La palme d'or est décernée à... Au festival de Cannes, à chacun sa préférence
Pendant les douze jours que dure le Festival de Cannes, des dizaines de films tiennent les spectateurs en haleine. Mais une intrigue domine toutes les autres, la même à chacune des 77 éditions du plus prestigieux des rendez-vous de cinéma : à qui reviendra la palme d’or, ce trophée si convoité qui ancre un film dans l’histoire ? Dans ce Panthéon du cinéma, chacun cultive malgré tout un rapport particulier à un film plus qu’à un autre, sa palme de cœur. Tout au long de cette quinzaine, nous avons demandé à des festivaliers de décerner cette « palme de la palme ». Decouvrez les réponses de Samuel Le Bihan, parrain cette année de la Semaine du cinéma positif, Jean-Baptiste Durand, réalisateur du magnifique « Chien de la casse », Souheila Yacoub, actrice suisse à l'affiche de « les Femmes au balcon » et aussi les choix du chanteur Alain Chamfort, de l’actrice Céleste Brunnquell, de la DJ Rebecca Warrior et du compositeur Yuksek.
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00:00 Alors moi je dirais que la Palme des Palmes, c'est de ma petite culture cinématographique,
00:06 c'est La Leçon de Piano de Gene Kompi.
00:09 Je ne l'ai pas revue depuis mais j'étais encore plus petite que maintenant quand je l'ai vue
00:13 et j'étais très très très surprise par toutes les relations entre les personnages
00:17 et c'était des choses que je n'avais jamais vu de ma vie.
00:19 Des personnages de départ comme ça avec autant de tendresse et autant de subtilité.
00:26 Je n'avais jamais vu un truc aussi tendre je crois et c'est un film que je trouve sublime.
00:34 - A quel âge vous l'avez vue ? - Je crois que j'avais 15 ans.
00:38 Mais il faut que je le revoie là, ça me donne envie.
00:40 Anatomie d'une chute parce que le film est super bien construit,
00:44 parce que c'est un film de procès donc ça peut très vite être étouffant.
00:48 Il y a beaucoup de huis clos donc très dur à mettre en scène,
00:53 à faire passer des émotions comme ça. Les acteurs sont formidables.
00:56 J'ai eu un coup de cœur énorme pour Antoine Reinhardt,
00:58 ce qui joue l'avocat mais qui est insupportable.
01:03 Mais qu'est-ce qu'il faut être bon et intelligent et fort pour pouvoir jouer ça ?
01:08 Et moi c'est tout ce que j'aime dans le jeu de l'acteur,
01:11 c'est vraiment se transformer et se faire oublier que là on joue quelque chose,
01:15 même si tout le monde est formidable dedans.
01:17 Mais il a habité ce personnage comme rarement j'ai vu ces dernières années en France.
01:24 Celle qui me vient c'est Paul Fiction de Quentin Tarantino à 94.
01:27 J'ai l'impression que ça symbolise la folie, la nécessaire folie de Cannes.
01:32 Et la qualité d'un cinéaste.
01:34 Oui il y a un film mais il y a un cinéaste qui invente quelque chose,
01:38 qui est singulier et que tout le monde va vouloir copier derrière.
01:41 En tout cas tous les étudiants au cinéma veulent copier.
01:43 Et je pense qu'il a révolutionné quelque chose.
01:45 Et c'est vrai qu'une palme pour un deuxième film, il y a Du Cournot qui en a eu une.
01:48 Ça peut être très dangereux, parce que qu'est-ce que tu fais derrière ?
01:52 Et en même temps ça peut propulser et je pense que Tarantino s'en est plutôt bien sorti.
01:58 Et j'espère que Julia Du Cournot nous fera encore des oeuvres majeures.
02:02 J'aurais voulu être dans la salle le jour où a été projeté Apocalypse Now
02:06 et traversé cette guerre du Vietnam orchestrée par Coppola.
02:10 Je pense à lui puisqu'il est venu avec son film qui ne crée pas l'adhésion de tout le monde.
02:14 Mais j'imagine ressortir de la salle après avoir vu Apocalypse Now.
02:19 Ça devait être vraiment quelque chose de très puissant.
02:22 Orphée de Cocteau, clairement.
02:24 C'est un vieux film, je suis d'accord, je ne suis pas très à la mode.
02:28 J'adore ce film parce qu'il est hyper magique, il y a plein de petits procédés cosmiques.
02:32 Il aborde un thème que j'adore, les dialogues sont trop beaux, j'aime tout dans ce film.
02:37 C'est Orphée, donc c'est quelqu'un qui meurt et quelqu'un qui va le rechercher dans la mort.
02:42 Hyper fun !
02:43 Je décernerais la palme de la musique puisqu'il n'y en a pas à la zone d'intérêt.
02:49 C'est sûrement la BO la plus juste que j'ai vue ces dernières années.
02:53 La musique est très peu présente, il y a trois moments musicaux qui sont hyper agressifs.
02:59 La musique est hyper forte et c'est juste une répétition d'un son qui a un formant de voix
03:05 qui dit toute la violence larvée de ce film qu'on n'a pas forcément toujours dans les images.
03:12 La musique raconte quelque chose d'ultra violent mais avec des images jolies, un peu pastelles.
03:18 La musique vient amener cette espèce d'ultra violence du propos du film.
03:23 C'est la BO la plus juste que j'ai vue récemment.
03:27 Je décerne la palme de la palme, un film de Fellini qui s'appelle Satyricon.
03:32 Ça a été pour moi une découverte tellement de débordements autour, de personnages tellement étranges.
03:40 Cette reconstitution de la Rome antique, ce délire, toute l'imaginaire de Fellini.
03:47 C'est un film qui m'avait vraiment marqué terriblement quand j'étais plus jeune.
03:52 J'ai suivi Fellini dans toute son oeuvre, je suis revenu en arrière après.
03:56 Ça a fait découvrir également Nino Rota qui était un de mes compositeurs favoris de musique de film.