Nouvelle-Calédonie: "C'est plutôt une bonne chose que le président de la République se saisisse du dossier", estime Antoine Léaument (LFI)
Emmanuel Macron s'est envolé pour la Nouvelle-Calédonie ce mardi soir pour "y installer une mission", d'après la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot. Selon son entourage, le chef de l'État se rend sur place pour "écouter, échanger, discuter avec les élus calédoniens", mais aussi pour "soutenir les Calédoniens et les forces de sécurité intérieure qui sont mobilisées pour rétablir l'ordre républicain"
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00:00 C'est plutôt une bonne chose que le président de la République se saisit du dossier.
00:03 Maintenant, si c'est se saisir du dossier pour aller sur place en ne sachant pas ce qui va se passer,
00:07 si là, alors à quel...
00:09 C'est un coup de poker !
00:10 D'accord, mais enfin, faire des coups de poker sur des situations coloniales, excusez-moi,
00:13 mais c'est pas le genre de truc qui peut calmer les esprits.
00:17 Parce que quand vous dites, et vous dites à juste titre,
00:19 qu'il y a des gens qui ne veulent pas aller discuter avec le président de la République,
00:22 c'est pas que la peur, c'est qu'il y a aussi des gens qui n'ont pas envie de discuter avec lui,
00:25 parce qu'ils considèrent qu'il a fait n'importe quoi sur le dossier.
00:28 Si vous m'autorisez juste un mot, parce que ça fait deux fois...
00:31 - Je vais le chez Laurent Filiot.
00:32 - Termine, termine, termine, monsieur le dévouement, et puis après Laurent Deman.
00:35 - Non mais allez-y.
00:36 - Non, ça fait deux fois que vous employez le mot "décolonisation",
00:39 et à juste titre, puisque je le rappelle, il est dans les accords de Nouméa.
00:43 Mais pardon, décolonisation, c'est pas égal à indépendance.
00:48 Décolonisation, ça veut aussi dire émancipation.
00:51 Ça veut dire trouver un chemin où l'État français
00:55 et les populations locales vivent en parfaite intelligence.
00:58 Deuxième point, je rappelle qu'il y a presque 40 ans,
01:02 lorsque François Mitterrand est allé en Nouvelle-Calédonie,
01:05 vous vous souvenez, hier, on parlait de ces fameuses images
01:07 où il prend tout le monde de cours et où il dit "j'y vais".
01:09 Quand il y est, on a totalement oublié, à un moment donné,
01:12 il demande à la délégation de rester dans un coin,
01:15 et il va passer 20 minutes en tête à tête avec Jean-Marie Djibaou.
01:20 Personne ne sait ce qu'ils se sont dit pendant ces 20 minutes.
01:24 Et peut-être que ces 20 minutes ont été absolument cruciales
01:28 dans la résolution de la crise dans les semaines qui ont suivi.
01:31 Personne ne le sait.
01:32 Ça n'est documenté dans aucun livre, à ma connaissance.
01:36 Donc peut-être que lorsque Emmanuel Macron sera sur place,
01:39 il aura peut-être envie de discuter avec des gens
01:42 avec lesquels aujourd'hui, il nous paraît à tous et toutes,
01:45 impossible de dialoguer.
01:46 - Une dernière question rapide.
01:48 Pour vous, est-ce que l'avenir de la Nouvelle-Calédonie
01:49 s'inscrit avec la France ou pas ?
01:52 - Par la force des choses, mais de toute façon,
01:53 c'est une situation qui doit être négociée entre les parties.
01:56 Et dans les années qui viennent, par la force des choses,
01:59 la France étant à l'heure actuelle la puissance...
02:03 - Par la force des choses, mais l'avenir de la Nouvelle-Calédonie...
02:05 - L'avenir de la Nouvelle-Calédonie doit être décidé
02:08 par les Calédoniens eux-mêmes.
02:09 Et moi, ce que je dis, moi, je ne prends ni parti
02:11 pour dans un sens ni dans l'autre.
02:13 Ce que je veux, c'est qu'on mette autour de la table
02:15 l'ensemble des partis pour parvenir à un accord.
02:17 Et là, ensuite, on peut faire voter l'Assemblée nationale
02:19 sur un accord.
02:20 Mais c'est dans ce sens-là qu'il faut faire les choses,