PRISONS - 3 questions à Dominique Gombert, secrétaire général adjoint FO Justice

  • il y a 4 mois
Emmanuel Macron rend un hommage national ce mercredi aux deux agents pénitentiaires tués par un commando armé venu libérer le détenu Mohamed Amra, mardi dernier au péage d'Incarville dans l'Eure. Dominique Gombert, secrétaire général adjoint FO Justice est l'invité de Jérôme Florin.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau du 22 mai 2024

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Transcript
00:00 *Générique*
00:02 Les trois questions du petit matin.
00:04 Fabrice Moelleux, 52 ans, et Arnaud Garcia, 34 ans.
00:09 L'un était papa, l'autre allait le devenir.
00:12 Ils ont tous les deux été tués mardi de la semaine dernière par un commando armé au péage d'un quart-ville dans l'heure.
00:17 Un hommage national leur sera rendu tout à l'heure à Caen où travaillaient les deux agents.
00:21 Les auteurs du braquage, eux, sont toujours en fuite.
00:24 Bonjour Dominique Gombert.
00:26 Bonjour.
00:26 Vous êtes le secrétaire général adjoint FO Justice.
00:29 Merci d'être avec nous ce matin sur RTL.
00:31 D'abord, est-ce que vous regrettez l'absence d'Emmanuel Macron qui est finalement parti pour la Nouvelle-Calédonie
00:37 puisque l'intersyndical pénitentiaire a dénoncé, je cite, "un nouveau coup de massue pour les personnels"
00:43 et "une cruelle désillusion".
00:45 Est-ce que c'est votre avis ?
00:47 Oui, en termes de symbolique, c'est vrai que la présence du président de la République aurait été souhaitée.
00:55 Aujourd'hui, je pense qu'on doit être là, présent, dans le recueillement pour Fabrice et Arnaud et leur famille.
01:07 On a le Premier ministre.
01:11 On ne va pas faire de polémiques aujourd'hui.
01:14 Je pense que toute la famille pénitentiaire est meurtrie de ce qui est arrivé.
01:22 On va leur rendre dignement hommage aujourd'hui.
01:25 Pas de polémiques. Dites-vous, en tout cas, je précise qu'Emmanuel Macron a rencontré les familles des victimes hier
01:30 avant son départ pour la Nouvelle-Calédonie.
01:33 Qu'est-ce qui a changé concrètement dans la profession depuis le 14 mai, au-delà du choc et de la colère ?
01:39 Est-ce qu'il y a du découragement dans la profession ?
01:43 Il y aura sûrement un avant, un carre-ville et un après.
01:52 C'est évident que je pense que tout le pays a vu ces images et l'attaque qu'ont subi nos collègues.
02:00 Il y a eu un relevé de décision qui a été signé.
02:08 On va préparer un protocole sur cette base.
02:13 C'est-à-dire un relevé de décision ?
02:17 Un relevé de décision, c'est plusieurs points qui ont été abordés par rapport à tout ce qui est passé,
02:23 notamment sur l'équipement, sur l'armement, sur les pratiques professionnelles, sur les questions RH.
02:33 Tous les points qu'on doit améliorer.
02:38 Ce sont des nouvelles missions que nous avons, puisque nous remplaçons la police et la gendarmerie depuis 2011.
02:46 Et il est évident que c'est tout nouveau pour nous.
02:51 Il va falloir qu'on s'adapte à cette société qui devient de plus en plus violente et qui en découle sur l'événement que l'on a connu le 14 mai.
03:06 Vous dites que c'est tout nouveau pour vous parce qu'avant vous ne faisiez pas les transferts de détenus ?
03:12 Avant on avait des extractions médicales, et bien sûr quelques transferts administratifs.
03:24 Ces missions, notamment la mission de mercredi, étaient une extraction judiciaire.
03:30 Ce sont des missions que l'on a reprises à la gendarmerie et à la police.
03:34 Depuis 2011, c'est tout nouveau tout ça.
03:37 Est-ce que vous serez plus protégé désormais puisque c'est ça la question ?
03:41 Malheureusement, ce sont des métiers à risque.
03:46 Le risque zéro n'existera jamais.
03:49 Maintenant, à nous de nous servir de cet événement pour que nos collègues puissent travailler dans la plus grande sécurité.
04:00 Nous, on n'oublie pas non plus, en 2019, les collègues de Tarascon qui ont été pris à partie.
04:07 Alors, cette histoire-là, on s'en est bien sorti.
04:11 Les collègues n'ont pas eu de dégâts humains.
04:17 C'était une attaque de fourgon en plein transfert ?
04:19 Comment ?
04:20 C'était une attaque de fourgon en plein transfert, comme ce qui s'est passé la semaine dernière, mais il n'y a pas eu de victimes ?
04:25 Il n'y a pas eu de victimes, mais on sait que des personnes sont prêtes à nous tirer dessus pour libérer un détenu que l'on transfère.
04:36 Juste pour finir, très concrètement, Dominique Gombert, est-ce que depuis la semaine dernière, vous avez eu des garanties pour obtenir des armes plus lourdes, avec des calibres plus lourds ?
04:45 Est-ce que vous serez mieux protégé ? Est-ce que les véhicules vont changer ?
04:49 Écoutez, sur ce point-là, je pense que ce sont des choses qui peuvent se faire rapidement, notamment en termes de véhicules, armement, équipement.
05:01 Ça c'est ce que vous pensez, mais est-ce que ça va changer ? Est-ce que vous avez obtenu des garanties ?
05:06 Oui, je pense qu'il y a une envie de faire développer ça.
05:11 Vous savez, hier, les collègues ont dû reprendre le travail, remettre leur gilet pare-balles, l'armement.
05:20 Je pense qu'ils ont tous en tête les images du 14 mai, et ça va être très dur à effacer, je vous le dis.
05:29 Maintenant, nous, on va se mettre autour d'une table. Je pense qu'on est tous unis sur ça, pour justement permettre de limiter et de pouvoir travailler dans de bonnes conditions.
05:44 Et vous l'avez dit, le risque zéro n'existe pas. Merci beaucoup Dominique Gombert, secrétaire générale adjoint FO Justice.
05:50 Merci d'avoir été avec nous en direct, à l'occasion de l'hommage national qui sera rendu à vos deux collègues décédés la semaine dernière.
05:58 Merci beaucoup, il est 6h20 sur RTL.
06:00 Merci.
06:01 Cette interview est à retrouver sur l'appli RTL.

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