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  • 12/05/2024

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00:00 [Générique]
00:05 – Et notre invité politique ce matin c'est Manuel Bompard, bonjour.
00:07 – Bonjour.
00:08 – Merci beaucoup d'être avec nous, c'est Desbouches du Rhône,
00:10 coordinateur national de la France Insoumise.
00:12 On est ensemble pendant 20 minutes pour une interview en partenariat
00:14 avec la presse régionale, représentée par Fabrice Vesser-Redon,
00:18 des journaux du groupe ÉBRA, tous les journaux de l'Est de la France.
00:20 Bonjour Fabrice.
00:21 – Bonjour Yann, bonjour Manuel Bompard.
00:23 – Bonjour.
00:24 – On va commencer en parlant de ce qui va se passer demain,
00:26 puisque demain Mathilde Panot est convoquée par la police
00:28 pour être entendue dans le cadre d'une enquête pour apologie du terrorisme.
00:31 Vous appelez à la mobilisation, vous, la France Insoumise, à 8h30.
00:35 Quel est l'objectif ? C'est de faire pression sur la police ?
00:37 – Non, l'objectif c'est de proposer un moment,
00:40 qui soit un moment salutaire de riposte, de réponse face à une remise en cause
00:45 très grave de nos libertés fondamentales.
00:49 Ce week-end par exemple, le président de la Commission nationale des droits de l'homme
00:53 a écrit un courrier au ministre de la Justice, M. Dupond-Moretti,
00:57 pour lui dire à quel point il n'était pas possible que la justice intervienne désormais
01:03 pour empêcher des opposants politiques de s'exprimer.
01:07 Or, on assiste depuis maintenant plusieurs semaines à une dérive
01:10 qui est une dérive extrêmement grave et il me semble que c'est le devoir
01:13 de tous les démocrates d'y répondre et d'y répondre notamment par la mobilisation.
01:17 C'est le sens de ce rassemblement demain.
01:18 – Mais de le faire à ce moment-là, il n'y a pas une volonté de faire pression ?
01:21 – Bah non, mais symboliquement c'est normal de le faire au moment
01:23 où ces convocations se "concrétisent" entre guillemets.
01:28 – Mais qu'est-ce que vous attendez de ce rassemblement ?
01:30 – Qu'il y ait un maximum de personnes qui participent,
01:34 qu'il y ait des voix qui soient diverses,
01:36 qui ne soient pas uniquement des responsables politiques
01:39 parce que la dérive à laquelle on assiste,
01:42 elle ne frappe pas que le monde politique.
01:44 Il y a quelques jours de ça, un syndicaliste responsable de la CGT du Nord
01:48 a été condamné à un an de prison avec sursis pour un tract.
01:51 Donc je pense qu'il faut réagir là parce qu'on est dans une situation…
01:55 – Mais dans votre appel demain, vous parlez de criminalisation des voix.
01:58 Ce n'est pas un mot qui est un peu exagéré, criminalisation ?
02:00 – Je suis en train de vous dire que précisément un responsable syndical
02:03 avait été condamné à un an de prison avec sursis pour un tract.
02:07 Donc si ça ce n'est pas de la criminalisation,
02:09 je ne sais pas quel mot vous préférez.
02:10 Mais demain c'est pareil, quand on convoque pour une audition,
02:15 après avoir ouvert une enquête puisqu'il y a eu une décision d'un procureur,
02:19 procureur dont je rappelle, ce n'est pas une autorité indépendante,
02:22 qui a décidé d'ouvrir une enquête.
02:24 Donc c'est bien la preuve qu'il y a une volonté de faire taire…
02:27 – De la part de qui ?
02:28 – Ceux qui énoncent du pouvoir politique en place, clairement d'ailleurs…
02:31 – Pour vous c'est le gouvernement qui est derrière la convocation de Matinetta ?
02:33 – Bien évidemment, et c'est documenté ce que je suis en train de vous dire
02:36 pour une raison très simple, il y a eu une circulaire de M. Dupont-Moretti
02:40 à l'ensemble des procureurs, circulaire en date du 10 octobre dernier,
02:43 dans lequel il appelait, il demandait aux procureurs de poursuivre
02:46 en utilisant ce fameux délit infamant d'apologie du terrorisme.
02:51 Donc bien évidemment…
02:51 – Il faut le supprimer pour vous ?
02:53 – En tout cas il faut le supprimer du droit commun,
02:54 puisqu'en 2014 de mémoire, il avait été décidé par M. Cazeneuve,
02:59 à l'époque nous nous y étions opposés d'ailleurs,
03:01 de mettre ce délit dans le droit commun.
03:04 On est face à quelque chose de stupéfiant.
03:07 Donc je pense que bien évidemment,
03:09 que s'il y a des gens qui font l'apologie d'action terroriste,
03:12 et ils doivent être poursuivis, c'est interdit, c'est un délit.
03:15 Mais qu'est-ce qu'il y a dans le communiqué du groupe parlementaire
03:18 de la France Insoumise du 7 octobre, puisque c'est de ça dont il est question
03:21 en ce qui concerne la convocation de Mathilde Panot,
03:23 qu'est-ce qu'il y a, alors que ce communiqué dit précisément
03:26 "nous pleurons l'ensemble des victimes qu'elles soient israéliennes ou palestiniennes",
03:29 qu'est-ce qu'il y a d'apologie du terrorisme ?
03:31 Tout le monde qui lit ce communiqué tombera de sa chaise,
03:34 excusez-moi de vous le dire.
03:35 – Oui, c'est peut-être ce qui vous a reproché,
03:36 mais on en a déjà beaucoup parlé, c'est une forme de relativisme.
03:39 – Mais non, d'abord il n'y a aucun relativisme,
03:42 par contre, clairement, il n'est pas possible que ce délit d'apologie du terrorisme,
03:45 c'est d'ailleurs, je faisais référence tout à l'heure
03:47 au président de la commission nationale consultative des droits de l'homme,
03:50 c'est d'ailleurs ce qu'il dit dans son courrier,
03:52 il dit "il n'est pas possible que ce délit d'apologie du terrorisme
03:56 soit utilisé pour empêcher toute mise en perspective historique d'un événement,
04:00 sinon on ne peut plus penser, on ne peut plus réfléchir".
04:02 Enfin, bien évidemment que les actions du 7 octobre, elles sont horribles
04:06 et bien évidemment que nous les avons condamnées dès le premier jour,
04:09 bien évidemment, mais en quoi le communiqué…
04:12 – Vous avez sans employé le mot terroriste, c'est ce qui vous a été reproché.
04:14 – Mais aussi, nous avons dit que ce sont des actions terroristes,
04:17 le mode opératoire est un mode opératoire terroriste bien évidemment,
04:19 mais écoutez, même si c'était ça le motif,
04:22 vous entendez bien qu'en justice on ne condamne pas
04:24 pour un mot que vous n'avez pas employé.
04:26 – Fabrice ?
04:26 – Est-ce que les propos de Jean-Luc Mélenchon,
04:28 qui a comparé le président de l'université de Lille à un nazi,
04:32 après lui avoir interdit,
04:34 est-ce que c'est une mise en perspective d'un événement historique ?
04:36 – Mais non, mais d'abord…
04:37 – Il va y avoir une plainte du gouvernement,
04:38 là pour le coup c'est totalement affiché puisque c'est la ministre,
04:41 Cébire Taillot qui a annoncé qu'elle allait déposer plainte pour injure publique.
04:44 – Oui, oui, c'est ridicule, enfin d'abord…
04:46 – Qu'est-ce qui est ridicule ?
04:47 – D'abord votre question, parce que Jean-Luc Mélenchon
04:49 n'a jamais comparé le président de l'université à un nazi,
04:53 ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai,
04:54 ce n'est pas ce que Jean-Luc Mélenchon a fait.
04:56 Jean-Luc Mélenchon a, dans un discours qu'il a tenu
04:59 après l'annulation de la conférence qu'il avait prévue
05:02 d'organiser à l'université de Lille,
05:05 il a fait référence aux travaux d'Anna Arendt…
05:08 – Tu sais ce qu'il a dit après pour te justifier, pour t'expliquer ?
05:11 – Ecoutez-le, moi je vais vous dire franchement, je vais vous parler sincèrement,
05:15 je suis fatigué par l'apparaisse intellectuelle du débat
05:17 et notamment du traitement médiatique depuis maintenant plusieurs mois.
05:21 Excusez-moi, depuis quand désormais en France
05:24 le fait de faire référence aux travaux d'Anna Arendt
05:26 pour essayer d'expliquer comment, ce que certains ont appelé
05:30 l'argument d'Eichmann dans l'histoire,
05:32 c'est-à-dire l'idée de dire "ce n'est pas moi,
05:33 je n'ai fait que répondre aux ordres",
05:35 c'est précisément juste ça qu'a dit Jean-Luc Mélenchon.
05:38 Comment vous pouvez en tirer comme conclusion
05:40 qu'il s'agit de comparer l'individu…
05:42 – Et il n'y a pas de provocation, et il n'y a pas de radicalité dans tout ça,
05:47 il n'y a pas de provocation.
05:48 – Mais quelle provocation monsieur, enfin, excusez-moi,
05:51 mais dénoncer les actions horribles, les massacres qui sont en cours aujourd'hui
05:55 dans la bande de Gaza, c'est une provocation.
05:57 Ce qui est une provocation ce serait de ne rien dire.
06:00 – Mais comment vous réagissez à la plainte de Sylvie Retailleau
06:02 puisqu'elle a annoncé hier qu'elle allait porter le pain pour un jury ?
06:04 – Je pense que c'est ridicule, je pense que ça participe exactement
06:07 de cette même volonté depuis maintenant plusieurs mois,
06:10 d'essayer de faire taire toutes les voix qui tout simplement disent
06:13 "il faudrait peut-être que la France se lève face à ce qui se passe à Gaza"
06:17 et qui est tout simplement insupportable sur le plan humain.
06:20 Quant à Mme Retailleau, franchement, elle ferait mieux de s'occuper
06:22 de l'état de nos universités en France, parce que là il y a beaucoup de travail,
06:25 vous savez, plutôt que d'aller amuser la galerie
06:27 en faisant des plaintes ridicules, loufoques,
06:29 dont tout le monde sait qu'elles ne seront pas suivies des faits,
06:31 parce que quand vous lisez la déclaration précise de Jean-Luc Mélenchon,
06:35 il n'y a aucune injure publique dans la prise de position de Jean-Luc Mélenchon.
06:39 Que Mme Retailleau s'occupe un petit peu de son travail,
06:41 qu'elle fasse un peu moins de communication et de politique politicienne,
06:43 et je pense que tout le monde…
06:44 – Donc vous avez confiance dans la justice sur cette affaire ?
06:48 – Pardon ?
06:48 – Vous avez confiance dans la justice ?
06:50 – Là ?
06:50 – Sur ce point-là ?
06:51 – Non, de manière générale, je ne sais pas, on verra,
06:54 mais je pense que toute personne qui lit la déclaration de Jean-Luc Mélenchon
06:59 voit bien qu'il n'y a aucune injure publique,
07:01 de la même manière que toute personne un peu sensée,
07:03 je ne parle pas des gens malhonnêtes qu'on entend parfois à la télévision,
07:07 je parle des gens un peu sensés.
07:08 Si vous lisez le communiqué du groupe parlementaire de la France Insoumise,
07:12 personne d'un peu sensé peut considérer
07:14 qu'il y a de l'apologie du terrorisme dans ce communiqué.
07:16 Donc moi j'appelle à ce qu'on revienne un petit peu à de la raison sur ce sujet,
07:19 si vous voulez, on a le droit de débattre,
07:21 on a le droit de débattre y compris de sujets qui sont des sujets compliqués,
07:24 complexes, c'est vrai que la situation au Proche-Orient
07:25 est un sujet compliqué et complexe,
07:28 on a le droit de dire qu'on n'est pas d'accord avec le gouvernement de M. Netanyahou,
07:31 on a le droit de dire que ce n'est pas normal de tuer plus de 30 000 personnes,
07:34 même après des actions qui sont des actions horribles
07:36 qui ont été commises le 7 octobre,
07:37 on a le droit de considérer que la position de la France
07:40 est une position bien trop timide pour dénoncer ce qui se passe là-bas,
07:43 et ça, ça ne doit pas valoir une convocation devant la police
07:46 ou des condamnations avec de la prison à exercice,
07:50 il faut revenir à un cadre impourraisonnable du débat public.
07:52 Je suis très inquiet face à cette dérive.
07:54 – Vous parlez des universités et notamment de ce qui s'est passé vendredi
07:57 à Sciences Po avec des manifestants pro-palestiniens,
07:59 des élus de la France insoumise se sont rendus à Sciences Po pour les soutenir,
08:02 est-ce que ce matin vous appelez au blocage généralisé des universités ?
08:05 – Mais ce n'est pas à moi d'appeler à quoi que ce soit,
08:07 c'est les étudiants eux-mêmes qui se…
08:08 – Oui mais vous êtes allé les soutenir ?
08:10 – Bien évidemment, mais bien sûr…
08:12 – Donc est-ce que vous souhaitez que les vents prennent de l'ampleur ?
08:15 – Bien sûr que je le souhaite.
08:16 – Donc vous souhaitez un blocage des universités ?
08:18 – Non mais moi je souhaite que prennent de l'ampleur
08:21 toutes les mobilisations qui vont permettre de faire pression
08:24 sur le pouvoir en place pour qu'enfin ils fassent quelque chose de conséquent
08:29 pour que ce drame humain qui se joue aujourd'hui à Gaza
08:32 s'arrête le plus rapidement possible.
08:34 Donc si les étudiants, contrairement à ce que j'ai entendu
08:37 depuis pendant tout le week-end dans les assalis,
08:40 ils sont manipulés, instrumentalisés,
08:42 non ils ne sont pas manipulés et instrumentalisés,
08:44 ce sont des étudiants, ils sont en particulier,
08:46 ils travaillent à Sciences Po sur les questions du droit international,
08:49 ils trouvent ça horrible ce qui est en train de se passer là-bas
08:51 et ils se mobilisent et ils se lèvent.
08:53 Et donc plutôt que de leur jeter des anathèmes
08:55 comme on l'a fait pendant tout le week-end,
08:56 on devrait tous saluer leur mobilisation.
08:58 Moi je la salue en tout cas.
08:59 – Juste il y a un tweet de Rima Hassan, on va le regarder,
09:02 qui a été publié vendredi, qui dit "Venez à Sciences Po,
09:04 l'heure est au soulèvement".
09:05 Est-ce que vous appelez-vous au soulèvement ?
09:07 – Mais bien sûr que si se soulever ça veut dire quoi ?
09:10 Ça veut dire s'indigner, ça veut dire se révolter,
09:12 bien évidemment que je suis indigné et révolté face à ce qui se passe là-bas.
09:15 – Manuel Bompard, juste,
09:16 vous savez comment on traduit "soulèvement" en arabe ?
09:18 – Dites-moi.
09:19 – On traduit ça "intifada".
09:20 Est-ce que vous appelez "intifada" ?
09:22 – En polonais et en…
09:23 – Non mais est-ce que…
09:23 – Non mais je veux dire, qu'est-ce que c'est que cette histoire maintenant ?
09:25 C'est-à-dire quand on…
09:25 – Est-ce que vous appelez "intifada" ?
09:27 – Non mais…
09:27 – On imagine que Rima Hassan, qui est franco-palestinienne,
09:30 n'a pas utilisé ce mot complètement au hasard.
09:33 – Ah franchement, Madame, s'il vous plaît, vous pensez quoi ?
09:35 Vous pensez que parce que Mme Rima Hassan est franco-palestinienne,
09:38 il faut traduire l'ensemble des mots qu'elle utilise en arabe
09:40 pour en savoir leur vraie justification ?
09:42 – Ben non, elle a utilisé ce mot pour ce qu'il veut dire en France.
09:45 Ce qu'il veut dire en France, c'est "soulevez-vous, révoltez-vous
09:48 face au fait que vous avez un pouvoir politique aujourd'hui
09:51 qui ne fait rien de conséquent pour que ces massacres s'arrêtent".
09:54 Tout simplement.
09:55 Enfin, qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
09:56 On n'a plus le droit maintenant de dire que ça suffit,
09:58 c'est insupportable ce qui se passe là-bas.
10:00 La semaine dernière, on a trouvé des charniers.
10:02 Cette semaine…
10:03 – Non mais vous comprenez qu'on s'interroge sur vos tweets.
10:06 Il y a ce tweet, il y avait le tweet de Jean-Luc Mélenchon
10:08 qui accusait Ghelle de refuser de camper à Tel-Aviv.
10:10 Ça pose quand même des questions.
10:12 Alors, est-ce qu'il y a une forme de responsabilité dans vos tweets
10:15 ou est-ce qu'il y a une forme de cynisme dans vos tweets ?
10:17 – Non, ni l'un ni l'autre Madame.
10:19 Parce que là, vous voyez, ce n'est pas une question
10:20 que vous êtes en train de me poser.
10:21 Parce que moi, c'est comme si je vous disais
10:22 "Est-ce que votre question, elle est malhonnête ou est-ce qu'elle est ignoble ?"
10:26 – Non mais pour vous, il faut bien y voir derrière.
10:28 – Vous préférez laquelle Madame ?
10:29 Vous voyez bien que ce n'est pas sérieux.
10:30 S'il vous plaît, je veux dire, ce qui est insupportable et irresponsable,
10:35 c'est le fait que le gouvernement français ne fait rien face à cette situation.
10:39 Donc arrêtez tout de suite d'aller en permanence chercher à polémiquer sur les mots.
10:43 Alors que ce qui est grave, c'est ce qui se passe,
10:45 pas les mots qu'on utilise pour décrire la chose.
10:47 – Mais qu'est-ce que vous attendez le plus aujourd'hui d'Emmanuel Macron ?
10:49 – J'attends qu'il ne fasse pas seulement des appels incontatoires au cessez-le-feu
10:56 et qu'il crée les conditions d'un véritable rapport de force
10:59 avec le gouvernement de M. Netanyahou.
11:01 Et donc qu'il utilise les outils à sa disposition pour le faire.
11:04 On a la possibilité de décréter des sanctions contre le gouvernement israélien.
11:07 Pourquoi le fait-on pas ?
11:08 Le président de la République pourrait décider en France de manière unilatérale,
11:13 sans attendre l'autorisation de qui que ce soit
11:14 de reconnaître officiellement l'État de Palestine.
11:17 Pourquoi ne le fait-il pas ?
11:18 On pourrait décréter un embargo sur les livraisons d'armes.
11:21 Il y a au niveau européen un accord d'association entre l'Union européenne et Israël.
11:25 C'est l'un des accords d'association les plus poussés.
11:27 Il y a dans cet accord une clause sur le respect des droits humains.
11:30 – Le droit des suspensions.
11:31 – Mais est-ce que vous considérez que l'armée israélienne
11:33 respecte les droits humains aujourd'hui ?
11:35 Sinon il y a une clause dans cet accord, il faut suspendre cet accord.
11:38 Pas pour embêter, mais parce que si on ne crée pas les conditions d'un rapport de force
11:41 pour que le gouvernement de M. Netanyahou s'arrête,
11:44 alors on va aller vers un massacre de plus en plus important.
11:47 Et comprenez que ça révolte plein de gens dans ce pays.
11:49 Et que quand ils se révoltent, ce serait bien qu'on parle de la raison de leur révolte
11:53 et pas immédiatement qu'on essaye de les salir ou de les calomnier pour les faire taire.
11:56 – Est-ce qu'en mettant autant en avant la question palestinienne,
12:00 la question de Gaza et la question israélo-palestinienne dans votre campagne,
12:02 vous n'éclipsez pas les autres sujets ?
12:04 – Mais ça c'est pareil.
12:05 Enfin d'abord, ce n'est pas nous qui mettons en avant.
12:07 Le sujet il existe, il est dans… malheureusement, moi je préférerais…
12:11 – Enfin après il y a d'autres sujets qui existent,
12:12 vous connaissez, vous parlez beaucoup d'eux là.
12:14 – Mais attendez, attendez, je vais y venir.
12:15 Mais d'abord, excusez-moi, mais moi je préférerais
12:17 qu'il n'y ait plus d'action de l'armée israélienne à Gaza.
12:19 Vous voyez, je préférerais que ça s'arrête en fait.
12:22 Donc ne me faites pas comme si en quelque sorte,
12:26 on ferait exprès de faire exister ce sujet.
12:29 Ce sujet il est là parce que malheureusement ça se passe.
12:31 – À l'heure actuelle, c'est vrai qu'on a l'impression que c'est plus Rima Hassan
12:33 que Manon Brie, votre tête de liste.
12:34 – C'est ça, alors franchement, écoutez nos meetings.
12:36 Je veux dire, Manon Brie, elle a fait un meeting la semaine dernière à Strasbourg,
12:39 elle fait un meeting demain soir à Grenoble.
12:42 Allez-y, vous verrez que la question du conflit à Gaza,
12:45 bien évidemment, elle occupe une place,
12:47 mais elle n'occupe pas l'ensemble de nos meetings, ce n'est pas vrai.
12:51 Enfin pardon, Manon Brie est la seule tête de liste,
12:52 de toutes les têtes de liste à avoir sorti un programme complet.
12:55 Vous l'avez lu, j'imagine ?
12:56 – Et on la recevra la semaine prochaine d'ailleurs.
12:58 – Vous l'avez lu ? Bon, alors si vous l'avez lu,
13:00 vous savez que ce sujet occupe 1% du programme.
13:04 Et on reproche à Manon Brie de ne parler que de ça.
13:06 – Mais d'où ma question ? – Mais pardon, mais dans nos meetings,
13:08 ça concerne 5% des meetings.
13:09 – Mais d'où ma question ? Vous le mettez beaucoup en avant,
13:11 alors qu'il n'y a pas que ça dans votre programme.
13:12 Est-ce que ça éclipse pas le reste de votre programme ?
13:13 – Mais non, mais on parle de tous les autres sujets, madame,
13:15 mais si vous voulez, je peux vous en parler là.
13:17 Plafonner les écarts de salaire, par exemple,
13:20 on a assisté il y a quelques semaines à l'annonce de la rémunération de M. Tavares,
13:24 on a proposé au niveau européen de mettre en place une directive
13:27 sur le plafonnement des salaires.
13:29 On a voté contre tous les accords de libre-échange.
13:31 La semaine dernière, au Parlement européen,
13:33 notre groupe est le seul qui s'est opposé aux nouvelles règles budgétaires européennes,
13:36 qui est responsable de l'austérité qu'on va connaître dans ce pays
13:39 pendant encore plusieurs mois,
13:40 qui va être une cure d'austérité gigantesque, gigantesque.
13:43 Il y a quelques semaines, au Parlement européen,
13:46 Manon Brie a été la seule tête de liste,
13:47 la seule de toutes les têtes de liste,
13:49 à avoir voté contre la poursuite du marché européen de l'électricité.
13:52 Or, aujourd'hui, on a des factures qui ont augmenté de 40%.
13:54 Moi, je veux bien parler de tous ces sujets,
13:56 invitez-moi pour parler de ces sujets, j'en parlerai.
13:58 C'est vous qui m'interrogez spécifiquement sur la question de Gaza,
14:01 et moi, je vous dis oui, ce sujet, il est dans l'actualité,
14:04 et ça ne me paraît pas absurde de l'évoquer
14:06 dans le cadre d'une campagne européenne,
14:07 quand on sait que le Parlement européen
14:09 va avoir un poids sur ce qui va se passer dans les prochaines semaines.
14:11 – Aujourd'hui, c'est Raphaël Glucksmann qui est en tête des listes de gauche,
14:13 selon les sondages, est-ce que c'est un échec pour vous ?
14:16 – Mais là, Madame, quand on est dans une campagne,
14:19 vous êtes d'accord, les résultats, vous ne les connaissez pas encore,
14:22 ni moi, ni vous.
14:23 – Mais je vous parle des sondages. – Oui, les sondages.
14:25 – Je ne dis pas que ce sera le résultat du 9 juin,
14:26 mais en tout cas, actuellement, dans les sondages, il est en tête.
14:29 – L'échec, on en parlera, si vous voulez bien,
14:31 au lendemain des élections européennes.
14:32 – Ça veut dire que s'il est en tête le 9 juin, c'est un échec ?
14:33 – Mais non, je ne suis pas en train de vous dire ça,
14:35 moi, je suis en train de vous dire que le premier objectif,
14:37 d'abord, c'est de convaincre qu'il faut aller voter,
14:40 deuxièmement, de bien informer tout le monde qu'il y a une élection le 9 juin,
14:43 tout le monde n'est pas au courant,
14:44 deuxièmement, qu'il y a la possibilité de s'inscrire sur les listes électorales,
14:47 on peut le faire, ça tombe bien, c'est la dernière semaine pour le faire.
14:50 – Jusqu'au 1er mai. – On peut le faire jusqu'au 1er mai.
14:52 – Facilement ligne. – Jusqu'à la fin de la semaine,
14:53 le 3 mai, en mairie.
14:54 Bon, ça, c'est le premier enjeu.
14:56 Ensuite, on verra, si vous voulez, les rapports de force.
14:58 Moi, je me rappelle que les mêmes sondages dont vous êtes en train de parler,
15:01 à deux mois de l'élection présidentielle,
15:03 ils mettaient Jean-Luc Mélenchon à 9%, il a fini à 22% des voix.
15:06 – Oui, mais justement, ce qui se passe est quand même intéressant,
15:09 parce que Guzman est en train de tout exploser dans les sondages.
15:12 – De tout exploser ? – Oui, 7,5%.
15:14 Et vous, dans les derniers sondages, on vous trouve à 7,5%.
15:18 Vous étiez quand même très haut à la dernière présidentielle avec Jean-Luc Mélenchon.
15:20 – Mais on était à 6% à la dernière européenne.
15:22 – Ça pose quand même un problème.
15:23 Oui, mais entre-temps, il s'est passé de trois choses.
15:25 – Mais les sondages, je me suis dit, c'est pas si vous déterminez du respect.
15:27 – Est-ce que vous n'êtes pas en train de perdre le leadership à gauche ?
15:28 C'est ça, la question.
15:29 – Mais écoutez, d'abord, comme je vous l'ai dit tout à l'heure,
15:31 Jean-Luc Mélenchon avait fait 19% des voix en 2017 à la présidentielle.
15:35 Maintenant, Aubry et la liste aux européennes
15:37 avaient fait à peu près 6% aux européennes de 2019, et on a fait 22% en 2022.
15:41 Donc on ne va pas faire comme si on n'avait déjà pas assisté à ce même type de séquence.
15:46 Deuxièmement, pardonnez-moi, non, je ne suis pas d'accord pour prendre les sondages
15:49 comme base de référence du commentaire politique, pour une raison simple,
15:52 c'est que ces sondages se sont plantés sur toutes les dernières élections.
15:55 – Et sur le fond, est-ce que Guzman…
15:56 – Non, mais d'accord, mais sur le fond, moi je vous parle d'un sujet
16:00 qui est quand même important, à chaque campagne électorale,
16:02 vous venez m'interroger sur les sondages, à la dernière présidentielle,
16:05 le vendredi, à deux jours de l'élection présidentielle,
16:07 Mélenchon était annoncé à 16%, il finit à 22%.
16:09 Personne n'a tiré aucune conséquence du fait que les sondages
16:12 se soient lamentablement plantés, et tout le monde continue à faire
16:14 comme si c'était sur cette base-là qu'on doit penser.
16:16 – Mais le débat sur les sondages, on les connaît même pas.
16:20 – Mais le cas de Guzman est quand même intéressant,
16:24 vous ne l'aviez pas prévu celui-là.
16:25 – Mais le cas de Guzman est intéressant, pourquoi monsieur ?
16:27 Dites-moi qu'est-ce qu'il y a d'intéressant dans le cas de Guzman ?
16:30 Monsieur Guzman porte un certain nombre d'idées,
16:31 j'ai un certain nombre de désaccords avec lui.
16:33 Monsieur Guzman participe par exemple au niveau du Parlement européen
16:37 à un groupe, le groupe socialiste, qui participe de la coalition
16:41 qui gouverne l'Union européenne aujourd'hui.
16:43 J'évoquais tout à l'heure des règles budgétaires d'austérité
16:46 qui ont été votées la semaine dernière au Parlement européen.
16:48 Elles ont été votées grâce aux voix du groupe de monsieur Guzman.
16:51 J'évoquais tout à l'heure le marché européen de l'électricité,
16:54 le fait que l'Union européenne a décidé de poursuivre avec la libéralisation
16:58 et notamment la fin des tarifs réglementés.
16:59 Si cette réforme a été adoptée, c'est parce qu'une majorité des voix
17:02 du groupe de monsieur Guzman ont voté en faveur.
17:04 Moi je dis aux gens qui nous écoutent, ne vous trompez pas,
17:08 monsieur Guzman s'inscrit dans la continuité de la politique
17:10 qui est mise en place au niveau européen depuis maintenant des années et des années.
17:14 Et si vous voulez un vote de rupture, il faut voter
17:18 par la liste conduite par Manon Aubry.
17:19 Et sur la scène nationale c'est pareil, tout le monde sait
17:22 que monsieur Guzman prépare le retour de François Hollande.
17:25 Donc si vous voulez le retour de François Hollande, votez pour monsieur Guzman.
17:28 Mais si, comme je le crois, une grande partie de la population
17:31 a décidé de chasser François Hollande parce qu'il n'était pas d'accord
17:34 avec le bilan de son quinquennat, je leur dis que ce n'est pas pour
17:36 monsieur Guzman qu'il faut voter, c'est pour la liste conduite par Manon Aubry.
17:39 – Ça va être compliqué de faire l'unité à gauche après tout ça, non ?
17:41 – Mais vous savez, nous, nous avons proposé depuis le début
17:45 de faire en sorte que la NUPES qui a été créée grâce à l'impulsion
17:49 de Jean-Luc Mélenchon et de son résultat à la dernière élection présidentielle
17:52 qui avait fini en tête du premier tour des élections législatives,
17:56 nous avons proposé que la NUPES se poursuive aux élections européennes.
17:59 Les socialistes, les écologistes, les communistes n'en ont pas voulu.
18:02 Nous leur avons même proposé…
18:04 – Non mais si vous venez de lisser une liste de divergence
18:05 avec Raphaël Gluzman, long comme le bras,
18:07 ça aurait été compliqué quand même de faire une liste de l'ouïe.
18:09 – Non, mais parce que le parti socialiste a fait un choix très clair,
18:11 c'est de tourner le dos au programme de rupture de la NUPES
18:15 et d'investir comme tête de liste une personnalité,
18:18 M. Gluzman qui s'est toujours opposé à la NUPES.
18:20 Mais le parti socialiste aurait pu faire un autre choix.
18:22 Mais oui, clairement, ils ont choisi quelqu'un…
18:23 – Donc renorcer à leur tête de liste sortante
18:25 et à leur code député européen pour s'allier avec vous.
18:28 – Je vous dis pas, je parle d'orientation, madame,
18:30 je parle d'orientation politique.
18:32 Si la NUPES a été possible au lendemain des élections présidentielles,
18:35 c'est parce que le parti socialiste avait à ce moment-là choisi de rompre
18:38 avec ce qu'avait été le bilan de François Hollande en particulier.
18:41 Donc oui, bien sûr, pour faire une liste commune aux élections européennes,
18:44 il aurait fallu rompre avec cette congestion européenne
18:46 dont j'étais en train de parler tout à l'heure.
18:48 – Fabrice, un mot sur l'interview d'Emmanuel Macron au journaux du groupe Évra.
18:50 – Oui, absolument, il a parlé de nucléaire et les filles hier ont sorti un communiqué d'ailleurs,
18:54 où vous êtes insurgé contre l'idée d'Emmanuel Macron de partager la force,
18:58 je reprends les termes, la force de dissuasion, pardon,
19:01 nucléaire avec les états de l'Union européenne.
19:04 Une défense européenne n'est pas possible à vos yeux ?
19:06 – Mais là, d'abord, on ne parle pas précisément d'une défense européenne,
19:10 on parle du fait de mettre à disposition…
19:12 – C'est l'idée quand même.
19:14 – C'est l'idée de faire travailler ensemble l'Union européenne.
19:17 – C'est une ridicule, pour une raison simple.
19:18 – C'est ma question.
19:19 – La dissuasion nucléaire, c'est un bouton,
19:22 et que vous ne pouvez pas avoir 15 ou 25 ou 20,
19:26 je ne sais pas combien on en mettrait sous le parapluie nucléaire,
19:28 doit sur le bouton, vous ne pouvez en avoir qu'un seul.
19:30 Donc si vous voulez décider, le principe même de la dissuasion nucléaire
19:34 n'existe qu'à partir du moment où vous avez une politique de défense
19:39 et donc une politique extérieure qui soit commune
19:42 au niveau de l'Union européenne.
19:44 Or aujourd'hui, tout le monde voit qu'elle n'existe pas,
19:46 que ce soit sur la question ukrainienne,
19:48 que ce soit, on parlait de la question de Gaza tout à l'heure,
19:50 on voit bien que tous les pays de l'Union européenne
19:52 n'ont pas la même politique extérieure.
19:53 – Mais vous le souhaiteriez ?
19:55 – Mais qui est une politique commune en matière de politique extérieure ?
19:58 – De défense européenne.
19:59 – Non mais il ne peut pas y avoir de politique de défense européenne
20:02 s'il n'y a pas des intérêts communs et donc une politique extérieure commune,
20:06 sinon ça n'a pas de sens.
20:07 Donc je ne sais pas que je le souhaite ou que je ne le souhaite pas,
20:09 et je vois bien que ce n'est pas le cas aujourd'hui.
20:11 Donc proposer, comme le fait le Président de la République,
20:14 de mettre à disposition la dissuasion nucléaire française est une hérésie.
20:18 D'ailleurs ça a été dénoncé à peu près par toutes les oppositions.
20:21 J'observe qu'il y a un mois, quand il avait ouvert d'ailleurs cette possibilité,
20:24 on l'avait dénoncé à l'époque,
20:25 et on nous a dit "vous racontez n'importe quoi, il n'a pas dit ça, il n'a pas dit ça".
20:28 Et maintenant tout le monde débat du fait que si précisément il a dit ça.
20:31 – Un mot sur Total puisque Patrick Pouyanné, le PDG de Total,
20:33 est auditionné au Sénat cet après-midi.
20:35 Patrick Pouyanné qui annonce qu'il envisage de quitter la bourse de Paris
20:38 pour celle de New York.
20:39 Est-ce que c'est une façon de mettre en garde le gouvernement
20:41 si celui-ci voulait taxer les rachats d'actions, les superdividends ?
20:43 – Je ne crois pas parce que si j'ai bien compris,
20:46 il propose éventuellement d'être coté ailleurs
20:48 mais pas de remettre en cause le fait que son siège social soit en France.
20:51 – Il dit qu'il n'y a pas de remise en cause du siège social.
20:53 – Or la question qui est posée, et moi je pense qu'on devrait poser,
20:56 c'est la question notamment de la taxation des superprofits.
20:59 – Mais pour vous ce n'est pas le début d'une menace ?
21:02 – Je ne sais pas mais qui peut menacer s'il veut.
21:04 Par ailleurs je pense que je ne vois pas trop ce qui menace
21:07 parce qu'Emmanuel Macron n'a strictement rien fait.
21:09 Donc je ne vois pas en quoi Emmanuel Macron est une menace pour lui.
21:11 Parce que je rappelle que cette promesse sur les taxations des rachats d'actions,
21:15 elle date de il y a un an. Il s'est passé quoi depuis ?
21:18 Rien. La taxe sur les superprofits,
21:20 ça fait maintenant des années que nous la proposons.
21:23 Or il est clair que l'entreprise Total a réalisé ces derniers mois
21:27 des profits qui sont des profits extraordinaires
21:29 et que ça s'est fait sur le dos d'une grande partie de la population
21:33 qui n'arrive plus à s'en sortir, qui n'arrive plus par exemple,
21:36 dans le cas de Total, qui n'arrive plus à faire son plein
21:40 sans avoir besoin de sacrifier autre chose,
21:43 le fait de se soigner, le fait de se nourrir.
21:46 Donc il me semble que c'est quand même une mesure élémentaire de justice
21:49 de dire que quand une entreprise comme Total réalise des profits extraordinaires,
21:53 il faut la mettre à contribution.
21:54 – Que vous reproposerez cet après-midi.
21:56 On imagine pourquoi ne pas avoir préparé une motion de censure
21:58 pour cet après-midi et ce débat budgétaire ?
21:59 – D'abord vous verrez premièrement…
22:02 – Il y en aura une ?
22:02 – Ah bah oui, je vous dis vous verrez.
22:04 – Ça veut dire que vous en préparez une ?
22:06 – Non, je vous dis, il faut prendre les choses de manière méthodique.
22:10 Cet après-midi, il y a un débat à l'Assemblée nationale
22:12 sur la situation budgétaire en France.
22:15 D'abord la première chose à dire, c'est que les prévisions budgétaires
22:18 qui étaient celles du gouvernement,
22:20 qui ont conduit au budget précédent, étaient complètement loufoques,
22:22 puisque aujourd'hui on est en train d'y revenir.
22:24 M. Le Maire annonce des milliards d'euros de coupe dans les dépenses publiques.
22:30 Les premiers budgets qui vont être impactés, c'est la transition écologique,
22:35 comme si ce n'était pas un sujet qui était un sujet majeur,
22:38 nos services publics, on ne peut pas,
22:41 nos services publics sont déjà à l'os.
22:42 Donc qu'est-ce que nous, nous disons ?
22:44 Nous disons qu'on est dans une situation qui était imprévue
22:46 d'un point de vue budgétaire,
22:47 il faut qu'il y ait un nouveau débat à l'Assemblée nationale,
22:49 et donc il faut qu'il y ait, pardonnez-moi du terme un peu technique,
22:52 ce qu'on appelle un projet de loi de finances rectificatifs.
22:54 Bon, ça c'est la première manche de la bataille.
22:56 – Bon, là il vous a accordé le débat le gouvernement,
22:58 mais pas le projet de loi de finances rectificatifs.
23:00 – Eh bien nous, nous allons demander ce projet de loi de finances rectificatifs.
23:02 Si le gouvernement s'y oppose, refuse qu'on puisse,
23:07 ce qui me paraît être assez élémentaire, juste débattre,
23:09 eh bien oui, bien sûr, nous déposerons une motion de censure,
23:11 puisque quel autre choix nous aurons à nous mettre ?
23:13 – Pas cet après-midi, mais avant l'été.
23:14 – On verra, laissez-nous maîtriser un petit peu les éléments du calendrier.
23:18 – Un dernier mot sur le trafic de drogue,
23:20 puisque Eric Dupond-Moretti a présenté hier son plan
23:22 contre les gros trafiquants de drogue, parmi les mesures,
23:24 la création d'un parquet national anti-criminalité organisé
23:27 et d'un statut de repentis, ce sont les bonnes mesures ?
23:29 – Le statut de repentis, j'y suis favorable,
23:31 parce que je crois que c'est quelque chose qui a été mis en place,
23:33 notamment en Italie, qui a produit plutôt des résultats,
23:36 ça permet notamment de démanteler plus facilement les réseaux de crimes organisés.
23:41 Le parquet, j'attends de voir, parce que le sujet, à mon avis,
23:44 ce n'est pas vraiment le statut de ce parquet, c'est ses moyens.
23:47 Alors moi, vous savez, je suis député de Marseille,
23:49 quand le président de la République, Emmanuel Macron, est venu à Marseille,
23:51 les magistrats se sont notamment exprimés,
23:53 ils ont dit "on a un problème, c'est qu'on est sous-dotés".
23:55 Aujourd'hui, vous avez à peu près,
23:58 vous avez je crois deux fois plus de dossiers sur les bureaux des enquêteurs
24:04 que ce qu'ils sont capables de gérer,
24:06 donc il faut doubler les effectifs de la police judiciaire,
24:08 voilà ce qu'il faut faire.
24:09 Vous pouvez après aller amuser,
24:11 je veux bien regarder en détail ce que ça veut dire,
24:13 mais si vous n'avez pas derrière des moyens d'enquête,
24:16 des moyens de justice qui sont suffisants,
24:19 vous pouvez avoir tous les parquets du monde,
24:20 ça ne va pas résoudre le problème.
24:22 – Un dernier mot, Fabrice ?
24:22 – L'actualité du week-end, notamment celle dans votre secteur,
24:25 parce qu'il y a eu un nouveau amour en Marseille ce week-end,
24:27 sur la justice des mineurs,
24:30 qui est accusée par beaucoup d'être laxiste,
24:32 vous partagez cette année ?
24:33 – Non, je ne veux pas du tout, enfin je veux dire,
24:35 qu'il y a eu des drames, c'est certain,
24:36 il y en a eu encore un malheureusement à Châteauroux samedi soir,
24:40 et je profite pour dire bien évidemment mon soutien,
24:45 ma solidarité avec la famille de la victime,
24:49 donc il y a eu ces derniers mois, ces dernières semaines en particulier,
24:52 des drames qui impliquent des mineurs,
24:56 et la question qui nous est posée,
24:57 c'est comment on répond à cette situation ?
24:59 Je considère que les propositions qui sont faites par M. Attal,
25:03 me paraissent véhiculer une image de l'État qui doit se protéger des jeunes,
25:09 alors que la question qui devrait nous être posée,
25:10 c'est comment on protège les jeunes ?
25:12 La justice en France a toujours considéré
25:14 que quand on est mineur, on doit mettre davantage l'accent sur l'éducatif,
25:20 sur le préventif que sur le répressif,
25:22 parce qu'on considère en quelque sorte que la conscience
25:29 n'a pas encore été totalement établie, réalisée.
25:32 Donc moi ce que j'attends,
25:34 c'est que le gouvernement fasse moins de communication sur ce sujet,
25:37 et qu'il nous fasse plus d'annonces précises,
25:39 par exemple on a besoin de plus d'éducateurs de rue,
25:41 alors tout le monde sait,
25:43 tous les gens qui travaillent sur ce sujet savent
25:44 qu'ils ont été complètement laminés ces dernières années
25:49 par le fait qu'il n'y a plus de financement public sur le sujet,
25:51 plus d'éducateurs de rue, plus de personnel scolaire,
25:54 plus d'AED, plus de psychologues scolaires,
25:57 une meilleure prise en charge des situations psychiatriques,
25:59 parce qu'on a malheureusement beaucoup de cas qui sont liés à ça,
26:01 plus de police de proximité,
26:03 davantage ça plutôt que de l'agitation au courant derrière l'extrême droite.