« Il ne rend pas hommage à la France », Renaud Muselier critique le choix de JUL pour allumer le chaudron olympique à Marseille

Europe 1

10/05/2024

Chaque jour, Céline Géraud et ses invités font un point complet sur l'actualité.
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00:00Avec vous, je voulais parler d'un autre sujet qui fait l'actualité.

00:03Alors, vous avez suivi évidemment cette cérémonie qui concerne la flamme olympique,

00:07accueillie par plus de 150 000 personnes dans le Vieux-Port de Marseille.

00:11Alors, c'était une cérémonie spectaculaire, rafraîchissante, euphorisante, même on peut le dire.

00:15Et alors que certains, attendez Zidane pour allumer le chaudron sur le Vieux-Port, c'est le rappeur,

00:20Marseillais Jules qui a enflammé la ville.

00:23Un choix qui divise et qui fait réagir notamment le président de région, Renaud Muselier.

00:29Et après, il est porteur d'un certain nombre de choses, enfin, il rend hommage à la zone.

00:39Moi, je pense que ça a un peu gâché la fête en fait, cette histoire.

00:45Donc oui, c'est un exceptionnel chanteur, mais ce n'est pas sa place.

00:49Voilà, Renaud Muselier à contre-courant.

00:51Nathan Devers, vous avez été surpris par cette sortie du président de région, pas très politique.

00:55Oui, mais surtout, il y a un côté un peu grognon parfois en France.

00:58Ce qui est pénible.

00:59J'étais contre les Jeux Olympiques, j'aurais préféré qu'on fasse une exposition universelle,

01:03j'aurais trouvé ça plus intéressant.

01:04Mais enfin, maintenant que ça a lieu, j'observe avec une forme d'amusement

01:07qu'il y a certaines personnes qui, quoi qu'il se passe, vont dire que c'est nul.

01:11Et alors, ce qui est marrant, il y a deux choses qui sont...

01:13Des grincheux ? Vous considérez qu'il est grincheux Renaud Muselier ?

01:16Oui, mais c'est ça qui est drôle.

01:18Ou est-ce qu'il porte la parole aussi de plein de personnes ?

01:20Est-ce qu'on aurait un Zidane aux Energies Music Awards pour remettre un prix ? Pas sûr.

01:24Non, mais on prend un chanteur, n'importe lequel, c'est une évidence.

01:29Il y a des gens qui l'aiment, il y a des gens qui ne l'aiment pas.

01:31Aucune musique ne fait l'universalité absolue.

01:33Il y a une relativité, les goûts des uns sont les dégoûts des autres.

01:36Donc, à partir de là, on peut le dire de n'importe quoi.

01:38Mais ce que je remarque, c'est que dans ce côté grognon ou grincheux,

01:42il y a un phénomène qui est intéressant.

01:43C'est que souvent, ce sont des gens qui se prétendent archi patriotes,

01:48archi fiers de la France et qui reprochent toujours à ce que fait la France réelle,

01:52si vous voulez, de ne pas être à la hauteur de la France et de nous faire honte.

01:54Mais résultat, ces gens-là passent leur temps à mettre des énergies négatives.

01:58La fête de Marseille, cette célébration, elle était juste objectivement magnifique,

02:03objectivement réussie.

02:05Et si vous voulez trouver le demi-truc qui ne va pas,

02:07le chanteur qui ne plaît pas à tout le monde, etc.,

02:09pour pouvoir cracher sur la totalité, je trouve...

02:12Je pense que Renaud Muselier, là, il prend la parole.

02:15Il y a quand même eu des milliers de personnes qui étaient d'accord avec lui

02:18sur le choix de ce rappeur qui a des chansons avec des paroles relativement vulgaires, sexistes.

02:27Voilà, ça interpelle.

02:28Je ne fais aucun rapport avec Ayanna Kamoura parce que c'est deux styles, deux ambiances.

02:32Mais pour ce moment symbolique, la question que je pose,

02:34c'est est-ce que vous comprenez la sortie de Renaud Muselier qui dit

02:37qu'il rend hommage à la zone, il ne rend pas hommage aux Jeux Olympiques,

02:40il ne rend pas hommage à la France ?

02:42Écoutez, je ne peux pas m'empêcher de la mettre en perspective

02:46avec les tendances sur les réseaux sociaux.

02:48Et en effet, sur les réseaux sociaux, on a vu que juste après cette cérémonie,

02:51il y a eu une déferlante de tweets qui disaient des insultes sur ce chanteur

02:57que, à titre personnel, je n'aime pas,

02:58mais qui disaient surtout que c'était la honte, que ça faisait honte à la France,

03:01que c'était vraiment la décadence, etc., etc.,

03:03likés par des dizaines de milliers de personnes.

03:05Donc je pense que tout ça participe quand même de la France du schtroumpf grognon.

03:09C'est littéralement ça.

03:10Objectivement, ce chanteur, et moi je ne trouve pas que ce soit de la grande musique,

03:13mais il est très populaire, il y a des gens qui l'apprécient.

03:15En effet, les fans, ils sont souvent en train de pleurer dans les concerts, etc.,

03:19donc on a vu ce genre d'image.

03:20Il n'y a pas de quoi, si vous voulez, cracher sur ce que fait la France

03:24en prétendant systématiquement la défendre.

03:27Je ne suis pas du tout d'accord avec Nathan.

03:29Ça me fait plaisir. William Cohn-Ladel.

03:30Non, mais c'est bien, comme ça on oppose un peu les idées.

03:32Oui, mais...

03:33C'est un peu le principe.

03:34Écoutez, on a le droit de donner son avis sans être grinceux.

03:41On a le droit de ne pas être d'accord.

03:42Michel Muselier a le droit de donner son avis.

03:45Il se trouve que c'est un choix modeux.

03:47C'est modeux.

03:48Ben oui, c'est le rap, ça se veut tendance.

03:51Je crois que c'est démagogique.

03:52Il se trouve que moi, je n'y connais rien en rap.

03:55Je reconnais que c'est un genre musical, aujourd'hui, parfaitement respectable.

03:59Vous n'êtes pas sensible au rap, mais...

04:01Mais je sais bien, quand même.

04:02J'ai quand même mis un excellent article, d'ailleurs, de Ronan Planchon

04:05dans le Figaro d'aujourd'hui,

04:07qui explique quand même politiquement d'où vient le rap et où il va.

04:13Donc, le rap a été pendant très longtemps en France, dans son discours,

04:17dans le discours du rap,

04:18quelque chose de très anti-flic.

04:22Maintenant, c'est plutôt quelque chose de plutôt communautariste,

04:25façon Médine.

04:27On a le droit de ne pas apprécier.

04:29Et vous disiez justement que ces paroles sont un peu particulières.

04:33Il y a une chanson qui, justement, défraie la chronique

04:37où il parle de violer une femme.

04:38Je vais te violer.

04:39Alors, moi, personnellement, je ne vois pas d'inconvénient

04:43à ce type de paroles en elles-mêmes.

04:46Mais je sais bien que si ce n'était pas un rappeur,

04:49mais que c'était une sorte de Depardieu chantant

04:52ou un type bon chic, bon genre, en cravate,

04:55je peux vous dire que ça ne passerait pas des paroles comme ça.

04:58Donc, je sais bien qu'il y a une sorte d'inconscient culturel idéologique

05:03qui fait qu'on va choisir ce rappeur et pas quelqu'un d'autre.

05:06Et cette tendance-là, modeuse, je ne l'aime pas.

05:10Donc, je le dis sans être un grincheux.

05:12Et vous avez été surpris par la sortie de Renaud Muselier,

05:15président de Région, je le rappelle.

05:16Oui, venant de lui, ça me fait plaisir

05:21parce que je ne l'ai jamais, depuis pas mal de temps,

05:26trouvé spécialement à contre-courant de la mode.

05:31On reste ensemble, oui, Nathan Devers.

05:33Juste pour préciser en un mot,

05:35c'est un peu ce que Pascal appelle les demi-habiles.

05:37Ça veut dire qu'on ne peut pas reprocher au divertissement de faire du divertissement.

05:41Une cérémonie pour les Jeux Olympiques

05:43destinée à avoir un maximum de spectateurs

05:45et à faire en effet un spectacle de meute ou de foule,

05:49évidemment que ça ne va pas être, si vous voulez,

05:51quelque chose de particulièrement délicat, de particulièrement élégant.

05:54Et s'indigner que le divertissement soit divertissant,

05:57je trouve ça particulier.

05:58Il y avait un concert de soprano dans la foulée, c'est vrai.

06:00C'est tellement aveuglant de voir que quand Dujardin

06:03il fait son truc façon à la française,

06:05et bien tout le monde lui...

06:07Je dis simplement que dans le creux de tout ça,

06:11il y a une manière, je vais exagérer un peu,

06:13de racisme anti-blanc, anti-françouillard d'un côté

06:16et de gage à la diversité,

06:21à la mode un petit peu rappeuse de l'autre.

06:24Qu'est-ce que je vous dise ?

06:25Sous les pavés, la plage.

06:28Il y a débat, il y a débat.

06:29Allez, 13h45, on est ensemble jusqu'à 14h.

06:32Vous restez bien avec nous, chers auditeurs d'Europe 1.

06:34Dans quelques instants, on va revenir sur cet effet Jio.

06:37Ce n'est pas que du rêve et des paillettes.

06:39C'est aussi ce ticket de transport dont le tarif a été fixé à 5 euros.

06:43Un ticket de bus de dépannage, comme on dit.

06:45On en parle là tout de suite.

06:46Et vous pouvez réagir au 01-80-20-39-21.

06:49Bon début d'après-midi avec Céline Giraud.

06:51De 13h à 14h sur Europe 1.

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