- 29/04/2024
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Jean Doridot, Michaël Sadoun et Rémy Godeau , rédacteur en chef de l'Opinion
Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————
☀️ Et pour plus de vidéos des Vraies Voix : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRB7z8JrbG9LyNtTmhxaU-a
##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2024-04-29##
Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————
☀️ Et pour plus de vidéos des Vraies Voix : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRB7z8JrbG9LyNtTmhxaU-a
##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2024-04-29##
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00 des vraies voix.
00:01 Les vraies voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:05 Tous ceux qui voyaient dans Science Po le symbole de la méritocratie et qui sont aujourd'hui
00:09 effondrés de voir ce que cette école est devenue.
00:12 Il y a un moment où il faut dire stop, ça suffit, ce désordre n'est pas possible parce
00:16 qu'il touche à l'essentiel.
00:18 C'est la démission de la direction de Science Po et c'est le gouvernement qui félicite
00:24 cette direction.
00:25 Ça passe par une reprise en main, donc c'est une tutelle, donc c'est un questionnement,
00:28 c'est une subvention publique.
00:29 Je crois que le gouvernement devrait stopper les financements publics à Science Po.
00:34 Donc environ 150 étudiants se sont rassemblés ce lundi devant et à l'intérieur de l'université
00:39 de la Sorbonne pour exprimer leur solidarité envers la cause palestinienne, inspirée par
00:44 les récentes actions des étudiants à Columbia par exemple, Science Po Paris, les manifestants,
00:49 ont donc érigé des tentes dans la cour et dans le hall du bâtiment.
00:51 Alors parlons vrai, est-ce que les universités sont hors de contrôle ? Est-ce qu'on doit
00:56 sanctionner tous les élèves pour quelques dizaines d'agitateurs ?
00:59 Et comprenez-vous cette contagion entre les États-Unis, qui ne sont pas franchement le
01:03 temple du gauchisme, et la France ?
01:05 Et à cette question, Sorbonne, Columbia, Science Po, craignez-vous un élargissement
01:10 du mouvement ? Vous dites oui à 55%.
01:12 Vous voulez réagir encore et toujours ? Le 0826 300 300.
01:15 C'est assez mitigé.
01:16 On va en parler.
01:17 Bien sûr Rémi Godot qui est avec nous, rédacteur en chef de l'Opinion et vice-président de
01:21 BéMédias et auteur de cet édito ce matin sur Science Po.
01:25 Je vous remercie d'être avec nous en direct et ex-étudiant bien entendu à Science Po.
01:31 Philippe Bilger, est-ce que ça vous semble inquiétant quand même, toutes ces mobilisations ?
01:37 Très.
01:38 Si vous le permettez, Cécile, Philippe, j'aimerais me poser à moi-même trois interrogations
01:44 et qui trouveront une réponse pertinente tout à l'heure.
01:47 Mais on garde Rémi Godot quand même !
01:49 Mais bien sûr, on le garde précieusement.
01:52 Il va faire votre psychanalyse.
01:53 Il faut qu'il ait un peu de mémoire sur mes trois interrogations.
01:56 La première, je me demande véritablement si l'influence américaine est à ce point
02:02 délétère qu'elle s'instille naturellement en France.
02:06 Ma seconde, ma deuxième interrogation, et là elle est plus sérieuse, c'est est-ce
02:12 qu'il est normal que les débats politiques, même les plus sulfureux, entrent dans les
02:19 grandes écoles et notamment à Sciences Po, dès lors évidemment que ces débats politiques
02:26 sont frappés d'un déséquilibre absolu et par un deux poids deux mesures calamiteux.
02:32 Et dernière interrogation, c'est au fond, est-ce que l'attitude des pouvoirs publics
02:38 n'est pas scandaleusement frileuse ? C'est-à-dire qu'ils préfèrent avoir un accord dans des
02:46 conditions que je considère presque comme déshonorantes, alors qu'une réaction rude,
02:53 vigoureuse, montrerait clairement qu'il y a des choses qu'un pouvoir de droite ou de
03:00 gauche ne devrait pas tolérer.
03:02 Et ce sont trois interrogations, ma chère Cécile, que Rémi Gaudeau tout à l'heure
03:07 acceptera.
03:08 - Il va y répondre dans un instant, ne bougez pas.
03:09 D'abord le tour de table de Jean de Rideau.
03:11 - Non, alors moi ce qui m'interpelle, c'est la place qu'occupe Sciences Po dans les médias.
03:19 J'entends Philippe Bilger parler de grandes écoles, on a des grandes écoles en France.
03:24 Je n'entends pas parler de mobilisation étudiante sur le campus de Polytechnique, des Arts et
03:29 Métiers ou des Ponses et Chaussées.
03:30 Je n'entends pas parler de mobilisation étudiante sur le campus d'HEC, de l'ESSEC ou de l'USCP.
03:35 Je n'entends pas parler de mobilisation étudiante dans les universités de médecine ou de droit.
03:41 Et donc en fait, si vous voulez, on a quand même une espèce de microcosme à Sciences
03:47 Po, la rue Saint-Guillaume, et il y a une capacité à capter l'attention médiatique
03:56 par ces jeunes étudiants qui est assez mystérieuse.
03:58 Je pense, j'ai mon avis, je vais écouter les propos de notre invité, je pense qu'en
04:02 fait il y a un problème avec Sciences Po, si vous voulez, c'est que ça nourrit de façon
04:05 massive la haute fonction publique française et les médias.
04:09 Et donc ça, ça crée ensuite des espèces d'affinités, mais vraiment très consanguines
04:15 et très toxiques.
04:16 Et en fait, on n'a pas de problème étudiant, on a problème avec Sciences Po.
04:19 - D'accord.
04:20 - Michel Sadoun, qui je crois est un ancien de Sciences Po.
04:22 - Oui.
04:23 - Vous faites votre coming out.
04:24 - J'ai mon coming out sciences pistes, j'y étais et à l'époque déjà j'observais cette
04:31 espèce d'antisémitisme facile.
04:32 - Vous y étiez il y a combien de temps ?
04:33 - J'y étais il y a 6 ans moi.
04:34 - D'accord.
04:35 - Et j'y étais notamment au moment du blocage de Sciences Po, au moment de la loi Or de
04:40 réforme de la sélection à l'université.
04:41 - Je crois qu'on vient de prendre un énorme coup de vieux là, je vous le dis tout de
04:43 suite.
04:44 - J'y étais au moment de la réforme de la sélection à l'université, donc de la loi
04:49 Or et déjà à l'époque ils avaient enlevé...
04:51 - Vous êtes majeur, assurez-nous.
04:52 - Oui, ils avaient...
04:53 - Vous n'êtes pas.
04:54 - Ils avaient enlevé le drapeau français européen et ils l'avaient remplacé par un
04:57 drapeau anarchiste et palestinien.
04:59 Donc ça a toujours été un emblème du gauchisme.
05:02 - Sous-jacent.
05:03 - Et ça a beaucoup changé.
05:04 Déjà à l'époque on m'avait dit à Sciences Po que je faisais partie d'une minorité
05:08 dominante.
05:09 - Ah quand même.
05:10 - C'est comme ça qu'on m'avait dit.
05:11 En cours je me souviens aussi que j'avais débattu avec quelqu'un qui disait "mais
05:14 pourquoi est-ce qu'on peut dénoncer le terrorisme islamiste et pas le sionisme ?" Et j'ai pas
05:19 de problème, j'ai débattu avec ces gens-là pendant 2 ans.
05:22 Donc ça n'est absolument pas nouveau, ceux qui tombent de leur arbre, alors soit on n'était
05:26 pas informé, soit on fait semblant de ne pas l'être pendant des années, mais ça
05:29 n'a absolument rien de nouveau.
05:31 De toute façon le gauchisme et ses dinguerées intellectuelles n'ont rien de nouveau.
05:35 Je rappelle que Plenel au moment des attentats de Munich en 72 soutenait l'action de Septembre
05:39 Noir.
05:40 Donc la justification du terrorisme ou de la violence au nom du bien réalisé dans l'histoire
05:45 n'a rien de nouveau.
05:46 Ce qui rend la situation dangereuse, et je veux insister sur ça, c'est que maintenant
05:50 il y a un relais au niveau de la population et une force d'élection, notamment, je vais
05:55 le redire, à cause de l'immigration, à cause de ce qui se développe dans les banlieues,
05:59 mais sans ça, Jean-Luc Mélenchon, il ne serait qu'un intellectuel de tribune qui
06:04 montrait Jean-Paul Sartre sur les poubelles pour faire des discours.
06:06 Mais ce qui le rend dangereux, c'est qu'il y a aujourd'hui une réalité électorale
06:10 derrière ça.
06:11 - Bon courage Rémi Godot !
06:12 - Rémi Godot, je vous rappelle que vous êtes rédacteur en chef de l'Opinion et auteur
06:16 de l'édito du jour sur Sciences Po.
06:17 Vu votre chevelure, on a la même, ça fait plus de 6 ans que vous étiez à Sciences
06:21 Po manifestement.
06:22 Comment expliquez-vous ce tropisme pro-palestinien à Sciences Po ? Et on va élargir dans les
06:27 facs américaines qui sont, excepté pendant la guerre du Vietnam, pas les temples du
06:31 gauchisme ?
06:32 - Alors j'ai pris des notes, je vais essayer de répondre à tout.
06:35 D'abord l'influence américaine, oui, elle est évidente.
06:38 L'influence américaine, elle est évidente, c'est des États-Unis qui est venu le walkisme,
06:43 c'est-à-dire cette manière d'appréhender la société en disant "il y a des oppresseurs,
06:48 il y a des opprimés, il faut faire des groupes et les oppresseurs ne peuvent pas parler avec
06:53 les opprimés" et vice-versa.
06:55 Ça, ça vient directement des États-Unis et ça inspire beaucoup toute la sociologie,
07:00 pas que française d'ailleurs, européenne.
07:01 Donc oui, il y a une influence américaine.
07:05 Vous avez beaucoup parlé de débat, mais c'est là la question, il n'y a pas de débat.
07:09 Parce que lorsque vous avez une vision qui oppose opprimés, oppresseurs, ou qui dit que
07:17 les genres ne peuvent pas s'entendre, il faut faire des catégories, lorsque vous imaginez
07:22 la société en clan, vous ne pouvez pas débattre.
07:26 D'ailleurs, on voit bien, il y a des groupes de non-mixité, on n'accepte pas…
07:31 Donc à Sciences Po, si vous allez aujourd'hui dans le hall de Sciences Po, je ne crois pas
07:35 que vous alliez trouver des affiches avec le visage des otages israéliens à Gaza,
07:44 parce qu'ils ont été arrachés et qu'il n'y a que des affiches pro-palestinienne.
07:48 Une fois de plus, dire ça, ce n'est pas prendre parti et dire qu'il n'y a pas un
07:54 bon débat, d'un côté un mauvais débat, ou une mauvaise ou une bonne prise de position.
08:01 Mais il n'y a pas de débat, et d'ailleurs le système est fait comme ça, il ne faut
08:06 plus qu'il y ait de débat.
08:07 Et ça, c'est vraiment embêtant, il n'y a plus de pluralisme.
08:11 Il y a une phrase d'un libéral que j'aime beaucoup, c'est qu'il faut être intolérant
08:16 avec les intolérants.
08:17 C'est un problème de la démocratie, mais vous ne pouvez pas avoir une tolérance sans
08:21 limite, même dans une démocratie, parce qu'à ce moment-là, il n'y a plus de
08:26 société, il n'y a plus de démocratie.
08:27 Donc il y a des lois.
08:29 Aujourd'hui, les propos antisémites, l'apologie du terrorisme, il y a des lois,
08:34 il ne faut pas laisser passer ça.
08:35 Après, que les gens aient des points de vue, qu'on défende Gaza, qu'on défend
08:39 Israël, pourquoi pas, mais franchement, là, il n'y a plus de pluralisme.
08:44 Donc bien sûr, on parle beaucoup de débat, mais il n'y a plus de débat à Sciences
08:48 Po.
08:49 Après, l'attitude des pouvoirs publics, bien évidemment, elle est très frileuse
08:53 parce qu'ils ne savent pas comment faire.
08:54 Moi, je dois vous avouer que j'étais choqué que Gabriel Attal débarque à Sciences
08:59 Po.
09:00 C'est vrai que la liberté universitaire, le fait que c'est une enclave où il y a
09:04 une liberté d'expression, le Premier ministre n'avait pas à débarquer comme ça.
09:07 Mais après coup, je me dis, mais alors, à quoi ça sert de débarquer, de dire "attention,
09:13 le poisson pourrit par la tête", de faire la leçon aux administrateurs de Sciences
09:16 Po pour aujourd'hui ne rien faire, laisser les choses à tout, tenir des propos un peu
09:22 autoritaires, mais sans trop faire grand-chose ?
09:24 Et ensuite, le dernier point, pour répondre aux derniers interlocuteurs, bien évidemment,
09:31 ça a déjà existé.
09:32 Je fais référence dans mon édito un peu méchamment aux maoïstes, les maoïstes qui
09:37 ont mené le mouvement de 68, qui ont donné des leçons à tout le monde, qui se sont peu
09:44 préoccupés des dizaines de millions de morts qu'il y a eu en Chine et qui, aujourd'hui,
09:49 sont au sommet du pouvoir.
09:50 Ça rentre très bien avec le capitalisme.
09:52 On peut s'imaginer que demain, les wokies, ce sera la même chose.
09:56 Ce qui est gênant, c'est qu'il y a en France une instrumentalisation politique.
10:00 Ce qui est gênant, c'est qu'il y a en France la plus grande communauté juive et la plus
10:05 grande communauté musulmane d'Europe et que si vous avez une classe politique et en particulier
10:12 un parti politique qui joue les uns contre les autres, oui, c'est dangereux.
10:17 Il faut le reconnaître, c'est dangereux.
10:18 - Philippe Bidjar.
10:19 - Est-ce que Rémi Gaudeau, derrière cette volonté du wokisme venu des États-Unis de
10:29 soutenir presque exclusivement et fanatiquement la cause palestinienne contre Israël, qui
10:38 est au moins formidablement et tragiquement victime depuis le 7 octobre, il n'y a pas
10:44 cette perversion qui court dans l'histoire où en réalité les apparemment forts Israël
10:52 sont détestés au bénéfice des apparemment faibles comme les palestiniens ?
10:59 - Oui, vous avez raison.
11:02 Et d'ailleurs là, on peut citer Pascal Perrineau, président de l'association des anciens.
11:08 Un de nos anciens professeurs peut-être, qui dit que c'est vrai qu'on voit bien le
11:13 palestinien est vraiment la figure de l'opprimé.
11:16 Donc forcément Israël est l'oppresseur et le capitaliste et tout ça.
11:22 Et donc ça ne peut être que le méchant et ça ne peut être que l'entité à abattre.
11:28 Et bien évidemment on voit là un mélange, il faut manier ça avec distinction, mais
11:34 un mélange entre gauchisme, islamisme et wokisme qui est franchement, si vous poussez
11:40 à l'extrême leur raisonnement, ça peut mener qu'à des choses catastrophiques parce
11:45 que c'est basé sur l'exclusion, c'est basé sur le fait qu'il ne peut pas y avoir
11:49 de dialogue, qu'il ne peut pas y avoir de biens communs dans la discussion entre ces
11:55 gens-là.
11:56 Et donc vous ne pourrez aller qu'à l'affrontement, bien évidemment.
11:58 Alors ça peut être un affrontement symbolique, un affrontement par les mots, mais après
12:03 ça peut aller beaucoup plus loin.
12:04 Quand on en arrive, ça arrive aux États-Unis, c'est arrivé une fois à Sciences Po, à
12:11 interdire l'accès des amphis à des étudiants parce qu'ils sont juifs, c'est quand même
12:16 quelque chose de très fort.
12:18 On a connu ça en Europe dans les années 30.
12:22 Là, on franchit quand même dans l'impossibilité de cohabiter, l'impossibilité de partager
12:29 quelque chose, on franchit une étape qui pour moi est vraiment très dangereuse.
12:33 Jean Dorido.
12:34 Effrayante.
12:35 Oui, je m'interroge sur cette particularité, cette singularité de Sciences Po.
12:41 On a quand même beaucoup d'universités en France avec des campus dont on sait qu'ils
12:45 peuvent être parfois très politisés.
12:47 On a connu des grands mouvements étudiants avec des grosses mobilisations de l'UNEF,
12:53 etc.
12:54 Vraiment, je pose la question à Rémi Gaudeau, comment expliquer cette singularité quand
13:00 même de Sciences Po sur ce sujet d'un soutien...
13:06 Surtout que sociologiquement, les élèves de Sciences Po, c'est pas franchement le
13:11 lumpenprolétariat de la marge.
13:13 Mais bien sûr, mais ça n'a rien à voir avec la classe sociale.
13:15 Je pense que ça a tout à voir avec la classe sociale.
13:18 Non, parce qu'à la Sambon, à Tolbiac et à Nanterre, ils sont exactement de la même
13:22 manière politisés.
13:23 Par contre, ça a à voir avec le genre de matière qu'on traite.
13:26 C'est sûr et certain que les lettres et les sciences humaines invitent à un certain intérêt
13:31 déjà pour le débat public, ce qui n'est pas le cas.
13:33 GTHEC, par exemple, y s'intéresse beaucoup moins.
13:35 Il y a des lettres de sciences humaines à Nanterre, je regrette, on n'a pas du tout
13:38 les mêmes débordements sur le campus de Nanterre.
13:42 Il y a toujours des infractions entre les gens.
13:44 Oui, mais là, en l'occurrence, sur ce qui se passe en ce moment à Gaza, on a eu des
13:51 nouvelles quand même des associations juives là-bas et qui ont été traitées d'une certaine
13:55 manière.
13:56 Le gauchisme est exactement le même.
13:59 Simplement, je pense que déjà, il y a une moindre politisation des gens qui ont fait
14:03 un peu plus de sciences, etc.
14:04 Moi, GTHEC, par exemple, c'est des gens qui veulent faire du business.
14:07 Ils sont un peu moins concernés d'abord par la politique et ensuite, le commerce et la
14:11 politique ne font pas bon ménage.
14:12 Ils sont en général un peu moins engagés sur ces questions-là.
14:15 Et puis ensuite, je dirais qu'il y a une question de rigueur intellectuelle chez les
14:19 gens qui ont fait de la science par rapport aux gens qui n'ont fait que des lettres et
14:23 qui sont, je dirais, dans une espèce de débridation intellectuelle.
14:27 C'est pour ça que moi, je suis très favorable à plus de science.
14:31 Il faut remettre des sciences effectivement pour éclairer les esprits.
14:34 Les amis, petite question à vous Rémi Godot.
14:37 François-Xavier Bellamy demande à ce que finalement, les financements publics soient
14:43 retirés à Sciences Po.
14:44 Est-ce qu'il faut aller jusque là ? Parce qu'à un moment donné, s'ils ne sont plus
14:47 maîtrisables, il faudra une sanction particulière.
14:51 Je ne suis pas trop pour parce que pourquoi au nom de 200 personnes qui bloquent tout,
14:58 vous allez sanctionner 6000 étudiants ? Donc, je ne suis pas trop d'accord.
15:02 En revanche, quand il y a des sanctions sur des étudiants parce qu'ils n'ont pas respecté
15:07 des règles, je trouve scandaleux de passer à un coup d'éponge.
15:10 Et si on apprenait que parmi ses élèves, il y a des boursiers, je trouverais normal
15:15 s'ils n'ont pas respecté les règles, que peut-être ils ne continuent pas à toucher
15:21 des bourses qui sont payées par les concitoyens français.
15:23 En même temps, la tête de Sciences Po entre Mathias Vichra et aujourd'hui, à chaque
15:27 fois, il y a quand même du lâcher prise.
15:29 On sent que ce n'est pas tenu quand même.
15:32 Absolument, mais tout ça est fait main dans la main avec l'exécutif, avec le pouvoir.
15:37 Donc, ce serait absurde de dire je coupe les financements alors qu'il y a quand même
15:41 beaucoup de consanguinité, que la nomination du patron de Sciences Po s'est discutée
15:47 avec les ministres.
15:48 Le premier ministre a son mot à dire, donc il ne faut pas être hypocrite avec ça.
15:51 Donc, écoutez, moi, je pense que si demain la Sorbonne est bloquée, on ne va pas dire
15:55 on va arrêter les financements publics de la Sorbonne.
15:57 Alors là, pour le coup, il n'y a pas de raison de faire de différence entre Sciences
16:00 Po et les autres universités.
16:02 Et pour répondre à la question précédente, c'est vrai que Sciences Po est un peu une
16:06 vitrine.
16:07 Alors peut-être qu'il y a une déformation, parce qu'il y a beaucoup de journalistes
16:09 qui ont fait Sciences Po, mais Sciences Po est une vitrine.
16:11 Et comme je l'ai écrit ce matin, le paradoxe, c'est que Sciences Po est censée former
16:16 une élite et finalement, elle nourrit des populismes de gauche comme de droite qui n'ont
16:23 pas arrêté de nous dire qu'ils voulaient dégager les élites.
16:26 Alors là, on est face à un paradoxe extraordinaire, ce qui fait que le cas de Sciences Po est
16:30 très intéressant.
16:31 - Mickael Samu veut réagir, le science-piste du soir.
16:34 - Toutes les fondations se retirent déjà.
16:37 - Moi, je ne serais pas favorable à ce qu'on enlève les financements publics à Sciences
16:41 Po, parce que pour moi, c'est un problème micro Sciences Po, mais qui est à la traduction
16:45 d'un problème beaucoup plus large.
16:46 Je pense que c'est beaucoup plus large d'abord dans les universités.
16:48 Et puis encore une fois, que des étudiants s'engagent, même très à gauche et même
16:53 de manière assez suspecte comme ça, ce n'est pas ce qui me dérange le plus.
16:57 Ce qui me dérange le plus, c'est que les actes antisémites ont augmenté de 1000%.
17:00 C'est ça, et c'est ça qui nous inquiète, parce qu'on relie les deux problèmes entre
17:04 eux.
17:05 Mais si vous voulez, ce n'est pas des étudiants de Sciences Po qui vont agresser les Juifs
17:07 dans les banlieues.
17:08 Donc, au lieu d'approcher le problème sous un angle micro à chaque fois en disant "ah
17:12 bah lui, on va l'interdire de parler, lui, on va l'interdire de faire une conférence,
17:15 etc.", traitons une réalité qui est beaucoup plus massive et importante et significative
17:20 dans ce pays.
17:21 - Et je crois tout de même, Mickaël, que ce n'est pas dérisoire de savoir qu'à Sciences
17:27 Po, il n'y a qu'un camp et qu'un clan intellectuel.
17:31 - Alors, je pense qu'il y en a plusieurs.
17:33 Simplement, là, c'est un autre sujet.
17:35 Le problème, ce n'est pas seulement ceux qui font le mal, c'est ceux qui ne s'y opposent
17:39 pas par lâcheté.
17:40 Et quand des gens m'ont dit que j'étais d'une minorité dominante, permets-moi de
17:46 te dire, Philippe, que j'ai été moins choqué par ces gens-là, que je savais gauchistes
17:50 et que je savais avoir ces opinions-là, que par ceux qui auraient pu me défendre et qui
17:54 n'ont rien fait par lâcheté intellectuelle.
17:56 Et là, je rejoins toutes ces associations juives qui, aujourd'hui, réagissent alors
18:00 que pendant des années, ils ont été complices de cet antisémitisme-là et aussi de la Macronie
18:04 qui a été assez inactive.
18:05 - Allez, le mot de la fin avec Rémi Gaudeau sur ce débat, peut-être.
18:09 - Écoutez, maintenant, la question est de savoir ce qui va se passer dans les prochains...
18:14 Déjà cette semaine, parce que vous savez qu'il y a un rendez-vous.
18:16 Demain, il y a une convocation pour l'apologie du terrorisme de Rima Hassan et de Mathilde
18:24 Panou, donc ça peut avoir un impact.
18:26 Parce que jeudi, à Sciences Po, il y a ce qu'ils appellent, vous voyez l'américanisation,
18:31 le town hall, c'est-à-dire qu'ils vont organiser un débat.
18:35 Et puis après, bien sûr, on va regarder ce qui se passe dans les autres universités.
18:38 Donc c'est vrai que les prochains jours, même si les examens s'annoncent à Sciences
18:45 Po, vont être intéressants.
18:46 - Merci en tout cas. Merci mille fois Rémi Godeux d'avoir été avec nous.
Recommandations
20:59
|
À suivre
2:09:24