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  • 25/04/2024

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00:00Le 18-20, France Info, Bérangère Bonte.
00:04Bonsoir Emmanuel Mombriche.
00:05Bonsoir.
00:06Eurodéputé, tête de liste LFI pour les prochaines élections européennes, vous étiez en séance pendant le discours d'Emmanuel Macron ce matin, vous l'avez revisionné après coup, comment ça se passe, comment vous avez fait ?
00:15J'ai commencé à le visionner avant puisque les votes ont démarré à midi et puis j'ai fini après mais c'est vrai que c'est assez cocasse qu'il fasse son grand discours d'entrée en campagne de facto au moment où nous sommes en train de voter au Parlement européen, ça en dit long.
00:29Soit du mépris qu'il a pour le Parlement européen, soit peut-être du bilan qui lui fait honte puisque c'était d'abord l'occasion de faire le bilan, même si on pourrait quand même se poser la question d'une forme de privatisation des moyens de l'État au service de sa candidate Valérie Ayé.
00:42Vous dites discours de campagne vous ?
00:43Bien sûr que c'est un discours, il a présenté le programme.
00:45Ça veut dire que vous allez officiellement demander un décompte à l'ARCOM par exemple ?
00:48Nous avons déjà écrit à la fois à la commission nationale des comptes de campagne et à l'ARCOM pour demander à ce que à la fois les moyens utilisés mais aussi le temps d'antenne utilisé par monsieur Macron soit décompté du temps d'antenne de Valérie Ayé, la tête de liste macroniste.
01:04Parce que c'est pas la première fois par ailleurs, il y a eu déjà plusieurs tweets qui ont été faits par des comptes officiels, y compris le compte de l'Élysée, au service de la candidate Valérie Ayé alors qu'en République, en démocratie, il n'y a pas de candidature officielle.
01:16Il est président de la République et le sera après le 9 juin avec un agenda stratégique qui va devoir être établi.
01:22On est à six semaines de l'élection européenne.
01:27Il a de facto présenté le programme de Valérie Ayé pour cette élection européenne.
01:34Permettez-moi d'avoir un mot sur le fond parce que c'était l'occasion.
01:38Une Europe puissance, une Europe de la prospérité, vous êtes contre ?
01:42Moi j'ai plutôt le sentiment que c'est une Europe de l'arrogance et une Europe des inégalités plutôt qu'une Europe puissance et prospérité qui nous a présenté.
01:51Il a utilisé en effet plein de fois le mot puissance et il a finalement déploré pendant deux heures les effets de l'impuissance qu'il a construite depuis sept ans, depuis son dernier discours de la Sorbonne.
02:02Pardon mais sur la question de la puissance, quel est le bilan d'Emmanuel Macron ces dernières années ?
02:07Ce sont des industries, des usines qui ferment. Je pense à des usines de médicaments qui conduisent à des pénuries de médicaments.
02:13Je pense à des usines de panneaux solaires. Les deux dernières usines de panneaux solaires en France sont en train de mettre la clé sous la porte.
02:19Et dans le même temps, il signe à tour de bras des accords de libre-échange avec le monde entier pour faire venir des produits des quatre coins du monde.
02:25Il pointe une série d'avancées pour la première fois.
02:31La capacité d'entêtement commun pour le Covid, les bases d'une Europe de la défense, les bases de la souveraineté technologique avec des usines de batterie.
02:37Il y a une série d'avancées que vous constatez vous-même.
02:41Vous savez, avec Emmanuel Macron, vous ouvrez les placards puis vous découvrez les cadavres.
02:46Et dans ce placard, vous trouvez notamment, il a parlé d'investissement et dans le même temps, cette même semaine au Parlement européen a été voté le pire plan d'austérité
02:57que l'on ne connaîtra jamais sur notre continent européen qui va sacrifier nos écoles, nos hôpitaux, notre protection sociale.
03:03On le voit déjà, le gouvernement qui annonce une réforme de l'assurance chômage, le gel des pensions des retraites qui est une option, s'attaquer au statut de fonctionnaire.
03:11Donc on voit qu'ils veulent faire la poche des Français.
03:13Et je vais vous dire, moi j'ai le sentiment vraiment qu'à la fin, Emmanuel Macron, c'est un menteur.
03:17C'est une forme d'arnaqueur, un peu comme sur Tinder, l'application de rencontre.
03:22Il vous fait des belles promesses et puis une fois qu'il a réussi à vous avoir, il disparaît.
03:26Il a disparu pendant 7 ans.
03:29Les belles promesses de souveraineté, d'égalité qu'il avait faites il y a 7 ans, elles ont été mises à la poubelle.
03:35Puisqu'on est sur l'appli Tinder, le 9 juin, on aura l'occasion de swiper à gauche, comme sur une application, pour passer au suivant.
03:42Puisque vous parlez de Tinder, majorité numérique à 15 ans par exemple, ça c'est une des propositions qu'il fait.
03:47En prenant le temps de trouver des moyens, mais je veux dire sur le principe.
03:50Mais là aussi, c'est mettre la charrue avant les bœufs, qui est davantage de contrôle qui soit nécessaire sur les réseaux sociaux.
03:57C'est une évidence, davantage de contrôle.
03:59Il dit qu'un enfant de 5 ans, on ne l'envoie pas dans la jungle, on ne l'envoie pas non plus sur Tinder.
04:02Oui, mais on les envoie dans la jungle, nos enfants, quand on ne leur donne aucun ou de moins en moins de moyens pour l'encadrement.
04:09Je pense notamment à l'école.
04:11Si le harcèlement se déroule à l'école, c'est aussi parce qu'il n'y a pas de détection des signaux faibles
04:16et suffisamment d'encadrement d'adultes pour soutenir les enfants.
04:20Mais on ne va pas, du jour au lendemain, enlever tous les téléphones des mains des enfants.
04:24Ce n'est pas réaliste.
04:25Est-ce que vous ne reprendriez pas quand même à votre compte,
04:27lorsqu'il propose que la BCE, la Banque Centrale Européenne, intègre non plus seulement l'inflation dans ses prévisions,
04:32mais pourquoi pas un objectif de décarbonation de l'économie ?
04:35C'est intéressant.
04:36Pour le coup, moi je me suis toujours battue pour changer le mandat de la Banque Centrale Européenne,
04:40qui est une proposition qui avait été faite par les Verts également, je crois.
04:42Qui est de facto juste de réduire l'inflation et qui est un échec total.
04:47L'inflation a explosé parce qu'ils ont fait augmenter les taux d'intérêt.
04:50On en paye tous le prix au quotidien.
04:52Notamment, ça a un impact sur le logement.
04:54Mais vous voyez, on retombe dans les travers de son premier discours de la Sorbonne.
04:57Il fait des belles promesses sans s'en donner les moyens.
04:59Celle-là, moi je suis d'accord avec celle-là, mais il ne s'en donne pas les moyens.
05:02C'est la première fois quand même qu'on l'entend.
05:04Il organise cette impuissance au cœur des décisions économiques de l'Europe.
05:08Mais pour quelles conséquences à chaque fois que moi, au Parlement Européen,
05:11j'ai proposé qu'on s'attaque au cœur des politiques économiques européennes
05:15pour changer les règles budgétaires, pour changer les règles de politique monétaire,
05:19à chaque fois, les Macronistes s'y opposent.
05:21Et pardon, si l'on veut changer le mandat de la Banque Centrale Européenne,
05:23moi je me bats là-dessus, il faut changer les traités européens.
05:26À quel moment ? Qu'est-ce qu'a fait Emmanuel Macron, président de la République depuis 7 ans,
05:30pour changer les traités européens, pour donner plus de pouvoir à la démocratie,
05:35pour directement aux représentants du peuple,
05:38pour donner aussi plus d'encadrement des lobbys, le pouvoir d'initiative des parlementaires ?
05:44Tout ça, vous voyez, de nouveau, on est vraiment le super menteur,
05:48un peu comme Jacques Chirac, ça me refait penser à ça,
05:50qui ne tient aucune promesse.
05:52Toutes les promesses progressistes, il ne les a pas tenues.
05:54Et en revanche, toutes les promesses d'Europe des barbelés,
05:57davantage de fermeté, faire de nos frontières des immenses barbelés,
06:02tout ça, ça, en revanche, il l'a tenue.
06:04J'ai envie de vous demander, Maëna Ombry, à qui vous parlez dans cette campagne ?
06:07On avait ce matin sur France Info, Léon Desfontaines, candidat communiste,
06:10qui estime qu'à gauche, entre Raphaël Glucksmann, qui ne parle que d'Ukraine,
06:13une campagne qui tourne beaucoup, jusqu'ici, autour de la Palestine,
06:16il est finalement le seul à s'adresser à ceux qui font leurs courses
06:18et qui ont du mal à remplir leur caddie.
06:20Ça me fait bien rire. Pourquoi ?
06:22Vous savez, je n'ai pas envie d'entrer dans des polémiques avec lui.
06:27J'avoue que je suis assez déçue que le Parti communiste, notamment,
06:30ait dévié de sa ligne historique la défense du peuple palestinien.
06:35Moi, j'ai entendu ces pudeurs de gazelle,
06:38notamment en défense du peuple palestinien,
06:41et je ne retrouve pas le Parti communiste que j'ai connu.
06:43Mais j'en reviens au cœur de votre question.
06:45Moi, si j'ai bien une chose à déplorer sur le discours d'Emmanuel Macron,
06:48c'est précisément qu'il n'a eu aucun mot sur les questions sociales,
06:51sur ce qui préoccupe les gens au quotidien,
06:53sur l'explosion des prix, notamment des denrées alimentaires, de plus de 20%.
06:56Et nous, ce qu'on propose, c'est plusieurs choses en la matière.
06:58D'abord, le blocage des prix des produits de première nécessité
07:01et le blocage des marges des entreprises de l'agroalimentaire qui s'enrichissent dessus.
07:05Ça, c'est une première chose.
07:06Deuxième chose, agir sur les écarts de salaire.
07:08Il y a le salaire du PDG, Carlos Tavares, qui a fait un scandale
07:12qui est l'équivalent de 1 700 SMIC.
07:14Faisons une chose très simple,
07:16imitons les écarts de salaire de 1 à 20.
07:18Et puis, dernière chose, sur la question sociale,
07:20je parlais de l'austérité tout à l'heure.
07:22Moi, je préside au Parlement européen
07:24le seul groupe qui n'a pas donné une seule voix, pas une seule voix,
07:28à ces nouvelles règles d'austérité
07:30qui vont sacrifier nos services publics et notre protection sociale.
07:32Donc, je pense que nous devons faire des élections du 9 juin,
07:35un grand référendum sur ce grand plan d'austérité.
07:38Juste une dernière question d'actu,
07:40le chômage qui s'est stabilisé en France sur les trois premiers mois de l'année,
07:42après deux trimestres de hausse,
07:44les intentions d'embauche pour 2024
07:46qui se maintiennent à un très haut niveau,
07:48ça vous le mettez en partie au moins au crédit du gouvernement ?
07:50Vous savez, depuis plusieurs mois,
07:52le chômage n'a eu de cesse d'augmenter.
07:54On a encore plusieurs...
07:56Mais le facteur est qu'il est reparti à baisse.
07:58Si on sort les gens des statistiques officielles du chômage,
08:02évidemment que ce sera un peu plus facile.
08:04Et moi, je pense à toutes celles et tous ceux
08:06qui sont jetés dans la précarité par les réformes de l'assurance chômage
08:08qui se succèdent.
08:10Comme si finalement, être au chômage était un choix
08:12alors qu'on touche des indemnités qui sont de plus en plus faibles
08:14et bien plus faibles qu'évidemment quand on est
08:16rémunéré par un salaire.
08:20Et je veux vraiment lancer l'alerte
08:22sur la nouvelle réforme de l'assurance chômage
08:24annoncée par le gouvernement
08:26qui va précariser des millions de gens.
08:28Et à chaque fois, le gouvernement fait la même chose.
08:30Il préfère s'attaquer aux chômeurs
08:32plutôt qu'au chômage.
08:35Et ça va être l'enjeu des prochains mois
08:37de résister face à cette réforme de l'assurance chômage.
08:39Merci Manon Bry.
08:41Merci d'avoir été l'invité politique de France Info.

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