À Anima, J’ai faim, qu’on découvrira bientôt à Annecy où il est sélectionné, coordonné par Louise-Marie Colon avec Delphine Hermans, nous avait ravis. Mais c’est Paola, la poule pondeuse, coordonné cette fois avec Quentin Speguel, qui chavira nos cœurs et emporta notre adhésion. D’une part, le film détonnait par rapport au panel plutôt déprimé que le court métrage belge nous présentait. Il était gai, joyeux, enlevé et drôle. D’autre part, il réinventait, à sa façon naïve et fraîche, une position politique forte, en proposant une alternative au monde du travail, qui nous enchantait.
Louise-Marie Colon, tranquille et douce, semble, elle aussi, réinventer une manière de faire du cinéma qui tranche avec celle des écoles. Animatrice chez Caméra etc. depuis six ans, c’est pourtant bien là une grande partie de son travail, mener des ateliers avec des enfants à qui elle apprend le cinéma d’animation. Et peut être que toute la différence est là, dans cette façon d’aborder le cinéma d’animation comme un travail commun, un plaisir qui se pratique à plusieurs, un jeu du « on dirait que… » lancé ensemble.
Parcours en pas de côté
Cinergie : Comment es-tu arrivée au cinéma d’animation ?
Louise-Marie Colon : C’est une grande histoire ! Je n’ai pas fait du cinéma d’animation dès le départ. J’ai fait mes études, et puis je suis devenue institutrice dans le primaire. J’ai enseigné un an et ça ne me convenait pas du tout. J’ai arrêté, et j’ai pris un peu de temps pour réfléchir et trouver autre chose. C’est à ce moment-là que j’ai participé à l’atelier Zorababel et à son premier film collectif, Barbe Bleue. J’ai découvert, pour la première fois, le cinéma d’animation et ça m’a beaucoup plu. J’ai repris mes études, et j’ai fait La Cambre. Là, j’ai fait des films qui ont pas mal marché et qui ont été sélectionnés dans des festivals. http://www.cinergie.be/entrevue.php?action=display&id=736