#MeToo hôpital: "Beaucoup de femmes parlent" depuis le témoignage de Karine Lacombe, mais "il ne faut pas taire ce qui est aussi un #MeToo gay de l'hôpital", indique la journaliste Anne Jouan

  • il y a 5 mois
Les accusations de harcèlement moral et sexuel de l’infectiologue Karine Lacombe visant l’urgentiste Patrick Pelloux a ouvert la voie à de nombreux témoignages visant des professionnels de santé

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00:00 Effectivement, depuis que Karine Lacombe a publiquement dit qu'il s'agissait de Patrick Pelou dans son livre,
00:08 beaucoup de femmes parlent, mais j'observe aussi et j'ai reçu des témoignages et des appels téléphoniques
00:17 d'hommes à l'hôpital qui expliquent qu'eux aussi ont subi ce genre de choses,
00:24 et je pense qu'il ne faut pas taire ce qui est un "me too gay" aussi de l'hôpital,
00:31 avec un chirurgien qui raconte par exemple que quand il est au bloc opératoire en train d'opérer un patient,
00:37 il entend derrière lui une penseuse et un interne, et il comprend, je cite son expression,
00:44 que les deux ont parié son cul et que cet interne va lui faire beaucoup de remarques,
00:52 beaucoup de propositions alors que lui-même est en train d'opérer un patient.
00:57 C'est des médecins qui racontent, quand ils sont jeunes internes,
01:01 que le supérieur, en l'occurrence le chef du service, leur met la main dans le caleçon.
01:07 Et effectivement, on est dans un univers féodal dans lequel le chef vous valide vos stages quand vous êtes interne,
01:15 et que vous soyez homme ou femme, jeune homme ou jeune femme, cette pression et cette féodalité
01:22 est extrêmement importante et ne favorise pas du tout l'expression d'une parole.
01:27 Par ailleurs, quand les médecins parlent, ils sont très souvent punis.
01:33 L'enquête concernant le "me too" à l'hôpital et le cas de Patrick Pelou a été possible pour moi
01:41 parce qu'on a fait une enquête précédemment, au mois de janvier, concernant le CHU de Rennes
01:47 et le service de neurosurgie, dans lequel deux anciens chefs de service sont accusés de maltraitance,
01:54 harcèlement moral et sexuel par neuf soignants qui ont eu le courage de témoigner dans Paris Match
02:00 à visage découvert au mois de janvier.
02:02 Et les deux médecins accusés ont décidé d'attaquer ces neuf soignants à l'ordre des médecins et des infirmiers
02:11 qui instruisent la plainte comme cela se fait.
02:14 L'instruction est donc en cours, mais ils ont tous été convoqués, certains même deux fois,
02:21 par l'ordre des médecins, qui va bientôt se prononcer pour savoir s'ils les poursuivent en chambre disciplinaire,
02:29 sachant que l'ordre des médecins peut aussi décider de poursuivre les médecins accusés de harcèlement.
02:36 Donc on voit bien ce qu'il coûte à ceux qui osent prendre la parole,
02:41 et c'est donc quelque chose qui est extrêmement compliqué.
02:46 Karine Lacombe, vous aurez remarqué, elle est PUPH, elle a plus d'une cinquantaine d'années,
02:52 et elle parle, elle est chef de service.

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