Ecoutez l'interview de l'ancien directeur de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale. Regardez RTL Evènement du 03 avril 2024 avec La rédaction de RTL.
00:06 Et l'événement ce matin sur RTL ce sont bien sûr ces nouvelles avancées dans l'enquête sur la disparition d'Emile. Bonjour Général Daoust.
00:13 Bonjour.
00:13 Et merci d'être une nouvelle fois avec nous ce matin pour nous aider à décrypter ce qu'il se passe sur le terrain.
00:19 Vous avez dirigé, je le rappelle, l'IRCGN, l'Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale.
00:24 C'est elle qui est à pied d'oeuvre en ce moment, en première ligne dans cette enquête.
00:28 Le procureur de la République l'a donc annoncé hier soir. Des vêtements du petit garçon ont été retrouvés à peu près
00:34 150 mètres de l'endroit où on avait découvert son crâne.
00:36 Vêtements qui sont actuellement en cours d'analyse. Que peuvent-ils nous apprendre ?
00:40 Il faut savoir qu'ils ont été trouvés à côté d'un ruisseau et que ce ruisseau,
00:45 après les épisodes méditerranéens qu'il y a eu les semaines dernières, était un torrent. D'ailleurs le procureur l'a signalé.
00:53 Donc on peut imaginer facilement que les vêtements ont tourné dans ce ruisseau. Il va y avoir une recherche d'ADN
01:00 parce que malgré le fait que, comme une grande lessiveuse, un ruisseau tourne, on peut arriver à retrouver un ADN,
01:08 notamment du sang, et du sang qui ne serait pas forcément celui de l'enfant. Donc ça c'est le premier point.
01:13 Deuxième point, c'est est-ce que sur ces vêtements il y a des déchirures qui ne seraient pas des déchirures naturelles
01:21 dues au temps passé dans cette nature ? Et les déchirures non naturelles, c'est un coup de couteau, un coup de cutter,
01:31 quelque chose qui pourrait vraiment apporter un éclairage différent sur les hypothèses que l'on peut émettre.
01:38 Général Daoust, autre information qui a été donnée hier soir par le procureur, ce sont ces traces retrouvées sur le crâne,
01:44 des traces de morsures d'animaux, notamment post-mortem, a précisé le procureur.
01:49 Qu'est-ce que ça nous dit d'un point de vue purement criminel ?
01:51 Alors d'un point de vue criminel, ça veut dire que toutes les petites fissures et fractures qui ont été vues, observées et analysées
01:58 ne sont pas un choc volontaire, ne sont pas une agression sur l'enfant, mais que ça s'est fait largement post-mortem.
02:06 Et quand on sait que le crâne a été retrouvé près du chemin beaucoup de temps après, après ces épisodes notamment de torrents ou autres,
02:14 on imagine très facilement ce qui a dû se passer, c'est-à-dire que le crâne a roulé entre les cailloux et basculé,
02:24 bousculé par le torrent, tapant de l'un à l'autre, et c'est à ce moment-là que ce genre de fissures et de fractures se réalisent.
02:30 Toutes ces analyses sont en cours, combien de temps peuvent-elles durer ? C'est une question de jours, de semaines, de mois ?
02:36 S'agissant des analyses sur les vêtements, ça sera quelques jours voire semaines,
02:41 parce que bien évidemment, ça va être fait centimètre carré par centimètre carré,
02:45 il ne va pas y avoir ce que l'on appelle en science un échantillonnage,
02:49 un échantillonnage étant, on prend au hasard un petit peu, ou par rapport à ce qui aurait pu être touché par X ou Y, des endroits, des prélèvements.
02:58 Là, tout va être passé au peigne fin et il va y avoir plusieurs dizaines, voire une centaine de prélèvements,
03:04 de façon à ne rien rater si jamais il y avait eu quelque chose.
03:08 Si on trouve le sang de quelqu'un d'autre, ou un autre ADN, en tout cas ça pourrait être ça,
03:12 ou on ne trouve rien, mais là quand on dira on ne trouve rien, ça veut dire qu'on n'aura rien trouvé.
03:17 Dernière question François Daoust, le procureur l'a dit hier, ces fouilles vont se poursuivre, qu'est-ce que l'on cherche ?
03:23 Concrètement, ce qu'on cherche, c'est le maximum d'encements,
03:28 parce que derrière, d'autres zoos pourraient être porteurs d'éléments indiciels.
03:34 On se souvient, hélas, de l'affaire Maelis avec Dandale-Lelandais, que la mâchoire était cassée,
03:40 et si on n'avait pas eu cette mâchoire, on n'aurait jamais pu démontrer qu'il y avait eu une agression physique.
03:46 Les techniciens, les experts de l'IRCGN, les gendarmes vont devoir descendre un aval tout le long du ruisseau et sur les abords,
03:54 pour voir et essayer de retrouver tous les ossements, en tout cas le maximum,
04:00 et pouvoir apporter des réponses sur ce qui s'est passé, quelle est son histoire, quels sont ses derniers moments,
04:07 et enfin, clore l'affaire et laisser la famille pouvoir faire son deuil tranquillement.
04:13 Merci beaucoup François Daoust, ancien patron de l'Institut criminel de la gendarmerie.
04:18 Et on rappelle ce qu'a dit le procureur de la République hier soir à Entre-la-Chute,
04:22 l'homicide involontaire ou le meurtre, on ne peut toujours pas privilégier une hypothèse plus qu'une autre.