Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 20/03/2024

Pour suivre toute l'actualité politique et parlementaire, abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/user/publicsenat?sub_confirmation=1

Notre site internet : http://www.publicsenat.fr

Abonnez-vous à notre newsletter : https://urlz.fr/iinC 

Suivez-nous sur les réseaux sociaux
Facebook : https://www.facebook.com/publicsenat
Twitter : https://twitter.com/publicsenat
Instagram : https://instagram.com/publicsenat
LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/2996809/

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00 Je ferais simplement une remarque au passage, c'est que la décision a été prise à Bruxelles,
00:05 après des dialogues qui n'étaient pas toujours très faciles.
00:09 Il se trouve qu'à cette époque-là, l'industrie automobile n'avait pas forcément le vent en poupe
00:15 et je dirais que nous avons à l'époque été un peu soumis à une forme de déni autour de notre capacité d'innovation.
00:26 Je l'ai vécu comme d'autres dans le monde automobile avec beaucoup de souffrance, mais c'est comme ça.
00:32 Et je voudrais simplement faire remarquer que la décision a été prise avec un niveau d'analyse d'impact
00:38 qui est proche, j'allais dire, de pas grand chose.
00:43 J'espère ne choquer personne en vous disant que l'analyse d'impact n'a pas été faite.
00:48 J'en veux pour preuve qu'une fois que la décision prise, tout le monde a découvert ou a fait mine de découvrir
00:55 que nous avions un énorme sujet autour de la question des ressources nécessaires pour alimenter les usines de batterie
01:02 que nous sommes en train de mettre en place en France et nos concurrents de la même manière,
01:07 considérant que, de fait, l'Europe était dépourvue d'accès significatif aux mines dans le monde
01:16 qui produisent des métaux nécessaires à la fabrication des batteries.
01:19 J'ai cité le lithium, le nickel, le manganèse, le cobalt, les terres rares,
01:25 ne serait-ce que le cuivre aussi est un sujet majeur, comme vous le savez, et même à court terme.
01:30 Et que donc cette découverte, liée à un certain nombre de rapports qui sont sortis après coup et qui ont été très bien faits,
01:37 évidemment, ont tout simplement entraîné le fait que l'industrie automobile se retrouvait devant des défis majeurs
01:44 qui n'avaient pas été anticipés.
01:47 Je ne vais pas faire trop long sur ce sujet, mais chacun sait, et on ne va quand même pas le reprocher à la Chine,
01:52 que depuis 25 ans, la Chine avait mis en place une stratégie extraordinairement directive en la matière,
01:59 mettant la main sur une quantité significative d'exploitation minière dans le monde, en Afrique et ailleurs.
02:07 La Chine domine aujourd'hui entre 60 et 70% de l'accès aux mines nécessaires, aux métaux, pour la production d'énergie électrique.
02:19 Et j'allais dire, peut-être un pas plus loin, elle domine entre 70 et 75% selon les métaux, l'industrie de la transformation de ces métaux,
02:29 qui, je vous le rappelle, est une industrie extrêmement lourde, qui nécessite des investissements majeurs,
02:34 parce que le métal, une fois extrait de la mine, doit être raffiné en plusieurs étapes,
02:39 pour être capable ensuite d'être intégré dans des cellules de batterie.
02:43 Faire une cathode et faire une anode nécessite évidemment des métaux.
02:48 Je n'ai pas évoqué le graphite, j'aurais pu le faire, puisqu'il est absolument essentiel pour fabriquer une anode.
02:53 Et donc, ce constat-là, soyons clairs, il faut regarder les choses en face,
02:57 c'est pour ça que je crois que la lucidité est la première des vertus, au fond, est apparue après la décision, et non pas avant.
03:06 L'autre sujet qui est apparu effectivement dans la foulée, c'est que les demandes que vont nécessiter l'électrification de la mobilité en Europe,
03:19 mais pas seulement, parce qu'il s'agit là aussi de la décarbonation de l'ensemble de l'industrie,
03:24 qui est en train d'électrifier une immense partie des processus de production,
03:29 et donc là je sors un instant d'automobile, mais cette demande d'énergie, notamment d'énergie électrique, est considérable,
03:36 et que les chiffres aujourd'hui que nous avons devant nous, y compris ceux que le gouvernement français nous présente dans le cadre de stratégie de décarbonation,
03:45 sont des chiffres qui aujourd'hui impressionnent par l'ampleur des besoins nécessaires,
03:50 et que donc nous nous retrouvons tant en termes de capacité électrique disponible que de son prix,
03:58 qui est une incertitude aujourd'hui, devant un deuxième grand défi.
04:03 Alors, je vais arrêter de vous mettre des défis sur les épaules, ils sont ceux des nôtres,
04:07 mais considérez, si vous voulez bien, que le sujet n'est quand même pas du premier simple,
04:11 et qu'une fois qu'on a dit ça, notre devoir à nous, c'est de trouver les chemins pour faire en sorte d'arriver au bout,
04:18 et de mettre en oeuvre en Europe les réglementations qui sont ce qu'elles sont.
04:22 Alors, ce que je voulais vous dire dans cette histoire-là, c'est que non seulement on va le faire,
04:27 vous avez évoqué notre concurrent qui, après des déclarations sur l'électrification de son parc,
04:34 je vous dis tout de suite que nous aussi, on a dit clairement, le directeur général, moi-même,
04:37 qu'en 2030, la totalité de la production de Renault sera électrique, j'ai même rajouté qu'Alpine le serait,
04:43 et donc il n'y a absolument aucun sujet par rapport à Renault, je ne suis pas tout à fait à l'aise avec vous
04:47 quand vous dites que nous sommes sur le côté conservateur de la transition énergétique,
04:52 je ne crois pas qu'il y ait une seule entreprise en France, en tous les cas dans l'automobile,
04:56 on va dire ça comme ça, qui investisse autant d'argent que nous dans notre pays sur cette question électrique.
05:01 Je crois qu'il n'y en a aucun, je suis prêt à le démontrer, c'est absolument considérable les montants
05:05 que nous sommes en train de mettre en place, et donc vous voyez-vous que votre propos tout à l'heure,
05:09 M. Jadot, je comprends d'où vous venez et que vous ayez ce doute, mais moi je ne l'ai pas,
05:14 et j'ai peur de vous dire que les stratégies que nous menons aujourd'hui sont justement prêtes,
05:18 non seulement prêtes, mais on sera prêts en avance, pour autant, pour autant,
05:22 que les défis dont je viens de vous parler puissent être résolus, et pour ce faire,
05:26 Mesdames et Messieurs, je vous le dis, nous ne pourrons pas le faire seuls,
05:30 il y a des choses qui dépendent de nous, ça c'est le côté technologique,
05:34 j'en profite pour vous dire qu'une des choses que j'aurais aimé dans la décision de Bruxelles,
05:38 c'est qu'elle n'impose pas nécessairement le choix de la technologie.
05:42 Au fond, la neutralité technologique est ce qui fait l'honneur de l'industrie.
05:46 Or, en l'espèce, il n'en a pas été le cas.
05:48 [Musique]

Recommandations