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  • 24/02/2024
Anthony Favalli vous informe et reçoit des invités tous les samedis et dimanches matin dans #LaMatinaleWE

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00:00:00 Bonjour à tous et bon réveil, bienvenue dans la matinale week-end de CNews.
00:00:06 Très heureux de vous accompagner jusqu'à 9h pour remplacer Anthony Favalli, que nous saluons,
00:00:11 qui prend quelques jours de repos, bien mérité, mais vous ne serez pas dépaysé puisque ce matin,
00:00:16 pour vous livrer l'information à mes côtés, Marine Sabourin. Bonjour, merci à Marine.
00:00:20 Bonjour Olivier, bonjour à tous.
00:00:22 Comment allez-vous ce matin ?
00:00:23 En pleine forme.
00:00:24 Et d'autres invités également pour nous accompagner tout au long de cette matinale.
00:00:27 Je vous les présente dans un instant, mais tout de suite, comme chaque matin, c'est l'éphéméride.
00:00:31 Et aujourd'hui, nous fêtons les modestes.
00:00:33 Détendez-vous devant votre programme avec Stressless, des fauteuils, des canapés et des chaises
00:00:39 au design norvégien et au confort unique.
00:00:42 Chers amis, bonjour.
00:00:49 Le prénom « modeste » à l'honneur du calendrier aujourd'hui n'est pas des plus simples à porter.
00:00:54 Difficile de s'appeler ainsi quand on a une petite tendance à la vanité ou à l'orgueil.
00:00:59 Ce prénom, qui a été très en vogue au 18e et au 19e siècle, n'est plus beaucoup donné aujourd'hui.
00:01:05 On ne sait pas grand-chose de Saint Modeste, si ce n'est qu'il porte bien son prénom.
00:01:09 L'histoire, en effet, n'a quasiment rien retenu de lui.
00:01:13 Il a été élu évêque de Trèves, dans l'actuelle Allemagne, vers 486,
00:01:18 et il serait mort trois ans plus tard, en 489.
00:01:22 Retenons qu'il a vécu autant de Clovis avant sa conversion,
00:01:26 à une époque encore très difficile pour les chrétiens de la Gaule romaine.
00:01:30 Ses reliques sont vénérées dans l'église Saint-Mathias de Trèves,
00:01:34 et voici pour finir ce commandement que nous laisse le Christ dans l'évangile de Saint Matthieu,
00:01:39 qui est lu à la messe aujourd'hui.
00:01:41 Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent.
00:01:45 C'est tout pour aujourd'hui. À demain, chers amis. Ciao.
00:01:51 Détendez-vous, confortablement installé.
00:01:54 C'était votre programme, avec les fauteuils et canapés stressless.
00:01:59 Et il m'accompagne ce matin pour commenter, pour décrypter l'actualité,
00:02:04 pour vous accompagner autour de ce plateau.
00:02:06 Nous accueillons donc Hervé Bricourt. Bonjour.
00:02:09 Bonjour monsieur, vous êtes agriculteur en polyculture dans l'Aisne.
00:02:12 On va bien évidemment parler de l'ouverture du Salon de l'agriculture, ce matin, à la une de l'actualité.
00:02:16 À vos côtés, le général Bruno Clermont, notre consultant défense.
00:02:19 Bonjour mon général. Bonjour Olivier.
00:02:21 Puisque l'actualité est marquée par les deux ans de la guerre en Ukraine,
00:02:23 on en parlera également avec vous Michel Thaube.
00:02:25 Bonjour Michel. Bonjour Olivier.
00:02:27 Michel, fondateur Opinion Internationale.
00:02:30 Et Mathieu Hocq, nous accompagne également, secrétaire général le millénaire.
00:02:33 Bonjour Mathieu. Bonjour Olivier.
00:02:35 Harold Diman est également avec nous, journaliste spécialiste des questions internationales.
00:02:40 Là encore, nous reviendrons également pour vous sur les élections américaines.
00:02:46 Aujourd'hui, ce matin, avec notre correspondante notamment, Elisabeth Guenel, qui sera sur place.
00:02:51 En Caroline du Sud. Exactement.
00:02:53 Mais avant, la météo, quel temps va-t-il faire aujourd'hui ?
00:02:56 Nous retrouvons Karine Durand.
00:02:58 La météo avec Groupe Verlaine.
00:03:00 Installateur de panneaux photovoltaïques garantie à vie avec contrat de maintenance.
00:03:04 Groupe Verlaine, le climat de confiance.
00:03:06 Bonjour ma chère Karine, des risques de crues aujourd'hui en France.
00:03:11 Oui, alors justement, je voulais vous montrer cette carte de crues avec simplement une vigilance.
00:03:15 Jaune, donc modérée pour le moment, mais avec toutes les pluies qui vont tomber à la fois aujourd'hui,
00:03:20 demain spécialement, et lundi, et bien cette vigilance pourra passer à un niveau supérieur.
00:03:25 Il faut savoir que sur l'ouest du côté de l'Aquitaine, notamment, où il y a déjà des cours d'eau en crues,
00:03:30 et bien on peut attendre encore 80 à 100 mm de pluie supplémentaire d'ici lundi.
00:03:35 Donc un risque évidemment pour les cours d'eau, un gros risque d'inondation pour les zones de l'ouest et du nord-ouest.
00:03:41 Également, grande prudence. Regardez l'évolution du temps pour les prochaines heures avec un ciel de traîne sur le nord-ouest du pays.
00:03:47 Ça veut dire une alternance d'éclaircies, de nuages et parfois de fortes averses orageuses en direction de la Bretagne, de la Normandie.
00:03:54 Parfois de gros cumuls de pluie en dessous. Le vent peut donner lieu à de grosses bourrasques jusqu'à 90 km/h du côté de la Bretagne.
00:04:00 C'est temporairement plus calme à l'est avec quand même quelques chutes de neige qui se produisent,
00:04:04 notamment sur les Alpes, mais aussi sur les Pyrénées, au-delà de 1000 mètres.
00:04:08 Et le temps reste calme en Méditerranée. Au cours de l'après-midi, attention à ces pluies qui se décalent de plus en plus,
00:04:14 notamment en direction des Hauts-de-France. Déjà sujet aux inondations, il y aura de gros cumuls de pluie supplémentaires
00:04:20 qui vont s'ajouter au cours de l'après-midi. Ces averses peuvent être localement orageuses,
00:04:24 notamment sur les Landes ou encore sur les Pyrénées-Atlantiques. Et la neige va tomber vraiment en abondance sur les Pyrénées.
00:04:31 L'accès aux stations sera vraiment difficile au cours des prochaines heures.
00:04:35 Les températures sont en baisse. On a même quelques gelées très localisées dans les campagnes de l'Ouest ou encore du centre-ouest ce matin.
00:04:42 0 degré prévu à Rodez, 4 degré pour Paris. Au cours de l'après-midi, fait assez rare, les températures sont tout à fait dans les moyennes de saison.
00:04:50 Cela faisait un moment que ce n'était pas arrivé. 8 degré à Paris, 11 degré pour Biarritz et 11 également pour Strasbourg.
00:04:56 Chaud l'été, froid l'hiver, c'était la météo avec Groupe Verlaine.
00:05:01 Isolation thermique par l'extérieur avec aide de l'Etat. Groupeverlaine.com
00:05:05 Il est 6 heures passées de 1 minute à la 1 de l'actualité ce matin. Un rendez-vous sous tension à quelques heures de l'ouverture officielle du Salon de l'agriculteur.
00:05:16 Des paysans en colère campent porte de Versailles à Paris. Pas convaincus par les annonces du gouvernement, ils attendent de pied ferme le chef de l'Etat.
00:05:28 Emmanuel Macron attendu sur place peu avant 8 heures, en terrain miné, après la bourde de l'Elysée autour de l'invitation des soulèvements de la terre.
00:05:36 Un mouvement pourtant qualifié d'éco-terroriste il y a quelques mois par le ministre de l'Intérieur.
00:05:41 Conséquence, le grand débat voulu par le président est annulé. Les agriculteurs l'ont assuré. Le face-à-face avec le chef de l'Etat s'annonce tendu.
00:05:52 Et puis aux Etats-Unis, des primaires républicaines, crucial dans la course à la Maison-Blanche.
00:05:58 Donald Trump espère s'imposer en Caroline du Sud sur les terres de sa rivale.
00:06:02 Nikki Haley, l'ancien président, largement en tête des enquêtes d'opinion dans cet Etat.
00:06:07 On fera le point avec notre envoyée spéciale en Caroline du Sud, Elisabeth Guedel, mais également avec Harold Dibb.
00:06:16 Et à la ligne de l'actualité, donc ce matin, la plus grande ferme de France ouvre donc ses portes.
00:06:22 Jamais un salon de l'agriculture n'a eu lieu dans un climat, il faut le dire, aussi tendu, Marine.
00:06:27 Oui, deux cortèges de tracteurs ont défilé à Paris hier à l'initiative de plusieurs syndicats agricoles.
00:06:32 Plusieurs agriculteurs ont même campé cette nuit devant la porte de Versailles.
00:06:36 On retrouve sur place Thibault Marcheteau et Antoine Durand. Comment s'est passée la nuit, Thibault, pour ces agriculteurs ?
00:06:43 Eh bien écoutez, Marine, assez fraîchement parce que la température n'est pas montée au-dessus de 3 degrés toute la nuit.
00:06:50 Alors on a essayé de se réchauffer toute la nuit autour de ces braséraux qui ont été installés hier soir.
00:06:56 Les personnes que vous voyez ici ont passé toute la nuit autour de ce feu pour essayer de se réchauffer.
00:07:01 Et pour les personnes qui voulaient trouver un petit peu le sommeil avant de passer une très longue journée qui s'annonce très forte,
00:07:08 eh bien on essaie de dormir un petit peu, vous le voyez sur ces images d'Antoine Durand.
00:07:12 Certaines personnes qui sont encore en train de finir leur nuit dans ces duvets, dans la paille, pour essayer de se réchauffer.
00:07:19 Certaines personnes dorment aussi dans les cabines des trentaines de tracteurs qu'il y a donc sur cette place,
00:07:24 juste devant le salon de l'agriculture qui va donc ouvrir ses portes dans quelques heures maintenant.
00:07:31 On se réveille petit à petit, essayez de prendre un café pour se réchauffer, essayez de retrouver un petit peu de chaleur.
00:07:37 En tout cas, ici on parle évidemment de l'arrivée du président de la République et tous le promettent ici,
00:07:43 il lui réserve un accueil qui lui sera glacial.
00:07:47 Et on suivra tout cela avec vous mon cher Thibault.
00:07:49 On vous retrouvera tout au long de cette matinale Thibault Marcheteau, donc en direct devant le salon de l'agriculture avec Antoine Durand.
00:07:55 Hervé Bricoult, on l'a entendu, on le sait, le chef de l'État attendu de pied ferme ce matin.
00:08:01 Très concrètement, quelles sont les revendications qui alimentent encore la colère des agriculteurs à cette heure ?
00:08:08 Actuellement, je pense qu'il y a beaucoup de flou encore et on n'arrive pas à en sortir.
00:08:14 Et quand on a besoin d'avancer, ce n'est pas avec le peu qu'on a eu qu'on avançait.
00:08:21 Et je trouve que les premières choses qui ont été annoncées, c'était une baisse sur le carburant, le GNR.
00:08:29 En fin de compte, on différait la taxe au départ.
00:08:34 Mais le lendemain, ça s'est suivi par une augmentation de 10 centimes.
00:08:38 Donc franchement, j'ai peur que la taxe, elle soit en fin de compte une manœuvre de plus pour récupérer autant d'argent dans les caisses de l'État.
00:08:48 Et c'est vrai, vous le disiez Michel Thaube, on a vu ces annonces, alors ces annonces un peu indigènesse d'ailleurs.
00:08:53 On se souvient de Gabriel Attal, les agriculteurs en tout cas toujours en colère ce matin.
00:08:58 Est-ce que selon vous, la fête de cette ouverture officielle du Salon de l'Agriculture, elle peut être gâchée ?
00:09:04 Je pense que le Salon de l'Agriculture, c'est sacré.
00:09:07 Ça doit être une fête, mais c'est vrai que la fête va être un peu particulière parce qu'effectivement, la crise est là.
00:09:13 Elle est bien là.
00:09:14 Et c'est vrai que le gouvernement, les faits sont là, a choisi de saucissonner ses réponses, souvent d'ailleurs de façon extrêmement technique,
00:09:22 certainement trop technique.
00:09:23 Et en plus, en assumant le fait que par exemple, parmi les revendications des agriculteurs, la question de leur rémunération,
00:09:29 Marc Fesneau lui-même a reconnu que la question des rémunérations n'est pas encore réglée, alors que nous sommes au jour de l'ouverture du Salon de l'Agriculture.
00:09:37 Donc effectivement, je pense que le comité d'accueil du président de la République risque d'être assez sérieux.
00:09:42 Alors moi, j'ai confiance dans le respect des institutions par les agriculteurs,
00:09:46 mais je vois mal Emmanuel Macron tenir les 13 heures de déambulation dont il a battu le record historique l'année dernière,
00:09:53 si effectivement, il n'apporte pas, dès son arrivée au Salon de l'Agriculture, de nouvelles réponses aux paysans français.
00:10:01 Parce que quand même, il ne vient pas uniquement pour discuter, et on le sait bien, il vient aussi pour apporter des réponses et des solutions.
00:10:08 C'est ce qu'attendent les paysans français.
00:10:10 On retrouvera d'ailleurs Florian Tardif dans un instant, puisque vous savez, le grand débat prévu avec Emmanuel Macron a été annulé au Salon.
00:10:18 Le chef de l'État qui va finalement, Marine, rencontrer les syndicats agricoles, ce sera juste avant l'ouverture officielle du Salon.
00:10:24 Oui, et voici ce qu'il a publié sur X hier.
00:10:26 Les syndicats agricoles ont voulu que ce Salon ne soit pas un Salon comme les autres.
00:10:30 Ils avaient voulu un débat ouvert.
00:10:32 Ils en demandent aujourd'hui l'annulation, dont acte.
00:10:35 Pas de grand débat aujourd'hui, donc du côté des agriculteurs, c'est la déception.
00:10:38 Écoutez quelques-unes de leurs réactions recueillies par Charles Pousseau.
00:10:41 Les dernières déclarations d'Emmanuel Macron avec l'accueil de groupuscules qui ne sont pas du tout représentatifs font exploser une rage sur le terrain.
00:10:51 Et je pense qu'il est important pour lui de calmer le jeu.
00:10:55 C'est là qu'on attendait vraiment une vision politique, une vision d'un président, d'orienter un peu sa stratégie et ses agriculteurs.
00:11:04 Aujourd'hui, en termes de confiance, je pense qu'on est redescendu en dessous de zéro.
00:11:09 Mathieu, c'est vrai que ce Salon de l'agriculture, c'était l'échéance attendue pour faire un point d'étape avec les agriculteurs.
00:11:16 Après les annonces, on en a parlé il y a un instant de Gabriel Attal.
00:11:19 Et pourtant, eh bien, patatras, le débat est annulé.
00:11:23 Quelle est votre grille de lecture ?
00:11:25 Parce que c'est vrai qu'on ne comprend pas bien la posture d'Emmanuel Macron et les annonces de l'Élysée ces dernières heures.
00:11:30 Le fiasco de cette organisation, de la non-organisation de ce débat,
00:11:34 réside dans le fait que le président de la République est davantage attaché à sa personne qu'il ne l'est au vu des corps intermédiaires.
00:11:41 Pourquoi ? Parce que le logiciel macroniste depuis 2017, c'est de dire que les corps intermédiaires,
00:11:47 c'est de dépasser les clivages de l'ancien monde au premier rang desquels sont les corps intermédiaires.
00:11:53 Or, quand on se coupe des corps intermédiaires comme l'a fait Emmanuel Macron depuis 2017,
00:11:58 on se coupe d'une partie des mouvements sectoriels qui jalonnent le pays
00:12:02 et on se coupe aussi de la base populaire, notamment des gens qui travaillent dans cette France du travail.
00:12:09 Or, ce que je vois, c'est que le fait de se couper cette rupture du macronisme à l'égard des corps intermédiaires
00:12:15 va avoir un impact très fort sur la colère des gens et surtout, elle a créé des mouvements spontanés.
00:12:20 C'est pour ça qu'on a eu des mouvements à la lumière des gilets jaunes, notamment,
00:12:24 où on a vraiment des collectifs qui se mobilisent contre le gouvernement en marge des corps intermédiaires
00:12:31 dans la mesure où les corps intermédiaires ne sont plus respectés par le président de la République.
00:12:35 Or, aujourd'hui, ce que l'on voit, c'est que ce que nous on a appelé le mouvement des gilets verts
00:12:40 est un mouvement gilets jaunes revisité à la manière des agriculteurs
00:12:44 et c'est ça qui va jalonner le pays pendant les prochaines années.
00:12:47 - Je vous donne la parole dans un instant, mais avant, Xavier Bricoux,
00:12:50 est-ce que vous êtes déçu par l'annulation de ce grand débat avec Emmanuel Macron et les agriculteurs ?
00:12:54 - Oui, tout à fait, parce que, franchement, nous rencontrer, c'était aussi son devoir.
00:13:01 Et aujourd'hui, ne pas arriver justement sur le salon de l'agriculture qui est emblématique
00:13:08 et surtout de la 60ème année, je trouve que ça se gâche un peu.
00:13:13 - Un rendez-vous en tout cas gâché entre le président de la République, Emmanuel Macron, et les agriculteurs.
00:13:19 Mais c'est vrai que la grille de lecture n'est pas facilement compréhensible.
00:13:22 - Non, alors il y a eu une erreur stratégique d'inviter les soulèvements de la terre
00:13:27 qui, il y a quelques mois, ont été interdits par le gouvernement.
00:13:31 Mais au-delà de ça, on arrive aussi, je trouve, à la fin d'un processus,
00:13:35 d'une méthode Macron qui est celle de ces débats permanents.
00:13:39 On s'en souvient pour les gilets jaunes, mais c'est, encore une fois,
00:13:44 bien entendu qu'il y a un besoin de dialogue et le chef de l'État va rencontrer des syndicalistes
00:13:48 et quand même beaucoup de paysans aujourd'hui au salon de l'agriculture.
00:13:52 Mais ce sont des solutions qui sont attendues, ce sont des réponses concrètes.
00:13:56 Je pense que la parole, elle est là, elle est là depuis longtemps.
00:13:58 Gabriel Attal a plutôt réussi son entrée en fonction en allant à la rencontre des paysans.
00:14:03 Mais quelles sont les réponses à porter ?
00:14:05 C'est là qu'il y a un difficile de réponse, qu'il y a des réponses trop techniques,
00:14:08 pas assez précises, pas assez globales.
00:14:10 C'est à cela qu'il faut répondre.
00:14:12 La crise est très profonde et ce n'est que par un retour du politique
00:14:16 qu'on arrivera à répondre aux attentes de nos chers paysans.
00:14:20 Il faut saluer avant tout et à qui il faut dire merci en ce grand jour
00:14:24 qui est le leurre avec l'ouverture du salon de l'agriculture.
00:14:27 Exactement, ce sera une fête également. On va y revenir.
00:14:29 Vous le disiez, une colère très profonde.
00:14:31 Je vous propose de revenir justement ce matin sur les débuts de cette colère paysanne.
00:14:36 Tout a commencé le 18 janvier à Marigne et c'était, on se souvient, sur l'autoroute A64.
00:14:41 Oui, les revendications de ces agriculteurs.
00:14:43 Plus de moyens, moins de concurrence déloyale et surtout pouvoir vivre dignement.
00:14:47 Alors si la mobilisation s'était essoufflée après les annonces de Gabriel Attal,
00:14:51 pour certains agriculteurs, rien n'a changé.
00:14:53 Résultat, les actions reprennent. Retour sur ces temps forts avec Adrien Spiteric.
00:14:59 Ici commence le pays de la résistance agricole.
00:15:02 Ce slogan, visible le 19 janvier sur l'autoroute A64, annonçait la couleur.
00:15:07 C'est ici, à hauteur de carbone, que les premiers blocages d'ampleur ont débutés.
00:15:12 Jérôme Bail, éleveur de vaches, devient rapidement l'une des figures du mouvement.
00:15:16 Il faut que tout le monde aille sur les routes, faire des ralentissements
00:15:19 et montrer à l'Etat qu'on sera ferme et déterminée.
00:15:22 Un appel entendu. Dans les jours qui suivent, la grogne se propage comme ici dans l'Oise.
00:15:27 Face à cette situation, le gouvernement tente de calmer la crise.
00:15:31 Le 26 janvier, en Haute-Garonne, le Premier ministre multiplie les annonces.
00:15:35 Aujourd'hui, je décide de 10 mesures de simplification immédiate.
00:15:39 Simplification ou encore annulation de la hausse de la taxe sur le gasoil non routier.
00:15:44 Ce jour-là, Gabriel Attal convainc les agriculteurs mobilisés sur l'A64.
00:15:49 Le blocage est levé.
00:15:51 Problème, ces mesures ne font pas l'unanimité.
00:15:54 Certains décident alors de se rapprocher de la capitale,
00:15:57 obligeant le gouvernement à aller encore plus loin.
00:16:00 Le 1er février, Gabriel Attal promet notamment 150 millions d'euros pour aider les éleveurs,
00:16:06 suffisant pour mettre fin au blocage.
00:16:08 Mais ces derniers jours, à l'approche du Salon de l'Agriculture,
00:16:11 des opérations ont été menées, jusqu'à hier dans la capitale.
00:16:15 Les avancées ne sont pas assez marquées.
00:16:18 Aujourd'hui, on nous avait dit première étape le Salon, on ne l'a toujours pas vu.
00:16:23 Initialement prévu, le grand débat entre Emmanuel Macron et des agriculteurs n'aura finalement pas lieu.
00:16:28 Des professionnels qui attendent de pied ferme le président.
00:16:32 Xavier Bricoult, on l'a vu, des actions qui se poursuivent.
00:16:38 Devant le Salon de l'Agriculture, Porte de Versailles à Paris,
00:16:41 mais pas seulement, il y a eu des mouvements partout en France,
00:16:43 notamment hier dans l'Hérault.
00:16:45 On le sait, les revendications sont nombreuses.
00:16:48 Baisse des revenus, multiplication des normes, concurrence des loyales,
00:16:52 mais aujourd'hui, qu'est-ce que vous attendez ?
00:16:55 Qu'est-ce qui pourrait faire baisser cette colère ?
00:16:58 La colère, en fin de compte, elle vient, on parle de revenus mensuels.
00:17:04 Mais nous, on est contraints à une production qui se déroule sur toute une année.
00:17:09 Et sur plusieurs années.
00:17:11 Aujourd'hui, ce qu'on a besoin, c'est de maintenir nos prix agricoles.
00:17:15 Parce qu'aujourd'hui, on a affaire à la Russie qui met des prix de céréales à 90 euros,
00:17:22 l'Ukraine à 110 euros, et qui arrive sur nos marchés intérieurs.
00:17:27 On le voit bien, ça se joue aussi au niveau européen, et pas seulement au niveau français.
00:17:31 C'est ça aussi la problématique, et peut-être que le gouvernement n'a pas les leviers suffisants
00:17:35 aujourd'hui pour répondre à votre colère.
00:17:37 Il ne peut pas avoir les leviers, parce qu'en fin de compte, il y a eu des surproductions en Ukraine,
00:17:40 en Russie, surtout en Russie, où il est passé de 70 millions de tonnes à 110 millions de tonnes de stock.
00:17:47 Donc cette influence, en fin de compte, il s'en sert pour en faire un levier économique vis-à-vis de l'Europe.
00:17:54 Michel Taubes, effectivement, tout n'était pas dans les mains de Gabriel Attal.
00:18:00 Peut-être que maintenant, la solution est davantage dans les mains d'Emmanuel Macron au niveau européen.
00:18:06 Est-ce qu'il va pouvoir apporter des éléments nouveaux aujourd'hui, le chef de l'État ?
00:18:10 Mais c'est à mon aise ce qui est principalement attendu par les agriculteurs.
00:18:14 Encore une fois, Bruxelles, l'Europe, c'est nous, c'est le Conseil européen,
00:18:18 c'est les chefs d'État et de gouvernement.
00:18:20 Si Emmanuel Macron doit aller au bras de fer avec ses homologues pour pouvoir imposer une simplification drastique des normes,
00:18:28 si on doit enfin pouvoir obtenir que les importations déloyales par rapport aux règles, aux normes environnementales
00:18:36 que nos agriculteurs doivent respecter et que les concurrents internationaux ne respectent pas,
00:18:41 eh bien allons au bras de fer.
00:18:42 Il fut une époque où le général de Gaulle avait fait la politique de la chaise vide.
00:18:46 C'était d'ailleurs au moment de la naissance de la politique agricole commune.
00:18:49 Eh bien allons-y.
00:18:50 Si c'est nécessaire pour défendre nos agriculteurs qui sont, et Gabriel Attal a reconnu, un domaine stratégique de la vie de notre pays.
00:19:00 Donc il faut y aller, il faut un retour de politique, tant au niveau national qu'au niveau européen,
00:19:05 sinon on n'y arrivera pas et cette crise agricole va perdurer et les paysans vont continuer à revendiquer et ils auront raison.
00:19:13 Et puis enfin, par rapport à ce que disait M. Brico, il y a un point qui est très important.
00:19:17 Il faut que les agriculteurs puissent eux-mêmes déterminer le prix de leur matière première.
00:19:21 Et dans le bras de fer avec les industriels et la distribution, Egalim, qui est une véritable usine à gaz,
00:19:27 qu'on prétend vouloir simplifier, on n'y arrivera pas, il faut absolument changer la donne.
00:19:32 Et une nouvelle grande loi agricole qui donne beaucoup plus la main aux agriculteurs,
00:19:37 aux organisations agricoles pour déterminer le prix de leur matière première,
00:19:41 parce que c'est eux qui sont au début de cette grande chaîne alimentaire.
00:19:45 Alors faut-il une loi Egalim 4 ? On pourra s'interroger ce matin, pendant cette matinale week-end.
00:19:51 Vous le disiez tout à l'heure, Michel Taubes, bien évidemment, le Salon de l'agriculture, c'est aussi une tradition française,
00:19:56 c'est aussi le moyen de voir le savoir-faire de nos agriculteurs.
00:20:00 Et ce sera ça aussi dans les prochaines heures et les prochains jours, porte de Versailles à Paris.
00:20:05 On va en parler dans un instant avec l'égérie de ce salon.
00:20:08 Elle s'appelle Auréliette. Son portrait dans un instant, mais avant, le flash avec vous, ma chère Marine.
00:20:15 Au procès des attentats de Trèbes et Carcassonne,
00:20:19 les condamnations prononcées sont largement inférieures à celles demandées.
00:20:23 Sur les cinq accusés jugés pour association de malfaiteurs terroristes criminels,
00:20:27 quatre ont été acquittés et seulement condamnés pour des délits connexes.
00:20:30 Seule la petite amie radicalisée de l'assaillant a été reconnue coupable et condamnée à cinq ans d'emprisonnement,
00:20:34 dont deux avec sursis.
00:20:36 L'Ukraine entre dans sa troisième année de guerre.
00:20:39 Aujourd'hui, plusieurs pays occidentaux continuent de manifester leur soutien à Kiev.
00:20:42 Dans un communiqué, le premier ministre britannique Rishi Sunak promet que Londres restera aux côtés de Kiev aussi longtemps qu'il le faudra.
00:20:49 Et puis cette 49e édition des Césars organisée à l'Olympia de Paris hier,
00:20:53 la cérémonie a accordé cette année une place inédite aux victimes de violences sexuelles.
00:20:57 Et c'est Justine Trillet qui a remporté le César de la meilleure réalisation pour son film "Anatomie d'une chute",
00:21:02 un trophée qu'elle dédie à toutes les femmes.
00:21:05 Merci Marine. Et nous allons parler d'Auréliette à présent.
00:21:09 Alors Auréliette, non ce n'est pas ce que j'ai dans l'oreille ce matin.
00:21:12 Son nom ne vous dit peut-être rien et pourtant, c'est la vache star du Salon de l'agriculture.
00:21:18 Elle est venue tout droit de Normandie.
00:21:20 Elle est arrivée d'ailleurs hier à Paris avec ses éleveurs, ses éleveurs François et Lucie.
00:21:24 Vous avez eu justement Marine la chance de la rencontrer Auréliette.
00:21:28 Vous étiez avec Goderic Bey pour la rencontrer et faire son portrait.
00:21:32 On regarde ce sujet. Auréliette donc la présentation.
00:21:36 Elle va retrouver sa copine. Elle est une consœur de l'État.
00:21:40 Elle arrive en grande pompe escortée par ses éleveurs.
00:21:43 Auréliette est légérie 2024 du Salon de l'agriculture.
00:21:47 Son arrivée signe l'ouverture de cette 60e édition.
00:21:51 Je crois que c'est une des premières arrivées et les vaches sont parmi les premières arrivées également.
00:21:56 Donc voilà, là c'est lancé, elle est là.
00:21:59 Auréliette est une belle bête. 1m56 pour 800 kilos rien que ça.
00:22:03 Auréliette elle est jolie, très jolie et imposante je dirais surtout.
00:22:08 Certains quittent même leur stand pour l'apercevoir.
00:22:10 On est rien que d'avoir tous une vache comme ça. Elle est exceptionnelle.
00:22:14 Une vache qui en fait rêver plus d'un et qui fait la fierté de ses éleveurs François et sa fille.
00:22:19 Selon eux, les vaches sont l'emblème du milieu agricole.
00:22:23 La vache dans son ensemble représente beaucoup de choses je pense pour les Français de tous bords.
00:22:29 Je pense que la vache que ce soit les tiers ou les tentes, c'est un symbole de l'agriculture.
00:22:34 Cette année, près de 600 000 personnes viendront saluer la vache normande.
00:22:38 Alors Hervé Bricoult, c'est vrai que c'est l'occasion pour les Français de rencontrer le savoir-faire des agriculteurs.
00:22:47 Aujourd'hui en France, on le voit avec Auréliette, cette très belle vache.
00:22:51 C'est aussi un temps pour rencontrer les citoyens, ce Salon de l'agriculture.
00:22:55 Exactement, c'est le partage de notre milieu agricole avec tous les citoyens.
00:23:02 Et c'est de faire voir cette passion, la passion qui anime les agriculteurs à vous donner de belles choses dans vos assiettes.
00:23:10 Et ça c'est super important parce que quand on voit ce qui nous importe, c'est horrible.
00:23:17 On est en train de partir en arrière.
00:23:19 Et donc aujourd'hui, il faut donner cette confiance et dire aux Français qu'on les aime.
00:23:24 Par notre travail.
00:23:26 Et c'est vrai que Michel Taubes, ce qu'a révélé cette colère des agriculteurs,
00:23:30 c'est aussi le lien très fort que l'on a ressenti, ce soutien très fort des citoyens français, des Français envers les agriculteurs.
00:23:38 Cela va être aussi, ce Salon de l'agriculture, un moyen aussi de faire vivre ce lien.
00:23:43 Absolument, et en fait, la meilleure manière, j'ai envie de dire, de transformer l'essai du soutien massif des Français à votre mouvement,
00:23:52 et massif dans les études, 90% des Français qui sont favorables aux revendications des paysans,
00:23:58 ce serait de battre tous les records d'affluence au Salon de l'agriculture.
00:24:02 C'est ça qu'il faut espérer dans ces 10 jours.
00:24:04 Quant à Auréliette, juste une chose, vous disiez de manger des bons plats.
00:24:08 Mais Auréliette, c'est une vache normande laitière et qui donne avec ses 190 000 corps légionnaires,
00:24:16 du camembert, du pont lévèque, 4 très bons fromages de Normandie qui font le plaisir des Français et des gens dans le monde entier.
00:24:25 Donc effectivement, le Salon de l'agriculture, c'est cela.
00:24:27 C'est une forme de déclaration d'amour réciproque parce qu'on parle d'argent, on parle de crise profonde,
00:24:33 mais c'est aussi, voilà, les paysans français ont besoin de preuves d'amour.
00:24:37 Et la meilleure manière de leur donner, c'est aussi d'aller tous très nombreux au Salon de l'agriculture.
00:24:42 Et nous y reviendrons largement tout au long de la matinale à ce Salon de l'agriculture.
00:24:46 Vous savez, le chef de l'État qui est d'ailleurs attendu à 7h50, il doit rencontrer les représentants des syndicats agricoles.
00:24:51 Mais avant, je vous propose de prendre la direction des États-Unis.
00:24:54 Pour quelles raisons ? Eh bien parce que nous sommes un peu plus de 8 mois de l'élection présidentielle.
00:25:00 Nous y reviendrons dans un instant.
00:25:02 Nous retrouverons notre correspondante sur place, notre envoyée spéciale, Elisabeth Guedel.
00:25:06 Mais avant, nous restons en France avec ce chiffre, ce chiffre qui fait froid dans le dos.
00:25:11 93.
00:25:12 93, c'est le nombre de viols commis dans la capitale en 2023.
00:25:16 Un chiffre malheureusement stable sur ces dernières années.
00:25:19 7 viols sur 10 sont commis la nuit.
00:25:21 Selon les syndicats de police, les agresseurs sont souvent des hommes étrangers et sans papiers.
00:25:25 Les détails avec Adrien Spiteri.
00:25:27 En plein cœur de la capitale, dans la célèbre rue de Rivoli, le 26 janvier vers 5h du matin,
00:25:35 une jeune femme âgée de 20 ans est brutalement déshabillée puis violée sur le trottoir.
00:25:40 Des faits loin d'être isolés.
00:25:42 Selon la préfecture de police de Paris, 93 faits de viols commis sur la voie publique ont été enregistrés en 2023.
00:25:49 92 en 2022.
00:25:52 Des chiffres élevés mais qui diminuent légèrement par rapport aux années précédentes.
00:25:57 En 2021, 104 faits de viols de rue avaient été recensés.
00:26:01 102 en 2020.
00:26:03 Mais alors, quel est le profil des agresseurs ?
00:26:06 Linda Kebab du syndicat unité SGP Police s'est exprimé sur le sujet chez nos confrères du point.
00:26:12 Les viols de prédation dans les grandes villes, ils ont historiquement toujours concerné les marginaux.
00:26:17 Or, aujourd'hui à Paris, les hommes étrangers sans papiers, issus de l'immigration récente et entrés sur le territoire en situation irrégulière,
00:26:25 représentent une part importante de cette marginalité. C'est un fait.
00:26:30 Or 2023, 656 agressions sexuelles sur la voie publique ont eu lieu à Paris.
00:26:36 Et ce, alors que certaines victimes ne déposent pas plainte.
00:26:40 Effectivement, on entendait le lien entre immigration irrégulière et viol de rue.
00:26:45 Un phénomène que certains se refusent à voir. Nous pourrons l'évoquer dans la matinale, dans un instant.
00:26:50 Mais avant, je vous le disais, on va prendre la direction des Etats-Unis.
00:26:53 Puisque nous sommes à un peu plus de 8 mois de l'élection présidentielle.
00:26:56 La primaire aujourd'hui en Caroline du Sud, elle pourrait être déterminante, un marine dans la course à l'investiture du parti républicain.
00:27:03 Oui, les électeurs vont devoir choisir entre Donald Trump et Nikki Haley.
00:27:07 Harold Iman, notre journaliste spécialiste des questions internationales, est avec nous.
00:27:11 On parle beaucoup de cette femme. Certains y voient une Trump en talons, n'est-ce pas ?
00:27:15 En fait, elle fait tout ce qu'elle peut pour ne plus ressembler à Donald Trump,
00:27:21 qui l'avait nommée en 2017 comme ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU,
00:27:29 où elle a exercé un rôle assez visible de représentante des valeurs républicaines traditionnelles,
00:27:39 de force américaine projetée à l'extérieur et d'hostilité envers la Russie, envers la Syrie,
00:27:45 de Bachar Al-Assad et le soutien indéfectible à Israël.
00:27:49 Donc ça, c'était assez classique, mais elle est partie au bout d'un an en allégant une fatigue,
00:27:55 et des devoirs familiaux. Et elle était gouverneure de la Caroline du Sud avant.
00:28:02 Ce que je vous propose justement, Harold, c'est de prendre la direction de la Caroline du Sud,
00:28:06 de retrouver notre envoyée spéciale, Elisabeth Guedel, qui est sur place.
00:28:10 Elisabeth, à quelques heures de l'ouverture des bureaux de vote, on peut le dire, c'est Donald Trump qui fait figure de grand favori.
00:28:18 Vous savez, la Caroline du Sud, c'est en quelque sorte la dernière chance pour Nikki Haley dans cette course à la nomination républicaine.
00:28:28 Comme vient de le dire Harold, elle connaît bien cet État. Ce sont ses terres, c'est son État natal.
00:28:34 Elle l'a dirigée en tant que gouverneure, donc on aurait pu penser qu'elle arrivait en position de force à cette primaire.
00:28:40 Eh bien non, vous l'avez dit, c'est Donald Trump, le grand favori, qui a remporté toutes les primaires jusqu'à présent.
00:28:45 Et à chaque fois, il est arrivé largement en tête. Alors il faut savoir que la Caroline du Sud, c'est un État traditionnellement conservateur,
00:28:52 assez diversifié, avec une communauté afro-américaine importante, 25% de la population, des électeurs afro-américains.
00:28:59 À chaque fois, à chaque élection, très convoité, ce sont eux qui ont sauvé la candidature de Joe Biden en 2020.
00:29:06 Et donc à cette primaire, les Républicains tentent également de les convaincre de voter pour eux.
00:29:11 Donald Trump était d'ailleurs hier ici à Columbia, en Caroline du Sud, pour assister à une réunion organisée par un groupe d'Afro-Américains.
00:29:20 C'est d'ailleurs une des rares fois où Donald Trump est venu ici, en Caroline du Sud.
00:29:25 Il y a très peu fait campagne par rapport à sa rivale Nikki Haley.
00:29:28 Il a dépensé dix fois moins d'argent en campagne publicitaire qu'elle.
00:29:33 Et pourtant, il est largement en tête. Les tout derniers sondages le donnent gagnant à cette primaire ce samedi,
00:29:39 avec 35 points d'avance sur Nikki Haley. C'est du jamais vu.
00:29:44 Donc si cette avance se confirme dans les urnes aujourd'hui, lors de la primaire, ça va être très difficile pour Nikki Haley de se maintenir.
00:29:50 Merci beaucoup, Élisabeth. Nous vous retrouverons tout au long de la matinale.
00:29:54 Je vous pose cette question tout d'ailleurs. Est-ce que Nikki Haley pourrait abandonner la course si Donald Trump l'emportait ?
00:30:00 Vous nous direz tout. Dans un instant, nous allons marquer une très courte pause.
00:30:03 Et dans un instant, bien évidemment, nous allons revenir sur l'événement de la journée, l'ouverture officielle du Salon de l'agriculture à Paris.
00:30:10 Emmanuel Macron attendu. On tient un minet d'ailleurs à 7h50. Nous suivrons tout cela en direct, bien évidemment, sur CNews.
00:30:19 Très courte pause. Nous revenons dans un instant. A tout de suite.
00:30:22 Et de retour sur le plateau de la matinale week-end. Bienvenue si vous nous rejoignez pour vous accompagner ce matin.
00:30:31 L'agriculteur Hervé Bricou à vos côtés. Le général Bruno Clermont, consultant défense CNews.
00:30:37 Michel Taubes est également avec nous, tout comme Harold Dimane, Mathieu Hocq.
00:30:41 Et pour vous, livrer l'information comme chaque week-end.
00:30:44 Marine Sabourin, à la une de l'actualité ce matin. Un campement installé par les agriculteurs.
00:30:50 Porte de Versailles à Paris. À quelques heures de l'ouverture officielle du Salon de l'agriculture, la colère reste vive.
00:30:57 Toujours pas convaincu par les annonces du gouvernement, les paysans poursuivent leurs actions et ils attendent de pied ferme le chef de l'État.
00:31:05 Il y a tout juste deux ans, la Russie envahissait l'Ukraine. Aujourd'hui, l'armée ukrainienne se trouve en grande difficulté sur le champ de bataille.
00:31:13 Les aides européennes ne suffisent pas à mener une contre-offensive efficace. Le conflit s'enlise.
00:31:18 Nous ferons le point avec le général Bruno Clermont et Harold Dimane dans la matinale.
00:31:24 Anatomie d'une chute, ça créé meilleur film au César 2024. Sa réalisatrice, Justine Triette, est devenue la deuxième femme de l'histoire à décrocher le César de la meilleure réalisation.
00:31:35 Une victoire dédiée à toutes les femmes, dont celle qu'on a blessée. Un discret hommage à Judith Gaudrech qui a pris la parole hier soir.
00:31:44 Et c'est donc aujourd'hui le top départ pour le Salon de l'agriculture. Ce sera dans quelques heures.
00:31:50 Un salon, vous le savez, sous haute tension. Les services de renseignement n'excluent pas des opérations coup de poing d'ailleurs.
00:31:56 Hier, déjà, deux cortèges de tracteurs ont défilé à Paris à l'initiative de syndicats agricoles. L'un d'eux a même campé cette nuit devant la porte de Versailles.
00:32:05 On retrouve d'ailleurs sur place Thibault Marcheteau et Antoine Durand. Thibault, comment s'est passée la nuit pour eux sur place ?
00:32:17 Alors, nous avons un problème de son pour le moment avec Thibault Marcheteau. Peut-être, voilà, nous avons retrouvé Thibault.
00:32:22 Thibault, c'est à vous.
00:32:24 Alors, nous avons un petit problème de son, vous l'avez vu, en tout cas Hervé Bricou. On le voit, la tension ne retombe pas ce matin.
00:32:40 C'est ce que l'on peut retenir à quelques heures de l'arrivée du chef de l'État.
00:32:43 Exactement, exactement. Les mesures qui sont en négociation avec les syndicats ne sont pas encore tout à fait arrivées à leur terme.
00:32:55 Et bien au-delà, on a aussi d'autres revendications qui n'ont pas été soulevées. Et donc, je pense qu'il y a encore énormément de travail.
00:33:05 Par contre, on sent un retour en arrière au niveau des injonctions. Et là, c'est quelque chose de positif quand même.
00:33:14 Alors, on a retrouvé la liaison avec Thibault Marcheteau et Antoine Durand devant le salon de l'agriculture.
00:33:20 Thibault, vous alliez nous raconter comment s'est passée la nuit des agriculteurs ?
00:33:23 Absolument, Marine. J'allais vous raconter que la nuit a été assez courte ici à la porte de Versailles
00:33:31 parce que le thermomètre n'a pas dépassé les 3 degrés toute la nuit. Alors, on a essayé de s'organiser pour essayer de se réchauffer au maximum.
00:33:38 On se réveille petit à petit sur cette place juste devant la porte de Versailles avec un café.
00:33:43 Vous voyez ici de nombreuses choses qui ont été faites pour se réchauffer.
00:33:48 Ici, on a des cafés, des viennoiseries qui sont distribués aux agriculteurs qui sont présents.
00:33:52 Une centaine d'agriculteurs présents pour l'instant devant la porte de Versailles, devant ce salon de l'agriculture
00:34:00 qui a donc ouvri ses portes à 9h. Et vous le voyez, ils ont revêtu ces t-shirts avec ces panneaux de communes.
00:34:06 On marche sur la tête. Vous savez, c'est comme ça qu'a commencé le mouvement, en retournant le panneau de plusieurs communes de France.
00:34:13 D'ailleurs, certains panneaux ont été affichés sur les grilles du salon de l'agriculture, de ce parc d'exposition.
00:34:21 Voilà donc pour ce qui se passe ce matin devant le salon de l'agriculture.
00:34:25 On essaie de se réchauffer parce que la nuit a été assez courte et parce que la journée promet d'être très longue.
00:34:30 Thibault Marcheteau avec Antoine Durand, que nous retrouverons tout au long de la matinale devant le salon de l'agriculture.
00:34:36 Alors des agriculteurs qui restent mobilisés à Paris, mais pas seulement. Dans toute la France, on va le voir dans un instant.
00:34:42 Mais avant Mathieu Hoque, cette colère des agriculteurs, finalement, on a vu aussi des personnes qui disaient leur colère,
00:34:51 mais tout en respectant les forces de l'ordre sans aucun débordement. Est-ce que vous pensez que cet état d'esprit des agriculteurs,
00:34:58 il peut tenir, notamment lors du salon de l'agriculture ? Marine le disait, les services de renseignement n'excluent pas des actions coup de poing.
00:35:05 Que faut-il y voir derrière ?
00:35:06 Même si on a vu des actions coup de poing de la part des agriculteurs depuis janvier 2024, on s'aperçoit que ces actions coup de poing,
00:35:13 elles sont à des années-lumières de ce qu'on avait pu subir, notamment dans le cadre des émeutes de l'été dernier,
00:35:19 avec des racailles qui ont saccagé un certain nombre d'établissements publics, mais également avec les Gilets jaunes.
00:35:25 Et les agriculteurs ont bien en tête que c'est la violence du mouvement des Gilets jaunes qui a conduit à l'érosion du soutien des Français dans le temps.
00:35:35 Un autre point aussi, qui est à mon sens important, sur la colère des agriculteurs, c'est que les agriculteurs,
00:35:39 comme la plupart des classes populaires et classes moyennes françaises, ont l'impression de supporter le coup de la transition écologique,
00:35:46 alors que ça devrait plutôt être les urbains les plus aisés qui supportent le coup de la transition écologique, pour deux raisons.
00:35:53 D'une part parce qu'il est plus facile d'adapter ses comportements, d'adapter son mode de vie.
00:35:58 Quand on est un urbain, c'est plus facile de prendre le tram plutôt que de prendre la voiture,
00:36:02 quand on est dans une ville comme Paris, plutôt que dans la campagne.
00:36:05 C'est une évidence que de dire cela. Et puis d'autre part, parce que les écologistes ont instigué un climat de terreur dans le débat public,
00:36:13 notamment sur deux points. Le premier point, c'est en disant qu'il faut que les pays du Sud, par exemple,
00:36:19 quand on prend l'exemple des pays du Sud et des pays du Nord, on dit toujours que les pays du Sud ne doivent pas payer le coup de la transition écologique,
00:36:25 ce sont les pays riches qui doivent le faire. Pourquoi les écologistes ne disent pas que les pauvres doivent, plutôt les aisés,
00:36:31 donc leur électorat qui doit supporter le coup de la transition écologique, ça c'est le premier élément.
00:36:35 Et le deuxième élément, c'est en alimentant le débat public au niveau européen, avec le Green Plan,
00:36:41 donc le plan d'Ursula von der Leyen pour l'agriculture, qui comporte un certain nombre de mesures très néfastes pour l'agriculture.
00:36:48 Notamment, j'en vois deux, c'est la loi sur la renaturalisation des sols, c'est-à-dire le fait qu'il y aura de moins en moins de surfaces agricoles disponibles,
00:36:58 donc on va pouvoir produire de moins en moins, alors qu'il faut produire davantage, puisque la guerre en Ukraine a montré l'importance de produire,
00:37:05 et c'est ce que vous avez rappelé tout à l'heure, l'Ukraine et la Russie produisent beaucoup plus que nous aujourd'hui sur le plan des céréales.
00:37:12 Et l'autre point, c'est sur l'utilisation des pesticides, mais là c'est un sujet que les écologistes abordent depuis très longtemps.
00:37:17 Et nous y reviendrons, parce que c'est vrai que les agriculteurs étaient dans le viseur des écologistes, et effectivement, on y reviendra avec vous, Hervé Bricou,
00:37:26 vous avez eu le sentiment d'être pointé du doigt, de porter, seuls les agriculteurs, cette question de la transition écologique.
00:37:33 En un mot, c'est un peu ça le nœud du problème.
00:37:36 Exactement, exactement. La transition écologique, en fin de compte, c'est encore une contrainte de plus pour nous, et franchement, les agriculteurs,
00:37:45 notre métier, c'est de préserver notre nature. Et pour nous, c'est tellement naturel que nous imposer des lois pour faire ça, je trouve ça complètement inutile.
00:37:55 C'est vrai qu'on marche un peu sur la tête, les premiers écologistes, bien évidemment, sont les agriculteurs.
00:38:00 Sur le terrain, en tout cas, des agriculteurs marines qui restent mobilisés, le Premier ministre Gabriel Attal,
00:38:05 eh bien, semble-t-il, il n'a pas convaincu le monde agricole cette semaine.
00:38:09 Oui, alors les actions coup de poing se multiplient de nouveau en région, illustration à Clermont-Leroux,
00:38:14 où plusieurs dizaines d'agriculteurs ont bloqué une base logistique, les détails avec Kylian Salih.
00:38:23 De la terre, du fumier ou encore des cèpes de vigne, plusieurs dizaines d'agriculteurs de Leroux vident des bains devant ce supermarché.
00:38:30 On continue toujours à être étranglés par la grande distribution qui nous impose toujours des prix de plus en plus bas,
00:38:36 ce qui fait que nous, en Bouchesne, on n'arrive plus à vivre de notre métier, et ça, c'est vraiment un problème.
00:38:40 Nous, ce qu'on veut aujourd'hui, c'est tout simplement qu'on nous paye au juste prix.
00:38:44 C'est pas plus compliqué que ça parce que dans un an, dans deux ans, dans trois ans, on sera toujours là.
00:38:49 Si je faisais en l'occurrence moins le vingt, si demain on me donne 10, 15 euros de plus à Lecto, en cas coopérative, je ne serai pas dans la rue aujourd'hui.
00:38:57 Aucun camion n'est rentré ni sorti de ce supermarché de toute la journée.
00:39:01 Un peu plus loin, sur l'autoroute A75, une quarantaine de tracteurs ont mené une opération escargot.
00:39:07 Les agriculteurs ont aussi contrôlé des camions venant d'Espagne.
00:39:16 Objectif, vérifier qu'aucun produit frais ne rentre en France et ainsi lutter contre la concurrence déloyale étrangère.
00:39:23 Ce chauffeur-route ne transporte que du plastique. Les agriculteurs le laissent repartir.
00:39:32 Durant les prochains jours, ils organiseront d'autres actions pour maintenir la pression.
00:39:37 Et dans ce contexte, il faut retrouver un dialogue, apaiser ces mots.
00:39:44 Ce sont ceux de Marc Fesneau. Il s'exprime dans les colonnes du Parisien ce matin.
00:39:48 Le ministre de l'Agriculture, pour qui les journées s'enchaînent, c'est vrai, depuis la mi-janvier, avec une pression qui ne retombe pas.
00:39:55 Oui, alors il lance ce qu'on pourrait appeler une opération déminage à quelques heures de l'ouverture du salon.
00:40:00 Les détails avec Célia Gruyère.
00:40:02 Opération désamorçage pour le ministre de l'Agriculture.
00:40:06 Dans une interview accordée aux Parisiens, Marc Fesneau admet la colère qui grandit depuis des années.
00:40:11 Les agriculteurs ne croient plus en la parole publique depuis 25 ou 30 ans.
00:40:15 Après le fiasco de l'invitation des soulèvements de la terre au grand débat voulu par Emmanuel Macron au salon de l'agriculture, la colère ne faiblit pas.
00:40:23 À l'heure d'une reprise de manifestations partout en France, mais surtout à Paris, Marc Fesneau appelle à un retour au calme.
00:40:30 Il faut retrouver un dialogue apaisé. L'agriculture en a besoin.
00:40:33 Pour le ministre, il s'agit d'une crise collective en Europe à laquelle tous les gouvernements sont confrontés.
00:40:39 Une crise majeure qu'en France, l'exécutif n'aurait pas vu venir.
00:40:43 Je ne me défausse pas, j'ai ma propre responsabilité. On n'a pas vu collectivement qu'on était à un moment de rupture.
00:40:49 Le salon de l'agriculture pourrait être perturbé par plusieurs actions selon les services de renseignement.
00:40:55 Et dans ce contexte de tensions sociales, une petite phrase Marine qui risque, une fois de plus, de faire réagir.
00:41:04 Oui effectivement, Emmanuel Macron s'est exprimé face au syndicat agricole modé dans le quotidien La Marseillaise.
00:41:10 Voici ses mots, les smicards préfèrent des abonnements VOD à une alimentation plus saine.
00:41:15 Alors effectivement, une petite phrase Michel Taubes, je vois, qui vous fait sourire, pas sûr qu'elle fasse sourire tout le monde.
00:41:22 En tout cas, le chef de l'État qui avait dit qu'il ne regrettait aucune de ses petites phrases, c'était au lendemain de son élection présidentielle.
00:41:30 Il avait promis aussi qu'il n'en commettrait plus.
00:41:33 Exactement.
00:41:34 J'ai envie de dire, il va très fort.
00:41:36 Et honnêtement, ce n'est pas le moment, c'est jamais le moment d'ailleurs, de manquer de respect aux Français.
00:41:41 Parce qu'il y a quelque chose quand même de choquant, de donneur de leçons vis-à-vis de nos concitoyens.
00:41:47 Et donc effectivement, je pense que c'est une erreur de plus en termes de communication politique.
00:41:52 Quant à l'essentiel, c'est-à-dire les mots de Marc Fesneau dans Le Parisien.
00:41:57 En fait, grosso modo, il reconnaît à demi-mot que la réponse n'est pas encore à la hauteur de la crise, sous prétexte d'ailleurs que celle-ci est très profonde.
00:42:05 Il dit que grosso modo, ils ont mis 500 millions d'euros sur la table pour gérer le court terme.
00:42:10 À un moment donné, ça ne suffit pas.
00:42:11 On se rappelle que pour les Gilets jaunes, après 33 semaines de protestation et de violence urbaine, ils avaient mis 10 milliards d'euros sur la table.
00:42:18 Moi, je pose la question, est-ce que nos agriculteurs qui font vivre et qui alimentent et qui nourrissent le pays et bien au-delà,
00:42:24 ne méritent pas plus d'efforts de court terme pour pouvoir effectivement leur permettre de continuer leur noble travail ?
00:42:30 Donc effectivement, je pense que la réponse n'est pas encore à la hauteur.
00:42:33 Et encore une fois, cette journée de visite du chef de l'État, ce n'est pas pour faire des petites phrases comme il le fait dans la Marseillaise.
00:42:39 C'est pour dire aux agriculteurs les réponses qu'ils apportent, qu'ils comptent apporter rapidement à leur crise extrêmement profonde.
00:42:47 Et c'est vrai que cette petite phrase qui risque l'esmicard, préfère des aménements VD à une alimentation plus saine,
00:42:53 je le cite, qui risque de faire polémique.
00:42:55 Mathieu Hocq, on a le sentiment, pardonnez-moi cette expression familière, mais que le chef de l'État, ces dernières heures, il n'en met pas une dedans finalement.
00:43:03 Effectivement, il est un peu dans la salle d'à côté, si je peux m'exprimer ainsi.
00:43:06 Ce qui est important dans la communication du président de la République, pour les gens qui nous écoutent,
00:43:10 c'est que son entourage veut absolument à chaque fois chercher la petite phrase disruptive.
00:43:15 C'est vraiment le mot-clé qui revient à chaque fois dans l'entourage du président de la République, c'est d'être disruptif.
00:43:19 Tout comme si ça répondait à la volonté d'Emmanuel Macron de rompre avec les codes de l'ancien monde,
00:43:29 de se dire qu'avant la communication politique était très polissée, on se souvient de François Hollande, Nicolas Sarkozy,
00:43:33 des communications politiques plutôt polissées, surtout à partir de la crise de 2008.
00:43:38 Or maintenant, Emmanuel Macron a voulu rompre avec cela, et cette disruption, entre guillemets, pour se frangler, est véritablement un échec politique.
00:43:47 Là-dessus, le président de la République, et ça s'illustre dans des faits, c'est-à-dire que l'électorat en 2017 d'Emmanuel Macron,
00:43:53 c'est un électorat qui est fourre-tout, qui touche toutes les catégories sociales, y compris les smicards qu'il insulte à travers cette phrase,
00:44:00 puisque le président de la République fait un score assez homogène dans toutes les catégories sociales en 2017.
00:44:05 Or, en 2022, il a perdu les classes populaires, il a perdu une partie des classes moyennes, il a perdu les jeunes également.
00:44:11 Il lui reste qu'en 2022, il lui reste uniquement les CSP+ et les retraités, et là, ce que l'on voit, c'est que pour les européennes, il est même en train de perdre les CSP+.
00:44:19 Et nous observerons de près les différentes réactions à cette phrase, déjà polémique du chef de l'État, dans le contexte compliqué de la colère des agriculteurs.
00:44:28 L'actualité également, marquée ce samedi, par les deux ans jour pour jour du début de la guerre en Ukraine.
00:44:36 Le 24 février 2022, souvenez-vous, Vladimir Poutine annonçait l'arrivée des troupes russes sur le sol ukrainien à Marseille.
00:44:43 Depuis 24 mois, dans les villages situés à proximité de la ligne de front, le quotidien des habitants est bouleversé,
00:44:49 rythmé par le bruit des missiles russes et la peur constante de mourir.
00:44:53 Adrien Spiteri.
00:44:55 Dans ce cimetière recouvert par la neige, repose Seri, un soldat ukrainien tué durant la guerre.
00:45:03 Sa femme et sa fille, Anne-Elina, viennent régulièrement se recueillir devant sa tombe.
00:45:09 « Papa repose-tu le seul ici ? »
00:45:13 « Oui, papa est seul ici, mais il est toujours là, avec toi, près de toi. »
00:45:20 Des familles brisées par la guerre, il y en a des milliers dans le pays.
00:45:24 À une centaine de kilomètres de la ligne de front, dans ce village, la vie des 6800 habitants a bien changé.
00:45:31 Avant que les écoles ne ferment, Yulia était enseignante.
00:45:35 Elle coordonne désormais l'action bénévole de l'OSU-Vatka.
00:45:39 « Avant la guerre, j'avais une vie tranquille, j'avais des loisirs et des amis, mais j'ai perdu beaucoup d'amis depuis le début de la guerre. »
00:45:47 Avec d'autres femmes, elle reçoit des demandes d'unités militaires, les prépare puis les envoie.
00:45:54 Aider les soldats, une nécessité selon elle deux ans après le début de l'invasion russe
00:45:59 et alors que l'Ukraine subit des revers.
00:46:02 Anastasia et Alexander, par exemple, se sont installés ici après avoir fui leur maison dans la région de Lugansk.
00:46:09 Leurs projets de vie ont été bouleversés.
00:46:12 « S'il n'y avait pas eu de guerre, nous aurions déjà prévu d'avoir un enfant et d'agrandir notre famille. »
00:46:18 Tous les deux font partie des 3,7 millions d'Ukrainiens déplacés à l'intérieur du pays par les combats.
00:46:25 Alors que la contre-offensive ukrainienne a échoué, est-ce que l'Ukraine est en danger ?
00:46:30 Je vous pose la question dans un instant, général Bruno Clermont, mais avant il est 6h45.
00:46:35 On fait un point sur les toutes dernières informations avec vous Marine Sabourin.
00:46:38 Il faut retrouver un dialogue apaisé.
00:46:47 Ce sont les mots de Marc Fesneau qui s'expriment dans Le Parisien ce matin.
00:46:50 Pour le ministre de l'Agriculture, les journées s'enchaînent depuis la mi-janvier.
00:46:53 Marc Fesneau reconnaît avoir sa part de responsabilité.
00:46:56 Nouveau week-end de chasse et croisée ce week-end.
00:46:59 Des embouteillages sont à prévoir, notamment pour les vacanciers qui se rendent sur les pistes de ski.
00:47:03 La circulation sera très difficile dans toute la France dans le sens des départs.
00:47:07 Bison Futé recommande de quitter l'île de France avant 8h ou de revenir avant 14h.
00:47:12 Et puis, 8 mois avant les élections aux Etats-Unis, la course aux favoris est lancée.
00:47:16 La primaire se déroule aujourd'hui en Caroline du Sud, qui pourrait être déterminante dans la course à l'investiture du parti républicain.
00:47:22 Les électeurs vont devoir choisir entre Donald Trump et Nikki Haley, qui sont déclare déjà nominées.
00:47:29 Merci beaucoup Marine. Je vous le disais, l'actualité internationale marquée par les deux ans du début de la guerre en Ukraine.
00:47:37 On y revient avec vous, Général Bruno Clermont, consultant défense, général de corps aérien.
00:47:42 La contre-offensive ukrainienne a donc échoué.
00:47:45 On le disait il y a un instant. Est-ce que l'Ukraine aujourd'hui est en danger, mon général ?
00:47:50 En tout cas, ces deux ans de la guerre, dont c'est l'anniversaire aujourd'hui, se déroulent au moment où, effectivement,
00:47:55 les Ukrainiens annoncent que la contre-offensive a été un échec.
00:47:58 Ils ont remplacé le chef d'état-major militaire par un nouveau chef d'état-major.
00:48:03 Et il faut quand même se rappeler d'où on vient dans cette guerre. Cette guerre n'a pas commencé il y a deux ans.
00:48:08 Elle a commencé il y a dix ans. Elle a pris un nouvel élan, en quelque sorte,
00:48:12 lorsque la Russie a décidé d'agresser l'Ukraine en envoyant des troupes.
00:48:17 Il faut quand même rappeler tout de suite que c'est un échec pour Poutine,
00:48:20 puisque, souvenez-vous, l'Ukraine devait tomber comme un fruit mûr
00:48:23 et les Russes devaient être accueillis par des bouquets de fleurs par les Ukrainiens.
00:48:26 Ça ne s'est pas du tout passé comme ça.
00:48:28 En réalité, on se rend compte que deux ans plus tard, on est sur un front qui fait 1200 km,
00:48:32 dans lequel les deux armées sont face à face.
00:48:34 On est passé d'une guerre de mouvement qui a duré à peu près huit mois,
00:48:37 dans laquelle du terrain conquis, du terrain reconquis, est perdu,
00:48:40 à une guerre totalement d'opposition, dans laquelle finalement, aucune des armées n'arrive à avancer.
00:48:45 Et c'est pour ça que le conflit s'enlise.
00:48:47 Il y a malgré tout deux autres aspects dans cette guerre qu'il ne faut pas négliger.
00:48:50 La première, c'est ce que j'appelais la campagne de Crimée,
00:48:52 dans laquelle l'Ukraine a obtenu des gains, des succès tactiques,
00:48:55 grâce en particulier aux livraisons occidentales qui ont été livrées
00:48:59 et aux missiles Scalpe livrés par la France.
00:49:01 Et puis, il y a une autre guerre qu'on ne voit pas, mais qui fait très très mal aux Ukrainiens,
00:49:04 c'est la guerre des missiles et des drones qui sont tirés en permanence par la Russie,
00:49:09 depuis le territoire russe, sans qu'ils puissent être véritablement menacés
00:49:13 et qui frappe l'ensemble du territoire russe, les usines d'armement,
00:49:16 les centres militaires, également les populations civiles.
00:49:19 Donc c'est ce paysage-là, dans ce paysage, que finalement, cette année,
00:49:24 aujourd'hui, on peut parler de cette guerre.
00:49:27 Vous nous disiez "le conflit s'enlise", quel scénario militaire possible pour la suite, en quelques mots ?
00:49:32 Tout va dépendre du soutien occidental côté Ukraine.
00:49:35 Il faut bien voir qu'il y a, d'un côté, les Russes ont la profondeur stratégique,
00:49:38 c'est-à-dire qu'ils ont leurs usines d'armement qui ne sont pas attaquées,
00:49:41 ils ont une population qui est plus importante, donc une capacité à mobiliser
00:49:44 qui est bien plus importante que les Ukrainiens, et tout ça, l'Ukraine ne peut rien y faire,
00:49:48 puisqu'elle n'a pas le droit, elle n'a pas les moyens de frapper le territoire de la Russie.
00:49:52 De l'autre, c'est l'inverse. Les Russes peuvent détruire tout ce qu'ils veulent en Ukraine,
00:49:57 c'est simplement une question de production d'armement,
00:49:59 et ils continuent à produire de l'armement, moins qu'avant la guerre,
00:50:02 parce que les sanctions quand même les touchent, mais ils sont soutenus par la Corée du Nord,
00:50:06 ils sont soutenus par l'Iran, ils sont soutenus par la Chine,
00:50:09 ils sont isolés internationalement, mais ils ont des soutiens très forts.
00:50:12 Et du côté des Ukrainiens, ils sont totalement dépendants de l'aide occidentale,
00:50:16 et l'aide occidentale, on va en reparler, il y en a deux grosso modo,
00:50:19 il y a l'aide américaine et l'aide européenne.
00:50:21 L'aide américaine, c'est essentiellement une aide militaire,
00:50:23 c'est elle qui a fourni l'essentiel des capacités les plus importantes pour les Ukrainiens.
00:50:27 L'aide européenne, elle est plutôt financière pour que l'État fonctionne, et humanitaire.
00:50:32 Au niveau de l'Union Européenne, on a des grands déficits en matière de capacité de fabriquer de l'armement,
00:50:37 et l'Union Européenne, un peu comme l'agriculture, elle met des normes partout,
00:50:41 des normes qui empêchent l'industrie d'armement de se développer correctement.
00:50:44 Et de toute manière, les pays n'investissent pas depuis des années dans l'industrie,
00:50:47 donc notre industrie n'est pas capable de produire les quantités d'armement nécessaires à l'Ukraine.
00:50:52 Et cette interrogation également, mon général, une négociation est-elle possible ?
00:50:56 Harold Iman, je vous poserai la question justement à 7h30, mais avant,
00:51:01 vous avez peut-être regardé hier soir la 49e édition des Césars.
00:51:05 Une cérémonie marquée cette année par de nombreuses prises d'opposition à Marine.
00:51:09 Oui, guerre entre Israël et le Hamas, mouvement #MeToo,
00:51:12 l'événement a par ailleurs accordé une place inédite aux victimes de violences sexuelles,
00:51:15 l'étant fort avec Goderic Bey.
00:51:17 Nous sommes sur le devant de la scène, à l'aube d'un jour nouveau.
00:51:22 Nous pouvons décider que des hommes accusés de viols ne puissent pas faire la puée et le beau temps dans le cinéma.
00:51:28 Ça, ça donne le ton, comme on dit.
00:51:32 Les voix de Judith Goderich ont résonné dans la salle.
00:51:35 Figure du mouvement #MeToo, elle a été ovationnée après son discours dénonçant les abus dans le cinéma.
00:51:40 Adèle Exarchopoulos a remporté le César de la meilleure actrice pour son second rôle dans
00:51:46 "Je verrai toujours vos visages" où elle interprète une victime d'inceste.
00:51:49 La grande gagnante de la soirée a été Justine Trier,
00:51:52 qui a remporté le César de la meilleure réalisation pour "Anatomie d'une chute".
00:51:56 Je voudrais dédier ce César à toutes les femmes,
00:51:59 qui se sentent coincées dans leur choix, dans leur solitude,
00:52:02 celles qui existent trop et celles qui n'existent pas assez.
00:52:05 Elle devient la deuxième femme de l'histoire à recevoir ce trophée.
00:52:08 Son film, "Anatomie d'une chute" a décroché six prix sur onze nominations.
00:52:13 Autre surprise, Raphaël Kenard, devenu la meilleure révélation masculine pour "Chien de la casse".
00:52:18 Petit fils d'agriculteur, l'acteur de 32 ans a rendu hommage au monde paysan lors de son sacre.
00:52:23 Je voudrais dire un merci et un respect infini à tous ces gens qui travaillent d'arrache-pied.
00:52:29 Autre succès de la soirée avec douze nominations,
00:52:32 le règne animal de Thomas Cahier, qui a remporté 5 Césars.
00:52:36 Nous allons marquer une très courte pause.
00:52:39 Mais avant, n'oubliez pas, toutes nos émissions sont à revoir en replay sur l'application CNews,
00:52:45 que vous pouvez obtenir en scannant le QR code, vous le voyez, qui s'affiche actuellement à l'antenne.
00:52:51 Vous y retrouvez les dernières informations, bien évidemment, les débats, les chroniques, les éditos.
00:52:56 Alors, pour ceux qui ne l'auraient pas encore, je vous le rappelle, scannez le QR code.
00:53:01 Ça vous permettra de télécharger l'application CNews à l'aide de votre smartphone,
00:53:05 ce que vous avez tous fait, bien évidemment, autour de ce plateau.
00:53:09 Je vais vous remercier Hervé Bricou, agriculteur en polyculture dans l'Aisle, je le rappelle.
00:53:14 Vous allez rejoindre le Salon de l'agriculture.
00:53:16 Nous aurons l'occasion d'échanger avec vous dans les prochaines heures,
00:53:20 les prochains jours, bien évidemment.
00:53:22 Je vous rappelle le chef de l'État qui est annoncé à 7h50.
00:53:25 Merci à vous, Mathieu Hocq, également d'avoir livré vos analyses ce matin dans La Matinale.
00:53:30 Secrétaire général, le millénaire La Matinale Week-end revient dans un instant avec de nouveaux invités.
00:53:36 Restez avec nous à tout de suite sur notre antenne.
00:53:39 La météo avec Groupe Verlaine, installateur de panneaux photovoltaïques garantis à vie avec contrat de maintenance.
00:53:46 Groupe Verlaine, le climat de confiance.
00:53:49 Et bienvenue, Sif, vous nous rejoignez dans La Matinale Week-end avec la météo.
00:53:53 Et ma chère Karine, un temps très agité aujourd'hui dans toute la France.
00:53:57 Oui, il y a de la pluie, il y a du vent, il y a de la neige également en abondance sur les massifs.
00:54:01 Regardez ces images qui sont magnifiques, qui viennent de Val Thorens en Savoie.
00:54:05 C'était hier après les chutes de neige de jeudi.
00:54:08 Le soleil est revenu, on a eu des conditions absolument superbes pour les skieurs.
00:54:12 Avec 1,40 m de neige à 2000 m d'altitude pour la station, plus de 2 m de neige à 3000 m d'altitude.
00:54:20 Attention quand même au risque d'avalanche qui est important sur l'ensemble des Alpes au cours de la journée et au cours du week-end.
00:54:27 Alors, retour sur nos cartes météo avec ce temps très perturbé.
00:54:32 On a un ciel de traîne ce matin à l'ouest, ça veut dire une alternance de nuages, d'éclaircies et parfois de fortes averses orageuses avec de bonnes bourrasques de vent.
00:54:40 C'est le cas sur la Bretagne jusqu'à 90 km/h mais aussi du côté de l'Aquitaine avec un vent qui souffle fort.
00:54:46 Des chutes de neige abondantes sur les Pyrénées au-delà de 1000 m après des semaines de déficit de neige.
00:54:51 De la neige également sur le massif central ou encore sur les Alpes.
00:54:54 Au cours de l'après-midi, il faudra prendre garde à ce bandeau pluvieux qui traverse le pays.
00:54:59 Globalement du sud-ouest jusqu'au haut de France avec des pluies vraiment abondantes sur les Hauts-de-France qui ont déjà été fortement arrosées ces dernières semaines.
00:55:07 Un risque notamment de crues pour les prochaines heures et les prochains jours.
00:55:11 A l'ouest, avec les fortes pluies qui tombent avec des intensités horaires assez importantes.
00:55:16 Du vent et globalement un ressenti vraiment très gênant sur une grande partie du pays.
00:55:20 Il n'y a que la Méditerranée qui reste vraiment à l'écart de ce temps très agité.
00:55:24 Les températures sont en baisse ce matin.
00:55:26 On a même de petites gelées localement dans le centre par exemple.
00:55:30 Mais dans les grandes villes, il n'y a pas de gelée.
00:55:32 On a 0 degré par exemple à Rodez, 4 degré à Paris, 4 également à Strasbourg.
00:55:36 Et au cours de l'après-midi, des températures de saison.
00:55:39 C'est assez rare pour être signalé.
00:55:41 8 degré à Paris, 11 degré à Brest, 8 également à Lille.
00:55:45 Un maximum de 14 pour Montpellier.
00:55:48 Chaud l'été, froid l'hiver, c'était la météo avec Groupe Verlaine.
00:55:52 Isolation thermique par l'extérieur avec aide de l'État.
00:55:55 Groupeverlaine.com
00:55:57 Et de retour sur le plateau de la matinale week-end.
00:56:00 Et nous accueillons pour vous accompagner ce matin,
00:56:02 Daniel Palop, éleveur bovin dans l'eau.
00:56:05 Bonjour monsieur.
00:56:06 Nous reviendrons bien évidemment avec vous sur l'ouverture du Salon de l'Agriculture.
00:56:10 C'est ce matin, le chef de l'État attendu dans un terrain miné.
00:56:13 On en parlera aussi avec vous, Guillaume Bigot.
00:56:15 Bonjour mon cher Guillaume.
00:56:16 Bonjour Olivier.
00:56:17 Politologue.
00:56:18 Et sont toujours avec vous pour vous accompagner,
00:56:20 Michel Taubes à Roldiman, le général Bruno Clermont.
00:56:24 Et bien évidemment Marine Sabourin pour vous livrer l'information ce matin.
00:56:28 Et justement, à la une de l'actualité,
00:56:30 un rendez-vous sous tension à quelques heures de l'ouverture officielle du Salon de l'Agriculture.
00:56:35 Des paysans en colère quand porte de Versailles à Paris.
00:56:39 Pas convaincus par les annonces du gouvernement,
00:56:42 ils attendent de pied ferme le chef de l'État.
00:56:44 Emmanuel Macron attendu sur place peu avant 8h en terrain miné.
00:56:51 Comme je vous le disais, après la bourde de l'Elysée autour de l'invitation des soulèvements de la terre,
00:56:55 un mouvement pourtant qualifié d'éco-terroriste il y a quelques mois par le ministre de l'Intérieur.
00:57:00 En séquence, le grand débat voulu par le président est annulé
00:57:03 et les agriculteurs l'ont assuré, le face à face avec le chef de l'État s'annonce tendu.
00:57:08 Et puis, aux États-Unis, des primaires républicaines,
00:57:11 cruciales dans la course à la Maison-Blanche.
00:57:13 Donald Trump espère s'imposer en Caroline du Sud,
00:57:17 sur les terres de sa rivale, Nikki Haley,
00:57:19 l'ancien président largement en tête des enquêtes d'opinion dans cet État.
00:57:23 On fera le point avec notre envoyée spéciale en Caroline du Sud, Elisabeth Guedel.
00:57:28 Et la plus grande ferme de France ouvre donc ses portes aujourd'hui.
00:57:35 Mais jamais un salon de l'agriculture n'a eu lieu dans un climat marine aussi tendu.
00:57:40 Deux cortèges de tracteurs ont défilé à Paris hier à l'initiative de plusieurs syndicats agricoles.
00:57:45 Plusieurs agriculteurs ont même campé cette nuit devant le salon.
00:57:49 Et on retrouve sur place Thibault Marcheteau et Antoine Durand.
00:57:52 Les agriculteurs se réveillent et il y a de plus en plus de monde, Thibault, devant le salon.
00:57:56 Absolument Marine, depuis ce matin, le mouvement grossit sur cette place,
00:58:02 juste devant le salon de l'agriculture qui va ouvrir ses portes maintenant,
00:58:05 dans quelques dizaines de minutes.
00:58:08 C'était notamment des agriculteurs de la FNSEA ou encore des jeunes agriculteurs
00:58:12 qui s'étaient donc rassemblés devant le parc d'exposition.
00:58:16 La coordination rurale vient de les retrouver.
00:58:19 Certains agriculteurs qui ont passé la nuit ici viennent de rentrer à l'intérieur du salon de l'agriculture
00:58:25 parce qu'ils sont exposants, évidemment en attendant de pied ferme l'arrivée du Président de la République.
00:58:31 On ne sait pas encore quel accueil vont réserver ces agriculteurs au Président de la République.
00:58:35 Beaucoup évoquent des sifflets, mais certains disent aussi qu'il va falloir tourner le dos au Président de la République.
00:58:41 Pour l'instant, aucune décision n'a été prise.
00:58:44 On attend également de la part des syndicats la rencontre entre le Président de la République
00:58:49 et les dirigeants de ces syndicats pour voir la suite du mouvement, pour prendre une décision.
00:58:55 En tout cas, on reste ici très mobilisés et on essaie de se réchauffer
00:58:58 parce que la température est assez basse ce matin autour d'un café ou encore des brasieros
00:59:02 qui ont été installés pour passer la nuit devant le salon de l'agriculture à la porte de Versailles.
00:59:07 Merci Thibault. Thibault Marche-Thor en direct du salon de Versailles avec Antoine Durand derrière la caméra.
00:59:13 Daniel Paolop, effectivement, dans moins de 50 minutes maintenant,
00:59:17 le chef de l'État attendu porte de Versailles au salon de l'agriculture.
00:59:21 Alors on a d'un côté le ministre de l'Agriculture ce matin qui nous dit dans les colonnes du Parisien
00:59:27 il faut retrouver un dialogue apaisé.
00:59:29 Et on a de l'autre côté des agriculteurs qui attendent de pied ferme Emmanuel Macron.
00:59:34 À quel accueil le chef de l'État doit-il s'attendre ce matin ?
00:59:39 Des huées ? Des dos tournés ?
00:59:41 Oui, je pense qu'il va falloir lui montrer qu'on attend des réponses et des solutions à nos problèmes.
00:59:46 Une revendication qui date depuis un mois.
00:59:48 Quelle réponse concrète vous attendez dans la bouche d'Emmanuel Macron ce matin ?
00:59:51 Quelle phrase vous attendez ? Quelle parole ?
00:59:53 Des paroles c'est difficile à dire mais il faut vraiment qu'il prenne des décisions fortes
00:59:58 qui ont un impact important sur notre profession et sur la viabilité de nos exploitations.
01:00:03 Guillaume Bigot, un contexte particulièrement tendu.
01:00:06 Jamais un salon de l'agriculteur n'a ouvert dans cette atmosphère-là.
01:00:10 À quoi s'attendre finalement ce matin ?
01:00:12 Est-ce que la fête est déjà gâchée en tout cas pour cette journée ?
01:00:15 Elle était déjà bien avant puisque on peut dire que c'est un peu pour les agriculteurs la révolte de la dernière chance.
01:00:23 Il y a eu une opération de révélation, il y a eu un révélateur très important dans cette crise.
01:00:31 Ce sont les injonctions contradictoires de l'Union européenne qui à la fois ouvrent à une concurrence mondiale
01:00:38 qui n'est pas soumise à des normes et à la fois nos producteurs qui sont soumis à des normes.
01:00:43 Mais aussi un autre révélateur, on parle beaucoup des lois EGALIM,
01:00:46 mais enfin à cette occasion on a vu que ces lois n'étaient pas vraiment appliquées,
01:00:50 n'étaient pas vraiment applicables, tout ça c'est un peu pour la galerie.
01:00:53 Autre révélateur très fort avant même le salon, c'est le double discours, le double langage.
01:01:00 La main qui caresse à Paris c'est la main qui gifle à Bruxelles, c'est la même main, c'est la main du président de la République,
01:01:06 c'est la politique du président de la République, les gens doivent l'entendre.
01:01:09 La politique du président de la République ce sont des accords de libre-échange,
01:01:12 la politique du président de la République, il s'est fait réélire là-dessus en 2022,
01:01:16 c'est plus d'écologie punitive et plus d'Europe punitive.
01:01:20 Notre Europe, la souveraineté européenne, c'est ce que veut Emmanuel Macron.
01:01:24 Donc depuis le début de 2017, et le général Clermont peut en témoigner,
01:01:28 ce que le président de la République voulait faire c'est baisser les dépenses d'armement,
01:01:32 puis ensuite il a été contraint de les augmenter, puis ensuite il a voulu absolument une politique d'austérité,
01:01:37 puis ensuite les gilets jaunes l'ont obligé à faire autre chose,
01:01:39 puis ensuite il voulait fermer des lits d'hôpitaux, puis ensuite le Covid l'a obligé à faire autre chose.
01:01:43 Donc il y a sans arrêt de crise en crise comme ça, des reniements et des revirements,
01:01:47 cette fois-ci on arrive au bout du bout, surtout parce que les ficelles qui sont utilisées pour détourner la tension,
01:01:52 et on a vu encore le grand débat, et cette volonté à toute force de vouloir quand même convaincre les gens,
01:01:58 c'est-à-dire finalement leur marcher sur le pied, leur faire très mal,
01:02:02 et ensuite leur prendre l'épaule et leur dire "vous savez, je comprends parfaitement pourquoi vous avez mal,
01:02:07 en fait, ben oui, on a mal puisque vous nous faites mal, oui oui, mais je comprends bien, je compatis d'ailleurs, etc."
01:02:12 Ces ficelles-là, je pense, ne fonctionnent plus.
01:02:15 Et donc je pense que les agriculteurs sont des gens très responsables,
01:02:19 ce ne sont pas des ennemis de l'ordre public, il serait souhaitable que la colère soit très froide et très contrôlée,
01:02:27 c'est ça qui aurait le maximum d'impact.
01:02:29 En tout cas, vous soulignez des problématiques qui ne seront pas soulevées ce matin,
01:02:32 puisqu'effectivement Marine, il n'y aura pas de grand débat initialement prévu.
01:02:37 Oui, le chef de l'État va finalement rencontrer les syndicats agricoles avant l'ouverture au public.
01:02:42 Voici ces mots publiés sur XIR.
01:02:45 "Les syndicats agricoles ont voulu que ce salon ne soit pas un salon comme les autres,
01:02:49 ils avaient voulu un débat ouvert, ils en demandent aujourd'hui l'annulation d'ONS Act".
01:02:53 Et on retrouve sans plus tarder Florian Tardif et Manon Haber au Salon de l'agriculture.
01:02:57 Florian, l'organisation de la venue d'Emmanuel Macron a été chaotique, on peut le dire ?
01:03:02 Oui, on peut largement le dire, tout simplement parce qu'il y a eu cette volonté de la part des équipes du président de la République
01:03:09 d'organiser un grand débat avec différents acteurs, des éleveurs, des cultivateurs, des acteurs de la grande distribution,
01:03:16 des industriels, mais également plusieurs ONG, ou encore ce mouvement dont on parle depuis deux jours,
01:03:21 les soulèvements de la terre.
01:03:23 Alors l'Élysée a fini par rétro-pédaler après la levée de bouclier de certains syndicats,
01:03:29 à commencer par le syndicat principal des agriculteurs qui est la FNSEA,
01:03:34 tout simplement parce qu'ils ne souhaitaient plus participer à ce débat si les soulèvements de la terre étaient invités.
01:03:43 L'Élysée a tout de suite communiqué en expliquant qu'ils n'étaient pas conviés, que ce n'était pas envisagé.
01:03:49 Alors si, ça a bien été envisagé, d'ailleurs plusieurs journalistes peuvent en témoigner,
01:03:54 mais voilà, ça a été plutôt chaotique et vous l'avez publié tout à l'heure,
01:04:00 Emmanuel Macron a communiqué sur le fait qu'il n'y aurait pas ce grand débat.
01:04:04 Il a écouté les syndicats qui ne souhaitaient pas être aux côtés de certaines organisations qui défendent l'environnement.
01:04:15 Et donc ce débat qui était initialement prévu au fond du hall 1,
01:04:21 il y a même eu l'installation de chaises autour de l'un des rings qui est situé vers le fond du hall 1,
01:04:29 a été tout bonnement annulé.
01:04:31 Cela ne veut pas dire que le chef de l'État ne rencontrera pas les agriculteurs ici,
01:04:35 puisqu'il a bien prévu premièrement, et vous en avez parlé, de rencontrer les syndicats à son arrivée.
01:04:42 Un petit déjeuner d'une heure est prévu avec eux et ensuite il commencera sa déambulation dans le salon,
01:04:47 comme il le fait d'ailleurs chaque année depuis qu'il est arrivé à l'Élysée,
01:04:51 en commençant par ici, au niveau du hall 1, où se situent les géris du salon,
01:04:57 et donc chaque année lorsqu'il inaugure le salon de l'agriculture,
01:05:00 en général il commence par rendre visite à les géris qui, cette année, auraient hâte.
01:05:04 Merci beaucoup Florian Tardif, en direct du salon de l'agriculture,
01:05:07 avec Manon Haber qui se trouve derrière la caméra.
01:05:10 Pas de grand débat aujourd'hui donc du côté des agriculteurs c'est la déception.
01:05:14 Écoutez quelques réactions recueillies au micro de Charles Poussoy.
01:05:17 Les dernières déclarations d'Emmanuel Macron avec l'accueil de groupuscules
01:05:23 qui ne sont pas du tout représentatifs font exploser une rage sur le terrain
01:05:27 et je pense qu'il est important pour lui de calmer le jeu.
01:05:31 C'est là qu'on attendait vraiment une vision politique, une vision d'un président,
01:05:35 d'orienter un peu sa stratégie et ses agriculteurs.
01:05:40 Là aujourd'hui, en termes de confiance, je pense qu'on est redescendu en dessous de zéro en fait.
01:05:45 Alors cette séquence autour de l'annuation de ce grand débat, bien évidemment,
01:05:49 fait beaucoup réagir ce matin. Peut-être votre réaction à vous Daniel Paolop.
01:05:53 Est-ce que vous êtes effectivement déçu que ce dialogue avec le chef de l'État
01:05:57 n'ait pas lieu ce matin au Salon de l'agriculture ?
01:05:59 Oui, on est déçu. Il avait encore une occasion de pouvoir venir au contact des agriculteurs.
01:06:04 Encore une occasion ratée par notre président.
01:06:06 Alors effectivement vous le dites, une occasion ratée.
01:06:09 Michel Taubes, Guillaume Bigot, cela vous fait réagir.
01:06:12 Quelle est votre clé de lecture puisque c'est vrai que Michel Taubes,
01:06:15 ce Salon de l'agriculture, il était attendu comme une échéance après les annonces de Gabriel Attal.
01:06:19 Oui mais voilà, patatras, on annonce la présence du soulèvement de la terre,
01:06:23 qualifié d'éco-terroriste on se souvient par Gérald Darmanin.
01:06:26 Conséquence, annulation pure et simple de ce débat ce matin.
01:06:29 Oui mais tout ça fait effectivement très amateur.
01:06:31 Mais au-delà de cet amateurisme, ce qu'attendent surtout les paysans français,
01:06:36 c'est des réponses concrètes à leurs revendications.
01:06:39 Et c'est vrai qu'on les a fait attendre l'ouverture du Salon de l'agriculture.
01:06:43 On y est, c'est une fête en même temps, c'est les 60 ans du Salon de l'agriculture.
01:06:47 Il y a des fées amènes de fonds, il y avait plus d'un million et demi d'agriculteurs à 60 ans.
01:06:51 Aujourd'hui, il n'y a plus que 400 000 exploitations agricoles,
01:06:54 donc il y a des fées amènes de fonds.
01:06:55 Mais en même temps, effectivement, à quoi sert le politique
01:06:58 sinon à répondre aux revendications les plus urgentes et les plus importantes de nos paysans.
01:07:04 Marc Fesneau qui annonce et qui reconnaît que la réponse en termes de rémunération
01:07:08 n'est pas encore au rendez-vous alors que s'ouvre le Salon de l'agriculture.
01:07:12 On a vraiment l'impression qu'effectivement, le pouvoir exécutif marche,
01:07:16 non seulement marche sur des oeufs, mais attise l'incendie.
01:07:20 Alors, j'aime beaucoup l'idée de Guillaume Bigaud de cette colère froide
01:07:23 parce qu'effectivement, je pense que le comité d'accueil risque d'être fort.
01:07:27 En même temps, les paysans sont très respectueux des institutions,
01:07:30 très respectueux de la République.
01:07:32 On le voit depuis le déclenchement de ce mouvement.
01:07:34 Donc, on risque d'avoir une journée très, très particulière.
01:07:37 Mais revenons à l'essentiel, le Salon de l'agriculture, c'est la fête des agriculteurs.
01:07:41 C'est la fête de cette rencontre entre les agriculteurs et les Français.
01:07:44 Et c'est cela aussi l'essentiel.
01:07:46 Effectivement, nous allons y revenir.
01:07:48 Mais peut-être avant, Guillaume Bigaud, c'est vrai qu'on ne comprend pas le cap,
01:07:51 la stratégie affichée du gouvernement.
01:07:53 Quelle est votre grille de lecture concernant cette dernière séquence du chef de l'État
01:07:57 avec l'invitation dans un premier temps des soulèvements de la terre
01:08:00 et puis un conséquent, je le disais, l'annulation de ce grand débat ce matin ?
01:08:04 Je peux être agacé en tant que citoyen, mais j'essaye de mettre mes affects de côté.
01:08:07 Regardez ça un peu avec des grilles de lecture de la science politique.
01:08:10 En fait, je constate depuis 2017, et c'était encore très visible au moment de la conférence de presse,
01:08:17 que le chef de l'État n'est pas, contrairement à ce qu'on pense, un grand politique.
01:08:21 C'est d'abord quelqu'un qui est 15 ou 20 directeurs de cabinet,
01:08:25 qui maîtrise des dossiers techniques et qui a une maîtrise technique des dossiers,
01:08:28 avec une grande mémoire d'ailleurs, mais qui ne se hisse pas, je dirais,
01:08:32 à hauteur politique, à hauteur de synthèse, en distinguant ce qui est important et ce qui ne l'est pas.
01:08:37 Par contre, il a une dimension très politique depuis le départ.
01:08:41 C'est une capacité particulière qu'on pourrait considérer comme machiavélique.
01:08:44 Je fais directement référence à un livre du prince de Machiavel,
01:08:47 c'est-à-dire à créer la division pour ensuite apparaître comme celui qui va atténuer ça.
01:08:54 Et donc là, on voit très bien ce qui se passe avec ce grand débat.
01:08:58 Déjà, il y a trois affaires. Il y a le grand débat, l'idée même du grand débat,
01:09:01 qui est assez saugrenue, puisque ce n'est pas le sujet.
01:09:03 Deuxièmement, il y a l'idée d'inviter les soulèvements de la terre encore plus saugrenue.
01:09:07 Et il y a encore plus saugrenue et plus étrange, là, c'est X-Files,
01:09:11 on rentre dans l'annulation du grand débat après l'avoir annoncé,
01:09:15 le tout en collant la responsabilité sur les agriculteurs.
01:09:18 Alors, les gens peuvent se dire "Ah, c'est quand même du grand art, il est très fort".
01:09:21 Oui, son socle de 25-30%, oui, mais sinon le mécanisme est toujours le même,
01:09:26 c'est-à-dire hystériser 70% ou 60% des Français contre 25 ou 30%.
01:09:30 Le premier point, c'est le grand débat. Pourquoi c'est un effet de diversion, le grand débat ?
01:09:34 Parce qu'en fait, ce n'est pas un débat, si vous voulez.
01:09:37 C'est une profession qui connaît très bien ses problématiques.
01:09:40 Le président de la République connaît très bien ses dossiers,
01:09:42 le ministre de l'Agriculture connaît très bien ses dossiers,
01:09:44 Gabriel Attal les a téléchargés assez rapidement,
01:09:46 donc il n'y a pas besoin de faire un débat, on connaît,
01:09:48 on peut être d'accord ou pas d'accord.
01:09:50 Deuxièmement, cette histoire de soulèvement de la terre
01:09:53 aurait pu inviter, disons, des gens qui représentent d'autres parties prenantes dans la société.
01:09:58 Par exemple, c'est vrai que la grande distribution a été invitée,
01:10:00 on aurait pu inviter l'agroalimentaire, on aurait pu inviter même des écologistes.
01:10:04 Mais pourquoi un groupuscule qui représente trois bobos surexcités,
01:10:08 qui en plus ont été dans le viseur d'une tentative de dissolution ?
01:10:14 Bien sûr que c'est non seulement une provocation,
01:10:16 c'est non seulement, comme disait Pasquois, faire une affaire dans l'affaire,
01:10:19 c'est-à-dire, vous savez, comme la pieuvre qui met de l'encre,
01:10:21 mais en plus, parce que c'est toujours utile d'avoir un plus petit que soi,
01:10:24 mais c'est aussi très utile d'avoir un plus haï que soi.
01:10:27 Et le président de la République savait très bien qu'en se rendant au Salon de l'Agriculture,
01:10:31 il risquait de se prendre sinon des tomates, du moins des réactions quand même assez glaciales.
01:10:37 Et donc là, il s'est dit "Mais moi, je vais amener finalement les soulèvements de la terre
01:10:40 et ces gens-là, eux, ils vont cristalliser sur eux la haine.
01:10:43 Et après, qu'est-ce que je vais faire ?
01:10:45 Eh bien, je vais dire "Attendez, moi, je me situe au milieu, juste au milieu,
01:10:48 en même temps, il y a les soulèvements de la terre, en même temps, il y a cette profession."
01:10:51 Mais vous voyez, cette profession, elle nous fait vivre.
01:10:53 Ces professions sont des gens qui travaillent très très dur
01:10:56 et ils sont mis sur le même pied, encore une fois, que trois excités des Beaux-Quartiers
01:11:01 qui veulent arracher des plants, etc.
01:11:04 Enfin, on peut considérer que leur cause est noble,
01:11:06 mais si vous voulez, il y a d'autres représentants de l'écologie
01:11:08 que les soulèvements de la terre, c'est quand même curieux.
01:11:10 Et enfin, l'annulation, c'est une marque de faiblesse.
01:11:12 Et pour terminer, et voilà, cerise sur le gâteau,
01:11:16 essayer de transférer la responsabilité, l'annulation d'un grand débat
01:11:19 que personne n'a demandé, avec des gens qui n'étaient pas représentatifs et ultra provocants,
01:11:23 transférer cette responsabilité sur les agriculteurs.
01:11:26 Alors là, la boucle est bouclée.
01:11:27 Et toujours est-il que cette colère, on le sait bien,
01:11:29 elle ne date pas d'hier, hein Marine ?
01:11:31 On va revenir d'ailleurs sur ces débuts, c'est tout a commencé,
01:11:34 souvenez-vous, c'était le 18 janvier, c'était sur l'autoroute A64.
01:11:39 Oui, les revendications de ces agriculteurs, plus de moyens, moins de concurrence déloyale
01:11:43 et surtout, pouvoir vivre dignement.
01:11:45 Si la mobilisation s'était essoufflée après les annonces de Gabriel Attal,
01:11:49 pour certains paysans, rien n'a changé.
01:11:51 Résultat, les actions reprennent.
01:11:53 Retour sur ces temps forts avec Adrien Spiteri.
01:11:55 Ici commence le pays de la résistance agricole.
01:12:00 Ce slogan, visible le 19 janvier sur l'autoroute A64, annonçait la couleur.
01:12:05 C'est ici, à hauteur de carbone, que les premiers blocages d'ampleur ont débuté.
01:12:10 Jérôme Bail, éleveur de vaches, devient rapidement l'une des figures du mouvement.
01:12:14 Il faut que tout le monde aille sur les routes, faire des ralentissements
01:12:17 et montrer à l'Etat qu'on sera ferme et déterminée.
01:12:20 Un appel entendu. Dans les jours qui suivent, la grogne se propage comme ici, dans l'Oise.
01:12:25 Face à cette situation, le gouvernement tente de calmer la crise.
01:12:29 Le 26 janvier, en Haute-Garonne, le Premier ministre multiplie les annonces.
01:12:33 Aujourd'hui, je décide de 10 mesures de simplification immédiate.
01:12:38 Simplification ou encore annulation de la hausse de la taxe sur le gasoil non routier.
01:12:42 Ce jour-là, Gabriel Attal convainc les agriculteurs mobilisés sur l'A64.
01:12:47 Le blocage est levé.
01:12:49 Problème, ces mesures ne font pas l'unanimité.
01:12:52 Certains décident alors de se rapprocher de la capitale,
01:12:55 obligeant le gouvernement à aller encore plus loin.
01:12:58 Le 1er février, Gabriel Attal promet notamment 150 millions d'euros pour aider les éleveurs,
01:13:04 suffisant pour mettre fin au blocage.
01:13:07 Mais ces derniers jours, à l'approche du Salon de l'agriculture,
01:13:09 des opérations ont été menées, jusqu'à hier, dans la capitale.
01:13:13 Les avancées ne sont pas assez marquées aujourd'hui.
01:13:17 On nous avait dit première étape, le Salon, on ne l'a toujours pas vu.
01:13:21 Initialement prévu, le grand débat entre Emmanuel Macron et des agriculteurs n'aura finalement pas lieu.
01:13:27 Des professionnels qui attendent de pied ferme le président.
01:13:30 Priorité au direct, nous allons retrouver le président de la FNSE, Arnaud Rousseau,
01:13:36 qui s'exprime devant le Salon de l'agriculture.
01:13:39 Ils viennent nous dire très concrètement comment ils entendent traiter la question agricole à Bruxelles.
01:13:44 Vous allez accueillir le président avec des sifflets ?
01:13:46 Écoutez, moi je ne vais pas l'accueillir avec des sifflets.
01:13:48 On fait comme on fait tous les ans, on fera un accueil républicain au président.
01:13:52 On ira lui dire, pour ce qui me concerne, ce qu'on lui a dit mercredi,
01:13:56 puisque vous savez qu'à son invitation à laquelle nous avons répondu, nous l'avons vu mercredi.
01:14:01 Donc moi j'irai l'accueillir pour lui dire ce que sont les attentes.
01:14:04 Puis vous savez, après, le Salon, c'est énormément de visiteurs.
01:14:08 Et donc on a redit, nous, depuis le début, qu'on souhaitait que les choses se fassent dans l'ordre.
01:14:14 Mais il y a aussi des agriculteurs qui ont des choses à lui dire et qui en ont gros sur le cœur.
01:14:17 Donc je pense que ce sera aussi ce rendez-vous-là qui est attendu. Merci beaucoup.
01:14:20 Certains agriculteurs ont dit qu'ils l'empêcheront de rentrer à l'intérieur.
01:14:23 Non mais encore une fois, vous savez, il y a 400 000 agriculteurs et agricultrices dans ce pays.
01:14:28 Donc chacun le droit de s'exprimer.
01:14:30 Pour ce qui nous concerne, le président sera accueilli. Il est le président de la République.
01:14:34 Nous, on est toujours respectueux des institutions.
01:14:37 Maintenant, vous avez compris qu'on a des choses à lui dire et que les agriculteurs qui sont là ont des choses à lui dire.
01:14:41 Donc nous, on souhaite que ça se passe le plus possible dans l'ordre.
01:14:46 Après, écoutez, vous savez, il y a aussi des gens qui en ont gros sur le cœur et qui ont envie de lui dire des choses.
01:14:52 J'espère que les choses se passeront en tous les cas, de sorte que ce soir, ce qu'on retienne,
01:14:57 c'est que les agriculteurs et les agricultrices attendent des réponses concrètes
01:15:00 et qu'on ne regarde pas simplement les images ou parfois les propos véhéments qu'ils peuvent exprimer,
01:15:07 mais ce qu'est le sens profond de ce métier et ce qui est attendu.
01:15:09 Merci à tous. Bonne journée.
01:15:11 Merci.
01:15:13 Bravo !
01:15:15 Voilà, Daniel Paloc. On vient d'entendre Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA,
01:15:21 qui va bel et bien accueillir le chef de l'État.
01:15:23 Il a attendu dans 30 minutes, tout juste, Emmanuel Macron,
01:15:27 mais on sentait effectivement de la détermination, une détermination affichée de la part d'Arnaud Rousseau ce matin.
01:15:34 C'est un peu l'état d'esprit, finalement, de tous les agriculteurs présents au Salon de l'Agriculture.
01:15:38 Oui, il faudra être déterminé pour lui faire passer les messages qu'on veut lui faire passer.
01:15:43 Je vous avoue qu'on est quand même un peu dans l'inquiétude de ses réponses, vu comment il se comporte.
01:15:48 Quelle inquiétude vous avez très concrètement aujourd'hui ?
01:15:50 L'inquiétude, c'est qu'il a envoyé les pompiers Fénot et Attal depuis un mois
01:15:54 et on l'attendait avec un gros camion-citernes.
01:15:56 Je crois qu'il va peut-être avoir pas grand-chose pour éteindre le feu qu'il y a et pour nous donner des réponses.
01:16:01 Si vous aviez Emmanuel Macron devant vous, tout de suite, qu'est-ce que vous lui diriez ?
01:16:06 Je sais même plus comment je pourrais lui expliquer notre détresse et le fait qu'on n'arrive pas à vivre dans notre métier
01:16:14 avec une rentabilité correcte, qu'on puisse aller faire vivre nos familles dans nos campagnes en travaillant 50 heures par semaine.
01:16:21 C'est un peu un scandale.
01:16:22 Parce qu'effectivement, Michel Thaube, le nœud du problème, c'est de pouvoir vivre de son métier.
01:16:26 Elle est là, la vraie question aujourd'hui pour les agriculteurs qui font des heures et des heures
01:16:31 et qui gagnent très peu d'argent à la fin du mois.
01:16:34 Cette détresse, elle a été, au fond, entendue par le gouvernement, par le chef de l'État ou pas suffisamment ?
01:16:39 Visiblement, on peut se poser cette question.
01:16:41 Pas suffisamment et notamment, et Marc Fesneau le reconnaît lui-même, la réponse financière n'est pas là.
01:16:45 Il y a une petite prime de Noël, telle que l'a dit M. Bricou tout à l'heure, qui est également agriculteur,
01:16:51 qui est attendue pour le 15 mars.
01:16:53 Mais enfin, les 500 millions d'euros, plus ou moins, mis sur la table pour gérer l'urgence,
01:16:58 sont quand même très très loin du compte si on regarde par rapport aux 10 milliards qui avaient été mis pour les Gilets jaunes.
01:17:03 Après 33 semaines de manifestations et de violences urbaines.
01:17:07 Cette colère paysanne, c'est une colère française.
01:17:11 C'est une colère très profonde.
01:17:13 Et s'il y a un soutien aussi massif des Français, plus de 90% dans les études d'opinion,
01:17:18 on n'a jamais vu cela, cette colère, ces manifestations.
01:17:21 C'est que vraiment, on est dans une crise extrêmement profonde.
01:17:24 Quant à ce qui va se passer aujourd'hui, les syndicats vont évidemment le recevoir de façon, j'ai envie de dire, républicaine et respectueuse.
01:17:31 Mais ce mouvement, c'est un mouvement qui vient de la base.
01:17:34 C'est un mouvement qui vient des agriculteurs dans tout le pays.
01:17:37 Et c'est vrai que le Salon d'agriculture, c'est un événement populaire.
01:17:40 Et je pense que cette journée risque d'être à la fois chaude et très froide pour le chef de l'État.
01:17:45 Mais j'ai envie de dire, encore une fois, ils ont voulu saucissonner les réponses.
01:17:49 Toutes les réponses ne sont, et de loin, pas au rendez-vous.
01:17:52 Alors qu'il avait été annoncé que pour le Salon d'agriculture, beaucoup aura été donné aux agriculteurs.
01:17:57 On en est loin.
01:17:58 Et donc, effectivement, ce Salon qui doit rester une fête, qui doit rester un événement majeur.
01:18:03 Et la meilleure manière d'ailleurs de manifester ce soutien aux Français, ce serait que l'on batte tous les records d'affluence au Salon d'agriculture.
01:18:12 Mais il en devient par moins que cette journée très politique sera difficile pour le chef de l'État.
01:18:16 Le chef de l'État qui arrive donc à 7h50 dans quelques minutes, maintenant, porte de Versailles à Paris.
01:18:20 Nous suivons tout cela de très près sur CNews.
01:18:23 Restez avec nous.
01:18:24 Nous marquons une très courte pause.
01:18:26 Nous revenons dans un instant.
01:18:28 Les agriculteurs, vous le savez, mobilisent et portent de Versailles à Paris pour accueillir le chef de l'État.
01:18:34 Alors à quoi s'attendre ? On en parle dans un instant.
01:18:36 Restez avec nous sur CNews.
01:18:37 Et de retour sur le plateau de la matinale Week-end.
01:18:44 Bienvenue si vous nous rejoignez.
01:18:45 Pour vous livrer l'information, à mes côtés ce matin, Marine Sabourin.
01:18:48 Et pour décrypter et analyser l'actualité autour de ce plateau, Daniel Paolo, éleveur bovin dans l'Aude.
01:18:53 À ses côtés, le général Bruno Clermont.
01:18:55 Harold Liman est également avec nous ce matin, tout comme Guillaume Bigot et Michel Thaube.
01:19:00 À la une de l'actualité ce matin, ce campement installé par les agriculteurs porte de Versailles à Paris.
01:19:06 À quelques heures de l'ouverture officielle du Salon de l'Agriculture, la colère reste vive.
01:19:11 Toujours pas convaincu par les annonces du gouvernement, les paysans poursuivent leurs actions.
01:19:16 Et ils attendent de pied ferme le chef de l'État qui doit arriver d'ici quelques minutes.
01:19:21 Entre mécontentement et esprit festif, l'ouverture du Salon de l'Agriculture est particulièrement scrutée cette année.
01:19:28 Un contexte de forte colère du monde paysan, mais un rendez-vous qui reste une vitrine pour le monde agricole.
01:19:34 Les éleveurs comptent bien mettre en avant leur savoir-faire.
01:19:37 Nous avons suivi l'un d'entre eux. Reportage à suivre.
01:19:41 À la une de l'actualité, il y a tout juste deux ans, la Russie envahissait l'Ukraine.
01:19:46 Aujourd'hui, l'armée ukrainienne se trouve en grande difficulté sur le champ de bataille.
01:19:50 Les aides européennes ne suffisent pas à mener une contre-offensive efficace.
01:19:54 Le conflit s'enlise. Nous ferons le point avec le général Bruno Clermont, notre consultant défense, ainsi qu'avec Harold Niemann.
01:20:02 Et c'est le top d'équipe. Par donc pour le Salon de l'Agriculture, ce sera dans quelques heures, vous le savez, un salon sous haute tension.
01:20:11 Les services de renseignement qui n'excluent pas Marine, d'ailleurs, des opérations coup de poing.
01:20:15 Oui, on retrouve sur place Thibault Marcheteau et Antoine Durand. Thibault, Arnaud Rousseau de la FNSEA vient de s'exprimer.
01:20:21 Il appelle au respect républicain. Quelle a été la réaction des agriculteurs ?
01:20:25 Eh bien écoutez, Marine, il a été plutôt applaudi, Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA.
01:20:32 Après sa prise de parole, il a donc appelé au respect républicain, au respect de la fonction présidentielle,
01:20:38 pour discuter calmement avec le président de la République et faire entendre la colère des agriculteurs
01:20:43 qui ont des choses à lui dire, a-t-il dit devant le Salon de l'Agriculture.
01:20:47 Ici, avec plusieurs centaines maintenant de personnes qui se sont rassemblées depuis tôt ce matin,
01:20:53 juste devant les portes du Salon international de l'Agriculture, notamment des membres de la FNSEA,
01:20:58 mais aussi des jeunes agriculteurs. On attend évidemment ici l'arrivée du président de la République
01:21:03 qui, même si elle ne devrait pas être perturbée comme l'a annoncé Arnaud Rousseau,
01:21:08 on peut évidemment s'attendre à une arrivée glaciale pour le président de la République,
01:21:13 qui devrait arriver maintenant dans quelques minutes ici à la porte de Versailles,
01:21:16 pour le Salon international de l'Agriculture.
01:21:18 Merci beaucoup Thibault, vous nous faites signe bien évidemment, dès que le chef de l'État arrive sur place,
01:21:23 Thibault marche tôt avec Arnaud Durand. Peut-être une réaction sur les propos d'Arnaud Rousseau,
01:21:29 le président de la FNSEA, Daniel Paolo Arnaud Rousseau, pour qui effectivement cette rencontre risque d'être tendue.
01:21:36 Pour autant, il faut qu'on puisse faire passer le message, dit-il, et pour faire passer des messages,
01:21:41 il faut qu'il puisse y avoir un dialogue. Voilà ce que dit Arnaud Rousseau ce matin.
01:21:45 Quel message faire passer au chef de l'État ?
01:21:47 C'est le message qu'on lui fait passer depuis un mois, je ne sais pas s'il ne les a toujours pas entendus,
01:21:53 je ne sais pas s'il les entendra. On veut vraiment pouvoir vivre notre métier, c'est simple en fait.
01:21:57 À comprendre, on veut vivre notre travail décemment. C'est une chose essentielle pour nous.
01:22:03 Le message aussi que disent les agriculteurs marines qui restent toujours mobilisés,
01:22:08 on l'a vu, porte de Versailles à Paris, mais pas seulement.
01:22:11 Le Premier ministre Gabriel Attal, visiblement, n'a toujours pas convaincu le monde agricole.
01:22:15 Les actions coup de poing se sont multipliées de nouveau en région cette semaine.
01:22:19 Illustration à Clermont-Leroux, où plusieurs dizaines d'agriculteurs ont bloqué une base logistique.
01:22:24 Les détails avec Kylian Salé.
01:22:30 De la terre, du fumier ou encore des cèpes de vignes,
01:22:33 plusieurs dizaines d'agriculteurs de Leroux vident des bains devant ce supermarché.
01:22:38 On continue toujours à être étranglés par la grande distribution qui nous impose toujours des prix de plus en plus bas,
01:22:43 ce qui fait que nous, en Bouchesne, on n'arrive plus à vivre de notre métier et ça c'est vraiment un problème.
01:22:48 Nous, ce qu'on veut aujourd'hui, c'est tout simplement qu'on nous paye au juste prix.
01:22:51 Ce n'est pas plus compliqué que ça parce que dans un an, dans deux ans, dans trois ans, on sera toujours là.
01:22:56 Si je faisais en l'occurrence moins le 20, si demain on me donne 10-15 euros de plus à Lecto, à ma cave coopérative,
01:23:03 je ne serais pas dans la rue aujourd'hui.
01:23:05 Aucun camion n'est rentré ni sorti de ce supermarché de toute la journée.
01:23:09 Un peu plus loin, sur l'autoroute A75, une quarantaine de tracteurs ont mené une opération escargot.
01:23:15 Les agriculteurs ont aussi contrôlé des camions venant d'Espagne.
01:23:24 Leur objectif, vérifier qu'aucun produit frais ne rentre en France
01:23:27 et ainsi lutter contre la concurrence des loyales étrangères.
01:23:31 Ce chauffeur-routier ne transporte que du plastique.
01:23:37 Les agriculteurs le laissent repartir.
01:23:39 Durant les prochains jours, ils organiseront d'autres actions pour maintenir la pression.
01:23:45 On le voit aussi, c'est la question de la concurrence des loyales étrangères,
01:23:50 bien évidemment qu'ils veulent soulever les agriculteurs avec ces actions coup de poing.
01:23:53 Oui, et puis également, c'est une manifestation dans les rots, devant les grilles d'une grande surface.
01:23:59 La question du prix. En fait, les agriculteurs ne sont pas maîtres de la définition des prix.
01:24:04 Et on nous annonce une quatrième loi EGalim, alors que la loi EGalim, c'est une usine à gaz.
01:24:09 C'est des centaines de pages de contrat, d'une complexité infinie.
01:24:12 Non, il faut changer la donne et c'est aux politiques de prendre en main les choses
01:24:16 et de, par la loi, permettre aux agriculteurs, c'est une question de dignité,
01:24:20 c'est une question de revenus, de pouvoir fixer eux-mêmes les prix de cette matière première
01:24:26 qui nourrit l'ensemble des Français et bien au-delà.
01:24:28 Et on voit, Guillaume Bigot, effectivement, que les problématiques, elles sont aussi au niveau européen.
01:24:33 Aussi, je dirais surtout, si on essaie de faire une volumétrie comme ça, un peu approximative,
01:24:39 mais je pense qu'elle n'est pas complètement fausse,
01:24:41 90% des problèmes que rencontrent les agriculteurs français, mais polonais, mais hollandais,
01:24:48 mais espagnols, mais allemands, 90% des problèmes qu'ils rencontrent sont entre les mains de Bruxelles.
01:24:55 Qu'est-ce que ça veut dire, entre les mains de Bruxelles ?
01:24:56 Ça veut dire que c'est un processus de décision qui échappe à la démocratie,
01:25:00 au peuple français, aux États, au président de la République, au Premier ministre, à l'Assemblée nationale.
01:25:05 Ce n'est plus de notre ressort.
01:25:07 Est-ce que quelqu'un, un jour, va relier les points ?
01:25:09 Va comprendre que ça ne sert absolument à rien de parler de l'immigration ou de s'époumonner sur le sujet
01:25:15 puisque ce n'est plus un sujet qui relève de la démocratie.
01:25:19 Et il n'y a pas d'autre démocratie qu'une démocratie française.
01:25:21 Le Parlement européen, c'est un Parlement en carton, il n'y a même pas de droit d'initiative.
01:25:24 Et les partis qui y sont représentés, qui sont formés à l'intérieur, ne sont absolument pas connus des Français.
01:25:28 Donc ça, c'est le problème le plus massif, d'une certaine façon,
01:25:31 c'est que les dirigeants politiques français, si tentés qu'ils aient envie de défendre les agriculteurs,
01:25:38 autrement qu'en parole, eh bien ils n'ont plus la main là-dessus.
01:25:41 C'est ça le phénomène.
01:25:43 Et alors, est-ce qu'ils peuvent aller jusqu'à dire, le roi est nu,
01:25:46 est-ce qu'ils peuvent aller jusqu'à dire "écoutez, on n'y peut rien puisqu'on a voulu quelque chose
01:25:49 pour nous protéger, pour être plus puissants, et ce quelque chose a produit la submersion migratoire,
01:25:54 ce quelque chose a détruit notre industrie, et ce quelque chose est en train de détruire l'agriculture,
01:25:58 et ce quelque chose est en train de défendre notre niveau de vie".
01:26:01 Voilà, mais comme on l'a fait, comme la ligne Maginot, c'est bien, c'est fantastique, on ne peut pas le remettre en cause.
01:26:05 Non, évidemment, mais les gens qui ont vécu là-dessus, qui ont fait tout leur carrière là-dessus,
01:26:09 une fois j'ai eu une discussion intéressante avec monsieur Raffarin en Chine,
01:26:12 il m'a dit "mais alors si je vous suis, si ce que vous dites est vrai,
01:26:15 tout l'engagement que j'ai eu tout au long de ma vie, c'est au service d'une illusion,
01:26:19 je dis "écoutez, je vous laisse tirer les conséquences".
01:26:21 En tout cas, ce qui lancera question ce matin entre les agriculteurs et le chef de l'État,
01:26:25 le chef de l'État attendu d'ici un peu moins de 15 minutes maintenant,
01:26:29 nous irons retrouver notre journaliste Thibault Marcheteau sur place,
01:26:33 mais avant cette phrase de Marc Faineau, le ministre de l'agriculture,
01:26:37 qui s'est exprimé ce matin dans les colonnes du Parisien,
01:26:40 il faut retrouver un dialogue apaisé, voilà ce qu'il dit.
01:26:43 Oui, pour le ministre de l'agriculture, les journées s'enchaînent depuis la mi-janvier,
01:26:46 la pression ne retombe pas, alors il lance ce qu'on pourrait appeler une opération "déminage"
01:26:50 à quelques heures de l'ouverture du salon, les détails avec Célia Gruyère.
01:26:54 Opération "désamorçage" pour le ministre de l'agriculture.
01:26:59 Dans une interview accordée aux Parisiens, Marc Faineau admet la colère qui grandit depuis des années.
01:27:04 Les agriculteurs ne croient plus en la parole publique depuis 25 ou 30 ans.
01:27:08 Après le fiasco de l'invitation des soulèvements de la terre au grand débat
01:27:11 voulu par Emmanuel Macron au salon de l'agriculture, la colère ne faiblit pas.
01:27:16 À l'heure d'une reprise de manifestations partout en France, mais surtout à Paris,
01:27:20 Marc Faineau appelle à un retour au calme.
01:27:23 Il faut retrouver un dialogue apaisé, l'agriculture en a besoin.
01:27:26 Pour le ministre, il s'agit d'une crise collective en Europe
01:27:29 à laquelle tous les gouvernements sont confrontés.
01:27:32 C'est une crise majeure qu'en France, l'exécutif n'aurait pas vu venir.
01:27:36 "Je ne me défausse pas, j'ai ma propre responsabilité.
01:27:39 On n'a pas vu collectivement qu'on était à un moment de rupture."
01:27:42 Le salon de l'agriculture pourrait être perturbé par plusieurs actions,
01:27:46 selon les services de renseignement.
01:27:48 Et dans ce contexte de tension, une petite phrase du chef de l'Etat
01:27:53 qui risque de ne pas passer inaperçue ce matin.
01:27:55 Emmanuel Macron s'est exprimé face au syndicat agricole modé dans le quotidien La Marseillaise.
01:28:00 Voici ses mots.
01:28:02 "Les smicards préfèrent des abonnements VOD à une alimentation plus saine."
01:28:06 Et ça, une petite phrase du chef de l'Etat qui fait réagir Guillaume Bigot en tout cas.
01:28:11 "Je ne serais vraiment pas le seul à mon avis.
01:28:15 D'abord, il y a une sorte d'effet outing, d'effet de confirmation.
01:28:21 Cette formule qui était passée un peu inaperçue,
01:28:24 elle avait quand même été beaucoup commentée,
01:28:26 mais on a rapporté les propos du président sur des gens qui ne sont rien.
01:28:31 Là, cette fois-ci, c'est formulé de la manière la plus limpide, la plus claire qui soit.
01:28:35 C'est-à-dire que pour le président de la République,
01:28:38 il y a des smicards qui préfèrent finalement manger comme des gloutons de la "junk food",
01:28:44 de la mauvaise nourriture, et se divertir.
01:28:48 Ce qui fait allusion directement à ce qu'un des conseillers, Jimmy Carter,
01:28:51 dans une des réunions type Davos, vous savez, avec tous ces importants de l'époque,
01:28:55 parlait de "teat attainment".
01:28:57 Qu'est-ce que c'est ? "Teat" en anglais, c'est les seins, c'est "têter".
01:28:59 En fait, il dit qu'il va y avoir énormément de gens qui seront complètement inutiles dans le monde de demain.
01:29:04 Qu'est-ce qu'il faut faire ? Il faut leur donner à têter.
01:29:06 Têter quoi ? Il dit têter des aliments sucrés et têter des programmes débiles de télévision,
01:29:12 maintenant on dirait des réels, sur les réseaux sociaux.
01:29:14 Comme ça, ils seront calmes.
01:29:16 En fait, c'est cette idéologie-là qui inspire Emmanuel Macron.
01:29:20 C'est l'idéologie davossienne, si vous voulez.
01:29:22 Ensuite, ce qui est très intéressant là-dedans, c'est quand même le transfert de responsabilité.
01:29:26 C'est-à-dire que des décisions ont été prises qui sont des décisions iniques,
01:29:29 on ne revient pas dessus, qu'il s'agisse du Green Deal plus le Mercosur en même temps, etc.
01:29:34 Non, là il y a un transfert de responsabilité.
01:29:37 C'est-à-dire que les gens qui n'ont plus d'autre choix, parce qu'ils n'ont plus d'emploi,
01:29:41 que de manger des choses pas chères et mauvaises pour leur santé,
01:29:44 et qui sont tellement au bout du rouleau qu'ils vont se divertir, c'est leur responsabilité à eux.
01:29:48 Donc finalement, on se demande si la crise agricole, ce n'est pas ces salauds de pauvres,
01:29:52 ces salauds de smicards qui l'ont créée.
01:29:54 Ça, c'est quand même assez stupéfiant, ce transfert de responsabilité.
01:29:58 Un mot, Michel Thaube, également sur cette phrase du chef de l'État.
01:30:01 Franchement, cette phrase est proprement scandaleuse.
01:30:03 Un président de la République n'a pas donné de leçons aux Français.
01:30:06 Honnêtement, je pense que c'est vraiment extrêmement grave, moralement, même politiquement.
01:30:12 Et puis enfin, j'ai envie de répondre.
01:30:14 Les cantines scolaires qui donnent à manger à nos enfants des produits importés de très très loin,
01:30:20 qui ne respectent pas les normes environnementales, c'est quoi ?
01:30:23 C'est parce qu'ils préfèrent regarder des films VOD ?
01:30:27 Ou c'est parce que l'État et les collectivités, beaucoup font des efforts,
01:30:31 mais ne font pas leur job et ne défendent pas les intérêts de nos agriculteurs ?
01:30:35 Franchement, et puis évidemment, ce n'était pas le moment de le dire,
01:30:37 mais ça n'est jamais le moment de manquer de respect à nos concitoyens.
01:30:40 C'est sûr. Et dans un instant, nous retournerons devant le salon de l'agriculture,
01:30:44 puisque le chef de l'État est attendu maintenant, d'ici un peu moins de 10 minutes,
01:30:48 mais avant, à la une de l'actualité également ce matin,
01:30:51 ça fait deux ans, jour pour jour, à Marine, que la guerre en Ukraine a débuté.
01:30:56 Oui, c'était le 24 février 2022.
01:30:58 Vladimir Poutine a annoncé l'arrivée des troupes russes sur le sol ukrainien.
01:31:02 Alors l'aide militaire française et plus largement l'aide militaire européenne,
01:31:06 est-ce qu'elles sont suffisantes ?
01:31:09 Je vous pose la question ce matin, Général Bruno Clermont,
01:31:12 Consultant Défense et Général de Corps Aérien.
01:31:14 Est-ce qu'il est possible également de se passer de l'aide militaire des Américains, selon vous ?
01:31:19 C'est une question en tout cas qu'on commence à se poser,
01:31:22 compte tenu de l'association politique aux États-Unis,
01:31:24 qu'Arold commentera tout à l'heure.
01:31:26 Dans l'aide, aujourd'hui, l'armée ukrainienne, l'Ukraine,
01:31:29 dépend totalement de l'aide et du soutien des Occidentaux,
01:31:32 dans le domaine financier, dans le domaine de l'aide humanitaire,
01:31:34 et dans le domaine de l'aide militaire.
01:31:36 En gros, il y a deux gros acteurs qui vont fournir l'aide militaire aux Ukrainiens,
01:31:40 il y a les États-Unis et l'Europe.
01:31:42 Alors les États-Unis, l'essentiel de leur aide,
01:31:44 en gros c'est 150 milliards divisés par deux,
01:31:46 l'essentiel de cette moitié pour les États-Unis, c'est de l'armement,
01:31:49 c'est de l'aide militaire.
01:31:50 Les États-Unis ont des industries qui tournent, ont des réserves,
01:31:53 ont des capacités à fournir de l'armement,
01:31:55 et donc fournissent, au gros, ce modèle, les deux tiers de l'armement à l'Ukraine.
01:31:58 Du côté de l'Union européenne, cette somme d'argent importante,
01:32:01 elle sert surtout à financer le fonctionnement de l'administration ukrainienne,
01:32:05 et la part militaire est assez réduite pour une raison qui est très simple,
01:32:08 c'est que d'abord l'Union européenne,
01:32:11 parce que la base industrielle et technologique de défense militaire de l'Union européenne est faible,
01:32:15 l'Union européenne met des bâtons dans la roue,
01:32:17 également comme elle les met pour les agriculteurs dans le domaine de normes,
01:32:20 la fameuse taxonomie,
01:32:22 les banques ne veulent pas financer l'articulat de l'armement parce que ce n'est pas éthique,
01:32:25 donc il y a un certain nombre de handicaps qui font que si les Américains
01:32:29 décidaient d'arrêter leur soutien à l'Ukraine,
01:32:31 ce que je ne crois pas et ce que je ne souhaite pas,
01:32:33 il ne faut vraiment pas le souhaiter,
01:32:35 l'Europe serait incapable de compenser tous les matériels que font laisser les Américains,
01:32:39 et là le rapport de force sur le terrain qui aujourd'hui est à peu près équilibré,
01:32:43 puisque aucun des deux belligérants n'est capable de prendre l'avantage l'un sur l'autre,
01:32:47 là il basculerait rapidement en faveur de la Russie,
01:32:50 et là effectivement la situation sur le terrain serait très différente.
01:32:53 On l'a compris, un conflit, donc un Haldiman qui s'enlise.
01:32:56 Dans ce contexte, est-ce qu'une négociation est encore possible aujourd'hui ?
01:33:01 Qu'en est-il d'un point de vue diplomatique ?
01:33:03 C'est vraiment un point mort, puisque Zelensky, le président ukrainien,
01:33:08 lui il a 10 points qui sont assez difficiles à accepter pour Vladimir Poutine.
01:33:15 Lui, Vladimir Poutine attend qu'on vienne le voir,
01:33:18 c'est un peu ce qu'il a expliqué au journaliste américain Tucker Carlson
01:33:22 qu'il a interviewé il y a quelques jours,
01:33:25 mais il ne voit pas pourquoi il s'arrêterait particulièrement,
01:33:28 si on ne devient pas raisonnable.
01:33:31 Et puis il y a un plan de paix chinois qui était extrêmement, je dirais, flou.
01:33:37 Donc non, personne n'a vraiment…
01:33:39 Mais en coulisses, ce qui se dit, et ça il faut regarder la carte rapidement,
01:33:44 c'est que ce qu'il faudrait négocier, c'est combien de restitutions
01:33:50 la Russie accepterait des territoires qu'elle a conquis,
01:33:54 à l'exception bien sûr de la Crimée, qu'elle ne rendrait jamais.
01:33:59 Et je pense que là, tous les diplomates le savaient déjà avant,
01:34:03 et continuent de le savoir maintenant, la Crimée qui est tout en bas.
01:34:06 Donc on pourrait restituer une partie de la bande violette.
01:34:11 En tout cas, autre question, l'Ukraine est-elle aujourd'hui en danger,
01:34:15 alors que la contre-offensive militaire a échoué ?
01:34:18 Je vous poserai la question également tout à l'heure, mon général.
01:34:21 Mais avant, il est 7h46 précisément.
01:34:24 Le point sur les toutes dernières informations avec vous Marine Sabourin.
01:34:27 Au procès des attentats de Trebek et Karkasson,
01:34:33 les condamnations prononcées sont largement inférieures à celles demandées.
01:34:36 Sur les cinq accusés jugés pour association de malfaiteurs terroristes criminels,
01:34:40 quatre ont été acquittés.
01:34:42 Seule la petite amie radicalisée de l'assaillant a été reconnue coupable
01:34:45 et condamnée à cinq ans d'emprisonnement, dont deux avec sursis.
01:34:48 Pour rappel, quatre personnes avaient été tuées le 23 mars 2018.
01:34:52 Nouveau week-end de chasse et croisée.
01:34:54 Ce week-end, des embouteillages sont à prévoir,
01:34:56 notamment pour les vacanciers qui se rendent sur les pistes de ski.
01:34:59 La circulation sera très difficile dans toute la France dans le sens des départs.
01:35:03 Bison Futé recommande de quitter l'île de France avant 8h ou de revenir avant 14h.
01:35:08 Et puis, huit mois avant l'élection présidentielle aux Etats-Unis,
01:35:12 les électeurs doivent choisir entre Donald Trump et Niki Haley.
01:35:15 - La primaire qui pourrait être déterminante dans la course à l'investiture du parti républicain
01:35:21 Niki Haley se déclare déjà nommée, alors que Donald Trump se place toujours en tête des enquêtes d'opinion.
01:35:27 - Merci Marine.
01:35:29 A la une, bien sûr, l'ouverture officielle du Salon de l'agriculture ce matin.
01:35:32 Le chef de l'État attendu dans quelques minutes dans un climat de tension.
01:35:36 On va retrouver Thibault Marcheteau dans quelques instants.
01:35:39 Mais avant, vous avez peut-être regardé hier soir la 49e édition des Césars.
01:35:44 Et une cérémonie marquée cette année Marine par de nombreuses prises de position.
01:35:49 - Oui, guerre entre Israël et le Hamas, mouvement #MeToo.
01:35:52 L'événement a par ailleurs accordé une place inédite aux victimes de violences sexuelles,
01:35:55 les temps forts avec Goderic B.
01:35:57 - Nous sommes sur le devant de la scène, à l'aube d'un jour nouveau.
01:36:02 Nous pouvons décider que des hommes accusés de viol ne puissent pas faire la puée et le beau temps dans le cinéma.
01:36:07 Ça, ça donne le ton, comme on dit.
01:36:11 Les mots de Judith Goderich ont résonné dans la salle.
01:36:14 Figure du mouvement #MeToo, elle a été ovationnée après son discours dénonçant les abus dans le cinéma.
01:36:19 Adèle Exarco Poulos a remporté le César de la meilleure actrice pour son second rôle dans "Je verrai toujours vos visages"
01:36:26 où elle interprète une victime d'inceste.
01:36:28 La grande gagnante de la soirée a été Justine Trier,
01:36:31 qui a remporté le César de la meilleure réalisation pour "Anatomie d'une chute".
01:36:35 - Je voudrais dédier ce César à toutes les femmes,
01:36:38 celles qui se sentent coincées dans leur choix, dans leur solitude,
01:36:41 celles qui existent trop et celles qui n'existent pas assez.
01:36:44 Elle devient la deuxième femme de l'histoire à recevoir ce trophée.
01:36:48 Son film, "Anatomie d'une chute" a décroché six prix sur onze nominations.
01:36:52 Autre surprise, Raphaël Kenard, devenu la meilleure révélation masculine pour "Chien de la casse".
01:36:58 Petit-fils d'agriculteur, l'acteur de 32 ans a rendu hommage au monde paysan lors de son sacre.
01:37:03 - Je voudrais dire un merci et un respect infini à tous ces gens qui travaillent d'arrache-pied.
01:37:09 Autre succès de la soirée avec 12 nominations,
01:37:12 le règne animal de Thomas Cahier, qui a remporté 5 Césars.
01:37:16 - Dans quelques minutes, le chef de l'Etat doit arriver au salon de l'agriculture.
01:37:22 C'est l'information de la journée dans un contexte tendu.
01:37:26 Marine, Thibault Marcheteau est sur place.
01:37:29 - Oui, avec Antoine Durand devant le salon de l'agriculture.
01:37:32 - Une agricultrice qui attend impatiemment le chef de l'Etat.
01:37:35 - Exactement, je suis avec Alix Heurteau, présidente des jeunes agriculteurs d'Ile-de-France.
01:37:43 Vous êtes équipée d'un sifflet pour attendre l'arrivée du chef de l'Etat.
01:37:47 - Oui, tout à fait.
01:37:49 Ça nous permet de montrer notre mécontentement par rapport aux actions du gouvernement
01:37:54 qui ne nous plaisent pas aujourd'hui.
01:37:59 Ça fait un mois qu'on a des revendications et on n'est pas entendus.
01:38:04 - Une fois qu'il sera à l'intérieur du salon, vous allez aussi rentrer dans le salon international de l'agriculture.
01:38:09 Si vous rencontrez le président de la République, qu'est-ce que vous aimeriez lui dire ?
01:38:13 - Déjà qu'il prenne le temps de nous écouter, parce que pour l'instant, ce n'est pas le cas.
01:38:18 On a l'impression qu'il nous entend simplement, mais il ne nous écoute pas.
01:38:22 Et de savoir s'il veut encore de ces agriculteurs en France ou non.
01:38:27 Parce que c'est notre avenir qui est en jeu.
01:38:30 C'est ce qu'on voudrait.
01:38:32 - Vous me disiez qu'aussi l'annulation de ce débat, et notamment les invités qui étaient présents,
01:38:37 était comme une provocation envoyée aux agriculteurs.
01:38:40 Et que le gouvernement n'entendait pas la colère des agriculteurs
01:38:43 qui étaient sur le terrain et qui travaillaient tous les jours pour nourrir les Français.
01:38:46 - Oui, tout à fait. Nous ce qu'on attendait, c'est un débat avec de nombreux agriculteurs.
01:38:50 Parce que c'est quand même nous qui nourrissons les Français.
01:38:53 Ce ne sont pas les associations écolo qui nous tapent dessus toute l'année,
01:38:57 qui vont permettre de nourrir les Français.
01:39:00 C'est important que ce soit à nous qui parlent, et pas aux associations écolo
01:39:05 qui vont encore râler sur nos pratiques culturales, qui sont quand même les meilleures mondiales.
01:39:12 - Merci beaucoup, Alex, vous le voyez.
01:39:14 On attend ici impatiemment l'arrivée du chef de l'État, et un accueil qui promet d'être glacial.
01:39:18 Merci beaucoup Thibault, bien évidemment Thibault Marcheteau,
01:39:22 vous nous faites signe dès que le chef de l'État arrive à proximité de vous.
01:39:27 Vous allez aller au Salon de l'agriculture, Daniel Palob, dans un instant.
01:39:33 Vous allez nous quitter, mais peut-être un mot pour bien comprendre.
01:39:37 Vous êtes éleveur bovin dans l'Aude.
01:39:41 Quelles sont les difficultés quotidiennes au fond ?
01:39:44 Quelle est votre vie que vous rencontrez ?
01:39:47 - Moi j'ai une vie qui est quand même assez simple d'un point de vue familial et environnemental,
01:39:53 puisque je suis dans un petit village, j'élève 60 vaches de race Gascogne des Pyrénées.
01:39:58 Les problèmes qu'on rencontre, c'est qu'en fait, on n'arrive pas à vendre au coût réel notre production.
01:40:05 On est la seule profession qui a le droit de vendre à perte.
01:40:08 Aucun commerçant n'a le droit de faire ça, nous on le fait.
01:40:11 On le fait constamment depuis des années.
01:40:13 Donc effectivement, il y a des compensations de la PAC, mais il n'y a aucune reconnaissance en fait.
01:40:19 On ne travaille pas pour avoir des subventions de l'État, on travaille pour vivre notre métier,
01:40:23 de ce qu'on fait, de ce qu'on produit.
01:40:25 Et de toute façon, le chef de l'État, avec la mascarade de ce matin, il le sent faux au vrai débat.
01:40:30 On attend plus grand chose finalement, et je ne sais pas s'il répondra à nos attentes.
01:40:35 En fait, moi je suis très pessimiste par rapport à ces réponses-là, par rapport à notre président de la République.
01:40:41 - Vous travaillez combien d'heures par jour, combien d'heures par semaine ?
01:40:44 - Moi je me lève très tôt, je travaille au moins 50 heures par semaine.
01:40:48 Le problème c'est que c'est des heures, en fait on travaille tous les jours quand on est leveur.
01:40:52 Il n'y a pas de dimanche, j'ai deux enfants en bas âge, c'est compliqué de leur faire prendre des vacances.
01:40:58 Il faut une sacrée organisation.
01:41:00 Là je suis au salon de l'agriculture, c'est mon frère qui me supplie, je descendrai, il montera me remplacer ici.
01:41:05 Voilà, c'est constamment que la vie elle est comme ça en fait, il faut qu'on y soit.
01:41:08 - Et pour un salaire de combien à la fin du mois ?
01:41:11 - Moi à peu près... - Fourchette ?
01:41:13 - Ouais, je suis entre 800 et 1000 euros.
01:41:16 - En tout cas merci beaucoup Daniel Palob d'avoir accepté notre invitation ce matin.
01:41:21 Vous allez rejoindre les agriculteurs au salon de l'agriculture.
01:41:26 Le chef de l'État qui va arriver d'ici quelques minutes, nous sommes très attentifs, on va marquer une très courte pause.
01:41:32 Nous en parlons dans un instant.
01:41:34 Emmanuel Macron attendu de pied ferme, vous voyez ses images en direct au salon de l'agriculture.
01:41:39 Restez avec nous sur CNews, à tout de suite.
01:41:41 De retour sur le plateau de la matinale, week-end bienvenue.
01:41:48 Si vous nous rejoignez à la une de l'actualité, l'arrivée imminente du chef de l'État au salon de l'agriculture.
01:41:54 Nous allons analyser cette information, la décrypter avec nos invités pour vous accompagner ce matin.
01:41:59 Sébastien Cluzel, éleveur dans le puits de Dôme.
01:42:03 Merci monsieur d'être avec nous ce matin.
01:42:05 Éric Revelle nous a également rejoint.
01:42:07 Bonjour mon cher Éric.
01:42:08 Bonjour cher Olivier.
01:42:09 Éditorialiste économique à l'heure actuelle.
01:42:11 Guillaume Bigot est toujours avec nous, tout comme Harold Iman, le général.
01:42:15 Bruno Clermont et Marine Sabourin, bien évidemment.
01:42:19 Dans un instant, direction le salon de l'agriculture, mais tout de suite un point sur la météo.
01:42:23 On retrouve Karine Durand.
01:42:24 La météo avec Groupe Verlaine.
01:42:27 Installateur de panneaux photovoltaïques garantie à vie avec contrat de maintenance.
01:42:31 Groupe Verlaine, le climat de confiance.
01:42:33 Bonjour Karine.
01:42:35 Du pluie, du vent au programme aujourd'hui.
01:42:37 Oui, beaucoup de pluie en pleine et en montagne, beaucoup de neige.
01:42:41 Regardez ces images magnifiques qui nous viennent de Val Thorens.
01:42:44 C'était en Savoyer après les fortes chutes de neige de jeudi.
01:42:47 Le soleil est revenu, d'où ces paysages grandioses.
01:42:50 Il faut savoir qu'à 2300 mètres d'altitude, on a environ 1,40 m de neige.
01:42:55 Et à 3000 m, on a plus de 2 m de neige.
01:42:57 Mais attention quand même au risque d'avalanche qui est marqué aujourd'hui sur une grande partie des Alpes.
01:43:03 Sur le reste du pays, il y a toujours cette perturbation qui concerne l'ouest du pays
01:43:07 avec de fortes averses, parfois orageuses, notamment sur la Bretagne, la Normandie,
01:43:11 mais aussi du côté des Landes ou encore des Pyrénées-Atlantiques.
01:43:14 Le vent est puissant à nouveau avec de bonnes bourrasques au passage des averses à l'ouest.
01:43:18 Ailleurs, c'est plus calme temporairement, mais il y a quand même de la neige sur le massif central,
01:43:22 les Pyrénées au-delà de 1000 m et aussi sur les Alpes.
01:43:25 À l'heure de l'après-midi, on a toujours un temps qui reste calme en Méditerranée uniquement
01:43:29 parce qu'ailleurs ça se dégrade fortement avec ce bandeau pluvieux qui s'étire globalement du sud-ouest jusqu'aux Hauts-de-France.
01:43:35 De fortes pluies à prévoir encore une fois sur les Hauts-de-France, sur des sols qui sont déjà bien saturés d'eau.
01:43:41 De fortes pluies orageuses également du côté de l'Aquitaine avec un risque de crues
01:43:45 car des cours d'eau sont déjà en train de réagir.
01:43:48 En ce qui concerne les températures, elles sont basses ce matin.
01:43:51 Il y a un peu de fraîcheur, 4 degrés du côté de Paris notamment, 0 degrés pour Rodez.
01:43:56 Au cours de l'après-midi, un fait rare ces derniers temps, les températures sont tout à fait de saison en France.
01:44:02 8 degrés à Paris, 11 à Strasbourg, 11 également à Biarritz, un maximum de 14 pour Montpellier ou encore Bastia.
01:44:09 Et froid l'hiver ? C'était la météo avec Groupe Verlaine.
01:44:13 Isolation thermique par l'extérieur avec aide de l'Etat.
01:44:16 Groupeverlaine.com
01:44:18 Et de retour sur le plateau de la matinale à la une de l'actualité, le salon de l'agriculture.
01:44:22 Le chef de l'Etat qui doit arriver d'ici quelques minutes sur place.
01:44:26 Nos équipes mobilisées sur le terrain, vous le voyez Florian Tardif, Thibaut Marcheteau.
01:44:32 Un comité d'accueil, on le voit sur ces images, qui attend le chef de l'Etat, Marine.
01:44:38 La plus grande ferme de l'Europe qui ouvre ses portes.
01:44:40 Et jamais un salon de l'agriculture n'a eu lieu dans un climat aussi tendu.
01:44:44 On retrouve Thibaut Marcheteau sur place avec Antoine Durand.
01:44:47 Thibaut, l'arrivée du président de la République est imminente.
01:44:50 Absolument Marine, et vous le voyez, la pression monte aux abords du salon de l'agriculture.
01:44:57 La plupart des agriculteurs que vous voyez sur les images d'Antoine Durand ont des places pour rentrer dans le salon.
01:45:03 Mais pour l'instant les grilles restent fermées.
01:45:06 On attend évidemment avec impatience l'arrivée du président de la République.
01:45:09 Avec des sifflets, on essaie de faire le maximum de bruit.
01:45:11 Même si on ne sait pas par quelles portes le président de la République, Emmanuel Macron, va rentrer à l'intérieur du salon de l'agriculture.
01:45:18 En tout cas, évidemment, la pression monte.
01:45:20 De plus en plus de gens s'agglutinent devant les portes du parc d'exposition qui va donc accueillir le salon de l'agriculture.
01:45:28 La pression monte. Le chef d'Etat ne va pas tarder à arriver.
01:45:32 Évidemment, on va pouvoir suivre toutes ces avancées sur CNews.
01:45:35 Merci beaucoup Thibaut Marcheteau.
01:45:38 Vous revenez vers nous dès que vous voyez le chef de l'Etat.
01:45:42 Peut-être d'ailleurs que le chef de l'Etat ne va pas emprunter l'itinéraire justement sur lequel il pourrait trouver des agriculteurs.
01:45:49 Sébastien Cluzel, à quel accueil le chef de l'Etat peut-il, doit-il s'attendre ce matin ?
01:45:55 Je pense que vous en doutez tous. Le climat, il est loin d'être serein.
01:45:58 Ce qui s'est passé hier avec le grand débat, c'est une catastrophe.
01:46:01 Pour le chef de l'Etat en premier, mais pour nous aussi finalement.
01:46:04 Parce que le salon, c'est l'occasion d'échanger souvent avec les pouvoirs publics quand même pour faire remonter encore plus en ce moment,
01:46:11 avec la période qu'on vient de traverser, les doléances qu'on a à leur portée.
01:46:15 Ça va être compliqué évidemment. Il va être chahuté forcément.
01:46:18 Mais il l'aurait fait exprès, il l'aurait pas fait autrement.
01:46:21 Je veux dire, c'est compliqué pour lui, mais il l'a bien cherché on va dire.
01:46:25 Et Emmanuel Macron effectivement qui a abandonné hier soir Éric Revelle son grand débat qui était prévu aujourd'hui au salon.
01:46:34 Alors que nous voyons ces images en direct Éric, où on voit donc des agriculteurs se précipiter vers l'entrée,
01:46:40 l'une des entrées du salon de l'agriculture signe peut-être que le chef de l'Etat est entré par une autre porte, Éric Revelle.
01:46:47 Oui, visiblement il est rentré par une autre porte. Il y avait un tapis rouge qui lui était destiné.
01:46:53 Oui, je pense que ses conseillers lui ont conseillé d'éviter le tapis rouge pour passer sans doute par une porte dérobée.
01:47:01 Climat très tendu parce que c'est l'histoire d'un fiasco total.
01:47:05 Cette affaire du grand débat est absolument sidérante.
01:47:09 Les invitations de l'Elysée, les mensonges, les rétro-pédalages jusqu'à la sortie de Michel-Édouard Leclerc.
01:47:17 Je ne sais pas si vous avez vu qu'il est pourtant quelqu'un de mesuré, qu'on n'entend pas beaucoup en ce moment le patron de la grande distribution.
01:47:23 On va retrouver Thibault Marcheton justement sur place qui va pouvoir nous décrypter ces images que vous découvrez en direct sur CNews.
01:47:31 Thibault, vous êtes donc entouré par des agriculteurs.
01:47:35 On a vu un petit mouvement de foule, ces agriculteurs qui se sont précipités vers l'entrée du hall numéro 1.
01:47:41 Racontez-nous.
01:47:43 Absolument, Olivier, les agriculteurs qui ont un petit peu forcé l'entrée du salon de l'agriculture.
01:47:50 Même s'ils ont des places, on essayait de les retenir un petit peu pour attendre sûrement l'arrivée du président de la République.
01:47:56 Et bien, ils ont réussi à rentrer.
01:47:57 Vous pouvez voir sur ces images d'Antoine Durand avec des sifflets.
01:48:00 Ils vont maintenant rentrer dans le pavillon 1, le pavillon où il y a notamment les vaches, les animaux du salon de l'agriculture.
01:48:08 Vous le voyez avec des sifflets, avec tous les drapeaux, des cloches, tout ce qui peut faire du bruit et probablement perturber la visite du président de la République.
01:48:18 Les agriculteurs sont donc rentrés dans le salon de l'agriculture en forçant les portes, puisque l'arrivée...
01:48:26 Pardon, les portes étaient retenues par des agents de sécurité. Ils ont réussi à rentrer.
01:48:30 Vous voyez ces images de nombreuses personnes qui continuent de rentrer avec des affiches, des drapeaux, des casquettes, pour se faire voir, pour se faire entendre.
01:48:37 Parce que, Arnaud Rousseau l'a dit, le président de la FNSEA, les agriculteurs ont des choses à dire au président de la République.
01:48:43 Merci beaucoup Thibaut Marcheteau, alors qu'Emmanuel Macron, effectivement, est bien arrivé lui aussi au salon de l'agriculture.
01:48:50 Il va rencontrer, je vous le rappelle, des syndicats de la profession. Il y a un petit déjeuner qui est prévu, qui va commencer d'ici quelques minutes, avec les représentants de la profession.
01:49:03 Peut-être votre réaction, Sébastien Cluzel, Éric Revelle, revenait sur ce grand débat qui était prévu puis annulé.
01:49:10 Est-ce que, au fond, vous êtes déçu ce matin que cet échange ne puisse pas avoir lieu entre le chef de l'État et des agriculteurs ?
01:49:18 Ou au fond, cela n'aura particulièrement pas changé grand-chose ?
01:49:22 Alors déçu, ce n'est pas du tout le mot non, parce que franchement, j'étais invité à ce grand débat.
01:49:26 Et dès que j'ai reçu cette invitation, je me suis posé beaucoup de questions sur la forme, déjà.
01:49:31 Un grand débat en public, sur le ring où on présente les animaux.
01:49:35 On parle de ring, c'est là où on présente les animaux.
01:49:40 On a transformé l'Hexagone en Octogone, c'est ça le projet du président de la République.
01:49:44 On n'était pas loin de ça. Mais comment, déjà, débattre sereinement avec des gens autour, on voit bien avec des sifflets, de toute façon, ils auraient été là, ces agriculteurs vindicatifs autour du ring.
01:49:52 Comment débattre avec 200 personnes dans l'Assemblée, avec... Bon, alors les soulèvements de la terre, on n'en parle même pas.
01:49:58 Erreur manifeste, je ne comprends pas cette invitation-là. Et les éleveurs, et les agriculteurs en général ne la comprendront jamais.
01:50:04 C'est... Enfin, c'est... Oui, c'est... On est dans un autre monde, en invitant ces gens-là à débattre avec nous au Salon de l'Agriculture.
01:50:10 Qu'on invite des écologistes responsables à discuter, évidemment. La Grande Distribution aussi, sur le fond.
01:50:15 Pourquoi pas en discuter avec la Grande Distribution et les écologistes, très bien.
01:50:19 Mais sur la forme, voilà, je ne sais pas quel conseiller a eu cette idée-là, mais très très mauvaise idée.
01:50:23 Alors c'est vrai que nous entendions Guillaume Bigot sur le sujet tout à l'heure et il révèle qu'elle est votre clé de lecture.
01:50:28 Je vous pose la même question, puisqu'on ne comprend pas, on ne comprend pas qui a pu avoir cette idée de convier les soulèvements de la terre à ce dialogue avec les agriculteurs.
01:50:37 Alors...
01:50:38 Alors qu'on voit, vous voyez en direct sur ces images, peut-être, priorité au direct, des tensions au Salon de l'Agriculture.
01:50:43 Ça se bouscule, en tout cas.
01:50:44 Ça se bouscule, ça se bouscule. Alors, qui a pu avoir cette idée ?
01:50:47 Ben, on parle de deux conseillers à l'Élysée, proches de M. Canfin, qui sont des militants écologistes de la décroissance,
01:50:54 qui auraient, eux, invité le soulèvement de la terre. Mais je ne crois pas un seul instant, si vous voulez,
01:50:59 que le chef de l'État ou que son directeur de cabinet ne soient pas au courant de cette invitation.
01:51:04 Alors, il y a plusieurs grilles de lecture. Je vais vous en donner une.
01:51:07 Parce que, en fait, cet échec total, ce fiasco autour du grand débat au Salon de l'Agriculture,
01:51:13 ça remet une pièce dans la machine de la colère des agriculteurs.
01:51:17 Donc, ce n'était sans doute pas l'effet recherché.
01:51:19 La colère qu'on voit d'ailleurs à l'image.
01:51:20 Ben oui, mais il y a peut-être un effet recherché. Et on a, sur ce plateau, un éleveur qui n'est pas syndiqué.
01:51:26 Et l'effet recherché, c'est peut-être de remettre en selle la FNSEA. Pourquoi ?
01:51:30 Parce que la FNSEA a toujours été la courroie de transmission de la politique agricole de tous les pouvoirs.
01:51:35 Je vous rappelle, par exemple, que dans les années 90, un président de la FNSEA était devenu ministre de l'Agriculture.
01:51:41 Il s'appelait François Guillaume. La FNSEA était un peu marginalisée par la coordination rurale,
01:51:46 parce que trop courroie de transmission, trop d'accord avec le pouvoir.
01:51:50 Et là, du coup, en fait, avec cette crise, avec ce fiasco, la FNSEA a trouvé une porte de sortie
01:51:55 pour se rebeller, pour dire "il est hors de question qu'on assiste à ce débat".
01:51:58 Donc, en fait, on est à un an des élections syndicales des chambres d'agriculture en France.
01:52:04 Et d'une certaine manière, la coordination rurale qui prenait beaucoup de place,
01:52:07 qui était le deuxième syndicat en France, eh bien la FNSEA est remise en scène.
01:52:12 Mais pour le reste, pardonnez-moi, je ne crois pas du tout à un jeu à trois bandes.
01:52:16 C'est un fiasco total. J'ai rarement vu ça. Je parlais de Michel-Édouard Leclerc,
01:52:20 je ne sais pas si vous avez vu les mots qu'il a dit. Alors, il n'a pas dit que c'était le chef de l'État.
01:52:23 Il a dit, il a parlé de politique de communication, d'annonce foireuse.
01:52:29 L'annonce foireuse. Donc, en fait, c'est une remise en cause de ce que représente le chef de l'État.
01:52:34 Les agriculteurs n'avaient pas besoin d'un débat, ils avaient besoin de solutions en face des propositions qu'ils faisaient.
01:52:39 Donc, en fait, ce grand débat, c'était une forme d'enfumage. Et pardonnez-moi, l'enfumeur s'est fait enfumer.
01:52:45 – Je vous propose quand même de vivre en direct ces images qui révèlent, on le voit, une forte tension.
01:52:51 – Bien sûr.
01:52:52 – Des bousculades qui montrent la colère de ces agriculteurs.
01:52:56 Il y a quelques minutes, d'autres chantaient la marseillaise,
01:53:00 alors que le chef de l'État est en train de discuter avec les représentants des syndicats.
01:53:05 Mais on voit tout de même Sébastien Cluzel, vos collègues, très remontés ce matin.
01:53:11 Vous y attendiez ?
01:53:13 – Oui, on s'y attendait un petit peu. Malheureusement, j'ai envie de dire,
01:53:15 on ne peut pas participer à la violence non plus. Ce n'est pas l'idée.
01:53:19 Mais malheureusement, des gens sont au bout du rouleau, on le voit bien là.
01:53:22 Ils sont prêts à n'importe quoi pour faire…
01:53:25 – Je vous coupe Sébastien Cluzel. Je vous donne la parole dans un instant.
01:53:28 On va voir Thibault Marcheteau tout de suite, justement, qui est sur place.
01:53:31 On voit sur ces images en direct beaucoup de tensions. Racontez-nous.
01:53:35 – Eh bien écoutez Olivier, vous le voyez sur ces images qui parlent d'elles-mêmes,
01:53:39 il y a un affrontement direct entre la sécurité, probablement la sécurité du président de la République,
01:53:46 et les agriculteurs qui ont réussi à rentrer dans le salon.
01:53:50 Et donc il y a des affrontements physiques, certains ont réussi à passer,
01:53:53 ils ont été rattrapés par le service de sécurité.
01:53:55 Il y a maintenant un face-à-face très tendu à l'intérieur du salon, dans le pavillon 1.
01:53:59 On est probablement à quelques mètres du président de la République.
01:54:02 Vous le voyez, donc cette situation, en tout cas, elle est revenue sous le contrôle des forces de sécurité.
01:54:08 Mais c'est très tendu dans le pavillon 1 du salon de l'agriculture.
01:54:11 Un face-à-face donc direct entre la sécurité du président et les agriculteurs.
01:54:15 – Thibault, il y a quelques instants, il y a eu des dizaines de manifestants
01:54:18 qui ont forcé une grille pour entrer dans le salon de l'agriculture.
01:54:20 Et ils ont ensuite chantolé la marseillaise, c'est ça ?
01:54:25 – Absolument Marine, on a entendu la marseillaise, mais également des sifflets, des huées,
01:54:29 parce qu'on est arrivé à proximité directe du président de la République.
01:54:33 Pour être honnête, les agriculteurs ne savent pas précisément où ils se trouvent,
01:54:36 mais on sait qu'on est à distance.
01:54:38 Et vous le voyez, il y a encore, on va le montrer avec Antoine, on va essayer de suivre,
01:54:41 il y a encore ces affrontements directs, parce que les allées, elles sont très grandes.
01:54:44 Vous voyez ces images, d'affrontements simplement,
01:54:47 entre agriculteurs et membres de sécurité du président de la République.
01:54:51 Ces images sont absolument bouleversantes, elles parlent d'elles-mêmes,
01:54:55 dans ce salon, à l'intérieur de ce salon, ces affrontements donc,
01:54:59 entre le service de sécurité.
01:55:01 Alors que la marseillaise avait été chantée, les agriculteurs étaient rentrés en forçant la porte,
01:55:06 mais ils restaient évidemment dans un calme relatif.
01:55:10 Arnaud Rousseau, d'ailleurs le président de la FNSA, avait appelé au calme.
01:55:14 Pour l'instant, vous pouvez le constater sur ces images,
01:55:16 ce n'est pas le cas à l'intérieur du Salon international de l'agriculture,
01:55:19 pour ce jour d'ouverture.
01:55:20 Merci Thibault.
01:55:21 Alors c'est vrai Guillaume Bigot, que nous n'avions pas l'habitude de voir ce genre d'image,
01:55:25 en tout cas depuis le début de la colère des agriculteurs.
01:55:29 On voit aussi cette discussion en direct, en tout cas dans ces conditions,
01:55:32 le chef de l'État, on ne sait pas s'il va pouvoir se promener dans les allées du Salon de l'agriculteur,
01:55:37 ça semble compromis, après ces images que nous venons de voir.
01:55:41 Je ne vais pas me verser...
01:55:43 On va écouter peut-être Guillaume, je vous donne la parole ensuite.
01:55:46 Vous pensez le dégager physiquement ?
01:55:48 On va le dégager s'il faut physiquement.
01:55:50 C'est vrai que vous êtes proche du Rassemblement national ?
01:55:52 Ça c'est totalement faux.
01:55:53 Vous êtes totalement...
01:55:54 Vous êtes la coalition rurale c'est ça ?
01:55:56 Vous êtes combien ?
01:55:57 On est à politique.
01:55:58 Non vous n'êtes pas à politique.
01:55:59 On est à politique.
01:56:00 On est en moins de...
01:56:01 Vous êtes heureux de combien ?
01:56:02 C'est quoi ça ?
01:56:03 C'est la démonstration de votre sortie.
01:56:05 Votre sortie ?
01:56:06 Votre sortie publiquement.
01:56:07 On va le sortir.
01:56:08 On va la mettre à main de l'encre s'il vous plaît.
01:56:15 On a pu entendre Guillaume Bigot.
01:56:17 On va le dégager physiquement.
01:56:19 Voilà ce qu'on a pu percevoir dans ces mots de cet agriculteur qui s'exprimait
01:56:23 alors qu'on voit toujours de vives tensions sur ces images en direct.
01:56:26 Guillaume Bigot, je le disais, cela va être très compliqué pour le président de la République aujourd'hui.
01:56:31 Mais moi je pense que sans verser dans le complotisme, ces images étaient un peu attendues.
01:56:35 C'est-à-dire qu'il y avait l'idée de pousser à la faute les adversaires, les contestataires du président de la République.
01:56:43 J'abonde assez dans le sens d'Eric Revelle.
01:56:45 Effectivement, il y a toujours divisé pour mieux régner.
01:56:47 Il y a bien cette idée des jeunes agriculteurs et de la FNSEA.
01:56:51 Vous savez, dans la FNSEA, il y a des gens qui ont encore quelques bonnes années, quelques décennies devant eux
01:56:56 parce qu'ils sont des acteurs suffisamment solides, suffisamment costauds,
01:56:59 qui exportent et donc qui peuvent tenir le coup face à l'écologie punitive imposée par l'Union européenne
01:57:05 et face au libre-échange unilatéral imposé par l'Union européenne.
01:57:09 Mais pas tous.
01:57:10 Le président de la République peut jouer cette carte pour discréditer les autres et pousser les autres à la faute.
01:57:14 Mais sans vouloir non plus verser dans le complotisme, compte tenu de ce qu'on sait du président de la République
01:57:20 depuis 2017 maintenant, qui est quelqu'un de très contrôlant, on a parlé de Jupiter,
01:57:24 de quelqu'un qui vraiment est sur tous les dossiers et on l'a encore vu dans les micro détails de tous les dossiers,
01:57:31 compte tenu de la sensibilité de ce dossier, de la sensibilité du Salon de l'agriculture,
01:57:36 il était complètement impossible que les soulèvements de la terre soient conviés
01:57:40 et que le grand débat soit quelque chose qui lui a été imposé avec les soulèvements de la terre.
01:57:43 On ne fera gober ça à personne.
01:57:45 Or le grand débat, c'est dangereux, pourquoi ?
01:57:47 Un, parce que ça a déjà fonctionné et que le président de la République est tenté de ressortir cette carte,
01:57:52 c'est comme ça qu'il était sorti des gilets jaunes.
01:57:54 Deuxièmement, le problème c'est dangereux parce que c'est une carte justement éventée.
01:57:58 Tout le monde a vu le dessous de cette carte.
01:58:00 On sait ce que sont devenus les cahiers d'indoléances.
01:58:02 Ils sont sous la poussière dans les préfectures et ensuite parce qu'il n'y a même plus d'argent magique.
01:58:06 Et en plus parce que les gilets jaunes et la séquence gilets jaunes,
01:58:09 ils sont sortis à la fois avec du grand débat, mais en même temps en polarisant,
01:58:13 en poussant à la faute un certain nombre de gilets jaunes et en les discréditant.
01:58:17 On va écouter peut-être les réunifications de cet agriculteur en direct.
01:58:20 Monsieur Macron, je vous le dis, vous n'allez pas rester longtemps en place si vous continuez comme ça.
01:58:24 Vous pensez finir mon demandage ? Je pense que vous n'allez pas le finir.
01:58:27 Parce que si on appuie sur le bouton, le peuple de France est dans la rue avec nous.
01:58:30 Le peuple de France est dans la rue avec nous.
01:58:33 Aujourd'hui on nourrit le peuple pour rien, vous dilapidez l'argent.
01:58:36 Vous financez des guerres. On n'en veut pas des guerres.
01:58:41 Passez-moi l'expression, je suis un peu énervé.
01:58:46 Mais aujourd'hui pour que les gens s'arrêtent, il faut les écouter.
01:58:49 Il faut les écouter parce que c'est dramatique.
01:58:52 Mon père il est parti, on est entrés jusqu'à 74 ans, 890 euros de retraite par mois.
01:58:57 On a cotisé des centaines de milliers de francs à la MSA qui nous folie encore aujourd'hui.
01:59:02 La FNSEA, elle est où dans ses revendications ? On parle des normes.
01:59:06 En 2022-2023, si on est des agriculteurs qui ont payé 200-300% de fois leur salaire en charges sociales,
01:59:12 alors qu'ils ont déjà des salaires qui sont à minima, comment va-t-on faire ?
01:59:17 Vous nous dites qu'il faut de la concurrence.
01:59:19 Il y en a qui perdent, il y en a qui gagnent, les accords de livre-échange.
01:59:21 Mais j'ai quand même l'impression qu'on perd toujours.
01:59:23 Mais posez-vous la question, M. Macron, vous qui avez des relations avec Mme van der Leyen.
01:59:27 Posez-vous la question, pourquoi tous les agriculteurs de France, d'Europe et de Navarre, même en Inde, sont à la rue ?
01:59:31 Parce que les multinationales les oppressent ?
01:59:33 Parce qu'on fait des cours mondiaux des céréales et qu'on les fait crever de faim ?
01:59:36 C'est scandaleux !
01:59:38 Vous déstabilisez les peuples, vous déstabilisez les populations.
01:59:41 Vous les faites courir sur la planète pour faire marcher les marchands de carburant, les transports, les multinationales.
01:59:46 Et les gens vivent de plus en plus mal.
01:59:49 C'est pas normal, M. Macron.
01:59:51 Alors venez faire un débat avec moi, tête à tête, calme-moi, je vous garantis, je prends des doux d'oliprane.
01:59:55 Mais venez faire un débat avec moi, M. Macron.
01:59:57 Je vous attends, tirer ses nez clos.
01:59:59 Je vous ai dit que je serais là.
02:00:01 C'est pas moi qu'ils ont amené, ils sont venus, ils ont suivi.
02:00:03 On est là, nous. C'est les agriculteurs en colère.
02:00:05 C'est pas un syndicat qui a appris à ouvrir ses bureaux à Paris et à quelques jours avait perdu une ministre d'agriculture.
02:00:11 C'est ici, c'est les agriculteurs qui sont là.
02:00:13 On a des amis, j'ai dit aux Parisiens, venez.
02:00:15 Les gens vont pouvoir faire tourner leur stand.
02:00:17 Les Parisiens, les Franciliens, venez voir vos agriculteurs.
02:00:19 On sait que vous êtes avec nous.
02:00:21 On ne vous en veut pas, vous.
02:00:23 C'est à nous gouvernants qu'on en veut.
02:00:25 De droite, de gauche, du centre, du milieu, tous ces corrompus.
02:00:27 On a plus de, je crois, 600 000 élus en France.
02:00:33 C'est de honte.
02:00:35 Qui est-ce qui connaît le Césaire au-dessus du conseil régional ?
02:00:37 Des gens qui font 3500, 4000 euros par mois pour contrôler ce que les autres font ou ce que les autres ne font pas ?
02:00:41 Pour dire tout va bien, Mme la Marquise ?
02:00:43 Que fait la Cour des comptes ?
02:00:45 Que fait l'OMC aujourd'hui ?
02:00:47 Vous nous importez des haricots du Kenya.
02:00:49 Que fait l'OMC ? En Somalie, les gens crèvent de faim à quelques kilomètres du Kenya.
02:00:53 Pardonnez-moi, je suis en colère, mais je parle avec le cœur.
02:00:57 Voilà. On n'a plus mes amis agriculteurs qui sont là.
02:01:01 Alors, M. Macron, on vous attend. On ne sait pas où c'est que vous êtes, M. Macron.
02:01:03 Mais je vous attends pour un débat.
02:01:05 Vous voulez un débat ? La salle est disponible.
02:01:07 Il n'y a pas l'AFN-SOA. Il n'y a pas M. Leclerc qui vous a répondu très poliment.
02:01:11 Et je félicite M. Leclerc. Je ne suis pas toujours d'accord avec lui, loin de là.
02:01:13 Mais je félicite M. Leclerc de la réponse qu'il a apportée au cabinet du ministère hier,
02:01:18 qui était d'un monsieur pour être invité. Il faudrait au moins une invitation formelle.
02:01:22 Voilà. Voilà. Merci. Merci de votre attention.
02:01:25 (Brouhaha)
02:01:28 Voilà ce cri de détresse, au fond, de cet agriculteur que nous avons entendu.
02:01:35 Et ce qui est à souligner, c'est qu'il y a une unité qui est en train de se former entre les agriculteurs
02:01:41 et Michel-Edouard Leclerc, c'est ce qu'il disait.
02:01:44 On va y revenir avec vous dans un instant. Mais avant, nous ne l'avons pas vu, le chef de l'État, Marine.
02:01:49 Oui, on retrouve Florian Tardif et Manon Haber.
02:01:51 Florian, c'est une ambiance très tendue qui est présente au Salon de l'Agriculture.
02:01:55 Alors qu'Emmanuel Macron n'est pas encore aux côtés des agriculteurs.
02:01:59 Oui, ça a été très chaotique. On en parlait d'ores et déjà tout à l'heure.
02:02:04 Je vais vous expliquer précisément ce qui s'est passé.
02:02:06 Emmanuel Macron devait arriver au niveau de l'entrée du hall 1.
02:02:10 Il y a même un tapis rouge qui a été prévu pour cette arrivée.
02:02:14 Finalement, il est arrivé à un autre endroit.
02:02:17 Et voyant l'arrivée du cortège présidentiel, il y a certains agriculteurs qui ont tenté de forcer l'entrée
02:02:26 pour tenter d'interpeller le président de la République.
02:02:28 Le président de la République qui est actuellement non pas aux côtés de ces agriculteurs
02:02:32 qui ont forcé le barrage de sécurité qui sont juste derrière moi,
02:02:36 mais dans une des salles du hall 1 afin d'échanger avec un tout petit groupe de syndicats,
02:02:43 la FNSEA, les jeunes agriculteurs ou encore la coordination rurale.
02:02:47 Ça a été très chaotique. Pourquoi ?
02:02:49 Tout simplement parce que, et cette image parle d'elle-même,
02:02:51 j'ai suivi plusieurs Salons de l'Agriculture aux côtés du chef de l'État
02:02:55 et jamais, jamais je n'ai vu des CRS qui sont déployés, comme vous pouvez le voir juste derrière moi,
02:03:01 au sein même de ce hall 1 où est le président de la République,
02:03:06 tout simplement pour tenter de contenir ces agriculteurs qui ont forcé ce barrage de sécurité.
02:03:12 Alors ils sont assez nombreux derrière moi, mais tous n'étaient pas forcément d'accord
02:03:17 pour être tout à fait précis, pour forcer ce barrage.
02:03:20 Certains souhaitaient vraiment aller au contact du chef de l'État,
02:03:23 d'autres n'aiment pas forcément ce type d'agissement.
02:03:27 Il y a un agriculteur qui m'expliquait qu'on n'aurait pas dû faire ça,
02:03:30 on aurait dû rester républicain, on aurait dû lui tourner le dos,
02:03:33 lui montrer notre désapprobation par rapport à la politique qui est menée actuellement,
02:03:38 mais on n'aurait pas dû forcer le barrage.
02:03:40 Donc voilà, situation assez chaotique avec des forces de sécurité
02:03:43 qui tentent de contenir ces agriculteurs qui veulent vraiment, vous l'avez compris,
02:03:46 interpeller le chef de l'État.
02:03:48 Merci beaucoup Florian pour toutes ces précisions.
02:03:51 Florian Tardif avec Manon Haber depuis le Salon de l'Agriculture.
02:03:55 Un Salon de l'Agriculture et des images inédites dès ce matin.
02:03:59 Éric Revelle, des CRS sur place, une bousculade de la tension.
02:04:05 Bref, cela s'annonce très difficile pour le chef de l'État.
02:04:09 Et puis en termes d'image, pardonnez-moi, mais en termes d'image,
02:04:11 au-delà du fiasco qu'on a commenté sur ce grand débat qui n'aura pas lieu,
02:04:15 qui a été animé au dernier moment par l'Élysée,
02:04:17 en termes d'image, on n'a pas vu la figure du président de la République.
02:04:21 On ne sait pas où il est.
02:04:22 C'est-à-dire que là, son service de sécurité essaie plus ou moins
02:04:26 qu'il évite de rencontrer frontalement avec ces CRS dont on ne voit pas le chef de l'État.
02:04:32 Vous voyez les CRS qui rentrent en direct.
02:04:34 C'est absolument incroyable.
02:04:36 C'est ce que je n'ai jamais vu.
02:04:37 Mais le président de la Chambre de l'Agriculture, tout à l'heure je crois,
02:04:40 soulignait cette déclaration de Michel-Édouard Leclerc.
02:04:44 Là aussi, je n'avais jamais lu ça, parce que je l'ai lu dans le Figaro,
02:04:48 cette déclaration de Michel-Édouard Leclerc.
02:04:50 Quand vous avez un homme comme Michel-Édouard Leclerc,
02:04:53 même si la grande distribution à sa part de responsabilité est absente.
02:04:56 "Je n'ai vocation ni à jouer l'idiot utile, ni à être l'otage de stratégies politiciennes,
02:05:01 voilà ce qu'il a dit."
02:05:02 Voilà ce qu'il a dit.
02:05:03 Il a dit "ce sont des annonces foireuses".
02:05:05 En fait, il parle du débat voulu par le président de la République.
02:05:08 Ça veut dire qu'on a passé un cap, pardonnez-moi,
02:05:11 ces trois années qui restent à Emmanuel Macron vont être extrêmement longues,
02:05:14 parce que quand un patron de la grande distribution s'adresse indirectement
02:05:18 de cette manière au chef de l'État,
02:05:20 ça veut dire qu'en fait, l'autorité que confère le statut de président de la République
02:05:24 est plus que confuse, elle est presque foulée au pied.
02:05:28 On est dans du jamais vu.
02:05:30 Jamais vu au Sendon agriculture, un président de la République qui se défile,
02:05:33 qui ne se montre pas, jamais vu de telle déclaration,
02:05:36 jamais vu un tel fiasco politique autour d'un pseudo grand débat.
02:05:40 On est quand même dans une situation inédite.
02:05:42 – Je vais vous poser la question Sébastien Cuzel,
02:05:44 dans un instant, de savoir ce que vous évoque,
02:05:46 ces images que nous vivons en direct sur CNews,
02:05:49 mais avant Marine Sabourin, des forces de l'ordre,
02:05:52 on l'a vu à l'instant des CRS, Compagnie Républicaine de Sécurité,
02:05:57 qui se sont intervenues dans le hallo 1 du Salon de l'Agriculture.
02:06:00 Florian Verdif nous disait que c'était relativement rare.
02:06:03 – Oui, on retrouve… – Même jamais arrivé.
02:06:05 – Oui, jamais arrivé, on retrouve Thibault Marcheteau sur place avec Antoine Durand.
02:06:09 Thibault, les agriculteurs ont scandé il y a quelques instants,
02:06:12 Macron démission.
02:06:14 [Cris de la foule]
02:06:19 – À l'intérieur du Salon de l'Agriculture, dans les travées,
02:06:22 nous sommes dans le pavillon 1, c'est le pavillon où il y a les animaux.
02:06:26 Et là, vous le voyez, c'est la coordination rurale.
02:06:28 Tout à l'heure c'était la FNSEA, mais aussi les jeunes agriculteurs.
02:06:31 Maintenant, c'est la coordination rurale qui déambule dans les allées
02:06:36 du Salon de l'Agriculture.
02:06:38 Tout à l'heure, il y a eu un face-à-face direct, et vous voyez,
02:06:40 il y a les forces de l'ordre qui sont casquées, qui sont habillées
02:06:45 comme si on était en manifestation, comme on a vu il y a plusieurs mois maintenant.
02:06:49 Signe qu'il y a une tension extrême à l'intérieur.
02:06:52 Vous entendez les huées, vous l'avez dit, Macron démission.
02:06:56 Ces images, elles sont impressionnantes.
02:06:58 À l'intérieur même du Salon de l'Agriculture, il y a donc ces images de CRS
02:07:03 qui sont en train de retenir des manifestants,
02:07:06 de retenir des manifestants pour ne pas atteindre le Président de la République
02:07:11 et tout ce qu'on voit.
02:07:12 Il y a quelques projectiles d'ailleurs qui sont jetés en direction des CRS
02:07:15 par les agriculteurs de la coordination rurale,
02:07:18 qui manifestent donc des oeufs, comme vous pouvez voir sur ces images d'Antoine Durand.
02:07:21 Des oeufs sont jetés en direction des CRS.
02:07:24 Voilà, donc on va reculer un petit peu avec Antoine Durand,
02:07:27 mais vous voyez donc, il y a une tension très importante
02:07:29 ici au Salon de l'Agriculture avec ces CRS qui sont casquées
02:07:32 avec des boucliers face aux agriculteurs.
02:07:35 Merci beaucoup Thibault Marcheteau.
02:07:37 Nous vous retrouvons tout au long de cette matinale.
02:07:40 Je vous le disais la parole dans un instant Sébastien Cluzel,
02:07:42 mais avant Guillaume Bigot.
02:07:44 Effectivement, en termes d'images, c'est catastrophique
02:07:46 de voir ces CRS casquées s'opposer aux agriculteurs.
02:07:50 On le disait tout à l'heure, nous le rappelions,
02:07:53 ce Salon de l'Agriculture, c'était une échéance pour faire le point,
02:07:57 un temps de dialogue pour faire le point sur les annonces du gouvernement annoncé.
02:08:00 Là, à 7h, il est 8h25.
02:08:03 Visiblement, le chef de l'État ne pourra pas rester sur place
02:08:05 et ces images absolument catastrophiques.
02:08:08 Ce qui est très intéressant, si on fait le parallèle avec les gilets jaunes,
02:08:12 d'abord, c'est qu'on a un phénomène d'accélération.
02:08:14 Ça s'accélère dans le temps.
02:08:16 Les gilets jaunes, ça a mis quand même des mois et des mois à se décanter,
02:08:18 des semaines en tout cas.
02:08:20 Là, ce sont des images qui résument tout, mais tout de même.
02:08:24 Deuxième mécanisme, et ça a dû peser dans l'attitude du chef de l'État,
02:08:28 c'est de se dire que finalement, les agriculteurs en France,
02:08:30 c'est plus que 400 000 professionnels, à peu près.
02:08:33 Je parle sous votre contrôle.
02:08:35 Tandis que les gilets jaunes, c'est quand même des millions de gens
02:08:38 sur cette France périphérique, qui est quand même presque majoritaire
02:08:41 sur le plan du volume.
02:08:44 Et donc, pour lui, il s'est sorti des gilets jaunes avec le grand débat.
02:08:47 Il s'est sorti des gilets jaunes en les cornérisant, en les hystérisant,
02:08:50 en les disqualifiant.
02:08:52 Il s'est dit, bon, ça va être assez facile finalement
02:08:54 avec les agriculteurs qui pèsent beaucoup moins.
02:08:57 Et ce qui est intéressant là-dedans, c'est que les gilets jaunes finalement,
02:09:00 qui étaient beaucoup plus nombreux,
02:09:02 finalement, ils ne représentent pas toute la France.
02:09:04 Tandis que sans représenter toute la France,
02:09:06 parce qu'on n'est plus dans les années 70 ou 80,
02:09:09 où tous les Français avaient encore des liens avec des familles d'agriculteurs,
02:09:12 leurs provinces, etc.
02:09:14 C'est une France très urbanisée.
02:09:16 Mais il n'empêche qu'il y a, à mon sens, une nostalgie énorme
02:09:19 de cette France qui représente finalement le pays.
02:09:22 C'est la fameuse expression "il n'y a pas de pays sans paysans".
02:09:25 L'effet révélateur de cette crise très rapide,
02:09:28 mais tout de même très éclairante et pleine de pédagogie,
02:09:32 de "on marche sur la tête".
02:09:34 C'est-à-dire qu'en fait, le chef de l'État en dit le chef de l'État.
02:09:37 Mais ce n'est pas le chef de l'État, il n'y a plus d'État.
02:09:39 Puisqu'en fait, il y a une souveraineté européenne.
02:09:41 Puisque le pouvoir depuis 1 000 ans était à Paris,
02:09:43 et depuis 1 000 ans, et là, la première fois depuis 1 000 ans,
02:09:45 il est passé de Paris à Bruxelles.
02:09:47 Donc ça veut dire que le chef de l'État, il n'a plus ce pouvoir magnétique
02:09:49 qu'avaient les rois de France, ou les élus,
02:09:51 ou les présidents du conseil, ou les présidents de la République.
02:09:53 C'est qu'il n'incarne plus l'État qui se dirige chez lui,
02:09:56 les Français qui se dirigent chez eux.
02:09:58 Non, il est sous la coupe d'un pouvoir au-dessus.
02:10:00 Et tout le monde a bien compris qu'il veut ça.
02:10:02 Et donc effectivement, c'est comme si Samson s'était un peu rasé la tête.
02:10:06 Il n'a plus vraiment ce pouvoir.
02:10:08 C'est ça qu'on est en train de voir, me semble-t-il.
02:10:10 Alors même que les agriculteurs sont peu nombreux,
02:10:12 je pense qu'il y a une prise de conscience de l'ensemble du pays.
02:10:15 Et ça va être très compliqué pour la suite.
02:10:17 Et le président de la République qui est bien arrivé sur place.
02:10:21 La question du maintien de l'ordre qui va être également très délicate
02:10:24 pour les CRS présents sur place,
02:10:26 puisque l'image de force de l'ordre utilisée des moyens intermédiaires
02:10:30 pour maîtriser la foule, cela pourrait être donné une image absolument dramatique.
02:10:35 Mais peut-être, Sébastien Cluzel, votre réaction quand vous voyez ces images ?
02:10:40 Vous étiez au salon de l'agriculture, vous allez y retourner tout à l'heure,
02:10:42 vous voyez ce face-à-face, ces images très symboliques des CRS face aux agriculteurs.
02:10:48 Quelle est votre réaction ce matin ?
02:10:50 Vous l'avez dit, c'est catastrophique. C'est catastrophique pour tout le monde.
02:10:53 Alors sans verser dans le complotisme, comme vous l'avez dit Guillaume Bigot,
02:10:56 on se demande quand même s'il n'y a pas un peu de ça, de décorner l'image des agriculteurs.
02:11:02 On est plutôt très soutenu par la population, les sondages le disent.
02:11:07 Le fait qu'il y ait un peu de violence, et jusque-là c'est resté assez maîtrisé,
02:11:11 avec l'image des CRS casquées devant les agriculteurs, elle est très mauvaise.
02:11:15 Mais malgré tout, le fait qu'il puisse y avoir des violences pourrait écorner notre image,
02:11:19 et on se demande, à titre personnel, sans verser dans le complotisme,
02:11:23 s'il n'y a pas un peu de choses voulues dans tout ça.
02:11:26 Parce qu'on se souvient, c'est vrai qu'on se souvient au moment des Gilets jaunes,
02:11:29 Éric Revel, les Gilets jaunes avaient au départ le soutien de la population française,
02:11:34 et finalement dès qu'il y a eu les violences, effectivement ce soutien s'est écorné.
02:11:38 Les Français ne soutiennent pas la violence.
02:11:41 Et là, effectivement, sans verser dans le complotisme, comme le disait Sébastien Clusel à la fois,
02:11:46 est-ce que c'est une hypothèse qui peut être débattue selon vous ?
02:11:51 - Peut-être qu'il peut être débattu, mais moi je ne crois pas un seul instant
02:11:54 qu'on va assister à un basculement de l'image des agriculteurs, des paysans et des éleveurs,
02:11:58 qui en défendant leur pouvoir d'achat, défendent une alimentation saine et souveraine.
02:12:05 Je ne crois pas un seul instant, je crois plutôt pour le pouvoir en place,
02:12:08 voir des CRS à l'intérieur du salon de l'agriculture face à la colère légitime d'agriculteurs,
02:12:15 l'image est encore plus mauvaise pour le pouvoir en place.
02:12:18 Donc je ne pense pas que cette image va basculer.
02:12:21 Mais ce qui est quand même frappant, pardonnez-moi, j'insiste,
02:12:24 nous n'avons pas vu une seule image du président de la République
02:12:27 depuis qu'il est au salon de l'agriculture.
02:12:29 Il est peut-être dans un coin protégé.
02:12:32 Donc en fait toute sa politique de communication tombe à l'eau.
02:12:36 Et puis Guillaume Ligo le disait avec justesse,
02:12:39 les traités commerciaux que la France parafe avec les autres membres de l'Union Européenne
02:12:44 à la majorité commune... - Avec enthousiasme !
02:12:46 - Avec enthousiasme !
02:12:48 Interroger notre ami éleveur sur par exemple la ratification du Mercosur pour l'élevage en France,
02:12:52 que serait comme conséquence ?
02:12:55 En fait on n'est plus maître du destin de l'alimentation française.
02:12:58 On n'est plus maître.
02:13:00 - Mais ni de l'énergie, ni de l'immigration, on n'est plus rien.
02:13:04 - Sébastien Cluzel, effectivement, répondez-nous et nous irons retrouver Thibault Marcheteau dans un instant.
02:13:08 Allez-y Sébastien Cluzel.
02:13:10 - Moi je suis producteur de viande bovine en premier lieu.
02:13:12 Et c'est vrai que le traité Mercosur, c'est la mort à coup sûr de l'élevage français,
02:13:16 du métier que je fais moi, puisqu'on importera du bœuf,
02:13:19 en plus à des normes totalement différentes de ce que nous on peut produire en France,
02:13:23 de l'Argentine, du Brésil, du Paraguay, j'en passe du Uruguay.
02:13:27 C'est la mort de l'élevage français, le traité du Mercosur.
02:13:29 - Alors la France s'y oppose, certes, vous l'avez dit, mais à quel point la France peut s'y opposer ?
02:13:33 - Voilà, j'ai pas la réponse en tant qu'éleveur, mais malgré tout on a bien le sentiment que l'Europe...
02:13:36 - On voit le préfet de police Laurent Nunez qui est arrivé au désormais de la République,
02:13:39 et la majorité est qualifiée en plus.
02:13:41 - Exactement, en plus. Bon vous avez dit on n'est que 400 000 et c'est vrai.
02:13:44 Par contre, c'est ce qu'on disait avec M. Revelle en aparté avant de rentrer en plateau,
02:13:47 il faut que les Français mangent.
02:13:49 - Alors que... Pardonnez-moi, je vous coupe, on va y revenir.
02:13:52 Nous voyons le préfet de police de Paris Sébastien Nunez, le visage fermé.
02:13:58 Vous le voyez sur ces images en direct, donc arrivé au Salon de l'Agriculture.
02:14:03 Thibault Marcheteau qui est au cœur de ce face-à-face tendu entre agriculteurs et CRS
02:14:09 avec des interpellations, visiblement, des policiers en civil qui interpellent.
02:14:15 Voilà, et le préfet de police de Paris Laurent Nunez sur place.
02:14:20 Est-ce que vous m'entendez, Olivier ?
02:14:22 Oui, Olivier, et bien écoutez, vous voyez ces images, elles...
02:14:26 [Bruit de sifflet]
02:14:28 Alors, est-ce que vous m'entendez ?
02:14:31 Thibault.
02:14:32 Oui, Olivier, je vous le disais, donc vous le voyez, ces images,
02:14:36 elles parlent d'elles-mêmes, il y a une violence très forte ici,
02:14:39 dans les travées même du Salon de l'Agriculture,
02:14:42 avec le service des forces de l'ordre, des gendarmes mobiles, des CRS,
02:14:47 des policiers qui sont en civil, qui sont en train de retenir les manifestants,
02:14:52 notamment de la coordination rurale, de la FNSEA, ou encore des jeunes agriculteurs
02:14:56 qui essaient de trouver une allée où ils pourraient se rapprocher
02:15:00 au maximum du président de la République.
02:15:02 Les agriculteurs ne savent pas où ils se trouvent.
02:15:04 On a vu d'ailleurs le préfet de police de Paris Laurent Nunez
02:15:07 qui est présent au Salon de l'Agriculture, et vous voyez encore ces face-à-face musclées,
02:15:11 des affrontements physiques entre les forces de l'ordre et les agriculteurs,
02:15:14 à l'intérieur même du Salon de l'Agriculture.
02:15:17 Merci beaucoup Thibault Marcheteau, vous l'aurez compris en direct du Salon de l'Agriculture.
02:15:23 Marine, le Salon de l'Agriculture qui est censé ouvrir à 9h officiellement ?
02:15:27 Oui, le Salon qui est censé ouvrir à 9h, et on l'a vu, ces manifestants ont entré dans le Salon,
02:15:32 sans être fouillés avant l'ouverture officielle.
02:15:35 On a vu des heures, on a vu aussi des manifestants qui ont crié "Rendez-le Macron démission"
02:15:41 et en même temps, le président est ailleurs dans le Salon, en sécurité autour d'une table
02:15:45 pour rencontrer les responsables syndicaux.
02:15:47 Et si vous nous rejoignez sur CNews, vous voyez en direct ces images,
02:15:50 des heures entre agriculteurs et services d'ordre au Salon de l'Agriculture
02:15:55 pendant la visite d'Emmanuel Macron, vous le voyez en direct sur ces images.
02:16:00 Sébastien Cluzel, on entendait d'ailleurs tout à l'heure en direct un agriculteur s'exprimer.
02:16:06 On va écouter un autre agriculteur en direct, regardez.
02:16:09 Voilà la réponse qu'on a, il écoute même pas, c'est une honte.
02:16:16 Aujourd'hui, si les agriculteurs sont là, c'est parce qu'ils ont besoin d'argent.
02:16:22 Sinon, ils seraient tous chez eux les agriculteurs.
02:16:25 C'est de la trésorerie de laquelle on manque.
02:16:27 Et après des mises en œuvre, des vraies mesures.
02:16:31 On veut l'Europe, faisons une vraie Europe, une Europe identique pour tout le monde,
02:16:35 pas une Europe française.
02:16:37 Putain mais c'est un scandale, merde ce bordel là.
02:16:40 Putain dans quel pays on vit quoi ? Un pays où on crève son agriculture.
02:16:45 Et il y a quelque chose qui va se préparer là, et personne n'écoute ces agriculteurs.
02:16:50 On est là, on discute avec le bras droit du ministre de l'Agriculture,
02:16:55 qui nous dit qu'il va... c'est des mesurettes qu'ils annoncent, des mesurettes.
02:17:00 Et après on est reçus par des milliers de CRS, mais c'est un scandale bordel.
02:17:05 Putain mais c'est quoi cette politique, c'est quoi ce président là ?
02:17:09 C'est quoi ce président qui ne respecte pas son agriculture ?
02:17:12 Et qu'est-ce qui va se passer ?
02:17:14 Vous croyez que les agriculteurs ils vont rester comme ça ?
02:17:17 Non on ne va pas rester comme ça.
02:17:19 C'est vrai.
02:17:21 On ne respecte pas.
02:17:23 Alors c'est José Pérez de la coordination rurale qui s'exprimait.
02:17:28 José Pérez qui est intervenu régulièrement sur ce plateau pendant toute la colère des agriculteurs.
02:17:32 Il était en colère, oui, mais une colère contenue.
02:17:35 Là on a le sentiment ce matin, Sébastien Cluzel, que cette détresse elle explose ce matin.
02:17:42 Que la colère elle explose avec la venue du président de la République au Salon de l'Agriculture.
02:17:46 On voit les gendarmes mobiles qui interviennent, qui se sont décasqués peut-être pour une histoire d'image.
02:17:52 D'ailleurs on pourrait y revenir.
02:17:54 Mais voilà, la détresse, la colère qui explose ce matin Sébastien Cluzel.
02:17:57 Je suis sûr qu'elle explose. Pourquoi ? Parce que ça fait un mois que des revendications sont sur la table.
02:18:01 Que les réponses ont été insuffisantes, on le voit bien.
02:18:04 Ce salon avait été ciblé comme étant la deadline pour arriver à des réponses.
02:18:09 On n'y est pas. D'où la colère qu'on entend à plusieurs reprises.
02:18:12 Là où je vous rejoins à peine c'est quand vous dites que Michel-Édouard Leclerc et les agriculteurs font cause commune.
02:18:17 Non parce qu'on l'a entendu effectivement.
02:18:19 L'agriculteur a dit qu'il avait corroboré au propos de Michel-Édouard Leclerc.
02:18:25 Ce n'est pas pour ça qu'on a encore tous les mêmes objectifs avec la Grande Distribution.
02:18:30 Voilà c'est vrai. Ce que ça disait au fond Guillaume Bigot, c'était dans les paroles de cet agriculteur.
02:18:36 Alors que vous voyez que la tension est toujours très tendue en direct sur ces images.
02:18:39 Ce que disait la parole de cet agriculteur c'est qu'aujourd'hui à la fois la Grande Distribution et en même temps les agriculteurs
02:18:46 qui au fond avaient des relations jusque là un peu tendues.
02:18:49 Eh bien aujourd'hui les deux camps s'opposent en même temps à Emmanuel Macron.
02:18:55 C'est aussi ça ce qu'on peut retenir ce matin.
02:18:57 C'est à dire que le calcul de diviser pour mieux régner ça va finalement unir contre celui qui tente cette manœuvre.
02:19:05 Deuxième chose, je pense qu'il faut se méfier du désespoir.
02:19:10 Le désespoir est évidemment très dangereux.
02:19:12 Et là on sait qu'il y a un côté un peu désespéré.
02:19:16 Ces agriculteurs sont des gens très pragmatiques, ils savent compter.
02:19:19 Ils savent le montant de la PAC, je crois que c'est à 380 milliards quelque chose comme ça.
02:19:23 Et la prochaine fois ça sera 387 milliards.
02:19:25 C'est déjà voté, c'est acté, on ne pourra pas changer.
02:19:28 Les prix ne vont faire que s'effondrer.
02:19:31 Donc ils savent que de toute façon ils sont au bout du rouleau.
02:19:33 Ce sont des gens qui travaillent comme des bruits, qui sont au bout du rouleau.
02:19:35 Donc il y a un effet de désespoir qui est dangereux.
02:19:37 Dans ce désespoir là, il y a Olivier, il y a un effet...
02:19:41 Oula vous voyez ces images, une barrière qui a sauté.
02:19:43 C'est très dangereux, il va y avoir des blessés là.
02:19:44 C'est très dangereux, il y a un mouvement de foule, des barrières...
02:19:46 Et le salon n'est pas ouvert encore en plus.
02:19:48 Et le salon n'est pas ouvert Guillaume.
02:19:49 Donc ça veut dire que 1) il y a ce désespoir.
02:19:51 2) il y a un double langage, et les agriculteurs l'ont compris, donc c'est extrêmement dangereux.
02:19:56 Mais dans ce double langage, il y a un effet de provocation consistant à faire une diversion avec le grand débat,
02:20:02 inviter les sous-dépendants de la terre.
02:20:04 C'est comme si vous faisiez un débat sur les feux de forêt et vous conviez les pyromanes.
02:20:07 C'est pas possible.
02:20:08 On va peut-être faire vivre, Guillaume Bigot, ces images que vous venez de voir en direct sur CNews.
02:20:15 Des images déconcertantes ce matin.
02:20:19 Cette barrière qui a cédé sous le poids de la foule, je vous le disais,
02:20:24 des agriculteurs qui ont réussi à pénétrer dans le hall 1 du salon de l'agriculture ce matin,
02:20:29 alors que le chef de l'État échange avec des représentants des syndicats agricoles.
02:20:32 On va suivre quelques minutes en direct ces images avec les gendarmes mobiles opposés à des agriculteurs.
02:20:39 Thibault, vous êtes à côté justement de ces agriculteurs
02:20:42 et on vient de voir un mouvement de foule qui a fait céder une barrière
02:20:46 et des images impressionnantes, désolantes même ce matin, Thibault.
02:20:49 Absolument, Olivier, vous l'avez dit, ces images sont absolument désolantes.
02:20:55 Vous l'avez vu en direct sur les images d'Antoine Durand.
02:20:57 C'est une barrière d'un enclos de chèvres, évidemment.
02:21:00 Elles sont apeurées, vous pouvez vous en rendre compte,
02:21:02 parce que ce qu'il se passe à l'intérieur des travées du salon de l'agriculture,
02:21:06 c'est absolument... on n'a même pas les mots pour vous dire.
02:21:10 Parce que vous le voyez, ces gendarmes qui sont en affront direct avec ces agriculteurs
02:21:15 qui veulent témoigner de leur détresse,
02:21:18 et en face des forces de l'ordre qui essaient de retenir leur progression
02:21:23 à travers les travées du salon de l'agriculture.
02:21:25 On a donc une tension qui est très forte, la pression des deux côtés,
02:21:30 avec en face des agriculteurs de la coordination rurale, de la FNSEOA,
02:21:34 ou encore des jeunes agriculteurs qui essaient d'approcher le président de la République.
02:21:39 Ils ne savent pas où se trouve le président de la République,
02:21:42 mais ils essaient de progresser dans les allées, dans tout le salon, dans tout le hall 1.
02:21:46 Pour l'instant, il y a ces agriculteurs qui sont rentrés.
02:21:50 Vous voyez, il y a le service d'ordre des policiers en civil, la gendarmerie, des policiers,
02:21:56 qui essaient donc de retenir la colère des agriculteurs pour accéder au président de la République,
02:22:02 et des images de tension extrême avec de la violence pour ces agriculteurs
02:22:08 qui essaient d'approcher malgré le rempart des forces de l'ordre.
02:22:12 Merci beaucoup Thibault Marcheteau.
02:22:15 On vous retrouve bien évidemment tout au long de la matinale, tout au long de la matinée,
02:22:19 pour suivre la suite de ces tensions.
02:22:21 Éric Revelle, on voit la gendarmerie qui fait face ce matin au monde agricole,
02:22:26 la gendarmerie, les paysans, et bien finalement c'est la France côte à côte,
02:22:31 la France de nos campagnes qui ce matin se retrouve face à face.
02:22:35 C'est ça aussi qui déchire le cœur au fond.
02:22:37 Vous avez envoyé le mot juste Olivier.
02:22:39 Ces images, au-delà du désastre politique pour Emmanuel Macron, elles sont désolantes.
02:22:44 Ces images sont désolantes.
02:22:46 Parce qu'on a des agriculteurs qui souffrent depuis des années,
02:22:50 qui sont souvent regardés avec un certain mépris par la classe politique parisienne,
02:22:55 et en face on a un service de l'ordre, des gendarmes, des policiers en civil,
02:23:01 qui sont obligés d'essayer de canaliser la colère légitime des agriculteurs.
02:23:05 Donc oui, ces images sont absolument désolantes.
02:23:07 Mais est-ce qu'on se rend compte de la provocation dans laquelle s'est engouffrée l'Elysée ?
02:23:14 Conseillers, je ne sais pas trop qui, en demandant au soulèvement de la terre de venir.
02:23:19 Est-ce qu'on se rend compte qu'il y a quelques semaines,
02:23:22 le ministre de l'Intérieur voulait faire dissoudre cette ONG de la décroissance,
02:23:28 qui avait quand même à Sainte-Soly, nous nous en souvenons,
02:23:31 entraîné 48 blessés dans les rangs des forces de l'ordre,
02:23:35 et que le ministre de l'Intérieur lui-même avait qualifié d'éco-terroriste.
02:23:39 Et vous avez un président de la République, ou ses conseillers,
02:23:42 qui invite des gens qu'on désigne comme étant des éco-terroristes,
02:23:47 qui lapident, qui massacrent des champs d'agriculteurs partout en France, à un débat.
02:23:53 Mais est-ce qu'on se rend compte de la provocation dans l'état de nerfs,
02:23:56 de souffrance dans lesquels se trouvent les agriculteurs ?
02:23:59 Le niveau de provocation que représente l'idée.
02:24:01 Et puis derrière le rétropédalage.
02:24:03 Mais non, on ne les avait pas invités.
02:24:05 Mais on sait très bien qu'ils ont été invités,
02:24:07 puisque des journalistes de CNews ont vérifié auprès de l'Elysée.
02:24:09 Suite à l'annonce, ce journaliste s'est fait confirmer que oui,
02:24:13 le président les avait invités parce qu'il n'avait peur de rien.
02:24:16 Mais est-ce qu'on se rend compte, dans l'état d'exaspération
02:24:19 dans lequel se trouve le monde agricole,
02:24:21 comment a été vécue cette provocation ultime,
02:24:23 qui a abouti finalement au fiasco suprême d'annulation du Grand Débat ?
02:24:27 C'est n'importe quoi.
02:24:29 Alors que l'on voit sur ces images, fort heureusement,
02:24:31 que la tension semble redescendre au salon de l'agriculture.
02:24:35 Les gendarmes mobiles toujours face à face avec les agriculteurs.
02:24:40 Alors que le chef de l'Etat, lui,
02:24:42 échange avec les représentants de syndicats agricoles.
02:24:45 Sébastien Cluzel, effectivement.
02:24:47 Éric Revelle nous rappelait à l'instant la séquence de ces dernières heures,
02:24:50 avec cette invitation des soulèvements de la terre
02:24:52 et puis l'annulation derrière de ce Grand Débat.
02:24:56 Est-ce qu'au fond, la stratégie du gouvernement ces dernières heures,
02:25:02 elle est aussi ce matin au cœur de ces tensions
02:25:06 que nous avons vécues en direct sur ces news ?
02:25:08 Je vous l'ai dit, c'est l'aboutissement d'un mois de colère,
02:25:11 où on a fini de mettre le feu aux poudres
02:25:14 en invitant les soulèvements de la terre à ce Grand Débat.
02:25:17 Malheureusement, ces images sont catastrophiques, vous l'avez dit.
02:25:19 On espère juste qu'il n'y aura pas de blessés avant tout, évidemment,
02:25:22 parce que ça m'a l'air compliqué.
02:25:24 C'est proche du stand de Marras en plus, ça ce que je vois.
02:25:27 Donc j'espère que ça va un peu redescendre,
02:25:29 c'est tout ce qu'on peut souhaiter.
02:25:31 Mais malheureusement, c'est un processus auquel on pouvait s'attendre.
02:25:34 Hier soir, avec l'annulation du Grand Débat,
02:25:37 on sentait que, pour parler trivialement, c'est un joli bordel.
02:25:41 Alors est-ce que c'est de l'amateurisme ?
02:25:43 Est-ce que c'est, comme on l'a dit, plus ou moins volontaire ?
02:25:46 J'en sais rien, mais en tout cas, c'est une catastrophe.
02:25:50 Guillaume Bigaud, je vous donne la parole tout de suite,
02:25:52 mais avant, une information, puisque Marine, vous nous disiez tout à l'heure,
02:25:54 officiellement, c'est à 9h, c'est-à-dire dans 17 minutes très précisément,
02:25:58 que le Salon de l'Agriculture doit ouvrir ses portes.
02:26:00 Est-ce que ce sera le cas ? On se l'interroge.
02:26:02 Oui, ce sera le cas, c'est ce que précisent les organisateurs à l'AFP.
02:26:05 Le Salon de l'Agriculture compte ouvrir, comme prévu, à 9h,
02:26:08 mais des parties seront fermées au public.
02:26:11 Et puis, on a notre journaliste Florian Tardif qui est sur place
02:26:14 et qui nous explique qu'il y aura un micro-tendu d'Emmanuel Macron
02:26:17 aux alentours de 9h.
02:26:19 Un joyeux bazar, en tout cas, ce matin, mais pas seulement depuis hier.
02:26:24 On va aller retrouver Thibault Marche-Thau dans un instant,
02:26:26 mais avant, Guillaume Bigaud, vous vouliez réagir
02:26:28 aux propos de Sébastien Pouzel.
02:26:30 Oui, c'est-à-dire qu'il y a non seulement, avec ce grand débat,
02:26:32 l'effet de diversion, non seulement l'effet de provocation
02:26:34 avec l'invitation des soulèvements de la terre,
02:26:36 mais j'ajoute un point qui est clé, c'est un effet d'annulation.
02:26:39 Et cet effet d'annulation, c'est un aveu de faiblesse.
02:26:42 C'est un genou à terre.
02:26:44 Et donc, compte tenu de ce qu'on croit comprendre
02:26:46 du mode de fonctionnement du président de la République,
02:26:48 Jupiter ne saurait rester un genou à terre.
02:26:51 Il ne saurait en rester là.
02:26:53 Donc, il faut qu'il montre qu'il est capable de braver,
02:26:56 qu'il vienne me chercher.
02:26:58 Là, il m'attend manifestement, donc j'y vais.
02:27:01 Moi, je pense qu'il va y aller. Il va y aller ou pas aujourd'hui ?
02:27:03 Moi, je pense, comme dit l'autre, un homme, ça s'empêche.
02:27:05 Comme dit Camus, un grand homme doit s'empêcher encore plus.
02:27:07 Le plus raisonnable, ce serait de laisser la pression retomber.
02:27:10 Ce ne serait pas vraiment une preuve, si vous voulez,
02:27:12 de virilité politique au sens de vire-vertu.
02:27:14 Il n'a pas intérêt à y aller.
02:27:16 Non, il voudrait mieux laisser la pression retomber.
02:27:18 Et s'il y va, ça confirme cette idée,
02:27:21 cette déconnexion totale, c'est-à-dire l'idée
02:27:23 de pouvoir diviser ensuite pour mieux régner,
02:27:25 regarder, regarder. Vous avez bien dit qu'ils étaient violents.
02:27:28 Marine Sabourin, il doit prendre la parole, le chef de l'État.
02:27:31 Oui, aux alentours de 9h. En attendant, on va retrouver
02:27:34 Thibault Marcheteau avec Antoine Durand.
02:27:36 Thibault, racontez-nous, est-ce que le calme
02:27:38 est un petit peu revenu au Salon de l'Agriculture ?
02:27:40 Oui, mais toujours un calme relatif
02:27:44 dans les travées du Salon de l'Agriculture.
02:27:46 Vous allez le voir sur les images d'Antoine Durand.
02:27:49 Il y a encore ce face-à-face entre les gendarmes
02:27:51 et les membres surtout de la coordination rurale.
02:27:54 On voit aussi des membres de la FNSEA.
02:27:56 C'est d'ailleurs cette barrière qui a cédé.
02:27:58 Vous l'avez vu sur les images en direct,
02:28:00 la barrière avec des chèvres dans cet enclos.
02:28:03 Ces images, elles sont bouleversantes.
02:28:05 Vous l'avez dit en plateau, on est juste à côté d'animaux
02:28:07 qui, pour représenter l'élevage français
02:28:09 à tous les Français avec le Salon de l'Agriculture,
02:28:11 eh bien, vous l'avez vu, vous l'avez vécu en direct,
02:28:14 ces scènes d'affrontements très violentes
02:28:16 entre les forces de l'ordre et les agriculteurs.
02:28:19 Pour l'instant, le calme est revenu.
02:28:21 Mais le Salon, il est tellement grand,
02:28:23 il y a tellement d'allées que ça va être difficile,
02:28:25 évidemment, pour les forces de l'ordre
02:28:27 de contenir tous les agriculteurs,
02:28:29 tant la colère est forte et leur détermination
02:28:32 est puissante pour essayer d'interpeller
02:28:35 le président de la République.
02:28:37 On a eu cet accueil glacial, donc, pour le président.
02:28:40 Il l'avait promis avec des sifflets,
02:28:42 des huées pour l'arrivée du président.
02:28:45 Même si le Salon va ouvrir à 9h,
02:28:48 certaines parties seront fermées,
02:28:50 vous l'avez dit en plateau.
02:28:52 Le Pavillon 1 ne sera pas accessible
02:28:54 pour l'instant au public.
02:28:56 - Merci beaucoup, Thibault Marcheteau,
02:28:58 en direct du Salon de l'Agriculture.
02:29:00 Nous vous retrouvons tout au long de la matinée
02:29:02 pour suivre au plus près l'évolution de la situation.
02:29:05 Éric Revelle, tragique bazar ce matin
02:29:08 dans les travées du Salon de l'Agriculture.
02:29:11 Est-ce que ce grand débat n'aurait pas aussi permis
02:29:14 aux agriculteurs de crier leur colère
02:29:17 face aux chefs de l'État ?
02:29:19 Est-ce que ce n'aurait pas été un moyen
02:29:22 de poser des bases et d'avancer ?
02:29:25 - Je ne crois pas du tout.
02:29:27 Quand vous faites un ring,
02:29:29 c'est l'endroit au Salon de l'Agriculture
02:29:32 où on présente les animaux.
02:29:34 C'est là où il y a du sable.
02:29:36 - Ça aurait pu être perçu par "ring de boxe".
02:29:39 - Ou transformé en arène.
02:29:42 Mais surtout, sur le fond,
02:29:45 c'est pour ça que je parlais d'enfumeurs enfumés
02:29:48 à propos du président de la République
02:29:50 et de son fiasco politique.
02:29:52 Parce que les agriculteurs ne demandaient pas un débat.
02:29:55 Quand la communication de l'Elysée a expliqué
02:29:58 que ce débat était annulé,
02:30:00 alors que les agriculteurs en voulaient un,
02:30:03 c'est un fiasco politique qui a entraîné l'annulation.
02:30:06 Mais surtout, les agriculteurs ne voulaient pas un débat.
02:30:09 Ils veulent des solutions à leur proposition.
02:30:12 Les débats ont eu lieu bien en amont avec Marc Fesneau,
02:30:15 avec le gouvernement, avec Gabriel Attal.
02:30:18 Le jeune Premier ministre avait lu sur la botte de foin
02:30:21 le baptême du foin.
02:30:23 Ce qu'ils voulaient, ce n'est pas un débat.
02:30:26 Ils voulaient des solutions à leurs problèmes.
02:30:29 Ce débat était un enfumage qui n'aurait abouti qu'à quoi ?
02:30:32 Peut-être qu'à montrer qu'Emmanuel Macron
02:30:35 était très bon à l'oral, ce qu'on sait.
02:30:38 Il est très facile, le président de la République.
02:30:41 Mais les solutions, c'est ce que demandent les agriculteurs.
02:30:44 C'est un problème. Il faut se dire les choses.
02:30:47 Il faut le répéter. L'avenir de l'agriculture ne se joue pas en France.
02:30:50 Il se joue à Bruxelles.
02:30:53 Ce sont des traités que l'Europe de Mme von der Leyen signe et re-signe.
02:30:56 Les Allemands supportent le Mercosur
02:30:59 parce qu'ils ont envie d'exporter leurs Audi, leurs Volkswagen
02:31:02 dans les pays d'Amérique du Sud.
02:31:05 Voilà pourquoi ils soutiennent le Mercosur.
02:31:08 Mais l'avenir de l'agriculture française...
02:31:11 On peut le dire avec des mesurettes.
02:31:14 150, 200 millions d'euros face à 3 milliards d'euros de crédit pour l'Ukraine.
02:31:17 Mais le fond du problème n'est pas résolu.
02:31:20 C'est pour ça que la colère n'est pas redescendue.
02:31:23 Mais le fond du problème ne peut pas être résolu en France
02:31:26 parce qu'on n'ose pas dire aux gens qu'on a donné les clés
02:31:29 de la souveraineté alimentaire à Bruxelles.
02:31:32 - On va peut-être dire un mot avec vous, Sébastien Cluzel,
02:31:35 sur ces mesures qui avaient été annoncées par Gabriel Attal
02:31:38 et par Jean-Marc Fauré.
02:31:41 Les forces de l'ordre, les gendarmes mobiles
02:31:44 quittaient le hall 1.
02:31:47 Ils faisaient face il y a quelques instants aux agriculteurs.
02:31:50 On va peut-être revoir cette séquence.
02:31:53 C'est peut-être l'une des images, l'image de la matinée.
02:31:56 Cette séquence impressionnante d'une barrière
02:31:59 qui a cédé après un mouvement de foule.
02:32:02 Regardez, c'était il y a quelques minutes
02:32:05 au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris.
02:32:08 Et vous voyez sous la pression une barrière qui a cédé.
02:32:14 Forces de l'ordre et agriculteurs
02:32:17 qui se sont retrouvés par terre
02:32:20 dans un enclos où se trouvaient des chèvres.
02:32:23 - Ça craque, ça cède.
02:32:26 C'est une image très éclairante.
02:32:29 - Très éclairante, nous dit Guillaume Dullot.
02:32:32 - La question qui va se poser également.
02:32:35 C'est vrai, il y a une image impressionnante.
02:32:38 - Il y a une guigue qui cède.
02:32:41 Et probablement aussi dans l'opinion publique, c'est le problème.
02:32:44 Le grand débat, c'était prendre des notables
02:32:47 et feindre d'avoir un débat.
02:32:50 Mais ce n'était pas un débat, c'était une lecture.
02:32:53 C'était vraiment infliger des assertions
02:32:56 du président de la République pour montrer
02:32:59 qu'il y avait une maîtrise technique des dossiers.
02:33:02 Mais ce n'était pas vraiment un débat.
02:33:05 Là, il y avait cette volonté de recommencer la même chose
02:33:08 parce qu'on a toujours besoin d'un plus petit que soi.
02:33:11 On a toujours besoin d'un plus haï que soi.
02:33:14 Les soulèvements de la terre, c'était un moyen pour le président de la République
02:33:17 de dire "Regardez, il y a des agriculteurs, c'est vrai,
02:33:20 mais il n'y a pas que ça dans la société.
02:33:23 Il y a des gens qui détestent les agriculteurs
02:33:26 et c'est la réalité de ce métier qui est représenté au salon.
02:33:29 Et la réalité, ça cogne. On se cogne sur la réalité
02:33:32 et même la barrière n'y résiste pas.
02:33:35 - Alors qu'on voit que la tension semble retomber,
02:33:38 et tant mieux, on a vu des images qui ressemblent plus
02:33:41 au salon de l'agriculture que ce matin,
02:33:44 avec des vaches, des forces de l'or qui viennent de quitter.
02:33:47 On voit quand même des policiers en civil qui sont toujours présents sur place.
02:33:50 Sébastien Cluzel nous parlait de ces mesures annoncées par Gabriel Attal.
02:33:53 - C'est un peu ironique pour ceux qui ne sont pas spécialistes.
02:33:56 Beaucoup de mesures, alors que ça se retourne un peu,
02:33:59 on voit des agriculteurs, on voit quand même que la tension
02:34:02 est toujours très vive sur place.
02:34:05 Sébastien Cluzel, vous nous disiez il y a un instant
02:34:08 qu'il fallait s'y attendre tant la détresse est importante.
02:34:11 Et justement, pour répondre à cette détresse,
02:34:14 des mesures avaient été annoncées aujourd'hui.
02:34:17 Pourquoi ces mesures, au fond, ne sont pas suffisantes ?
02:34:20 - Parce que c'est quelques milliers d'euros à l'échelle
02:34:23 d'une exploitation comme la mienne. Environ 1 500 euros sur le GNR.
02:34:26 Des choses comme ça. Un peu de simplification administrative,
02:34:29 certes très attendue, mais encore du boulot.
02:34:32 On n'est pas au bout du processus non plus sur la simplification.
02:34:35 Le problème, il est économique. Ça a été dit par certains
02:34:38 des interlocuteurs très en colère qu'on a vus tout à l'heure.
02:34:41 Il faut que l'agriculture vive demain pour nourrir les Français.
02:34:44 Aujourd'hui, ce n'est pas le cas. D'où cette colère ?
02:34:47 Les mesures sont insuffisantes. Je pense qu'il y avait
02:34:50 d'autres mesures de prévue annoncées par Marc Fesneau
02:34:53 que j'ai pu rencontrer rapidement hier soir, qui devaient être annoncées.
02:34:56 C'est ce qu'il vous a dit d'ailleurs le ministre de la Grèce.

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